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  • Matisse - Rodin : le passage de témoin

    Pierre le Vigan a visité l'exposition "Matisse et Rodin" au Musée Rodin à Paris et nous fait part de ses impressions.

     

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    Rodin Matisse : le passage du témoin

     

    Entre Auguste Rodin (1840-1917) et Henri Matisse (1869-1952) il y a la différence d’une génération et surtout d’une époque. L’un meurt pendant le Grande Guerre, l’autre après la deuxième guerre mondiale. Tout un monde les sépare et notamment toute une évolution de l’art. Mais si les deux artistes se sont peu rencontrés et n’ont jamais été amis (ils se voient pour la première fois en 1899), les liens entre eux ne sont pas minces. Plusieurs des professeurs de Matisse furent des proches ou des élèves de Rodin. C’est pourquoi l’exposition « Matisse et Rodin » du Musée Rodin de Paris est fort bienvenue.

     

    Rodin fut avant tout sculpteur, ses dessins, fort gracieux parfois, sont des travaux d’inspiration et de préparation. Matisse est surtout connu par ses dessins et peintures, c’est un maitre du fauvisme mais c’est aussi un sculpteur, ce que l’on retient moins de lui. L’idée de l’exposition n’est pas de tout comparer entre les deux artistes. Elle est de comparer le travail de sculpteur de Matisse et quelque uns de ses dessins avec le travail de dessinateur et de sculpteur de Rodin.

     

    Les deux artistes voyaient le dessin comme un art à part entière à coté de la sculpture et de la peinture, et jamais seulement comme un travail de simple esquisse préparatoire. Rodin pratique un dessin épuré sans anecdotes, novateur en cela par rapport à l’esprit du temps (Rodin, Femme nue étendue sur le coté, crayon graphite et aquarelle sur papier, 1898-1908). Son style séduit Matisse. Mais ce n’est pas réciproque. Rodin trouve les dessins de Matisse pas assez « pignochés », c'est-à-dire pas assez soignés, trop « enlevés » sans souci de bien les finir. Cela commençait mal. Mais Matisse fait son bonheur des sculptures de Rodin. Il les reprend au dessin, sensible non aux détails mais au mouvement, à la dynamique, à la synthèse générale des corps (Matisse, Nu debout. Bras couvrant le visage, encre sur papier, 1901-1903 ; Sans titre, Nu de dos, encre de Chine sur papier, 1906 ; Figure de dos au collier noir, lithographie, 1906). Un travail qui n’exclue pas parfois quelques maladresses (Nu debout. Etude, plume et encre de Chine sur papier, 1907-1908).

     

    Pour les deux artistes, il n’y a de création possible que face à un modèle (Rodin épousera l’un des siens). « Je ne puis travailler qu’avec un modèle. La vue des formes humaines m’alimente et me réconforte » disait Rodin en 1912, au soir de sa vie. « Je dépends absolument de mon modèle que j’observe en liberté, et c’est ensuite que je me décide pour lui fixer la pose qui correspond le plus à son naturel », écrivait Henri Matisse en 1939.

     

    Matisse se risque à la sculpture lui aussi avec le Serf (1900-1903), précédé par une huile sur toile L’homme nu, le Serf (1900), avec de grands aplats et des couleurs puissamment expressives. Comme Rodin, Matisse préfère le modelage à la taille directe. Rodin produit de plus en plus des sculptures-fragments de corps, qui sont néanmoins des œuvres à part entière. Rainer Maria Rilke remarquera : [dans] les statures sans bras de Rodin, il ne […] manque rien de nécessaire. On est devant elles comme devant un tout qui n’admet aucun complément. » (Sur Rodin, 1928).

     

    De son coté, Matisse se libère du pur réalisme de l'œuvre achevée ; il intègre volontairement les traces de son projet de sculpture, les essais, les défauts de coulage de la fonte, etc. Dans ses sculptures Nu de dos, aux nombreuses séries, Matisse essaie d’en arriver à une simplification géométrique (sculpture Nu de dos, 4e état, 1930). Cette simplification et cette libération des contraintes académiques se trouvent aussi dans les dessins de Matisse (Nu couché au visage incomplet, lithographie, 1925). Ce n’est que bien après la mort de Rodin que Matisse produira ses dessins les plus accomplis (Nu couché de dos, fusain sur papier, Nice, 20 mai 1935 ; Nu renversé et feuillage, fusain et estompe sur papier, Nice, février 1936).

    En 1925, Henri Matisse rappelait que Gustave Moreau lui avait dit : « Vous allez simplifier la peinture ». Il n’est pas absolument certain que le verbe « simplifier » ait été approprié. Mais Rodin et Matisse ont rendu l’art plus élancé, plus dynamique et au fond plus vrai.

     

    Musée Rodin , 79, rue de Varenne (VIIe), jusqu'au 28 février 2010. Horaires : tlj. sauf le mardi, 10 h 00 à 17 h 45. Tél. : 01 44 18 61 58.

    Catalogue Matisse Rodin Réunion des Musées nationaux. : 160 pages, 35 €.

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  • Quand Zemmour et Naulleau se paient BHL... et Yann Moix !

    Dans l'émission On n'est pas couché, diffusée samedi 13 février 2010 sur France 2, Bernard-Henri Lévy, omniprésent dans les médias ces derniers jours pour assurer la promotion de ses deux derniers livres De la guerre en philosophie (l'intéressé persiste, en effet, à se prendre pour un philosophe...) et Pièces d'identité, a été sévèrement accroché par Eric Zemmour et Eric Naulleau à propos, notamment, de ses prises de position sur la mondialisation et sur l'affirmation de l'identité juive.


