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populisme - Page 27

  • Le populisme à la croisée des chemins...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse impeccable de Michel Geoffroy, cueillie sur Polémia et consacrée à la nécessité pour le populisme, s'il veut triompher, d'articuler la question identitaire à la question sociale...

     

    La croisée des chemins

     

    Le populisme à la croisée des chemins

    Pour l’emporter, le populisme doit être social et non pas libéral. Une proposition qui ne plairait pas à tout le monde …

    Le moteur du populisme en Europe – et en France du Front national – provient historiquement du refus de l’immigration de peuplement. Ce refus se justifie aujourd’hui plus que jamais alors que le Grand Remplacement et l’Islamisation de l’Europe progressent si rapidement qu’il faut désormais être aveugle ou complice pour ne pas le constater.

    L’erreur des mouvements et partis populistes serait évidemment d’abandonner cette ligne identitaire au moment même où une part croissante de nos concitoyens comprend que l’avenir de notre civilisation est en jeu.

    Mais une erreur symétrique consisterait aussi à n’en rester qu’à ce niveau, en oubliant l’autre versant de la dissidence identitaire : la société et le social, justement.

    Un refus fondateur

    Le populisme en Europe est la forme politique prise par le refus de la disparition de leur civilisation et de leur identité par les Européens qui se sentent abandonnés par les pouvoirs publics et trahis par les oligarchies remplacistes (1).

    Il s’agit d’un refus politiquement fondateur, comme toutes les grandes alternances politiques et intellectuelles se sont fondées de la sorte : qu’il s’agisse du refus d’une religion, du refus d’un régime, du refus d’une défaite, du refus d’une oppression ou du refus d’une injustice.

    Cependant il ne suffit pas de dénoncer le Grand Remplacement : pour le combattre efficacement il faut aussi s’interroger sur ses causes profondes, ce qui ouvre nécessairement d’autres perspectives.

    Le moteur du Grand Remplacement est d’abord idéologique

    Le Grand Remplacement n’est pas tombé du ciel en effet.

    Car il correspond au projet de l’oligarchie occidentale (2) qui a pris le pouvoir à la fin du XXe siècle en Occident et qui a mis en application son idéologie libérale/libertaire et cosmopolite. Même si ce projet a fini par lui échapper en partie sous la forme du djihadisme, l’oligarchie l’a initié, l’a encouragé et l’a entretenu.

    Le moteur du Grand Remplacement est donc d’abord idéologique, avant d’être civilisationnel, africain, musulman ou climatique.

    C’est au nom de l’idéologie libérale/libertaire que l’Occident croit que les hommes doivent circuler et s’installer librement partout, comme s’il s’agissait de marchandises. C’est pourquoi les oligarques ont détruit les frontières et les douanes qui permettaient de réguler la concurrence, ainsi que les mouvements de populations et de marchandises. Et ils ont fait cela pour le plus grand profit des entreprises mondiales. Car l’immigration permet de faire baisser les salaires et de réduire au silence les salariés autochtones.

    Au nom de cette même idéologie, tous les hommes sont désormais réputés avoir les mêmes « droits » politiques et sociaux, qu’ils soient étrangers ou citoyens d’un Etat : ce qui a permis de déconstruire la souveraineté et la démocratie en Europe occidentale et de faire exploser les régimes de protection sociale.

    Le Grand Remplacement, une dérégulation civilisationnelle

    Le Grand Remplacement n’est que l’effet le plus visible de la catastrophe culturelle, sociale et humaine provoquée partout par les oligarques occidentaux, qui depuis 30 ans exercent un pouvoir sans partage, notamment en Europe. Car le Grand Remplacement est une dérégulation civilisationnelle au même titre que la dérégulation financière, économique et sociale.

    La mondialisation n’est heureuse (3) que pour les oligarques, les bobos, les banquiers, les histrions médiatiques et les dirigeants des entreprises transnationales. Pour les autres, c’est-à-dire la majorité de la population, elle signifie désindustrialisation, chômage, précarité du travail, fin de l’ascenseur social, diminution des droits et des protections sociales, réduction des services publics, augmentation des impôts, des charges et des taxes, déflation, dépossession de son identité, inquiétude devant l’avenir.

