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  • Ukraine : l'analyse de la situation par Jean-Bernard Pinatel...

    Pour son émission sur TV Libertés, Chocs  du monde, Edouard Chanot reçoit le général Jean-Bernard Pinatel, pour évoquer avec lui la situation en Ukraine. Ancien officier parachutiste, docteur en sciences politiques et ancien chef d'entreprise, Jean-Bernard Pinatel est spécialiste des questions de géopolitique et d'intelligence économique et a récemment publié Ukraine - Le grand aveuglement européen (Balland, 2024).

     

                                                    

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  • La paix en Ukraine, un chemin semé d'embûches...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue réaliste de Maxime Lefebvre cueilli sur le site du Figaro Vox et consacré aux perspectives de paix dans le conflit russo-ukrainien. Ancien diplomate, Maxime Lefebvre est professeur de géopolitique à l'ESCP.

     

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    « La paix en Ukraine, un chemin semé d'embûches »

    La musique de la paix se fait entendre depuis quelques mois au milieu de la guerre en Ukraine. Le sommet organisé en Suisse en juin, sans la Russie, a servi à réaffirmer le soutien de la moitié des pays du monde à l'Ukraine, mais s'est aussi soldé par un appel à négocier avec Moscou, ce qui a ouvert une fenêtre d'opportunité pour une rencontre entre les parties en novembre, alors que le G20 tiendra son grand sommet à Rio, après l'élection présidentielle américaine.

    Vladimir Poutine a annoncé de son côté des «conditions de paix» (la souveraineté de la Russie sur la Crimée et sur les quatre oblasts annexés, que Moscou ne contrôle pas entièrement à l'heure actuelle ; la non-adhésion de l'Ukraine à l'Otan ; la levée des sanctions) dont on peut penser qu'elles sont une base de départ pour une négociation.

    L'Ukraine semble ouverte à la diplomatie. Le ministre des Affaires étrangères ukrainien s'est rendu à Pékin, qui avait envoyé un émissaire en 2023 dans plusieurs capitales, y compris Moscou et Kiev, pour parler de la paix. Viktor Orban a commencé sa présidence de l'Union européenne en juillet par une «mission de paix» à Moscou, Kiev et Pékin - très critiquée car effectuée sans aucun mandat de l'Union, alors que la Hongrie n'est pas complètement alignée sur la ligne européenne de ferme soutien à Kiev. Le premier ministre indien s'est lui aussi rendu à Moscou puis Kiev.

    Toutes ces évolutions ne sont pas sans lien avec l'impasse du conflit, marqué par une forme de lassitude ukrainienne, et dans la perspective d'un éventuel retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis (devenu cependant moins probable depuis le remplacement de Joe Biden par Kamala Harris). Aucun camp ne paraît aujourd'hui pouvoir l'emporter sur le champ de bataille. Si l'Ukraine a engrangé des succès notables contre la flotte russe en Crimée et dernièrement par son incursion en Russie, celle-ci détruit méthodiquement ses infrastructures énergétiques (c'était le bombardement des infrastructures énergétiques qui avait amené la Serbie à capituler face à l'OTAN en 1999) et profite d'un rapport de force favorable malgré l'aide occidentale à Kiev. Elle représente quatre fois la population et le PIB de l'Ukraine, et les sanctions n'ont pas empêché la mobilisation à plein régime de son industrie d'armement. Elle grignote du terrain sur le front, dans ce qui reste une guerre d'usure et d'attrition, et non une guerre de mouvement et d'offensive qui nécessite une nette supériorité de moyens.

    L'opération ukrainienne surprise dans la région de Koursk ne change pas fondamentalement la donne, sinon qu'elle retarde peut-être l'ouverture de négociations. Elle a été contenue (1000 km² sur les 17 millions que compte la Russie, contre 107000 km² contrôlés par Moscou en Ukraine, soit 18 % du territoire de cette dernière). Si l'Ukraine entendait sans doute obtenir un gage et une monnaie d'échange, on peut aussi s'attendre à ce que Vladimir Poutine cherche d'abord à reprendre la totalité du contrôle du territoire russe, tout en poursuivant sa pression dans le Donbass. L'ouverture de contacts russo-ukrainiens secrets, sous l'égide du Qatar, a été rendue publique et interrompue.

