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  • La Nation, l’État, le droit ou le désordre juridique européen...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré au conflit juridique entre l'Union européenne et certaines des nations qui la composent.

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

     

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    La Nation, l’État, le droit ou le désordre juridique européen

    Le futur de l’Europe se joue-t-il en Pologne ?

    L’actualité le suggère. Depuis l’arrêt de la Cour de justice polonaise du 7 octobre dernier considérant les articles 1 et 19 du traité de l’Union européenne contraires à la Constitution polonaise, la Pologne est sous le feu des maximalistes de l’Union européenne, au nom du principe ; « toujours plus d’Union » contre lequel nul ne saurait s’élever. Il est tentant de reprendre la longue histoire d’arrêts contradictoires, depuis « Costa contre Enel » de la Cour de Justice des Communautés européennes de 1964 établissant en effet le principe de supériorité des traités européens sur les lois nationales passées et à venir, jusqu’aux arrêts des trois plus hautes juridictions françaises limitant cette supériorité aux domaines de la compétence européenne (principe de la compétence des compétences), et aux arrêts successifs de la cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe rappelant le principe essentiel ; la souveraineté in fine appartient au peuple. Mais à quoi bon ? Derrière les arguties juridiques, c’est de politique qu’il est question. Si la décision des juges polonais a suscité une réponse agressive de l’Union, c’est qu’elle touche à l’essentiel sur trois points au moins.

    La légitimité du droit

    Le premier est la source du droit. D’où procède le droit, quelle est la source des lois, et où se fonde la légitimité du droit ? Le général de Gaulle aurait donné à Jean Foyer, premier garde des Sceaux de la restauration gaulliste de 1958, la consigne définitive que rapporte Alain Peyrefitte ; «  D’abord la Nation. Ensuite l’État. Après, le droit ». Nous en sommes loin. Figure obligée de l’Union, « l’état de droit » entend précisément que la Nation et l’État soient soumis au droit. Il s’agit d’en finir avec la raison d’État, de borner le débat et le suffrage, d’encadrer la démocratie.

    Et il s’agit d’instituer une autonomie du droit à l’égard des pouvoirs politiques nationaux. C’est ainsi que l’État français est poursuivi pour ne pas remplir ses « obligations » concernant la lutte contre le changement climatique — quelles obligations au juste ?

    C’est ainsi qu’un tribunal a jugé que la réforme de l’assurance chômage enfreignait le droit — mais quel est ce droit à la main des juges qui s’imposerait au gouvernement de la France ? La question de la source du droit, et de cet « état de droit » devenu le « Sésame ouvre toi » de la bonne réputation politique, est savamment évitée. Car d’où vient ce « droit » qui s’imposerait aux Nations et aux États, et pourrait invalider le suffrage universel ? Qui a donné aux juges, aux Cours et à l’Union l’extraordinaire pouvoir de dire le droit ? Si la source du droit n’est pas la volonté des peuples exprimée par le suffrage universel, où est-elle ? Tour à tour, ou conjuguant leurs efforts, des organisations internationales, des institutions supranationales, comme l’Union européenne, des ONG et des Fondations, des Cours constitutionnelles et des magistrats entendent dire le droit, décider du droit des Nations, et imposer leurs jugements contre la volonté des peuples, notamment en interprétant à leur guise des « déclarations des droits », texte lyrique, proclamations de combat, jamais conçus pour être traduits en droit positif.

    Il faudra pourtant le reconnaître ; chaque fois que l’Union en appelle aux « valeurs », chaque fois qu’elle invoque « l’état de droit », et la primauté des traités, chaque fois la liberté des peuples recule, l’autonomie des Nations s’étouffe, et le gouffre du droit s’ouvre devant l’Union.

