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  • Tolkien et ses légendes...

    Les éditions du CNRS rééditent dans leur collection de poche Biblis l'essai d'Isabelle Pantin intitulé Tolkien et ses légendes. Professeur à l'Ecole Normale Supérieure, Isabelle Pantin travaille sur les relations entre la littérature, la philosophie et l'histoire de la cosmologie...

     

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    " Ecrivain, poète, professeur d'université. Qui était vraiment J.R.R. Tolkien ? Que n'a-t-on prétendu sur celui qui est considéré comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle et dont l'oeuvre continue de fasciner des millions de lecteurs.

    Etudiant de près la vie et les écrits du maître, interrogeant ses amitiés, ses goûts littéraires et ses choix esthétiques, revenant sur les étapes de sa formation universitaire et littéraire, analysant ses réactions aux événements du temps, Isabelle Pantin replace Le Seigneur des anneaux dans le contexte des années de sa création.

    Elle analyse aussi la dynamique de l'oeuvre même de Tolkien, l'entreprise d'une vie, entre la Première Guerre mondiale et les années soixante, tout en montrant son caractère singulier et moderne, ses dimensions multiples, de la poésie au mythe, du conte au roman d'aventure. Un essai magistral, le plus complet en français. Une somme passionnante sur le créateur de la Fantasy."

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  • Dominique Venner : Pourquoi avoir choisi Notre-Dame de Paris ?

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Jean-Yves Le Gallou, publié sur Polémia et qui vise à interpréter le choix du lieu fait par de Dominique Venner pour se donner la mort.

     

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    Dominique Venner : Pourquoi avoir choisi Notre-Dame de Paris ?

    1-Il n’y a plus de lieu de souveraineté politique

    Le geste de Dominique Venner a évidemment un sens politique : refuser « le grand remplacement », bien plus grave encore que « la détestable loi Taubira ». Mais la souveraineté française a déserté les lieux de souveraineté. Le Louvre est un musée. L’Elysée, un établissement de mise en œuvre de décisions prises ailleurs. L’Assemblée nationale, un théâtre d’ombres aux mains des lobbys. Y mourir serait dérisoire.

    On ne meurt pas davantage devant une ambassade ou le quartier général d’un groupe de pression minoritaire.

    Et puis, pour Dominique Venner, « quels que soient les mérites de l’action politique, ce n’est pas elle qui peut rendre aux Européens la conscience forte de ce qu’ils sont. Cette conscience de l’identité en tout, y compris en politique, appartient à l’ordre de la mystique ou de la croyance ».

    2-Notre-Dame est un haut lieu de souveraineté spirituelle

    Voilà sans doute pourquoi Dominique Venner a choisi « un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris, que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de culte plus anciens, rappelant des origines immémoriales ». Dès le premier siècle, les Gallo-Romains y honoraient Jupiter, Mars, Vénus et Cernunnos comme on peut le voir au Musée de Cluny. Depuis 850 ans, Notre-Dame de Paris, théologie de la lumière et quête de verticalité, est devenue le vaisseau du roman national. C’est le lieu de l’histoire et même de la très longue histoire de la France et de l’Europe.

    Avec finesse et profondeur, l’abbé de Tanoüarn appelle l’attention sur le choix symbolique, pour l’ultime appel du sacrifié, d’un autel dédié à la Vierge Marie : une décision qui ne le surprend pas de la part d’un homme qui soulignait l’opposition entre la tradition européenne, qui respecte la femme, et l’islam, qui ne la respecte pas.

    Je ne sais si cette hypothèse est juste. Mais il est clair que Dominique Venner a poursuivi son dialogue avec le christianisme lors de son « suicide-avertissement » (*).

    3-Religion universelle versus religion identitaire

    Nous touchons ici un point central du point de vue de Dominique Venner : pour lui les Indiens, les Arabes, les Chinois, les Japonais ont une religion identitaire, pas les Européens qui ont une religion universelle. C’était un atout tant que l’Europe était maîtresse du monde. Cet avantage se transforme en handicap quand l’Europe en recul est atteinte par les fléaux de la repentance et de la culpabilité : « Les autres religions, même l’islam […], ou le judaïsme, mais aussi l’hindouisme, le shintoïsme ou le confucianisme, ne sont pas seulement des religions au sens chrétien ou laïc du mot, c’est-à-dire une relation personnelle à Dieu, mais des identités, des lois, des communautés ». Ce qu’aux yeux de Dominique Venner le christianisme ne peut complètement apporter, précisément parce qu’il a une vocation universelle.

