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violences - Page 3

  • Sécurité nationale : retour aux fondamentaux...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site du Nouvel Economiste et consacré à la nécessité d'une réaction ordonnée et forte de l'Etat face à l'explosion de la délinquance, en particulier étrangère...

     

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    Sécurité nationale : retour aux fondamentaux

    Une mise en ordre du “continuum pénal” s’impose à l’Etat, qui doit reprendre en main son appareil de sécurité

    Lors d’un début de cycle, début 2013 donc, retour aux fondamentaux, vitaux pour pouvoir bâtir sur un socle solide. En matière de sécurité, les Français vivent encore dans un Etat-nation, communauté de destins dont l’objet même est d’assurer qu’un territoire (ici, la France) vit “respecté à l’extérieur, en paix à l’intérieur”, selon la brillante formule de Raymond Aron. Telle est la mission fondamentale, la raison d’être de cette lourde et coûteuse machine. Qui ne fut pas fondée pour fixer la date des soldes ou le salaire de nuit des infirmières, mais pour que ceux qui l’entretiennent – et parfois meurent pour elle – vivent sans crainte de l’étranger, ni du chaos intérieur.

    Mondialisation, libéralisme, Union européenne : de gré ou de force, l’Etat-nation européen évolue – plutôt dans la bousculade et sous la contrainte. Mutant cahin-caha en Etat-marché, l’Etat-nation hérite ainsi d’une contrainte nouvelle et transversale, nationale et internationale à la fois : assurer la fluidité optimale des flux humains, marchands, financiers, traversant son espace.

    A cet effet, l’appareil d’Etat doit maîtriser quelques cruciales capacités : prévoir, comprendre, déceler (c’est-à-dire, en fin de compte : nommer), puis prévenir ou sanctionner (ce qui dans un Etat de droit signifie : juger). Ceci rappelé, venons-en à notre prévision criminologique, concernant la sécurité intérieure.

    Dans la France du début 2013, cette sécurité intérieure est mauvaise – et tout montre hélas qu’elle ne saurait s’améliorer bientôt, sans une profonde révision des doctrines et pratiques du présent gouvernement. Au-delà de toute chicane sur la valeur des chiffres, leur mode de collecte, etc. – même grossiers et flous, ceux-ci montrent une indéniable augmentation des violences physiques, vols et fraudes diverses. Et puisqu’on parle désormais de sécurité des flux, une explosion des vols et actes violents commis sur le réseau ferré et sur ceux des autobus.

    Cambriolages en rafale, rapines et petits braquages en série : depuis 2011, la France périurbaine et rurale est mise au pillage systématique ; même la campagne profonde n’y échappe désormais plus.

    La police, la gendarmerie sont-elles fautives ? Ont-elles démissionné ? Non. Nos forces de l’ordre sont efficaces et affûtées – preuve : l’importance des interpellations et affaires résolues. Mais à elles seules, ces forces ne suffisent pas : la sécurité intérieure d’un Etat moderne forme un continuum débutant par une décision politique et continuant par le renseignement, puis par l’action policière de terrain. Viennent ensuite la justice, et enfin, le travail social ou le pénitentiaire. Ces divers éléments sont les régiments d’une armée : leur entente, leur coordination, sont cruciaux pour gagner la bataille. Or, depuis 2012, cette armée-là est désunie, on y tire à hue et à dia – pire, on y entend parfois que tout va bien et qu’il n’y a pas lieu de se battre.
    Pourquoi ? Reprenons nos deux termes cruciaux.

    Nommer: formidable est le pouvoir la nomination : “Le nom fait faire connaissance… Nommer dévoile… Par la vertu de l’exhibition, les noms attestent leur souveraineté magistrale sur les choses” (Martin Heidegger). Or le “politiquement correct” interdit de nommer le problème ou l’adversaire. En médecine, ne pas nommer une maladie grave condamne le patient ; en stratégie, ne pas nommer la menace condamne celui qui est attaqué. Refouler toute nomination aveugle l’Etat en lui interdisant la prévision ; met en péril ceux qui le servent, les empêche in fine d’accomplir leurs missions. Car le plus vite, le plus précisément possible le fauteur de violence est nommé et désigné – donc le diagnostic fait -, le plus tôt et le plus chirurgicalement possible ce malfaiteur est interpellé, le mieux cela vaut – et c’est justement cette voie que le “politiquement correct” condamne.

