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  • Cent cailloux dans la chaussure de monsieur Macron...

    Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection L'Artilleur un recueil de Rémy Prud'homme rassemblant des analyses au jour le jour de la politique économique du régime macroniste et intitulé Cent cailloux dans la chaussure de M. Macron. Diplômé d'HEC, d'Harvard, docteur en Sciences économiques, Rémy Prud'homme est professeur émérite à l'université Paris XII.

     

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    " Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, un grand nombre de décisions ont été prises, pour donner suite aux promesses de la campagne présidentielle ou bien, plus souvent, pour réagir à une actualité économique, sociale ou sanitaire brûlante. En économiste et citoyen attentif, Rémy Prud’homme a rédigé au jour le jour, tout au long des trois dernières années, de brèves analyses au sujet des nombreuses mesures qu’il a estimées surprenantes, infondées ou carrément absurdes. Toujours étayés par des sources chiffrées incontestables, ses billets en forme de miniatures sont autant de petits cailloux qui marquent les erreurs et autres partis pris qui ont trop souvent émaillé le chemin de ce quinquennat. "
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  • Y a-t-il encore un État en France ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un  point de vue de Pierre Villiers-Moriamé , cueilli sur le site de la revue Eléments et consacré à la désagrégation de l’État en France.

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    Y a-t-il encore un État en France ?

    On se souvient tous du mot de Ronald Reagan, qui ouvrait l’âge néolibéral : « L’État n’est pas la solution à notre problème ; l’État est le problème. » À force de raisonner ainsi, la puissance publique a fini par rogner ses prérogatives régaliennes pour les abandonner au marché et à ses acteurs les plus puissants. Résultat : l’État a organisé sa propre impuissance. Il est temps de renouer avec un État stratège.

    Il est 13 h 02, un jeudi de janvier pluvieux comme tant d’autres. Jean-Louis, sexagénaire dégarni, calfeutré à l’instar de millions de Français, décide de prendre sa dose de sinistrose quotidienne. Il allume son poste de télévision et parcourt les programmes de diverses chaînes, avant de s’arrêter sur un journal d’information en continu. Les nouvelles ne sont pas bonnes, des usines ayant bénéficié d’aides publiques ferment pour mieux rouvrir ailleurs, des raves parties sauvages sont organisées partout en France au nez et à la barbe des autorités, pourtant informées… Après une quatrième page de publicité en vingt minutes, Jean-Louis, atterré, apprend que 95 % des arrêtés d’expulsion prononcés ne sont jamais exécutés. Lui qui dans sa jeunesse a connu un pays bien différent ne sait plus où il habite. Traité pour hypertension, il préfère en rester là et appuie sur la télécommande. Il faut dire qu’il a mal dormi, la faute aux rodéos en moto qui ont lieu tous les jours en bas de chez lui et pour lesquels la police ne se déplace plus depuis longtemps. Alors même que les citoyens lambda sont soumis depuis des mois à d’innombrables restrictions et qu’on n’a de cesse de répéter qu’il faut empêcher la constitution de clusters, il observe les « jeunes » se rassembler en bas de son HLM et fumer leurs pétards, en toute impunité.

    Cet énième renoncement, ce refus d’appliquer la loi et de faire respecter l’ordre public, est tout sauf neutre. Pour paraphraser Clouscard, l’anodin est révélateur de l’essentiel. Ces exemples en disent long sur l’état de délabrement de nos institutions : ici la force régalienne, pourtant détentrice du monopole de la violence légitime, qui apparaît comme purement et simplement absente.

    D’où vient cette impuissance ?

    La pensée soixante-huitarde, nihiliste et individualiste, qui a fait du jeunisme un credo et de la contestation des institutions, un nouveau conformisme chez une partie des élites, y est pour beaucoup. Zweig, dans Le monde d’hier, nous narre ses efforts pour paraître plus âgé, à une époque où on écoutait davantage les aînés. Aujourd’hui, c’est tout le contraire. On reproche même aux anciens, de façon puérile et assez absurde, leurs agissements passés (contre l’environnement, contre l’égalité…). Le passé n’est plus perçu que comme un temps arriéré et dépassé dont rien de positif ne devrait être conservé.

