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  • La corruption en France...

    Les éditions François Bourrin publient cette semaine La corruption en France - La République assassinée, une enquête de Gilles Gaetner. Journaliste à Valeurs actuelles, Gilles Gaetner a publié de nombreux ouvrages, dont La République des copains (Flammarion, 2005).

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    "On ne cesse de parler de la corruption, mais on ne la connaît pas. On ne cesse de dire qu’on la combat, de faire l’éloge de la transparence, et pourtant elle se développe dangereusement. Qui, en France, s’en rend coupable ? Qui l’affronte ? Gilles Gaetner a mené une longue enquête, au terme de laquelle il révèle le vrai visage de la France : un pays plus que jamais soumis au pouvoir de l’argent. De A à Z, en passant par Guérini et Woerth, il nous offre un accès complet et inédit à la corruption : corrompus, juges, avocats, lieux, affaires les plus marquantes. Aucun domaine n’y échappe. En s’appuyant sur de nombreux renseignements confidentiels et inédits mais aussi sur des documents officiels, des procès-verbaux, des rapports de hauts magistrats, Gilles Gaetner dresse un constat accablant. Vertigineux."

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  • Défendre le continent européen avec qui et contre qui ?...

     Nous reproduisons ci-dessous un article de Jean-Pierre Chevènement, paru dans la revue Défense nationale et cueilli sur Theatrum Belli, dans lequel il développe sa vision de la défense européenne.

     

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    Défendre le continent européen avec qui, contre qui ?

    J’observerai d’abord que le continent européen n’a pas d’existence politique propre. Il y a les 27 pays membres de l’Union européenne qui, par le traité de Lisbonne (2008), ont souscrit une obligation de défense mutuelle, mais la politique de défense européenne n’a qu’une existence embryonnaire. Aussi bien, les Etats-Unis n’en veulent pas et la plupart des pays européens non plus, au premier rang desquels la Grande-Bretagne et les pays de l’arc atlantique, mais aussi les pays d’Europe centrale et orientale.

    Depuis 1949 il existe une obligation de défense mutuelle entre les pays de l’Alliance atlantique. Celle-ci s’est dotée à travers une organisation militaire intégrée, l’OTAN, d’un bras armé et d’un Etat-major sous l’autorité d’un général américain. Aux pays de l’Union européenne membres de l’OTAN (22 sur 27), s’ajoutent la Norvège et la Turquie dont le territoire est pour l’essentiel situé en Asie. Les Etats membres de l’Union européenne qui le sont également de l’OTAN se sont engagés par le traité de Lisbonne à faire de cette dernière organisation "l’instance d’élaboration et de mise en œuvre" de leur politique de défense. Ainsi la réponse parait-elle avoir été trouvée : c’est à l’OTAN, c’est-à-dire en dernier ressort aux Etats-Unis, que l’Union européenne a confié sa défense.

    Cette réponse est pourtant fragile : d’une part les Etats-Unis se tournent de plus en plus vers le Pacifique et la Chine. L’Asie de l’Est et du Sud et la région du Golfe arabo-persique viennent désormais dans leurs préoccupations stratégiques bien avant l’Europe. Par ailleurs les Etats-Unis sont engagés dans une vaste opération de réduction de leur budget de défense (de 500 à 1000 Milliards de dollars d’ici 2020, selon les estimations). Ils viennent d’entamer le retrait de deux des quatre brigades qu’ils maintenaient encore en Europe : la présence de leurs forces terrestres y devient ainsi symbolique. La garantie militaire américaine repose donc désormais pour l’essentiel sur les forces aériennes et maritimes des Etats-Unis et, en dernier ressort, sur leurs armes nucléaires. Dans ce contexte, la demande, en 2010, du retrait des armes nucléaires tactiques stationnées sur leur sol par quatre pays européens membres de l’OTAN (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Norvège) illustre le paradoxe d’une Europe devenue pacifiste dans le contexte d’un monde marqué à la fois par le début du repli américain et par la montée en puissance de nations dites « émergentes », qui ne sont pas seulement les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) mais d’autres, situées à nos portes et héritières de civilisations prestigieuses : Turquie, Iran, sans parler du monde arabe agité par ses révolutions démocratiques dont le processus, par définition, nous échappe.

     

    Les pays européens réduisent leur effort de défense tandis que les pays émergents, notamment en Asie, développent le leur. Pour autant il serait prématuré de conclure de ces mouvements contradictoires que les Etats-Unis vont relâcher leur emprise sur l’Europe. Ils prétendent lui faire partager un effort de défense dont ils entendent bien conserver la maîtrise. C’est ainsi qu’au sommet de l’OTAN de Lisbonne (2011), ils ont fait entériner le principe d’un bouclier antimissiles balistiques qui va à la rencontre d’une opinion publique européenne de plus en plus pacifiste. De même est-il probable qu’après le retrait de l’OTAN d’Afghanistan ils veuillent faire supporter aux Européens une part plus importante de l’«afghanisation».

