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  • Il faut faire tomber le Mur de l'Ouest !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la conférence donnée par Hervé Juvin à Paris, le 15 juin 2015, devant le Cercle Aristote, à l'occasion la question de la sortie de son essai Le Mur de l'Ouest n'est pas tombé (Pierre-Guillaume de Roux, 2015). Hervé Juvin a publié ces dernières années deux ouvrages essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La Grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013).

     


    Hervé Juvin : Le mur de l'Ouest n'est pas tombé par webtele-libre

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  • La légende de Beowulf...

    Les éditions Christian Bourgois viennent de publier Beowulf, le poème épique du Haut Moyen Age, traduit et commenté par J.R.R. Tolkien. Une œuvre à découvrir et à placer aux côtés de ses adaptations de la chanson des Nibelungen et de la légende arthurienne que sont la La légende de Sigurd et Gudrùn (Bourgois, 2010) et La chute d'Arthur (Bourgois, 2013).

     

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    " Les quatre textes réunis ici, dont la parution a été longtemps attendue, nous offrent un tableau remarquable d’un poème et d’un héros qui furent une source d’inspiration majeure pour J.R.R. Tolkien.

    Par sa traduction en prose de Beowulf, chef-d’œuvre de la poésie médiévale anglaise, l’auteur rend accessible la légende d’un vainqueur d’ogres et de dragons – qui recèle en sa poigne « la force de trente hommes » – tout en exprimant la dimension psychologique du héros au sein d’une atmosphère sombre et néanmoins fascinante, dans laquelle se déploient les vertus de loyauté et de courage.

    Cette traduction s’accompagne de commentaires essentiels, souvent divertissants, sur la nature et la langue du poème, l’Histoire et la légende, ce qui permet au lecteur de mieux apprécier les multiples aspects du texte vieil anglais.

    L’ouvrage inclut Sellic Spell, « récit merveilleux » par lequel J.R.R. Tolkien a voulu reconstituer la légende d’origine, et deux versions bilingues du Lai de Beowulf. "

     

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  • « La boursouflure de l’art dit contemporain est d’origine psycho-patho-sociologique »...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Nicole Esterolle, cueilli sur Le Comptoir et consacré à l'art dit contemporain. Nicole Esterolle a récemment publié un essai intitulé La bouffonnerie de l'art contemporain (Jean-Cyrille Godefroy, 2015).

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    Nicole Esterolle : « La boursouflure de l’art dit contemporain est d’origine psycho-patho-sociologique »

    Après plusieurs années de chroniques féroces témoignant d’une saine pédagogie de l’humour orienté contre l’art contemporain, sa coterie, ses codes et ses inepties, Nicole Esterolle faisait paraitre à la fin du printemps l’essai La Bouffonnerie de l’art contemporain. Nous l’avons donc interrogée, pour compléter ou synthétiser le propos de ce très recommandable essai qui, qu’on en accepte le propos ou qu’on le trouve excessif, a le mérite d’engager au débat sur l’art d’aujourd’hui. Un art qui, en particulier en France, semble ressembler à une institutionnalisation des positions et attitudes qui furent autrefois les audaces des avant-gardes et n’apparaissent aujourd’hui que comme un académisme stérilisant.

    Dénoncer l’art contemporain : pourquoi ?

    Le Comptoir : Afin d’éviter tout malentendu, commençons par un éclairage. Vous avez exprimé votre intérêt pour de nombreux artistes présents, dont les noms sont cités çà et là dans votre livre et vos chroniques. Quand vous parlez d’art contemporain, de quoi parlez-vous au juste ?

    Nicole Esterolle : Il y a des centaines d’artistes d’aujourd’hui – donc contemporains – que je connais, dont j’aime le travail et que je défends sous ma vraie identité. Il m’est arrivé en effet d’en citer quelques-uns dans mes chroniques de Nicole. Ces artistes-là sont ceux de l’intériorité sensible, de la mise en forme, du savoir-peindre et/ou dessiner, du plaisir de l’inattendu, du mystère : tous les ingrédients qui constituent pour moi la vraie substance artistique.

    Et puis il y a l’aberration historique des dits “contemporains”, c’est-à-dire ceux qui se sont attribués abusivement ce qualificatif ; ceux pour qui  « les attitudes sont bêtement devenues formes »[i] ; ceux de la posture, de l’extériorité spectaculaire ; ceux de la subversion et du non-sens convenus et subventionnés ; ceux de la « processualité discursive »[ii] ; ceux de la rhétorique de plus en plus délirante ; ceux dont l’énormité du discours pallie le vide intérieur, mais surtout génère de la médiatisation, du buzz, de la visibilité et du pognon au bout de l’embrouille.

