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Métapo infos - Page 1166

  • Le Minotaure planétaire...

    Les éditions du Cercle viennent de publier un essai de Yanis Varoufakis intitulé Le Minotaure planétaire - L'ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial. Professeur d'économie politique, Yanis Varoufakis est devenu ministre des finances de Grèce à l'occasion de la victoire de la coalition Syriza aux élections législatives.

     

     

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    " Le Krach de 2008 était-il programmé ?

    Tout commence en 1929, avec la Grande Dépression et son cortège d’immenses souffrances. L’absence de régulation bancaire aux États-Unis et la cupidité sans bornes des acteurs de Wall Street plongèrent le monde dans un chaos tel qu’il fallut une guerre mondiale – plus de 50 millions de morts et un champ de ruines sur l’Europe et le Japon – pour remettre un peu d’ordre dans les esprits.

    Se saisissant de l’occasion qui leur fut offerte au sortir de la guerre, les États-Unis s’arrogèrent alors le rôle de maître d’œuvre de la reconstruction du monde occidental. Les ennemis d’hier, l’Allemagne et le Japon, sont désormais leurs protégés et deviennent de fait les deux piliers de leur nouvel ordre mondial, ouvrant ainsi la voie aux « Trente Glorieuses ».

    Cet ordre mondial cédera cependant sous le poids écrasant des déficits américains et poussera Washington, en 1971, à suspendre la convertibilité du dollar en or afin d’assurer son hégémonie sur des bases radicalement différentes. C’est à ce nouvel arrangement que Yanis Varoufakis donne le nom de Minotaure planétaire : un ogre à la fois tuteur et cannibale de l’économie mondiale.

    Portant en lui les gènes de sa propre destruction, le Minotaure planétaire tombera sous les coups de la nouvelle dérégulation bancaire aux États-Unis et de la cupidité redoublée de la finance internationale, provoquant le Krach de 2008.

    Quel avenir pour le monde après le Minotaure planétaire ? Et qu’espérer de l’Europe quand l’insuffisance de ses dirigeants et les égoïsmes nationaux mènent droit à la désunion ?

    C’est la question, vitale, à laquelle Yanis Varoufakis tente de répondre dans cet essai à la fois brillant, iconoclaste et palpitant. "

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  • Clint Eastwood dans le jardin du bien et du mal...

    A l'occasion de la sortie du film controversé de Clint Eastwood, American sniper, nous reproduisons ci-dessous une excellente critique de l’œuvre de l'acteur-cinéaste qu'a publiée Alexandre Devecchio dans le Figaro Vox...

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    Clint Eastwood, ni facho, ni héros

    Clint Eastwood serait-il rattrapé par ses vieux démons? Son dernier film, American Sniper, qui sort en France ce mercredi, a rencontré un immense succès public aux États-Unis, mais également engendré une intense polémique. Tout est parti d'un tweet du cinéaste Michael Moore: «Mon oncle a été tué par un sniper pendant la Seconde Guerre mondiale. On nous a appris que les snipers étaient des lâches.». American Sniper est l'adaptation de l'autobiographie de Chris Kyle, tireur d'élite ayant servi pendant la guerre en Irak. Connu pour être le plus prolifique de l'histoire, celui-ci aurait tué officiellement 160 personnes, femmes et enfants compris. Outre-Atlantique, certains critiques reprochent à Eastwood de glorifier un assassin et voient dans ce film une apologie de la violence. La polémique pourrait rebondir en France: le sénateur Yves Pozzo di Borgo a écrit à François Hollande pour demander au ministère de la Culture de reporter sa diffusion ou de l'interdire au moins de 16 ans, en vain. L'élu redoute que «compte tenu des évènements survenus au mois de janvier, le film contribue à la stigmatisation de la communauté musulmane de France».

    Deux Eastwood en un

    Clint Eastwood est un habitué des controverses. Bien avant American Sniper, L'inspecteur Harry, lui avait valu les foudres des libéraux américains. A propos du polar de Don Siegel, Pauline Kael, considérée comme la plus grande critique américaine de l'époque, écrivait dans le New Yorker en janvier 1972, «L'inspecteur Harry n'est évidemment qu'un film de genre, mais ce genre du film d'action a toujours recelé un potentiel fasciste, qui a fini par faire surface». «Facho» l'adjectif a longtemps collé à la peau de l'acteur, devenu entre-temps réalisateur. La revue Positif ira même jusqu'à qualifier de «Mein Kampf de l'Ouest» le western L'Homme des hautes plaine (1973). Une image désastreuse qui finit par se retourner à la fin des années 80 et au début des années 90 après une série de réalisations en apparence plus consensuelles: Bird (1987), Impitoyable (1992), Un monde parfait (1993), Sur la route de Madison(1995)… La plupart des critiques saluent la rédemption de l'acteur-réalisateur qui passe du statut de réac infréquentable à celui d'humaniste pour tous.

