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  • Vers de nouvelles insurrections...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°198, octobre - novembre 2022) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré aux désobéissants, on découvrira l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec le professeur de la Sorbonne Marc Dambre, le philosophe Loïc Chaigneau, l'essayiste Benoît Rayski , le directeur de l'hebdomadaire allemand Junge Freiheit Dieter Stein et la candidate à l'élection présidentielle Marine Le Pen...

    Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, d'Hervé Juvin, de Nicolas Gauthier, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli et de Slobodan Despot ainsi que le reportage de Daoud Boughezala ...

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    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    La fin de la « communauté internationale ». Par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    Génération Hussards, entretien avec Marc Dambre. Propos recueillis par Thomas Hennetier

    Cartouches

    L’objet disparu : le flipper. Par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance. Par Xavier Eman

    Godard, Dominique de Roux et moi. Par Michel Marmin

    Cinéma : Michael Winner le maudit. Par Nicolas Gauthier

    Champs de bataille : Gustave II Adolphe de Suède. Par Laurent Schang

    Le saltimbank, 1ère partie : le nanti-système. Par Bruno Lafourcade

    Le grand roman du Kremlin. Par Christopher Gérard

    In memoriam : François-Bernard Huyghe. Par Pascal Eysseric

    Le Nid, un incubateur pas comme les autres. Propos recueillis par Claude Chollet

    Économie. Par Guillaume Travers

    Quel cirque ! Le regard d’Olivier François

    Bestiaire : les insectes peuvent-ils souffrir ? Par Yves Christen

    Sciences. Par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées

    Ils ont tué Daria Douguina ! Par Pascal Eysseric

    Le mythe du complot interne contre Poutine, les élites derrière le Kremlin. Par Stéphane Brizzi

    Rendez-vous en terre inconnue : Eurodisney a trente ans ! Par Daoud Boughezala

    Le wokisme vu de Marx : l’éclairage incisif de Loïc Chaigneau. Propos recueillis par David L’Épée

    Alain de Benoist au plus intime, l’exil intérieur comme être-au-monde. Par Alain Lefebvre

    Dominique Venner vu par Benoît Rayski : éloge du guerrier réprouvé. Propos recueillis par Nicolas Gauthier et Pascal Eysseric

    Thomas Clavel et les femmes : l’anti-Despentes. Par Anne Letty

    Penser le féminisme hors du politiquement correct : 7 théoriciennes à lire. Par David L’Épée

    Chère pouffiasse, Virginie Despentes en Miss Boudin. Par François Bousquet

    L’esclave, une ressource d’avenir, comment sauver le système. Par Guillaume Travers

    Hervé Juvin et Bernard Carayon : le débat sur le « made in France ». Propos recueillis par François Bousquet et Pascal Eysseric

    Reconstruire l’avenir de l’énergie nucléaire : jusqu’où devons-nous aller ? Par Éric Blanc

    L’Allemagne vue de droite : Junge Freiheit, l’hebdo jeune et libre. Par Anne-Laure Blanc

    Allemagne, la course à l’abîme : un entretien avec Dieter Stein. Propos recueillis et traduits par Anne-Laure Blanc

    La Bibliothèque du Conservatisme, une oasis de résistance à Berlin. Par Anne-Laure Blanc

    Semper Sempé, la douceur conquérante. Par Christophe A. Maxime

    Une herbe sauvage, les vies de Falk van Gaver. Par Olivier François

    Dossier

    Les désobéissants

    Notre sondage exclusif sur la désobéissance : entre révolte et dissidence. Par Jérôme Sainte-Marie

    Entretien avec Marine Le Pen : « Nous, les nouveaux tribuns de la plèbe ». Propos recueillis par Pascal Eysseric et Nicolas Gauthier

    À la Fête de l’Huma avec François Ruffin : recherche classes populaires désespérément. Par Pascal Eysseric

    La « grande démission », maladie terminale de la civilisation ? Par Guillaume Travers

    Appel à une génération démissionnaire. Par Violaine Malleterre

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Reconquête : réfutation du survivalisme. Par Slobodan Despot

    La leçon de philo politique : Cicéron. Par Ego Non

    Un païen dans l’Église : Les œuvres de chair d’un moine solitaire au monastère de Brou dans l’Ain. Par Bernard Rio

    C’était dans Éléments : pourquoi le peuple déserte la gauche. Par Alain de Benoist

    Éphémérides

     

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  • La puissance militaire russe : erreurs de perception à l’Ouest et à l’Est ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alexis Feertchak, cueilli sur Geopragma et consacré à la mauvaise évaluation de la puissance véritable de l'armée russe. Alexis Feertchak est journaliste au Figaro et membre fondateur de Geopragma.

