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écologie - Page 4

  • Les Verts : une colonisation américaine ?...

    Dans son éditorial du 25 août 2021, Mathieu Bock-Côté s'est penchée sur la mouvance écologiste qui normalise dans ses discours l'idéologie "woke"...  Québécois, Mathieu Bock-Côté est sociologue et chroniqueur et est déjà l'auteur de plusieurs essais comme Le multiculturalisme comme religion politique (Cerf, 2016), Le nouveau régime (Boréal, 2017) ou L'empire du politiquement correct (Cerf, 2019).

     

                                                     
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  • Ecologie et souverainisme...

    Le nouveau numéro de Front Populaire, la revue de Michel Onfray, est consacré à l'écologie et à une vision souverainiste de celle-ci.

    On trouvera notamment des articles d'Anthony Cortes ("Le localisme est un souverainisme"), d'Antoine Buéno ("Sortir de l'impasse démographique"), de Michel Onfray ("Technique du cheval de Troie, le traquenard d'Ulysse"), de Régis de Castelnau ("Le droit de l'environnement au bord de l'impasse"), d'Olivier Dard ("L'écologie est-elle soluble dans le conservatisme"), de Jocelyne Porcher ("Viande cellulaire : le choix du pire"), de Fabien Bouglé ("Éoliennes : de la transition à la trahison"), de Jacques Sapir ("Planète ou finance, il faut choisir"), d'Olivier Rey ("Le vivant, fardeau de la science moderne"), de Philippe Murer ("Pour un frexit écologique"), de Bérénice Levet ("Ces écolos qui n'aiment pas le beau").

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    " Dans son cinquième numéro, Front Populaire fait le point sur une question profondément souverainiste: la protection de l'environnement. Car défendre le droit des peuples, c’est aussi défendre la maîtrise de l'énergie, le localisme et la politique du temps long. "

     

     

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  • Olivier Rey, un penseur de taille...

    Dans « Les portraits d’Éléments », vous pouvez découvrir ce mois-ci un entretien avec le philosophe et mathématicien Olivier Rey. Chercheur au CNRS et enseignant en faculté, Olivier Rey est l'auteur de plusieurs essais comme Une folle solitude - Le fantasme de l'homme auto-construit (Seuil, 2006), Une question de taille (Stock, 2014), Quand le monde s'est fait nombre (Stock, 2016), Leurre et malheur du transhumanisme (Desclée de Brouwer, 2018) ou dernièrement L'idolâtrie de la vie (Gallimard, 2020).

     

                                              

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  • À propos de l’écologie nationale… continuons le débat !

    Sur son site de campagne, Hervé Juvin, tête de liste aux élections régionales dans les Pays-de-la-Loire, poursuit le débat entamé avec ses détracteurs dans le texte «A propos de l'écologie nationale».

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

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    À propos de l’écologie nationale… continuons le débat !

    J’ai dénoncé la supercherie d’une écologie hors sol, globaliste, déracinée. J’ai affirmé que la diversité des cultures et des conceptions de la vie était notre assurance de survie ; nous survivrons parce que les hommes ne sont pas les mêmes, ne désirent pas les mêmes choses, et ne veulent pas tous devenir des Californiens comme les autres. J’ai aussi énoncé cette vérité d’expérience ; cette diversité des désirs humains dépend d’un certain degré de séparation des sociétés politiques.

    Un écosystème défini ne survit qu’à condition d’être séparé d’avec les autres écosystèmes. Et j’en ai tiré cette réflexion ; la diversité des cultures et des sociétés humaines elle aussi demande un certain degré de séparation pour que chacune s’épanouisse et s’exprime dans sa plénitude. Chaque société, chaque Nation, est libre de définir ce que et ceux à qui elle ouvre ses portes, ce, et ceux à qui elle les ferme. Tout dépend du moment et de la situation.

    Le péril d’une écologie identitaire

    C’était peu. C’en était déjà trop pour des critiques acharnés à écraser l’infâme où qu’ils le trouvent — ou croient le trouver. Tour à tour, Le Nouvel Observateur, Le Point et Le Monde, à la suite de l’AFP, ont publié des articles prétendant dénoncer le péril d’une écologie identitaire, d’une écologie des frontières et des limites, d’une écologie enracinée, de ce que j’ai nommé écologie des civilisations. Des articles dont je reconnais volontiers la qualité et l’intérêt ; celui au moins de continuer le débat, ce débat qui fait hélas si tragiquement défaut à nos démocraties.

