Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Le maniement des hommes...

    Les éditions La Découverte viennent de publier un essai de Thibault Le Texier intitulé Le maniement des hommes - Essai sur la rationalité managériale. L'auteur est chercheur en sciences humaines, attaché à l'université de Nice.

     

    Maniement des hommes.jpg

    " Regardons autour de nous. À quoi ressemble notre monde, sinon à un continuum fonctionnel d'appareils, d'organisations et de managers ? Depuis un siècle, tandis que la critique vilipendait le capitalisme et l'État, la gestion, subrepticement, s'est immiscée partout. Ainsi manageons-nous aujourd'hui les entreprises et leurs salariés, certes, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les villes, la nature, les enfants, les émotions, les désirs, etc. La rationalité managériale est devenue le sens commun de nos sociétés et le visage moderne du pouvoir : de moins en moins tributaire de la loi et du capital, le gouvernement des individus est toujours davantage une tâche d'optimisation, d'organisation, de rationalisation et de contrôle. Ce livre montre comment cette doctrine, forgée il y a cent ans par une poignée d'ingénieurs américains, a pu si rapidement conquérir les consciences, et comment l'entreprise a pris des mains de l'État et de la famille la plupart des tâches nécessaires à notre survie. "

    Lien permanent Catégories : Livres 1 commentaire Pin it!
  • Une guerre des nomades contre les sédentaires ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 26 janvier 2016 et consacrée à la question de l'afflux massif d'immigrants clandestins à Calais...

     


    Migrants : "À Calais, c'est la guerre des... par rtl-fr

    Lien permanent Catégories : Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La République des bons sentiments...

    Les éditions du Rocher viennent de publier un essai de Paul-François Paoli intitulé Quand la gauche agonise - La République des bons sentiments. Journaliste et chroniqueur au Figaro, Paul-François Paoli est l'auteur de plusieurs essais comme La tyrannie de la faiblesse (Bourin, 2010),  Pour en finir avec l'idéologie antiraciste (Bourin, 2012) ou Malaise de l'occident (Pierre-Guillaume de Roux, 2014).

     

    Quand la gauche agonise.jpg

    " Pourquoi la gauche a-t-elle perdu le soutien des classes populaires et celui des intellectuels ? Parce qu'elle a fait l'impasse sur ce qui constitue l'identité de la France, brutalisée par la mondialisation. La gauche ne s'est pas seulement ralliée au libéralisme, elle a adhéré à une vision post-nationale de la République qui trahit l'héritage de Clemenceau et De Gaulle. Face au défi que représente l'islam, elle a recours à un discours creux sur le «vivre ensemble» qui tente de camoufler l'ampleur de fractures ethniques et religieuses.
    Paul-François Paoli rappelle que la question de l'identité de la France, marquée par la tradition chrétienne et l'héritage gréco-romain, et celle de sa souveraineté sont liées. S'il existe un peuple français, celui-ci a des droits historiques sur la France, laquelle n'est pas qu'une idée mais une terre et un pays. C'est cette réalité que certaines élites occultent alors qu'elles reconnaissent ce principe pour d'autres pays, de la Russie à Israël.
    L'auteur exhorte à une décolonisation des esprits. Il nous rappelle l'avertissement de Jean-Paul II, en 1980, lors de sa venue à Paris : «Veillez par tous les moyens à votre disposition sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture !» "
    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Merkel, l'Allemagne et la France...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la question de l'Allemagne et de sa chancelière...

     

    Alain de Benoist 2.jpg

     

    « Le couple franco-allemand repose sur des malentendus que rien n’a jamais pu lever »

    Angela Merkel a été élue « personnalité de l’année » par le magazine Time. Mais qui est-elle vraiment ? Incarnation du capitalisme rhénan ? Des vieux démons pangermaniques ? Ou juste mère fouettarde des élégances budgétaires ?

    Angela Merkel est à l’image de l’Allemagne d’aujourd’hui : excessivement morale, grassouillette et sans enfants. Élue chancelière il y a tout juste dix ans, elle s’est imposée à bas bruit, triomphant peu à peu de tous les scepticismes, jusqu’à jouer un rôle de premier plan, comme on l’a vu dans l’affaire ukrainienne, la crise grecque ou plus récemment l’ouverture des frontières aux migrants. Elle s’est imposée d’une façon paisible, figure exemplaire du Muttistaat, « l’État maternel » qui rassure les Allemands (“Keine Experimente!”, disait-on déjà de l’autre côté du Rhin dans les années 1960). La main onctueuse, les lèvres pincées, la paupière lourde, elle incarne à la perfection cette femme sans qualités, au sens que Robert Musil donnait à cette expression, qui se pose tantôt en gardienne de l’orthodoxie monétaire et de l’austérité budgétaire, tantôt en vestale de l’accueil humanitaire.