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    La puissance militaire russe : erreurs de perception à l’Ouest et à l’Est

    Après plus de 200 jours d’«opération militaire spéciale», la Russie a donc choisi la voie d’une mobilisation partielle – officiellement 300.000 réservistes – mais de nombreuses sources en Russie même évoque des chiffres beaucoup plus massifs – autour d’un million d’hommes – plus proches d’une mobilisation quasi-générale. Il y a là une disjonction totale entre une appellation qui renvoie à l’idée d’un corps expéditionnaire de faible envergure et la réalité d’un pays qui se prépare désormais à la guerre. Cette mobilisation totale n’est pas seulement celle de ces vagues d’appelés qui rejoindront le front ukrainien, mais la mobilisation économique et politique qui va de conserve pour équiper ce million de soldats et tenir un conflit de haute intensité dans la durée. Cette disjonction est sans conteste une défaite pour la Russie de Vladimir Poutine, dont les objectifs politiques – quoique flous – et les moyens militaires se sont révélés absolument dé corrélés. 

    Envahir un pays plus grand que la France sur trois fronts (au départ en tous les cas) avec 200.000 hommes au plus échappait à l’entendement. De même, si les Russes ont tiré plusieurs milliers de missiles à longue portée sur tout le territoire ukrainien – notamment des missiles semi-balistiques Iskander-M et des missiles de croisière Kalibr –, ils n’ont détruit ni les infrastructures énergétiques de l’Ukraine – notamment son réseau électrique –, ni les principaux centres de commandement, ni le réseau ferroviaire, ni les ponts sur le Dniepr, ni même l’ensemble des capacités aériennes adverses. Et il a largement fallu attendre l’acte II de la guerre, dès le début du mois d’avril quand les Russes ont quitté le nord de l’Ukraine pour se focaliser dans le Donbass, pour qu’ils fassent un usage massif de l’artillerie. Bref, si l’expression d’«opération militaire spéciale» peut politiquement prêter à sourire, elle n’est pas si absurde que cela au regard des moyens militaires mis en œuvre au départ. Elle l’est en revanche absolument au regard des buts de guerre originels dont on peut désormais se faire une idée : d’une part renverser le gouvernement de Zelensky ; d’autre part conquérir une part du territoire ukrainien correspondant à tout ou partie de l’ancienne «Novorossia», province impériale du 19ème siècle composée des terres prises aux Ottomans et couvrant tout le sud de l’Ukraine, d’Odessa à Lougansk. 

    Les Russes voulaient-ils et veulent-ils encore de toute la Nouvelle-Russie – ce qui revient à priver l’Ukraine d’un accès à la mer – ou seulement d’un corridor reliant la Crimée au Donbass, soit les quatre oblasts (Kherson, Zaporijjia, Donetsk, Lougansk) qu’ils contrôlent actuellement pour partie ? Les buts de guerre dépendant eux-mêmes de la conduite de la guerre, on peut imaginer que le Kremlin lui-même ne le sait pas a priori et s’offre un éventail de scénarios plus ou moins favorables. Reste que dans tous les cas, cela revient à conquérir un vaste territoire (environ 110.000 km2 pour ces quatre oblasts – à comparer aux 130.000 km2 de la Grèce – voire 160.000 avec ceux de Mykolaïv et Odessa) au sein d’un pays qui l’est encore davantage (600.000 km2 pour l’ensemble de l’Ukraine). Dès le départ, les Russes ont donc été victimes d’un double biais de perception : ils ont d’une part sous-estimé leur ennemi – vieux tropisme du Russe de Moscou qui regarde avec condescendance le provincial du Sud de l’ancien empire – et surestimé leurs propres capacités.

