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  • Les âges d'Orphée...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie, dans leur collection Longue mémoire, patronnée par l'Institut Iliade, viennent de publier un court essai de Rémi Soulié intitulé Les âges d'Orphée - La Lyre et la Voix

    Philosophe et écrivain, Rémi Soulié est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Les châteaux de glace de Dominique de Roux (Les Provinciales, 2002),  Nietzsche ou la sagesse dionysiaque (Seuil, 2014), Racination (Pierre-Guillaume de Roux, 2018), Les métamorphoses d'Hermès (La Nouvelle Librairie, 2021) et L'Éther (La Nouvelle Librairie, 2022).

     

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    " « Avant Homère, quoi ? » « Orphée », répondait Mallarmé. Quelle est cette figure qu’ont chantée tant de Grecs et, à leur suite, d’Européens ? Un être mythique, donc réel, celui qui échoue à ramener sa femme Eurydice dans le monde des vivants ; l’inspirateur des poètes, des peintres et des musiciens afin qu’ils voient et entendent la nature telle qu’elle est : merveilleuse ; un être « mystique », enfin, dont les mystères célèbrent l’énigme sacrée du monde. Rémi Soulié démêle les fils d’une quête qui se poursuit depuis 3000 ans – et ne sera jamais close. "

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  • Sur les pas des Indos-Européens...

    Les éditions Yoran viennent de publier un recueil de textes de Jean Haudry intitulé Sur les pas des Indo-Européens. Agrégé de grammaire, ancien professeur de sanskrit et de grammaire comparée des langues indo-européennes, et ancien directeur d'études à l'École pratique des Hautes Études, Jean Haudry est l'auteur de nombreuses études sur les indo-européens, parmi lesquels quelques ouvrages de vulgarisation, dont le Que sais-je Les Indo-Européens (1981) ou, dernièrement, Le message de nos ancêtres (éditions de la Forêt, 2016), destiné aux jeunes adolescents.

     

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    " Le fait indo-européen trouve son origine dans les vagues d’expansion d'un peuple de l'Europe préhistorique qui a porté sa langue, puis les dialectes qui en sont issus, progressivement, de l'Atlantique à l'Inde jusqu'au seuil de l'Antiquité. Ce peuple a également transmis dans son sillage sa tradition poétique et narrative, sa religion et ses conceptions, qui ont perduré dans les branches « dialectales » issues de la souche commune : Anatoliens, Italiques, Celtes, Germains, Baltes, Slaves, Albanais, Grecs, Arméniens, Indo-Iraniens, pour les plus connues d'entre elles, constituant ainsi un immense domaine de recherche.

    Ce recueil présente quinze études du professeur Jean Haudry, inédites ou publiées précédemment dans des revues scientifiques et des ouvrages collectifs, études consacrées à divers aspects de la culture indo-européenne, telle que la mettent en évidence les différentes disciplines issues de la linguistique, notamment la reconstruction et le comparatisme, désormais inséparables de l'histoire et de l'archéologie.

    Le choix des textes rassemblés ici privilégie l'exploration de notions, de mythes et de traditions significatives. À travers les notions préhistoriques de « ciel-diurne » ou de « feu des Eaux », la doctrine des Âges du monde, le mythe des Argonautes ou la légende fondatrice de Rome, se dessinent, sur une très longue durée, différentes phases d'un univers mental. Le recueil présente ainsi des faits indubitables et la méthode qui les établit.

    Il est précédé d'un entretien avec l'auteur et suivi d’une bibliographie de son œuvre scientifique. "

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  • Le savoir grec...

    Les éditions Flammarion viennent de rééditer un ouvrage collectif intitulé Le savoir grec, publié initialement en 2011. Cette nouvelle édition a été coordonnée par Pierre Pellegrin, qui est chercheur émérite au CNRS et spécialiste d'Aristote.