    Lisse, opaque, se dérobant aux affects, cette fille de pasteur a fait basculer encore un peu plus son pays vers les valeurs du protestantisme. L’Allemagne, depuis la réunification, pèse d’un poids grandissant plus que d’une réelle volonté. Elle assume un leadership dont elle n’a pas vraiment envie – ce que le Britannique William Paterson a appelé le “reluctant hegemon”, l’hégémonie à contrecœur.

    Avec l’affaire des migrants, sa popularité est quand même retombée ?

    Elle a été entamée, puisque après une phase d’euphorie orchestrée, une partie de son électorat commence à s’effrayer sérieusement de l’afflux des « réfugiés » : 16 % seulement des Allemands considèrent aujourd’hui les migrants comme autant de « chances » pour leur pays. C’est surtout vrai dans l’ancienne RDA, moins marquée que les länder de l’Ouest par l’idéologie libérale et « occidentale », mais aussi dans l’« État libre de Bavière », aujourd’hui en première ligne face au flot des migrants et dont le ministre de l’Intérieur, Joachim Hoffmann, vient d’annoncer (dans un entretien au Welt am Sonntag passé totalement inaperçu dans la presse française) qu’il assurera désormais lui-même le contrôle de ses frontières, tournant qui revient à mettre en cause un aspect essentiel du principe fédéral.

    Angela Merkel n’en reste pas moins à un niveau de popularité que lui envieraient bien d’autres chefs d’État ou de gouvernement, à commencer par le nôtre puisque 60 % des Allemands pensent qu’aucun autre dirigeant politique ne gérerait la situation mieux qu’elle. Personne ne voit, d’ailleurs, par qui la remplacer, à commencer ceux qu’on présente imprudemment comme ses compétiteurs, qu’il s’agisse du social-démocrate Sigmar Gabriel, du ministre des Finances Wolfgang Schäuble ou du président des chrétiens-démocrates de Bavière Horst Seehofer.

    Et le fameux « couple franco-allemand », qu’on a toujours décrit comme le moteur de l’Europe, il en est où ?

    Fruit d’un mariage de raison, le couple franco-allemand repose sur une série de malentendus que rien n’a jamais pu lever, tant l’histoire et la culture politique des deux pays sont différentes depuis que le traité de Verdun (843) a divisé en deux l’ancienne Francie en une partie romane et une partie tudesque. D’un côté, un État-nation, où la politique s’ordonne toujours à des initiatives spectaculaires prises par de grands acteurs, de l’autre un pays de tradition impériale-fédérale, où l’on n’a jamais très bien compris quelle est l’essence du politique (on y prône la dépolitisation par le droit) et où l’on considère qu’après la parenthèse jacobine du IIIe Reich, il importe avant tout de garantir le respect des normes afin de se prémunir contre tout événement dramatique. D’un côté, des fonctionnaires et des énarques, de l’autre, des parlementaires et des juristes. Ne nous étonnons pas que la mentalité allemande reste aussi incompréhensible pour les Français que les institutions politiques françaises pour les Allemands !

    Quoique voisins, Français et Allemands se connaissent peu et se comprennent mal. Quant au traité d’amitié franco-allemand dont le général de Gaulle avait pris l’initiative en 1963, ses dispositions en faveur d’une meilleure compréhension entre les deux peuples sont restées lettres mortes. La règle, vue en France comme une limite et une contrainte, est perçue en Allemagne comme un facteur d’ordre et de liberté. Un Français est français grâce à l’État, un Allemand est allemand grâce à sa culture. La France privilégie son marché intérieur et son pouvoir d’achat, l’Allemagne sa compétitivité et ses exportations. La première a d’abord un Président, la seconde un Parlement. De l’Europe, l’une et l’autre se font des idées opposées – l’une l’utilise comme levier pour cacher sa faiblesse, l’autre comme couverture pour cacher sa force -, ce qui explique pourquoi le souverainisme et le populisme n’ont pas, en Allemagne, le succès qu’ils ont en France.

