Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

soldat

  • Grenadier-voltigeur...

    Les éditions France Univers viennent de publier un roman d'Alain Paucard intitulé Grenadier-voltigeur. Président à vie du Club des ronchons, Alain Paucard est un écrivain de nationalité parisienne, à qui l'on doit des essais comme Tartuffe au Bordel (Le dilettante, 2013), La France de Michel Audiard (Xénia, 2013), Paris, c'est foutu ! (Jean-Cyrille Godefroy, 2013), Oui, c'était mieux avant (Jean-Cyrille Godefroy, 2015), Manuel de résistance à l'art contemporain (Jean-Cyrille Godefroy, 2016) ou La France de Jean Gabin (Xénia, 2016).

     

    Paucard-grenadier-voltigeur.png

    " An 2024, quelque part en Bourgogne. Le lieutenant Cyrille et un groupe de combattants disparates et mal équipés doivent tenir un village durant la G.G.I. (Grande Guerre Intercommunautaire). Quel rôle joue le maire du village ? Pourquoi envoie-t-on à Cyrille un sergent, la belle et troublante Christiane ? Pour l'aider ou pour le surveiller ? En deux combats décrits avec brio, les héros perdront leurs illusions sur les causes qu'ils défendent.

    Hommage au soldat qui a peur, faim, froid mais sait se sacrifier, Grenadier-voltigeur, septième œuvre romanesque d'Alain Paucard, par la densité de ses situations, exprime la fascination que, de tous temps, le métier des armes exerce sur l'homme. "

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • L'avenir du citoyen-soldat...

    Les éditions Le Polémarque viennent de publier un nouvel essai de Bernard Wicht intitulé L'avenir du citoyen-soldat. Universitaire, historien des idées et spécialiste en stratégie, Bernard Wicht a récemment publié Une nouvelle Guerre de Trente Ans (Le Polémarque 2011) et Europe Mad Max demain ? (Favre, 2013).

     

    Avenir du citoyen soldat.jpg

     

    « Car, tant l’environnement stratégique que l’univers mental ont complètement changé : fatiguées de la guerre, durement éprouvées par la crise financière et économique, distraites en permanence par le surf et le bruit des nouveaux médias, sans véritable projet politique, nos sociétés ne manifestent plus grand intérêt pour un éventuel « esprit de résistance »… Il importe donc de revenir à la motivation première de la résistance, sa relation dialectique avec le pouvoir. C’est en effet ce dernier qui façonne la résistance, qui en détermine les contours, les voies et les moyens. À l’ère globale, le paradigme de la résistance bougerait-il en profondeur ? Manifestations, revendications de la rue, rassemblements populaires appartiendraient-ils à la Modernité disparue… à l’âge des révolutions du temps passé ?

    Peut-être que la résistance dont il est question à l’heure actuelle est quelque chose de plus fondamental. Peut-être qu’en l’absence d’un projet politique, elle ne se traduit ni par des actions immédiates, ni par des manifestations de masse. Peut-être qu’elle ne s’exprime pas non plus en fonction d’une guerre quelle qu’elle soit, mais de manière plus profonde… en termes de culture (comprise comme l’ensemble des valeurs et des comportements définissant un groupe humain). Peut-être que, dans ce sens là, résistance devient synonyme de renaissance – non pas le remplacement d’un gouvernement par un autre, mais la survie de l’individu autonome, souverain… le citoyen ! »

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Partir à la guerre...

    Les éditions Calmann-Lévy ont publié cet automne un essai de Karl Marlantes intitulé Partir à la guerre. Ancien officier du Corps des Marines au Viet Nam, titulaire des plus belles décorations de l'armée américaine, Karl Marlantes est également l'auteur de Retour à Matterhorn (Calmann-Lévy, 2012), un roman de guerre marquant, inspiré de sa propre expérience de commandant de compagnie au combat.