    À supposer que des négociations réelles puissent s'engager, des obstacles très sérieux hypothèquent un accord de trêve, et encore plus un accord durable.

    C'est d'abord évidemment la question territoriale, que complique encore l'affaire de Koursk. Un simple cessez-le-feu reviendrait aujourd'hui à confirmer de facto le gain territorial de Moscou, comme ce fut le cas en Géorgie en 2008, même si l'Ukraine garde son gage en territoire russe, qui oblige la Russie à insister sur le respect de son intégrité territoriale. Une discussion pourrait s'engager sur les frontières, mais elle se heurterait vite à un blocage. Contrairement à la situation en 2014-2015 lorsque l'insurrection du Donbass (soutenue par la Russie) avait conduit aux accords de Minsk sur la réintégration de ces républiques dans l'Ukraine, la Russie a désormais franchi le pas d'une annexion territoriale de territoires et de populations, dans le sud et l'est de l'Ukraine, qu'elle considère comme russes (au-delà de la Crimée, déjà annexée en 2014), et on peut penser qu'elle ne reviendra pas là-dessus volontairement. L'Ukraine de son côté ne peut renoncer à son intégrité territoriale, qui fait partie de l'identité fondamentale des États, et elle trouve d'ailleurs l'appui de la Chine sur ce point, du fait entre autres de la question de Taïwan.

    Si aucune des parties n'est en mesure de reprendre l'offensive, la question territoriale a toutes les chances de se solder par un accord de fait pour geler les lignes du front, à travers un armistice (possiblement accompagné d'un dispositif de surveillance et de mesures de confiance), et par l'impossibilité de progresser sur une reconnaissance de droit. Le conflit ukrainien rejoindrait alors un certain nombre d'autres conflits gelés dans le monde, comme le Cachemire, la Corée, Chypre, etc., où une situation de fait n'a pas débouché sur une situation de droit.

    Mais la question territoriale n'est qu'une partie du problème. La question plus fondamentale, qui était déjà à l'ordre du jour depuis de nombreuses années, est celle des garanties de sécurité qui pourraient bénéficier à l'Ukraine comme à la Russie. Celles de 1994 (le mémorandum de Budapest confirmant l'intégrité territoriale de l'Ukraine) ont volé en éclat, tout comme l'accord Otan-Russie de 1997 limitant les déploiements de troupes occidentales en Europe orientale. L'Ukraine attend désormais sa sécurité de l'Otan et des Occidentaux, qui ne lui promettent que de continuer à lui livrer des armes et ont gelé le processus d'adhésion. La Russie, si elle n'y est pas forcée par le sort des armes, n'arrêtera pas le conflit pour se retrouver nez à nez avec des troupes de l'Otan de l'autre côté d'une ligne d'armistice (d'où la neutralité demandée par Poutine). Or une neutralité négociée de l'Ukraine par rapport à l'Otan serait une capitulation des Occidentaux par rapport à ce qu'ils ont toujours affirmé sur le droit de l'Ukraine à choisir ses alliances, et n'apporterait aucune garantie de sécurité réelle à l'Ukraine, qui risquerait de subir une nouvelle agression.

    Cette question (la sécurité de la Russie par rapport à l'OTAN, la sécurité de l'Ukraine par rapport à la Russie) est en vérité le premier obstacle à l'arrêt des combats. Elle n'avait jamais pu faire l'objet d'une négociation sérieuse, avant la guerre, entre l'Otan et la Russie ou au sein de l'OSCE. Les Occidentaux avaient promis à l'Ukraine (et à la Géorgie) l'entrée dans l'Otan et avaient insisté sur le respect par la Russie des frontières post-soviétiques. Dans l'état d'escalade atteint aujourd'hui par le conflit, entre la Russie et l'Ukraine, et entre les Occidentaux (Otan, UE) et la Russie, on peut craindre qu'une trêve éventuelle ne puisse être qu'une paix armée et fragile, qui ne mette fin ni à l'accumulation des forces ni à la guerre économique.

