Au sommaire cette semaine :
- sur la Lettre de Comes Communication, Jean-François Gayraud évoque les liens troubles de plusieurs présidents américains avec la mafia...
Violence, silence, influence, la Mafia et la Maison Blanche : le décryptage de Jean-François Gayraud
- sur Cairn, un article de Gilbert Merlio consacré à la Révolution conservatrice allemande sous la République de Weimar...
Y a-t-il eu une « Révolution conservatrice » sous la République de Weimar ?
gilbert merlio
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Tour d'horizon... (268)
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Tour d'horizon... (245)
Au sommaire cette semaine :
- sur la lettre de Comes Communication, Bruno Racouchot interroge l'économiste Guillaume Vuillemey qui se livre à une pertinente analyse des fondements anthropologiques de la théorie économique...
La finance et le réel, ou le dédoublement du monde
- dans l'émission les nuits de France Culture, Gilbert Merlio, Domenico Losurdo et Pierre Caye reviennent sur l’œuvre et la pensée d'Oswald Spengler...
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Tour d'horizon... (232)
Au sommaire cette semaine :
-une émission de France Culture de juillet 2020 sur Ernst Jünger avec Georges-Arthur Goldschmidt, Julien Hervier, François Sureau, Gilbert Merlio et Danièle Beltran-Vidal...
Ernst Jünger (1895-1998), un indestructible dans la tempête du XXème siècle
- la Lettre de Communication & Influence du mois d'octobre dans laquelle Bruno Racouchot interroge Pierre Fayard, universitaire et spécialiste de Sun Tzu, qui invite à repenser le rôle majeur de la ruse - et des stratégies d'influence - dans la démarche stratégique, en privilégiant l'intelligence des situations et des capacités d'adoption et d'invention...
Chine, ruse et influence : les leçons de Sun Tzu pour nos réflexions stratégiques d'aujourd'hui
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Sisyphe et le surhomme...
Les éditions R&N viennent de publier un essai de Gilbert Merlio intitulé Sisyphe et le surhomme - Les traces de Nietzsche chez Camus. Germaniste, spécialiste de l'histoire des idées et auteur d'une thèse sur Spengler, Gilbert Merlio est notamment l'auteur de Les résistances allemandes à Hitler (Tallandier, 2003) et de Le début de la fin ? - Penser la décadence avec Oswald Spengler (PUF, 2019).
" Tout au long de son œuvre, Camus a entretenu un dialogue philosophique avec Nietzsche. Ce dialogue pose notamment, à partir du nihilisme moderne, la question d’un nouvel humanisme.
Aristocratique et largement esthétique, le «surhumanisme» de Nietzsche est un humanisme de la rupture et du dépassement, qui rejette les valeurs morales du judéo-christianisme, grégaires et stériles. Camus, lui, fonde son humanisme sur une révolte « qui dit non à ce qui transgresse les frontières de l’humain et qui dit oui à la part précieuse de lui-même ». Cette part précieuse est ce par quoi l’homme échappe à l’histoire, aux oppressions et aux crimes qui y ont cours, ce en quoi réside son humanité permanente dont il faut à tout prix respecter dans toutes circonstances la liberté et la dignité.
Analysant intelligemment les traces de Nietzsche chez Camus, Gilbert Merlio jette un éclairage nouveau sur l’œuvre et la personnalité d'Albert Camus, plus que jamais nécessaire en ces temps troublés. " -
Le déclin de l'Occident...
Les éditions Gallimard viennent de rééditer au format poche le grand ouvrage d'Oswald Spengler intitulé Le déclin de l'Occident - Esquisse d'une morphologie de l'histoire universelle, avec une préface de Johann Chapoutot.
A titre d'introduction à cette œuvre puissante et foisonnante, les lecteurs pourront utilement consulter le numéro de la revue Nouvelle Ecole (n°59-60, mars 2011) dédié à son auteur ainsi que les essais d'Alain de Benoist, Quatre figures de la Révolution conservatrice allemande (Les amis d'Alain de Benoist, 2014) et de Gilbert Merlio, Le début de la fin ? (PUF, 2019).
