Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mexique

  • Mercenaires, anarchistes et bandits en révolution...

    Les éditions du CNRS viennent de publier un essai d'Eric Taladoire intitulé Mercenaires, anarchistes et bandits en révolution - Des étrangers sur la terre du Mexique 1910-1917. Normalien et historien, Eric Taladoire est un spécialiste de l'Amérique pré-colombienne. Sur le Mexique, il est déjà l'auteur d'une étude, Les Contre-Guérillas françaises dans les Terres Chaudes du Mexique (1862-1867) - Des forces spéciales au XIXe siècle (L'Harmattan, 2016).

     

    Taladoire_Mercenaires, anarchistes et bandits en révolution.jpg

    " L'histoire de la Révolution mexicaine se résume pour beaucoup à ses emblèmes, Pancho Villa et Emiliano Zapata, figures mythiques, mélanges de folklore et d'aventure. Pourtant, le conflit qui a secoué le pays entre 1910 et 1917 fera un million de morts, et préfigure par certains aspects la Première Guerre mondiale tant par les techniques employées que par le jeu des grandes puissances. Une révolution populaire qui se déroule aux portes des États-Unis, un voisin agressif, qui n'hésitera pas à intervenir : Pershing, Eisenhower ou MacArthur y feront leurs premières armes.
    Phénomène national, alimenté par les profondes divisions sociales et les antagonismes régionaux, la Révolution mexicaine n'ignore pas l'étranger : dans ce pays divers, vivent des dizaines de milliers d'immigrés de toutes origines (Américains, Chinois, Japonais, Français). Beaucoup sont liés à l'Europe, et notamment à la France. Mercenaires, diplomates, hommes d'affaires ou employés, mais aussi militants, anarchistes et bandits y jouent un rôle important, souvent méconnu. Situer ces étrangers dans le conflit, c'est revoir la Révolution mexicaine sous un nouvel angle, résolument mondial. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • L'économie et la sphère financière face au réel...

    Dans cette chronique, mise en ligne sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin montre l'absurdité du discours économique qui oublie la réalité de la vie des peuples...

     


    L'économie et la sphère financière face au réel par realpolitiktv

    Lien permanent Catégories : Economie, Géopolitique, Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les oies sauvages meurent à Mexico...

    Nous vous signalons la parution récente du récit de Patrick Mahé intitulé Les oies sauvages meurent à Mexico - Requiem pour les Saint-Patrick dans lequel il revient sur un épisode oublié des guerres entre les Etats-Unis et le Mexique, qui a vu des Irlandais combattre aux côtés de ce dernier pays.

    Vous pourrez découvrir la présentation du livre par son auteur.

    Patrick Mahé O'Chinal a mené une longue carrière de journaliste, en particulier à Paris Match.

    Patrick Mahé.jpg

    1846. Ils s'appellent John O'Reilly, Francis O'Connor, Patrick Dalton, David Mc Elroy, John Murphy, James Kelly… Ils sont Irlandais. Fuyant la grande famine qui ravage leur île, ils ont traversé l'Atlantique à bord de bateaux cercueils. Mais l'Amérique protestante n'a que faire de ces nouveaux émigrants faméliques qui portent le trèfle en guise de croix et n'ont pour richesse que la religion catholique… Aux « papistes », point de salut ! Ils errent dans la misère et les bas-fonds de New-York, sous la menace des gangs. Les plus jeunes s'engagent dans l'armée, avec l'espoir que le sang versé leur vaudra la reconnaissance de leur nouvelle patrie. Mais l'accueil des gradés fait d'eux de nouveaux parias : sévices, punitions, humiliations… Alors ils désertent. Au-delà de la frontière texane, ils rallient le général Santa Anna, le tombeur de Fort Alamo.

    Ainsi naît, au sein des troupes mexicaines, le bataillon des Saint-Patrick, alias Los San Patricios. Leur campagne, dans la guerre qui oppose le Mexique aux Etats-Unis, durera quinze longs mois dans la fournaise des sierras. Et quand ces insoumis seront faits prisonniers, Washington se montrera impitoyable. Du Connemara au Rio Grande, ce roman qui se lit comme un western dévoile un pan singulier de l'histoire américaine, quand l'empire du Mexique s'étendait encore sur le Texas et l'opulente Californie.

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Halte à la diplomatie émotionelle !...