    Car l’oligarchie n’a pas hésité à sacrifier la classe moyenne européenne sur l’autel du mondialisme, annulant en quelques années l’effet des Trente Glorieuses et un siècle de luttes sociales. Dans le même temps elle a cyniquement promu l’immigré/migrant au rang de prolétariat compassionnel de rechange : Big Other permettant de masquer l’étendue de la régression provoquée partout par les oligarques et pas seulement en Europe.

    On ne saurait oublier que le développement du mondialisme économique et financier se paye ailleurs aussi de drames sociaux et environnementaux : exode rural massif entraînant la perte de l’autonomie alimentaire, mouvements de populations dans des centres urbains surpeuplés et pollués, exploitation brutale des salariés dans les usines travaillant pour les grandes firmes mondialisées, saccage de l’environnement, etc.

    Les tenants du national-libéralisme se trompent

    Cela signifie qu’on ne peut pas inverser le processus remplaciste en cours en Europe si on ne remet pas en cause l’idéologie libérale/libertaire qui le sous-tend.

    Un populisme conséquent ne peut faire l’impasse sur cette question. Car la question sociale prolonge la question identitaire : l’identité c’est la nation et la nation c’est le peuple. Et à l’âge du mondialisme seuls les peuples souffrent.

    C’est pourquoi les tenants d’une nouvelle gauche (4) qui ne se soucierait pas de la question identitaire n’ont aucun avenir.

    C’est pourquoi aussi ceux qui, au sein de la droite populiste, préconisent l’adoption d’une ligne libérale et nationale se trompent d’époque.

    Le cocktail libéral/national est en effet un oxymore ou, au mieux, un malentendu politique.

    Le libéralisme conséquent, comme agent du capitalisme, tend en effet à détruire la nation, en déconstruisant tout ce qui fait obstacle à la liberté du marché. Il ne faut donc pas confondre la liberté économique qui peut effectivement s’appliquer dans l’espace national sous certaines conditions (5) avec le libéralisme, qui est une idéologie de combat contre les identités et les nations.

    Le populisme s’affirme sur le registre de la souveraineté politique des nations, toutes choses que les libéraux ont toujours exécrées. Les libéraux ne croient qu’en l’individu et en la providence des marchés. Pour eux, comme le disait Mme Thatcher, « la société n’existe pas ». Alors pourquoi voudraient-ils la sauver ?

    On ne peut donc pas être sincèrement populiste et libéral en même temps.

    Les ravages du néo-libéralisme : un remake du XIXe siècle

    Elargissons la perspective.

    La mise en œuvre des préconisations libérales/libertaires a provoqué le chaos partout au XXIe siècle, dont ne profite qu’une infime minorité de la population occidentale. Cette situation n’est pas sans rappeler les ravages sociaux advenus au XIXe siècle lors de la mise en place de l’industrialisation capitaliste en Europe.

    Ces ravages ont provoqué par réaction l’apparition du socialisme, puis au XXe siècle, du communisme en Europe. C’est pourquoi on a pu écrire que le socialisme avait été le « cri de douleur » du prolétariat (6).

    Que le socialisme et le communisme n’aient pas réussi à abolir « l’exploitation de l’homme par l’homme » ou que le communisme ait été une utopie sanglante ne doit pas faire oublier que ces mouvements ont quand même réussi à forcer le capitalisme à se montrer plus social et à corriger ses excès en Occident (7).

    Mais de nos jours le communisme est mort, les syndicats sont marginalisés et la gauche a abandonné l’héritage du socialisme pour devenir l’idiot utile du néo-capitalisme mondialisé. Cela signifie que plus personne n’est en mesure d’obliger les oligarques mondialistes à faire preuve de retenue dans leur course au profit.

    On en voit le résultat : le chaos partout.

    Le populisme, un socialisme pour notre temps ?