     

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    " L'immense aventure du savoir grec est encore aujourd'hui la source essentielle à laquelle puise et revient sans cesse notre civilisation. L'ambition de ce livre, élaboré par les plus éminents spécialistes de l'Antiquité et traduit en plusieurs langues depuis sa parution initiale, est de mesurer ce que les Grecs savaient, ce qu'ils croyaient savoir, ce qu'ils ont inventé ; d'analyser le regard qu'ils ont porté sur leur civilisation et sur leurs propres entreprises intellectuelles. Il y est ainsi moins question de leur histoire que de leurs historiens, de leur poésie que de leur poétique, de leur musique que de leur harmonique, car l'originalité des Grecs n'est pas tant d'avoir su beaucoup de choses que d'avoir exigé d'eux-mêmes de savoir ce qu'ils savaient, ce qu'ils disaient, ce qu'ils faisaient, ce qu'ils voulaient... Revue et augmentée, cette nouvelle édition comprend :

    - plusieurs dizaines de contributions, réalisées par une équipe internationale de chercheurs ;

    - des bibliographies mises à jour ;

    - deux index. "

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  • Tout détruire par les flammes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Raphaël Doan, cueilli sur Figaro Vox et consacré à ces universitaires américains "progressistes" qui veulent éradiquer l'enseignement de l'héritage gréco-latin. Un nouveau front pour la cancel culture...

    Agrégé de lettres classiques, Raphaël Doan est l'auteur de Quand Rome inventait le populisme (Cerf, 2019).

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    Raphaël Doan: «Ces historiens de l’Antiquité qui haïssent l’Antiquité»

    Faut-il brûler l’héritage gréco-romain? Cette question saugrenue n’émane pas d’un Wisigoth du Vème siècle, mais des meilleures universités américaines du XXIème.

    Un professeur d’histoire romaine de Stanford, Dan-el Padilla Peralta, a ainsi qualifié ce que les Anglo-saxons appellent les classics, à une conférence de la Society of Classical Studies de janvier 2019, de matière «mi-vampire, mi-cannibale». «Loin d’être extérieure à l’étude de l’Antiquité, affirmait-il, la production de la blanchité réside dans les entrailles même des classiques.» Aussi concluait-il, sous les applaudissements: «j’espère que la matière va mourir, et le plus tôt possible.»

    Padilla est loin d’être seul dans cette croisade. Pour un autre professeur de Stanford, Ian Morris, «l’Antiquité classique est un mythe de fondation euro-américain. Est-ce qu’on souhaite vraiment ce genre de choses?» Johanna Hanink, professeur associé de lettres classiques à l’université de Brown, voit dans la discipline «un produit et un complice de la suprématie blanche.» Donna Zuckerberg, classiciste et fondatrice du site Eidolon, se demande si l’on peut sauver une «discipline qui a été historiquement impliquée dans le fascisme et le colonialisme, et qui continue d’être liée à la suprématie blanche et à la misogynie.»

    Conclusion logique: une colonne régulière sur son site pour appeler à «tout détruire par les flammes» une expression courante de ce mouvement. Bref, résume Nadhira Hill, doctorante en histoire de l’art et archéologie à l’université du Michigan, «les classiques sont toxiques

    Ce n’est bien sûr pas la première attaque subie par les études anciennes. Mais elle est inédite par son caractère kamikaze - de la part de spécialistes de l’Antiquité - et par son ambition explicitement destructrice.

    Longtemps, le débat public sur l’intérêt de ces études, cristallisé dans la question de l’enseignement du latin et du grec, a porté sur l’utilité de ces disciplines. Est-il encore nécessaire, au XIXème, XXème ou XXIème siècle, d’étudier ces civilisations mortes il y a deux millénaires? Nos élèves n’ont-ils pas mieux à apprendre? Le monde n’a-t-il pas changé ?

    À la limite, certains y voyaient une matière élitiste, bourgeoise, un peu snob, justement parce qu’elle semblait inutile. Toutefois, même chez les adversaires du latin et du grec, on affichait une déférence polie: on les jugeait superflus, mais il ne serait venu à l’idée de personne d’y voir une influence néfaste. Tout au plus débattait-on de la nature de notre lien à ces civilisations anciennes.

    Face à ceux qui voyaient dans les Grecs et les Romains la source d’une grande tradition dont nous étions les héritiers, et qui méritait d’être étudiée en tant que telle, d’autres affirmaient s’y intéresser au contraire comme à de riches mondes perdus, sans aucune ressemblance avec le nôtre, et pour cette raison même intéressants car fortement exotiques.

    Parmi les premiers, la plus importante figure française a été Jacqueline de Romilly, qui a consacré la plupart de sa carrière à défendre une «certaine idée de la Grèce» propre à inspirer le monde contemporain ; dans le camp d’en face, on compte des savants comme Jean-Pierre Vernant ou Paul Veyne, qui se plaisent à révéler l’étrangeté des mondes antiques. Mais cette opposition intellectuelle, au demeurant parfaitement amicale, se dissipait sur un point: tous étaient d’accord pour défendre l’extrême intérêt de l’étude des civilisations classiques, et aucun ne la jugeait dangereuse.