    L’Union européenne peut-elle se borner à n’être qu’un contributeur financier à un effort de défense global de ce qu’il est convenu d’appeler "l’Occident" ? L’idée même de "défense" peut-elle faire l’impasse sur la volonté de défense ?

    Force est de constater que les peuples européens (à la seule exception de la France et d’une certaine manière de la Grande-Bretagne) ont entièrement délégué le souci de leur propre défense à une puissance extérieure, certes alliée, mais dont les préoccupations stratégiques et les intérêts ne recoupent pas forcément les leurs. La réintégration par la France des Etats-majors de l’OTAN s’inscrit dans cette tendance lourde, même si nos autorités prétendent le contraire, faisant valoir, exemple libyen à l’appui, que l’OTAN n’aurait en rien obéré notre liberté de mouvement. Ce n’est pas ce qu’on entend de l’autre côté de l’Atlantique où on parle d’une stratégie de leadership from behind, bref de "tireur de ficelles". Une chose est sûre en tout cas : l’affaire libyenne a manifesté le vide abyssal du concept de défense européenne. La France et la Grande-Bretagne ont fait l’essentiel du travail, avec – faut-il le rappeler ? – l’appui des frappes et de la logistique américaines, pour un résultat dont l’évaluation finale reste à faire. Quoi qu’on en pense, le conflit libyen a fait apparaître le lien indissociable entre la défense et la nation. Quelle que soit l’évolution future de l’OTAN, l’esprit national restera la clé de tout effort de défense et de tout engagement militaire qui sera, comme en Libye, à géométrie variable. L’Europe est à repenser dans le prolongement des nations ou elle ne sera pas.

    La France ne pourrait pas conserver une voix audible à travers une défense européenne confinée à des tâches de sous-traitance. La défense est faite pour soutenir la diplomatie ! Une défense complètement intégrée à celle de l’Amérique sonnerait le glas de notre indépendance, de notre influence, de notre capacité de médiation. Il est de l’intérêt de la France et du monde qu’au sein de l’Occident on n’entende pas que la seule voix des Etats-Unis. Qu’il puisse y avoir un avis modéré, sensé, comme cela fut le cas durant la guerre du Vietnam ou au moment de l’invasion de l’Irak. Que, sur le Proche-Orient, la France puisse favoriser de manière originale une solution de paix qui n’a que trop tardé.

    Compte tenu du texte du traité de Lisbonne, on se demande ce qui peut rester de la défense européenne désormais asservie à l’OTAN : une alouette, un cheval ! A la limite, l’OTAN voudra bien sous-traiter à une pseudo-défense européenne quelques obscures missions de maintien de la paix en Iturie, au nord-est de la République démocratique du Congo, ou bien encore au Kosovo. Pour les choses sérieuses (la Libye par exemple), le recours aux Etats-majors de l’OTAN s’impose et, malgré quelques réticences initiales, notre gouvernement s’y est résigné.

    La France a réintégré l’OTAN au prétexte de faire progresser la défense européenne. On voit le résultat. La Grande-Bretagne veut bien coopérer avec la France, mais elle ne veut surtout pas d’une "défense européenne". Pour autant, les accords de Lancaster House sont une bonne chose : mieux vaut une coopération bilatérale que pas de coopération du tout. Il serait temps que la France revienne à cette idée simple que les coopérations doivent se décider à l’aune de l’intérêt national. Seul le ressort national peut permettre à l’effort de défense de ne pas passer en dessous de la limite basse actuelle : 1,5 % du PIB.

    A ce stade de mon propos, je voudrais aborder la partie du continent européen qui ne fait pas partie de l’Europe : l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie.

    Même si celle-ci s’étend, au-delà de l’Oural, en Asie, son peuple est incontestablement européen. Il est concentré à l’Ouest de l’Oural. Sa civilisation est partie intégrante de la civilisation européenne à laquelle elle a apporté une contribution éminente. L’Administration Obama semble avoir renoncé, au moins provisoirement, à l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie pour ne pas heurter les intérêts et la sensibilité russes.

