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protectionnisme - Page 6

  • La Grande Récession...

    Les éditions Gallimard publient dans leur collection de poche Folio La Grande Récession, un recueil de chroniques de Jean-Luc Gréau. Economiste, opposé au capitalisme mondialisé et favorable au protectionnisme, Jean-Luc Gréau est l'auteur de nombreux essais comme L'avenir du capitalisme (Gallimard, 2005) et La trahison des économistes (Gallimard, 2008). Par ailleurs, il anime aussi le site Manifeste pour un débat sur le libre-échange.

     

     

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    "Analyste au scalpel de la Grande Récession qui a germé à partir de 2005 en Occident pour se déployer avec force à compter de 2008, Jean-Luc Gréau a très tôt mis en relief, malgré l’aveuglement de la plupart des économistes, la gravité «systémique» de la crise financière de 2007 et 2008, centrée sur le marché de la dette privée américaine. Il a dénoncé le leurre d’un rétablissement définitif de l’Occident après le rebond de 2009 et définit la crise européenne depuis l’hiver 2010 comme ayant sa source non pas dans la défaillance des pays les plus fragiles ou les plus irresponsables, mais dans le credo d’une concurrence illimitée, que nulle autre puissance dans le monde n’a fait sien à ce jour. Il a indiqué comment la France est acculée à une politique de survie, sous la menace d’une double faillite des banques et des États en Europe.
    L’expérience néolibérale n’est pas, comme on le clame souvent, une déréglementation aveugle, mais une organisation nouvelle, ancrée au premier rang sur les banques centrales indépendantes et les agences de notation, qui a libéré les économies de toute réglementation, contraint l’État à un retrait stratégique et organisé la prise en charge des marchés par les institutions de marché. C’est de ce pouvoir, dissimulé dans les infrastructures financières occidentales et d’autant plus difficile à atteindre qu’il se présente comme un fait de la nature, que l'économie mondiale paie l’échec."

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  • Frontière et protectionnisme...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un extrait marquant d'un entretien avec Etienne Chouard au cours duquel il rappelle la nécessité des frontères et du protectionnisme. Professeur d'économie, opposé à la doctrine libérale, Etienne Chouard est un de ceux qui ont contribué à la victoire du "non" lors du référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen.

    Il est possible de voir l'intégralité de l'entretien avec Etienne Chouard ici.

     

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  • Le protectionnisme est-il inévitable ?...

    Vous pouvez regarder ci-dessous un entretien avec Franck Dedieu, co-auteur de l'essai intitulé Inévitable protectionnisme (Gallimard, 2012). Cet entretien est mis en ligne par le club Politique autrement, fondé par Jean-Pierre Le Goff.


    Le protectionnisme est-il inévitable ? par PolitiqueAutrement

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  • Protéger ou diparaître ?...

    La revue Perspectives libres, vient de sortir son cinquième numéro, qui est consacré à la question du protectionnisme. On y trouvera notamment des contributions de Gérard Lafay ou de Christian Harbulot.

     

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    ° Pourquoi le libre-échange est un des grands responsables de la crise protéiforme que nous vivons ?, Philippe Murer, spécialiste des marchés financiers, enseignant à la Sorbonne, Président de l'Association Manifeste pour un débat sur le libre-échange

    ° Protectionnisme : pour en finir avec les mythes, Benjamin Piolet, spécialiste des questions douanières

    ° Plus de protectionnisme ! Plus de commerce ! Plus de croissance ! Vladimir Popov, professeur d'économie à l'école russe d'économie, spécialiste mondialement reconnu de la transition chinoise

    ° A propos de la crise et de la reprise économique de l'Argentine, Norman Palma, économiste et philosophe

    ° Souveraineté monétaire : les leçons de la crise argentine, Roberto Lavagnia, ancien ministre de l'économie et de la production durant la crise argentine

    Libres propos

    Anti-libéralisme : une guerre idéologique fondatrice, Philippe Arondel, économiste, juriste, ancien syndicaliste

    De la formation et du développement du système de la monnaie unique, Norman Palma, économiste et philosophe

    Mondialisation et mondialisme, Gérard Lafay, économiste

    La "bazardisation" de l'économie allemande : détruire l'espace national pour sauver les flux internationaux, Julien Funnaro, géographe

    L'Allemagne est-elle indépendante ?, Serguei Drojjin, politologue, spécialiste des relations germano-russes

    Penser la nation

    Nation et survie, entretien avec Christian Harbulot, historien, directeur de l'Ecole de Guerre Economique de Paris

    L'idée de nation et son avenir, Robert Redeker, philosophe

    Marx et la nation, entretien avec Denis Collin, philosophe

    Libéralisme, républicanisme ou islam : quelle religion pour la France ?, Radu Stoenescu, philosophe


    Pour commander la revue vous pouvez envoyer un chèque de 12 euros à l'ordre de l'association des amis de la revue Libres (ADARL) à l'adresse suivante :

    Association des amis de la Revue Libres (ADARL)

    11 rue de Javel

    75015 Paris

     

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  • Le protectionnisme gagne du terrain !...