    La nouvelle guerre qui fait rage en Amérique est de tout autre nature. Il s’agit de spécialistes de l’Antiquité, ayant consacré leur vie à ces études, et qui pourtant les condamnent et aspirent à les voir brûler. Comme ce qui s’invente dans les universités aux États-Unis surgit souvent chez nous quelques temps plus tard, il n’est pas inintéressant de chercher les raisons d’une telle manie destructrice.

    Les motivations de ces chercheurs activistes ne sont pas toujours d’une parfaite clarté, mais on peut en identifier deux principales.

    1) Selon eux, l’étude du monde gréco-romain aurait servi les mauvaises causes: l’imitation de l’Antiquité aurait justifié, à travers les siècles, l’esclavage, la colonisation, le racisme, le fascisme, le nazisme, la «domination blanche», et même récemment les émeutes du Capitole.

    2) Plus profondément, les mondes grec et romain eux-mêmes n’auraient rien d’admirable, étant esclavagistes, misogynes et inégalitaires, et ne mériteraient pas plus d’attention, voire moins, que d’autres mondes anciens.

    Premier résultat: à force d’expliquer que notre monde n’avait aucun lien de filiation avec les Grecs et les Romains et que ces civilisations n’avaient aucun intérêt particulier, certains chercheurs se sont eux-mêmes plongés dans de véritables crises existentielles.

    Matt Simonton, professeur à l’université de l’Arizona, explique avec candeur s’être «beaucoup demandé récemment la justification de son propre travail comme historien de la Grèce antique.» Il rappelle avec le ton de l’évidence que ce n’est «pas pour révéler un lien supposément continu» entre la Grèce antique et «l’Occident moderne» (expression qu’il récuse). Il ajoute que ce n’est pas non plus pour «explorer la supériorité de certaines civilisations par rapport à d’autres».

    Bref, ce n’est ni parce que les Anciens seraient nos ancêtres, ni parce qu’ils seraient particulièrement brillants. Alors, pourquoi étudie-t-il l’histoire grecque? Réponse embarrassée: «je ne peux pas l’articuler en termes pragmatiques.» Certains spécialistes ont tenté, par bonne conscience, de briser les liens qui pourraient unir l’extrême-droite américaine avec l’Antiquité: ils ont par exemple cherché à montrer que les mondes anciens n’étaient pas des modèles de «domination blanche.»

    Tentative louable qui les a cependant poussés à des excès inverses, par exemple en s’efforçant de démontrer que la polychromie des statues antiques aurait constitué un symbole de non-blanchité dissimulé à dessein par les historiens de l’art modernes.

    D’autres, comme l’historienne britannique Mary Beard, ont insisté sur les qualités d’ouverture à l’autre du monde romain, afin de combattre leur récupération par les xénophobes contemporains. Bref, des classicistes ont pensé sauver leur matière, et le monde gréco-romain avec, en montrant que l’extrême droite avait tort d’y chercher un modèle de civilisation.

    Toutefois, l’objet des plus radicaux de ces chercheurs n’était pas de sauver l’Antiquité gréco-romaine, mais bien d’en faire la purge. Selon Dan-el Padilla Peralta, le but même de son engagement est de «briser à la hache» l’idée que notre civilisation serait l’héritière du monde gréco-romain.

    Son parcours personnel ressemble pourtant à un conte de fée méritocratique, tout à l’honneur des études classiques: un jeune élève, fils d’immigrés sans papiers, repéré par ses professeurs et propulsé dans le monde universitaire par son goût pour le latin, le grec et l’histoire ancienne. Ses premiers travaux portaient sur la classe sénatoriale romaine, un sujet on ne peut plus traditionnel. Mais un beau jour, explique-t-il, il s’est senti le besoin de «déconstruire le cadre de suprématie blanche dans lequel les lettres classiques et moi avions été enfermés. Je devais m’engager activement dans la décolonisation de mon esprit.»

