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  • Quand les portes du Camps des Saints sont ouvertes...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Jean Raspail au magazine Le Point au sujet de son roman, Le Camps des Saints, publié en 1973 mais qui semble être la préfiguration prophétique de la crise migratoire que nous vivons...

     

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    Jean Raspail : "Que les migrants se débrouillent"

    Le Point.fr : On vous doit Le Camp des saints, un livre paru en 1972 narrant l'arrivée massive de migrants sur les côtes de la Méditerranée que certains, à l'extrême droite, considèrent, plus encore depuis la crise des réfugiés, comme visionnaire… Qu'est-ce que cela vous inspire ?

    Jean Raspail : Cette crise des migrants met surtout fin à trente ans d'insultes et de calomnies contre ma personne. J'ai été traité de fasciste pour ce roman considéré comme un livre raciste…

    L'êtes-vous, raciste ?

    Non, pas du tout ! On ne peut pas avoir voyagé toute sa vie, être membre de la Société des explorateurs français, avoir rencontré je ne sais combien de peuplades en voie de disparition, et être raciste. Cela me paraît difficile. Lors de sa parution en 1972, le livre a énormément choqué, et pour cause. Il y a eu une période, notamment sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing, où s'exerçait un véritable terrorisme intellectuel contre les écrivains de droite.

    Un « terrorisme intellectuel », déjà ?

    Oui. On m'a insulté, traîné dans la boue, puis cela s'est doucement tassé. Car, peu à peu, on s'est mis à vivre la situation que je décris dans ce livre. Un certain nombre d'intellectuels, y compris de gauche, ont reconnu qu'il y avait du vrai dans ce que j'annonçais. Bertrand Poirot-Delpech, qui m'avait descendu dans Le Monde à la sortie du livre, a déclaré dans un article paru dans le même journal, en 1998, que j'avais finalement raison. Maintenant, c'est fini.

    Le Camp des saints inspire également le rejet, tout comme l'évocation de votre nom…

    Parmi les irréductibles anti-Raspail, il ne reste guère plus que Laurent Joffrin (patron de Libération, NDLR). Lui, il n'y a rien à faire, il continue à me cracher dessus, c'est plus fort que lui. Mais mon ami Denis Tillinac se charge de lui répondre. Je ne suis pas revanchard. Je suis désormais à ma juste place.

    Si ce livre n'est pas raciste, comment le qualifieriez-vous ?

    C'est un livre étonnant.

    Étonnant ?

    Ce livre est né étrangement. Avant lui, j'avais écrit des livres de voyages et des romans sans grand succès. J'étais dans le Midi, un jour de 1972, chez une tante de ma femme, près de Saint-Raphaël, à Vallauris. J'avais un bureau avec une vue sur la mer et je me suis dit : « Et s'ils arrivent ? » Ce « ils » n'était d'abord pas défini. Puis j'imaginais que le tiers-monde se précipiterait dans ce pays béni qu'est la France. C'est un livre surprenant. Il a été long à écrire, mais il est venu tout seul. J'arrêtais le soir, je reprenais le lendemain matin sans savoir où j'allais. Il y a une inspiration dans ce livre qui est étrangère à moi-même. Je ne dis pas qu'elle est divine, mais étrange.

    Il est une chose que vous n'aviez pas anticipée, c'est le rejet suscité par ce livre dès sa parution…

    Quand mon éditeur Robert Laffont, un homme apolitique, a lu le manuscrit, il a été très enthousiasmé et n'a pas trouvé une virgule à changer. D'ailleurs, je n'ai rien changé.

    C'est un livre qui aurait été possible aujourd'hui ?

    Au départ, Le Camp des saints n'a pas marché. Pendant au moins cinq ou six ans, il a stagné. Il s'est peu vendu. Après trois ans, brusquement, le chiffre des ventes a augmenté. Le succès est venu par le bouche-à-oreille et grâce à la promotion qu'en ont faite des écrivains de droite. Jusqu'au jour où, en 2001, un bateau de réfugiés kurdes s'est échoué à Boulouris, près de Saint-Raphaël, à quelques mètres du bureau où j'ai écrit Le Camp des saints ! Cette affaire a fait un foin terrible dans la région. Du coup, on a reparlé de mon livre et il a touché un large public. C'était le début d'une arrivée maritime de gens d'ailleurs. Je suis un peu honteux, car lorsqu'il y a une vague importante de migrants, on le réimprime. Il est consubstantiel de ce qui se passe.