    Observons maintenant la criminalité qui ravage la France : vols à la tire, explosion ; vols en bande organisée dans les résidences principales et secondaires, explosion ; vols par effraction dans les commerces, explosion. De partout, villes, syndicats de transports et de commerçants crient à la “suractivité de la délinquance roumaine et bulgare”.

    Mais là, des dirigeants politiques prosternés devant les Tartuffes médiatiques, étouffés par le politiquement correct et l’idéologie gnan-gnan-abbé-Pierre, s’interdisent de nommer, désigner, dire.

    Ils ne peuvent publiquement révéler qu’il ne s’agit en rien de “Roumains” ou de “Bulgares” en général – qui vivent en Roumanie et en Bulgarie – mais de clans nomades criminalisés issus de l’Europe du Sud-Est, dont les infractions précitées constituent la très exacte signature prédatrice. Comment conduire un appareil de l’Etat en lui désignant sa mission, ses “clients”, par des euphémismes de précieuses ridicules, ou des finasseries sémantiques ? C’est bien sûr impossible. Et voilà les forces de l’ordre déjà paralysées, avant même d’avoir pu agir.

    Juger: c’est à l’évidence la mission de la justice. Or en France, sous l’impulsion d’une garde des Sceaux enivrée de “culture de l’excuse”, la justice part en vrille. Là aussi les plaintes affluent, citons celles de la RATP : “De nombreuses affaires transmises à la justice parisienne sont restées en jachère.” Et tandis que des délinquants, voire des criminels, ressortent hilares de tribunaux impotents, la ministre nourrit le rêve pathétique de mettre à des racailles des bracelets électroniques que ceux-ci exhibent ensuite fièrement ; voire de taxer des bandits nomades, ou planqués dans des coupe-gorge où, depuis belle lurette, nul ne paie plus impôts, ni taxes, ni loyers.

    Une mise en ordre du “continuum pénal” s’impose donc à l’Etat, qui doit reprendre en main son appareil de sécurité. Contraindre aussi la DCRI à s’intéresser aux vraies menaces, non aux lubies de son goût. Bref : il doit gouverner. S’il ne le fait pas, et vite, 2013 sera, en termes de sécurité, un annus horribilis par excellence.

    Xavier Raufer (Le Nouvel Economiste, 10 janvier 2013)

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  • Le retour des gueux...

    Les éditions de la Forêt viennent de publier un roman de Claude Perrin intitulé Le retour des gueux - Le réveil des lions. Une anticipation politique sombre qui plonge le lecteur dans une Europe disloquée par les violences communautaires ethno-religieuses...

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    "Comme partout en Europe, l’anarchie s’est répandue sur le territoire où Claude Perrin situe l’action de son roman. Le tsunami de l’immigration-invasion, la décomposition des institutions publiques, la disparition des cadres habituels ont permis à des bandes de pillards de faire régner une terreur sans fin.

    Tel est le cadre dans lequel Claude Perrin place les personnages de son roman : des hommes, une femme qui refusent d’accepter l’inacceptable, la soumission, l’esclavage. Ils choisissent donc de se battre. Et s’organisent en réseaux de solidarité pour survivre et conduire la résistance, afin de préparer, un jour, la reconquête.

    Le lecteur va vivre à leurs côtés des moments intenses, des épisodes hauts en couleur, qui l’inciteront à se préparer mentalement et physiquement à l’avenir, le proche avenir qui s’annonce chaotique.

    On est là dans la veine du Camp des saints de Jean Raspail – mais en plus optimiste, heureusement, puisque Claude Perrin annonce à ceux qui sont capables d’entendre son message que la renaissance est au bout du chemin. Pour ceux qui auront choisi la lutte."

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  • Trop, c'est trop ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de Polémia et consacré au ras-le-bol des classes moyennes et populaires françaises...

     

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    Trop, c'est trop : vers une révolte des Français de souche ?


    1) Trop d’immigrés qui ne manifestent aucune volonté de « s’intégrer » et de devenir de vrais Français par la civilisation et la culture ; trop d’immigrés qui cultivent leurs particularismes d’une façon ostentatoire, et qui affirment de plus en plus leur religion – l’islam – dans l’espace public, au mépris de la laïcité et avec la lâche complicité des pouvoirs publics ; trop d’Africains qui se constituent en communautés.

    2) Trop de culpabilisation et de repentance à l’encontre des seuls Européens et des seuls Français de sang et de souche ; trop de mépris de la nation française et de son histoire ; trop de parti pris en faveur de nombreux allogènes, dont il est interdit de critiquer le comportement même délictueux, sous peine de « racisme » ; trop de discrimination à l’encontre des Français de souche.

