Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique percutante d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 27 septembre 2013 et consacrée à la Commission européenne et à sa politique folle...
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Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique percutante d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 27 septembre 2013 et consacrée à la Commission européenne et à sa politique folle...
Au sommaire cette semaine :
- dans une tribune du Figaro, le général Henri Bentégeat condamne la prise en main des armées par les énarques et autres technocrates...
- sur Realpolitik, Hector, ancien haut responsable du renseignement français, explique en quoi l'affaire syrienne constitue un tournant stratégique...
Nous vous livrons ci-dessous l'excellente analyse de Jacques Sapir, cueillie sur son blog RussEurope et consacrée à la victoire diplomatique de la Russie dans l'affaire syrienne...
La victoire de la Russie
Le vote par le Conseil de sécurité des Nations Unies, dans la nuit de vendredi 27 au samedi 28 septembre de la résolution sur les armes chimiques en Syrie, co-présentée par la Russie et les Etats-Unis, a été un moment important dans la reconstruction d’un ordre international. Ce vote, obtenu à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité, présente plusieurs points qui appellent des commentaires :
- (i) Il fait obligation à toutes les parties en présence en Syrie de remettre les armes chimiques qu’elles détiennent aux Nations Unies à fin de destruction. Il enjoint à toutes les parties en présence de cesser la production ou le transfert de ces armes.
- (ii) Il réaffirme solennellement que la prolifération des armes de destruction massive est une menace pour la paix et la sécurité.
- (iii) Il réaffirme la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie.
- (iv) Il précise qu’en cas de violation par l’une des parties de l’accord, le « chapitre VII » de la charte s’appliquera, soit qu’il y aura une nouvelle réunion du Conseil de sécurité et qu’il faudra un nouveau vote avant l’engagement de la force armée.
Ce vote est incontestablement une victoire pour la Russie, comme le soulignent tous les observateurs. Toutes les parties impliquées dans la crise Syrienne, à commencer par la France et les Etats-Unis, ont dû accepter de se plier à la légalité des Nations Unies. Il ne peut, dans ces conditions, y avoir de frappes «décidées unilatéralement. Cette victoire de la Russie est aussi, et surtout, une victoire du Droit International. Mais, c’est aussi une victoire pour la Russie car la résolution reconnaît le gouvernement légal de la Syrie comme son interlocuteur et le désigne comme tel dans la tenue d’une conférence de paix qui doit se tenir à Genève. Dès lors, il ne saurait y avoir de préalable, et en particulier le départ de Bachar el-Assad. De fait, les Etats-Unis et la France ont été isolés, non seulement face à la Russie mais aussi face aux « BRICS » et à une grande majorité de pays, et ont dû accepter la logique de la position russe.
Cette victoire de la Russie est historique. Elle signe tant la cohérence de sa politique étrangère, mise en œuvre par son Président Vladimir Poutine et par son Ministre des affaires étrangères M. Serguey Lavrov et qui a fait de la défense de la légalité internationale sa pierre angulaire, que le changement de rapport de force international. Mais, cette victoire confère de nouvelles responsabilités à la Russie. Désormais on attendra d’elle non pas tant une position réactive qu’une position pro-active sur les différentes crises internationales.
Cette victoire de la Russie doit aussi être mise en parallèle avec l’effacement de l’Europe et l’échec de la France. Cet échec est humiliant. La France s’est retrouvée isolée, et n’a pas été partie aux négociations de Genève entre la Russie et les Etats-Unis, négociations qui ont rendu possible le vote de cette résolution. Cet échec est celui, en profondeur, de la politique étrangère suivie par notre pays. Échec qui est le prix de l’incohérence : comment concilier l’action au Mali au début de cette année (dont on oublie trop vite qu’elle a été rendue possible par la mise à la disposition d’avions-cargos russes pour assurer la logistique) avec la position sur la Syrie. Échec qui est le prix d’une absence de doctrine, ou plus précisément de la montée du moralisme à la place d’une pensée politique réelle. Échec, enfin, dans la capacité à unir l’Union Européenne sur nos positions. Jamais l’Union Européenne n’est apparue autant divisée et sans position dans l’arène internationale. La France à cru beaucoup sacrifier à la construction européenne dans l’espoir qu’elle en tirerait avantage sur le plan international et que sa position en ressortirait renforcée. Elle doit aujourd’hui déchanter. Les sacrifices de souveraineté n’ont pas abouti à la constitution d’une position unifiée de l’Union Européenne. Ils ont par contre redonné une légitimité à l’Allemagne comme grande puissance.