    Il y aurait donc deux Eastwood. Le premier, celui des westerns et des films d'action, serait le champion de l'ordre moral, le chantre de la violence gratuite et le héros des ploucs du Sud profond tandis que le second incarnerait une Amérique libérale plus tolérante et ouverte sur le monde. «F-o-u-t-a-i-se!» aurait sans doute répliqué l'inspecteur Harry. Car cette vision binaire de la carrière d'Eastwood passe à côté de ce qui fait la singularité de son cinéma: sa profonde ambivalence et son refus absolu de tout manichéisme. Minuit dans le jardin du bien et du mal (1997), titre de son vingt-troisième long-métrage, pourrait résumer l'ensemble de son œuvre. S'il y a bien deux Eastwood, ces derniers cohabitent dans chacun de ses films et de ses personnages. L'acteur-réalisateur célèbre en effet le rêve américain, mais en montre également la face sombre. Profondément humains, ses héros sont habités par le pire et le meilleur: solitaires et individualistes, ils se cherchent néanmoins une famille de substitution ; farouchement campés sur leurs valeurs et leur modes de vie, ils n'en sont pas moins capables de tendre la main vers l'Autre. Ce goût d'Eastwood pour le clair-obscur se retrouve jusque dans ses choix esthétiques de réalisation, en particulier dans sa photographie qui joue constamment avec l'ombre et la lumière. Cette ambiguïté a été la marque de fabrique de ses westerns aussi bien en tant qu'acteur que réalisateur.

    Cow-boy ou criminel?

    Clint Eastwood aura d'abord marqué le genre de son empreinte à travers sa célèbre interprétation de l'homme sans nom dans la trilogie des dollars de l'Italien Sergio Leone. L'acteur est comparé à John Wayne qui l'adoube immédiatement comme son successeur. Tous deux ont pour point commun leur virilité sauvage. Mais, tandis que la plupart des cowboys incarnés par «the Duke» sont des héros qui exaltent les valeurs de la conquête de l'Ouest, Eastwood interprète des antihéros essentiellement motivés par l'appât du gain et capables de tirer dans le dos de leurs adversaires. Son style de jeu, volontairement impassible, est marqué par une certaine distance ironique. De même, l'Ouest dépeint par Leone est profondément désenchanté. On s'y entre-tue, non pour sauver la veuve et l'orphelin, mais pour une poignée de dollars. La dimension critique des westerns spaghettis passera pourtant longtemps inaperçue. Pendant des années, le genre sera réduit à un simple exercice de style inutilement violent. La brutalité des personnages d'Eastwood et du cinéma de Leone est pourtant loin d'être gratuite. Dans Le bon, la brute et le truand (1966), dernier opus de la trilogie des dollars, la guerre de Sécession est montrée dans toute sa cruauté: une longue scène dans un camp de prisonniers, au cours de laquelle une fanfare joue fort pour couvrir les cris des hommes torturés, évoque l'horreur des camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. Le film suggère que l'Amérique s'est bâtie dans le sang.

    Plus tard, Eastwood poursuivra cette démystification du western à travers ses propres films. On peut notamment citer Josey Wales hors-la-loi (1976), qui raconte la vengeance d'un paisible fermier après le massacre de sa femme et ses enfants par les tuniques bleus à la fin de la guerre civile. Une fois n'est pas coutume, les unionistes ne sont pas présentés comme les «gentils» de l'histoire. Eastwood brouille la frontière entre le bien et la mal et renvoie dos à dos sudistes et nordistes. Dans la spirale infernale de la guerre, les deux camps sont capables des pires exactions. Dans Impitoyable (1991), son dernier western, qui marque également le crépuscule du genre tout entier, Eastwood ira encore plus loin dans sa vision nihiliste de l'Ouest. Requiem d'une profonde noirceur, le long-métrage nous plonge dans une Amérique sans foi, ni loi. Comme dans Josey Wales hors-la-loi, les «bons» et les «méchants» ne sont pas forcément là où on l'attend puisque la figure du mal est ici incarnée par le shérif, sadique et psychopathe. Mais, le «héros» du film, Will Munny, interprété par Eastwood lui-même, est presque tout aussi criminel. Ancien chasseur de primes reconverti dans l'élevage, il accepte de reprendre du service pour venger une prostituée défigurée au couteau par un cow-boy ivre. Munny pensait que sa femme décédée l'avait transformé. Mais dans sa traque il va reprendre goût à la violence. Un personnage finalement pas si éloigné de Chris Kyle, le soldat d'American Sniper, sorte de cow-boy contemporain, accro à la guerre.