    Cet élargissement à l’Est n’est pas non plus dans l’intérêt de la France. Bien sûr l’évolution de la Russie n’est pas écrite d’avance. Sa population est à 20% composée de minorités musulmanes. Mais nous devons tout faire pour rapprocher la Russie de l’Europe. Les complémentarités énergétiques et économiques sont fortes. Les peuples européens – y compris le peuple russe – aspirent à la paix. Cette aspiration est légitime. Je ne la confonds pas avec un pacifisme dont l’Histoire a toujours montré le caractère illusoire et même dangereux (ainsi en France, entre 1918 et 1940). La Russie est nécessaire à l’équilibre et à la stabilité du Caucase. Elle est un contrepoids utile, en Asie Centrale, au fondamentalisme islamiste. Sa relation particulière à la Chine et à l’Inde peut contribuer à canaliser l’élan de ces Etats-nations, milliardaires en hommes et héritiers de civilisations millénaires, pour qu’ils prennent leur place dans un monde stable, régi par des règles communes. Pour toutes ces raisons, notre intérêt est d’aider la Russie a réussir enfin sa modernisation. L’Europe ne sera l’Europe que si elle sait développer un étroit partenariat avec la Russie. C’est l’intérêt de la France, comme de l’Allemagne, si nous voulons peser dans le monde multipolaire de demain.

    Les menaces auxquelles l’Europe est et sera de plus en plus confrontée ne seront peut-être pas principalement militaires encore qu’en la matière il soit toujours déraisonnable de baisser la garde.

    Ni le terrorisme, qui est l’arme des faibles contre les forts, ni la piraterie, ou pire encore les risques de blocus des grandes voies maritimes, ne vont disparaître, ni les tentatives de prolifération nucléaire s’interrompre. La menace balistique qui y est associée a été favorisée, dans le passé, par des transferts de technologies en provenance d’URSS, de Chine, puis, dans une période plus récente, de Corée du Nord ou du Pakistan. Cette menace balistique est certainement l’une de celle à laquelle l’Europe devra faire face à l’avenir. Il serait cependant déraisonnable de s’en remettre à la défense antimissiles balistiques dont l’efficacité ne saurait être entièrement garantie et dont la mise en place en Europe, sous égide américaine, risque d’entraîner une vassalisation stratégique et technologique définitive. Tout montre, deux ans après le discours du Président Obama à Prague, que l’arme nucléaire ne va pas disparaître de l’horizon de l’Histoire. Les Etats-Unis ne signeront pas avant longtemps le traité d’interdiction des essais. Le Pakistan et les puissances asiatiques n’entendent pas interrompre la production de matières fissiles à usage militaire. Il est raisonnable pour la France de maintenir son effort nucléaire, ne serait-ce que pour ne pas se laisser entrainer dans l’engrenage de guerres lointaines par leur origine mais où nos intérêts vitaux ne seraient pas engagés. J’ajoute que le maintien d’une dissuasion nucléaire indépendante en Europe occidentale constitue un gage irremplaçable de stabilité sur notre continent. Enfin, la disposition d’une dissuasion nucléaire souple (avec ses deux composantes) interdit toute agression au-delà d’un certain seuil, par un Etat qui voudrait exercer un chantage sur notre politique. Nous devons aussi rester attentifs aux attaques dans le cyberespace et aux tentatives d’espionnage économique.

    L’heure de la fin de l’Histoire n’a pas sonné et celle-ci est fertile en surprises stratégiques. Le trait dominant de la période historique où le XXIe siècle nous a fait entrer est la fin du monopole technologique et politique des pays occidentaux et d’abord des Etats-Unis. Certes, ceux-ci restent, de toutes les nations occidentales, la plus puissante mais leur déclin est inscrit dans les courbes de la démographie et de l’économie mondiales. Le maintien de l’alliance euro-américaine va de soi, mais la France et d’autres nations européennes n’auraient aucun intérêt de devenir ou rester de simples supplétifs des Etats-Unis. Si eux-mêmes voulaient bien y réfléchir, ce ne serait pas non plus le leur, car des nations qui s’abandonnent ne sont jamais des alliés sûrs.

    Nous n’avons pas de stratégie à long terme vis-à-vis des puissances émergentes. Notre intérêt est de les faire participer à un ordre mondial raisonnable prenant aussi en compte les intérêts des pays anciennement industrialisés. Ce n’est pas facile car beaucoup de ces pays sont portés par un nationalisme conquérant et quelquefois par le sentiment d’avoir à prendre une revanche sur l’Histoire, c’est-à-dire sur l’Occident. A cet égard, la poursuite des délocalisations industrielles ou la prise de contrôle d’entreprises stratégiques constituent des menaces tangibles. La crise du capitalisme financier qui s’est développée sur la base d’une totale dérégulation des mouvements de capitaux, des biens, des services et des technologies depuis les années 1980, a marqué l’échec d’une pensée purement économiciste (la croyance dogmatique en la théorie de l’efficience des marchés), entièrement déconnectée de toute considération politique raisonnable. Il n’est pas besoin de s’en prendre à la Chine. C’est l’Occident lui-même qui a réchauffé dans son sein le serpent d’un néolibéralisme suicidaire. Les nations doivent reprendre le contrôle d’un système financier qui, tel Frankenstein, leur a échappé.