    Cette valorisation démagogique des « jeunes », le refus des adultes d’accepter leurs responsabilités, d’exercer leur autorité, d’endosser le mauvais rôle et de réprimer les comportements et les actes qui devraient l’être, a eu des répercussions considérables sur toutes les institutions supposées jouer un rôle social comme la police, l’école ou la justice.

    La crise du covid a par ailleurs révélé au grand jour une faillite d’une autre nature, affectant différents piliers de notre État. L’hôpital public, probablement le meilleur au monde il y a encore trente ans, asphyxié par la vision comptable des managers et l’obsession de réduction des budgets, n’a pas pu répondre présent. Nos dirigeants ont donc préféré nous enfermer chez nous.

    Un point apparaît assez toutefois surprenant : la classe politique dans son ensemble a critiqué ces déficiences.

    La situation actuelle résulte pourtant d’une succession de choix politiques initiés il y a plus de trente ans. Le peuple français, par l’action de ses gouvernements, a considérablement affaibli l’État et réduit au strict minimum l’appareil productif, remettant ainsi une part de son destin entre des mains étrangères. L’impuissance a donc été en quelque sorte organisée par le haut (ouverture totale des frontières, transferts de compétences à l’Union européenne, rôle croissant des juges…) et par le bas (décentralisation, diminution drastique des investissements et importance accrue des médias dans les orientations politiques…).

    D’aucuns (du gourou de La France insoumise aux caciques des Républicains), ayant pourtant pris part à ses décisions, feignent de le découvrir et se plaignent des retards dans la vaccination, des difficultés du système médico-social, de notre dépendance de l’étranger pour les médicaments, etc. On pense à Bossuet (« Dieu se rit des hommes qui chérissent les causes dont ils déplorent les effets ») et on se dit que le prétendu « Nouveau monde » n’est que l’ancien avec quelques tartuffes, plus d’anglicismes et un personnel politique chez qui la communication a supplanté l’action.

    Où est donc le pouvoir ?

    L’État, même diminué, œuvre toujours. Il suffit de voir le poids des dépenses sociales, antidépresseurs pour classes populaires à la dérive et stimulants pour les immigrés du monde entier, pour le constater. De même, les bases napoléoniennes demeurent solides, et la haute administration publique reste d’une compétence rare. À défaut de pouvoir nous protéger contre le virus, le chômage de masse et une immigration indésirée, le gouvernement a toujours les moyens de nous entraver. Il peut nous confiner, multiplier les arrêtés, imposer un couvre-feu, instiller la peur. Cette peur, qu’il tente de nous inoculer, semble également motiver son action. Trivialement, le désordre ambiant invite à penser que les gouvernants, politiques et administratifs, cherchent avant tout à se couvrir, paralysés par une vindicte médiatique permanente et inquiets à l’idée des procès qu’on ne manquera pas de leur intenter…

    On fait donc diversion, on a recours aux experts, aux comités consultatifs divers et variés, et on multiplie les gri-gris, comme le panel « citoyen » pour le contrôle des vaccins, artifices désolants d’un pouvoir immature qui refuse d’assumer ses responsabilités et en vient à oublier les fondements du contrat qui nous unit. Nous n’avons renoncé à une part de notre liberté, renoncement aujourd’hui plus patent que jamais, que pour autant que l’État assure notre sécurité.

    Hors temps de crise, il ne manquait pas de gens pour se réjouir de cet affaiblissement de l’État, de son désengagement de la vie économique, et de sa transformation en un immense guichet de prestations sociales. Patrons, classes moyennes supérieures et autres catégories sociales favorisées, y ont trouvé leur compte, à court terme.

    La conjoncture marque le retour d’un interventionnisme, certes désorganisé et sans stratégie, mais réel, de l’État. La planche à billets tourne, l’argent pleut. Alors qu’hier, il était impensable de voir des budgets augmenter, aujourd’hui tout apparaît possible.

    L’État, c’est nous !

