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baudelaire

  • La nature, inspiratrice du génie artistique européen...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une vidéo diffusée à l'occasion du VIIe colloque de l'Institut Iliade le 19 septembre 2020 à Paris, dont le thème était « La nature comme socle, pour une écologie à l'endroit ».

     

    la nature comme socle, pour une écologie à l’endroit
    la nature comme socle, pour une écologie à l’endroit
    la nature comme socle, pour une écologie à l’endroit

                                           

    " « La Nature est un temple… » nous enseigne Baudelaire. Depuis la nuit des temps, cette Nature, belle et sauvage, inspire le génie européen dans tous les domaines. À travers cette vidéo, l’Institut Iliade souhaite montrer plus précisément la place et l’influence de la forêt, berceau de l’homme et symbole omniprésent de l’imaginaire européen, sur notre architecture. Lieu de l’expérience du sacré par excellence, la forêt est le modèle qui assure une continuité entre les temples païens et les édifices chrétiens. "

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  • Les écrits d'exil de Léon Daudet...

    Les éditions Séguier ont récemment publié un recueil de textes de Léon Daudet intitulé Écrits d'exil 1927-1928. Écrivain, polémiste et critique talentueux, Léon Daudet a été avant-guerre une des principales figures de l'Action française.

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    " Lorsque Léon Daudet arrive à Bruxelles en juillet 1927 au terme d’une rocambolesque cavale, c’est un homme traqué et meurtri par la perte d’un fils. Mais plutôt que de subir la mélancolie de l’exil et la douleur du deuil, Daudet se donne tout entier à son travail, habité par ses obsessions, ne cédant rien aux modes, tenant parfois sa plume comme une lame bien droite : l’homme, jamais, ne se départit d’une passion intègre pour la littérature. En vingt-neuf mois, pas moins d’une vingtaine de livres voient le jour, dont quatre volumes – La Ronde de nuit, Les Horreurs de la guerre, Melancholia et Les Pèlerins d’Emmaüs – devenus quasiment introuvables. Ecrits d’exil réunit un florilège de ces textes, témoins d’un penseur aussi virtuose dans l’éloge que dans le contredit. Portraits d’auteurs – Rabelais, Nietzsche, Montaigne, Hugo ou Baudelaire -, vastes réflexions politiques sur l’Europe des années 1920, questionnements scientifiques ou littéraires, aphorismes : cet ouvrage aux formes éclatées est à l’image de son fracassant auteur. "

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  • Le chant des alouettes...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux ont publié, à l'occasion du dernier Colloque de l'Institut Iliade, Le chant des alouettes, une anthologie poétique établie par Thibaud Cassel. Travaillant en Belgique auprès des institutions européennes, ce "hoplite convaincu de la commune destinée des Européens" a conçu cet ouvrage en parcourant à pied les chemins de notre continent.

    Ce livre est d'ores et déjà disponible sur le site de l'Institut Iliade et sera commandable dès la mi-mai sur les grands sites de librairie en ligne.

     

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    " De Virgile à Baudelaire en passant par Chénier et Chateaubriand, Thibaud Cassel nous livre une anthologie originale de textes qui chantent notre culture européenne. Les grands noms de la littérature française y côtoient d’autres plumes moins connues. Chaque chapitre illustre un pan de ce que les Européens ont de commun et d’impérissable, de la longue mémoire antique aux paysages immenses et cultivés, de la stature des héros aux femmes européennes. Par son chant, l’alouette augure des évènements favorables. Tandis que l’Europe peine dans la tourmente, ces auteurs ont en commun de célébrer notre civilisation plurimillénaire, et offrent le bonheur de se ressourcer auprès de chefs-d’œuvre intemporels. Destiné aux lecteurs chevronnés autant qu’aux lycéens préparant le bac de français, ce livre à sa place dans toute bibliothèque. "

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  • Les antimodernes...

    Les éditions Gallimard viennent de rééditer dans leur collection de poche Folio l'essai d'Antoine Compagnon intitulé Les antimodernes, de Joseph de Maistre à Roland Barthes. Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de littérature moderne, spécialiste de de Baudelaire et de Proust, Antoine Compagnon est l'auteur de nombreux essais dont Le cas Bernard Faÿ - Du Collège de France à l'indignité nationale (Gallimard, 2009).