    Continuons donc le débat. Je vois bien ce qui gêne ; de plus en plus de Français le comprennent, l’écologie est incompatible avec les mouvements de population incontrôlés, avec le libre échange et avec la liberté de mouvement sans limites. Donc avec les credo qu’une gauche qui trahit la France après avoir trahi le peuple a adoptés. La réalité plus incommode encore est que frontières, limites et séparations sont les conditions de cette sécurité culturelle et morale que tout État doit assurer aux citoyens. Et qu’elles sont concrètement les moyens du respect dû aux autres sociétés, cultures et civilisations — ce qui empêche que le plus fort, ou le plus riche, ou le plus invasif, l’emporte sur tout et emporte tout. Voyez la puissance inouïe acquise par des monopoles privés grâce à l’ouverture des frontières, et l’abaissement symétrique du citoyen, de l’État, et de l’unité nationale.

    Je ne solliciterai pas Claude Lévi Strauss sur ce point, encore que « il n’y a pas de civilisation s’il n’y a pas des civilisations » mérite le détour. Je m’arrêterai sur Elwin Verrier, le pasteur devenu ethnologue de la tribu des Muria, au Chhattisgarh, en Inde, auteur du célèbre « Maisons de Jeunes chez les Muria », et qui fut nommé, après l’indépendance, haut commissaire aux affaires tribales, seul Britannique confirmé à ce niveau. Pendant tout son mandat, et jusque dans les années 60, Elwin Verrier assura aux populations préaryennes, ces adivasis hors castes méprisés des Hindous, un relatif isolement assurant le respect de leurs territoires de cultures et de chasse, de leurs lieux sacrés et de leur ode de vie. La cupidité de la famille d’Indira Gandhi et l’appétit des multinationales réduira progressivement cet isolement, contribuant à allumer la rébellion du  « Naxal ». Elwin Verrier posait en termes clairs un débat que nous ne nous permettons plus d’avoir ; au nom de quoi se mêler des affaires de ceux qui ne vous demandent rien, et qui souvent vous demandent juste de passer votre chemin ?

    Ils sont nombreux à partager cette opinion ; lisez seulement Paul-Émile Victor et sa dénonciation des ravages exercés par les pasteurs protestants danois sur les Eskimos subjugués ! J’irai ensuite vers Claude Bernard, médecin, chercheur et penseur, qui écrivait à la fin du XIXe siècle ; « la stabilité du milieu intérieur est la condition de la vie bonne ». Et il développait en illustrant les aptitudes vitales du corps humain, grâce à cette frontière qu’est la peau, à se séparer du milieu extérieur, à rejeter à l’extérieur tout élément nuisible, microbe ou virus, pour préserver la stabilité du corps.

    J’irai jusqu’aux critiques du développement, comme Bernard Anthelme s’interrogeant sur «  ces peuples qu’on assassine », comme Noam Chomsky, comme l’arpenteur d’Afrique que fut Alfred Thesiger, critique désolé des ravages du développement forcé, du pillage des ressources et de la destruction des libertés africaines. Je pourrais continuer avec Pierre Clastres, révélateur de ces sociétés organisées contre le politique et contre l’économie, ou bien avec l’auteur d’Homo Hierarchicus, ce critique de l’individualisme qui rejoint Karl Polanyi et « La Grande Transformation ». Et je m’arrêterai sur ce que les Malgaches appellent « le ziv », ces liens implicites qui assurent qu’entre deux communautés, par exemple les pêcheurs vézos et les pasteurs Antandjoy, les échanges commerciaux, les mariages, les associations de toute sorte, sont promises au succès, tandis qu’avec d’autres communautés, les mêmes relations ont toutes les chances de courir à l’échec — et la séparation entre elles est la règle.

    Nous repoussons avec horreur ce que les Malgaches tirent d’une longue expérience, et la réalité historique voulant que des peuples communiquent, échangent, s’allient avec bonheur, quand d’autres ne connaissent que mésententes, pillages et guerres, nous est à peu près invisible — et pourtant !

    L’universalisme occidental trouve ses limites

    Certains devraient se poser la question. Il est temps, car l’arrogance occidentale, le « deux poids, deux mesures » et la prétention vulgaire à détenir des vérités universelles est en train de couper l’Union européenne du reste du monde. Les États-Unis, au moins, parlent la langue unique de la force, partout entendue, comprise — et combattue. Le débat qui oppose localistes et mondialistes, patriotes et citoyens du monde, ne fait que commencer. Il a toutes les chances de dérouter les rentiers de l’écologie gauchie. Qui respecte réellement les autres ?