    Cette crise pourrait être une opportunité, l’occasion pour les citoyens de se souvenir de l’importance de l’État et la nécessité de le renforcer. La France est un pays à part, essentiellement politique, où l’État a précédé et engendré la Nation. L’État, à travers la personne du roi, puis différents régimes et des institutions puissantes, a unifié le pays et un peuple aux composantes multiples. Cette construction, artificielle, demeure précaire.

    Le XXIe siècle sera celui de tous les dangers pour la France (et l’Europe), menacée de désintégration par une immigration de peuplement massive et la montée en puissance de l’islam, fragilisée par un dérèglement climatique croissant et « standardisée » par un capitalisme financier qui voudrait en faire un marché comme un autre sans identité.

    Face à de tels périls, l’individu-roi, esseulé, adolescent et irresponsable, ne fera pas long feu. Il faudra faire un choix. Soit la France renforcera son État et ses institutions collectives, pour tenter de maintenir l’unité du pays, soit elle renoncera à son histoire, laissera s’émietter la Nation et les individus rallier des communautés (ethniques, religieuses, voire sexuelles…) avec tous les risques que comporte une telle balkanisation.

    Pour contrer ces dangers, éviter l’anomie et la guerre du tous contre tous, un pouvoir politique exerçant la plénitude de ses compétences est vital. Paul Valéry affirmait en son temps que « si l’État est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons. »

    Aujourd’hui, la classe politique, pusillanime, peine à répondre à cette impérieuse nécessité. Un espoir reste toutefois permis : les Français, comme Jean-Louis, notre sexagénaire exaspéré, continuent à attendre beaucoup de leur État et aspirent à un pouvoir fort.

    Quelqu’un saura-il se saisir, à temps, de cette demande ?

    Pierre Villiers-Moriamé (Site de la revue Eléments, 1er février 2021)

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  • Qu’est-ce qu’une biorégion ?...

    Les éditions Wildproject viennent de publier un essai Matthias Rollot et Marin Schaffner intitulé Qu'est-ce qu'une biorégion ? .  Les deux auteurs sont respectivement architecte et ethnologue. Sur la question du biorégionalisme, on pourra utilement consulter, chez le même éditeur, l'essai de Kirkpatrick Sale intitulé L'art d'habiter la terre.

     

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    " La plupart des habitants d’un pays développé ne savent pas d’où vient l’eau qui coule au robinet, où partent les déchets jetés à la poubelle, quels types de sols sont sous nos pieds, quand est la prochaine pleine lune, quand planter quels légumes, quel oiseau chante le matin à nos fenêtres.

    Parler de biorégion, c’est se demander où et avec qui nous vivons en ce sens large, pour réapprendre de ces lieux où nous sommes – et pour cohabiter avec d’autres vivants.

    Une biorégion, c’est un lieu de vie où toutes les parties prenantes s’efforcent de vivre ensemble de façon pérenne. En repartant des bassins-versants, des microclimats, des types de sols, de la vitalité de la faune et de la flore, nos territoires habituels se redessinent. "

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  • Maître ou esclave ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin,  cueilli sur son site personnel et consacré à la sujétion sanitaire qui impose progressivement au sein de la population une conception dégradée de la vie, reposant sur sa prolongation et non sur sa qualité.

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

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    Maître ou esclave ?

    « La vie vaut ce que nous sommes capables de risquer pour elle ».

    La parabole du Maître et de l’esclave figure dans la « Phénoménologie de l’Esprit », l’une des œuvres maîtresses du philosophe allemand Hegel. Son enseignement est brutal ; ceux qui mettent leur vie en jeu sont les maîtres, ceux qui attendent leur protection d’un autre sont les esclaves.

    La parabole d’Hegel retrouve une cruelle actualité en cette période de COVID19. Il faut y penser et y repenser sans cesse. Car elle interroge le paradigme dominant de l’Europe et de quelques autres sociétés avec elle. Vers quel avenir nous conduit la préférence sans limites pour la vie qui tient tout gouvernement, toute autorité, responsable de la vie longue, sans maladie, sans accident et sans handicap pour tous ? Et, de manière plus large, et donc indécidable ; vers quel modèle de vie nous conduit l’obsession de la précaution, du risque zéro, du « care » permanent — vers quel modèle de confort douillet ou de cauchemar ?