    Lire la suite sur Le Comptoir
    [Monsieur Domenico Joze, qui a réalisé l'entretien avec Nicole Esterolle et qui ne souhaite pas voir son travail figurer sur un site mal-pensant, nous a demandé de le retirer. Vous pouvez donc découvrir la suite de cet entretien sur le site Le Comptoir.

    Monsieur,
    Vous avez en effet "reproduit" l'entretien, mais sans demander l'autorisation à l'auteur.
    Or, il s'avère que je ne souhaite pas que mon travail apparaisse sur votre site.
    Je vous saurais donc gré ou bien de le retirer tout-à-fait, ou bien de n'en laisser que l'introduction avec renvoi vers le site Comptoir.org.
    Merci pour votre compréhension.

    DJ

    Écrit par : DJ | 16/10/2015

    Cher Monsieur,

    Je suis heureux de découvrir que vous lisez mon modeste blog.
    J'ai, comme vous l'avez remarqué, pris la liberté de reproduire votre entretien avec Nicole Esterolle. N'étant ni un journaliste ni un intellectuel (précaire), je n'ai pas le temps de solliciter des autorisations. Je reproduis et je cite mes sources. Viril mais correct...
    De ce fait, vos questions à cette auteur se retrouvent sur un site gravement mal-pensant et mal famé et cette promiscuité vous met dans une situation difficile, je le conçois. On a vite fait, de nos jours, d'être dénoncé par le premier Bruno Roger-Petit venu comme rouge-brun, tel le Michéa ou le Onfray moyen. Je reconnais que vous ne pouviez pas prendre ce risque grave. Il faut soigner son e-réputation, comme on dit chez les bobos, et surtout préserver l'avenir. La fréquentation des comptoirs n'a qu'un temps !...
    Je modifie donc mon site...
    Cordialement, tout de même

    Écrit par : Métapo Infos | 16/10/2015 ]

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  • Qu'est-ce que le futurisme ?...

    Les éditions Gallimard publient cette semaine, dans leur collection de poche Folio, Futurisme, un fort ouvrage de Giovanni Lista composé d'un essai, Qu'est-ce que le futurisme et d'un Dictionnaire des futuristes.

     

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    " Premier mouvement d’avant-garde du XXe siècle, le futurisme est fondé en janvier 1909, à Milan, par l’écrivain Filippo Tommaso Marinetti. Ce mouvement révolutionnaire veut instaurer une nouvelle approche du monde en général et de l’art en particulier en repensant l'homme dans sa confrontation avec la machine, la vitesse et la technologie. Être futuriste signifie poursuivre la régénération continue de toute chose, c’est-à-dire rechercher la plus totale adéquation de la vie humaine à la logique du devenir. Aussi les futuristes inventent-ils mots en liberté, musique des bruits, sculptures cinétiques, assemblages plastiques mobiles, sonores et abstraits, architecture du verre, du fer et du béton, art du mouvement, danses plastiques, théâtre abstrait, tactilisme, jeux simultanés, pour réinventer, par l’art, la vie au quotidien : mode, design, jouets, communication postale, création graphique, typographie, meubles, sport, cuisine, comportement, sexualité, etc. Le futurisme, avant de se compromettre en grande partie avec le régime fasciste, deviendra un modèle de référence pour les avant-gardes des années dix et vingt : le cubo-futurisme français et le constructivisme russe, le modernisme brésilien, l’ultraïsme espagnol, le vorticisme anglais, l’électricisme suédois, l’ardentisme mexicain, l’activisme hongrois, le formisme polonais, etc., sans parler du dadaïsme et du surréalisme. On retrouvera dans la plupart de ces mouvements, à la manière futuriste, la stratégie du manifeste et des «soirées», l’organisation de spectacles, la projection de l’action culturelle au sein même du corps social. Le rôle historique du futurisme fut immense, car son exemplarité en fit le paradigme de ce qu’on a appelé «le siècle des avant-gardes». "

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  • Poutine dans les pas de Churchill et de De Gaulle ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Faye, cueilli sur son blog J'ai tout compris et consacré à la politique étrangère russe, qui contrairement à celle des pays occidentaux se révèle intelligente et cohérente...