    L’Europe ne doit pas s’enfermer dans la stagnation mais trouver d’autres ressorts de croissance, en associant à son développement la Russie, à l’Est, et l’Afrique, au Sud. Le risque de migrations incontrôlées ne sera conjuré que par une politique de codéveloppement avec les pays de la rive Sud de la Méditerranée et avec l’Afrique noire qui découvre aujourd’hui son potentiel de croissance. Le problème des matières premières va se poser avec plus d’acuité avec la croissance de la Chine et des "émergents". Il faut penser ce monde nouveau, et parce qu’il se fera inévitablement, il vaut mieux qu’il se fasse avec la France et avec l’Europe, plutôt que contre elle.

    Avant que ne s’installe ce nouvel ordre mondial coopératif, il n’est pas déraisonnable d’anticiper les tensions que génère toute transition. La France a un rôle majeur à jouer pour organiser l’Europe sur une base réaliste (la géométrie variable) et pour l’ouvrir à des coopérations fécondes fondées sur le principe de l’intérêt mutuel, avec les pays du Sud de la Méditerranée qu’elle connait souvent mieux que d’autres.

    L’Europe, pour se défendre, doit d’abord s’ouvrir vers l’Est et le Sud. Dans le monde du XXIe siècle que structurera la bipolarité Chine Etats-Unis, l’Europe pour trouver sa place doit s’organiser souplement, car elle ne le fera pas sans les nations (déjà faites, ou encore à construire) mais au contraire avec elles.

    L’erreur a été de vouloir construire l’Europe en substitut des nations. Pour se redresser, l’Europe doit, demain comme hier, s’appuyer sur la force de ses nations.

    Le reste, c’est-à-dire une défense efficace, viendra par surcroît.

    Jean-Pierre CHEVENEMENT

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  • Réflexions à l'Est...

    Les éditions Alexipharmaque viennent de publier Réflexions à l'Est, un recueil de textes de Georges Feltin-Tracol consacré à la Russie et à sa périphérie. Georges Feltin-tracol a déjà publié deux essais aux éditions Heligoland, Orientations rebelles (2009) et L'Esprit européen entre mémoire locale et volonté continentale (2011).

     

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    Depuis la chute du Mur de Berlin, la fin du bloc communiste en Europe et la disparition de l’Union Soviétique, l’Est intrigue. Cette curiosité se complète par une inquiétude : ne préfigure-t-il pas notre avenir ? En effet, l’Occident lui a inoculé ses tares (individualisme, atlantisme, mondialisme, économisme, matérialisme, relativisme culturel, nihilisme spirituel). Pourtant, l’Est demeure autre. On observe néanmoins la convergence rapide de l'homo sovieticus et de l'homo americanus vers le type du World Man

    Est-ce le sort de la Russie ? D’ailleurs, où va-t-elle ? Pourquoi Gorbatchev et Eltsine sont-ils des fossoyeurs ? Vladimir Poutine serait-il tiraillé par ses doubles ? Comment expliquer que la Biélorussie et son président, Alexandre Loukachenko, soient si peu estimés par les régimes et les médias occidentaux ? Les Balkans et le Caucase demeurent-ils encore des foyers de tensions ? L’Ukraine existe-t-elle vraiment ? Qui est Alexandre Douguine ? Que faut-il penser du renouveau de la Turquie et de la renaissance des pensées eurasistes ?

    Les réponses se trouvent dans ce recueil de vingt-six textes. Certains ont été publiés ou bien mis en ligne sur la Toile, d’autres sont inédits. Ils apportent tous une vision politique, sociologique, géopolitique, historique et métapolitique différente, rebelle, non-conformiste, radicale et dissidente.

    Au tropisme occidental et atlantiste des cénacles universitaires et des médias hexagonaux, cet ouvrage réinforme. Il dépasse aussi les commentaires habituels pour la réalité, parfois caché ou occulté, des faits. Ces Réflexions à l’Est aident à mieux comprendre la situation intellectuelle de nos voisins orientaux des steppes et de la taïga.

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  • Presse et propagande...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à la propagande des nouveaux chiens de garde de la presse...

     

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    Presse et propagande : le nouveau militant

    L’historien notera que le développement et l’influence de la presse, ont été inversement proportionnels à l’évolution du clergé. Là où celui-ci déclinait, celle-là triomphait. Le philosophe Hegel faisait remarquer, dans la période postrévolutionnaire, qui vit l’avènement de l’époque contemporaine, que la lecture du journal du matin avait remplacé, pour l’homme moderne, la prière. Ce « devoir », comme l’avait bien relevé Jacques Ellul dans son ouvrage de grande lucidité « L’Illusion politique », donne en effet l’impression d’être en phase avec l’actualité, de communier avec les battements du temps qui marche, qui va de l’avant, et de posséder quelque importance, surtout lorsque au bureau, on est le premier à rapporter, auprès de collègues épatés, le dernier ragot des rédactions. C’est en effet par le journal, d’abord imprimé, puis télévisuel, que l’on connaît ce qu’il est bon de penser des tribulations du monde, si bien que l’âge laïc a produit ce miracle, que ne réussissait pas toujours l’Eglise de jadis, de répondre à la requête de l’ouaille, en lui transmettant un message d’une luminosité et d’un vérité aveuglantes.