    4- Retrouver la mémoire identitaire : Homère et les humanités

    D’où la nécessité pour les Européens de retrouver leur riche mémoire identitaire : « A défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance ». Au moment de quitter la vie, Dominique Venner reste fidèle au De Viris illustribus de sa jeunesse. Mais c’est aussi à un retour aux humanités qu’il appelle. Par les textes, par les arts et par la tenue. C’est le discours d’un éveilleur de peuple qui a mis la peau au bout de ses idées. La mort de Dominique Venner n’est pas une fin mais un commencement.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 22 mai 2013)

    (*) L’expression « suicide-avertissement » est empruntée à l’abbé Guillaume de Tanoüarn.

     

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  • Pour une insurrection conservatrice !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Aristide Leucate, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au rassemblement des opposants au mariage homosexuel et à ce moment où l'on doit passer de la protestation à l'insurrection populaire...

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    26 mai : pour une insurrection conservatrice

    Le mot d’ordre est lancé depuis quelques semaines. Les réservations de TGV ont sensiblement augmenté depuis la manifestation de mars dernier, les « Veilleurs » continuent, çà et là, de se réunir dans les villes… Pour autant, le cœur y est-il encore ?

    Le 26 mai, on annonce un rassemblement plus impressionnant que ceux de janvier et mars. Voire. Car la question se pose de l’opportunité historique de faire choir le système sur ses bases. Le problème du « mariage » homosexuel est, tout à la fois, grave et dérisoire par sa portée politique et symbolique. Grave dans sa vaniteuse et totalitaire prétention prométhéenne à instaurer au forceps une nouvelle société en normalisant les marges ; dérisoire dans la priorité donnée à des caprices infantiles d’homosexualistes quérulents et ultra-minoritaires (mais puissants), alors que notre pays ne compte pas moins de 5 millions de chômeurs ! Le contraste est plus que saisissant : littéralement sidérant.

    Alors, en prenant la partie pour le tout, ne serait-il pas temps d’initier un « Mai 68 » à l’envers, c’est-à-dire une véritable contre-révolution politique et culturelle — à l’instar de ce que préconisait Joseph de Maistre, en son temps, à propos de la Révolution française —, ce par tous les moyens, mêmes légaux ? Non pas faire une révolution contraire, mais le contraire d’une révolution. La « pensée 68 », selon la formule fameuse de Luc Ferry et Alain Renaut, semble à bout de souffle et la nouvelle vague de ses plus illustres représentants, vieillissante bien que toujours agissante, à la manière de ces canards décapités qui continuent à marcher, mus par un insolent réflexe de vie.

    Oui, mais voilà, si les penseurs sont déclinants, la pensée (ou non-pensée), quant à elle, par son déconstructivisme, son post-marxisme et son hétéronomie narcissique, conserve de sa vigueur. Nolens volens, depuis deux générations, elle encalmine notre peuple dans des postures politiquement correctes conditionnées par l’école, les médias, le « mainstream » sous-culturel, etc., lesquelles ont fini par étouffer toute velléité réactionnaire.

    « Vivre c’est réagir ! », clamait Charles Maurras. Cette faculté de réagir s’apprécie à l’enseigne du vitalisme qui nous irrigue. Nos compatriotes, engoncés dans la défense consumériste et égoïste de leurs acquis sociaux, éprouvent, en dépit de belles mais sporadiques intentions performatives, de réelles difficultés à s’affranchir des évangiles de la pensée unique, pour oser, enfin, monter sur les barricades et jeter loin les pavés. Ainsi, dans ces colonnes, Alain de Benoist reprochait très justement à Frigide Barjot « d’avoir fait preuve de légalisme excessif et de n’avoir pas compris qu’une manifestation a d’autant moins à respecter la légalité qu’elle entend lui opposer une légitimité. N’ayons pas peur des mots : une manifestation est un acte de guerre politique. On y est appelé à prendre et à donner des coups. En bref, c’est une épreuve de force. Vouloir éviter cette épreuve de force est une faute grave ».

    Pour paraphraser Édouard Berth, disciple de Georges Sorel (l’auteur des Réflexions sur la violence), une manifestation doit être la forme révolutionnaire de la guerre. Notre confrère helvétique, La Nation-Journal vaudois (3 mai), par la plume d’Olivier Delacrétaz, estimait que « la manifestation de rue a ses lois. Elle doit s’amplifier sans cesse, se répandre partout, généraliser ses slogans, durcir ses exigences, susciter de part et d’autre le sentiment d’une force que rien ne peut arrêter. Ses meneurs doivent être prêts, comme l’étaient les acteurs du printemps arabe, à affronter la police, à se faire matraquer et arrêter, à risquer leur peau (…) Quoi qu’il en soit, [Frigide Barjot] a rompu la dynamique d’amplification en annonçant que son propre service d’ordre dénoncerait les casseurs à la police. Rognant les griffes de son mouvement, elle rejoignait l’ « ordre républicain », la correction morale et l’insignifiance politique ».

