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  • Sarkozy sous BHL...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Sarkozy sous BHL, un pamphlet de l'ancien ministre Roland Dumas et de l'avocat Jacques Vergès qui vise l'actuel président de la République, Nicolas Sarkozy, et le sinistre bouffon qui lui sert de conseiller en matière de politique étrangère...

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    "« Président de la République pour un an encore, ce sont deux Résistants qui vous écrivent pour vous dire que vous trahissez la France ». C'est par cette accusation terrible que Roland Dumas et Jacques Vergès sonnent la charge contre la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, telle que celle-ci se manifeste dans les bombardements perpétrés contre la population civile de la Libye. Il s'agit d'ailleurs moins, pour l'ancien président du Conseil constitutionnel et pour le célèbre avocat, de plaider pour M Kadhafi que de dénoncer une politique qui viole le droit international et piétine l'héritage du général de Gaulle. En réalité, sous le masque de l'humanitaire, le président de la République renoue, en Libye comme en Côte d'Ivoire, avec le vieux colonialisme et vise à s'assurer des richesses de ces pays au mépris des intérêts des peuples et de la souveraineté des États. Par leur argumentation implacable et la férocité de leur style, Dumas et Vergès s'inscrivent dans la lignée des grands polémistes français, du Voltaire de l'affaire Calas au Victor Hugo de Napoléon le Petit. Ils dressent ce faisant un portrait accablant d'un président de la République qui a dévoyé sa fonction jusqu'à la caricature, qui parle le français comme le parlent les voyous et qui, croyant se rehausser, s'est flanqué d'un Bernard-Henri Lévy comme directeur de conscience, on a les Malraux qu'on peut… Sarkozy sous BHL, c'est le dernier degré d'abaissement où est tombée la France. Puissent les Français se réveiller à temps ! Ce pamphlet qui fera date est complété, en annexe, par le dossier complet de la plainte déposée devant la Cour pénale internationale contre Nicolas Sarkozy pour crime contre l'humanité."

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  • Saint Jobs et saint Babu, priez pour nous !...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr, à propos des apothéoses médiatiques de Steve Jobs et de Babu, l'éphémère "héros du métro"...

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    Saint Jobs et Saint Babu, priez pour nous !

    Qui eût dit, qui eût cru que ce monde, si matérialiste, si marchand, si près d’un nombril démultiplié à l’échelle de la planète, verserait dans un genre, l’hagiographie, un style venu d’un autre âge, projeté d’une société de pénurie et d’ascétisme.
    Deux morts s’inscrivent dans une lignée récente d’apothéoses médiatiques, dans laquelle on mettra Jean Paul II, Lady Di, Mickaël Jackson, et d’autres. Ce sont celles de Steeve Jobs et de Babu l’Indien.

    Pourquoi un tel engouement pour les vies, ou les morts, de saints, ou de pseudo-saints ? Car notre société n’enorgueillit de son niveau technique, scientifique, industriel. Il semble que, désormais, l’intelligence se soit débarrassée des attaches superstitieuses, des racines identitaires, des erreurs de jugement, qui l’empêchaient d’accéder enfin à la vraie liberté, à la maîtrise du temps et de l’espace. Ainsi la planète, déterritorialisée, unifiée par un maillage électronique, a-t-elle atteint ce degré de communion cybernétique qui remplace avantageusement les tentatives catholiques de jadis, si maladroites. Maintenant, chaque pratiquant est relié en temps réel à tous les coins de la Terre, et a l’impression de participer à une aventure inédite, la mise en place d’une utopie différente des autres. Car, grâce aux claviers, aux écrans, aux tablettes portatives, l’action par la communication est possible partout, et partout l’exercice de la libre disposition de son être.

    Pourtant, tout cela sonne faux. L’écran est triste, hélas ! et j’ai lu tous les mails… Je crois penser « différemment », et je répète à l’infini les déclinaisons du sabir massifié…

    La soudaine éruption de l’émotion, une affectivité disproportionnée, révèle davantage que les analyses froides de la solitude contemporaine.