    En pratique, et au-delà des slogans appelant à «tout brûler», en quoi consiste cette entreprise? D’abord, ses partisans préconisent d’abandonner le mot même de classics ainsi que les départements spécialisés qui y sont consacrés. À les en croire, il ne devrait plus y avoir que des départements d’histoire, de linguistique ou d’archéologie, sans prédominance particulière de la civilisation gréco-romaine. Car c’est là l’autre ambition: briser la suprématie des Grecs et des Romains, pour les remplacer par l’étude d’autres peuples soi-disant «invisibilisés»: Numides, Phéniciens, Carthaginois, Hittites…

    Par suite, ces chercheurs se refusent à exiger une bonne connaissance du grec et du latin chez leurs étudiants. Katherine Blouin, professeur associé d’histoire romaine à l’université de Toronto, a appelé à abandonner «l’orthodoxie selon laquelle tous les classicistes devraient avoir une maîtrise de niveau philologique de ces deux langues», jugeant qu’il y avait de la «violence» et de la «cruauté» à attendre des chercheurs en lettres classiques qu’ils connaissent bien le latin et le grec - au motif que la version latine constituerait un «héritage colonial».

    Imagine-t-on dispenser les chercheurs en mathématiques de maîtriser l’algèbre, sous prétexte qu’elle aurait aussi été enseignée dans les écoles coloniales? Mais peu importe, l’objectif est de marginaliser les langues classiques, éventuellement au profit d’autres langues des mondes antiques, et peu importe si aucune d’entre elles ne compte de littérature aussi riche et abondante que le grec et le latin.

    Enfin, le but ultime est de faire de cette discipline un lieu de contestation et d’expression pour les «communautés qui ont été dénigrées par elle dans le passé.» Par exemple, faire des textes anciens un champ de laboratoire pour la «théorie critique de la race» ou pour des «stratégies d’organisation militante».

    En réalité, cela signifie que l’ambition est principalement raciale: «quand les gens pensent aux classics, affirme Padilla, je veux qu’ils pensent à des gens de couleur.” Mais si cela ne fonctionne pas, prévient-il, il faudra supprimer purement et simplement la discipline. «Je me débarrasserais carrément des lettres classiques», affirme Walter Scheidel, autre historien de Stanford, «je ne pense pas qu’elles devraient exister comme champ académique.»

    Pour le moment, ces chercheurs militants ne sont pas parvenus à détruire les départements de classics des universités américaines. Mais ils sont devenus très influents dans le contenu des enseignements qui y sont dispensés et des recherches qui y sont menées.

    Le mois dernier, l’université de Wake Forest, en Caroline du Nord, a annoncé que tous les étudiants du département seront désormais contraints de suivre un cours appelé «les classiques au-delà de la blanchité», qui portera sur «les préjugés selon lesquels les Grecs et les Romains étaient blancs, la race dans les sociétés gréco-romaines, le rôle des classiques dans les politiques raciales modernes, et les approches non-blanches des lettres classiques.» Petit à petit, l’enseignement du grec, du latin et de l’histoire ancienne dans les universités américaines est donc rabaissé, minimalisé et détourné, au nom d’une pureté morale intransigeante.

    Impossible, pour l’observateur extérieur, de ne pas voir une part de délire dans cette attaque en règle contre les études classiques. Qu’on puisse vouloir bannir l’enseignement du grec et du latin sous prétexte que les fascistes ont affiché des références antiques - comme toutes les sociétés occidentales depuis le Moyen-Âge, dans tous les camps et à toutes les époques - est passablement absurde: à ce compte-là, il ne faudrait pas non plus célébrer Rousseau ni la Révolution française, qui ont fait des républiques antiques leurs sources explicites d’inspiration. On pourrait également bannir les études médiévales, dès lors que l’alt-right américaine se revendique des chevaliers croisés.

    Qu’on juge problématique l’étude de la philosophie antique parce que les textes d’Aristote ont un jour servi à justifier l’esclavage américain est tout aussi ridicule. Mais le véritable fondement de cette idéologie doit être pris au sérieux, car il est plus répandu et moins extravagant: c’est l’idée que la civilisation gréco-romaine ne serait qu’une époque historique parmi d’autres, ni plus ni moins significative pour nous que le Japon féodal ou l’Empire inca.

    Or, si l’étude de l’Antiquité classique est, en Occident, plus nécessaire que d’autres, c’est précisément parce que nos sociétés se sont construites, siècles après siècles, en référence à cette civilisation modèle: des rois médiévaux qui voulaient recréer l’Empire romain au néoclassicisme du XVIIIe siècle, en passant par la querelle des Anciens et des Modernes du Grand Siècle ou la prière sur l’Acropole d’Ernest Renan.