    Un homme en colère

    Outre le western, Clint d'Eastwood s'est illustré dans le genre du polar, souvent à travers des rôles de flic. Son personnage le plus emblématique et le plus controversé n'est autre que l'inspecteur Harry qui apparaîtra dans pas moins de cinq long-métrages. Est-il réellement le «fasciste moyenâgeux» décrit par la critique Pauline Kael? En réalité, comme tous les meilleurs personnages Eastwoodien, Harry Callahan brille par sa complexité derrière son apparence de brute. L'historien du cinéma Richard Schickel voit dans L'inspecteur Harry «le remarquable portrait d'un certain homme américain, furibard, perplexe, sur le point de craquer et de perdre tout son sens des convenances, et qui cependant, s'accroche désespérément à ses valeurs à mesure que la modernité ne cesse de les entamer». Pour Eastwood, «Le film ne parle pas d'un homme qui incarne la violence, mais d'un homme qui ne supporte pas que la société tolère la violence.» Pour l'américain ordinaire, Harry symbolise peut-être tout simplement le bon sens populaire.

    Près de quarante ans après le premier inspecteur Harry, Eastwood semble avoir voulu revisiter ce personnage, un peu comme il avait revisité la figure du cow-boy dans Impitoyable. Dans Gran Torino (2009), son avant-dernière apparition en tant qu'acteur, il incarne Walt Kowalski, vétéran de la guerre de Corée et retraité de l'industrie automobile. Celui-ci habite dans la banlieue de Détroit, ville la plus ségrégée des États-Unis où sous l'effet de la désindustrialisation les quartiers ouvriers sont remplacés par des ghettos d'immigrés. Le vieil homme irascible, arme au poing, défend son carré de pelouse, sur lequel flotte le drapeau américain, face à ses voisins, des immigrants Hmongs venus d'Asie du Sud-Est. Dans la bouche de ce personnage politiquement incorrect, les insultes xénophobes pleuvent: «faces de citrons», «niakoués», «rebuts de rizière». Mais peu à peu Walt va s'apercevoir qu'il a plus en commun avec «ces bridés» qu'avec ses propres enfants, trop gâtés à ses yeux, dont un vrai sens de l'honneur et un certain respect des traditions. Lorsque ces derniers sont victimes de la brutalité d'un gang local, on s'attend à ce que Walt dégaine son flingue et fasse le ménage, comme Harry jadis. Mais contre toute attente dans une dernière scène christique, l'ancien soldat décide de se sacrifier pour les Hmongs. Certains critiques y ont vu la rédemption de l'inspecteur Harry. Et s'il fallait plutôt y voir encore et toujours le goût d'Eastwood pour les paradoxes? Derrière les faux moralistes, il y a parfois de parfaits hypocrites et derrière les faux réacs, il y a aussi de vrais humanistes. La colère de Walt, bien qu'elle semble parfois teintée de racisme, n'est-elle pas simplement l'expression d'une angoisse légitime face au communautarisme qui s'installe dans les quartiers en déshérence de l'Amérique profonde?

    Minuit dans le jardin du bien et du mal

    Comme la plupart des films d'Eastwood, Gran Torino est aussi une méditation sur la violence. Durant la guerre de Corée, Walt a tué un enfant, acte qu'il ne se pardonne pas et qu'il cherche à expier. Chris Kyle, le soldat d'American Sniper est lui aussi hanté par la mort d'un jeune garçon. Dans la première scène du film, littéralement insoutenable, Chris Kyle abat un jeune irakien et sa mère. Eastwood s'abstient pourtant de juger son personnage. Avait-il vraiment le choix? L'enfant était armé d'une bombe et s'apprêtait à tuer des dizaines de soldats. N'en déplaise à Michael Moore, Chris Kyle n'est pas présenté comme un monstre, mais comme un authentique patriote confronté à des situations impossibles. «J'aime que mes personnages soient ambigus, que les bons ne soient pas seulement bons et que les méchants ne soient pas que des méchants. Chacun a ses failles et ses raisons, et une justification à ce qu'il fait.». affirme Eastwood. Il ne s'agit en aucun cas de relativisme moral, plutôt d'une certaine hauteur de vue qui lui permet d'explorer encore et toujours la complexité de la condition humaine. Cela lui vaut régulièrement d'être attaqué par la gauche, mais aussi par la droite. Million Dollar Baby, peut-être son plus beau film à ce jour, se clôt par l'euthanasie du personnage principal, une boxeuse devenue tétraplégique, à laquelle se résout avec désespoir son père de substitution incarné par Eastwood. Un épilogue déchirant et dépourvu de toute intention militante, pourtant dénoncé par certains conservateurs américains. Comme l'écrit le critique Richard Schickel: chez Eastwood, «le destin tragique auquel on ne peut échapper transcende l'idéologie». Il n'y a ni facho, ni héros.

    Alexandre Devecchio (Figarovox, 17 février 2015)

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  • Du sang bleu dans les tranchées...