De cet échec, il faudra impérativement en tirer les leçons et faire le bilan de vingt années de « construction européenne ». Mais il faut aussi que M. Laurent Fabius tire personnellement le bilan du vote de cette nuit au Conseil de Sécurité, au vu de son activité et de son activisme des mois derniers, et qu’il assume sa responsabilité dans cet échec en démissionnant.
Jacques Sapir (RussEurope, 28 septembre 2013)
Les éditions Jean-Cyrille Godefroy viennent de publier Paris, c'est foutu !, un essai d'Alain Paucard. Anar de droite et ronchon, Alain Paucard est un polémiste, amateur de vieille pierre et de chanson française, à qui l'on doit, entre autres, Les criminels du béton (Les Belles Lettres, 1991), La crétinisation par la culture (L'Age d'Homme, 2000), Tartuffe au Bordel (Le dilettante, 2013) ou La France de Michel Audiard (Xénia, 2013).
" Paris, c’est foutu ! Comment pouvez-vous affirmer qu’une des villes les plus visitées, avec son patrimoine, ses salles de spectacle, sa gastronomie, bref, tout ce que « le monde nous envie » est foutue ? Oui, une ville sans son peuple historique, expulsé vers la banlieue dès les années soixante, où les profanations architecturales (les tours, le centre Pompidou, les travaux de Mitterrand) ont cassé les perspectives, une ville que sa municipalité refuse d’agrandir, une telle ville, asphyxiée, est foutue parce qu’elle peut bien offrir les animations les plus saugrenues (Paris-Plage), elle a perdu son âme, son parler et son accent, et le tourisme de masse n’y changera rien.
Alain Paucard dresse un dernier inventaire, drôle et caustique, le sien, fait de coups de gueule, de rappels historiques mais aussi de promenades personnelles et de souvenirs touchants. "
Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de Romaric Sangars, cueilli sur Causeur et consacré à l'attaque par des djihadistes d'un centre commercial de Nairobi...
Romaric Sangars anime avec Olivier Maulin le Cercle Cosaque.
Prise d’otages de Nairobi : la Charia contre le Marché
Si le XXème siècle a été traversé par une grande « guerre civile européenne » (selon l’expression d’Ersnt Nolte), en deux phases, mutant ensuite en une guerre mondiale Est-Ouest verrouillée par le feu nucléaire, le XXIème siècle est entré dans une phase de guerre civile mondialisée, et les récents événements au Kenya en sont un symptôme extraordinairement révélateur. Dans un supermarché – métaphore assez littérale de ce que la planète est en passe de devenir -, des civils européens ont été abattus par des jihadistes européens au nom d’une idéologie politico-religieuse d’origine arabo-musulmane, au sein d’un pays d’Afrique noire qui représentait un lieu de tourisme pour certaines victimes, de terrorisme pour les bourreaux, l’assaut ayant été relayé en temps réel sur Twitter, afin que son écho médiatique soit mondial. Comment résumer plus éloquemment la nature du conflit où nous sommes sommés jetés ?
Ce massacre doit être au moins l’occasion du procès d’un certain nombre de lieux communs débiles qui pourrissent depuis trop longtemps dans la pensée dominante. Cette pensée est manichéenne, simpliste, benoîtement optimiste, bref : criminelle. Elle supposait, avec une naïveté touchante, que la relativisation ou la disparition des frontières nationales, signifierait mécaniquement la fin des guerres sous l’égide bienveillante de l’ONU. Résultat : la guerre ne se déroule presque plus entre nations – peut-on appeler « guerre » au sens classique les opérations de gendarmerie menées par les Occidentaux ? -, non, la guerre est civile et elle est mondiale. On chantait les bienfaits de la circulation accélérée des individus sur toute la planète et des nombreux échanges rendus possibles grâce au réseau Internet. Oui, mais cela signifie également la potentielle omniprésence fantôme de l’ennemi, et la diffusion exponentielle des haines. On se pâmait devant la symbolique du métissage, en tant que dissolution des différences par la grâce de l’amour. Le couple mixte qu’a formé la « Veuve blanche » avec son djihadiste de mari, l’a mené à assassiner ses compatriotes, sans distinction de races, au nom de l’universalisme islamique. United colors of total war.