     

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    La politique russe est la seule intelligente

    La politique étrangère de Vladimir Poutine, appliquée par Sergueï Lavrov (ministre des Affaires étrangères de la F.R.), est la seule à être constante et cohérente. Elle contraste avec les choix occidentaux. Dans l’actuel chaos guerrier du Moyen-Orient, face à la barbarie islamique, la Russie mène une politique fondée sur trois axes : 1) l’élimination du ”califat” totalitaire de l’EI Dae’ch qui exporte le terrorisme et le djihad partout dans le monde ; 2) le rétablissement d’un État syrien sur de nouvelles bases ; 3) la protection des chrétiens d’Orient, ou ce qu’il en reste. La différence fondamentale entre la politique de Vladimir Poutine et celle de ses homologues occidentaux est qu’elle possède un axe et un projet. 

    Washington est plus anti-russe qu’anti-islamiste…

    L’arrivée de militaires et de matériels russes en Syrie et les interventions aériennes de Moscou suscitent l’ « inquiétude » des Etats-Unis. À juste titre, les Russes (comme des membres de l’état-major français) mettent en doute l’efficacité et surtout les objectifs de la coalition menée par Washington contre Dae’ch. Le Pentagone ne fournit volontairement aucun renseignement fiable à ses alliés pour les frappes aériennes (au point que la France a dû décider, après une nouvelle volte-face, de faire des vols de reconnaissance au dessus de la Syrie et d’aller y faire des bombardements, par ailleurs désordonnés et inutiles), des gesticulations qui n’ont aucune efficacité, comme le confirment les conquêtes territoriales de l’État islamique. Tout se passe comme si les Américains, sous la direction d’un Obama qui joue un double jeu, ne voulaient pas réellement détruire Dae’ch.

    Disons les choses comme elles sont : Washington et le Pentagone, dans cette stratégie catastrophique dont ils ont le secret depuis longtemps dans la région, veulent d’abord éliminer le régime de Bachar el-Assad allié des Russes. La stratégie anti-russe et anti-Poutine (et non pas anti islamiste) prime sur toutes les autres, comme on l’a vu en Ukraine. Il s’agit d’expulser les Russes de Syrie et notamment de leur base navale de Tartous, la seule qu’ils possèdent en Méditerranée, ce qui est inadmissible pour les gouvernants américains.

    Le Pentagone a dépensé 500 millions de dollars pour former des troupes syriennes ”alternatives”, rebelles luttant contre Bachar el-Assad : ce fut un fiasco total. Les armes US et les combattants sont passés aux islamistes ! L’échec, l’impuissance et l’improvisation des Occidentaux au Proche-Orient contraste avec l’efficacité de l’engagement russe. Poutine s’est engouffré dans la brèche de ce désordre américano-occidental. La présence russe en Syrie date des années 60.

    Les chancelleries occidentales accusent le Kremlin de n’avoir comme seul objectif que le sauvetage du régime d’Assad en frappant les ”rebelles” et non pas de vouloir éradiquer Dae’ch. C’est stupide car l’aviation de Moscou frappe aussi Dae’ch qui a, ne l’oublions pas, incorporé dans ses rangs des milliers de musulmans caucasiens russes qui constituent un danger terroriste pour la Russie. Et surtout, lesdits ”rebelles” (Front Al-Nosra, proche d’Al-Qaida ou l’organisation Ahrar Al-Sham) que ciblent Moscou sont des milices terroristes islamiques au même titre que Dae’ch, qui ont – scandale international soigneusement dissimulé – été armées, entrainées, financées par la CIA ! 

    Voilà pourquoi l’influent sénateur russophobe John Mac Cain s’est montré furieux contre les « provocations de Poutine » qui osait bombarder les protégés de Washington. Il faut retourner l’argument et dire : la ”coalition” aérienne  dirigée par les USA depuis une base de l’US Air Force près de Doha, au Qatar, n’a pas pour but principal la destruction de L’EI Dae’ch mais l’éradication du régime de Bachar el-Assad. Projet partagé par l’inconsistant M. Hollande. Ce qui aboutirait automatiquement à la création d’un État islamique fanatique en Syrie, d’où disparaitraient les derniers chrétiens.  