    Nous reproduisons ci-dessous un communiqué d'Aymeric Chauprade, publié ce jour sur le site Realpolitik et consacré à l'affaire Florence Cassez... 

     

    Florence-Cassez-1.jpg

    Affaire Cassez : halte à la diplomatie émotionnelle !

    Le président de la République et sa ministre des Affaires étrangères ont choisi de sacrifier ala relation entre la France et l’un des pays les plus importants d’Amérique Latine, le Mexique, officiellement au nom de « l’innocence d’une Française », en réalité au nom d’une pitoyable stratégie de communication émotionnelle à usage purement intérieur.

    L’instrumentalisation du sentiment s’est désormais complètement substituée, dans tous les domaines (sécurité, justice, économie…), à la vraie politique, laquelle consisterait à traiter en profondeur la racine des problèmes. Nos gouvernants ne savent plus que larmoyer, devant des micros, tout en s’agrippant aux caméras des familles de victimes.

    Attardons-nous un instant sur le fond de cette lamentable affaire Cassez. En décembre 2005, l’arrestation d’Israel Vallarta Cisneros et de sa compagne française, Florence Cassez, sonne le glas d’un terrible gang de kidnappeurs, « Los Zodiacos » lequel s’est rendu coupable de dizaines d’enlèvements, d’assassinats, de tortures et de viols. Plusieurs victimes, hommes, femmes et enfants témoignent et accusent Florence Valdez d’avoir participé aux séquestrations d’otage (qui se passaient dans le ranch où elle vivait avec son compagnon).

    Voici un extrait du témoignage écrit de la dernière victime du clan « Los Zodiacos », paru dans la presse mexicaine et bien sûr occulté par la presse française :

    « Mon nom est Cristina Rios Valladares. J’ai été victime d’une prise d’otage, aux côtés de mon époux Raul et de mon fils Christian qui avait 11 ans (…) Nous avons appris la nouvelle de la peine de prison que Florence Cassez méritait, cette femme dont j’avais écouté la voix à maintes reprises pendant ma captivité. Une voix d’origine française qui bourdonne encore aujourd’hui dans mes oreilles. Une voix que mon fils reconnaît comme celle de la femme qui lui a pris du sang pour l’envoyer à mon époux, avec une oreille qui lui ferait penser qu’elle appartenait à mon fils (…) Maintenant j’apprends que cette Florence réclame justice et clame son innocence. Et moi j’entends dans ces cris la voix de la femme qui, jalouse et furieuse, hurlait sur Israel Vallarta, son petit ami et chef de la bande, que s’il recommençait à s’approcher de moi, elle se vengerait sur ma personne ».

    Contrairement aux partis dominants qui, à l’unisson, semblent vouloir faire de Florence Cassez un nouveau Dreyfus, nous ne voulons pas être définitifs sur cette affaire. La reconstitution spectaculaire devant les caméras de la télévision mexicaine, au lendemain de l’arrestation, en 2005, obéissait sans doute à une volonté de la part du gouvernement mexicain de médiatiser son action de répression de ce qui est un véritable fléau au Mexique : les enlèvements de personnes privées avec demande de rançon et mutilations. N’oublions pas que le président mexicain est confronté à des gangs criminels et des cartels qui, depuis 2006, ont fait plus de 30 000 morts dans ses forces de sécurité. Il s’agit d’une véritable guerre, et c’est la raison pour laquelle le petit caprice émotionnel du Tout-Paris n’impressionne guère les Mexicains. Il n’en demeure pas moins que cette reconstitution a contribué à ternir la procédure judiciaire mexicaine ; mais il faut raison garder : elle ne doit pas en effacer le contenu.

    La vérité, c’est que le Mexique, grand pays membre de l’ALENA, et puissance importante de l’Amérique Latine, dispose d’un vrai système judiciaire, et que les faits sont accablants pour Florence Valdez. Les témoignages sont là, et il est difficile par ailleurs (simple remarque de bon sens) de faire croire que Florence Cassez ait pu vivre pendant autant de temps dans un ranch où s’activaient une bande de tueurs, avec des armes et des munitions partout, des otages cachés et souvent torturés, ceci sans n’avoir jamais rien remarqué ! On la sent en tout cas beaucoup moins naïve depuis qu’elle s’occupe de sa défense et que, de derrière les barreaux et depuis son téléphone mobile, elle dicte au Président de la France la politique qu’il faut suivre.