    Trois faits obligent à poser la question

    D’abord, les données connues sur la réalité de la pandémie de COVID19. Dans leur immense majorité, les cas graves et les victimes sont des personnes âgées de plus de 80 ans, souffrant d’un ou plusieurs facteurs de comorbidité, tels que le diabète, l’insuffisance cardiaque et respiratoire ou l’obésité, et donc l’espérance de vie était inférieure à une année sans le COVID. Plus de 90 % des cas de personnes plus jeunes présentent de tels facteurs de comorbidité, au point que les personnes jeunes ou adultes en parfaite santé victimes du COVID sont l’exception. Les assureurs pourraient le dire ; les quelque 50 000 décès attribués au COVID en France ne représentent qu’un nombre dérisoire d’années de travail perdues, et un nombre très faible d’années de vie en bonne santé et en toute autonomie perdues.

    Ensuite, les données inconnues à ce jour — ou non diffusées. Par exemple, sur les traitements par lesquels des médecins ont aidé leurs clients à surmonter les premières atteintes de la pandémie. Beaucoup ont traversé l’épreuve sans suites, et à moindres frais, bien aidés par leur médecin de famille, bien avant l’arrivée de vaccins supposés être la panacée, et qui semblent se révéler décevants (notamment en Israël). Par exemple aussi, sur les modes de contamination réels, qui semblent rendre accessoires et le port du masque et les distances sociales si inégalement observées — allez prendre le métro à Paris ou Bruxelles aux heures de pointe !  

    Enfin, l’extraordinaire censure qui pèse sur toute opinion, toute information, tout conseil non conforme aux objectifs des « Big Pharma «  et de l’industrie de la santé. Le renforcement des contrôles sur les médecins libéraux, la restriction de leur liberté de prescription sous l’égide du Conseil de l’ordre, leur mise à l’écart spectaculaire du processus de vaccination, le terrorisme corporatiste dont différents médecins ou experts ont été victimes, traduit une prise de pouvoir des industriels sur les indépendants, et une volonté d’étouffer toute contestation de l’ordre de la médecine numérique et des ‘Big pharma’ qui nous fait entrer dans un nouvel âge du ‘soigner-guérir’.

    Un goût perdu pour la liberté ?

    En un mot, l’homme devient une machine comme les autres, le corps est un ensemble de pièces mécaniques comme les autres, l’Intelligence artificielle indifférente au cadre familial, au contexte social, à l’origine et au mode de vie, doit en finir avec la médecine libérale et le ‘médecin de famille’ — en existe-t-il encore de ceux dont la seule arrivée valait déjà réconfort ? — pour que la maladie devienne la ressource illimitée des laboratoires pharmaceutiques, des fabricants d’algorithmes, des petites mains qui établissent les diagnostics — et de ceux dont elle finance les campagnes électorales.

    Ces constats d’une sujétion sanitaire établie renvoient à Hegel. Avec une soumission avérée, les populations européennes préfèrent : ‘une minute monsieur le Bourreau’ à leur liberté. Il leur est affirmé qu’ils vivront plus longtemps à la condition d’abdiquer toute autonomie individuelle. Ils l’acceptent. Mais quelle est cette vie sous le masque, quelle est cette vie confinée, quelle est cette vie sans les autres, les rencontres, les échanges, la découverte, le spectacle et la fête ? Tout au long de ce stupéfiant épisode de fabrique de l’obéissance, ce sera la dignité des philosophes que d’avoir posé la question ; que vaut une vie privée de la culture, de la rencontre, de l’amitié, une vie végétative, une vie réduite à la survie ?