    Les éditions Vendémiaire publient cette semaine une étude historique de Bertrand Goujon intitulée Du sang bleu dans les tranchées. Ancien élève de l'Ecole Normale supérieure, Bertrand Goujon est spécialiste de l'histoire du XIXème siècle et des élites européennes.

     

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    " Accueillant avec optimisme la mobilisation d’août 1914, des nobles de tout âge s’engagent sous les drapeaux, en particulier dans la cavalerie, l’infanterie et l’aviation. Dès les premiers mois du conflit, un immense décalage se fait jour entre leurs idéaux guerriers, hérités d’une prestigieuse tradition militaire, et la réalité brutale de combats où les avancées technologiques, l’attente et l’inaction cristallisent la hantise d’une mort sans gloire.
    Issues d’un monde où l’exploit individuel, le sacrifice et le dépassement de soi sont particulièrement valorisés, les noblesses françaises connaissent une désillusion amère et restent le plus souvent en marge de la camaraderie des tranchées.
    Au fil des années, toutefois, ces combattants de tous grades découvrent, entre incompréhension, condescendance et bienveillance, des compatriotes qu’ils connaissent mal. Cette expérience d’altérité, qui ébranle les hiérarchies d’avant-guerre, est d’autant plus déstabilisante qu’entre 1914 et 1916, ce sont près d’un quart des 5 870 aristocrates mobilisés qui perdent la vie : une hécatombe, frappant une catégorie sociale déjà fragilisée.

    À travers les correspondances, récits et souvenirs de ces combattants, qui ont laissé d’innombrables archives et témoignages restés dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui, ce livre est une contribution inédite à l’histoire sociale et culturelle de la Première Guerre mondiale. "

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  • Matières littéraires...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et consacrée à l'enseignement des matières littéraires au collège, aujourd'hui...

     

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    Matières littéraires

    Une femme, que je ne compte pas au rang de mes amies – celles-ci  devenues rares, depuis septembre 2012, peut-être moins audacieuses que les hommes dont la réputation de lâcheté n’est pourtant pas à faire, selon les femmes, lesquelles sont autrement atteintes par la presse féminine et culturelle, et par ailleurs nombreuses à avoir signé la pétition me réputant infâme –, cette femme, donc, s’en remet à moi pour que je fasse savoir, avec d’autres mots que les siens, son désarroi devant ce qu’est devenu l’enseignement des matières dites littéraires, non pas dans un établissement situé dans une zone prétendue défavorisée, mais dans un paisible collège catholique sous contrat avec l’Etat, c’est-à-dire soumis à la propagande républicaine.

                Sa fille est en classe de troisième et elle a subi, en matière de lecture suivie, un roman de Philippe Claudel dont, me dit sa mère, exigeante lectrice, on n’imaginait pas que l’école pût rien proposer de tel à de jeunes esprits. « C’est de la littérature moyen de gamme, ou plus exactement, de la littérature pour lecteurs de Télérama, c’est-à-dire des gens qui s’imaginent savoir ce qu’est la littérature et qui se contentent d’un ersatz. » murmure-t-elle, en ajoutant qu’au 2ème trimestre, le livre à lire est Effroyables jardins, d’un certain Michel Quint, qui relève, lui, de la sous-littérature. Effroyable pour effroyable, la mère redoute, pour le 3ème trimestre, de voir entre les mains de sa fille, un roman d’Olivier Adam, de Tahar Ben Jelloun, ou d’Amélie Nothomb, soit, dit-elle, ce chiendent romanesque dont on prétend que, parce que de gauche, issu de la diversité ou écrit féminin, il témoigne de la « vitalité » de la littérature française, laquelle, chacun le sait intimement, est morte avec des romanciers de cet acabit. Sa fille avait déjà eu droit, l’an dernier, pour le centenaire-spectacle de la Grande Guerre,  à La Chambre des officiers, d’un nommé Dugain, me dit-elle encore, en précisant que ce livre-là n’est pas écrit. Je ne me prononce par sur cette littérature à l’usage des aveugles culturels et des ilotes post-chrétiens ; je me contente de déplorer qu’on ne fasse pas lire à ces collégiens des romans de Colette, de Camus, de Green, voire de Modiano, notamment Dora Bruder, sans doute son meilleur livre.