    Est-ce un livre politique ?

    Peut-être un peu, oui. Le dernier carré de fidèles et de combattants est composé de patriotes, attachés à l'identité et au terroir. Ils s'insurgent contre la fraternité générale et le métissage…

    Vous vous défendez d'être d'extrême droite, mais votre livre à valeur de tract dans certaines mouvances xénophobes. Vous le déplorez ?

    Vous parlez de l'extrême de l'extrême droite ! C'est possible que ce livre soit instrumentalisé et il peut y avoir, parfois, des excès de langage. Je n'y peux rien. Par ailleurs, je ne vais pas sur Internet, je ne suis pas entré dans le XXIe siècle, je ne sais donc pas ce qu'on y dit. Personnellement, je suis à droite, et cela ne me gêne pas de le dire. Je suis même de « droite-droite ».

    C'est-à-dire ?

    Disons plus à droite que Juppé. Je suis d'abord un homme libre, jamais inféodé à un parti. Je patrouille aux lisières.

    Vous votez ?

    Pas toujours, je suis royaliste. Je vote au dernier tour de la présidentielle. Je ne vote pas à gauche, c'est une certitude.

    Avez-vous songé à écrire une suite au Camp des saints ?

    Il est certain qu'il y en aura une, mais elle ne sera pas de moi. Est-ce qu'elle arrivera avant le grand bouleversement général ? Je n'en suis pas sûr.

    Dans votre livre, vous évoquez le caractère « féroce » des migrants. Or, on constate aujourd'hui que ceux qui arrivent de Syrie ou d'ailleurs n'ont pas le couteau entre les dents…

    Ce qui se passe actuellement n'est pas important, c'est anecdotique, car nous n'en sommes qu'au début. En ce moment, tout le monde s'exprime sur le sujet, il y a des milliers de spécialistes de la question des migrants, c'est un chaos de commentaires. Aucun ne se place dans les 35 ans qui viennent. La situation que nous vivons est moindre à côté de ce qui nous attend en 2050. Il y aura 9 milliards d'individus sur terre. L'Afrique est passée de 100 millions à un milliard d'habitants en un siècle, et peut-être le double en 2050. Est-ce que le monde sera vivable ? La surpopulation et les guerres de religion rendront la situation délicate. C'est alors que se produira l'envahissement, qui sera inéluctable. Les migrants viendront en grande partie de l'Afrique, du Moyen-Orient et des confins de l'Asie…

    Faut-il combattre le mal à la racine et bombarder les points stratégiques de Daesh, comme vient de le faire la France ?

    C'est leur problème, pas le nôtre. Cela ne nous concerne pas. Qu'avons-nous été faire dans cette histoire ? Pourquoi voulons-nous jouer un rôle ? Qu'ils se débrouillent ! Nous nous sommes jadis retirés de ces régions, pourquoi y revenir ?

    Et que fait-on lorsque des ordres d'attentat contre la France sont passés depuis la Syrie ?

    On bloque. On empêche les entrées sur le territoire français. Les politiques n'ont aucune solution à ce problème. C'est comme la dette, on la refile à nos petits enfants. Il reviendra à nos petits-enfants de gérer ce problème de migration massive.

    L'Église catholique n'est pas du tout sur cette longueur d'onde. Elle invite les fidèles à faire preuve de générosité…

    J'ai écrit que la charité chrétienne souffrira un peu devant les réponses à apporter face à l'afflux de migrants. Il faudra se durcir le cœur et supprimer en soi toute sorte de compassion. Sinon quoi, nos pays seront submergés.

    Refuser l'accueil de tous, y compris des chrétiens d'Orient ?

    Éventuellement, car ils sont les plus proches des Occidentaux de par leur religion. C'est pourquoi beaucoup de Français souhaitent les accueillir. La France, ce pays sans aucune croyance religieuse, prouve que le fond de la civilisation occidentale est un fond chrétien. Les gens, même s'ils ne vont plus à la messe et ne pratiquent pas, réagissent selon ce fond chrétien.