     

    Partir à la guerre.jpg

     

    " « Une nation qui fait une grande distinction entre ses érudits et ses guerriers verra ses réflexions faites par des lâches et ses combats menés par des imbéciles. »
    Roi de Sparte, cité par Thucydide

    Ainsi commence cet essai remarquable sur la guerre, les pays qu’elle frappe et les jeunes hommes qui la font.
    En onze chapitres, dont « Tuer », « Le sentiment de culpabilité », « L’insensibilisation et la violence », « L’héroïsme », « Le retour au pays » ou encore « Le lien avec Mars », l’ouvrage aborde en termes simples, vécus et érudits, les questions que devraient se poser le soldat qui part au feu, l’instructeur qui l’entraîne à tuer et l’autorité politique qui l’envoie à la guerre.
    Écrit en partie pour aider l’auteur à réintégrer la civilisation du « Tu ne tueras point » après avoir tué, ce livre aborde aussi les changements dus aux évolutions techniques d’un armement qui éloigne les combattants, désacralise les rites qui valorisaient le soldat et lui permettaient de retrouver des femmes au rôle contraire au sien : celui de donner la vie au lieu de la prendre. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Le chemin des solitudes...

    Les éditions Jacob Duvernet ont récemment publié 24 - Le chemin des solitudes, un roman de Merri. Ce pseudonyme cache-t-il un agent de la DGSE ? On peut le penser puisque ce roman bénéficie d'une préface d'Alain Juillet, lui-même ancien de ce service au sein duquel il a assumé les fonctions de directeur du renseignement.

     

    Chemin des solitudes.jpg

     

    "Qui est 24 ?
    L'un de ces soldats de fortune qui propose ses services aux plus offrants ? Une sorte d'aventurier moderne envoyé sur des théâtres d'opération où les troupes régulières n'ont pas le droit de cité ? Ou tout simplement un soldat parmi tant d'autres pour qui servir a encore un sens...
    Dans ce récit palpitant, Merri nous plonge au coeur de la tourmente, sur les traces de ces hommes qui ont choisi lanonymat : 24, 09, et les autres. L'action est leur unique salut, leur seule raison d'être. Héros malgré eux, pétris de foi et de désenchantement, ils se meuvent dans un monde dans lequel ils ne se reconnaissent pas. Seuls comptent l'« Entité », le « clan » encore et toujours. Et puis, bien sûr, il y a « Elle », cette femme tant aimée et pourtant inaccessible.
    Capables de réciter la prière des parachutistes ou de fredonner la chanson The End des Doors, ces hommes manient aussi bien l'humour que la langue de bois, le glock l'arme fidèle que l'autodérision, après quelques verres de trop...
    Dans la vie de 24 et de ces hommes, il y a peu de place pour une existence sereine, car la voie escarpée qu'ils empruntent, celle où rôdent l'indifférence et la peine est sans retour. C'est le chemin des solitudes."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Allégeance aux armes ou service militaire ?...

    Dans un texte cueilli sur Causeur, Jérôme Leroy rappelle qu'à l'époque du service militaire il n'y avait pas besoin d'un "serment d'allégeance aux armes de la France"... Tiens, au fait, Copé, l'a-t-il fait son service ?...

    service militaire.jpg

    Allégeance aux armes ?

    On ne peut pas dire que l’idée d’un serment d’allégeance aux armes, proposée par Jean-François Copé, ait rencontré un succès fou auprès de l’opposition, de la droite et même des militaires. Le rétropédalage de nos excellences (Jouanno, Chatel et même le ministre concerné Gérard Longuet) sur une terminologie qui sentait le clin d’œil à la frange dure de l’électorat de droite, pose un problème d’une toute autre nature que celui d’un simple dérapage sémantique.