    Nous reproduisons ci-dessous un article du journaliste Régis Soubrouillard, cueilli sur le site de Marianne et consacré à ce protectionnisme que l'Union Européenne sera bientôt la seule à ne pas pratiquer...

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    Etats-Unis, pays émergents, le protectionnisme gagne du terrain

     

    Présenté comme un génie malfaisant plus rarement comme un sujet de débat, longtemps le protectionnisme fut considéré comme un tabou en ces temps pas si lointains où les prêcheurs de la mondialisation bienfaitrice prônaient l’ouverture des marchés à tous vents. Au-delà des discours, déjà la levée des barrières était une pure imposture diffusée par les apologistes du libre-échangisme. L’Amérique et la Chine n’avaient de loin pas attendus la crise des subprimes et ses conséquences pour disposer des barrières freinant la pénétration de leurs marchés respectifs. 

    Trente ans après l'ouverture de la Chine aux investissements étrangers, les compagnies internationales se plaignent  toujours de lois coûteuses, de règles avantageant leurs homologues locaux, un nationalisme croissant,  et le souci de favoriser « l’innovation indigène ». 

    Face au libre échange, les Etats-Unis ont également développé une attitude ambivalente en multipliant les aides aux secteurs en difficultés depuis 2009. Sans compter le fameux Buy American Act  mis en place par Franklin Roosevelt, lors de la Grande Dépression de 1933 pour soutenir la production nationale qui impose au gouvernement fédéral l’achat de biens manufacturiers produits aux Etats Unis. 

    Et la vague protectionniste ne faiblit pas. Dans un rapport publié le 6 juin, l’Union tire la sonnette d’alarme, face au constat d’une « montée considérable du protectionnisme à l’échelle mondiale qui s’est traduite par l’introduction de 123 nouvelles restrictions des échanges au cours des huit derniers mois, soit une hausse légèrement supérieure à 25 % ». 

    Toujours aussi confiante en l’efficacité de ses recettes ô combien éprouvées, l’Union européenne, en appelle urgemment à une trêve des mesures protectionnismes: « Les membres du G20 doivent consentir davantage d’efforts pour prévenir l’introduction de nouveaux obstacles au commerce et pour modifier les mesures de protection adoptées depuis le début de la crise ». Faute de quoi la main invisible finirait par en avoir la tremblote.

      

    Les mauvais élèves de la classe libre-échangiste

     

    Les pays émergents, fortement impactés par la crise,  apparaissent comme les plus séduits par ces  dispositifs protectionnistes. Et de donner quelques exemples –à ne pas suivre- des mauvais élèves de la classe internationale : 

    - l’Argentine a récemment étendu l’application de nouvelles procédures administratives astreignantes de pré-enregistrement à toutes les importations de marchandises. 

    - l’Inde, importante productrice de coton, a institué une interdiction d’exportation concernant le coton brut. 

    - la Russie mérite une attention particulière, car elle est l’un des pays qui recourt le plus fréquemment à des mesures restrictives susceptibles d’être non conformes à ses obligations de futur membre de l’OMC. Le pays prépare actuellement une législation prévoyant des préférences pour les véhicules de fabrication nationale dans le cadre des marchés publics. 

    La commission pointe également du doigt « les pays du G20 qui ne respectent pas suffisamment leur engagement concernant la suppression des mesures en vigueur. Entre septembre 2011 et le 1er mai 2012, le démantèlement des mesures s’est ralenti: seules 13 mesures ont été abrogées, contre 40 entre octobre 2010 et septembre 2011. Dans l’ensemble, environ 17 % des mesures seulement (soit 89 mesures) ont été levées jusqu’à présent ou ont expiré depuis octobre 2008 ». 

    Pas sûr que le message ait été entendu par les Etats-Unis qui quelques jours après avoir annoncé des taxes de 31 à 250 % sur les panneaux solaires importés de Chine, en décrétaient de nouvelles, visant cette fois les éoliennes chinoises.