                Il y a longtemps que les professeurs de français, devenus profs puis enseignants, non contents de savoir à peine la langue qu’ils enseignent, ignorent la littérature, en cela semblables à leurs élèves, les livres proposés cette année révélant le degré d’inculture où sont tombés les petits soldats de la propagande culturelle, tout comme leurs collègues d’histoire-géographie et d’anglais, lesquels conseillent à leurs élèves de s’abonner, par exemple, à un magazine des éditions Bayard : I love English, particulièrement obscène, comme tout ce qui provient de la secte des catholiques de gauche. J’y cherche en vain quelque chose qui relève de ce que l’on appelait naguère la culture : la littérature en est absente. En revanche, il est largement question de Disneyland, de l’ice cream, du Super Bowl, de l’effrayante Serena Williams, des smileys, des Oscars, d’acteurs, de chanteurs pop, de DJ, de films et de séries TV, tous insignifiants, la seule occurrence « culturelle »  étant un « dossier » consacré à Ellis Island et à l’immigration aux Etats-Unis, bref à la propagande immigrationniste, clé de voûte « éthique » de la pédagogie consumériste pratiquée par les éditions Bayard, comme par le reste de la presse culturelle.

                Cette pornographie consiste à ruiner, chez l’élève, non seulement toute possibilité de se cultiver (verbe à présent désuet) mais aussi l’idée de grandeur, d’élite, de hauteur, de rigueur, d’héritage, à commencer par celui, décidément haïssable, de Jérusalem, d’Athènes et de Rome. On peut même dire que, dans ces conditions, l’enseignement du français et de l’anglais (et l’on imagine ce que doivent être les cours d’histoire, soumis à la pornographie mondialiste de l’idéal bruxellois) est un crime contre l’esprit - je ne dirai pas contre l’humanité, pour ne pas parler la langue de bois onusienne, par ailleurs peu persuadé, moi, que l’humanité ne soit pas, en son essence, criminelle.

        Que faire, alors ? me demandait cette mère. Le Système est extraordinairement puissant, lui répondais-je, et la crise de l’enseignement devenue une manière de gouverner, avec ses appels réguliers, illusoires et mensongers, à la refondation de l’école, des apprentissages « fondamentaux », de l’« autorité », de la « morale civique »… On ne peut l’attaquer de front sans être récupéré. Refusons l’inversion des valeurs. Continuons d’œuvrer en silence, de déconstruire l’œuvre de 1789 et celle de Mai 68.  Rendons sans cesse sensible cette culture devenue parallèle mais qui est une des incarnations de la vérité.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 12 février 2015)

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  • L'homme qui riait avec les dieux...

    « Lucien Jerphagnon, un passeur qui redonne de la saveur aux questions éternelles.» Paul-François Paoli

    « Jerphagnon pratiquait l'ironie socratique, le sarcasme et la joie. Il fut un grand professeur, de ceux qui préfèrent clarifier que conceptualiser. Lisez ses livres: ils sont indispensables pour quiconque entend résister à l'air du temps. » François Busnel

    Le Livre de poche réédite dans sa collection Biblio, un essai de Lucien Jerphagnon intitulé L'homme qui riait avec les dieux. Philosophe et historien, spécialiste de la Rome antique, Lucien Jerphagnon, décédé en 2011, est notamment l'auteur de Julien dit l'Apostat (Seuil,1986).

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    " Sur un ton intime, allègre et érudit, Lucien Jerphagnon présente avec humour les grands thèmes de la pensée antique et dénonce des contre-vérités qui se sont installées. Il aborde aussi des sujets plus personnels : ses amis, ses affections et ses conversations avec les dieux. Des présocratiques à Vladimir Jankélévitch, ces pages posthumes portent un même message, qui nous rappelle qu’il faut conjuguer le présent avec la plus divine des obligations : « rire ». "

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  • Massacres terroristes : genèse et horizon probable...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de Xavier Raufer, cueillie dans Le nouvel Économiste et consacrée au terreau qui favorise l'éclosion du gangsterrorisme à la façon des Merah, Kouachi et autres Coulibaly...

     

     

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    Massacres terroristes : genèse et horizon probable

    D'emblée, ces évidences : la génération spontanée n'existe pas. Ni en criminologie, ni en en biologie. De ce fait, les Kouachi, Coulibaly & co ne tombent pas du ciel et forcément, les tragédies type Charlie hebdo et Hyper-casher ont une genèse. Et faute de remonter aux origines, aux racines d'un événement tragique, un risque majeur existe qu'il réitère, puisqu'incompris.

    L'autopsie de cette tragédie est d'autant plus cruciale qu'une opportune et émotive "unité nationale" fait qu'il n'y aura pas de commission d'enquête parlementaire sur le sujet précis des attaques du début janvier 2015, ayant pourtant coûté la vie à 17 personnes.

    Cette autopsie, c'est donc un criminologue qui l'entreprend - à juste titre car, on le verra, l'enchainement qui débute en 2012 à Toulouse et Montauban avec Mohamed Merah, et s'achève (pour l'instant) dans la région parisienne avec les Kouachi et Coulibaly, est clairement criminel.