    Mais les Russes ne sont pas les seuls à s’être surestimés ! En Occident, les courants les plus hostiles à Moscou – et en miroir également beaucoup d’afficionados de Vladimir Poutine – ont généralement été les premiers à accorder à la Russie le statut d’adversaire systémique de l’Alliance atlantique. Le réarmement de la Russie était présenté comme massif au point de pouvoir représenter une menace existentielle pour l’Ouest tout entier. Comme si Moscou était derechef le centre d’une nouvelle URSS, le communisme en moins. Les mêmes, après avoir agité la menace russe, se rassuraient généralement aussitôt en déclarant que la Russie avait le PIB de l’Espagne – réalité comptable en dollars courants, mais économiquement absurde, ce dont on se rend compte par exemple si l’on observe le même PIB en parité de pouvoir d’achat. Mais même là, la Russie n’est pas un peer competitor de l’Occident (comme l’est en revanche la Chine), mais une puissance économique de taille intermédiaire comme la France ou l’Allemagne. 

    Que l’on y songe : ces dix dernières années, le budget militaire russe a oscillé en dollars entre 65 et près de 90 milliards par an. Certes, ce budget étant dépensé en roubles et les Russes fabriquant tous leurs équipements eux-mêmes, il faut certes grossir ces chiffes pour avoir une image fidèle de la puissance militaire russe (c’est le principe même de la parité de pouvoir d’achat), d’autant qu’une part de ce budget est probablement caché. Mais, même si l’on parle de 150 milliards, cela ne représente qu’une petite fraction des plus 1000 milliards de l’ensemble des budgets nationaux des pays de l’Otan (dont quelque 800 pour les Etats-Unis). Et, plus encore que pour la France, une partie non négligeable du budget russe est absorbé par la dissuasion nucléaire, puisqu’en cette matière stratégique, Moscou conserve une parité avec les Etats-Unis, ce qui n’est bien sûr pas le cas en matière conventionnelle. Et ce n’est pas terminé : en Russie ces quinze dernières années, proportionnellement, les forces aériennes et la marine ont été privilégiées au détriment de l’armée de terre tandis que le modèle soviétique de « grande armée » bâtie autour de la mobilisation de millions d’hommes a cédé sa place à partir de 2008 à un modèle mixte au sein duquel l’armée de métier a pris au fur et à mesure depuis une place de plus en plus importante.

    La réalité est qu’à ce jour, l’armée russe constitue une pyramide trompeuse : si, sur le papier, les grandes masses sont impressionnantes (on parle de milliers de chars, de blindés, de pièces d’artillerie, de centaines d’avions de combat, de navires et de sous-marins), la pointe de cette pyramide est bien plus modeste. Prenons quelques exemples : les VKS ne possèdent qu’environ 100 Su-35 – le chasseur multirôles le plus moderne, si l’on fait abstraction du nouveau Su-57 pas encore réellement en service – auquel il faut ajouter une centaine de Su-30, un peu moins modernes. Pas de quoi pavoiser… De même, le nombre de chars T-90M – la version la plus moderne du T-90, lui-même version améliorée du classique T-72 – ne doit guère dépasser les 200 –, soit environ le nombre de nos Leclerc nationaux, le nouvel Armata, lui, n’étant pas encore en service. Et si l’on enlève les unités datant de l’ère soviétique, la marine russe ne compte qu’une demi-dizaines de navires modernes de combat de 4000 tonnes ou plus – cinq frégates, deux Gorchkov et trois Grigorovitch, et deux grands navires de débarquement Ivan-Gren.

    Bien sûr, on ne peut pas considérer que les équipements plus anciens ne valent rien, au contraire cela accorde aux forces russes une profondeur utile pour mener une guerre longue – la Russie a d’ores et déjà perdu plus de cinq fois le nombre de chars de combat principal que possède la France – mais le corollaire est que l’on voit depuis plusieurs mois déjà sur les routes ukrainiennes des T-62M datant des années 60-70… Les Russes arriveront-ils un jour à Odessa à bord de T-34 ? Après tout, les Slovènes ont bien livré des T-55 – certes modernisés – aux Ukrainiens. Au-delà de la boutade, c’est bien tout l’enjeu pour les Russes : réussir avec ce qui leur reste de stocks à armer une force de plusieurs centaines de milliers d’hommes – qui serviront surtout de troupes d’infanterie, principale faiblesse des Russes depuis le 24 février – tout en conservant une armée de métier mieux équipée pour servir de « pointe de l’épée ». Bien malin qui sait si Moscou réussira à la fin cet exercice délicat, même si l’on peut d’ores et déjà pointer bien des difficultés à venir pour les Russes, à commencer par la nécessité de garantir au minimum le moral de la troupe, qui n’ira probablement au combat la fleur au fusil, mais aussi l’enjeu logistique qui consiste à faire manœuvrer une telle armée, alors même que les forces russes ont déjà eu bien des difficultés – c’est un euphémisme – à mouvoir un corps expéditionnaire de 150.000 à 200.000 hommes.