    Ceux qui considèrent que les musulmans sont des laïques comme les autres, et que leur religion doit se dissoudre dans la citoyenneté, le pain et les jeux, comme l’a fait un catholicisme réduit au simulacre depuis Vatincan 2, ou ceux qui respectent l’Islam comme l’une des plus fortes religions que l’humanité a suscitée, mais qui s’interrogent sur la compatibilité de l’Islam tel qu’il est avec la France telle qu’elle est ? Quelle politique permet aux Nations de préserver leur indépendance et d’affirmer leur identité, comme nous entendons défendre les nôtres ?

    Que veut dire « démocratie » quand un peuple se voit refuser le droit de choisir qui a accès à son territoire, à la citoyenneté, et à la solidarité nationale ? Et quelle politique est la plus protectrice de la diversité, celle qui impose une liberté des échanges et des mouvements contraignant l’uniformisation des lois et des normes, ou celle qui subordonne le commerce aux choix et aux préférences de chaque peuple ? Quelle politique enfin assure davantage la paix et la sécurité aux populations, celle qui les expose sans recours à la loi du plus riche et du plus fort, ou bien celle qui leur permet d’affirmer leur unité interne et leur identité propre contre les agressions extérieures ?

    Observons avec le sourire que certains, comme le pape François, qui défendent le droit des indigènes de l’Amazonie, ou des Ouïgours du Sinkiang, à vivre selon leurs mœurs et leurs choix, semblent vouloir interdire aux Français de France de défendre le même droit — selon de vivre chez eux, entre eux, selon leurs lois et leurs mœurs. Vérité ailleurs, mensonge ici ? Faut-il défendre les Papous pour espérer que les Français puissent défendre leur France ? Et posons la question ; qui est plus respectueux des autres, de ceux qui veulent les réduire à leur droit, leur capital et leur marché, ou de ceux qui reconnaissent les séparations qui leur assurent de préserver, d’affirmer et d’enrichir leur différence ? Respecter les Peuls, ou les Ouïgours, ou les Français, est-ce vraiment en faire d’eux des hommes comme les autres, des hommes hors sol, des hommes de rien ?

    Tout ceci pour en venir à ce point décisif. Parée des plus belles couleurs, l’idéologie du sans frontiérisme, du multiculturalisme, de la mobilité infinie, détruit toute résistance à l’ordre marchand du monde, interdit à toute société de se constituer autrement que sur le couple production-consommation, et à toute culture de célébrer autre chose que l’enrichissement sans limites. Derrière elle, et sa prétention au droit et aux droits, au respect et à la dignité, il faut entendre l’ignorance de l’autre et l’incapacité à accepter que d’autres peuples aient choisi de vivre autrement, d’organiser autrement les relations homme femme, autrement la naissance, la vie et la mort. Comme l’affirmait fortement René Girard, à force de célébrer toutes les différences, nous n’en acceptons plus réellement aucune. Toute différence qui fait réellement la différence est dénoncée, criminalisée, censurée — nous acceptons les simulacres, ce qui parade sur les estrades, les chars ou les scènes, mais plus rien de ce qui donnait aux hommes des raisons de tuer ou de mourir, rien de ce qui faisait de l’espace d’une vie autre chose qu’une occasion d’en profiter tant qu’on peut — et qui s’appelait, au choix, dignité, ou sacré.

    La conclusion est, ou devrait être simple. Ne nous mêlons pas des affaires des autres. Finissons-en avec cette comédie du développement qui ne sert qu’à réduire les peuples sans défense aux intérêts de nos grandes compagnies. Abandonnons cette prétention à vouloir faire des autres les nôtres, elle nous affadit sans nous conforter. Travaillons à être nous-mêmes, à nous affirmer dans nos identités, comme à côté de nous, les autres peuples aspirent à se conforter dans leur être et à s’affirmer dans leur plénitude. Et relevons nos frontières, elles sont la condition du respect dû aux autres, comme celle de notre liberté intérieure.

    Le grand problème de l’écologie est que les écologistes se refusent absolument à tirer pour nos sociétés les leçons qu’ils tirent fort bien pour la biodiversité, pour la gestion des espèces et des espaces. Experts à observer la réalité des espèces vivantes, lucides sur les effondrements en cours dans notre environnement, conscient des ravages que l’introduction d’éléments extérieurs produit sur la stabilité d’un écosystème ou d’une population animale ou végétale donnée, ils sont aveugles sur les effondrements en cours dans nos sociétés, dans nos Nations, et avancent les yeux grands fermés dans un monde humain dont ils ne voient pas qu’il condamne tout ce qu’ils aiment, célèbrent et prétendent protéger au titre de l’environnement.