    Si le populisme veut s’affirmer comme une véritable réponse aux interrogations de notre temps, il ne peut donc pas faire l’impasse sur la nouvelle question sociale.

    Pour le dire autrement, le populisme doit jouer, au plan métapolitique, vis-à-vis du néo-capitalisme mondialisé, le rôle dévolu hier au socialisme vis-à-vis du capitalisme national.

    Il doit à son tour devenir le « cri de douleur » des peuples européens et se présenter comme une force alternative aux ravages de la dérégulation néo-libérale, en Europe d’abord, au plan international ensuite.

    Le populisme doit pour ce faire promouvoir une nouvelle éthique du Bien Commun et de l’Etat, en réponse à la marchandisation du monde incarnée par les oligarques mondialistes ; en réponse aussi à l’idéologie de l’individualisme absolu, destructeur de tout lien social. Le populisme doit aussi porter le retour des vertus civiques et des bonnes mœurs, conformément aux traditions européennes, contre le laxisme et le cynisme qui sont une arme aux mains de l’oligarchie.

    Le populisme : passer du refus à la révolution

    Cela implique d’annoncer et d’entreprendre une révolution culturelle et morale qui ébranle les dogmes et les oligarques dominants. Cela implique qu’une nouvelle élite politique, économique et sociale, s’avance. Cette élite existe mais elle est réduite au silence par les oligarques : il faut seulement qu’elle sorte de sa réserve.

    La menace de la révolution socialiste a imposé au capitalisme européen la conscience sociale qui lui manquait.

    La perspective d’une révolution populiste doit produire le même effet vis-à-vis du néo-capitalisme mondialisé.

    C’est à cette condition que le populisme deviendra vraiment populaire. C’est à cette condition qu’il deviendra majoritaire.

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 mai 2016)

     

    Notes :

    1/ Selon l’expression de l’écrivain Renaud Camus.

    2/ Voir le livre de Jean-Yves Le Gallou : Immigration : la catastrophe/ Que faire ? Via Romana, 2016.

    3/ Selon l’expression de Dominique Strauss-Kahn.

    4/ Genre Mélenchon.

    5/ Comme cela a été le cas dans le passé européen.

    6/ Jaurès, Histoire socialiste.

    7/ Ce qui d’ailleurs explique l’envolée occidentale après la seconde guerre mondiale : la loi du profit étant associée à une politique sociale dynamique (social-démocratie ou sécurité sociale) ou par des salaires élevés (fordisme).

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  • Je suis la guerre...

    Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°160, mai - juin 2016) est disponible en kiosque à compter de ce jour, 14 mai 2016.

    A côté du grand entretien avec Chantal Delsol et du dossier consacré à la guerre,  on trouvera les rubriques, toujours aussi riches, «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama».

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

     

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    Au sommaire :

    Éditorial    
    Une société flottante par Alain de Benoist   
    Forum    

    L’entretien
    Chantal Delsol : empêcher que le monde se défasse    

    Cartouches
    Le regard de Michel Marmin

    La revue des revues : Les jeunes intellectuels à l'assaut du vieux monde par Paul Matillion   

    Chronique d’une fin du monde sans importance par Xavier Eman

    Relire les classiques de la BD par David L'Épée   

    Chronique cinéma par Ludovic Maubreuil

    Champs de bataille : musée royal de Bruxelles par Laurent Schang

    Sciences par Bastien O'Danieli

    Le combat des idées

    L'Amérique

    Donald Trump, anatomie d'un phénomène. Le plébiscite de la classe ouvrière blanche
    Par  James Littel, notre correspondant aux États-Unis

    Nicholas Spykman, le père de la géopolitique américaine
    Entretien avec Olivier Zajec

    Droits de l’homme : le livre capital d’Alain de Benoist
    Par François Bousquet

     

    Notre plaidoyer pour le populisme

    Entretien avec Vincent Coussedière 
    Propos recueillis par Alain de Benoist et François Bousquet
     
    L'énergumène Beppe Grillo. Un populisme du troisième type
    Par Marco Tarchi

    Ernesto Laclau : le seul et vrai théoricien du populisme de gauche
    Par Alain de Benoist