    Le 24 février, dans la grande tradition soviétique, les Russes ont tenté en Ukraine de créer un oudar, «choc opératif» destiné à faire se disloquer l’armée ennemie pensée comme un système, dont on atteindrait les nœuds vitaux grâce à des opérations dans le profondeur, et non seulement comme une masse inerte de chair et d’acier, qu’on réduirait combat après combat. Ce n’est que durant la Guerre froide que cette approche systémique a été réellement adoptée, en parallèle des progrès technologiques qui ont permis d’atteindre avec précision les arrières du dispositif adverse. Force est de constater qu’avec 150.000 à 200.000 hommes, ce n’est certes pas sur la masse que les Russes allaient l’emporter – les forces ukrainiennes sont aujourd’hui probablement au moins deux fois plus nombreuses. A Kharkiv par exemple, les Russes eux-mêmes ont avoué qu’ils se sont trouvés en infériorité numérique dans un rapport de 1 à 8. 

    Plus grave pour Moscou, malgré les progrès des « armes de pointe » russes réalisés ces quinze dernières années, notamment en matière de missiles de croisière et de missiles balistiques, les Russes n’ont pas été capables d’atteindre de façon chirurgicale les arrières du dispositif ukrainien de sorte à le paralyser. Contrairement aux Himars que les Américains ont fournis aux Ukrainiens et qui ont profondément affecté la logistique russe, déjà peu efficiente. Pourtant, en l’absence de livraisons du missile ATACMS, on ne parle pas de grande portée – 80 km au mieux –, les attaques à plus longue distance étant plus probablement menées par des commandos infiltrés et/ou par des drones. Qu’en serait-il si les Américains avaient livré à l’Ukraine des missiles Tomahawk dont la portée dépasse les 1500 km ? La réalité est que les Russes ont été incapables d’imposer à l’Ukraine un choc opératif, que ce soit par la masse ou par son avantage en matière d’armes à longue portée. A cet égard, on le voit, la mobilisation générale s’annonce comme la tentative de s’appuyer sur la seule masse pour créer un tel « oudar », même si l’on peut penser que les Russes, en parallèle, chercheront par ailleurs à frapper dans la profondeur certaines infrastructures civiles essentielles. Des attaques contre le système électrique ukrainien réalisées juste après la contre-offensive ukrainienne à Kharkiv est probablement un avant-goût de ce qui pourrait arriver cet hiver, surtout si la pression militaire de Kiev s’accroît sur le dispositif russe, ce qui est toujours le cas même si le front est peu ou prou stabilisé.       

    La guerre en Ukraine est le révélateur d’une réalité : hormis sur le plan nucléaire, la Russie n’est pas une superpuissance militaire. Elle est certes une puissance, et une puissance indépendante, ce qui est déjà donné à peu d’Etats (et la France fait partie de ce petit club), comme le répète souvent Hubert Védrine. Mais, dans le cas encore hypothétique d’une conflagration directe entre les forces de l’Otan et les forces russes, ces dernières ne pourraient probablement pas tenir longtemps face aux premières. D’ores et déjà, sans mobilisation, celles-là n’ont pas réussi à mettre à terre un pays de 40 millions d’habitants certes mobilisé et massivement soutenu par l’Otan et, en premier lieu par les Etats-Unis, dont l’aide en matière de renseignements est sans conteste décisive. Cette vérité – la Russie n’est pas une superpuissance militaire – n’était pourtant pas cachée avant le 24 février, mais elle a été trop souvent masquée en raison de la persistance d’un climat de Guerre froide dont les effets autoréalisateurs sont aujourd’hui funestes. Seuls les faucons, à Moscou et à Washington, peuvent se réjouir de ces biais de perception qui participent malheureusement de la création du réel, et de l’avenir. 