    Et le grand problème à venir n’est pas qu’une dérive totalitaire de l’écologie puisse se produire, c’est que le seul représentant authentique du sacré dans nos sociétés, la seule présence qui fasse signe vers une autre dimension, les seuls à dire que tout n’est pas à vendre, et que les choses qui comptent sont celles qui n’ont pas de prix, qui ne se vendent pas mais qui se transmettent ou se donnent (Maurice Godelier), soit en train de devenir l’Islam — nous n’avons pas fini nos aventures avec la vérité, avec l’esprit, et avec l’au-delà. Faut-il que seul, l’Islam nous le rappelle ? Et comment ne pas voir que la passion normalisatrice, réductrice qui interpelle l’Islam, révèle d’abord l’ignorance de l’altérité, bien proche de devenir la peur de l’Autre et la haine du différent ?

    Deux mots pour finir. « La Grande Séparation » que j’ai publiée chez Gallimard en 2014 contiendrait selon les uns et les autres, par exemple Philippe Courcuff, des idées dangereuses. Pourquoi pas ? J’aimerais qu’ils les réfutent ou qu’ils les corrigent ! Et je suis prêt à me rendre à leurs raisons. L’essentiel est qu’à ce jour, aucun des socialistes convertis à cette ouverture des frontières qui fait d’eux les idiots utiles des monopoles privés et des multinationales, voire de nouveaux esclavagistes, n’a répondu à ce qui est pour moi l’affirmation capitale de ce livre ; quand nous prétendons en avoir fini avec toutes les discriminations, toutes les séparations, c’est que l’argent est devenu la séparation universelle ; partout acceptée, partout reconnue, partout célébrée. Nos temps ignorent cette dignité de la pauvreté que tant de nos auteurs, de Léon Bloy à Paul Léautaud, ont célébrée. J’attends qu’on me réponde à ce sujet.

    Et enfin, je voudrais envoyer un salut amical aux Andamans. Ce peuple des îles du golfe du Bengale, heureusement préservé de toute intrusion extérieure par un gouvernement indien éclairé, a tué à coup de flèches, voici quatre ans, un illuminé américain qui prétendait aborder à leur île pour les évangéliser. Ces voisins éloignés de notre monde, encore proches des temps d’avant notre histoire, savent bien ce que nous avons oublié ; ce qui vient de l’extérieur ne nous fait pas de bien, ceux qui viennent de l’extérieur ne nous veulent pas du bien. Nous avons à apprendre d’eux.

    Hervé Juvin (Juvin 2021, 31 mai 2021)

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  • A propos de l’écologie nationale...

    Sur son site de campagne, Hervé Juvin, tête de liste aux élections régionales dans les Pays-de-la-Loire, répond à ses détracteurs et rappelle ce que doit être une écologie humaine et enracinée.

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

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    A propos de l’écologie nationale

    Plusieurs articles et quelques déclarations me concernent en tant qu’élu engagé sur les sujets environnementaux. Il me semble utile d’y apporter quelques compléments d’information, et quelques réponses.

    L’extrême gauche continue de décerner des brevets d’écologie !

    Et d’abord, qui sont ces rentiers de l’écologie qui prétendent décerner des brevets d’écologie, délivrent des autorisations à traiter des sujets écologiques, et prononcent des interdits ? L’écologie est l’affaire de tous. L’écologie n’appartient à personne, surtout pas à une ultragauche qui s’en est emparée au prix d’un évident paradoxe — rien n’est plus anti-écologique que l’ouverture des frontières et le multiculturalisme ! — surtout pas aux divers affairistes qui sous couvert d’écologie ont surfé sur une vague profitable ; voir le scandale des renouvelables, etc.

    Et elle n’appartient pas même à celles et ceux qui ont contribué à en faire le sujet de tous. Avec tout le respect que j’ai pour Corinne Lepage, pour Brice Lalonde ou pour Antoine Waechter, rien ne leur permet de décerner des brevets d’écologisme. Je n’aurai pas l’indécence de rappeler que les grands fondateurs et concepteurs de l’écologie, d’Alexander von Humboldt à l’inventeur du mot, Ernst Haeckel, de John Muir à Konrad Lorenz ou de Jacques Ellul à Ernst Schumacher, ou que les grands porteurs de l’écologie, de Théodore Roosevelt aux États-Unis, créateur du Yellowstone, à Georges Pompidou, créateur du premier « Ministère de l’Environnement » en France, n’avaient rien de gauchiste ! Que la droite nationale retrouve la priorité écologique, celle du cadre de vie, de la transmission et de la tenue du territoire n’a rien que de naturel. J’espère y contribuer pour ma part.