Oui, décidément, il y a quelque chose de pourri dans le village global. Nous qui ne sommes pas bêtement « progressistes » nous nous doutions bien qu’un phénomène – comme celui de la mondialisation -, n’est jamais innocent, et porte toujours son revers, et que là où un certain Bien semble s’affirmer, le mal mute. Aussi ne sommes-nous pas tellement étonnés. Mais permettez tout de même que nous expliquions aux mondialistes béats que si cette guerre présente gagne en intensité, alors sans doute nous n’aurons plus d’armée aux frontières, pas la moindre ligne Maginot, non, mais un flic ou une caméra dans chaque rue et un ennemi dans chaque immeuble. S’il n’y a plus de front, le front est partout. Si nous sommes tous « citoyens du monde », cela implique que désormais, toute guerre sera civile. C’est-à-dire, selon Pascal : le pire des maux.
Moi qui ne suis pas un « citoyen du monde » au sens où ils emploient cette expression, mais un Français héritier de 2000 ans d’Histoire, c’est avec un dédain parfaitement aristocratique que j’observe les bannières des camps en présence, m’interrogeant seulement : « Reste-t-il une voie entre la Charia et le Marché ? » Les deux idéologies sont des hérésies en miroir. La seconde adore un argent devenu bien trop abstrait, la première un esprit franchement lourd, si temporel, tellement littéral. J’ai la nostalgie d’une âme dans un corps. Une culture singulière au sein d’une géographie définie. J’ai la nostalgie de la forme nationale, parce qu’elle est à taille humaine, parce qu’elle est une grande personne avec son tempérament propre, son passé, ses drames, parce qu’on peut la voir, la cerner, parce qu’elle est plus facilement bridée dans ses volontés hégémoniques. Bien entendu, défendre aujourd’hui la forme nationale ne pourrait se faire qu’à condition de s’adapter au paradigme actuel, de viser une sorte d’Internationale des peuples souverains et des cultures, tel que Dominique de Roux voulut le faire avec son « gaullisme révolutionnaire » auquel les gaullistes de son temps n’ont pas compris grand-chose. La France pourrait justement, dans cette optique, jouer un rôle de premier ordre, en tant que modèle, par excellence, de la « vieille nation historique ». Oui, mais pour cela, il faudrait déjà qu’elle se souvienne qu’elle existe.
Romaric Sangars (Causeur, 27 septembre 2013)
" Perceval : Mon roi, je n'ai pas pu. Excalibur ne peut être perdue. D'autres...
Arthur : Fais ce que je t'ai ordonné. Un jour, un roi viendra et l'épée surgira à nouveau. "
Excalibur (1981), écrit par Rospo Pallenberg et John Boorman
Les éditions Ellipses rééditent dans leur collection Arthur, l'essai d'Alban Gauthier initialement publié en 2007 et consacré à la figure historique et mythique du Roi Arthur. Normalien, agrégé et docteur en histoire, Alban Gauthier est maître de conférences en histoire médiévale à l'université du Littoral Côte d'Opale et s'est spécialisé dans l'histoire du Moyen Âge anglais.
" Le roi Arthur et ses chevaliers de la Table Ronde : nous connaissons tous l’univers arthurien à travers les oeuvres de Chrétien de Troyes, de Walt Disney, de John Boorman, des Monty Python, ou encore de la série Kaamelott. Depuis plus d’un millénaire, il est objet d’art et d’écriture.
D’où vient donc cet univers ? D’où vient Arthur lui-même ? Personnage historique d’une époque mal documentée ? Figure folklorique tirée du vieux fonds celtique ? Création littéraire de quelque auteur de génie ? Toutes ces hypothèses sont en partie exactes, et l’ouvrage tente de les démêler. Mais ce livre se veut aussi une biographie : son objet est d’écrire et de raconter la vie d’Arthur.
Tantôt enfant débrouillard et prédestiné, tantôt guerrier solaire, tantôt roi faible et rejeté, tantôt homme fragile et sensible, tantôt vieillard héroïque aff rontant la trahison, tantôt espoir de tout un peuple croyant à son retour glorieux, Arthur a connu bien des visages, souvent contradictoires. Biographie littéraire autant qu’historique, ce livre explore ainsi toute la vie de celui que l’on a parfois appelé « le roi d’hier et de demain ». "