    Jean Raspail, propos recueillis par Saïd Mahrane (Le Point, 29 septembre 2015)

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  • Comment les Etats-Unis ont fait le monde à leur image...

    Les éditions Agone viennent de publier un essai de Perry Anderson intitulé Comment les Etats-Unis ont fait le monde à leur image - La politique étrangère américaine et ses penseurs. Britannique, Perry Anderson est historien et animateur de la New Left Review.

     

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    " Policiers du monde et protecteurs attentifs de leurs intérêts nationaux, bien que pris dans des logiques d’interdépendance croissante, les États-Unis continuent de déterminer une grande partie de la politique internationale.

    Comme aucun autre président ne l’avait jamais fait avant ni ne le ferait par la suite, Wilson exalta sans retenue la fonction messianique de l’empire américain. La religion, le capitalisme, la démocratie, la paix et la puissance des États-Unis, tout cela ne faisait qu’un. « Voyez loin, disait-il à des représentants de commerce, gardez à l’esprit que vous êtes des Américains, que vous êtes faits pour apporter la liberté, la justice et les principes de l’humanité partout où vous allez, vendez des marchandises qui rendront les gens heureux et convertissez-les aux principes de l’Amérique. » Dans son discours de campagne, il déclarait en 1912 : « Je crois que Dieu a présidé à la création de cette nation. Nous avons été choisis pour montrer à toutes les nations le chemin à suivre pour marcher sur les chemins de la liberté. »

    Au XXe siècle, les États-Unis mènent une politique étrangère qui en a fait la puissance hégémonique mondiale. Mais c’est une hégémonie à double face, qui leur impose à la fois de garantir l’ordre capitaliste et de favoriser les intérêts des entreprises, des banques et des lobbies américains. Une difficulté qu’aggrave leur économie, prise dans l’interdépendance croissante des économies rivales et de plus en plus soumise au développement du crédit.
    Retraçant l’histoire de cette politique étrangère, étudiant ses stratèges et les problèmes auxquels elle est confrontée, Perry Anderson met en garde ceux qui sous-estimeraient la durée de vie de l’empire américain : « Sur le plan politique, son sort n’est pas encore réglé. » "

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  • A propos de la Révolution Conservatrice...

    Vous pouvez écouter ci-dessous un Libre Journal des idées politiques, diffusé sur Radio Courtoisie en février 2015 et consacré à la Révolution Conservatrice allemande. Edouard Chanot, l'animateur de l'émission recevait pour aborder ce sujet Alain de Benoist, à l'occasion de la publication de son ouvrage Quatre figures de la Révolution Conservatrice allemande (Les Amis d'Alain de Benoist, 2014).

     

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  • Stauffenberg, le chevalier foudroyé...

    Les éditions Le Polémarque viennent de publier un essai de Jean-François Thull intitulé Claus Schenk von Stauffenberg, le chevalier foudroyé. Directeur de la Cité royale de Loches, Jean-François Thull a déjà publié une biographie de Jean de Pange, hidtorien lorrain et défenseur de l'idée européenne dans l'Entre-deux-guerres.

     

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    " Chaque époque peut se mesurer à l’aune des figures d’exception qu’elle engendre. Le cours tumultueux pris par l’histoire européenne au XXème siècle a ainsi porté à leur incandescence le dévouement, et pour finir le sacrifice de ces hommes qui se sont mis au service de causes qui dépassaient leurs propres vies.

    Parmi eux, la figure de Claus Schenk von Stauffenberg revêt une dimension exemplaire appelant à emprunter le chemin d’épreuve sur lequel s’est engagé un homme, pétri par les traditions chevaleresques de sa lignée, porté par le souffle de l’œuvre de Stefan George, et qui a donné corps à l’Allemagne secrète au nom de laquelle il a accompli son destin.

    Allant jusqu’au terme de l’enseignement du poète et de son idéal, il a ce faisant offert sa vie pour la rédemption des générations futures, afin que celles-ci puissent fonder leur existence non pas sur la négation de leur histoire et de leur origine, mais en renouant avec une Allemagne fidèle à ses sources immémoriales, celles-là même où Stauffenberg était allé puiser afin de conjurer la course à l’abîme du peuple, du pays et de la civilisation dont il était l’héritier.