    Car voici la commune caractéristique de Merah, Nemmouche, du"Bilal" de Joué-les-Tours, des Kouachi et de Coulibaly, plus essentielle encore que leur dérive salafiste-terroriste : tous sont des bandits endurcis. Non de "petits délinquants" comme le dit gentiment la presse, mais des criminels au sens judiciaire (malfaiteurs dont les infractions relèvent de la Cour d'assises) et d'abord l'initial et prototype des autres, Mohamed Merah, braqueur en série, 18 condamnations au casier judiciaire à sa mort. Idem pour Coulibaly au "lourd passé de braqueur", dit Libération. Les autres ne valent pas mieux.

    Or au delà même du profil des terroristes, ces tragédies n'adviennent pas par hasard. Il y a toujours un climat, une ambiance. Dans la France de 2015, ce climat est celui d'une dégradation de la sécurité publique. Aujourd'hui, les criminels et parmi eux, les bombes humaines ré-islamisées à la Kouachi-Coulibaly n'ont plus peur de la police - bien moins encore, de la justice. Ils se sentent à l'aise pour agir. Ils flairent l'enivrant fumet de l'impunité.

    Commençons donc par regarder la France criminelle d'aujourd'hui, d'où proviennent tous les vrais terroristes ayant vraiment tué de 2012 à 2015.

    • Dans la France de 2015, les armes de guerre abondent

    Un exemple, parmi d'autres. Fin 2014 à Créteil, un automobiliste échappe à un contrôle routier, blessant au passage deux policiers avec son véhicule. Au logis de ce petit dealer local, on trouve un pistolet-mitrailleur Uzi, deux pistolets automatiques 9mm, un Colt 357 magnum et des munitions en abondance. On comprend avec quelle aisance les gangsters-jihadis Kouachi-Coulibaly vont acquérir de mortelles armes de guerre auprès du premier "collègue" venu.

    • "Vivre ensemble", mais criminalité étrangère

    Nous abreuvant du "vivre ensemble", l'effusion médiatique élude - et ceci est un élément objectif de l'autopsie en cours - que tous les vrais terroristes ayant vraiment tué de 2012 à 2015, sont indéniablement issus de l'immigration, et que, de 2008 à 2013 :

    - 33% d'étrangers en plus, ont été mis en cause pour toutes les infractions non routières commises sur la sol français,

    - + 60% pour les atteintes aux biens (vols, etc.), par des étrangers, sur les mêmes années.

    Si bien entendu, on ajoutait à ces données les citoyens français récemment issus de l'immigration, la proportion des infractions commises en France par des étrangers d'origine, licites ou clandestins, serait écrasante, pour la criminalité "des rues", agressions, vols à main armée, cambriolages, vols divers, etc.

    • Une criminalité "stable" ? C'est faux

    Le ministère de l'Intérieur et les médias et agences proches disent que la "délinquance" est stable en France. Or c'est faux. La France des cités hors-contrôle et quartiers dangereux est bien plutôt prise dans une spirale criminelle - et là se trouvent le terreau et les repaires du jihadisme à la Merah & co. C'est dans ces "ghettos" qu'ils s'enhardissent et pas en Syrie ; là qu'ils s'aguerrissent et non en Irak ; là qu'ils se procurent des armes de guerre et non au Yémen.

    Ainsi, quelle est la réalité criminelle de cette France dangereuse ?

    Dès 2011, Stéphane Gatignon, maire Europe-Ecologie Les Verts de Sevran (93), décrivait (Le Monde 12/04/2011), des "affrontements violents entre bandes criminelles rivales... Nous vivons dans un état d'exception avec des bandes qui se tirent dessus pour le marché de la drogue". C'est dans de telles zones de guerre banlieusardes que les Merah & co apprennent à tirer et à cibler la police ; qu'ils acquièrent, pour de futurs attentats, le "calme des vieilles troupes".

    Dans cette France dangereuse (en "zone police", urbanisée), les séquestrations criminelles - accompagnées, de tortures, sévices et autres "actes de barbarie" - ont bondi de 33% en 2014. Or accomplir et gérer un enlèvement est une opération complexe, organisée. C'est déjà du proto-terrorisme - voir Ilan Halimi et la récente affaire de Créteil où une famille était attaquée à domicile car "Les Juifs, ça met pas l'argent à la banque".

    Dans cette France dangereuse, s'agissant des faits de violence "la barre du demi-million de faits par an est franchie en mai 2014" (+ de 500 000 cas connus). Les "règlements de comptes entre malfaiteurs" bondissant, eux, de + 20% de juin 2013 à mai 2014. Pire encore (8e enquête de victimation de l'ONDRP, décembre 2014) les vols avec violence visant les femmes (arrachages de sacs, agression aux distributeurs de billets, vols de portables...) explosent de + 28%.