    Bref, le divorce n’est pas en vue, mais le couple bat de l’aile : dans le train européen, la locomotive est en panne. Ce qu’il faut retenir, c’est que le déséquilibre franco-allemand ne vient pas d’une Allemagne trop forte, mais d’une France trop faible. La nouvelle germanophobie façon Mélenchon, qui veut voir dans Merkel la réincarnation de Bismarck, tombe de ce point de vue totalement à plat.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 4 janvier 2016)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • A propos des Lumières...

    Nous vous signalons la parution du nouveau numéro de la revue Nouvelle Ecole (n°65, année 2016), dirigée par Alain de Benoist, dont le thème central est celui des Lumières. La revue est disponible sur le site de la revue Krisis. Les parisiens pourront également la trouver à la Librairie Facta.

     

    Nouvelle Ecole 65.jpg

    Au sommaire :

    Attraction, sympathie et «doux commerce» dans la pensée des Lumières (Eric Maulin)

    Les Lumières contre la guerre civile (Marc Muller)

    L'historiographie des guerres de Vendée (Jean-Joël Brégeon)

    L'héritage intellectuel de la Contre-Révolution (Pierre de Meuse)

    Rousseau contre les Lumières (Alain de Benoist)

    La doctrine kantienne de la peine de mort (Francis Moury)

    Max Stirner, critique de la religion et des Lumières (Tanguy L'Aminot)

    et aussi

    Versailles, la grande synthèse de la culture occidentale (Yves Branca)

    Homère dans la baltique (Felice Vinci)

    Les royaumes thraces - au-delà des légendes (Valeria Fol)

    Deux livres d'Alexander Jacob (Jean Haudry)

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Printemps arabes : lla fin de l'angélisme occidental ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur Sputnik et consacré au bilan des "printemps arabes" cinq ans après...

    Philippe Migault est directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

    Libye_islamisme.jpg

    Printemps arabes : la fin de l’angélisme occidental ?

    Alors que l’on célébrait hier les cinq ans de la fuite de Zine el-Abidine Ben Ali vers l’Arabie Saoudite, le bilan des Printemps Arabes est sinistre. La démocratie n’a triomphé nulle part. Le chaos du Maghreb, des Proche et Moyen-Orient, gagne maintenant l’Europe.

    Tout avait pourtant bien commencé. « La révolution du jasmin », formule niaise que l'on croirait tout droit sortie d'une chanson de Patrick Bruel, était censée ouvrir une ère nouvelle. L'élan démocratique du peuple tunisien, nous assurait-on, n'allait pas manquer de susciter l'espoir dans l'ensemble du monde arabo-musulman. Suivant la théorie des dominos, les dictatures tomberaient les unes après les autres, laissant place à la volonté des peuples. Le modernisme triompherait et la femme, sur toute la rive sud de la Méditerranée, pourrait enfin parler d'égale à égal à l'homme. Dans ce climat d'euphorie romantique, toute personne émettant des réserves était bien entendu mise à l'index. Les raisons d'être sceptique, pessimiste, ne manquaient pas pourtant.

    En premier lieu parce que la démocratie n'a jamais pu s'imposer où que ce soit dans le monde musulman. Ce n'est pas d'ailleurs nécessairement du fait de l'Islam. La Tunisie d'Habib Bourguiba, évoquée avec nostalgie dans le contexte de la révolution tunisienne, se résume au règne sans partage d'un homme à la piété très relative trente années durant sur le même pays. Le statut de commandeur des croyants d'Hassan II n'explique pas seul la dureté dont il a fait preuve. Cet homme d'Etat n'allait pas chercher ses motivations dans le Coran. Quant à Houari Boumediene, son socialisme, son militarisme, adjoints à l'ADN totalitaire du FLN, sont bien plus responsables de la chape de plomb qui s'est abattue sur l'Algérie que l'Islam. Au-delà du Maghreb, il suffit d'évoquer Kadhafi, Nasser, la dynastie el-Assad, Saddam, les monarchies du Golfe…pour se rendre compte que de Gibraltar au Golfe Persique la seule constante est la dictature. Laïc, nationaliste, socialiste ou wahhabite, qu'importe: l'ordre brutal et le fait du prince sont la règle. Mais tout cela va précisément changer, nous assurait-on. Balayant les despotes, le souffle révolutionnaire allait imposer les idées des Lumières, les valeurs occidentales.