    Ces lignes ont été écrites avec la conviction que les vertus liées à l’esprit européen – dont Stauffenberg fut la plus parfaite incarnation – sont encore propres à enfanter l’avenir. "

     

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  • Human de Yann-Arthus Bertrand : l'humanité désincarnée...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une excellente tribune de Gaultier Bès et Marianne Durano, cueilli sur le Figaro Vox et consacré à Human, le film écolo-bien-pensant de Yann Arthus Bertrand...

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    Yann-Arthus Bertrand : Human ou l'humanité désincarnée

    Le monde existe, Yann Arthus-Bertrand en a fait le tour. Il en a aussi fait un film, un nouveau film lisse et beau comme un jeu vidéo, un long reportage, édifiant, sidérant même, mais dont le fond manque singulièrement de consistance.

    Bien sûr, les images de Human sont superbes, la bande-son poignante, les témoignages bouleversants. Bien sûr, on ne peut être qu'ému, empathique, compatissant, face à ces visages lumineux qui jaillissent d'un seule et même obscurité, face à la douloureuse humanité de ces récits successifs, à la simplicité de ces paroles accumulées. Désarçonnés, aussi, par la sincérité de ces regards fixes. Bien sûr, l'appel à la décroissance de l'ex-président uruguayen José Mujica est salutaire. Bien sûr, Yann Arthus-Bertrand est humaniste, philanthrope, désintéressé, et son travail plein de bonnes intentions. Bien sûr, et c'est déjà beaucoup.

    Et pourtant, pourtant, ce film a quelque chose d'assez choquant sous ses allures consensuelles. Ce n'est pas tant que YAB utilise si souvent l'hélicoptère, cet objet-volant-non-écologique, ou qu'il fasse se financer par des mécènes éthiquement discutables (la Fondation Bettencourt pour Human, après le Qatar pour Home). C'est plutôt que l'«humain» yabien est si peu incarné, si peu réel, qu'on ne sait plus très bien parfois qui l'on écoute. Et que les paysages qui nous sont montrés sont si éthérés, si virtuels, que l'on pourrait être tenté d'oublier que c'est bien de notre commune humanité et de notre maison commune qu'il s'agit, et non de quelque arrière-monde préservé.

    Vus du ciels, livrés sans contexte ni transitions, les lieux sont anonymes, sans histoire, sans aspérités ni laideurs. Le monde selon Yann Arthus-Bertrand ressemble sans doute à celui que contemple le Dieu de Leibniz: un joli tableau où les zones d'ombres disparaissent au profit de la perfection esthétique de l'ensemble. Même les tonnes de déchets soulevées par un bulldozer, même les tours de Manhattan ont un air chatoyant. Il semble qu'il importe peu à notre cinéaste de savoir si les pirogues qu'il nous donne à admirer transportent des touristes en goguette ou des esclaves thaïlandais transportant les gadgets manufacturés de ces privilégiés. Ce qui compte, c'est leur rendu visuel, c'est leur photogénie.

    Human est en fait une succession de clichés, au double sens du terme. Tandis que la géographie est réduite à un album de cartes postales, la diversité des cultures est résumée en une mosaïque de stéréotypes. Filmés sur fond noir, des êtres sans nom ni identité apparaissent, innombrables, et tellement interchangeables que le visage de l'un se superpose à la voix de l'autre, le rire d'une jeune Africaine achevant celui d'un vieux Portugais, comme pour nous dire qu'au fond, tout ça c'est tout pareil. Ces êtres sont sans appartenance, ni culturelle ni sociale, comme si l'unité du genre humain ne pouvait s'accomplir qu'au détriment de la réelle singularité de chacun. L'humanité yabienne est une juxtaposition sans coordination, un patchwork sans couture. Mieux encore, pour reprendre les mots de l'auteur autrichien Robert Musil: «une abondance sans plénitude, un entassement d'[individus] que n'organise aucune aspiration supérieure» (Un Homme sans qualités, 1932).