     

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    " Qui sont les antimodernes ? Non pas les conservateurs, les académiques, les frileux, les pompiers, les réactionnaires, mais les modernes à contre-cœur, malgré eux, à leur corps défendant, ceux qui avancent en regardant dans le rétroviseur, comme Sartre disait de Baudelaire. Ce livre poursuit le filon de la résistance à la modernité qui traverse toute la modernité et qui en quelque manière la définit, en la distinguant d'un modernisme naïf, zélateur du progrès.
    Une première partie explore quelques grands thèmes caractéristiques du courant antimoderne aux XIXe et XXe siècles. Ces idées fixes sont au nombre de six : historique, la contre-révolution ; philosophique, les anti-Lumières ; morale, le pessimisme ; religieuse, le péché originel ; esthétique, le sublime ; et stylistique, la vitupération. Joseph de Maistre, Chateaubriand, Baudelaire, Flaubert d'un côté, de l'autre Proust, Caillois ou Cioran servent à dégager ces traits idéaux.
    Une seconde partie examine quelques grandes figures antimodernes aux XIXe et XXe siècles ou, plutôt, quelques configurations antimodernes majeures : Lacordaire, Léon Bloy, Péguy, Albert Thibaudet et Julien Benda, Julien Gracq et, enfin, Roland Barthes, «à l'arrière-garde de l'avant-garde», comme il aimait se situer.
    Entre les thèmes et les figures, des variations apparaissent, mais les antimodernes ont été le sel de la modernité, son revers ou son repli, sa réserve et sa ressource. Sans l'antimoderne, le moderne courait à sa perte, car les antimodernes ont donné la liberté aux modernes, ils ont été les modernes plus la liberté."

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  • Quand Richard Millet repasse par la station Châtelet-Les-Halles...

    "Je prends quotidiennement le RER, pour moi la station Châtelet-Les-Halles à six heures du soir c'est le cauchemar absolu, surtout quand je suis le seul blanc. Est-ce que j'ai le doit de dire ça ou pas ?" Richard Millet, Ce soir ou jamais, 7 février 2012

     

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et consacrée au complexe commercial et ferroviaire de Châtelet-les-Halles. Ecrivain et polémiste, Richard Millet a récemment publié Le corps politique de Gérard Depardieu (Pierre Guillaume de Roux, 2014) ainsi qu'un hommage au compositeur finlandais Sibelius, intitulé Sibelius - Les cygnes et le silence (Gallimard, 2014).

     

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    Je n’aime pas déchoir ; c’est pourquoi j’évite autant que je le peux le complexe commercial et ferroviaire de Châtelet-les-Halles, à la célébrité duquel j’ai pourtant contribué en révélant combien il m’arrive de m’y sentir ontologiquement seul, préférant donc au RER le métro et, malgré la distance, la marche dans le bois de Vincennes où les corneilles criaillent sur les ruines de notre civilisation, m’avait dit, la veille, une blonde jeune femme.

    La civilisation française est morte à Châtelet-les-Halles, penserais-je, le lendemain soir, vers six heures, au moment où, faute d’autre solution, je suis entré dans le grand remugle humain, toutes races et ethnies confondues en un corps fiévreux et en quête de légitimité sociale, tandis que j’examinais sincèrement si je n’étais pas la proie d’une de ces « crispations » que les dévots stigmatisent par l’épithète d’« identitaires », prônant ainsi un état idéal qu’on peut appeler post-identitaire, pour bien se démarquer des « crispés » encore porteurs des cellules-souches héritées d’Athènes et de Jérusalem.

    Ce qui m’a frappé, ce soir-là, c’est l’hébétude générale. Ce laboratoire post-racial, cet accélérateur de particules multiculturelles, cet utérus de l’inversion radicale de toutes les valeurs ne parvenait qu’à produire cet état si caractéristique de  la servitude contemporaine dans quoi l’humain s’oublie au point de se sourire à lui-même, au sein d’un grouillement babélien où chacun ignore autrui tout en le surveillant du coin de l’œil et en redoutant de se laisser assimiler par le corps mystique de la nation française, lequel est pourtant mort. J’étais descendu dans un des cercles de l’enfer mondialisé, avec ses damnés frénétiques ou absents, ses sourcilleux djihadistes, ses brebis trottinant d’un pas morne, ses victimes en quête d’un épisode sacrificiel, et nombre de narcissistes, hommes, femmes, enfants, humanoïdes moins soucieux de liberté que d’un surcroît de servitude, pensais-je en remontant vers l’air libre, non sans avoir cherché du regard les gardes rouges de l’antiracisme – incultes écrivains qui, à la suite de l’émission de télévision où j’avais, j’y reviens, évoqué ma détresse à me sentir quelquefois le seul blanc en ce lieu, entendent prouver que je me trompe et que, contre l’évidence, l’« écrasante majorité » non-européenne demeure une « minorité », nonobstant le fait que je m’y retrouve, moi, le minoritaire par excellence, mais sans le « droit » de le dire, un des acteurs officiels du régime m’ayant en outre assuré, lors de cette émission, avec une compassion d’homme de cour, que rien ne lui était plus agréable que de descendre au plus profond de ces entrailles.