    Il n’est pas non plus anodin que la presse d’opinion ait dû croiser l’itinéraire du militant. Elle n’en sortit pas indemne. Les feuillets imprimés de la révolution de 89 étaient des armes, des diatribes ravageuses qui conduisaient parfois amis comme ennemis à la guillotine. Qui s’étonnera, en comparant les journaux ouvriers des XIXe et XXe siècles, du fond et du ton frondeurs qu’ils manifestaient, y compris la presse communiste ? L’arrière-plan insurrectionnel fut longtemps une composante politique de la vie publique, que les jeunes générations, à l’esprit et à l’intelligence ravalés au karcher du politiquement correct, ont de la peine à imaginer. Cependant, l’Internationale situationniste accusait, dans les années soixante, Le Monde, pourtant « journal de référence », apparemment dans l’opposition, d’être toujours du côté du pouvoir. Le style doctoral de ce journal du soir, attaché à la réflexion de fond, n’est pas sans évoquer l’assurance dédaigneuse de celui qui sait, autrement dit le style « philosophe des Lumière » face à l’ignorant, nécessairement victime de préjugés, de superstition, peuple d’en bas à qui on apposera sur la gueule le masque grotesque du « beauf », ou celui de Dupont la joie. Le Monde servirait de modèle, mais, l’évolution des mœurs aidant, sur un mode plus agressif, plus démagogique, plus près du ruisseau.
    Aussi, comme il existe un haut et un bas clergé, y a-t-il une presse ambitieuse, et une presse « bas de gamme », bien que les deux possèdent de nombreux liens. Là où la première mobilise des régiments d’inévitables « spécialistes », tous experts d’instituts, de « clubs de réflexion » ayant poussé, depuis quelques lustres, comme des champignons, tout en donnant caution à la leçon du jour, les mass médias plus populaires ramènent les messages à un langage plus sommaire, plus à la portée du commun. Ce sont parfois d’ailleurs les mêmes qui œuvrent à ces deux étages. Ce qui nous vaut, à longueur de journée, comme la répétition obstinée d’un moulin à prière, les prétendues analyses du même acabit, prouvant que les choses étant ce qu’elles sont…, ou bien que les Bons devant se défendre contre les Méchants…

    Les progrès technologiques dans le domaine de la communication, le développement des réseaux télévisuels, des téléphonies et la réactivité de la communication, ont élargi la puissance de persuasion des machines propagandistes. La concentration de la presse et les rapports incestueux entre mondes politique, économique et médiatique ont eu pour conséquence une saturation sans réelle concurrence des organes de diffusion du système. En outre, la disparition, après la chute du mur de Berlin, des voix « différentes », comme celles qui se faisaient entendre, durant la Guerre froide, notamment contre la guerre du Vietnam, pour ne prendre qu’un exemple emblématique, donne l’impression d’une morne plaine, malgré l’incroyable choix de canaux mis à la disposition de chacun. Si bien qu’on a l’impression de n’avoir qu’un seul journal, qu’une seule chaîne de télévision, comme dans tout système totalitaire qui se respecte. L’absence quasi-totale de critique visible et audible lors des événements de Libye ou de Syrie, l’impossibilité de rencontrer un point de vue dérangeant quand il s’agit de l’Iran, d’Israël ou de la Russie, les discours fatalistes sur la crise et la rigueur, contribuent à créer une atmosphère lourde, pesante, obscure, propice à toutes les explosions. Le pouvoir croit tenir l’opinion, mais la perte de crédibilité de la presse est patente. Et c’est, paradoxalement, la première à s’en étonner.