    Restreindre toujours plus les nations

    Le second est la hiérarchie des normes. La tentative de l’Union européenne d’étendre sans cesse le domaine du droit interroge l’affirmation de Carl Schmitt selon laquelle celui qui détient le pouvoir est celui qui peut décréter l’état d’urgence. Toute occasion est bonne, du COVID19 au réchauffement climatique, de la crise des migrants à celle des dettes publiques, pour une Union avide d’ôter aux Nations ce qui demeure leur privilège ; la capacité d’agir. L’Union entend décréter et gérer à leur place l’état d’urgence. Elle empiète ainsi sur les compétences qui demeurent celles des États, selon les termes mêmes des traités ; défense et sécurité, diplomatie, culture, éducation, santé, justice et droit de la nationalité — des compétences sans cesse remises en cause par les ingérences de la Cour européenne de Justice, opérant selon le principe «  tout ce qui est l’Union est à l’Union, tout ce qui est aux Nations est à prendre ».

    C’est ainsi que l’Union s’est saisie du COVID19 pour se mêler de la santé publique, alors même que la santé demeure une prérogative des États membres — mais l’occasion de négocier des commissions avec les « Big pharma » était trop belle ! C’est ainsi que des ONG, des mouvements divers, relayés par l’Union européenne, ont décrété l’état d’urgence contre les gouvernements polonais et hongrois, essentiellement coupables de vouloir décider des lois et des mœurs pour lesquels ils ont été élus, et peu importe si l’Irlande a vécu hors de maintes prétendues « valeurs » européennes » pendant longtemps, du droit à l’avortement au mariage gay.

    Les mêmes sont accusés de réformer un système judiciaire notoirement infiltré par les globalistes — et peu importe si le mode de désignation des juges polonais ressemble à s’y méprendre au processus de désignation des juges en Allemagne (élus sur proposition de la coalition au pouvoir). C’est ainsi que l’Union décide d’un état d’urgence écologique, concrétisé dans un « Green Deal » aux conséquences sociales dramatiques, aux conséquences politiques non maîtrisables, mais qui assure à Mme Van der Leyen de parader dans les cénacles internationaux et d’étaler sa bien-pensance. Et voilà l’un des enjeux de la confrontation entre la Pologne et l’Union ; l’affirmation d’une compétence générale qui ne figure nulle part dans les traités, au nom d’invocations lyriques à l’état de droit, aux Droits de l’homme, aux valeurs européennes, dont le Président E. Macron est d’autant plus adepte qu’elles donnent un chèque en blanc à qui les mobilise, qui justifient toutes les ingérences dans les compétences exclusives des États, et vont jusqu’à délégitimer le suffrage universel, la démocratie représentative, et cette manifestation impitoyable de la volonté populaire qu’est le referendum.

    Le Brexit a effondré le mythe européen

    Le troisième est politique. Le Brexit a ébranlé les certitudes des européistes, et démontré que les Nations qui ont choisi d’entrer dans l’Union peuvent tout aussi bien décider d’en partir. Certains comme Nicole Gnesotto, invitant la Pologne à quitter sans délai l’Union européenne (lire « Le 1 Hebdo », 27 octobre) l’ont bien compris ; l’Union n’est pas une prison, et le serait-elle qu’elle se condamnerait elle-même. Désormais, de même que les États-Unis entreprennent de répondre à l’effondrement de l’universalisme libéral, de même l’Union européenne doit-elle dépasser la formule totalitaire «  toujours plus d’Union » pour donner des limites à son projet, faute de se condamner à l’explosion. De même doit-elle entreprendre de répondre à l’incertitude qui subsiste quant à la forme politique qu’elle entend se donner.