    L’idéologie mondialiste de l’écologie

    Je ne suis pas aveugle et je vois bien ce qui gêne. Dictée par les organisations internationales au service des entreprises géantes qui les paient, d’IKEA à Tesla, et de l’idéologie mondialiste qui assure leurs profits, la religion de la transition énergétique se veut globale et entend imposer des solutions globales au changement climatique. Le changement climatique est une réalité. Prétendre le combattre de manière autoritaire et uniforme est une supercherie ; le plus bel exemple étant ces réglementations européennes sur le climat qui s’appliquent également à la Finlande et à la Sicile ! Ni l’isolation thermique des logements ni l’économie de l’eau n’y ont rien à voir ; mais le vrai propos de l’Union européenne est d’en finir avec ces spécialités locales que sont les constructions en pierre de lave de Pantelleria, comme avec les maisons en bois de l’Estonie, les unes et les autres fruit d’une adaptation remarquable aux ressources locales et au climat ; quand tout sera préfabriqué et industrialisé, l’Union prospérera sur les ruines des adaptations millénaires des hommes à leur milieu !

    En finir avec ces PME, ces artisans, ces indépendants qui font vivre les territoires, voilà le but de la captation réglementaire à laquelle ont procédé avec succès les multinationales du bâtiment. En finir avec la diversité des communautés, des sociétés, des Nations ; voilà le vrai objectif d’une écologie destructrice de la diversité, apôtre de cette écologie hors sol qui en finit avec toute culture, singularité et qui, vraiment, peut devenir la pire menace contre toute existence humaine décente.

    Écologie et progressisme

    Voilà le moment d’en arriver à l’essentiel. Écologie et écriture inclusive, écologie et GPA, écologie et théorie du genre, écologie et multiculturalisme, écologie et nomadisme obligé, voilà autant d’incompatibilités qui crient vers le ciel l’inconsistance tragique des écologistes proclamés ! L’homme est un être de culture. C’est entendu, les déterminants de l’existence humaine ne se réduisent ni à « la race », ni au sexe, à l’âge, au climat, etc. Qu’ils ne s’y réduisent pas ne signifient pas qu’ils n’ont aucune importance. La culture est l’expression que la liberté donne à des siècles ou des millénaires d’adaptation réciproque de l’homme à son milieu, et de ce milieu à l’homme. L’igloo, ou le refroidissement par courant d’eau des palais hindous sont des exemples remarquables d’adaptation de l’homme à son milieu ; les cultures en terrasses, ou l’assolement triennal sont les mêmes exemples de l’adaptation de son milieu à l’homme.

    Toutes les cultures sont issues de ces interactions. Elles forgent ces identités qui unissent ceux qui ont en commun le même habiter et vivre dans un milieu donné. L’occupation sédentaire des territoires et la transmission familiale en sont les conditions. De génération en génération se construit l’appareil de mythes, de légendes, de gestes, de pratiques, qui exprime cette adaptation réciproque, qui la perpétue, et qui dépend de la constance de l’occupation humaine d’un ou de territoires — les nomades Peuhls ou Touaregs étant de magnifiques exemples de ces adaptations de l’homme au milieu sahélien.

    Voilà ce que le double mensonge de « tous les hommes sont les mêmes » et «  chaque individu a un droit illimité à migrer » vient ruiner. Inutile d’en appeler à Joseph de Maistre ou à Pascal. Chacun de ceux qui ont vu le monde sait bien que le plus cher désir de la majorité des résidents de cette planète est de vivre sur leur terre, dans leur Nation et parmi les leurs. Et chacun sait pour que la majorité des migrants comme des populations dites « d’accueil », les migrations sont un drame imposé, quand elles ne sont pas la forme moderne de l’esclavage.

    L’écologie hors-sol est une négation de la culture, qui n’est que si elle est plurielle, et la pire menace qui pèse sur la diversité humaine, donc notre survie. Car nous survivrons parce que les hommes ne sont pas les mêmes et que leurs modèles de vie, leur idéal de la bonne vie, ne sont pas les mêmes. Et nous survivrons parce que nous aurons abandonné l’idée suicidaire selon laquelle la technique va nous permettre d’en finir avec la nature — ce qui signifie ni plus ni moins, en finir avec ce qui en l’homme fait l’homme.