    On pourrait arguer qu’elle est pourtant bien placée pour savoir de quoi il retourne. Qui saura distinguer l’avidité et la duperie ? On avancera donc que la déduction fiscale accordée à la profession par Juppé en 2008, ainsi que tous les avantages matériels ou de prestige qu’octroie le métier de journaliste, quand on appartient au moyen ou au grand clergé, ne sont pas pour rien dans le jeu des conviction, dans la pratique de la censure ou de l’autocensure, ou dans la volonté cynique de manipuler l’opinion. Comme le remarquait déjà Pascal, un avocat bien payé se trouve des talents insoupçonnés. Toutefois, il faut faire la part de la conviction, et même de la certitude la plus bétonnée de se trouver dans le vrai. Un cynique sait qu’il ment, et c’est pour cela qu’il n’est pas entièrement médiocre. Au fond, un traître, qui érige sa tâche à l’état d’art, n’est jamais inintéressant. Il ne faudrait pas croire cependant que nos petits journaleux se hissent à ces sommets. Les « héros » qu’ils donnent à l’imaginaire du bon peuple, et singulièrement aux adolescents revenus des « french doctors » passablement discrédités par Kouchner, sont de cette pâte dont on fait les braves soldats un peu niais. Si l’on fait abstraction des incohérences, des mensonges aisément identifiables de l’épopée de tel ou telle (par exemple Edith Bouvier et William Daniels, rescapés de Bab Amr), il ne sera pas difficile de démêler quelle part de foi, de conviction idéologique, d’aveuglement politique entre dans leur détermination à se rendre sur le terrain. Ne parlons pas de ceux qui, en lieu sûr, colportent les fantaisies d’Observatoires des droits de l’homme ou d’autres officines partisanes, comme si elles étaient paroles d’Evangile. Ces gens-là font leur job de propagandistes, dont l’attirance pour l’Amérique ou Israël est évidente. Quant aux premiers, tout aussi atlantistes par ailleurs, nous remarquons qu’ils risquent leur vie, et que, d’ailleurs, certains ont péri. Les héros rejoignent ainsi la condition des martyrs. Les Che du micro, de la caméra et de l’appareil photo ne peuvent qu’avoir raison, puisqu’ils ont mis leur peau en jeu.

    C’est là une vieille histoire qui, des premiers chrétiens aux fondamentalistes islamistes, prouve seulement une chose, c’est que des hommes peuvent éventuellement se sacrifier. Qu’il entre, dans l’affaire, de la griserie, de l’aventure, le frisson que tout combattant savoure, en un âge si terriblement ennuyeux, on peut en convenir. Mais qu’on n’aille pas dire que le danger garantit la véracité des faits ! A ce compte, combien auront eu raison, qui ont été pourtant désavoués par l’Histoire ?
    Car c’est au fond un phénomène majeur dans l’évolution de la presse, que la prolifération d’un nouveau type de militant, « nouveau chien de garde » (annoncé au demeurant par Albert Londres ou Arthur London). La presse prétendait, dans la société industrielle, informer et former le citoyen. Elle le formatait aussi. Il semblerait que ce seul dessein fût son dernier rôle. Le reporter, devenu personnage de fiction, une sorte de Tintin postmoderne, est beaucoup plus proche, dans sa psychologie et sa manière d’être, d’un membre très engagé des anciens partis fascistes ou communistes. La vérité n’est plus qu’une opinion empreinte de relativité. La fin justifie les moyens, et le but final, la « Raison » régnant sur le globe, accrédite toutes les dérives. La falsification des faits devient alors une espèce de « mentir-vrai », une fiction, la projection d’un fantasme manichéen sur le champ du réel.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 8 mars 2012)

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  • Le bûcher des vaniteux...

    Les éditions Albin Michel viennent de publier Le bûcher des vaniteux, un recueil des chroniques radiophoniques qu'Eric Zemmour a écrites au cours de l'année 2011. Une relecture décapante de cette année riche en événements...

     

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    « J’ai tenu, chaque matin, le journal de bord de cette année surprenante, inquiétante, mirobolante. De mon poste d’observation privilégié, j’ai vu brûler les bûchers des vaniteux. Comme au temps de Philippe Le Bel, le petit peuple de Paris, sidéré et vaguement inquiet, regarda brûler celui des Templiers.
    J’y ai même glissé ma petite allumette. Ni vu ni connu. Pas pu m’empêcher. Un réflexe, une mauvaise habitude. Une revanche aussi. Je vous en prie, ne me dénoncez pas. Suis en sursis. »


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  • La Libye, de la « libération » à la somalisation...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de Camille Galic, cueilli sur Polémia et consacré à la situation en Libye, où, comme prévu, l'anarchie s'installe...

     

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    La Libye, de la « libération » à la somalisation

    Alors que les turbulences se poursuivent en Egypte et en Tunisie, où l’asphyxie du tourisme et le départ des investisseurs provoquent un chômage sans précédent, le risque (prévisible) de sécession de la Cyrénaïque remet la Libye au premier plan, affolant chancelleries et rédactions.

    Le 8 mars était trompettée une excellente nouvelle : après « trente-trois ans » de total dévouement à un régime qu’il vient de découvrir « criminel », Abdo Hussameddine, vice-ministre syrien du Pétrole, choisissait de « rejoindre la révolution du peuple qui rejette l'injustice » et de reprendre ainsi « le droit chemin ». Cette miraculeuse conversion à la démocratie est aussi une inestimable prise de guerre pour les rebelles syriens réputés, par notre ministre Alain Juppé en particulier, incarner les droits de l’homme.