    Alexis Feertchak (Geopragma, 26 septembre 2022)  

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  • Le dernier combat...

    Les éditions Magnus viennent de publier Guérilla - Le dernier combat, le dernier tome du roman de politique-fiction de Laurent Obertone, qui fait suite à Guérilla - Le jour où tout s'embrasa (Ring, 2016) et Guérilla - Le temps des barbares (Ring, 2019).

    Journaliste, Laurent Obertone est l'auteur de trois enquêtes essentielles, La France Orange mécanique (Ring, 2013), La France Big Brother (Ring, 2015) et La France interdite (Ring, 2018), qui ont contribué à fissurer l'édifice du politiquement correct, ainsi que du récit Utøya (Ring, 2013). Il a publié récemment un essai intitulé Game over - La révolution antipolitique (Magnus, 2022).

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    " La France traversait la pire crise de son histoire. Préparez-vous au dernier combat. Une banale descente dans une cité, des jeunes abattus par un policier. L'embrasement du pays et l'effondrement de l'Etat. Vingt-sept jours de survie plus tard, l'ordre semble enfin de retour, avec lui le média, le vice politique et citoyen, tandis que de larges zones du territoire sont encore privées de tout, et que certains refusent toujours de déposer les armes. Sous un intense conditionnement et l'impulsion de milices " citoyennes ", la crise semble sous contrôle. En réalité, rien n'est réglé. Le pouvoir en sursis pourrait être violemment confronté à ses limites, et la France livrée à un chaos bien plus terrible encore. Au milieu de cette convulsion indécise, Gite, Escard, Danjou, la fillette et les autres, tous se préparent à jeter leurs dernières forces dans l'affrontement final. Voilà l'univers réduit à la terreur, et voici sonnée l'heure de la guerre totale. Après ses deux premiers tomes best-seller Le jour où tout s'embrasa et Le temps des barbares, Laurent Obertone poursuit son voyage au bout de l'enfer et conclut de manière magistrale sa saga Guerilla : celle de l'effondrement d'une nation. "

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  • Disparition de François-Bernard Huyghe, un phare en pleine tempête...

    Nous reproduisons ci-dessous un hommage rendu par Goulven Laënnec à  François-Bernard Huyghe, décédé le 1er septembre dernier. Goulven Laënnec est professeur de philosophie et étudie en particulier la post-modernité et les transmutations qu’elle produit dans la pensée, l’art et les idéologies.

     

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    Disparition de François-Bernard Huyghe, un phare en pleine tempête

    Un brillant analyste

    François-Bernard Huyghe qui vient de disparaître nous laisse une œuvre considérable, faite de livres, de conférences, d’articles dans des revues et magazines, de posts sur son blog, d’interviews réalisées à la télévision ou dans des publications. A l’instar de son père René Huyghe, dont l’œuvre de « Psychologie de l’Art » (titre de sa chaire au Collège de France) constitue à côté de celle de Malraux une somme exceptionnelle pour l’interprétation et la compréhension, esthétiques mais aussi philosophiques, de ce qui a été l’Art qu’on appelle de façon restrictive occidental, celle de François-Bernard Huyghe forme un corpus cohérent de connaissance de ce qu’on pourrait appeler l’idéologie du leurre, arme essentielle de l’hégémonie sur le monde.

    François-Bernard semble avoir eu un parcours atypique dès sa jeunesse : brillant comme il l’était, il n’a pas préparé de concours d’entrée à de grandes écoles, mais fait des études de droit et de politologie. Sceptique sur les utopies ou les contre-utopies comme il l’a montré, on dit qu’il a participé à des actions de barrage aux milices « révolutionnaires » de l’époque à l’université sans pour autant avoir paru adhérer à un mouvement, notamment sur le plan intellectuel.

    Comme un ethnologue étudie les cultures des civilisations, comme un historien de l’Art étudie les créations des artistes, François-Bernard avait entrepris d’étudier les discours du faire croire de ceux qui exercent le leadership.