    Nous avons pris connaissance avec stupeur des propos dithyrambiques de personnalités médiatiques sur la mort de Steve Jobs. Les vedettes du showbiz, de la politique, des médias, l’homme de la rue, ont manié l’hyperbole. C’est ainsi qu’on a perdu « un visionnaire et un créateur de génie », « un être humain incroyable », un homme qui a « changé le monde », une « étoile », un « esprit novateur », un « visionnaire », « un génie dont on se souviendra comme d'Edison et d'Einstein », quelqu’un qui a appris à « penser différemment », à « partager », un « entrepreneur » etc. On met en avant le mythe, l’Américain qui s’est fait tout seul, à partir de rien. On ne manque pas non plus de louer sa grande simplicité de vie, sa disponibilité, son désintéressement même.
    L’autre mort, c’est celle de Rajinder Singh, dit Babu, un Indien qui aurait secouru, à la station Crimée, une femme agressée, et qui, à la suite de cette rixe, serait tombé sur la voie, s’électrocutant. Un héros, donc. Un hommage lui a été rendu, par des associations, des anonymes sensibles à « son altruisme », et par deux ministres de la République, celui des transports, Thierry Mariani, et celui de la Culture, Frédéric Mitterrand, à l’affût de toute occasion médiatique de se montrer, au risque du grotesque.
    D’un côté, une sorte d’évêque de l’Eglise internet, de l’autre, un clochard céleste, ou du moins métropolitain. Le prélat reconnu et le moine girovague. L’un, intégré au grand système mondial d’arraisonnement des consciences, l’autre, figure du nomadisme planétaire, pauvre et sans papier. Tous deux, finalement, des icônes d’un monde qui cultive l’ubiquité comme source d’existence.

    On voit bien par là que nous demeurons en pleine religiosité, et que les dépositaires de la puissance publique sont à la traîne des vagues d’émotions irrationnelles qui soulèvent régulièrement l’opinion, cherchant dans le contact empathique le pouvoir qu’ils n’ont plus que dans le degré d’illusion que leur laisse un monde décomposé, éclaté, fluctuant et vide.

    Car il est bien sûr évident que toute ce cinéma, cette auto-sidération, n’est qu’un rideau de fumée, une vapeur toxique, un brouillard poisseux qui cache une réalité plus sordide. Les scenarii roses des vedettes médiatiques sont des ornements qu’on a vite fait d’ôter pour montrer la hideur contemporaine.

    Babu le héros, par exemple. Il n’a pas fallu quelques heures, et le visionnement des images de la fameuse rixe, pour qu’on s’aperçoive que la prétendue victime était en fait l’agresseur, et le saint un être porté par la violence et la haine. Maître d'Ollone, l’avocat de l’accusé, a beau jeu de s’exclamer : "Je ne comprends pas pourquoi on a donné une telle coloration à cette affaire, ni pourquoi on a parlé d'une tentative de vol de portable. J'imagine que ce scénario n'est qu'une accumulation de on-dit et de rumeurs".

    « Rumeurs », « on-dit », accusations gratuites et expéditives, précipitation des politiques en mal de reconnaissance … voilà un air que l’on connaît.
    Quant à Steve Jobs, qu’on se permette d’en rire, même si la mort d’un homme atteint du cancer est chose pitoyable. Non seulement parce que cet individu était connu pour ses colères noires, sa propension à la rétention technique, au secret, pour ses ruses de commercial, mais aussi parce qu’il avait assis sa réussite, comme bien des industriels des pays droit-de-l’hommistes, sur l’exploitation quasi esclavagiste d’ouvriers chinois. Apple fait en effet partie des entreprises (Dell, IBM, Ericsson, Philips, Microsoft, HP et Nokia) où les conditions de travail sont inhumaines, où il est d’usage de travailler jusqu’à « épuisement », où les heures supplémentaires s’échelonnent de 36 à 160 heures, où la durée quotidienne de travail est de 10 à 14 heures, l’intensité de production à la limite de ce que l’on peut endurer, où le taux de suicide est très élevé.
    Mais que l’on se rassure : contribuer à la fortune d’un saint n’a pas de prix.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 8 octobre 2011)

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  • Les snipers de la semaine... (29)

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    Au sommaire :

    - sur le site de Marianne, Laurent Pinsolle dézingue les technocrates apatrides que notre pays sait trop bien fabriquer...

