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  • Non à l'hégémonie de l'anglais d'aéroport !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y évoque la langue française et sa défense...


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    La une du 21 mai 2013 du quotidien collaborationniste Libération

     

     

    Non à l'hégémonie de l'anglais d'aéroport !

    Dans Mémoire vive, votre livre de mémoires paru l’an dernier, vous dites vous sentir « très profondément citoyen de la langue française ». C’est une métaphore à laquelle aurait pu souscrire Cioran, comme aujourd’hui Renaud Camus ou Richard Millet ?

    Et aussi Albert Camus, qui disait que la langue française était sa « patrie ». Le problème, c’est que le périmètre de cette « citoyenneté » se réduit actuellement comme peau de chagrin. Effondrement de l’orthographe, appauvrissement du lexique (Mitterrand utilisait deux fois plus de mots que Sarkozy), fautes gravissimes de grammaire et de syntaxe, disparition de fait du futur antérieur, dislocation de la forme interrogative (« T’es qui, toi ? »), tout cela a maintes fois été décrit. S’y ajoutent les expressions convenues d’une langue de bois mêlée de politiquement correct, où il n’est plus question, par exemple, que de « soutenabilité » et de « traçabilité », d’« images difficiles » enregistrées dans les « cités sensibles », de « cellules d’aide psychologique » permettant de « reconstruire » son « ressenti » par une « démarche citoyenne » consistant à « acter des principes » et à « poser des actes forts » pour retrouver ses « fondamentaux ». Ce fatras de langue de bois et d’euphémismes niais engendre des mantras propagés par Internet, les SMS et les textos, que répètent en boucle les bulletins paroissiaux de la bien-pensance quotidienne (Le Monde, Libération, etc.). Ceux qui prétendent défendre l’identité de la France ne sont malheureusement pas les derniers à en maltraiter la langue, comme en témoignent les commentaires hirsutes que l’on retrouve sur presque tous les blogs.

    Mais il y a aussi le détournement de sens de certains mots, qui évoque la novlangue orwellienne. Michèle Delaunay, ministre des Personnes âgées, a décidé tout récemment que pour évoquer la « dépendance », les textes officiels ne parleront plus désormais que d’« autonomie », terme qui dit exactement le contraire. La « diversité » légitimait déjà toutes sortes d’hybridations dont le seul effet sera de réduire les différences. La « gouvernance » désigne pudiquement une façon de gouverner sans le peuple (le 17 avril dernier, François Hollande appelait à « renforcer la gouvernance mondiale »). La « présomption d’innocence » n’est plus elle-même employée que par antiphrase puisque, si l’on est mis en examen (on disait autrefois inculpé), c’est que l’on est au contraire suspecté d’être coupable. N’oublions pas non plus la « lutte-contre-toutes-les-discriminations », formule qui ne veut strictement rien dire, mais qui tend aujourd’hui à se substituer à tous les programmes politiques…

    La langue française est le fruit d’une histoire commune, mais aussi le produit d’innombrables ajouts, ceux de l’argot d’autrefois, de la « langue des cités » aujourd’hui. Faut-il tout prendre en bloc ? Ou, sinon, comment faire le tri ?

    Je ne suis pas hostile aux néologismes, et je préfère assurément la langue de Villon ou de Rabelais à celle de l’Académie (« Enfin Malherbe vint… »). Mais les nouveautés doivent sortir de l’usage, c’est-à-dire de la langue populaire. Ce qui est insupportable, c’est le vocabulaire imposé d’en haut, pour des raisons relevant du politiquement correct, tels ces vocables féminisés inventés de toutes pièces pour satisfaire aux exigences de la « parité » : « auteure », « professeure », « écrivaine » – en attendant « dictateure, » sans doute.

    Sont également insupportables les emplois d’un mot pour un autre, souvent sous l’influence de l’anglais. En français, le mot « initier » signifie conférer une initiation, et non commencer ou débuter, privilège de l’anglais to initiate. En français, on dit « chargé de » et non « en charge de » (in charge of). On dit aussi « décennie », et non « décade », qui signifie « dix jours ». « Supporter » (les supporters du PSG) ne veut pas dire soutenir, mais endurer ou subir patiemment. J’entends partout dire aujourd’hui qu’on « se revendique » de ceci ou de cela. Or, dans la langue française, on revendique mais on ne se revendique pas : on se réclame. Plus récemment est également apparue l’habitude ridicule d’employer le mot « réfuter » à la place de « démentir », dont le sens est tout différent. Démentir, c’est simplement contredire ou nier. Réfuter, c’est recourir à une démonstration permettant de prouver la fausseté d’une assertion ou d’une proposition. Bernard Cahuzac, accusé de fraude fiscale, n’a rien réfuté du tout. Il a démenti !

    Depuis peu, l’anglais a supplanté le français au sein de l’Union européenne en tant que langue internationale… Un renoncement linguistique peut-il précéder une défaite géopolitique ?