    Objectifs géostratégiques de la Russie

    Quels sont les objectifs de Moscou ? Le premier est la destruction de l’État islamique Dae’ch, d’autant que ce dernier incorpore des contingents caucasiens très nombreux qui peuvent revenir frapper la Russie. Le second est de contester la catastrophique hégémonie unilatérale américaine (déclinante) qui viole les règles de l’ONU sous prétexte de bons sentiments. Le troisième est de rétablir un monde multipolaire respectueux du droit international dans lequel la Russie retrouverait sa place de grande puissance mais non pas de puissance hégémonique, (leader of the world) ce qui a toujours été impossible dans l’histoire de l’humanité. Ce que les stratèges de Washington n’ont jamais compris. 

    En proposant à la tribune de l’ONU une coalition mondiale contre Dae’ch, seule solution viable, Vladimir Poutine a été accusé par l’administration US et par tous les lobbies russophobes français et occidentaux de soutenir le ”criminel de guerre” Bachar el-Assad et de vouloir implanter un impérialisme russe au Levant. On a aussi accusé Poutine d’être un tyran qui soutiendrait un de ses amis tyran, Assad. Ces arguments relèvent d’une russophobie obsessionnelle, inopérante en politique. 

    Les Russes ont bien joué contre les Américains, ce qui rend furieux ces derniers, dont la stratégie est versatile et impuissante. D’abord en 2013, en proposant et en initiant la destruction des armes chimiques de Bachar el-Assad, la diplomatie russe a tué dans l’œuf les promesses de bombardement des présidents Obama et Hollande. Moscou a démontré au monde que Washington avait perdu la main : importante revanche sur l’humiliation des années 90 Eltsine post-communistes. En renforçant sa présence militaire en Syrie et en proposant d’organiser une coalition contre Dae’ch, la Russie de Poutine humilie les USA et leur coupe l’herbe sous le pied. ”La Russie est de retour” : ce message de Poutine est d’autant plus crédible que les hôtes de la Maison Blanche, de la famille Bush à Obama (et bien avant…) n’ont jamais été capables de jouer leur rôle imaginaire de ”gendarmes du monde”. Ils ont créé le désordre à chacune de leurs interventions. On le voit dans la dramatique situation de l’Afghanistan et de l’Irak aujourd’hui.

    Poutine dans les pas de Churchill et de De Gaulle ?

    La politique étrangère russe vise au contraire à réinstaurer une stabilité géopolitique mondiale. Le gouvernement chancelant de Bachar el–Assad n’est pas une solution à terme. Mais éliminer d’un coup cet autocrate, comme on l’a fait avec Ben Ali, Kadhafi, Saddam Hussein et Moubarak  reviendrait à augmenter encore le chaos actuel et le djihad mondial. La solution, comme l’a dit Poutine, est d’abord de battre militairement et d’éradiquer Dae’ch et ses alliés (éteindre l’incendie) et ensuite de résoudre le problème du régime syrien.

    Dans son discours à l’ONU, Vladimir Poutine a comparé la lutte contre la barbarie de Dae’ch à la coalition contre Hitler. Ni Churchill ni De Gaulle n’aimaient l’autocrate communiste Staline, mais ils furent obligés de s’allier avec lui pour combattre le nazisme, l’ennemi principal. M. Poutine fait le même raisonnement avec le régime syrien : il faut d’abord abattre Dae’ch avec l’aide de Bachar el-Assad, et ensuite, on discutera.

     Les frappes aériennes russes depuis le 29 septembre (Moscou a positionné 28 chasseurs-bombardiers Sukhoï) visent les milices islamistes et Dae’ch qui menacent Damas et la zone côtière syrienne où est la base navale de Tartous. Les Russes ont parfaitement compris que si Damas et cette zone tombaient aux mains des islamistes, ce serait une énorme catastrophe géopolitique, la Syrie devenant alors leur butin. Immédiatement beaucoup de médias et de gouvernements occidentaux ont accusé les Russes de ne chercher qu’à protéger le régime d’Assad contre les ”rebelles”, prétendus ”démocratiques” et de pas frapper Dae’ch. C’est un mensonge : les milices ”rebelles” (armées et financées par les gouvernements occidentaux, voir plus haut) et Dae’ch sont objectivement complices. Les Russes ne visent qu’à empêcher la pieuvre islamiste (Dae’ch et les ”rebelles”) de s’emparer du cœur de la Syrie.     