    3) Trop d’insécurité pour les honnêtes gens, trop de bienveillance pour les criminels et délinquants récidivistes ; trop de délinquants d’origine immigrée ; trop de « zones de non-droit » ; trop de corruption dans la classe politique ; trop de police, trop de radars et trop de juges mais pas assez de sécurité et de moins en moins de liberté pour le citoyen.

    4) Trop de politiquement correct ; trop de répression de la liberté de parole, trop de propagande et de travestissement de la réalité dans les médias ; trop de publicité cynique et agressive ; trop d’américanisation de la culture.

    5) Trop de déni de démocratie ; trop de « minorités » bruyantes, trop de « communautés », trop « d’autorités morales », trop de lobbies qui prétendent imposer leurs préjugés et leurs seuls intérêts à la majorité des Français ; trop de mépris du peuple français de la part de l’oligarchie politico-médiatique ; trop de promesses non tenues par les politiques, qu’ils soient de gauche comme de droite.

    6) Trop de violences et de dégradations à l’école ; trop de maîtres qui capitulent devant les élèves et devant leurs parents ; trop de laxisme éducatif et universitaire ; trop de diplômes qui ne valent plus rien sur le marché du travail.

    7) Trop de chômage, trop de petits boulots, trop de contrats à durée déterminée, trop de délocalisations, trop de désindustrialisation ; trop d’inégalités sociales, trop de profits pour les uns, trop d’insécurité économique pour les autres ; trop de difficultés à se loger lorsqu’on est jeune ; trop d’impôts et de taxes pesant sur les classes moyennes et populaires.

    8) Trop de « réformes » inutiles qui ne s’attaquent pas aux vraies questions qui préoccupent les Français ; trop de services publics « reformés » mais qui ne fonctionnent plus ; trop de fonctionnaires découragés ; trop de fermetures de services publics de proximité.

    9) Trop d’inquiétudes sur l’avenir : trop de dépenses sociales que les actifs ne peuvent plus financer, trop de menaces sur les économies et les retraites ; trop de dettes publiques et privées.

    10) Trop de diabolisation des Français qui respectent les lois, qui demandent que cesse cette situation qui les révolte, qui ne sont ni « racistes », ni « fascistes », ni « d’extrême droite » mais qui veulent enfin être entendus de la classe politique et voir leur opinion représentée dans les médias.

    Michel Geoffroy
    04/10/2011

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  • Flash : l'émission !

    Le magazine Flash lance une émission mensuelle sur internet, A Flash, on peut fumer ! On retrouve autour d'un cendrier ( et d'un verre !) Nicolas Gauthier, Patrick Gofman, Arnaud Guyot-Jeannin, Topoline, Jonathan Gabry et Ignace. Pour cette première émission, on s'échauffe sur la question du féminisme. Une excellente initiative !

     

    A Flash, on peut fumer ! (Juin 2011) from Flash Magazine on Vimeo.

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  • Vote ouvrier et crise criminelle...

    Nous reproduisons ci-dessous ce point de vue de Xavier Raufer paru dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles. Un point de vue intéressant car l'auteur, criminologue de son état, s'adresse à ses "bons amis" les dirigeants de la droite et leur livre une analyse qui souligne cruellement leur échec patent dans la lutte contre la criminalité...

     

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    Vote ouvrier et crise criminelle

    Dans la culture chinoise, la notion de “bon ami” est cruciale car elle permet la vie sociale : entre “bons amis”, on se dit tout, la franchise est de rigueur. Adoptons donc cette culture millénaire et parlons franc, entre bons amis, aux dirigeants de la droite. Qu’à la future élection présidentielle, 36 % des ouvriers disent vouloir voter pour Marine Le Pen – la presse parle même de “plébiscite ouvrier” – n’est pas étonnant.

    Que ces ouvriers voulant voter Le Pen aient plus que doublé depuis la présidentielle de 2007, ne surprend pas davantage.

    Le diagnostic est même enfantin à poser : les ouvriers vivent, et sont condamnés à vivre, dans des quartiers toujours plus ravagés par une criminalité sans cesse plus grave – et ils ne le supportent plus. Pour l’essentiel, leur vote est ainsi un pur appel de détresse. Que des socialistes de salon et autres bobos gauche caviar osent ici parler de “repli” est carrément infâme – car il ne s’agit pas d’états d’âme ou de tourments fictifs – mais de peur, pour sa vie et celle des siens.