    Il faut d’ailleurs signaler que bien peu de politiques et aussi de religieux, ont su poser les questions qui comptent, et qui vont bien au-delà de la critique, justifiée ou non, de l’intendance gouvernementale et de la logistique sanitaire. Où sont ces élus qui n’avaient que le mot ‘culture’ à la bouche ? Ceux qui répétaient ‘libertés publiques, libertés individuelles’ comme des perroquets ? Au nom de quoi tolérer l’entassement du métro et du RER, mais fermer les restaurants ? Au nom de quoi accepter les files d’attente aux portes des magasins ou au comptoir des ‘fast food’ qui prospèrent sur la crise, mais refuser que les cinémas ou les théâtres acceptent, par exemple, que leurs sièges soient occupés au quart de leur capacité, et détruire le spectacle vivant ? Au nom de quoi enfin interdire la libre circulation dans tout ce que la France compte d’espaces vides, de chemins de randonnée et de forêts ? Et sans masques !

    Soir après soir, ceux qui croient qu’ils gouvernent exposent une joie malsaine à imposer des restrictions, à détailler de nouvelles contraintes, à agiter les sanctions prévues contre les contrevenants. Et sans doute agissent-ils avec la double crainte, d’un côté d’être accusés de trop en faire, et d’achever de ruiner une économie et des professions au bord du gouffre, de l’autre, d’être poursuivis, de voir leur responsabilité pénale engagée, et de passer le reste de leur vie à se défendre — la menace n’est pas théorique, et il faudra bien un jour délivrer la décision et l’action politique de la menace paralysante du droit. Mais ils participent à la tentative de ‘nouvel ordre social’, de ce ‘Great Reset’ qui voit l’hypercapitalisme inventer une société de l’obéissance et de la conformité, et les libertés économiques, en particulier celles de constituer des monopoles mondiaux, rêver d’en finir avec les libertés politiques — notamment celle de mal voter.

    La question posée par la pandémie de COVID19 n’a en réalité que bien peu à voir avec chiffres, statistiques et origine du virus. Elle porte sur la conception de la vie. Qu’est-ce qu’une vie ? Qu’est-ce qui fait qu’une vie vaut d’être vécue ? Est-ce qu’une vie sans rencontres, sans concerts publics, sans cinémas, sans expositions, sans théâtres, une vie sans restaurants, sans manifestations culturelles, reste une vie ? Qu’est-ce qui fait une bonne vie ? La séparation physique d’avec les autres, la distanciation sociale, l’enfermement à domicile, devant son écran, valent-ils les quelques mois, quelques années de vie qu’ils sont prétendus aider à gagner ?

    La question fait partie des trous noirs des sociétés développées, libérales, modernes. Il n’est pas permis d’interroger ce qu’est une vie bonne, encore moins d’en proposer des modèles. C’est du moins ce que l’individualisme radical répond au travail millénaire des penseurs, des savants et des politiques qui se sont attachés à définir, dans des sociétés particulières, à des moments particuliers de leur histoire, ce qui faisait une vie bonne. Sénèque, Montaigne, Rabelais sont loin. Et le Décalogue. Nous payons ce manque. Car ceux qui n’ont pas appris qu’une vie bonne a pour première condition la liberté d’être sont promis à l’esclavage que leur promet le seul attachement à la durée d’une vie dans laquelle plus rien ne reste de vivant.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 30 janvier 2021)

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  • La France, pays du tiers-monde ?...

    Le numéro 39 du mensuel conservateur L'Incorrect est arrivé en kiosque. On peut découvrir à l'intérieur un bon dossier consacré à la tiers-mondisation de la France, des entretiens avec, notamment, Pierre Vermeren, Karl Zéro, Jean-François Colosimo ou Thierry Wolton, et les rubriques habituelles "Politique", "Monde" "Essais", "Culture", "Envers et contre-cool" et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

     

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  • Souveraineté : puissance, légitimité et liberté...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un exposé de Laurent Ozon diffusé sur son canal d'expression Odyssée, "Les topos de Laurent Ozon", et consacré à la question de la souveraineté.

    Essayiste et analyste politique, tenant d'une écologie localiste et identitaire, premier promoteur de l'idée de remigration, Laurent Ozon est l'auteur de l'excellent essai intitulé France, années décisives (Bios, 2015).

     

                                               

     

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