    A droite comme à gauche, tout le monde cherche une formule magique qui soit à la fois un rite de passage et le symbole d’une intégration à la communauté nationale pour les jeunes atteignant leur majorité. La chose est d’autant plus urgente que les inégalités sociales et les crispations ethniques s’exacerbant, le sentiment d’appartenance à la Nation, ce plébiscite de tous les jours selon le mot de Renan, ne cesse de se diluer. Il est de plus en plus compliqué de faire comprendre à l’étudiant d’HEC, à l’apprenti-boulanger, au garçon en échec scolaire qui n’a connu que les stages et les formations bidon qu’ils sont tous Français, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.

    Les Journées de la Défense et de la Citoyenneté, (JDC), c’est tout de même un peu léger. En vingt quatre heures chrono, on trouve le moyen de vous faire passer un test d’alphabétisation, de vous présenter la défense nationale, ses enjeux, sa finalité, sa stratégie puis de vous exposer les différentes formes d’engagement (volontariat pour l’insertion, service civique, volontariat dans les armées, réserve opérationnelle, réserve citoyenne, métiers civils et militaires de la défense, sécurité civile). On a même la gentillesse de vous informer sur le don d’organes(!) avant de vous laisser repartir chez vous le soir, qui pour retrouver son amphithéâtre, qui pour retrouver son hall d’immeuble. Dans ces conditions, comment faire naître le moindre sentiment d’appartenance ?

    La formule magique existait

    Le problème est que cette formule magique existait et qu’on l’a fait disparaître sous le premier septennat chiraquien : cela s’appelait le service militaire. Avec l’école laïque, il était une des deux jambes de la République. C’étaient les deux seuls endroits où les membres de toute une classe d’âge, sans distinction de race, de religion ou de condition, se retrouvaient ensemble, à recevoir un même enseignement, à connaître les mêmes obligations et à bénéficier des mêmes droits. On sait déjà ce qu’est devenue l’école, alors quand en 1995 fut supprimé le service militaire, Marianne se retrouva cul-de-jatte.

    Pour Chirac, cette mesure, c’était tout bénef. Le service militaire coûtait cher et il était impopulaire. D’ailleurs, d’une certaine manière, c’était vrai. Les impératifs budgétaires semblaient coïncider avec la doctrine militaire. La fin de la guerre froide réclamait des armées réduites mais professionnalisées à l’extrême, des forces que l’on pouvait projeter à des dizaines de milliers de kilomètres en quelques jours. Alors à quoi bon garder et intégrer sous les drapeaux, juste pour une année, en recommençant à chaque fois, 300 ou 400 000 clampins qui, pour la plupart d’entre eux, auraient préféré être ailleurs ?

    Il faut aussi reconnaître que le service national était devenu inégalitaire, à force de passe-droits et de statuts divers qui permettaient aux diplômés de partir dans la coopération ou en entreprise tandis que ceux qui avaient moins bien réussi à l’école se retrouvaient à faire les gugusses dans des compagnies de combat en Allemagne (le temps béni des FFA…) ou à balayer des cours de casernes en Picardie.

    Et pourtant, il aurait suffi d’un peu de courage politique pour redonner son sens au service militaire, qui faisait de notre armée une armée de la Nation mais aussi une armée dans la Nation. Ce service militaire qui permettait, au moins le temps des classes, c’est-à-dire pendant une période allant d’un à trois mois, un authentique brassage social, voire faisait naître un réel sentiment de fraternité. Faites-moi confiance, on ne voit plus jamais du même œil Samir le mécano qui fait toujours la gueule dans la chambrée, quand il vous aide, parce que vous êtes infoutu de faire quoique ce soit avec vos dix doigts, à remonter votre Famas après avoir remonté le sien, tout ça pour vous éviter une engueulade par le chef de section.

    En plus, le service militaire, parce qu’il était obligatoire, évitait cette idée directement anglo-saxonne et assez étrangère à notre culture, du serment d’allégeance prêté solennellement. Et pourquoi pas sur la Bible pendant qu’on y est ? Le simple fait, parce que c’était la loi, de prendre son sac, d’aller faire ses trois jours avant de passer douze mois sous l’uniforme, qui est le meilleur symbole qui soit d’égalité, suffisait à montrer respect et engagement auprès de la Nation.