    Dans cette France dangereuse, les professionnels sont toujours plus victimes de sévices et d'agressions (dernières données disponibles, fin 2013) :

    Médecins : + 15 %

    Policiers : + 5,6 %

    Gendarmes : + 17 %

    Pompiers en exercice : + 27 %

    Douaniers : + 55 %

    Pour les agents de transports (conducteurs de bus, etc.), on atteint "un record en 2013".

    Souvent, les urgentistes visitant de nuit les cités hors-contrôle sont roués de coups et dépouillés. En décembre 2014 dans le Val de Marne, un médecin "venu secourir une vieille dame", subit sa 4e agression en deux ans.

    Comment les Kouachi-Coulibaly & co financent-ils leurs voyages, leur terrorisme ? De discrets donateurs de la péninsule arabe les inondent-ils de pétrodollars ? Non : leur argent provient de cambriolages et de braquages. Qu'en est-il aujourd'hui de ces deux types d'infractions ?

    En juin 2014, la Fédération française des sociétés d'assurances signale une "explosion du nombre des cambriolages depuis 2008" : + 50 % ! Indéniable, leur analyse repose sur 38 millions de contrats Multi Risque Habitation.

    Autre type d'agression permettant d'aguerrir de jeunes malfaiteurs : les vols à la portière, sorte de micro-opération commando. Dans la seule Seine Saint-Denis, on en recense "un millier, entre le 1e janvier et le 20 décembre 2014".

    Le pire maintenant : les "Vols à main armée", familièrement dits "braquages", car au delà du crime même, ils constituent de longue date, de l'Italie des Brigades rouges à l'Ulster de l'Ira en passant par l'ETA basque, l'entraînement-roi des commandos terroristes en formation. Double bénéfice ! Car en prime, ça permet de financer la cause.

    Bien entendu, il s'agit de "braquages de proximité", sans grands risques, plutôt que d'attaquer des banques, chambres fortes, etc. Tous les tueurs de 2012 à 2015, Merah, Nemmouche, "Bilal", les Kouachi, Coulibaly sont passés par cette cruciale case "braquage". Sans l'expérience alors acquise, leur passage à l'acte terroriste devenait problématique - voire impossible.

    Qu'en est-il de ces braquages de proximité dans la France d'aujourd'hui ? Le ministère de l'Intérieur dit qu'ils baissent - une affirmation ni sérieuse, ni crédible. Les outils scientifiques offerts par la criminologie permettent à l'auteur d'affirmer qu'au contraire, ces braquages sont plus nombreux, plus violents et touchent des cibles plus diverses que par le passé.

    Ajoutons que le braquage est indéniable, car forcément repéré de divers côtés : police ou gendarmerie locales, mairies, médias locaux, assurances, syndicats professionnels ou de salariés, etc. Donc, en matière de vols à mains armées, pas de "chiffre noir" (différence entre l'infraction vécue et l'infraction connue).
    Qu'en est-il donc de ces authentiques "centres d'apprentissages" pour bandits et terroristes ?

    Prenons d'abord les médias tu terrain. Les lire systématiquement (ce que nous faisons) révèle que les braquages persistent sur des cibles "classiques" : stations-services, pharmacies, supérettes et commerces (boulangeries, jouets, articles de sport...), bar-tabacs, restauration rapide, etc. Chacune de ces attaques rapporte quelques centaines d'euros, guère plus. En outre, toujours plus de camions sont braqués (fret, cigarettes, colis, cosmétiques, informatique, etc.).

    Or désormais, de nouvelles cibles sont touchées : rien qu'en novembre et décembre 2014, des braquages ont visé (un ou plusieurs) : poissonnerie, salon de coiffure, grossiste en volailles, caserne de pompiers (!), mercerie, camion à pizza, jardinerie, caviste, cinéma, centre de thalassothérapie et le plus beau... Le Tribunal de Grande Instance de Nancy !! - au passage, une preuve flagrante du respect qu'inspire aux racailles la justice façon Taubira.

    Et les professionnels ? Que constatent les magistrats, policiers et gendarmes de terrain ? L'auteur en compte beaucoup dans ses anciens étudiants (trente ans entre l'Institut de criminologie et le département MCC...). Tous confirment ce qu'écrit l'un d'eux, début 2015 : "Les braquages de proximité se multiplient au préjudice des supérettes, bureaux de poste, pharmacies et autres boulangeries, c'est incontestable. Dans mon ressort, pas une semaine sans un ou plusieurs faits de ce type".

    Deux points importants maintenant : toujours plus, ces braquages de proximité sont violents et toujours plus, ils adviennent en série, voire par rafales.