    Si les lettres classiques sont importantes, c’est parce que nos sociétés, nos littératures, nos vies politiques ont été construites en référence explicite aux civilisations grecque et romaine, restées omniprésentes dans nos imaginaires, contrairement à l’Assyrie antique ou à l’Egypte.

    Il faut donc espérer que nos propres universités résistent à l’influence américaine en la matière ; on a déjà vu qu’une représentation des Suppliantes d’Eschyle a été censurée à la Sorbonne au nom d’un antiracisme dévoyé, alors que son metteur en scène, Philippe Brunet, ne cherchait que la fidélité à la tradition théâtrale antique.

    Le latin, le grec et leurs littératures sont déjà suffisamment mal en point aujourd’hui, où l’on supprime des heures d’enseignement par mesure d’économie et où l’apprentissage sérieux des langues anciennes tend à être remplacé par de vagues activités pluridisciplinaires, pour ne pas, en plus, accabler l’héritage gréco-romain d’une condamnation morale infondée et franchement stupide.

    Raphaël Doan (Figaro Vox, 11 mars 2021)

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  • Ainsi parlent les dieux...

    Les éditions Les Belles Lettres viennent de publier un essai de Jean-Louis Poirier intitulé Ainsi parlent les dieux - Comment Grecs et Romains pensaient leurs mythes. Professeur en khâgne pendant plus de vingt ans, spécialiste de philosophie antique, Jean-Louis Poirier a notamment collaboré à l'édition et à la traduction des Présocratiques et des Épicuriens pour la Bibliothèque de la Pléiade.

     

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    " Trésor pour l’éternité, la mythologie des Grecs et des Romains nous appartient. Ces récits venus de la nuit des temps vivent dans nos songes, animent notre for intérieur. Les lectures ne cessent de s’ajouter aux lectures, les critiques aux explications, les déconstructions aux déconstructions. Nous ne cessons de recevoir et de nous approprier cette mythologie et toujours de nous demander quelle est sa signification profonde, elle qui nous touche, nous trouble et nous émeut intimement.
    Grecs et Romains se posaient la même question.
    Poètes, écrivains, artistes, historiens, philosophes, théologiens de l’Antiquité nous ont laissé des ouvrages — toujours puissants et lumineux — qui ne cessent de grossir une marée montante de savoirs, de réflexions, d’idées, d’interprétations aussi géniales que singulières, aussi étonnantes que convaincantes, fulgurantes et pourtant tant de fois méconnues.
    Ce livre leur donne la parole et fait partager le bonheur d’une découverte au fond infinie. Sans rien concéder au vertige de la distance ethnologique, il montre que les récits mythiques de l’Antiquité s’accommodent d’une proximité aujourd’hui oubliée, peut-être perdue, mais possible, et merveilleuse. "

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  • Considérations sur le polythéisme grec...

    Les éditions Les Belles Lettres viennent de publier un essai de Vinciane Pirenne-Delforge intitulé Le polythéisme grecs à l'épreuve d'Hérodote. L'auteur occupe au Collège de France la chaire Religion, histoire et société dans le monde grec antique depuis 2017.

     

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    " La religion des anciens Grecs fait régulièrement l’objet d’introductions et de synthèses. Le présent ouvrage s’en distingue par la réflexion qu’il propose sur la pluralité inhérente à ce système religieux. En effet, la tension entre unité et pluralité, entre général et particulier est constitutive des relations que les Grecs entretenaient avec leurs nombreux dieux.
    À partir de ce constat, plusieurs questions traversent le livre. Quelle est la pertinence des termes de religion et de polythéisme pour comprendre la Grèce antique ? Doit-on parler de « religion grecque » au singulier ou au pluriel ? Les figures divines se dissolvent-elles dans la variété de leurs cultes jusqu’à en devenir méconnaissables ? Peut-on parler de « croyance » dans ce cadre ? La pratique sacrificielle était-elle strictement locale ou bien fondée sur un arrière-plan partagé par toutes les communautés grecques ? En prenant l’Enquête d’Hérodote comme fil rouge, l’investigation entend rendre justice à un foisonnement de dieux et de rituels, et rendre intelligible la pluralité fluide d’un système complexe, bien loin de l’impression de chaos à laquelle nos propres déterminismes culturels risquent de le réduire. "

     

     

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