    La Soft-idéologie, le premier d’entre eux était dès 1987 l’un des rares livres qui prévoit de façon impressionnante – avant la chute de l’URSS et la métamorphose du « monde libre » en planète – la conjonction des trois victoires irrésistibles qui ont forgée dans la décennie 90 la doctrine de l’upperclass peu à peu dirigeante : victoire idéologique et culturelle de l’extrême-gauche sur les idées conservatrices, nationales ou sur la nouvelle droite ; victoire économique de l’extrême libéralisme financier mondialiste sur les socialismes ; victoire politique de la position centriste, devenant l’extrême-centre, sur les positionnements partisans à gauche ou à droite. Tout cela accompagné par la lutte des classes, qui renverse (sans révolution violente apparente) la classe dirigeante, la bourgeoisie industrielle, et la remplace désormais par la caste issue de la fusion entre banquiers, directeurs de fonds et de grandes entreprises, et hauts-fonctionnaires.

    C’est de l’amalgame improbable et surprenant de cette triple victoire qu’est née un monstre ou une chimère, l’idéologie mère du « neo-cons », c’est-à- dire du néo-conservatisme américaine (qui n’a rien à voir avec la Konservative Revolution). Elle inspire la politique d’hégémonie exclusiviste des États-Unis d’Amérique sur le monde, et en premier lieu sur le dominion confus qu’est l’Europe, conquise dès l’opération Overlord, mais également sur le Moyen-Orient, l’Asie du Sud Est, le Japon etc.

    La soft-idéologie, qui « mêle gestion conservatrice et rêves soixante-huitards » est l’expression d’un désarmement intellectuel et moral subliminal obtenu par l’utilisation du soft-power que donne d’une part l’american way of life avec Holywood, Coca-Cola, Boeing, Disney, IBM, Mac Donald, Levi’s, etc. d’autre part l’influence symbolique (les MBA à Harvard, Stanford, Berkeley, et leurs alumni, etc).
    Elle légitime tout ce que peut annoncer la « pensée unique » qui déjà exclut subrepticement toute possibilité d’objection, a fortiori d’opposition, rejetées comme forces de désordre voire de violence. C’est la continuation du « terrorisme intellectuel » pratiqué durant la IVème République, mais en beaucoup plus malin. Il s’agit d’intensifier la pratique de la censure et l’exclusion, mais sans interdit visible, imposé par la coercition, par un discours soft consensuel, résigné et hédoniste. François-Bernard Huyghe en renvoyant au monde cette image stupéfie tous les « leaders d’opinion », qui lui emboite le pas pour les plus intelligents, ou grimacent pour les autres, scandalisés par cette irrévérence qui congédie leurs répétitions à satiété des dogmes sur lesquels était assise leur autorité.

    Un travail essentiel

    La Langue de coton qui suivra décrit très concrètement les techniques et les méthodes oratoires et rédactionnelles qu’emploie les dominants pour asseoir leur pouvoir. « La langue de coton a le mérite de penser pour vous, de paralyser toute contradiction, et de garantir un pouvoir insoupçonné sur le lecteur ou l’auditeur. » Elle confère donc l’autorité, qui donne le plein pouvoir.

    Par la suite, lorsque la soft-idéologie et sa langue de coton sont captés par les nouveaux maîtres de l’univers néo-libéraux (qui n’ont rien de libéraux) après le crash du monde socialiste, François-Bernard Huyghe oriente sa pensée dans trois directions : l’histoire des mythes eurasiens, constitués par le mixte des informations et désinformations qui circulent le long des routes de la soie ou des épices ; la médiologie, fondée par Régis Debray, qui étudie comment les idées sont formatées par leur véhicule de transmission ; l’analyse en live des phénomènes d’intoxication qui apparaissent avec la révolution numérique et la vogue des réseaux sociaux, ou se transforment avec elle : cyber, terrorismes, influences géopolitiques, à laquelle il se livrera avec l’IRIS, think-tank dédié à l’étude des stratégies internationales.

    Les ouvrages incontournables qu’il publie selon ces trois perspectives sont donc notamment La route de la soie ou les empires du mirage, Les Coureurs d’épice, d’une part. Maîtres du faire croire, de la propagande à l’influence, L’ennemi à l’ère numérique, La Désinformation, L’Art de la guerre idéologique, et son dernier livre, La Bataille des mots ; La Quatrième guerre mondiale, Le terrorisme, violence et propagande, Réflexions sur le Cyber, Fake-News, etc.