    Il faudrait plutôt dire que ce sont les défaites géopolitiques qui entraînent les défaites linguistiques. L’anglais progresse au détriment du français parce que les États-Unis restent actuellement plus puissants que ne le sont les pays européens, lesquels acceptent que soit consacrée comme langue internationale une langue qui n’est celle d’aucun des pays de l’Europe continentale. La soumission des uns renforce la puissance des autres. D’où cette hégémonie de « l’anglais d’aéroport » qui fait partout reculer la diversité linguistique, c’est-à-dire aussi la diversité de pensée. La plus grande erreur que l’on puisse faire est, en effet, de croire que les langues ne sont qu’un moyen de communication. Elles correspondent en réalité à autant de façons différentes de penser. Je parle à peu près quatre ou cinq langues, mais si je pense la même chose dans chacune de ces langues, je ne la pense pas de la même manière. Il est révélateur que le linguiste Claude Hagège, ancien professeur au Collège de France, ait intitulé Contre la pensée unique son dernier livre, qui se veut précisément une contestation de l’imposition à l’échelle mondiale d’une langue dominante unique.

    Au moment où la langue française est plus menacée que jamais, même Yamina Benguigui, pourtant statutairement chargée de la défendre, ne dit rien… Serait-ce à désespérer ?

    Yamina Benguigui, qui n’est pas une femme dénuée de talent, a probablement fort à faire. Membre du Siècle, marraine de la Bibliothèque sans frontières, adjointe à la mairie de Paris « en charge des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations », fondatrice avec Marc Ladreit de Lacharrière d’une société de production (Elemiah) dont l’objectif est de « favoriser la représentation des minorités à la télévision et au cinéma », elle n’a visiblement plus beaucoup de temps à consacrer à ses fonctions de ministre délégué à la Francophonie. De passage à New York en septembre dernier, elle avait indiqué vouloir promouvoir une « langue égalitaire et solidaire, débarrassée des oripeaux du colonialisme ». Il faudrait lui demander si c’est de la langue française qu’elle voulait parler.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 26 mai 2013)

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  • L'axe Paris-Londres-Stockholm...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'excellente chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 24 mai 2013 et consacrée à l'échec du multiculturalisme... Une analyse dont l'actualité - avec la tentative d'assassinat d'un militaire français à la Défense par un individu barbu, porteur d'une djellaba - n'a, malheureusement pas tardé à prouver la justesse...

     


    Eric Zemmour : "L'axe Paris-Londres-Stockholm" par rtl-fr

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  • Les guerres d'Afrique...

    Les éditions du Rocher publient cette semaine Les guerres de l'Afrique, le nouveau livre de Bernard Lugan. Historien, africaniste de terrain et universitaire, Bernard Lugan est l'auteur de nombreux ouvrages, notamment d'une monumentale Histoire de l'Afrique, des origines jusqu'à nos jours (Ellipses, 2009), d'une Histoire de l'Afrique du sud (Ellipses, 2010), et d'une Histoire du Rwanda (Bartillat, 1999). Il a aussi publé récemment un essai tonique intitulé Décolonisez l'Afrique (Ellipse, 2011).

     

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    " Le long déroulé de l’histoire du continent africain est rythmé par une succession de guerres. Les plus anciennes sont figurées sur les parois peintes du Sahara et de l’Afrique australe ; les plus récentes font l’actualité, de la Libye au Kivu et de la Somalie au Mali.
     
    Dans l’Afrique d’ « avant les Blancs », la guerre entraîna la mutation de nombre de sociétés et fut créatrice d’empires, dont ceux d’el Hadj Omar, de Samory, de Rabah, de Shaka Zulu etc.,).
     
    Avec la conquête coloniale, à l’exception de l’échec italien en Ethiopie, les guerres   tournèrent toutes  à l’avantage des colonisateurs, même si, ici ou là, des batailles retardatrices dont le livre rend compte, furent occasionnellement remportées par les Africains.
     
    La parenthèse impériale fut ensuite refermée sans affrontements majeurs, les guérillas nationalistes n’y étant jamais en mesure de l’emporter sur le terrain.
     
    Après les indépendances, l’Afrique fut ravagée par de multiples confits qui firent des millions de morts et des dizaines de millions de déplacés.
     
    Après la « guerre froide », l’Afrique redevint l’actrice de ses propres guerres, donc de sa propre histoire. Les placages idéologiques et politiques qui lui avaient été imposés depuis des décennies volèrent alors en éclats et le continent s’embrasa. Durant la décennie 2000-2010, 70% des décisions de l’ONU et 45% des séances du Conseil de Sécurité  furent  consacrées aux conflits africains. "
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  • Les dangers du traité transatlantique UE-USA...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Laurent Pinsolle, cueilli sur le Blog gaulliste libre et consacré à l'accord de libre-échange transatlantique entre l'Union européenne et les Etats-Unis...

     

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    Les dangers du traité transatlantique UE-USA

    Jeudi, le parlement européen a voté les amendements sur le projet déposé par la Commission Européenne pour négocier un accord de libre-échange transatlantique. Un accord qui révèle tout ce qui ne va pas dans cette Union Européenne, dogmatiquement néolibérale et sous influence étasunienne.