    Un protectionnisme éducateur

    Sans aller jusqu’aux excès de la guerre commerciale que se livrent les deux géants chinois et américains, l’Union européenne pourrait se pencher sur les travaux de l’économiste allemand –un gage de sérieux…- Friedrich List à l’origine de la notion de « protectionnisme éducateur », qui inspira l’union douanière allemande allemande au 19ème siècle. 

    Rien à voir avec un quelconque repli frileux et permanent mais un protectionnisme stratégique, outil efficace d’intégration politique autant que de développement économique « mis au service d’un programme de développement original et ambitieux » comme le signale Danièle Blondel, économiste, professeur Emérite à Paris Dauphine. « Friedrich List le justifie en observant  que de jeunes activités nationales ne peuvent se développer mondialement si leur marché est déjà occupé par des entreprises de pays étrangers ». 

    « Alors qu’au début du 19ème siècle la future Allemagne était constituée, outre la Prusse d’une poussière de petits états souvent économiquement arriérés, le protectionnisme s’avéra un moyen efficace d’intégration politique autant que de développement économique ». Et l’Allemagne devint un challenger redoutable de la France et de la Grande Bretagne. 

    Un protectionnisme éducateur et intelligent. Un plan B ?

     

    Régis Soubrouillard (Marianne, 8 juin 2012)

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  • Marine Le Pen, arbitre de la vie politique française ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de l'économiste hétérodoxe Jacques Sapir, cueilli sur le site de Ria Novosti et consacré à la position politique qu'occupe Marine Le Pen après les résultats qu'elle a obtenus au premier tour de l'élection présidentielle.

     

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    Marine Le Pen, arbitre de la vie politique française

    Créditée de 18,5% des voix, Marine le Pen se retrouve en position d’arbitre de la vie politique française. Son résultat contraste avec celui relativement modeste de Jean-Luc Mélenchon (11,10% des voix). On doit cependant retenir que leur potentiel cumulé est passé de 26% en 2011 à 29,60% lors du vote alors que leur positionnement était relativement semblable : anti-système.Le vote pour Marine le Pen couvre deux électorats distincts. Nous avons un électorat du nord-est de la France, qui est majoritairement un électorat populaire et ouvrier, provenant de petites communes où la misère ouvrière rencontre la misère rurale. 

    Répartition géographique de l’électorat de Marine le Pen au 1er tour

    Ce milieu mi-rural / mi-urbain correspond à une réalité de l’industrie française depuis le développement massif de la sous-traitance dans les années 1980 : un tissu de PME/PMI spécialisées donc dans la sous-traitance et qui sont aujourd’hui directement touchées par les délocalisations mais aussi par la contraction du crédit bancaire vis-à-vis des entreprises. Les résultats au premier tour dans le Nord, le Pas-de-Calais, mais aussi dans la Somme et l’Oise, puis les régions de vieille industrie de l’Est de la France et ce jusqu’à l’Alsace et au Doubs et au Territoire de Belfort (où se trouvent les concentrations industrielles liées à Peugeot et Alsthom), le confirment. À l’Ouest et au Sud de Paris, toujours dans des zones de petite et moyenne industrie, on trouve des résultats entre 21% et 23%, un peu moins impressionnants que ceux du nord-est, mais qui n'en sont pas moins plus élevés que la moyenne nationale. Il est ainsi significatif que les résultats de Marine le Pen soient les meilleurs dans la partie Nord Est de la France, à droite de ce que les géographes appellent la « diagonale de l’industrie » censée séparer une France industrielle d’une France agricole.

    À côté de cela il y a un autre électorat, correspondant à l’arc Méditerranéen, et qui est bien plus traditionnel (rapatriés et familles de ces derniers, commerçants aisés, retraités). C’était d’ailleurs sur cet électorat que s’était replié JMLP en 2007 quand le score du FN était tombé à 10%. En réunissant ces deux électorats, Marine le Pen fait une sorte de synthèse qu’avait déjà réussi en partie son père en 2002.

    On a beaucoup dit que le total des voix de Marine le Pen restait inférieur à celui, cumulé, de Jean-Marie le Pen et de Bruno Mégret en 2002. Il faut relativiser ce raisonnement pour plusieurs raisons.