    Ivan Rioufol  souligne «  le choix des États–Unis et de la France de rallier la Russie à reculons pour affronter l’EI en Syrie par des raids aériens » (Le Figaro, 02/10/2015). Il ajoute : « le retour en force de Vladimir Poutine, imperméable aux subtilités du ”soft power ”, signe l’échec de la stratégie de Barack Obama et de François Hollande. Leur humiliation se devine dans la mise en scène de leur défiance sur l’efficacité des premières frappes de Moscou. Cette réaction, puérile, est celle des leaders occidentaux ayant perdu la face pour s’être montrés incapables de désigner l’islamisme comme leur ennemi prioritaire. Non seulement le Syrien Bachar el-Assad, bête noire d’Obama et Hollande, est consolidé, mais c’est l’ancien ”kagébiste” qui prend la tête de la lutte contre le totalitarisme et de la défense des chrétiens d’Orient. Les démocraties sont à la remorque ». C’est le moins qu’on puisse dire…

    Ancienne membre du Conseil de sécurité national américain et responsable de la stratégie au ”Center for a New American Security”, Mme Julianne Smith, qui exprime la position officielle de Washington, a déclaré le 1er octobre que « la Russie ne résoudra pas le conflit en Syrie ». CQFD. Elle reflète la frustration américaine devant le retour en force de Moscou dans le concert international mais elle avoue aussi une volte-face de la diplomatie américaine – et de la diplomatie française qui lui obéit : «  il faut laisser Assad en place pour le moment, le temps qu’on se mette d’accord sur la suite et une sortie de pouvoir honorable pour lui ». Autrement dit : les Russes avaient raison. Intéressant de l’avouer…     

    Indispensable alliance avec la Russie

    Les frappes aériennes françaises en Syrie, soi-disant ”indépendantes” des Américains”, contre des ”camps d’entrainement de terroristes djihadistes” de Dae’ch au nom d’une ”légitime défense” n’auront aucune efficacité militaire. C’est une gesticulation  de M. Hollande, à usage électoral interne. Il veut se vendre (marketing politicien) en vue de la prochaine élection présidentielle de 2017 comme ”petit De Gaulle”. C’est assez pathétique…Il n’est pris au sérieux ni par les Américains ni par les Russes.  

    Comme l’écrit Frédéric Pons (Valeurs actuelles, 01–07/10/2015) : « Au Moyen-Orient, l’Amérique avance en tête du cortège des ”aveugles”. Sa responsabilité dans le chaos actuel est écrasante. Elle fit naître les Talibans, Al-Qaïda et détruisit tant de pays, de la Libye à l’Irak, aidée par ses alliés soumis jusqu’à l’absurde. En Syrie, notre ennemi est–il Assad ou les islamistes ? » Bon sens.

     Jean-Pierre Chevènement l’a reconnu : « l’élimination d’Assad ouvrirait les portes de Damas à Dae’ch ». Avec lucidité, d’accord avec les analyses de Poutine et de Lavrov, Chevènement estime que les frappes de la ”coalition internationale” dirigées par les É-U sont inopérantes et que les ”alliés” modérés n’existent pas. Les Russes sont les seuls à avoir compris le problème en bombardant à la fois l’ ”Armée de la conquête”, al-Nosra (émanation d’Al-Qaida) et l’EI Dae’ch, trois têtes de la même structure islamiste terroriste.  

    Pour éradiquer efficacement Dae’ch, il faudrait, évidemment, dans l’absolu, s’allier aux Russes et leur donner des gages, c’est-à-dire lever les sanctions absurdes contre la Russie, prises sur ordres américains. Renaud Girard suggère  (Le Figaro, 22/09/2015) : « suivons la politique de nos intérêts et suspendons les sanctions commerciales contre la Russie. Faisons-le, sans demander leur avis aux Américains. Attendons de recueillir les fruits d’un geste diplomatique aussi fort que celui d’une suspension unilatérale des sanctions. […] A-t-on imposé la moindre sanction à l’Amérique pour avoir envahi illégalement l’Irak, en mars 2003 ? » Vœux pieux. MM. Hollande et Fabius qui ont fait le choix de l’obéissance à l’Otan, à l’UE et aux USA, ignorent que les alliances franco-russes ont toujours été égalitaires et que les alliances avec les USA (politiques, militaires, commerciales) ont toujours été d’allégeance. Les gouvernants européens sont les seuls responsables de leur double soumission à Washington (1) et à l’islam invasif, deux forces conjointes.