    BHL vs Zemmour & Naulleau 1 [ITV] Onpc 130210 Ruquier
    envoyé par peanutsie. - Regardez les dernières vidéos d'actu.


    BHL vs Zemmour & Naulleau 2 [ITV] Onpc 130210 Ruquier
    envoyé par peanutsie. - L'info video en direct.

    Un peu plus tard dans l'émission, les deux mêmes croisaient le fer avec Yann Moix à propos de son dernier livre La meute, un pamphlet sur l'affaire Polanski, dans lequel il prétend notamment que l'artiste a été victime d'une chasse à l'homme parce qu'il est juif !...

    Au secours !

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  • Embuscade à Fort Bragg

    Les éditions Robert Laffont viennent de ressortir en collection de poche (Pavillons poche) Embuscade à Fort Bragg, un court et excellent roman de Tom Wolfe, l'auteur du Bûcher des vanités ou de Moi, Charlotte Simmons, initialement paru en 1997.

    Voilà ce qu'en disait Michel de Jaeghere dans le mensuel Spectacle du Monde (juillet 1997) au moment de sa sortie :

    "Avec cette longue nouvelle, Tom Wolfe instruit quant à lui sans pitié le procès de la télévision américaine. Disséquant avec une précision d'entomologiste les méthodes de la manipulation par l'image - coupes franches, choix des plans, détournements, amalgames -, il brosse un tableau au vitriol d'une société gangrenée par la political correctness. Son portrait de l'une des éminences grises du nouveau conformisme est d'une violence telle qu'on s'étonne qu'il soit encore permis de publier son livre. Il tient de l'eau forte de Caran d'Ache ou de Daumier."

    A ne pas manquer !...

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    "À Fort Bragg, en Caroline du Nord, grande base d'entraînement militaire, un jeune soldat homosexuel a été battu à mort dans les toilettes d'un bar topless et les trois rangers coupables de l'agression sont restés impunis. Jusqu'à ce qu'entre en jeu l'obstiné Irv Durtscher, producteur d'une émission de télévision à succès. Son embuscade va mobiliser caméras cachées, micros espions et strip-teaseuse thaïlandaise sur les lieux du crime... Dans ce court roman à la fois truculent et ciselé au vitriol, c'est tout l'univers de notre " société du spectacle " qui se trouve férocement démonté et mis en pièces par Tom Wolfe."
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  • L'Europe et le vide de la puissance

    Jean-Paul Baquiast, animateur du site Europe solidaire et du site scientifique assez remarquable Automates intelligents, a publié en 2008, aux éditions Jean Paul Bayol, L'Europe et le vide de la puissance. Ce farouche défenseur de l'indépendance européenne y défend un projet néo-colbertiste particulièrement vigoureux. Des thèses qui mériteraient d'être débattues par tous ceux qui rêvent d'une autre Europe.

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    "L'Europe, déjà en manque de souveraineté juridique et politique, ne peut aujourd'hui acquérir la souveraineté économique et technologique dont elle aurait besoin pour résister aux super-États qui dominent le monde. Ceux-ci pratiquent sans complexe l'interventionnisme et la guerre économique, en attendant de s'affronter dans de véritables conflits.

    À ces risques géopolitiques s'ajoutent les crises climatiques, environnementales et démographiques dont on ne mesure pas encore toute l'ampleur.

    Ce livre envisage quelques voies permettant aux Européens de combler en partie leur vide de puissance. Elles supposent beaucoup de sacrifices dans le domaine matériel et des investissements considérables dans les sciences, les technologies et les industries nouvelles. Elles pourront réveiller, notamment à l'Est, les vieilles peurs du collectivisme et du dirigisme bureaucratique. Nous voudrions que le lecteur ne s'arrête pas à ces craintes. Il faut bien mesurer que la civilisation européenne ne survivra, dans un monde de trois milliards d'hommes aux revenus ne dépassant pas deux dollars par jour, que si elle propose à ses ressortissants d'autres perspectives que celle d'une consommation irresponsable."

     

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  • Flash n°32 : Voyage au bout de la drogue...

    Le nouveau numéro du magazine Flash est disponible avec, notamment, un dossier sur la drogue.

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    Au sommaire :
     

    Voyage au bout de la drogue. Ce qu'il en est aujourd'hui, ce qu'en pensent les partis politiques et les consommateurs, sa place au cours de l'Histoire... Lumières sur un sujet stupéfiant !

     

    Narcotrafic : « Chaque jour plus de morts à Juarez, au Mexique, qu'à Bagdad, en Irak ! » Un entretien exclusif avec le criminologue Xavier Raufer.

     

    Alain Soral : « La came pour ce que j'en connais ! »

     

    Entretien câlin avec Brigitte Lahaie : « L'amour est un merveilleux antidote contre la dépression ! »

     

    Afghanistan, la guerre d'Obama ? James Oregon, notre correspondant américain, revient sur le prochain défi du nouveau prix Nobel de la paix.

     

    L'extrême droite hollandaise de Geert Wilders. C'est ça le nouveau Charles Martel ? Un petit démontage en règle par Christian Bouchet.

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  • Un dernier verre en Atlantide !

    Après Le déclenchement muet des opérations cannibales, Un dernier verre en Atlantide, le nouveau recueil de poème de Jérôme Leroy, bien connu pour ses romans d'anticipation noire (Monnaie bleue, Bref rapport pour une très fugitive beauté ou encore La grâce efficace pour n'en citer que quelques uns) est en librairie à compter de ce jour.

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