    Marcel Gauchet : bienvenue parmi les maudits !
    Par Thibaut Isabel
      
    Le douanier Rousseau. L'imbécile heureux sans frontières
    Par Christophe André Maxime
      
    Saison après saison, l'Europe sauvage
    Par Fabien Niezgoda

    Cap au Nord, Homère dans la Baltique
    Par Jean Haudry

    Thierry Marignac is back
    Par Pierric Guittaut
      
    Les affres de l'impuissance. Le Long cri de révolte de Léo Malet
    Par Michel Marmin

    Mon "ami" André Glucksmann
    Par Kostas Mavrakis

    Raphaël Glucksmann notre "ennemi"
    Par Pascal Eysseric 

    Dany-Robert Dufour. La généalogie sexuelle du capitalisme
    Par Thomas Hennetier   

    Dossier

    La "génération déni" face au spectre de la guerre
    Par Pascal Eysseric

    Entretien avec le général Desportes
    Propos recueillis par Pascal Eysseric

    Pourquoi l’armée française gagne-t-elle les batailles, mais pas les guerres ?
    Par Serge Gadal

    La gauche et l’armée, pour une révolution des mentalités
    Par Laurent Henninger
     
    OTAN : retour sur un anniversaire oublié
    Par Pascal Eysseric et Thibault Isabel

    Le bel avenir de la guerre urbaine
    Par Laurent Schang
      
    Nouvelles menaces
    Comment la police se militarise et l'armée se "policiarise"
    Par Pierre Martin      

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Séries télés & politique : Game of Thrones
    Par Frédéric Dufoing

    Philosophie : la conscience de l'individu
    Par Jean-François Gautier

    L’esprit des lieux : mise au vert à Dublin
    Par Michel Thibault

    C’était dans Éléments : l’esprit militaire
    Par Dominique Venner

    Éphéméride : juin

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  • Les deux visages du somnambulisme politique français...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Vincent Coussedière, cueilli sur Causeur et consacré à Nuit Debout et aux primaires, deux symptômes de la perte de sens du réel dont souffre la politique...

    Agrégé de philosophie et élu local, Vincent Coussedière est l'auteur d'un essai intitulé Le retour du peuple - An I (Cerf, 2016).

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    Les deux visages du somnambulisme politique français

    Tout oppose, en apparence, le phénomène de Nuit debout et celui de l’inflation des candidatures à la présidentielle de 2017. D’un côté se manifeste la revendication d’une politique sans candidat ni représentant attitrés, d’une démocratie directe refusant toute délégation de pouvoir. De l’autre s’exprime l’attachement aux institutions de la Vème République, l’idée que rien ne peut se faire sans accéder à la fonction suprême de président. On se regarde d’ailleurs des deux côtés avec méfiance et hostilité, chacun pensant mieux représenter l’essence de la politique que l’autre. Les partis et les candidats n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer le caractère utopique et uniquement contestataire de Nuit debout. Les partisans de Nuit debout n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer la confiscation du pouvoir par les puissants et la trahison de leurs engagements, affichant un mépris souverain pour l’échéance présidentielle.

    Une telle interprétation a pour elle le charme rassurant de donner une certaine réalité à une opposition permettant à chaque « camp » de se persuader de sa propre consistance, opposition qui serait celle de l’éthique de la conviction et de l’éthique de la responsabilité selon Max Weber. En réalité, l’hystérie présidentielle des primaires et l’hystérie participative de Nuit debout sont un seul et même phénomène, témoignant de l’effondrement d’une offre politique, incapable de se mettre au niveau de la demande des Français. On appelle « populisme » le résultat de l’inadéquation entre cette offre et cette demande…