    Désincarné: c'est le mot qui caractérise le mieux la dernière œuvre de Yann Arthus-Bertrand. Désincarné au sens propre du terme, puisque même les corps sont gommés, dans la succession de portraits censés dépeindre une humanité variée, mais réduite à des bustes sans contexte. Il n'est pas anodin que de deux hommes évoquant leur handicap physique, on ne voit que le visage intact et souriant, comme si leur corps représentait une réalité trop âpre pour la caméra pudique de Yann Arthus-Bertrand. Ainsi peut-on suggérer que le réalisateur, sans doute à son corps défendant, participe d'une certaine pudibonderie contemporaine, qui préfère l'esthétisme au réalisme, une mise en scène sophistiquée (composition, cadrage, montage...) à une représentation brute, immédiate, sans pudeurs. A l'incarnation incontournable et singulière de tel homme ou de telle femme absolument unique s'oppose ici l'abstraction d'un «humain» générique, enfin débarrassé de ses pesanteurs culturelles et corporelles, membre interchangeable d'une humanité à la diversité superficielle, à l'universalité un peu fade.

    Ainsi ce film, qui garde malgré tout une force poétique et morale certaine, traduit-il à mon sens un des principaux écueils du militantisme écologique actuel, à savoir la posture de survol et de surplomb du modèle occidental qui, après avoir ravagé par son refus des limites une bonne partie du globe, prétend dire (ou faire dire, ce qui peu ou prou revient au même) aux autres comment changer de vie. Car cela, ce n'est pas «sauver la planète», c'est perpétuer la domination occidentale sur un monde globalisé, c'est remplacer une démesure par une autre. Car qui pose les questions et tient la caméra? Qui choisit les plans et filme le monde comme personne ne peut le voir?

    Le survol rapide ne peut remplacer l'enracinement profond, ni la multiplicité l'altérité. C'est pourquoi à cette sidération de l'image captée, il faut répondre par la simplicité de la rencontre et du dialogue directs. Et à cet écologisme hors-sol, qui regarde la vie derrière des écrans, depuis des radars ou des hélicoptères, répondre par une écologie de l'expérience concrète, fait d'émerveillement devant la nature, de révolte contre ce qui la défigure, et de solidarités locales.

    Gaultier Bès et Marianne Durano (Figarovox, 30 septembre 2015)

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  • Les réseaux de la malbouffe...

    Les éditions Jean-Claude Lattès viennent de publier Les réseaux de la malbouffe, une enquête de Géraldine Meignan. Grand reporter à l'Express, Géraldine Meignan a couvert les grands scandales alimentaires de ces dix dernières années.

     

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    " Connaissons-nous l’origine des aliments de notre assiette ? Est-on sûr qu’ils ont été analysés avec précision ? Evidemment non, les récentes affaires et les futures à venir nous prouvent que nous avons perdu tout contrôle de la chaine alimentaire. Géraldine Meignan nous plonge au cœur des réseaux de la malbouffe : d’un coté les filières du crime organisé, les entreprises qui ferment les yeux par opportunisme… de l’autre les brigades criminelles qui traquent la viande avariée dans les abattoirs, les inspections aux frontières impuissantes à vérifier plus de 3% des porte-conteneurs qui les traversent…
    Au-delà du constat, le livre dénonce : le manque de transparence en France  lorsqu’il s’agit de sécurité alimentaire ; le manque de courage des entreprises incapables de protéger les lanceurs d’alerte, ceux qui sont prêts à dénoncer des actes de malveillance ou de négligence ; la puissance des lobbies à Bruxelles qui freinent des quatre fers lorsqu’il s’agit de renforcer la législation et protéger le consommateur ; l’hypocrisie  des politiques qui attendent la survenue d’une crise pour passer à l’action ; l’ambiguïté des magistrats prompts à condamner des cadres de l’industrie mais pas les services de l’État y compris quand les faits sont accablants ; le double jeu des laboratoires. Une enquête unique et sans concession.
     
    La deuxième partie du livre donne des clés au lecteur pour naviguer dans les méandres de la malbouffe (déjouer les pièges de l’industrie, identifier l’origine d’un produit, faire le tri etc.). "

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