    Le point est décisif. Ce que dit l’obligation de se développer, à quoi se réduit le « droit au développement », est la destruction de cette diversité des modes de vie et des choix de vie qui est notre trésor inconnu. Nous ne développerons pas ce point ici, mais l’erreur est celle qui passe de l’obligation morale «  ne fais pas autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse » à son contraire ; «  fais à autrui ce que tu voudrais qu’on te fasse », qui est simplement la négation de la liberté, comme de la dignité humaine ; je ne demande à personne de faire mon bien, je m’en charge ! Que les écologistes prétendent faire le bien des hommes sans eux, voire contre eux, comme l’écologie punitive en donne chaque jour l’exemple, est une perversion morale qui tôt ou tard se paiera — et se paie déjà de la désaffection croissante pour une écologie à la triste figure, l’inverse de l’écologie de la joie de vivre qui seule peut fonder un projet politique.   

    La critique se fait plus acérée, et les confusions plus gênantes, quand j’affirme que le nomadisme généralisé, l’individu de droit, la destruction des frontières et le dépassement des limites sont les pires ennemis de l’écologie. «  Le monde est à nous ! » est une insulte à l’écologie. « Nous sommes tous des nomades comme les autres ! » est la négation des conditions écologiques de notre survie. Je touche là au peu qui reste de sacré aux yeux d’une gauche qui a tout trahi, sauf l’idée d’un internationalisme qui lui vaut les faveurs des les multinationales — et la perte de tout ce qui reste des peuples conscients d’eux-mêmes. La réalité est qu’un écosystème ne survit que parce qu’il est séparé des autres — par l’éloignement, par ses défenses naturelles, par sa capacité à éliminer les espèces invasives (ceux qui restent tentés par la « reductio ad hitlerum » feraient bien de réviser leur histoire ; l’utopie écologique de l’harmonie entre un peuple et sa terre natale est présente à la création d’Israël, et le mouvement sioniste du début du XXe siècle est aussi un engagement écologique à la réconciliation d’un peuple avec son milieu d’origine, avec la « terre où coulent le lait et le miel » de la Bible). La réalité est aussi que les frontières sont moins ce qui sépare que ce qui permet à une société humaine de se recueillir dans son être et de s’affirmer dans sa plénitude — rien à voir avec l’affadissement du « multiculturalisme », ou de la consommation en masse des « signes culturels ».

    La réalité est que seul le sacré tient le marché — parce qu’il y a des raisons de tuer ou de mourir qui ne sont pas d’argent ; parce qu’il y a des choses pour lesquelles tuer ou mourir qui ne s’achètent ni ne se vendent — l’Occident devrait entendre ce qui lui dit l’Islam à ce sujet, et qui n’est pas rien. Mais qu’entendent les écologistes patentés des cris du monde et de la vie ? Dans nos sociétés de marché, sorties de la religion et de l’espoir révolutionnaire, tout ce qui demeure de sacré, ce à partir de quoi tout peut repartir, ce sont les identités particulières, ce sont les communautés et c’est la citoyenneté, surtout quand elles procurent ce sentiment de la nature propre à chaque civilisation, à chaque culture, voire à chaque territoire.

    Et tout écologiste soucieux de la diversité des espèces animales ou végétales, de la préservation des biotopes spécifiques et de la stabilité des écosystèmes, devrait mesurer à quel point il se trahit s’il n’applique pas aux sociétés humaines les mêmes principes de séparation vitale, de discrimination nécessaire et de préférence pour soi. Chacun chez soi n’est ni fermeture, ni mépris ; c’est au contraire la condition pour que l’Autre demeure, que la diversité demeure, et que la liberté survive, cette liberté politique des sociétés unies devant leur destin.

    En quelques mots ; oui, pas d’écologie sans respect des identités et défense de la diversité des sociétés humaines. Pas d’écologie sans frontières, sans limites et sans ce sentiment du sacré qui est incompatible avec le libre mouvement des biens, des services, des capitaux et des hommes. Et surtout, pas d’écologie sans bienveillance pour les mille et une manières de vivre et de trouver le bonheur que les hommes ont trouvé, et sans indulgence pour leurs pauvres efforts de se concilier le ciel.