    Les pessimistes insistaient cependant. Sans avoir aucune sympathie pour Kadhafi ou el-Assad, il leur semblait évident que les Islamistes de tout poil, Frères Musulmans, Salafistes « quiétistes » ou terroristes, étaient en embuscade, prêts à confisquer la révolution à leur profit, dès que les dictateurs seraient tombés. Mauvais prophètes, Islamophobes, racistes…ils eurent droit à tous les qualificatifs les plus sympathiques. Ces gens qui ont le chic pour ne jamais aller dans le sens de l'histoire!

    Chaussant les bottes de George Bush Jr., la France et le Royaume-Uni décidèrent de donner un coup de pouce au « printemps » libyen, livrèrent des armes aux séides d'Al Qaïda pour faire triompher le « Printemps » syrien. Si les révolutionnaires n'étaient pas capables de l'emporter seuls, il fallait impérativement les aider pour empêcher la répression de s'abattre sur eux, nous disait-on. Dans une vision à la limite de l'eschatologie il fallait intervenir, faire la guerre, user de notre « droit d'ingérence » pour que le bien l'emporte sur le mal. Demain sur les tombeaux, les blés seront plus beaux…

     Les « Occidentaux » ont perdu. Perdu sur toute la ligne. Mohammed VI n'est pas plus démocrate que ne l'était son père. L'Algérie tremble à l'idée de la crise de succession qui risque de s'ouvrir à la mort de Bouteflika, pantin pathétique dont la survie, à l'instar de celle de Tito en son temps, semble le seul frein au réveil des passions. La démocratie tunisienne semble plus que jamais en sursis. La Libye est un Etat failli, par les côtes desquelles transite vers l'Europe toute la misère de l'Afrique. Toute honte bue, nous vendons des Rafale au Maréchal Al-Sissi, auteur d'un putsch en bonne et due forme, lui livrant les Mistral que nous avons refusé de vendre à la Russie, pourtant bien plus démocratique. La guerre se déchaîne au Yémen, tandis que nous livrons des armes à tour de bras aux Saoudiens et aux Qatari. Les morts, en Syrie, se chiffrent en centaines de milliers. Et le chaos, que nous avons contribué par notre interventionnisme à étendre, gagne maintenant nos pays par le biais des vagues migratoires que les « Printemps arabes », nos « printemps arabes » ont rendu possibles.

    Il est aisé de dire que l'Europe ne doit pas se transformer en forteresse. Facile d'affirmer que la France et les autres nations de l'UE ne doivent pas se replier sur elles « comme une grande Suisse ». C'est pourtant la seule ligne de conduite qui vaille face au terrorisme. Nous pouvons emporter tous les succès tactiques que nous voulons au Mali ou au Machrek. C'est en France, par le renseignement, les perquisitions, l'action massive des forces de l'ordre et des soldats, avec un mandat et des missions ad hoc, que nous remporterons la bataille.

    Le repli, c'est aussi la seule ligne qui vaille face à l'immigration massive, vecteur de l'obscurantisme musulman. Car ce n'est pas parce que l'Islam n'est pas systématiquement responsable de l'échec démocratique dans l'arc des crises qu'il est pour autant compatible avec la démocratie. Entre Charia et Etat légal à la française il n'est pas de cohabitation possible. Ceux qui se proclament « Charlie » peuvent bien mettre sur le même pied tous les monothéismes, force est de s'en tenir aux faits: cela fait longtemps sur notre sol que le catholicisme, en dehors de la manif' pour tous, qui n'a tué personne, a renoncé à toute incursion sérieuse, en tout cas violente, dans la sphère temporelle. Ceux qui ont assassiné les enfants juifs de Toulouse, les clients de l'hypercasher, les bons vivants du Bataclan et des terrasses parisiennes, se réclament tous a contrario de la même foi, de la même doctrine, prétendant dicter sa loi et diviser les hommes en deux catégories, les croyants et les Dhimmi, les maîtres et les esclaves. Les Français, effarés par ce qui s'est passé à Paris, mais aussi à Cologne et dans d'autres villes allemandes commencent à le comprendre.

    L'immigration de masse nord-africaine et levantine, corollaire de notre diplomatie irresponsable, va peut-être, enfin, dissiper l'angélisme occidental et notamment français. Encore que tout soit fait pour faire taire ceux qui, ayant eu raison trop tôt, sont maintenant écoutés lorsqu'ils s'expriment, ce qui, pour les tenants du « vivre ensemble » à tout prix et de la dissolution de la nation, ne les rend que plus infréquentables.

    Philippe Migault (Sputnik, 15 janvier 2016)
    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!