    La France, exportratrice de technocrates apatrides

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     - sur Acrimed, Julien Salingue rafale Ivan Levaï et son livre sur l'affaire DSK...

    Affaire DSK : viol et «fantasmes», par Ivan Levaï

    lamy,lagarde,trichet,fmi,omc,bce,technocrates apatrides,laurent pinsolle, acrimed, marianne, julien salingue, ivan levaï, dsk, pascale clark, france inter

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  • La tentation protectionniste... venue du Brésil !...

    Vous pouvez visionner ci-dessous une chronique d'Eric Zemmour sur RTL au cours de laquelle celui-ci évoque un protectionnisme qui fonctionne : celui pratiqué par le Brésil...

     


    Eric Zemmour : "La tentation protectionniste... par rtl-fr

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  • Une Amérique divisée...

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    Le troisième numéro hors-série de La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque. Il est consacré exclusivement à la guerre de Sécession. On y trouve notamment des articles de Dominique Venner ("Une Amérique divisée", "La vindicte des vainqueurs"), de Charles Vaugeois ("Gettysburg, la bataille fatale"), de Guy Chambarlac ("Le plan stratégique du général Lee", "Grant et l'agonie de la Confédération"), de Stève Sainlaude ("Napoléon III et la Confédération sudiste"), de John Hunter ("L'opposition à Lincoln", "La question noire") ou encore d'Alain Sanders ("La revanche des vaincus")... Bref, un numéro passionnant sur un conflit par trop méconnu en France !

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  • Retrouver l'autonomie politique de la France !

    Nous reproduisons ci-dessous une tribune libre d'Hervé Juvin, l'auteur du remarquable essai intitulé Le renversement du monde (Seuil, 2010), publiée dans le quotidien Le Monde le 29 septembre 2011, dans laquelle il propose quelques pistes pour redonner à la France et à l'Europe une autonomie politique...

     

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    Retrouver l'autonomie politique de la France

    Le débat "protectionnisme vs libre-échangisme" est largement un faux débat. Il prétend enfermer le choix politique dans une alternative, ce qui est faux et dangereux. Il désigne deux perversions égales, la fermeture stérilisante, l'ouverture débilitante. La vérité est qu'il y a une infinie de variété de nuances entre l'ouverture totale, qui signifie qu'il n'y a plus d'entité politique, et la fermeture totale, qui signifie l'asphyxie. Il en est dans ce domaine de l'ouverture aux mouvements de capitaux comme de l'ouverture aux mouvements de biens et de service, et de l'ouverture aux migrations des hommes.

    Un peuple qui ne sait tenir sa frontière, géographique ou virtuelle, n'est plus digne de l'histoire. La vérité est aussi qu'il est des temps pour ouvrir, pour attirer, pour accroître la diversité interne, et des temps pour choisir, pour distinguer, et pour affirmer l'unité interne. J'ai peu de doute à ce sujet ; le temps de la France, de l'Europe, est revenu de travailler à leur unité interne, d'affirmer leur singularité, et elles le feront d'abord en se séparant de tout ce qui n'est pas elles, ensuite en se protégeant de tout ce qui menace leur projet et cette identité qui doit permettre à tous ceux qui s'y reconnaissent de faire société, ensemble, et pour un avenir commun.

    Dans le domaine économique et commercial, il s'agit d'abord de ne pas être les idiots de la classe de la mondialisation, ensuite de prendre conscience et de défendre nos intérêts propres, ceux des Français, ceux des Européens, dans un monde qui ne fait et ne fera pas de cadeaux. Personne ne juge mauvais que les Chinois aient une préférence pour les intérêts de la Chine. Personne ne doute que les Américains poursuivent avec constance l'intérêt américain. Pourquoi est-ce que seuls les Français ne pourraient pas poursuivre les intérêts de la France, et les Européens manifester leur préférence européenne ?