    La Russie, relevée, régénérée, redevenue grâce à M. Poutine une puissance internationale et non plus régionale – en dépit de ses faiblesses économiques volontairement accentuées par les sanctions occidentales bien peu légales – s’impose comme une force de stabilité. Les accords de Minsk (sur la question ukrainienne) ont été parfaitement respectés par Moscou. Bien sûr, la Russie n’est pas parfaite. Mais qui l’est ? Et de quel droit nous mêlons-nous de son niveau de ”démocratie” et de ”droit-de-l’hommisme” intérieurs alors que nous tolérons tout, y compris l’esclavagisme, dans les monarchies autocratiques de la péninsule arabique ? La Russie est une grande puissance qui est notre premier allié naturel. La considérer comme un ennemi potentiel, un danger, une menace est une erreur d’analyse extrêmement grave.

    Guillaume Faye (J'ai tout compris, 6 octobre 2015)

    Note :

    (1) Mes critiques n’ont jamais visé les Américains en tant que tels, comme nation, mais la politique étrangère de l’oligarchie de Washington qui, depuis le début de ce siècle, est d’abord nuisible aux USA eux-mêmes.
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  • Voyage au bout de la banlieue...

    « Ces garages clandestins et ces vendeurs de maïs, c'est vraiment un truc qu'on s'attendait à voir uniquement dans les pires pays sous-développés d'Afrique. Ben non, c'est à Saint-Denis, juste à côté de Paris. Saint-Denis, la ville dont la basilique abrite les tombeaux des rois de France. Quelque part, ça fout les boules. Et pour le coup, c'est la fine fleur des crevards qui s'est donné rendez-vous ici. [...] Les plus vieux, ils ont des dégaines de marabouts avec des barbiches grises et des djellabas. Les plus jeunes, ils sont habillés comme des apprentis rappeurs de Lagos. »

    Publié en auto-édition, Poids Lourd est un récit percutant et talentueux de Paul Fortune, qui mérite le détour ! Pour vous en convaincre, nous reproduisons ci-dessous la recension que Xavier Eman , chroniqueur à Eléments a consacré à ce livre dans le quotidien Présent.

    Le livre est disponible sur Amazon mais également à la Librairie Facta (4 rue de Clichy 75009 Paris).

     

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    En ces temps de « rentrée littéraire », coruscant barnum annuel du monde de l'édition, délaissons les « grandes maisons » qui rivalisent de démagogie publicitaire pour tenter de placer leurs « poulains » en vue des sacro-saints « prix », ultimes planches de salut d'une profession à l'agonie, et penchons-nous sur un petit ouvrage atypique, auto-édité, « Poids lourd » de Paul Fortune. Ici point d'affres sexuello-psychologiques de douloureux trentenaires des beaux quartiers, point de considérations « citoyennes » sur le destin tragique d'un clandestin homosexuel sidaïque, mais le récit, brut et sans concession, d'une plongée dans une banlieue française racontée sans filtre idéologique ni circonvolutions pleurnichardes. L'auteur, contraint pour des raisons professionnelles de passer le permis C - poids lourd –, se retrouve immergé dans un environnement jusque là inconnu de lui, un centre de formation à la conduite situé à Drançy et où la présence d'un « blanc » est sinon indésirable, du moins incongrue.

    « Je suis un genre de mystère dans cet environnement. Une bête curieuse. Qu'est-ce qu'un type comme moi fait parmi eux, sur un parking à essayer de conduire des camions. Qu'est-ce qu'un blanc fait là, dans un endroit où il n'y a, où il ne devrait y avoir, que des noirs et des arabes ? Ils attendent tous la réponse. »

    Cette expérience donne naissance à une roborative galerie de portraits tragi-comiques, sans indulgence mais sans cruauté, et à la mise en scène du choc de deux mondes qui d'ordinaire se côtoient sans se rencontrer. Une plongée ultra-réaliste, sans misérabilisme ni prêchi-prêcha bien pansant, dans l'ambiance glauque et pesante de ce que sont devenues les banlieues de l'immigration. Misère sociale et intellectuelle, petite criminalité, ennui, laideur, grisaille, chaos ethnico-culturel...

    "Une femme voilée dans une rue Diderot, ça confine quand même au sublime. Humour involontaire. En tout cas Dieu s'est bien vengé des libres penseurs. Et méchamment avec ça. Moi ce genre de symbole, ça me parle. L'ironie, que ça s'appelle. Du genre tragique."

    Embarquez dans le poids lourd de Paul Fortune pour une visite guidée à la fois drôle et désespérante. Tout est vrai. Sensations garanties.

    Xavier Eman (Présent, 19 septembre 2015)

     

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