    • Les braquages violents

    Là aussi, les témoignages abondent. Les recueillir demande juste de savoir lire. Novembre et décembre 2014, toujours : "Uckange, braquage d'une rare violence... Commerçants "braqués à domicile et violemment frappés"... A Margnac-sur-Touvre "Le braqueur frappe le vendeuse à coups de pieds et de poing"... A Issy-les-Moulineaux, un distributeur de billets attaqué à l'explosif "A 8h30 du matin, quand la fréquentation des lieux est intense"... Les bandits "ont lancé le véhicule en feu sur l'atelier"... Lyon "Braquage à la kalachnikov dans une rue pleine de monde"... Metz "Commerçant blessé par balles lors d'un braquage"... A Courcelles-les-Lens "la caissière est gravement blessées par balles". Ainsi de suite, parmi cent cas traumatisants. A l'œuvre bien sûr, des voyous - demain, des émules de Kouachi-Coulibaly ?

    • Les braquages en série

    L'énumération est incessante : Lyon "Le supermarché Aldi est braqué une nouvelle fois (la 4e depuis 2012)... "Les vols à main armée se multiplient en Seine-Maritime"... Val-de-Marne "Une soirée, trois braquages"... Angers "La série des braquages de boulangerie continue"... Fouquière-les-Lens "Enième braquage chez Aldi (un autre)... Toulouse "Cinq vols à main armée en cinq jours"... Le responsable sécurité des Carrefour de Nantes et sa région "Le nombre de VMA constatés dans nos magasins a doublé sur l'an dernier"... Presqu'île de Guérande "La vague de braquages ne faiblit pas"... Marseille "trois braquages en une nuit"... Second braquage récent à la Poste de Compiègne, dans une boulangerie et un tabac de Torcy. Nantes-Rézé "Tous les débits de tabac y ont eu droit"... Antibes-Vallauris "Braquages en série"... Saint Nazaire "Rythme inquiétant... Le 14e braquage depuis le début de l'année"... Essonne "deux commerces braqués coup sur coup"... Ainsi de suite, par dizaines de cas, chaque semaine.

    • Des braqueurs toujours plus jeunes

    "Essonne, RER D "six ados de quinze ans interpellés pour un vol violent"... Région toulousaine "trois ados braqueurs de 12, 15 et 16 ans". 12 ans, vous avez bien lu. Les chouchous Mme Taubira, "victimes de l'exclusion et du racisme" à ne surtout pas contrarier - dans les faits, de potentiels émules de Kouachi-Coulibaly après dérive dans l'islam fanatique.

    D'où provient alors la baisse de 15% des braquages annoncée par l'Intérieur et ses séides ? De subtiles manipulations sur la qualification pénale des faits. Le journal local constate un braquage, car c'en est un, mais ensuite, le "vol avec arme" ou "vol en réunion" s'édulcore en "vol avec violence". Le crime devient un délit. Niveau justice, le braquage arrive au Parquet, selon sa "nature d'affaire" (NATAF). Mais au sortir du Parquet, "maquillage" aidant, la "nature d'infraction" (NATIF) gomme le braquage. A quel rythme ce bonneteau judiciaire opère-t-il ? Assez, en fin de compte, pour que baissent statistiquement des crimes qui en fait, augmentent.

    • Quelles populations souffrent le plus de cette criminalité proto-terroriste ?

    Cette criminalité ravage d'abord la France périphérique, les faubourgs, le domaine périurbain, les villes satellites des métropoles et les campagnes proches. Là, vit 60% de la population métropolitaine et 80% des catégories populaires : ouvriers, employés, petits paysans ou artisans, patrons de TPE.

    Cette France-là souffre d'une triple insécurité :

    - Physique (la criminalité),

    - Économique (la crise),

    - Culturelle (l'immigration).

    Cette population là se sent reléguée et oubliée par les bourgeois officiels - seule face aux prédateurs aujourd'hui et peut-être, face aux terroristes, demain.

    Cette population sait ce qu'elle vit et voit ce qu'elle voit. Les contes de fée sur le "vivre ensemble", les "maquillages" sur la sécurité, soulagent sans doute aujourd'hui les gouvernants - mais à terme, tout cela est ravageur. Car la réalité existe. Notamment, la réalité criminelle. Or comme le dit si bien le philosophe Clément Rosset, cette dernière "est insupportable, mais irrémédiable".

    Dans la population périurbaine, enfle donc chaque jour le sentiment - toujours explosif en France - d'un énorme et croissant déni de justice. Sentiment qui, dans les siècles écoulés, a provoqué jusqu'à des révolutions.

    Il y a certes le double drame de Charlie-Hebdo et de l'Hyper-Casher. Mais en dessous et en profondeur, grandit le trouble à propos de "gangsterroristes" à la Merah qu'à cinq reprises déjà, le Renseignement intérieur n'a su ni cibler, ni neutraliser à temps. Cette inquiétude, les actuels gouvernants feraient bien de la prendre sérieusement en compte, au lieu d'uniquement gérer l'effusion et le théâtre politicien.

    Xavier Raufer (Nouvel Économiste, 26 janvier 2015)

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