    Depuis quatre ans, le bavardage est incessant

    La Nuit debout de la politique a commencé depuis longtemps, et c’est pourquoi le peuple est épuisé, et se détourne de celle-ci, parfois définitivement.  L’existence des Français ne se confond pas avec celle d’Homo festivus, ni même avec celle de ses variantes : Homo mediaticus, Homo politicus, Homo intellectus, qui, restant debout toute la nuit, se couche trop souvent le jour…  Les Français ont très peu de curiosité pour ces deux visages du somnambulisme politique que sont Nuit debout et la campagne pour la présidentielle de 2017, dont ils ont d’ailleurs le sentiment qu’elle a commencé depuis fin 2012. On aurait donc tort de croire que le bavardage, les assemblées générales permanentes, la circularité des débats, sont l’apanage de Nuit debout, et apportent quoi que ce soit de nouveau à la situation que vit le pays. Il y a longtemps qu’on ne cesse de parler de ce qu’il faudrait faire pour que le pays aille mieux. Mais depuis quatre ans, ce bavardage est devenu incessant. La France est entrée en campagne permanente. Elle ne cesse de débattre sur ce qu’il faudrait faire et qu’on ne fait pas. Elle vit sa Nuit debout presque 24 heures sur 24, par l’intermédiaire de l’agora médiatique et intellectuelle. Elle semble ainsi être devenue toute entière spectatrice et commentatrice d’elle-même. L’indifférence de plus en plus profonde que le peuple français éprouve face à une parole politique devenue autoréférentielle est un symptôme de saturation.

    Les candidats sont en effet sur la ligne de départ depuis l’élection même de François Hollande, comme si celle-ci n’avait pas eu lieu. Ils poursuivent une campagne présidentielle continuelle à l’intérieur de laquelle le mandat effectif disparaît. Ils ne profitent pas de leur passage dans l’opposition pour un retrait méditatif et salvateur. Ils ne s’opposent pas véritablement. Ils commentent. Et, au même titre que les journalistes et autres médiatiques, participent au débat, puis au débat sur le débat, et ainsi de suite… Pour échapper à l’impression de vanité que pourrait produire cette parole permanente, les candidats écrivent des programmes, puis des livres sur leurs programmes, puis réalisent des entretiens sur ces programmes… On a fini par croire qu’il fallait dire avec le plus de précision possible ce qu’il faudrait faire pour que ce soit fait. D’où l’inflation programmatique de nos candidats qui n’a rien à envier à l’inflation de paroles dont s’enivre Nuit debout. D’où l’hyper-volontarisme dont chacun veut faire preuve dans une surenchère permanente : ce qu’on veut faire on le fera dans les six mois, on le fera par ordonnance, etc. On poursuit le fantasme d’une politique qui serait la transmutation la plus directe possible de la parole en acte, en transformation de la réalité, par la médiation de la toute-puissance de la loi. Les technocrates eux-mêmes s’y mettent et pondent, grâce à une prétendue démocratie participative, un hyper-programme, sous l’orientation bienveillante de Jacques Attali, lequel voit d’un regard attendri le phénomène Nuit debout. Ne vient-il pas aussi d’organiser sa propre Nuit debout techno-participative ? Et que dire de l’organisation d’une primaire citoyenne, grâce à l’inimitable Alexandre Jardin, qui rencontre un engouement tel que le serveur Internet explose sous l’abondance des contributions ?

    Le réveil sera brutal

    Nous sommes entrés dans l’ère, non plus du langage performatif, mais de la politique performative, non plus dans la croyance que dire c’est faire, mais que faire c’est dire… Et chose remarquable, le président lui-même, comme son Premier ministre, sont entrés dans cette Nuit debout permanente. Ils se comportent comme des candidats qui continuent de dire ce qu’il faudrait faire alors qu’ils sont au pouvoir ! Ce n’est pas le président normal que François Hollande incarne mais le candidat permanent, devenu tellement incertain de son pouvoir que l’exercice de sa présidence apparaît comme un contretemps entre deux candidatures. Que c’est ennuyeux, quand même, le pouvoir : il ne suffit plus de dire ce qu’il faudrait faire mais le faire effectivement… Vive la prochaine candidature permettant de faire de nouvelles promesses ! Inversement, l’ancien président et sans doute futur candidat, Nicolas Sarkozy, se comporte comme s’il était toujours président, et son statut de candidat lui semble insupportable entre deux présidences ! Il occupe sa non-présidence actuelle en revenant sur sa présidence passée pour la justifier, et préparer sa présidence à venir ; comme Hollande ne cesse d’occuper sa présidence actuelle en revenant sur sa candidature passée pour la justifier, et préparer sa candidature à venir ! L’un se comporte comme candidat quand il est président et l’autre comme président quand il est candidat…