    Car le fédéralisme n’est plus à l’ordre du jour. La déclaration de Jean Claude Juncker selon laquelle « il ne peut y avoir de décision démocratique hors des traités » résonne en arrière-plan des décisions de la Cour de Justice européenne, des mises en demeure du Conseil et de maintes déclarations au Parlement ; c’est de construire un État Nation européen dont il s’agit quand il est question de « souveraineté européenne », de « Défense européenne », de « gouvernement économique européen », même si le mot est tabou et si la chose demeure indéfinie — qui croit vraiment qu’existe un peuple européen ? L’alternative n’est pas la fédération d’États Nation, ni l’Empire, mais bien la définition d’une institution supranationale gouvernée par les États-Nations européens, qui lui délèguent en toute souveraineté les compétences qu’ils définissent et qu’ils peuvent toujours reprendre, et qui en conviennent par des traités qui s’imposent à leurs lois nationales dans les domaines expressément définis, sans qu’il soit porté atteinte à leur identité constitutionnelle, et sans que puisse être remise en cause ou limitée la source unique de légitimité du droit, des lois et des traités ; la volonté populaire exprimée par le suffrage universel et par la voie des représentants élus des Nations ou par referendum.

    Le message est clair ; ce qu’un traité a fait, un traité peut le défaire. Bénéficiaires nets des fonds européens, dont la Pologne a été et demeure de loin la grande gagnante, Pologne et Hongrie sont facilement désignées comme les cibles idéales d’une Union en mal de réaffirmer son autorité et de retrouver une dynamique. Tout serait bien différent si un Etat membre de l’Union, contributeur net, entreprenait de ramener à la raison, à la démocratie et à la légitimité les apprentis sorciers des cours européennes. Pas seulement parce que l’Union serait privée de l’arme de dissuasion que constitue la blocage des financements. Mais bien plutôt parce que l’Union serait contrainte d’argumenter et de se justifier sur le fond. Sortir du système fermé sur lui-même, autoréférentiel, savamment construit pour que l’Union refuse tout débat dont elle n’aurait pas fixé les termes, et soient soustraites à tout jugement dont elle ne déterminerait pas la cause, les arguments recevables, et le jugement final. Accepter que souffle sur les Parlements clos et les Commissions étanches le grand vent des libertés citoyennes. Voici à tout le moins ce qui devrait constituer le cœur d’un projet crédible pour une Union qui accepte ses limites, se confronte à ses résultats, et soit jugée par les seuls légitimes à le faire ; les peuples des Nations d’Europe.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 21 novembre 2021)

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  • Tour d'horizon... (216)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son site, l’École de guerre économique publie un rapport d'alerte consacré à la manière dont les États-Unis ont affaibli la France sur le plan économique, depuis la fin de la seconde guerre mondiale. 

    Comment les États-Unis contribuent-ils à affaiblir l'économie française ?

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     - sur le site de la Fondation Identité et Démocratie, Xavier Raufer publie un rapport d'alerte sur l'entrée de l'Amérique dans une phase de bas-empire...

    États-Unis : la perspective du bas-empire

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     - sur le site de Theatrum Belli, le général Vincent Desportes en appelle à une forte évolution de notre modèle pour l’adapter à la réalité géopolitique actuelle.

    Reconstruire la défense opérationnelle du territoire pour crédibiliser la dissuasion

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  • Feu sur la désinformation... (356)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Santé Publique France fait des siennes avec une campagne de publicité louant la séropositivité. Séropopulaire, séropoétique, séropopstar ... Vous l'aurez compris, il vaut mieux être séropositif en France plutôt que cas-contact au covid.
    • 2 - Le Z à Villepinte, les faits occultés
      La couverture médiatique du meeting de Zemmour à Villepinte a sciemment dissimulé et minoré les violences des milices d'extrême-gauche en marge du meeting.

    • 3 - Revue de presse
      Marché communautariste noir, 10-15 ans complotistes selon FranceInfo, Pfizer accusé par la presse (étrangère). La semaine passée fut pleine d'enseignements et de nouvelles croustillantes. Des sujets importants à ne pas manquer.
    • 4 - Pécresse couronnée, aussitôt propulsée
      Les sondages (Harris, IFOP, Elabe) se sont enflammés à la faveur de Valérie Pécresse suite à son triomphe à la primaire de la droite. Un succès indéniable mais mesuré qui met en lumière les qualités et les défauts des sondages d'opinion à la veille des élections.