    Mais cette sensationnelle annonce faisait bientôt place à une autre, beaucoup moins réjouissante pour les zélateurs des « printemps arabes » : l’éventualité de la « dislocation de la Libye », avec la proclamation unilatérale de l'autonomie de l'Est libyen par des dignitaires locaux, chefs de tribu et commandants de milice réunis à Benghazi – deuxième ville du pays et berceau de l'insurrection qui a renversé Muammar Kadhafi – devant des milliers de personnes qui les ont follement applaudis. Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, répliquait aussitôt à cette « provocation » par la menace de « recourir à la force » pour mater les « séparatistes ». S’il réprime la rébellion de ces derniers avec la vigueur d’un Bachar al-Assad, quel dilemme pour Nicolas Sarkozy qui, le 1er septembre à l’Elysée, et au nom des « Amis de la Libye » (dont le Britannique David Cameron, l’onusien Ban-Ki-Moon et l’émir du Katar), remettait au même Abdeljalil 15 milliards de dollars pour la « reconstruction de la Libye nouvelle » ! Un mirage exalté par tous les médias.

    Un pays livré à des milices surarmées

    Du coup, c’est l’affolement dans les rédactions. « Libye : l’autonomie de l’Est fait craindre une partition du pays », titrait Le Parisien, « Menace d‘une nouvelle guerre civile », s’inquiétait Libération, « Libérée de Kadhafi, la Libye s’enfonce dans le chaos », constatait avec tristesse Le Nouvel Observateur ; l’AFP évoquait un « risque de somalisation » et Le Point lui-même, où sévit Bernard-Henri Lévy, héraut de la « croisade » contre Kadhafi et tombeur du raïs, admettait par la plume de son correspondant Armin Arefi l’extrême gravité de la situation : « Ce devait être le grand succès international du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Mais la Libye post-Kadhafi semble inexorablement basculer dans l'impasse. L'annonce de l'autonomie de la région de Cyrénaïque a fait l'effet d'une bombe. » Les conséquences en seront d’autant plus graves et plus sanglantes que, depuis la révolution, la Libye souffre d’un « fléau » : « l'abondance d'armes en libre circulation à travers le pays ». Ces armes, fournies notamment par les « officiers de liaison » français envoyés par Paris, avaient été « confiées aux rebelles organisés en milices pour se débarrasser de Muammar Kadhafi ». Las ! Les milices sont désormais « hors de contrôle » et, selon le diplomate français Patrick Haimzadeh cité par l’hebdomadaire de François Pinault, il n'est donc pas exclu que les autonomistes de Benghazi « aillent à l'affrontement avec le gouvernement central, en cas de refus », tant ils sont convaincus que « la révolution a été déviée » et qu’elle leur a été confisquée par Tripoli.

    Conclusion de Armin Arefi : « Si le candidat Nicolas Sarkozy peut se targuer d'avoir évité le bain de sang que promettait Muammar Kadhafi à Benghazi, il semble bien moins se soucier aujourd'hui du sort d'un pays miné par les intérêts personnels et les rivalités, tant régionales que tribales […] Nicolas Sarkozy s'attendait à une guerre pliée en une semaine, car il ne connaissait pas la société libyenne. Or on ne change pas une culture politique en quelques mois. Cette situation va durer au moins dix ans. »

    « Silence médiatique » malgré le tocsin

    Mais qu’importait, sans doute, aux yeux du président-candidat ! « Le temps où les caméras, appareils photo et plumes du monde entier informaient non-stop sur la Libye paraît bien loin. La Libye est retournée au silence médiatique. Les regards se sont tournés vers la révolution suivante, en Syrie », commentait de son côté Gaël Cogné sur France TV Info, grand service de « l’actu en continu » lancé en fanfare le 14 novembre dernier par le géant France Télévisions, avec l’ambition d’être « la première plateforme d'informations en temps réel du service public », alimentée par les multiples rédactions de la télévision d’Etat.

    Evoquant les cent cinquante tribus composant la société libyenne et agitées de violents antagonismes, Gaël Cogné écrit benoîtement que « ces divisions ne sont pas une surprise ».
    Eh bien si, c’en est une, et de taille pour le bon peuple, qui a financé de ses deniers durement gagnés une intervention militaire (au coût exorbitant en ces temps de crise : plus de 350 millions d’euros, estimait L’Express du 28/09/2011) mais dont on lui avait juré qu’elle procurerait un avenir radieux au peuple libyen et, à la France, un marché du siècle : « A ceux qui parlent d’argent, je fais remarquer que c'est aussi un investissement sur l'avenir », avait osé déclarer un mois plus tôt notre inénarrable ministre des Affaires étrangères au quotidien Le Parisien (du 27/8/2011). Un investissement bien compromis par les événements actuels.