    Au moment où la diplomatie française semble définie par la famille Cassez, il convient de remarquer que celle-ci n’a pas toujours dit la vérité. Ainsi, les parents de Florence Cassez ont-ils affirmé à la presse française qu’ils ne connaissaient pas le compagnon de Florence, Israel Vallarta. Manque de chance, la presse mexicaine a publié les photos de Bertrand Cassez, le père, en train de trinquer avec Israel Vallarta dans le ranch Las Chinitas, à 29 km de Mexico !

    Cette affaire me fait penser à celle des deux Françaises, Sarah Zaknoun et Cécile Faye, emprisonnées en 2008 en République dominicaine pour trafic de drogue, et graciées en décembre 2009 par le président dominicain à la suite d’une campagne médiatique puis politique, depuis Paris. Je suis personnellement bien placé pour savoir que dans cette affaire, le même impératif médiatique et émotionnel faisait office de politique et écrasait le fonds du dossier. Heureusement pour les deux gentilles « vacancières », le Président dominicain voulait faire plaisir à la France et à son président. Mais la justice dominicaine n’avait pourtant pas été prise d’hallucination collective, pas plus que celle du Mexique et des victimes qui ont témoigné !

    Il semble donc que dans notre pays, il y a des théories du complot autorisées et d’autres qui ne le sont pas. Il est par exemple autorisé et même encouragé de penser (reprenez les chroniques de pseudo-experts de la Russie après le récent attentat de l’aéroport de Moscou) que les Russes s’infligent des attentats tout seul, comme il est manifestement souhaitable de penser qu’une Française puisse être victime d’un gigantesque complot hier dominicain, aujourd’hui mexicain. Décidément, ne sont pas forcément xénophobes ceux que l’on croit. A lire la presse aujourd’hui, l’Amérique Latine c’est Tintin chez les Picaros ou l’Oreille cassée, au choix. Ah ces Mexicains, tous des « sergents Garcia » corrompus !

    Je pense aussi à l’affaire Cesare Battisti, ce terroriste italien d’extrême-gauche, que les médias français s’étaient mis en tête de faire libérer, au mépris de la justice italienne et des relations avec ce pays ami. On y a retrouvé les traditionnelles leçons de morale française, le mépris pour nos voisins et amis, le déni de justice et de souveraineté d’un partenaire de l’Union européenne.

    Je pense aussi à la gestion de l’affaire Bettancourt (la première, celle d’Ingrid), qui fut lamentable pour nos relations avec la Colombie.

    Nous avons tout faux dans ces affaires ! Non seulement, à chaque fois, il est beaucoup plus probable que nous nous préoccupions de coupables que d’innocents, mais qui plus est, nous affichons devant le monde entier une arrogance sans nom, un mépris pour la justice et la souveraineté de ces pays, comme si d’ailleurs notre justice et notre démocratie étaient exemplaires !

    En définitive, le problème fondamental de notre diplomatie en Amérique Latine ne tient-il pas au fait que nos gouvernants n’y aient aucune habitude de vacances ? S’ils avaient des villas en Colombie, ou s’ils se doraient sur les plages du Mexique, plutôt qu’en Tunisie ou en Egypte, peut-être feraient-ils preuve de moins d’arrogance ? Avec beaucoup d’humour, Elisabeth Levy suggérait que Florence Cassez avait la chance que le Mexique ne s’intéresse pas à l’avion Rafale, sinon elle serait oubliée depuis longtemps, par le pouvoir… et aussi par les médias !

    Ces opérations médiatiques à usage intérieur, qui visent ici, notamment pour la Ministre des affaires étrangères, à se refaire à bon compte une image émotionnelle positive après l’affaire de Tunisie, ne sont pas dignes du gouvernement de la France. Cette politique émotionnelle, « du coup médiatique », qui contamine jusqu’à notre politique étrangère, est devenue absolument insupportable ; elle finira d’ailleurs pas se montrer contre-productive pour ceux qui en usent. Car si les Français ont des émotions et peuvent tomber dans ce genre de piège, ils comprennent par ailleurs de plus en plus que le pays est gouverné dans l’instant, sans vision stratégique, et que sa tête se pose de moins en moins la question du Bien commun.

    Aymeric Chauprade (15 février 2011)

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 1 commentaire Pin it!