    Hervé Juvin (Juvin 2021, 24 mai 2021)

     

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  • Quand la pseudo-écologie veut faire table rase de la culture populaire française...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Verhaeghe cueilli sur Figaro Vox dans lequel il analyse les raisons de la détestation qu'éprouvent les cadres d'Europe - Écologie - Les Verts à l'égard de la France populaire et de ses traditions.

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    Tour de France, sapins de Noël... «L’écologie radicale veut faire table rase de la culture populaire française»

    Le maire de Lyon n’a pas manqué sa rentrée médiatique. Coup sur coup, il vient de rompre avec la tradition du vœu des Échevins présenté à l’archevêque, qui remonte à 1643, sous prétexte de laïcité, puis il a taclé le Tour de France qu’il trouve «machiste et polluant». Ce sont deux éléments de la culture populaire française, et lyonnaise, qui sont soudain dans son viseur, et on n’en sera à dire vrai pas très étonné.

    On avait déjà entendu Benjamin Griveaux dénigrer la France qui fume des clopes et qui roule en diesel. Ce mépris bien senti d’un éminent élu marcheur avait fait grand bruit, car il révélait soudain la face à peine voilée du substrat macroniste: le rejet du «Français moyen» qualifié plus tard par le président de la République de «Gaulois réfractaire».

    Le maire de Lyon ne se tient pas très éloigné de ce mépris présidentiel, et il pousse le vice, ou l’audace, jusqu’à l’assumer politiquement. Les vieilles traditions lyonnaises de dédicace religieuse? On arrête. Le Tour de France dont l’adjudant Kronenbourg de Cabu ne manquait pas une étape? On arrête aussi.

    On comprend ce qui est visé ici: la France d’après, celle des écologistes puritains, doit faire table rase de tous ces vieux éléments de culture populaire qui ont fait l’identité d’avant. Un nouvel ordre, un nouvel homme, un nouveau Français, doit voir le jour sous les lumières de la nature et de son étrange cosmologie de rupture.

    Lionel Jospin avait parlé de droit d’inventaire à propos de l’héritage «mitterrandien». Le maire de Lyon se propose d’exercer un droit d’inventaire sur la culture française en la purgeant de ses éléments qu’il juge les moins désirables ou les moins acceptables. Et l’orientation de la purge est assez claire: le catholicisme (qui n’est pas rien, à Lyon) et le sport collectif, ces deux mamelles de l’identité populaire française qui, aux yeux des écologistes, sont autant de boulets inutiles à traîner.

    Et ce qu’il faut penser ici, c’est le phénomène en cours que constitue le déploiement de l’écologie et de sa radicalité dans l’esprit des bourgeoisies métropolitaines dominantes. Pourquoi aimer la nature suppose-t-il de ranimer une guerre avec l’église catholique (tout en lançant des constructions de mosquée, comme c’est le cas à Lyon)? ou de stigmatiser une fête populaire rituelle, au cours de laquelle la France se rassemble en un tour symbolique de ce qu’elle est et de ce qui constitue sa diversité? Pourquoi la construction politique de l’écologie se construit-elle dans la réaction contre cette France populaire, avec ses croyances sans doute naïves et chauvines, mais qui font la cohésion d’un peuple?

    Il n’existe peut-être pas. Sans doute pas de réponse univoque à cette question. Mais une chose est sûre: l’écologie ne se résume pas à l’amour de la nature (partagé, au demeurant, par les agriculteurs et les chasseurs, autres cibles des écologistes), elle s’accompagne, se nourrit, d’une réaction contre les petites gens et leurs croyances, dès lors qu’elles relèvent de notre identité structurelle.

    Si une réponse existe à la question du «pourquoi l’écologie est-elle une réaction contre la culture populaire?», elle se trouve probablement dans la sociologie du mouvement écologiste lui-même. On n’a peut-être pas assez dit que l’écologie était d’abord portée par une moyenne bourgeoisie de cadres du secteur public et, marginalement, du secteur privé. Certes, ces cadres irriguent tout le champ politique, mais l’originalité des écologistes est d’en rassembler une plus forte concentration, mue par des valeurs «de gauche» et par une vision économique relativement libérale ou, en tout cas, auto-gestionnaire et peu centralisatrice.