    Pourtant, les mises en garde n’avaient pas manqué. Le fils du colonel Kadhafi, Seif Al-Islam, avait prédit dès les premiers temps de l'insurrection que les tensions entre tribus « pourraient causer des guerres civiles ». Une mise en garde avait été lancée d’emblée par Polémia qui, sur son site, avait multiplié les alertes (1) dans des articles où était clairement souligné le risque de « partition » du pays, à partir des travaux de Bernard Lugan. Dès le 13 mars 2011, le célèbre africaniste avait déploré qu’ « en écoutant BHL et non les spécialistes de la région, le président Sarkozy ait involontairement redonné vie au plan Bevin-Sforza rejeté par les Nations unies en 1949 ». Et Lugan d’expliquer : « Ce plan proposait la création de deux Etats, la Tripolitaine, qui dispose aujourd’hui de l’essentiel des réserves gazières, et la Cyrénaïque, qui produit l’essentiel du pétrole. Voilà donc la première étape de ce plan oublié désormais réalisée avec la reconnaissance par la France, suivie par l’UE, du gouvernement insurrectionnel de la Cyrénaïque… Deux Etats existent donc sur les ruines de la défunte Libye : la Cyrénaïque – provisoirement ? – aux mains des insurgés, et la Tripolitaine. C’est à partir de cette donnée qu’il convient d’analyser la situation, tout le reste n’étant une fois encore que stérile bavardage, vaine gesticulation et soumission à la dictature de l’émotionnel. »

    La fidélité de BHL… à Israël

    Mais qui avait écouté Lugan (2) parmi les innombrables « spécialistes » de France Télévisions et des autres médias qui nous affirment aujourd’hui assister « sans surprise » aux déchirements libyens ?

    Le seul qui ait eu alors droit à la parole était M. Lévy, promu par le chef de l’Etat véritable ministre en exercice des Affaires étrangères et de la Guerre (et même des Finances puisqu’il nous fit attribuer en juin dernier une première aide de 290 millions d'euros à ses protégés du Conseil national de transition) alors qu’on sait aujourd’hui qu’il n’agissait nullement au profit de la France. Au contraire. Dans l’affaire de Libye, « J'ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël », devait-il proclamer fièrement le 20 novembre devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) qui tenait à Paris sa première convention nationale – voir le « Billet » de Polémia du 22/11/2011. Allez savoir pourquoi, cette brûlante profession de foi (et d’allégeance à un Etat étranger) fut occultée… comme l’avaient été les risques de notre interventionnisme en Libye, et les fruits amers qu’il ne manquerait pas de porter, en commençant par l’éclatement du pays prétendument libéré – avec la vague migratoire et la réaction islamiste que cela ne manquera pas de susciter. Ce n’est du reste pas un hasard si, sans doute informés des intentions des « séparatistes » de Benghazi, les barbus libyens, déjà très influents au sein du CNT, avaient créé le 3 mars le parti Justice et Construction présidé par Mohammed Sawane, représentant des Frères musulmans… et farouchement opposé à l'autonomie de la Cyrénaïque, qu'il considère selon Armin Arefi comme « une première étape avant la scission totale de la région ».

    Une dislocation organisée

    Mais la « dislocation géopolitique mondiale » ne fut-elle pas l’objectif de l'OTAN en Libye, comme le soulignait ici même Xavière Jardez le 9 août 2011 en commentant un rapport du Laboratoire européen d'anticipation politique (LEAP), think-tank monégasque dirigé par Franck Biancheri (3)? L’entreprise était alors menée par Washington, le Katar se chargeant d’une partie du financement et de la mise en scène médiatique, celle de la « libération » de Tripoli par exemple. Or, simple hasard, cet émirat pétrolier serait aujourd’hui très actif auprès des autonomistes de Benghazi.

    Evoquant la campagne de l’OTAN, X. Jardez écrivait : « On demanda à l’opinion publique d’approuver, non de penser. » Et voilà cette opinion frappée de stupéfaction quand elle apprend que le pays qu’on lui avait dit arraché à la tyrannie et à la barbarie risque de connaître l’épouvantable destin de la Somalie, livrée à des factions se livrant une guerre inexpiable et redevenue un repaire des pirates. Ce que furent, soit dit en passant, la côte des Syrtes et celle de la Cyrénaïque pendant des siècles.

    Camille Galic (Polémia, 9 mars 2012)

    Notes

    (1) Voir entre autres les articles sur Polémia

    (2) Une interview par Robert Ménard fut déprogrammée en catastrophe fin décembre dernier par la chaîne itélé car elle n’était pas « dans la ligne » – voir http://www.polemia.com/article.php?id=4408
    (3)
    Opérations militaires de l'OTAN en Libye : accélérateur d'une dislocation géopolitique mondiale ?

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