    Il est des insurrections qui subliment des légalités fatiguées à force d’être scrupuleusement respectées, souvent par les mêmes qui pleurnichent contre les méchants CRS. Nos concitoyens n’ont gardé du marxisme post-soixante-huitard que l’écume vile d’un gauchisme embourgeoisé les ayant rendus amnésiques de leur longue histoire insurrectionnelle, des monarchomaques à la Commune, en passant par Étienne Marcel et les Vendéens.

    Hissons encore le pavillon de l’espérance mais sachons raison garder quant aux ressorts abîmés du populisme dont Vincent Coussedière a magistralement dressé l’éloge, en le définissant comme « l’affirmation [éminemment politique] d’un attachement profond à une tradition [de sociabilité] qu’il s’agit d’imiter [et de la liberté de continuer à le faire] ».

    Le réveil populiste est, en effet, la condition d’une insurrection conservatrice. Si l’insurrection n’est pas la révolution, elle est, comme l’écrivait Emilio Lusso, dans sa Théorie de l’insurrection, « le seul moyen par lequel s’ouvre une révolution ». À bon entendeur…

    Aristide Leucate (Boulevard Voltaire, 20 mai 2013)

     

     

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  • La France de Michel Audiard...

    Les éditions Xénia rééditent en format de poche La France de Michel Audiard, l'essai d'Alain Paucard consacré au plus célèbre scénariste et dialoguiste du cinéma français. Anar de droite, ronchon impénitent, Alain Paucard a récemment publié Tartuffe au bordel ( Le dilettante, 2012).

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    " Michel Audiard a eu le sort posthume qu'il méritait : récompensé par le public et honni de la critique de son vivant, il est désormais élevé au rang de gloire nationale, y compris et surtout par ceux qui l'avaient dénigré. C'est justice : Audiard fixe sur la toile de la vie française, entre 1949 et 1985, le tempérament gaulois avec, en dominante, l'esprit frondeur du Parigot-tête-de-veau. Gabin, Ventura, Blier, Lefebvre, Biraud et bien d'autres sont les instruments d'une partition qui sonne juste. Le monde a changé, mais pas les ressorts humains qui fondent l'éternelle comédie des passions. Audiard en est le vivant exemple. Une belle et gouailleuse introduction à l'univers d'Audiard par un frère en esprit parisien, assortie d'une filmographie détaillée : voici le parfait vademecum audiardien. La France de Michel Audiard a reçu en 2001 le prix Simone Genevois, présidé par Alexandre Astruc et récompensant le meilleur ouvrage sur le cinéma. "

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  • Demain l'Eurasie !...

    Nous rappelons aux parisiens que la conférence La voie eurasiste, avec Alexandre Douguine, Alain de Benoist et Laurent James, se déroulera, demain, samedi 25 mai, à compter de 16 heures, à Paris (6e), Salle Lumière, 4 place Saint Germain.

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  • Dominique Venner, un homme qui a choisi de mourir debout...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Boulevard Voltaire à propos du suicide de Dominique Venner...

     

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    Dominique Venner, un homme qui a choisi de mourir debout

    Vous connaissiez Dominique Venner depuis 1962. Au-delà de la peine ou du chagrin, êtes-vous étonné par son geste ? Se place-t-il dans la logique de sa vie, de son combat politique, même si la politique, il avait arrêté d’en faire depuis longtemps ?

    Dans l’immédiat, je suis surtout empli de dégoût en lisant les commentaires qui me tombent sous les yeux. « Suicide d’un ex-OAS », écrivent les uns, tandis que d’autres parlent d’une « figure de l’extrême droite », d’un « opposant violent au mariage gay » ou d’un « islamophobe ». Sans compter les insultes de Frigide Barjot, qui a révélé le fond de sa nature en crachant sur un cadavre. Ces gens-là ne connaissent rien de Dominique Venner. Ils n’ont jamais lu une ligne de son œuvre (plus de cinquante ouvrages et des centaines d’articles). Ils ignorent même qu’après une jeunesse agitée, qu’il avait évoquée dans l’un de ses plus beaux livres – Le cœur rebelle (1994) -, il avait définitivement rompu avec toute forme d’action politique il y aura bientôt un demi-siècle. Je peux même donner la date exacte, puisque j’étais présent lorsqu’il déclara prendre cette décision : c’était le 2 juillet 1967. À compter de ce jour, Dominique Venner s’était entièrement consacré à l’écriture, d’abord avec des ouvrages sur la chasse et les armes (il était, en ce domaine, un expert reconnu), ensuite avec des travaux d’historien, écrits avec une plume étincelante et dont beaucoup font aujourd’hui autorité. Il était enfin le fondateur de La Nouvelle Revue d’histoire, un bimestriel de haute qualité.