     

                                            

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  • L'islam sans voile...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un essai d'Alain de Peretti intitule L'islam sans voile. Vétérinaire et président de l’association Vigilance halal, Alain de Peretti est notamment l’auteur de Vérités cachées sur la viande halal (Godefroy de Bouillon, 2014).

     

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    " L’islam, une religion d’amour, de tolérance et de paix ? L’islam, une religion à l’image du catholicisme, qui pourrait se vivre comme une foi purement privée ? Non, répond avec vigueur Alain de Peretti, qui rétablit ici nombre de vérités cachées : l’islam est une religion conquérante, qui a vocation à s’emparer de l’ordre politique et à régenter tous les modes de vie de ses fidèles… tout en mettant au pas les infidèles. Ce vade-mecum remonte aux sources, met clairement en lumière la nature profonde de l’islam et les dangers qu’il fait peser sur notre identité. Face à sa montée en puissance, nul ne pourra désormais plus dire qu’il ne savait pas. "

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  • Leçons d'anatomie politique...

    Vous pouvez découvrir un entretien donné par Patrick Buisson à Livre Noir pour nous livrer une analyse du système politique dans lequel nous vivons.

    Politologue et historien, Patrick Buisson est notamment l'auteur d'une étude historique originale et éclairante, 1940-1945, années érotiques (Albin Michel, 2008), d'un essai politique important, La cause du peuple (Perrin, 2016) et dernièrement de La fin d'un monde (Albin Michel, 2021), premier tome d'une œuvre plus vaste dans laquelle il revient sur les cinquante années qui ont vu  la France subir un changement socio-anthropologique majeur.

     

                                                

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  • Le crépuscule des Lumières...

    Les éditions Via Romana viennent de publier un nouvel essai de Michel Geoffroy intitulé Le crépuscule des Lumières.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020) et tout dernièrement Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

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    " Le cycle des Lumières, ouvert au XVIIIe siècle, a détruit l’Ancien Régime, combattu la religion catholique et triomphé au XXe siècle.
       Le progressisme des Lumières a formaté le monde occidental, accumulant les révolutions : égalitarisme, socialisme, révolution communiste, révolution des mœurs, révolution libérale/libertaire. Nous subissons de nos jours une nouvelle révolution « éclairée » : la révolution arc-en-ciel, sociétale et indigéniste, mélange détonnant de Lumières, de déconstruction et de puritanisme américain.
       Les Lumières n’ont pas libéré l’homme pour autant : au contraire, elles l’ont transformé en matière première pour un système économique désormais totalement indifférent au bien commun. Elles ont rendu l’homme, esclave de ses pulsions égoïstes. La post-démocratie despotique a détruit la démocratie en Occident. Et les Lumières de la raison n’ont pas débouché sur le progrès des mœurs mais sur le nihilisme, l’obscurantisme politiquement correct, et la guerre de tous contre tous.
       Pour cette raison nous vivons le crépuscule des Lumières.
       L’Occident est devenu au XXIe siècle la Nef des Fous. Des fous qui donnent aux étrangers les mêmes droits qu’à leurs citoyens et qui pourchassent ceux qui veulent défendre leurs frontières. Des fous qui incitent les hommes à se transformer en femmes ou inversement. Des fous qui promettent de déconstruire la famille. Des fous qui abandonnent leur souveraineté et leur indépendance aux autres pays. Des fous qui croient qu’allumer des bougies suffit à arrêter les criminels. Des fous qui conchient leur propre culture et leur religion et qui n’enseignent plus rien à leur progéniture sinon sa propre détestation.
       Les Lumières du XXIe siècle, tel le joueur de flûte de Hamelin, nous entraînent vers la catastrophe civilisationnelle au son du pipeau des « valeurs » inversées.
       Il est donc temps de combattre frontalement cette idéologie car, comme l’islamisme, dont elle est d’ailleurs le fourrier en Europe, elle menace la survie de notre civilisation, dans un monde polycentrique de plus en plus instable. Cela signifie qu’il faut avoir le courage de dénoncer sa supercherie et ses fausses évidences. "

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