    Il s'ajoute un troisième obstacle de taille sur le chemin d'une normalisation, ou même d'une simple trêve, entre l'Occident et la Russie. C'est le facteur Poutine, qui a franchi le Rubicon en agressant ouvertement l'Ukraine en 2022 (et non plus indirectement, comme en 2014), et qui est désormais inculpé par la Cour pénale internationale pour son rôle présumé dans l'enlèvement d'enfants ukrainiens, sans parler des crimes de guerre commis par l'armée russe. Parler de normalisation, de levée des sanctions, de garanties de sécurité de long terme, de droits des minorités, de retour de la confiance, avec un régime qui a franchi tant de limites, paraît aujourd'hui hors de portée.

    Rappelons que dans la guerre de Corée, débutée par l'agression nord-coréenne (encouragée par Staline) en 1950, des pourparlers de paix s'engagèrent entre les parties après la stabilisation du front en 1951, et n'aboutirent qu'après la mort de Staline en 1953. Ils ne débouchèrent que sur un armistice, pas signé à l'époque par la Corée du Sud (qui espérait encore réunifier l'ensemble du pays), qui ne fut jamais transformé en accord de paix.

    L'élection présidentielle américaine est évidemment un facteur clé. Kamala Harris se place dans la continuité de Joe Biden sur le soutien à l'Ukraine, mais même si Donald Trump était élu, il n'est pas dit qu'il forcera la main à Kiev pour capituler. Même dans une logique de diplomatie «transactionnelle», quel serait l'intérêt des États-Unis à faire sans contrepartie un cadeau à leurs adversaires : la Russie, mais aussi la Chine qui en sortirait renforcée ? Trump dans son premier mandat n'avait ni normalisé la relation avec la Russie, ni fait la paix avec la Corée du Nord, et il avait durci la politique américaine face à la Chine et à l'Iran.

    Malgré ces obstacles, il n'est pas trop tôt pour réfléchir à la fin du conflit et la préparer. Une première étape pourrait être la création d'un format de négociation qui garantirait la place des Européens et de la France. Ce pourrait être, par exemple, le format utilisé dans la négociation nucléaire avec l'Iran, associant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne (P5 + 1), ou dit autrement les trois grandes puissances européennes avec les États-Unis, la Chine et la Russie (E3 + 3), en ajoutant le Haut Représentant pour l'Union européenne, et bien sûr l'Ukraine. L'Inde pourrait être la voix du «Sud global» dans ces discussions : la création d'un concert mondial, réunissant les 7 principales puissances économiques et militaires du monde, toutes membres du G20, pourrait s'avérer utile dans une perspective beaucoup plus large. En tout état de cause, l'ouverture de discussions sur l'Ukraine ne marquerait pas l'abandon d'une partie de bras de fer qui est engagée depuis longtemps et qui n'est pas terminée.

    Maxime Lefebvre (Figaro Vox, 3 septembre 2024)

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  • Les modifications de frontières par la force : une question de morale ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre de Lauzun cueilli sur Geopragma et consacré au "principe" de l'intangibilité des frontières. Membre fondateur de Geopragma, Pierre de Lauzun a fait carrière dans la banque et la finance.

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    Les modifications de frontières par la force: une question de morale ?

    Un des enjeux de la guerre russo-ukrainienne est évidemment la question des frontières. Au lendemain de l’offensive russe en Ukraine, le Conseil européen a d’ailleurs fait part de son indignation :  « l’usage de la force pour changer les frontières n’a pas sa place au XXIe siècle ». Que peut-on en penser ?

    Nous passerons sur le progressisme naïf à la base de cette formulation, laissant entendre que l’humanité irait sans cesse vers un plus haut niveau d’exigence morale et un comportement plus vertueux ou plus humain. On pouvait peut-être raconter cela en 1890. Mais les innombrables barbaries du siècle qui a suivi devraient semble-t-il avoir balayé une telle naïveté.