    Et ce, bien plus que je ne sais quelle vague cérémonie froidement administrative dans un commissariat ou une préfecture, qui est au service militaire ce que le Pacs est au mariage en matière d’engagement amoureux : pas grand chose finalement.

    Jérôme Leroy (Causeur, 23 septembre 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • L'armée, la démocratie et le soldat...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte très "carré" et très juste du Contre-Amiral Prazuck, commandant la force des Fusilers marins et commandos, à propos de la mort au combat des soldats français sur les théatres d'opération où notre armée est engagée. Ce texte a été publié dans le Monde daté du 21 juillet 2011.

     

    commandos marine.jpg

     

    L'armée, la démocratie et le soldat

    Le 14 juillet au matin, le second maître Benjamin Bourdet, du commando Jaubert, est mort au combat dans la province de la Kapisa, en Afghanistan. Dans la journée, on entendait les commentaires de nos concitoyens, et certains d'entre eux estimaient que le sacrifice de Benjamin Bourdet, comme celui des autres militaires français tués le jour précédent, était inutile.

    Ce jugement est insupportable et erroné. Il est insupportable pour les commandos de marine que je commande, les militaires engagés sur les théâtres d'opérations, il est insupportable pour leurs familles et leurs proches. Il est erroné : il procède d'une confusion entre les objectifs politiques d'une guerre et le sens de l'engagement militaire. C'est une confusion assez "française" que l'on perçoit beaucoup moins dans les pays anglo-saxons, par exemple, où les valeurs militaires sont reconnues et distinguées en tant que telles.

    Sens et utilité

    Un commando de marine tué au combat n'est pas mort pour l'Afghanistan, les droits de l'homme ou des intérêts stratégiques. Il est mort pour la France. Un militaire français qui meurt au combat meurt toujours pour la France, quel que soit l'endroit où il perd la vie. La valeur de son sacrifice n'est pas liée aux objectifs politiques poursuivis.

    Nous votons, nous élisons nos dirigeants politiques. Ils débattent, ils décident l'engagement des armées, ils en rendent compte à la nation. C'est la démocratie. A la suite de ces décisions politiques, ouvertes, débattues, approuvées, les commandos de marine reçoivent des missions, ils ne les discutent pas, ils les exécutent. Toujours au péril de leur vie. C'est ce qu'on attend d'une force militaire dans une démocratie : l'obéissance du militaire à la décision politique et la poursuite de l'objectif au péril de sa vie. La valeur de son sacrifice n'a pas de relation avec la victoire ou la défaite.

    Il y a des victoires, il y a des défaites, des hommes tombent au champ d'honneur, ils sont également considérés et honorés. A Douaumont, en 1984, François Mitterrand et Helmut Kohl se sont donné la main pour honorer vainqueurs et vaincus, tous militaires qui ont accompli leur devoir sur le champ de bataille de Verdun.

    On peut discuter de notre engagement militaire en Afghanistan, les parlementaires l'ont fait. On peut estimer qu'il n'atteindra pas les objectifs initiaux, malgré l'engagement admirable de nos soldats. On peut l'estimer inutile, ce que je ne crois pas. Pour autant ces jugements politiques et critiques n'enlèvent pas une once de sens et d'utilité à la mort au combat d'un militaire, fidèle jusqu'au bout à son engagement envers son pays et ses concitoyens, fidèle jusqu'au bout à ses frères d'armes aux côtés desquels il s'est battu, dans les bras desquels il est mort.

    Distinguer la légitimité d'une fin et les vertus des moyens est une des qualités fondamentales d'une démocratie. Au nom de cette qualité, que mes concitoyens honorent le sacrifice de mes camarades pour ce qu'il est et ne le jugent pas pour les fins qu'il sert.

     

     

    Christophe Prazuck, contre-amiral, commandant la force des fusiliers marins et commandos (Le Monde, 21 juillet 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!