    Si l'objet est d'en finir avec une dépendance à l'égard des marchés financiers qui tourne à l'esclavage, si l'objet est de retrouver une autonomie politique, qui est l'autre nom de la liberté de nos peuples à choisir leur destin, il ne s'agit pas seulement de tarifs douaniers, de contrôles aux frontières et de réciprocité négociée. Des dispositions techniques et juridiques précises dans le domaine du placement de la dette, des privatisations, des opérations de marché, de la réglementation bancaire, peuvent engager des évolutions à terme considérables, et nécessaires.

    La renationalisation de la détention de la dette. Elle s'applique aux OAT ; elle s'appliquerait tout autant et sinon plus, aux euroobligations. Pour gagner quelques points de rendement, le Trésor français, après et comme d'autres, a consenti un abandon majeur de souveraineté ; une dette publique détenue par les nationaux s'apparente à l'impôt, l'inflation peut la réduire ; une dette détenue majoritairement à l'extérieur est une dette, et le défaut est le seul moyen de l'alléger vraiment. Les résidents détiennent moins de 35 % de la dette publique de leur pays ; il leur est impossible d'acheter en direct des titres de la dette nationale ; et certains besoins d'investissement ne peuvent être satisfaits que par des titres émis ailleurs. Il est urgent de renationaliser la détention de la dette publique, non dans un but de fermeture, mais d'autonomie politique. Dans ce but, les Français doivent pouvoir acheter des titres de dette publique au guichet de leur banque, ou par Internet, et les Européens doivent pouvoir souscrire des euro-obligations comme ils le veulent. Dans ce but aussi, et face à l'ampleur de la question du vieillissement, l'émission d'obligations du Trésor indexées sur l'inflation et d'une durée de 40 ans est la solution manifeste aux besoins d'investissement des fonds de retraite (PERCO, PERP, Assurance-vie, fonds Madelin, etc.) dont la principale préoccupation pour les décennies à venir est la protection contre l'inflation. Le choix des gérants et leur préférence pour la France et l'Europe fera le reste.

    L'émission de parts d'associés. La privatisation des grandes sociétés de service collectif a permis la constitution de rentes indues et fait perdre à la collectivité nationale et européenne un contrôle sur des actifs essentiels, et stratégiques. Les ravages de la propriété d'Etat et du contrôle public sont connus, les ravages de la privatisation se découvrent. L'application du modèle actionnarial, de la course à la création de valeur et de la concurrence à ces sociétés dites naguères "gestionnaire de monopoles naturels" est un échec. C'est vrai pour l'énergie, c'est vrai pour les réseaux ferrés, c'est vrai pour la poste, c'est vrai pour la banque de détail. Il faut en tirer les conséquences, et d'abord sur l'inadéquation du modèle de propriété actionnarial. Pour les futures opérations d'ouverture de capital de sociétés publiques ou de monopoles naturels, il est urgent d'inventer un titre d'associé aux droits et aux rémunérations proches de ceux des sociétaires des coopératives, des parts dont l'achat et la vente sont soumis à l'agrément de l'entreprise, et dont les droits de vote sont effectifs sur le mode "un homme, une voix". L'offre de vente de ces parts d'associés à des personnes physiques et morales, ferait des Français les propriétaires associés des grandes entreprises de service commun. L'expérience des réseaux mutualistes prouve la facilité à lever des capitaux, la facilité aussi à organiser le lien avec les marchés de capitaux, donc la respiration du capital.

    La création d'un marché boursier centralisé. La directive européenne dite "MIF" a détruit trois siècles d'expérience et de progrès européen dans le domaine du lien entre modèle de marché, activité boursière, société et intérêt collectif. La directive a organisé l'éclatement de la liquidité, fait perdre l'unicité du prix et fourni aux intermédiaires les plus puissants ou les plus retors toutes les occasions de jouer contre les intermédiaires plus petits, les investisseurs de long terme et les épargnants. L'aveuglement européen a fait des marchés boursiers un mauvais lieu, qui va tuer l'actionnariat populaire et qui commence à provoquer des retraits de la cote, depuis que le marché sert à tout sauf à financer les entreprises. Dans le domaine des marchés d'actions comme dans celui des marchés d'options et de dérivés, comme dans celui des matières premières, la centralisation des ordres sur un système d'ordre public est le préalable à toute moralisation de la finance. Des chefs d'entreprise s'émeuvent désormais ouvertement de l'absence de tout lien entre leur activité, leur performance, leurs résultats, et les mouvements de leur titre en Bourse ; ils sont choqués de voir leur titre négocié à des prix différents au même moment, des mouvements importants de leur capital se dérouler ans des "trous noirs" sans transparence et sans équité. Sur les marchés des actions, des obligations, comme sur ceux des matières premières, l'obligation d'une centralisation des ordres, d'une unicité des prix, et d'une transparence sur les conditions, est un objectif stratégique de retour au lien indissociable qui unit les épargnants, les associés, et les sociétés cotées.