    La course au moins-disant

    Il faut remercier l’Humanité pour avoir publié le texte du projet de mandat de négociation de la Commission Européenne et sensibiliser l’opinion à cet accord dont on ne parle pas suffisamment, ainsi que Magali Pernin, qui a publié sa traduction en français. Vous pouvez également trouver de nombreuses informations sur la genèse et l’avancée de ce traité sur le site La théorie du tout, de Liior Chamla. Même l’ultra-fédéraliste Jean Quatremer s’est inquiété sur son blog de l’avancée de ce texte, qui donne du grain à moudre à ceux qui dénoncent « l’Europe pro-étasunienne et ultralibérale ».

    Et il faut dire que c’est bien le cas. Comme d’habitude, la Commission annonce des bénéfices colossaux pour l’Europe : 119 milliards de dollars de PIB additionnel, sans que l’on comprenne bien comment, d’autant plus que les précédents traités ne semblent pas vraiment avoir soutenu notre croissance. Mais en plus, ce genre de pronostic est totalement ridicule sachant que l’euro est au moins surévalué de 15% par rapport au dollar. A quoi bon réduire des droits de douane, qui tournent entre 3 et 4%, si c’est pour être pénalisé de quatre fois plus du fait de la sous-évaluation chronique du billet vert ?

    Ensuite, se pose aussi la question des normes. Cet accord représente aussi pour les Etats-Unis le moyen d’imposer à l’Europe de démanteler ses barrières contre les bovins aux hormones ou les poulets aux antibiotiques, après avoir déjà réussi à nous imposer les volailles lavées à l’acide. Mais pourquoi libéraliser le commerce si c’est pour faire reculer les normes sanitaires de notre continent ? On comprend l’intérêt mercantile des Etats-Unis, mais on ne voit pas bien l’intérêt pour les peuples européens, qui vont à la fois perdre des emplois et des ventes, mais aussi sur notre sécurité !

    L’Europe étasunienne

    Mais l’autre problème que pose ce nouveau traité, c’est le biais atlantiste et étasunien de cette construction européenne. Le Général de Gaulle avait bien raison de dire qu’il était le seul à vouloir construire une europe européenne. Le Traité Constitutionnel Européen puis le traité de Lisbonne affirment que notre « défense commune est réalisée dans le cadre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ». A quoi bon construire l’Europe, un ensemble qui pèse économiquement aussi lourd que les Etats-Unis, si c’est pour se mettre dans leurs mains pour les questions de défense ?

    Et dans la pratique, cet accord semble s’inscrire dans la droite lignée de cette vision atlantiste de l’Europe. Liior Chamla rappelait qu’en 2008, le parlement européen avait voté une résolution disant que « le partenariat transatlantique est une pierre angulaire de la politique extérieure de l’Union Européenne, ainsi que de sa politique économique globale ». Et ici, la levée des barrières sera totalement hypocrite de la part de Washington puisque rien ne sera fait pour traiter le sujet monétaire alors que la première barrière commerciale est justement la sous-évaluation du dollar…

    Encore un sujet où le gouvernement semble tenir un double langage, entre un discours ferme pour les citoyens et les concessions faites par la Commission, comme le rapporte Magali Pernin. Assurément un sujet qu’il convient de suivre et qui expose tout ce qui va mal dans cette Europe.

    Laurent Pinsolle (Blog gaulliste libre, 24 mai 2013)

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  • En hommage à Dominique Venner...

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    Vous trouverez ci-dessous quelques liens vers des hommages rendus à Dominique Venner, qui a choisi de se donner la mort mardi 21 mai 2013, dans le lieu hautement symbolique de la cathédrale Notre-Dame de Paris, « afin de réveiller les consciences assoupies » et de « rompre la léthargie qui nous accable ».


    Alain de Benoist : Dominique Venner, un homme qui a choisi de mourir debout


    Aymeric Chauprade : Dominique Venner a choisi la mort volontaire


    Laurent Ozon : Plus haut que le but


    Christopher Gérard : Exit Dominique Venner


    Pierre Le Vigan : Un samouraï d'Occident


    Alain Soral : A propos de la mort de Dominique Venner


    Christian Vanneste : Le sens d'un suicide ?


    Bruno Gollnisch : Un homme d'honneur, un homme debout dans la bataille


    Paul-Marie Coûteaux : Hommage à Dominique Venner


    Pierre Saint-Servant : Nous venons de perdre un père


    Philippe Christèle et Grégoire Gambier : La force de l'effet produit


    Alain Rebours : Une étincelle dans la nuit


    Enfin, vous pouvez écouter ci-dessous l'émission de Radio Courtoisie à laquelle Dominique Venner aurait dû participer mardi 21 mai dans la soirée aux côtés de Philippe Conrad, de Bernard Lugan et de Jean-Yves Le Gallou, qui lui ont rendu un hommage émouvant...


    Hommage à Dominique Venner par prince_de_conde

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  • Bachar al-Assad, le revenant...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la brillante chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 22 mai 2013 et consacrée à Bachar al-Assad...

     


    Eric Zemmour : Bachar al-Assad, le revenant par rtl-fr

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