    En revanche, il peut être légitime de vouloir poser le principe d’un respect des frontières existantes, qui ne seraient pas modifiables sauf accord mutuel, et cela au nom de la paix. Changer les frontières est en effet une des motivations les plus fortes des guerres, et en amont, des conflits au sens large. Cela dit, l’exemple même de la guerre russo-ukrainienne montre que même sur cette base, on ne ferait nullement disparaître la possibilité de guerres. En l’espèce, au départ, la Russie a mis en avant des motivations d’un autre type pour son invasion : la menace pour sa sécurité que représenterait le passage de l’Ukraine dans le camp occidental, le caractère supposé "nazi" du régime de Kiev, ou le traitement des russophones. Elle ne parlait pas d’annexion avant, et cela n’est venu qu’après.

    Mais il reste que poser le principe de l’inviolabilité des frontières fait peser sur l’agresseur la menace d’une réprobation large et d’un statut juridique flou et désavantageux. Cela joue donc sans doute un rôle utile, y compris dans des zones comme l’Afrique où la plupart des frontières sont très artificielles.

    Cela dit, l’examen des précédents depuis 1945 montre que même s’il a servi de règle de base, le principe a connu une existence souvent chaotique. On a pu régulièrement s’assoir dessus, et même justifier son exact contraire, parfois par de grands arguments moralisants.

    La dissolution des empires

    Le changement de souveraineté le plus massif et le plus évident a été l’explosion des empires coloniaux, qui étaient après tout des réalités juridiques reconnues (avec parfois intégration dans la métropole comme en Algérie), et leurs frontières aussi. Dans ce processus, la violence a souvent joué un rôle important, parfois décisif, au moins comme menace contre le colonisateur (guerres dites de libération).

    On a alors tenté de maintenir le principe du respect des frontières héritées de la dislocation de ces empires, et cela a en général plutôt fonctionné jusqu’ici, même si elles étaient et restent artificielles. Cela dit, la violence est régulièrement intervenue ici ou là pour les redéfinir : pour imposer une partition (Empire des Indes, puis Pakistan et Bengladesh, Soudan), ou au contraire pour l’empêcher (réunification du Vietnam), ou encore pour annexer un territoire (Rio de Oro, Nouvelle-Guinée occidentale). En Somalie, successivement on a rassemblé deux colonies, puis elles se sont séparées.

    Dans un autre cas, celui des empires communistes, soviétique et yougoslave, le principe n’a pas empêché la terrible guerre qui a déchiré une Bosnie Herzégovine artificielle, avec son issue bancale. Et surtout on a joyeusement promu l’indépendance du Kosovo, pourtant partie intégrante de la Serbie. Certes, en ex-URSS, la reprise des frontières intra-soviétiques s’était faite dans l’ensemble sans guerre. Mais c’était sur des bases assez friables, notamment au vu des importantes minorités notamment russophones, comme la guerre en cours le rappelle (après le précédent en Ossétie et Abkhazie).

    Un principe qui reste imparfait

    Par ailleurs la mise en œuvre du principe peut aboutir à des résultats embarrassants. Prenons le cas de Taiwan, reconnue comme partie intégrante de la Chine par la plupart des Etats. Le respect des frontières reconnues, compris littéralement, va ici manifestement dans le sens de Pékin. Ce qui choque. Et donc on cherche à moduler le principe. Mais on ne peut prendre une position contraire que de deux manières, qui posent toutes deux problème.

    Soit en considérant qu’une frontière même contestable au départ devient légitime avec le temps, ce qu’en pratique on fait assez largement, et c’est après tout en général prudent. Mais aller dans ce sens donne une prime à la modification de fait d’une frontière, si celui qui l’opère arrive à la tenir assez longtemps : d’où naguère le nettoyage ethnique dans le nord de Chypre. Sauf obstacle militaire, le Venezuela pourra dès lors s’emparer de l’Essequibo et le peupler de Vénézuéliens : à la longue, cela passera.

    Soit en se calant sur des procédures d’autodétermination ; et de fait il y aurait bien des motifs pour modifier des frontières qui ici ou là sont contraires à la réalité des populations. Mais si on retient ce critère, on risque justement de conduire à des remises en causes nombreuses des frontières existantes par toutes sortes de séparatistes, ou d’intervenant extérieur, du plus souple au plus violent.