    Pour trouver des traces de cette composition particulière, on lira par exemple la monographie de Luc Rouban publiée dans un cahier du CEVIPOF de 2011, sur l’origine sociale des députés. Rouban montre que, sur l’ensemble de la période courant jusqu’à 2011, les députés écologistes sont ceux qui, le plus massivement, sont issus de la bourgeoisie moyenne, c’est-à-dire de cette population de cadres intermédiaires du public ou du privé qui font les «managers opérationnels» du capitalisme français. 2 députés écologistes sur 3 viennent de cette classe sociale, et un député sur dix seulement vient des classes supérieures. Dans aucun parti, on ne trouve une telle surreprésentation des milieux moyens, et une telle sous-représentation des classes supérieures, exception faite du parti communiste (étranger aux classes moyennes et aux classes supérieures).

    Ces chiffres font sens dans la mesure où ils illustrent la diffusion désormais majoritaire des idées et des valeurs de cette moyenne bourgeoisie issue des milieux enseignants, des chefs d’équipe dans les bureaux, de ces managers intermédiaires qui ne font plus partie de la masse, mais qui n’ont pas intégré les cercles de décideurs dans les entreprises ou les administrations. Et la première définition de cette bourgeoisie est de rejeter la culture de ceux qui sont immédiatement sous ses ordres. La fête sportive (le cyclisme, le football, et quelques autres) l’horripile. Les vieilles croyances religieuses aussi.

    On sent ici la difficulté pour cette classe intermédiaire d’exister, et son besoin de recourir à des exclusives et des bannissements pour cerner ses propres contours.

    De ce point de vue, la question de la «mobilité douce», le nouveau gimmick de l’écologiste ordinaire, est éclairante. Sous prétexte de sauver la planète, il faut interdire les automobiles dans nos rues (et bientôt «densifier» la ville en construisant en hauteur et en bannissant les pavillons individuels).

    On voit bien les avantages induits de ces mobilités douces: sans voiture, les banlieusards, c’est-à-dire cette masse de gens socialement infériorisés qui ne sont pas dans les centres villes, mais à leurs portes, viendront moins souvent troubler l’entre-soi d’une classe sociale émergente qui aspire à exercer sa suprématie sur un espace qu’elle considère désormais à sa main. Chaque classe sociale chez soi, et les vaches seront bien gardées.

    Bien entendu, cette logique d’apartheid est en conflit avec les valeurs généreuses affichées par les écologistes. Il devient donc stratégique de dissimuler cette conception réactionnaire derrière un éloge tout à fait artificiel du «vivre ensemble», qui consiste pour l’essentiel à promouvoir de façon assumée le remplacement des «Gaulois réfractaires» par une population de migrants sans conscience politique pour l’accueil de qui les pouvoirs publics ont l’injonction de construire des logements sociaux.

    La compréhension de la sociologie écologiste éclaire aussi cette étrange réaction, ce rejet de la culture populaire par les écologistes. La bourgeoisie moyenne qui porte cette doctrine politique se caractérise en effet par son faible patrimoine et par sa dépendance au salaire. Chez les écologistes, on trouve peu de professions libérales, de patrons ou de possédants qui disposent d’un patrimoine par héritage. On trouve surtout des gens qui, s’ils éprouvent le besoin de «sortir du lot», sont aussi en conflit avec les héritiers patrimoniaux qui contestent leur primat social.

    On comprend dans cet esprit pourquoi les écologistes (et, sur ce point, ils sont à l’unisson des Piketty et consorts) ont une perception négative du patrimoine et de l’héritage. Ils se pensent volontiers comme des gens nouveaux et n’ont aucun intérêt objectif à préserver l’acquis des siècles précédents. D’où ce rejet des traditions populaires et, dans une certaine mesure, ce rejet de tout ce qui peut rappeler la modestie de leurs origines.

    C’est dans la construction d’une culture nouvelle que la moyenne bourgeoisie écologiste pourra raboter les différences de niveaux qui l’infériorisent par rapport aux classes supérieures qui dominent la société… et les partis traditionnels de gouvernement.

    L’émergence de cette nouvelle bourgeoisie si hostile au patrimoine, qu’il soit populaire (et culturel), immobilier ou financier, est en construction depuis les années 70. Elle rassemble largement les enfants des soixante-huitards dont elle prolonge, en les radicalisant, les slogans bien connus.

    Désormais, l’héritage soixante-huitard est incrémenté dans une nouvelle classe sociale qui conteste en profondeur l’identité forgée dans ce pays avant son émergence. Il faut l’entendre comme une donnée brute et durable qui n’a pas fini de faire débat, voire polémique. L’élection, à la tête de nos grandes métropoles, de représentants militants de cette bourgeoisie plutôt désargentée nous réservera encore de nombreuses surprises.

    Eric Verhaeghe (Figaro Vox, 11 septembre)

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