    Je n’ai absolument pas été surpris par son suicide. Je savais depuis longtemps qu’à l’exemple des vieux Romains, et aussi de Cioran, pour ne citer que lui, il admirait la mort volontaire, qu’il y voyait la façon la plus conforme à l’éthique de l’honneur d’en finir avec la vie dans certaines circonstances. Il avait en tête le souvenir de Yukio Mishima, et ce n’est pas un hasard si son prochain livre, à paraître le mois prochain chez Pierre-Guillaume de Roux, s’intitulera Un samouraï d’Occident. On peut dès à présent en mesurer le caractère testamentaire. Je n’ai donc pas été étonné par cette mort exemplaire. Je suis seulement surpris du moment et du lieu.

    Dominique Venner n’avait aucune « phobie ». Il ne cultivait aucun extrémisme. C’était un homme attentif et secret. Au fil des années, le jeune activiste de l’époque de la guerre d’Algérie s’était mué en historien méditatif. Il soulignait volontiers à quel point l’histoire des hommes reste toujours imprévisible et ouverte. Il y voyait motif à ne pas désespérer, car il récusait toute forme de fatalité. Mais il était avant tout un homme de style. Chez les êtres, ce qu’il appréciait le plus était la qualité humaine, laquelle se résumait chez lui à un mot : la tenue. En 2009, il avait consacré à Ernst Jünger un bel essai dans lequel il expliquait que son admiration pour l’auteur de Sur les falaises de marbre tenait d’abord à sa tenue. Dans son univers intérieur, il n’y avait place ni pour les cancans, ni pour la dérision, ni pour les disputes de la politique politicienne qu’il méprisait à juste raison. C’est pour cela qu’il était respecté. Parfois jusqu’à l’excès, il recherchait la tenue, le style, l’équanimité, la hauteur d’âme, la noblesse d’esprit. Ce sont là, malheureusement, des mots dont le sens même échappe sans doute à ceux qui regardent les jeux télévisés et se ruent chez Virgin Megastore pour profiter des soldes…

    Dominique Venner était païen et ne s’en cachait pas. Il aura pourtant choisi une église pour mettre fin à ses jours. Y voyez-vous une contradiction ?

    Je pense qu’il a lui-même répondu à votre question dans la lettre qu’il a laissée derrière lui, en demandant qu’elle soit rendue publique : « Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris, que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie des mes aïeux sur des lieux de culte plus anciens, rappelant nos origines immémoriales. » Lecteur de Sénèque et d’Aristote, Dominique Venner admirait surtout Homère : l’Iliade et l’Odyssée étaient à ses yeux les textes fondateurs d’une tradition européenne qu’il avait reconnue pour sa patrie. Il faut vraiment être Christine Boutin pour s’imaginer qu’il s’est « converti à la dernière seconde » !

    Politiquement, cette mort spectaculaire sera-t-elle utile, tel cet autre sacrifice demeuré célèbre, celui de Jan Palach, en 1969 à Prague, ou celui, plus récent, de ce petit commerçant tunisien ayant en partie déclenché le premier « printemps arabe » ?

    Dominique Venner s’est aussi exprimé sur les raisons de son geste : « Devant des périls immenses, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort pour réveiller les consciences assoupies. » On ne saurait être plus clair. Mais on aurait bien tort de ne pas voir que cette mort volontaire va bien au-delà du contexte limité des débats sur le « Mariage pour tous ». Dominique Venner ne supportait plus, depuis des années, de voir l’Europe sortie de l’histoire, vidée de son énergie, oublieuse d’elle-même. L’Europe, disait-il souvent, est « en dormition ». Il a voulu la réveiller, à la façon d’un Jan Palach en effet, ou en d’autres temps d’un Alain Escoffier. Il a ainsi fait preuve de tenue jusqu’au bout, restant fidèle à l’image qu’il se faisait de ce que doit être l’attitude d’un homme libre. Il a écrit aussi : « J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. » Il faut retenir ce mot de fondation, que nous lègue un homme qui a choisi de mourir debout.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 23 mai 2013)


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