    Le vote Mégret a été largement un vote de l’électorat « traditionnel » du FN, susceptible par ailleurs de se reporter sur des candidats de la droite modérée. Or, cet électorat tend à se réduire naturellement, ne serait-ce que par la disparition progressive des rapatriés d’Algérie et le passage du souvenir de la Guerre d’Algérie de la mémoire active (on hésite à dire « vive ») à l’histoire (que l’on hésite à qualifier de mémoire « morte »). D’autre part, les déterminants du vote en 2002 restaient aussi traditionnels ; la crise n’avait pas frappé la France. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

    L’électorat actuel de Marine le Pen est bien plus composite et témoigne d’un transfert des thématiques de campagne, qui sont passées de l’immigration et de la sécurité aux questions économiques et sociales avec, en toile de fond, la perspective d’une sortie de l’Euro.

    L’apparition de « tâches » du vote Marine le Pen dans le couloir rhodanien (zone industrielle souffrant désormais de la concurrence des pays à bas coûts) mais aussi dans une partie de la région sud-ouest tend à confirmer cette progression vers l’électorat ouvrier et non une simple récupération par rapport à 2002. Ceci marque aussi la capacité du discours de Marine le Pen à toucher des couches nouvelles et différentes de celles auxquelles son père s’adressait : petits fonctionnaires supportant de plein fouet l’impact de la dégradation des services publics, petits employés qui ont conscience que leur sort est en partie lié à celui des ouvriers (on sait que quand une ville perd un emploi ouvrier il y a indirectement, une destruction indirecte de 1 à 1,5 emplois en plus dans le commerce et les services).

    Les résultats sont plus faibles sur la façade atlantique, de la Bretagne à la côte Basque, mais ils montrent une forte progression (+ 100%) par rapport à 2007, en particulier dans les petits bourgs en Bretagne et en Vendée. Ceci traduit aussi un changement de population de ces petits bourgs (phénomène connu sous le nom de rurbanisation). De nombreux petits fonctionnaires et employés viennent s’installer dans ces bourgs, chassés par la montée des prix de l’immobilier des grandes villes où se trouve leur emploi. Ils transportent ainsi dans ces bourgs leur angoisse du lendemain (chômage) et leurs problèmes de crédit, qui viennent s’ajouter aux problèmes des populations traditionnellement rurales.

    Les zones où se mélangent la petite et moyenne industrie et les restes de la ruralité traditionnelle sont donc bien celles où Marine le Pen fait ses meilleurs résultats. Ce sont elles où les électeurs potentiels attendaient des réponses précises à des problèmes précisément identifiés : le chômage et la désindustrialisation du pays, l’absence de crédit à taux faibles pour le logement et l’accès inégal présent et futur aux services publics (santé, éducation). Les propositions de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy ont été jugées soit peu convaincantes soit inadaptées.

    Le discours de Marine le Pen a mélangé des éléments de réponse fantasmés (la priorité nationale et l’immigration) et des éléments réels de réponse (le protectionnisme, un système de crédit public appuyé sur la Banque de France dans le cadre d’un retour au Franc, la défense des services publics).

    Cet électorat composite réagit très différemment à la campagne menée par Nicolas Sarkozy depuis le premier tour pour tenter de récupérer les voix qui se sont portées sur Marine le Pen. Dans ce but le Président-Candidat n’a pas hésité à enfourcher les thèmes les plus douteux du discours de Marine le Pen sur l’immigration. La frange traditionnelle, et réactionnaire, peut incliner vers le Président-Candidat, en raison de sa rhétorique anti-immigration ; mais certainement pas l’électorat populaire. Ce dernier ne croit plus aux promesses faites par Sarkozy. Cet électorat peut s’abstenir ou même voter pour François Hollande, non par adhésion mais pour « punir » le Président de ses promesses non tenues. Qu’une fraction de cet électorat se décide à voter François Hollande, et cela signifiera la défaite assurée pour Nicolas Sarkozy. Au-delà, cet électorat populaire, par son extension sur tout le territoire français, va donner à Marine le Pen la possibilité de présenter des candidats aux élections législatives du mois de juin dans toutes les circonscriptions, et de les maintenir au second tour (ou il faut pour cela franchir la barre des 12,5% au premier tour). La multiplication de « triangulaires » (un candidat de droite, un de gauche, et un du Front National) est susceptible de provoquer une véritable déroute pour le parti de Nicolas Sarkozy.

    La nouvelle sociologie du vote pour Marine le Pen en fait donc bien l’arbitre non seulement du second tour de l’élection Présidentielle mais, au-delà, de la vie politique française dans son ensemble. Au-delà, elle incarne la montée d’un rejet du «système» qui ne peut aller que s’accentuant.

    Jacques Sapir (Ria Novosti, 5 mai 2012)

     

     

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