" Déracinement par l'exode rural, aliénation par le travail, nervosité et neurasthénie de la vie urbaine, mais aussi migrations et mélanges. Oswald Spengler se penche en philosophe sur ces questions et y voit le déclin de l'Occident, perçu comme une dégénérescence biologique. Chaque grande civilisation est un organisme vivant qui naît, croît, se corrompt et meurt, puis est remplacé par un nouveau au rythme de la lente pulsation des siècles.
Le premier volume paraît en 1918, au moment de l'effondrement allemand, le second en 1922, et Spengler semble fournir à un public en désarroi une herméneutique de son malheur, ainsi qu'un message d'espoir. Le pédagogue inconnu devient une figure majeure de la "révolution conservatrice", qui prône de réagir au déclin et aux effets négatifs de la modernité par l'instauration d'un régime autoritaire et d'un socialisme national, qui n'est cependant pas, tant s'en faut, le national-socialisme. " -
Une introduction à l'oeuvre d'Oswald Spengler...
Nous reproduisons ci-dessous un texte d'Alain de Benoist, cueilli sur le site de l'Institut Iliade et initialement publié dans la revue Nouvelle Ecole, consacré à Oswald Spengler et à son oeuvre dans le domaine de la philosophie de l'histoire.
Ceux qui veulent aller plus loin, avant d'aborder le livre essentiel de cet auteur, Le déclin de l'Occident, pourront se plonger avec intérêt dans le dossier de Nouvelle Ecole (n°59, décembre 2010) mais également dans l'essai d'Alain de Benoist, Quatre figures de la Révolution Conservatrice allemande (Les amis d'Alain de Benoist, 2014) et dans celui de Gilbert Merlio, Le début de la fin ? (PUF, 2019).
Oswald Spengler : une introductionEn 1925, André Fauconnet pouvait écrire : « Depuis la fin de la guerre mondiale, aucune oeuvre philosophique n’a eu, dans l’Europe centrale, un retentissement comparable à celle de Spengler »1. Le propos est à peine exagéré. La parution du premier volume du Déclin de l’Occident, en avril 1918, quelques mois avant la fin la Première Guerre mondiale, fit l’effet d’un coup de tonnerre2. L’écho rencontré en Allemagne, en particulier, fut phénoménal, ainsi qu’en témoigne le nombre de livres et de brochures publiés à leur tour pour lui répondre, le commenter, l’encenser ou le critiquer. L’une des raisons de ce succès, comme le remarqua Ernst Cassirer, fut incontestablement le titre du livre, qui avait été inspiré à Spengler par un ouvrage d’Otto Seeck paru à la fin du XIXe siècle3.Violemment critiqué par Heinrich Rickert et Otto Neurath4, traité de « trivial cochon » (triviale Sauhund) par Walter Benjamin et de « Karl May de la philosophie » par Kurt Tucholsky, Spengler fut au contraire salué par Georg Simmel, à qui il avait envoyé un exemplaire de son livre, comme l’auteur de la « philosophie de l’histoire la plus importante depuis Hegel », ce qui n’était pas un mince compliment5. L’ouvrage fit aussi grande impression sur Ludwig Wittgenstein, qui approuvait le pessimisme de Spengler, ainsi que les grandes lignes de sa méthode, sur l’économiste Werner Sombart, ainsi que sur l’historien Eduard Meyer qui, après une discussion de cinq heures avec l’auteur du Déclin de l’Occident, devint son admirateur et son ami6. Max Weber fut moins impressionné, mais n’en invita pas moins Spengler à prendre la parole dans le cadre de son séminaire de sociologie à l’Université de Munich en décembre 1919. Quant à Heidegger, qui cite souvent Spengler, mais ne lui a jamais consacré d’étude exhaustive, il prononça en avril 1920, à Wiesbaden, une conférence sur Le déclin de l’Occident7.