                Ces collabos postmodernes n’étaient sans doute pas de service, ce soir-là, ou bien écoutaient-ils le chef de l’Etat discourir, à la Porte Dorée, sur les bienfaits de l’immigration. J’ai bientôt fait sonner le granit du pont Neuf où soufflait un vent froid qui m’a délivré des miasmes. J’ai salué la statue d’Henri IV devant laquelle une espèce de fou tempêtait contre le gouvernement, un exemplaire de Vingt mille lieues sous les mers dans une main, dans l’autre une boîte de raviolis. J’ai préféré regarder, brillant dans la lumière des phares, les jambes soyeuses d’une passante, en hommage à Baudelaire qui a tout dit, en matière de désir comme en politique. Le quai de Conti est plutôt sombre, la nuit, quand on débouche du pont et qu’on le prend sur la droite. La nuit semble même s’y approfondir, ai-je pensé, devant l’hôtel de la Monnaie où se tenait une exposition consacrée à l’ « usine à chocolat » de Paul McCarthy, mouleur de sex toys et gonfleur de ballons dont l’un a récemment connu la gloire d’un détournement néo-situationniste, place Vendôme : une débandade, un fiasco, eût dit Stendhal, un renvoi à l’air du temps, un pet silencieux. Il était d’ailleurs là, ce godemiché sodomique, au premier étage du vénérable hôtel, dans sa verte et discrète gloire, auprès d’un autre gonflage rouge en forme d’étron dressé sous les lambris et les lustres, tandis que Koons, autre industrieux gonfleur, ce qui montre bien la dimension propagandiste du Culturel, exposait non loin de là, au Centre Pompidou, ses chiens constitués de préservatifs noués ensemble, dont un de la « Pinault collection » (ce qui est mieux, nous sommes en France, n’est-ce pas, que la collection Pinault), Koons enculant néanmoins McCarthy quant à la notoriété et à l’argent, constatais-je, depuis le quai venteux, avant de reprendre ma marche et d’arriver devant la statue de Condorcet, entourée par deux étages de blancs bâtiments de type Algeco qu’un puissant projecteur éclairait en donnant à l’auteur du Mémoire sur le calcul des probabilités et des Réflexions sur l’esclavage des nègres l’air, à contre-jour, debout sur le piédestal, d’un Terminator qui eût débarqué non pas du futur mais d’un passé oblitérant tout futur, parce que celui-ci a déjà lieu dans la catastrophe civilisationnelle au cours de laquelle on renie toute forme d’héritage au profit d’un hédonisme ludique et absoluteur, répondais-je à Elie qui m’attendait devant l’Institut de France dont la coupole, pourrait-on lire dans un roman de Jean d’Ormesson, brillait sous une lune éclairant d’un jour blafard la place en hémicycle, déserte, balayée par le vent, en face de la passerelle des Arts aux rambardes surchargées de cadenas aussi clos et insignifiants que le temps où vivent les amoureux venus signaler là leur existence par cet « accrochage » koonsien, penserais-je, quelques heures plus tard, après avoir dîné au Voltaire, en-dessous de l’appartement où est mort l’auteur de l’Essai sur les mœurs, et où j’avais dîné, deux ans auparavant, exactement, en compagnie de Jacques Vergès qui désirait me connaître, après qu’une meute de chiens excités par une romancière à face de vieille fesse, m’eut accompagné aux lisières des forêts intérieures.   

                Un dîner raffiné, au cours duquel Vergès me disait, entre autres choses, que Robespierre n’aurait pas toléré qu’on manquât à la syntaxe, murmurait-il en levant son cigare dans une pénombre qui sentait la fin d’un temps, m’étais-je dit en pensant que c’était le seul point sur lequel je donnerais raison à Robespierre, ce maître de la mort française, comme je me le redirais en quittant le Voltaire, cet autre soir, pour déboucher sur le quai qui porte son nom et gagnant l’autre rive afin de longer le Louvre, sur le quai qui porte le nom de Mitterrand, autre fossoyeur de la France. La décadence de ce pays se lit aussi dans le nom des quais et des rues, et Paris est une ville morte, la capitale de l’insignifiance française et du renouvellement d’un peuple par son contraire, disais-je à Elie que j’ai laissé au pont Neuf pour me diriger vers le grand collecteur des Halles, où je suis descendu entre des clochards et de très jeunes filles qui défiaient le froid, jusqu’au quai quasi désert du RER où une équipe d’ouvriers vêtus de combinaisons blanches et de casques intégraux s’apprêtait à désosser le revêtement mural de la station, quelques lettres du nom Châtelet étant déjà tombées de sorte que le nom devenait une énigme archéologique, sous l’œil résigné de quelques Chinois, de Tamouls et d’Africains, ces frères humains qui, comme moi, attendaient l’ultime convoi de la nuit.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 18 décembre 2014)

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