    Ceci met en lumière une autre limite du principe, qui est qu’en un sens il repose, dans une majorité de cas, sur une tautologie : si en effet on est d’accord sur l’endroit où se situe la frontière, de façon générale elle n’est pas remise en cause, et le principe n’apporte rien. Il ne sert finalement que pour tenter de geler les situations contestées, mais existant de fait. Or en soi il n’y a pas de raison de choisir toujours le statu quo, et moralement cela peut même être choquant. En outre, par un paradoxe apparent, la fétichisation des frontières peut parfois conduire à ce que soient menées des opérations révoltantes afin d’aligner les populations sur les frontières, comme les épurations ethniques à Chypre, en Yougoslavie, et encore récemment au Haut Karabakh.

    Que dire enfin des frontières maritimes, là où il n’y a pas de critère de population et où les droits historiques sont bien plus flous ? Où est la juste frontière en Mer de Chine méridionale, que la Chine occupe pour l’essentiel à l’indignation des autres riverains ? Et que vaudront les autres droits historiques, actuellement respectés, lorsque les enjeux deviendront réellement importants, soit en termes de sécurité ou de contrôle des routes maritimes, soit au vu des richesses sous-marines ?  La France a peut-être ici quelques soucis à se faire…

    En conclusion, ce "principe" a rendu de réels services ici ou là. C’est un moyen de calmer le jeu. Comme on l’a dit, ce n’est pas à mépriser. Mais à condition de ne pas le voir comme le grand principe moral qu’on tend à en faire ; c’est simplement une règle pratique, pragmatique, permettant de maintenir la paix dans bien des cas. Ni plus, ni moins.

    Pierre de Lauzun (Geopragma , 1er juillet 2024)

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  • Le grand aveuglement européen...

    Les éditions Balland viennent de publier un essai de Jean-Bernard Pinatel intitulé Ukraine - Le grand aveuglement européen. Ancien officier parachutiste, docteur en sciences politiques et ancien chef d'entreprise, Jean-Bernard Pinatel est spécialiste des questions de géopolitique et d'intelligence économique.

     

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    " Au-delà de son aspect militaire tragique, pour les belligérants, cette guerre aura été le révélateur d'un grand aveuglement européen. Les dirigeants de l'Union européenne n'ont pas envisagé un seul instant que le monde avait changé et que les sanctions contre la Russie ne la mettraient pas à genoux car elles seraient contournées par la très grande majorité des pays et que leur maintien sur la durée se retournerait en boomerang contre l'Europe et profiterait aux États-Unis qui en étaient les instigateurs. Bien plus, cette guerre a aussi été le révélateur que l'ordre mondial régi par des règles et des organismes internationaux mis sur pied à la fin de la seconde guerre mondiale était révolu, notamment parce que les États-Unis sous l'égide desquels ils avaient été élaborés ne les ont pas respectés depuis la chute de l'URSS, gagnés par l'euphorie d'être désormais la seule superpuissance mondiale et décidés à le rester à n'importe quel prix. Je me suis lancé dans la rédaction de ce livre pour expliquer pourquoi l'impossibilité pour l'Ukraine de gagner cette guerre était prévisible dès février 2022. "

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  • Macron, président va-t-en-guerre contre les Russes...

    Pour cette nouvelle édition de Cette année-là, sur TV Libertés, Patrick Lusinchi, avec François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments et Christophe A. Maxime, remonte au printemps 1982, quand l’Europe se demandait s’il fallait secourir la Pologne, comme elle se demande aujourd’hui s’il faut envoyer des soldats au sol en Ukraine. Fallait-il mourir pour Gdansk dans les années 1980 ? Assurément non ! Faut-il aujourd’hui mourir Kiev ? Macron semble prêt à courir le risque, multipliant les déclarations bellicistes à l’encontre de la Russie, au risque d’une déflagration mondiale...

     

                                               

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  • Ukraine : la dangereuse décrépitude de l’Occident...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous Le samedi politique de TV Libertés, diffusé le 8 juin 2024 et présenté par Élise Blaise, qui recevait Caroline Galactéros pour évoquer avec elle les dangereuses gesticulations guerrières des Européens, et en particulier du président Macron, dans un conflit russo-krainien où leur seul intérêt réel serait de rétablir la paix...

    Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et de Vers un nouveau Yalta (Sigest, 2019). Elle a créé en 2017 Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

     

                                            

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