    Que se passe-t-il en effet dans les fameux “quartiers populaires” ? Ceci : début avril, « quatre hommes cagoulés, habillés de noir et portant des gilets pare-balles investissent un pavillon de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Ils forcent Bilal, 20 ans, à s’agenouiller dans le salon familial, et – devant ses parents – lui tirent deux balles de 9 mm dans la tête ». Dans le même département, les braquages s’enchaînent au quotidien – trois bijouteries en trois jours à la fin avril.

    Le 9-3 n’a pas le monopole des homicides. À la fin avril encore, Nordine (23 ans) est abattu à Chelles (Seine-et-Marne) par un “proche”, pour un motif “toujours inconnu”. Paris n’est pas épargné. Encore à la fin avril, des “gens du voyage”, certes “sédentarisés” mais pas apaisés pour autant, s’entretuent à la Kalachnikov, en plein jour, en pleine rue, dans le populaire XIVe arrondissement : 2 morts, un blessé grave. Dans le même temps, un incendie criminel et prémédité fait 5 morts et 6 blessés graves dans le non moins populaire XIXe arrondissement.

    Cela tous les jours, à longueur d’année, et sans répit, dans ces mêmes “quartiers populaires”. Pourquoi ce déchaînement criminel, qui terrorise les populations ouvrières de toutes origines ? Parce que – quelles qu’en soient les causes et les responsabilités réelles – la justice ne fait plus son travail : de l’aveu même du ministère de la Justice, « 100 000 peines de prison ne sont pas exécutées », les peines prononcées étant « en attente d’exécution ». Traduisons : par dizaines de milliers, des bandits sont dans les rues, libres de voler, voire de tuer. Où cette situation est-elle le pire ? Dans les ressorts de justice de Bobigny, Évry, Pontoise, Marseille, Lille, etc.

    Parce qu’aussi, une partie de la police peine à s’adapter. D’abord, ces propos médiatiques un peu troublants, car montrant un net déficit d’expertise entre enquêteurs « ne négligeant aucune hypothèse » et porte-parole ne tenant pas pour « spécialement privilégiée » la piste d’un règlement de comptes. Certes, la police réagit du mieux qu’elle peut – mais cela suffit-il ? Elle attrape les malfaiteurs qu’elle voit – , mais alors c’est trop tard, le crime est commis. Pour preuve, observons la Seine-Saint-Denis, l’oeil du cyclone criminel. Le préfet court d’une scène de crime à l’autre – il remporte même “le tableau d’honneur en termes de réactivité”. Réagir – réactivité : c’est bien sûr là où le bât blesse. Qui a jamais gagné une bataille en laissant l’initiative à l’ennemi ? En se bornant à réagir ?

    Faute de renseignement criminel pointu et précoce, la situation ne peut qu’empirer. Il faut ici un effort massif – l’État doit en savoir le plus possible et le plus tôt possible sur l’action, les effectifs et les préparatifs des gangs commettant l’essentiel des crimes inquiétant la population. Et ce, pour les surprendre en flagrant délit, les démanteler, les mettre pour de bon hors d’état de nuire. Telle devrait être la mission reine de la Direction centrale du renseignement intérieur. Or on sent cette belle machine policière plutôt absente du combat, pourtant décisif, du renseignement criminel.

    Tel est l’engrenage crucial : pas de renseignement intérieur efficace en matière criminelle, pas de progrès possible dans la lutte contre les gangs – donc reflux toujours plus massif des votes populaires vers ce qui est, à l’instant, la seule posture politique anticriminelle déterminée. Ce problème est d’évidence politique. C’est au sommet de l’État que doit se décider et se conduire la grande bataille préventive anticrime, vouée à pacifier les quartiers populaires. Avec des généraux qui veulent se battre. 

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 12 mai 2011)

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  • La guerre des mots...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Xavier Raufer, publié le 3 mars 2011 dans Valeurs actuelles et intitulé La guerre des mots...

     

     

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    La guerre des mots

    La France traverse une crise criminelle grave et, comme trop souvent, sa classe parlementaire fait comme si tout cela était quantité négligeable – voire n’existait pas. Exagération ? Faisons un test et cherchons “braquage” sur Google, en limitant notre recherche au dernier mois.

    Nous y voyons bien sûr défiler une interminable litanie de vols à main armée, souvent commis dans des conditions proches de la guerre. Sur tout le territoire français, on constate, par le haut, une professionnalisation et une militarisation des hold-up ; par le bas, une multiplication des violences crapuleuses (“vols avec violence”). Nous trouvons encore sur Google des articles plus généraux, s’inquiétant de “l’explosion” (terme d’usage fréquent) des braquages dans une ville, ou dans une région. Exemple : un quasi-doublement en 2010 des vols à main armée dans les Alpes-Maritimes.