    C’est que nos politiques, candidats précaires de l’opposition ou installés au gouvernement, comme nos intellectuels, précaires de Nuit debout ou installés à l’université, partagent une situation commune : ils sont les spectateurs d’une réalité qui leur échappe parce qu’ils ne la produisent plus et qu’ils tentent de rejoindre par une forme de volontarisme désespéré. Autour d’eux, le peuple français, seul à même de donner une âme et de soutenir par son action un projet politique, s’est dérobé. Ne reste plus qu’une poignée de « militants » devenus « supporters » dans les écuries des « présidentiables », d’étudiants devenus somnambules de la place de la République, d’individus devenus Internautes participatifs à la primaire citoyenne d’Alexandre Jardin ou au techno-programme de Jacques Attali, d’intellectuels continuant à croire que l’Idée républicaine descendra bientôt du ciel pour nous tirer du marasme avec la venue du printemps.

    Non, décidément, nous ne sommes pas près de sortir d’un somnambulisme politique qui présage de nouveaux réveils brutaux. Les Français semblent l’avoir compris, qui se couchent la nuit pour tenter de tenir debout le jour !

    Vincent Coussedière (Causeur, 27 avril 2016)

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  • Le clivage droite / gauche a-t-il encore un sens ?...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au clivage droite / gauche et à sa perte de sens...

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    Alain de Benoist : Droite et gauche : des mots qui ne signifient plus rien !

    Il vous est arrivé de vous définir comme un « homme de droite de gauche » ou comme un « homme de gauche de droite ». Si ce n’est pas une boutade, qu’est-ce que cela signifie ?

    Cela veut dire d’abord que je ne juge pas des idées en fonction de leur provenance, mais en fonction de leur justesse. La valeur de vérité d’une idée ne dépend pas de son étiquette. Subsidiairement, cela signifie aussi que je n’ai pas plus d’indulgence pour la bêtise de droite que pour le sectarisme de gauche. José Ortega y Gasset disait, dans La révolte des masses : « Être de gauche ou être de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile ; toutes deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale. » Pour ma part, j’ai toujours été surpris de constater que les hommes « de droite » n’ont en général aucune culture de gauche, et que les hommes « de gauche » n’ont en général aucune culture de droite. C’est la raison pour laquelle les uns et les autres se font de leurs adversaires une représentation qui est le plus souvent de l’ordre du fantasme.

    Chez une certaine « droite », il est coutumier de dénoncer la « fausse droite », tout comme à « gauche » on critique volontiers les « trahisons de la fausse gauche ». Ces querelles ne cacheraient-elles pas un problème politique de fond ?

    Il y a en effet un problème de fond, mais ce ne sont pas des opinions subjectives qui peuvent permettre de le cerner. Si l’on s’en tient à une approche scientifique, force est de reconnaître que les spécialistes de sciences politiques ne sont jamais parvenus à se mettre d’accord sur une notion qui pourrait servir de dénominateur commun à toutes les droites (ou à toutes les gauches). De multiples propositions ont été avancées (liberté ou égalité, conservatisme ou progressisme, ordre ou changement, perfectibilité ou imperfectibilité de la nature humaine, etc.), mais quel que soit le critère retenu, il y a toujours des exceptions.

    Sur le plan historique, on a pris l’habitude de dater le clivage droite-gauche de la Révolution française, mais en réalité – en France tout au moins -, ces termes ne se répandent dans le discours public que dans les toutes dernières années du XIXe siècle. Il ne serait jamais venu à l’esprit de Karl Marx, de Georges Sorel ou de Proudhon de se définir comme des « hommes de gauche » ! L’alliance du mouvement ouvrier et de la gauche progressiste n’est pas antérieure à l’affaire Dreyfus. Par ailleurs, loin d’être assignées à résidence, nombre d’idées n’ont cessé de se promener à travers le paysage politique : le libéralisme est passé de gauche à droite, le colonialisme a d’abord été défendu par la gauche avant de l’être par la droite, l’écologisme est passé de droite à gauche, etc.