    Cette œuvre apparait très cohérente de bout en bout : elle éclaire pour les dénoncer les nouveaux pouvoirs qui utilisent les techniques de la persuasion et de la subjugation pour s’imposer sans avoir à user de la coercition, coercition qu’ils savent pourtant utiliser contre les soulèvements, comme on a pu le voir ces temps derniers.

    En cela, François-Bernard Huyghe, qui a conçu sa propre discipline, est un des grands penseurs de la modernité et de la post-modernité : avec Marshall Mc Luhan, Jean Baudrillard, Régis Debray, Gilles Lipovetski, Raymond Boudon, Michel Maffesoli…

    Il se trouve sur un échiquier de plusieurs thématiques essentielles. Ainsi il fait partie de ceux qui se sont consacrés à l’étude de la production d’une réalité virtuelle destinée à doubler la réalité pour la masquer et rendre dépendants les gens. Ensuite, il prend la suite de tous ceux qui se sont attachés à décrire les mécanismes des propagandes de guerre, et dont il prend la suite, il explique l’évolution et la professionnalisation de ces règles. Enfin il rend compte des modalités d’influence sur les opinions, et même de la façon dont on parvient à prendre le contrôle des consciences des individus et des foules, par des processus qui ressemblent aux phénomènes de contagion et d’imprégnations (impreatment) dans la biologie.

    Et il étudie de façon clinique en renversant les perspectives les opérations de terrorisme, de complotisme etc., acceptant de les commenter « à chaud » sur  les chaines télévisées d’information continue par exemple.

    Son but est de dessiller les yeux, pour permettre de voir. Il ne construit pas de doctrine politique ni de philosophie. S’il a une doctrine politique, ce serait probablement celle de George Orwell, qui n’en avait pas hormis celle de refuser la domination de Big Brother. Et s’il a une philosophie, ce serait sans doute celle de Clément Rosset. Ce philosophe essaie de penser le réel sans échappatoire sous forme de monde parallèle : le réel est ce qui est, sans double. Le trompe-l’œil du double exprime le refus du réel ou la volonté de tromper. D’où une conception joyeuse et tragique tout-à-la fois. C’était sans doute celle de François-Bernard Huyghe, dont l’œuvre apparait à la fois objective et dépourvue d’émotivité et en même temps empreinte de gaité, d’ironie et d’humour.

    Tous ceux qui s’opposent à la dénaturation des esprits entreprise pour obtenir une déconstruction chaotique des civilisations suivront encore longtemps les analyses clairvoyantes de François-Bernard Huyghe.
    Il reste un phare puissamment allumé alors que nous naviguons dans la tempête.

    Goulven Laënnec (Polémia, 24 septembre 2022)

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  • Tour d'horizon... (231)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Euro-Synergie, Nicolas Bonnal livre une interprétation originale de l'avant-dernier chapitre ("Le nettoyage de la Comté")  du Seigneur des Anneaux de Tolkien...

    Tolkien et la révolution libertarienne

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    - sur Theatrum Belli, on peut découvrir un dossier établi par Armasuisse sur la pensée low-tech adaptée à la chose guerrière...

    Le soldat "low-tech"

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  • Feu sur la désinformation... (389)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Bruno le Maire et Elisabeth Borne vous présentent leur nouvelle mesure de sobriété énergétique pour l'automne : porter des cols roulés et des vêtements techniques. Des images démagogiques et infantilisantes sur lesquelles revient brièvement Jean-Yves Le Gallou cette semaine.
    • 2 - Victoire de Meloni, les médias livides !
      Si pour de nombreux Italiens la victoire de la coalition de droite aux élections législatives est une bonne nouvelle, elle ne l'est certainement pas pour les médias français. Fasciste, néo-fasciste, vichyste ou post-fasciste : tous les qualificatifs sont bons pour diaboliser la chef d'État pressentie.
    • 3 - Revue de presse
      Nous parcourrons comme c’est notre habitude les différentes actualités médiatiques de la semaine dans notre revue de presse.
    • 4 - Sabotage des NordStream, à qui profite le crime ?
      La thèse d'un sabotage des gazoducs Nordstream par les américains est très crédible, pourtant, elle a été immédiatement écartée par la quasi-totalité des médias de grand chemin. Alors que de nombreux indices pointent les États-Unis du doigt, une question demeure : pourquoi les médias n'envisagent-ils pas une seconde cette possibilité ?

     

                                             

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