    La séparation des métiers bancaires. Il y aurait les bonnes banques et les méchants Hedge Funds. C'est ignorer le fait que les hedge funds ne travaillent qu'à partir du crédit que leur fournissent les banques, et qui fait jouer l'effet de levier dévastateur. Quelle est la responsabilité d'UBS dans le levier qu'ont fait jouer tel ou tel hedge fund dans les années 2000 ? La séparation entre dépôts, crédit et opérations de marché est fondatrice de la confiance, de la sécurité et de la morale. Elle doit permettre d'éliminer les acteurs non conformes, et de restaurer la notion de criminalité financière, certains comportements et certaines opérations suggérant moins des dérives professionnelles qu'une qualification d'entreprise frauduleuse, voire criminelle, permettant le retrait de la licence d'opérer sur le territoire européen, la mise sous contrôle des opérations, voire la saisie des actifs détenus. Ni protectionnisme, ni libre échangisme, cette perversion d'une technique économique, le libre échange, devenue idéologie ; la maîtrise retrouvée des activités financières, des organisations de marché et des activités de crédit et d'investissement désigne le véritable sujet. Car la désignation d'ennemis lointains, la Chine étant la cible désignée, est une diversion habile qui n'égarent que ceux qui ignorent que la majorité des déficits a lieu entre pays développés, et que l'origine des déficits abyssaux qui volent notre avenir est à rechercher dans les dérives de la finance de marché et dans la privatisation des Etats par les banques, bien plus que dans la mondialisation ou la concurrence déloyale des pays à bas revenus. Ne pas se tromper d'ennemi et de cible ; ceux qui vont se battre pour redonner à la France et à l'Europe leur autonomie de choix et de destin devront d'abord acquérir une rare et dangereuse lucidité à cet égard.

    Le retour à la mention d'origine des produits. C'est la dignité et le respect du consommateur qui peut choisir et arbitrer en fonction d'information dont le prix n'est qu'une composante, et qui peut attribuer une valeur aux choses différentes de leur prix. Le stupide "made on earth by humans" est la fin du politique et la dissolution de toute société organisée dans l'isolement généralisé. Il y a un prix à payer contre l'isolement, contre la dissociété, et contre la décivilisation qui nous gagne.

    Ni protectionnisme ni libre-échangisme, le vrai débat politique et le vrai clivage opposent ceux qui se battent pour l'autonomie des peuples, peuple français, peuple européen, et ceux qui travaillent à leur asservissement aux intérêts privés, dans le cadre du droit et du marché. Au nom d'un internationalisme mal compris, au nom d'un attachement aux droits qui détruit le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, une partie des socialistes se fait complice des forces du capital sans frontières, sans identité et sans liens. Récemment disparu, Paul Yonnet a été l'un des premiers à avoir percé à jour la contre-manœuvre socialiste – contre-manœuvre, parce qu'elle produit l'inverse des buts qu'elle affiche. Derrière l'éloge de la mobilité il faut entendre l'esclavage, derrière le sans-frontièrisme, il faut entendre apologie des invasions et des colonisations, derrière les Droits universels il faut entendre l'extinction des peuples libres de se donner leur loi, de se compter et de se nommer. Et derrière la liberté du marché, il faut voir les faux-monnayeurs, les charlatans et les usuriers qui reviennent.

    Hervé Juvin (Le Monde, 29 septembre 2011)

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