    Notre recherche relève enfin de virulentes réactions à cette dégradation criminelle – provenant toutes de sites ou de médias… d’extrême droite. Sinon, dans toute la classe parlementaire, silence radio.

    Or, dans l’année écoulée, des signes inquiétants ont démontré que la situation n’avait cessé de se dégrader. Exemple, la désertion croissante par les concierges et gardiens (signalée par l’Union sociale pour l’habitat, premier organisme HLM français) des quartiers hors contrôle, où ils sont « de plus en plus exposés à la violence » car ils « dérangent les trafiquants ». Ainsi, dit le Monde du 21 août 2010, 20 % des « cités sensibles » d’Île-de-France n’ont plus aucun gardien, « faute de pouvoir y assurer leur sécurité ».

    Dans ces cités et quartiers rôdent nombre de malfaiteurs hyperactifs, du type défini comme “prédateurs violents” par la criminologie. La préfecture de police (Paris et petite couronne) en compte 19 000, ayant tous commis au moins 50 infractions – vols avec violence, outrages à dépositaire de l’autorité, trafics de stupéfiants, etc.

    Des paumés ? Non, des professionnels du crime utilisant « d’innombrables alias ou pseudos, vivant sous de fausses identités et n’habitant évidemment jamais à l’adresse indiquée sur leurs papiers ».

    Or la plupart devraient être incarcérés et sont libres, du fait de la non-exécution des peines – 82 000 peines de prison exécutoires, dont 7 500 de plus d’un an, ne sont pas exécutées ! Un fait regretté par la préfecture de police : « Nous arrêtons des braqueurs condamnés à cinq ans de prison ». Ceux-ci, libres comme l’air quoique condamnés – et parfois récidivistes –, déménagent et poursuivent paisiblement leur business illicite !*

    Telle est, en France, l’évolution criminelle. Avec courage, policiers et gendarmes tentent d’inverser la tendance et de ramener l’ordre, mais semblent un peu dépassés par la situation, faute d’outils de renseignementvperformants pour cibler les bandes commettant la plupart des braquages et autres crimes graves dépeints plus haut.

    Face à cela, que font les parlementaires – hélas, parfois de la majorité ? Usant à tort et à travers des termes inappropriés, ils empêchent que l’opinion publique réalise l’ampleur de cette crise criminelle, et sèment malheureusement la confusion.

    D’abord, ils édulcorent en ne parlant que de “délinquants” et de “délits” – quand, par exemple, toutes les infractions ici évoquées sont des crimes, passibles de la cour d’assises. Ne pas savoir évaluer, dit la philosophie, condamne à dévaluer : comment s’alarmer de simples délits, aimables peccadilles du type chapardage dans un magasin ? Alors que, dit le Monde qui n’est pas un brûlot sécuritaire, des policiers doivent désormais « répliquer à balles réelles à des tirs d’armes à feu » ? Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom, et un crime, un crime ?

    Autre usage maladroit, celui du terme “émeutes”. Y a-t-il des “émeutes” dans les banlieues françaises ? Nullement. Une émeute (du mot “émouvoir”, dit le Larousse) est un “soulèvement populaire”. Or dans les banlieues, seules agissent de petites bandes armées, quelques milliers d’individus en France en comptant leurs complices directs, ciblant d’usage des lieux sans défense : abribus, écoles, crèches, petites entreprises, casernes de pompiers, etc.

    Et les “populations défavorisées” ? Tremblantes, elles attendent chez elles le retour du calme, conscientes ô combien ! qu’incendier des autobus accable seulement les plus pauvres.

    On a récemment vu de vraies émeutes à Tunis, au Caire, à Tripoli – mais dans les banlieues françaises ? Jamais, dans les vingt ans écoulés. Aussi, user de ce terme pour qualifier les exactions de gangsters est-il un dangereux contresens.

    Espérons donc que les élus de droite, usant des termes appropriés, reviendront bientôt sur le terrain de la violence criminelle. Sinon, d’autres le feront à leur place – pas forcément là où on l’imagine. Car, lues de près, les propositions de Martine Aubry sur la sécurité (Villepinte, novembre 2010) révèlent de discrètes évolutions sémantiques – « zones de non-droit… violences urbaines… » – vers un plus grand réalisme en matière criminelle.

    Xavier Raufer, criminologue (Valeurs actuelles, 3 mars 2011)

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