    La vérité est qu’à toute époque et dans chaque pays, il y a toujours eu plusieurs droites et plusieurs gauches, certaines de ces droites ayant plus d’affinités avec certaines de ces gauches qu’avec les autres droites. Pour la France, tout le monde connaît la division proposée par René Rémond entre droite orléaniste, droite légitimiste et droite bonapartiste. Elle est loin d’épuiser le sujet.

    À date récente, nombre de facteurs ont accéléré la dissolution du clivage droite/gauche, qu’il s’agisse de la quasi-disparition des familles sociologiques où l’on votait de la même façon de père en fils (aujourd’hui, on « zappe » d’un parti à l’autre comme on essaie divers produits au supermarché), de la crise de la représentation ou de l’extraordinaire recentrage des programmes des partis qui nourrit le rêve d’un « consensus au centre ». La droite a abandonné la nation pour ne pas déplaire aux multinationales, la gauche a abandonné le peuple en se ralliant à la société de marché. Tous sont partisans des droits de l’homme et de la libéralisation des capitaux, tous mènent des politiques convergentes quand ils arrivent au pouvoir.

    Le résultat est que les gens ont de plus en plus de mal à comprendre ce qui distingue encore la droite et la gauche. Emmanuel Macron est-il un homme de gauche ? Alain Juppé, un homme de droite ? Et où classer Marine Le Pen, qui campe sur une ligne ni droite ni gauche ? Natacha Polony vient de déclarer : « Quand je regarde les représentants de la droite, je ne me sens pas une seule seconde de droite. Idem à gauche, où je ne trouve pas ma place non plus. » De plus en plus de gens sont dans le même cas.

    Si le clivage gauche/droite s’efface, quel est celui qui le remplace ?

    Aujourd’hui, le clivage fondamental est la mondialisation et, derrière elle, le rapport à l’idée de progrès, à l’ordre libéral (qu’il soit économique ou sociétal) et au système de l’argent. Il y a d’un côté ceux qui profitent de la mondialisation, qu’ils soient de droite ou de gauche, et de l’autre ceux qui en sont les victimes, qu’ils soient eux aussi de droite ou de gauche (la « France périphérique »).

    C’est ce qu’ont bien compris, à des degrés divers, les mouvements populistes. Le populisme, dont on s’entête à ne pas comprendre la véritable nature, consiste à articuler les demandes sociales qui s’expriment « en bas » de manière à susciter une contre-hégémonie à l’hégémonie d’« en haut ». Les classes moyennes et populaires peuvent ainsi se poser en représentantes du tout social, sur le modèle de ce qui s’était passé en 1789 lorsque le tiers état s’était proclamé, sur la base des « cahiers de doléances », comme le véritable dépositaire de la légitimité nationale. Ainsi peut s’amorcer la déconstruction graduelle du système en place. Mais à l’inverse, c’est aussi ce qui explique que, dans la classe dominante, l’idée d’une union nationale entre les « partis de gouvernement » ne cesse de progresser pour neutraliser les « récalcitrants » des deux bords. La clarification naît de ce que ces deux phénomènes se renforcent mutuellement.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 16 avril 2016)

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  • «Le populisme, c'est le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis»...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Vincent Coussedière au Figaro Vox et consacré à la question du populisme. Professeur de philosophie et essayiste, Vincent Coussedière vient de publier Le retour du peuple - An I (Cerf, 2016) et est également l'auteur d'Eloge du populisme (Elya, 2012).

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    Vincent Coussedière : «Le populisme, c'est le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis»

    De la montée du FN à la percée de l'AFD en passant par les surprises Trumps et Sanders le jeu politique apparaît totalement bouleversé dans les pays occidentaux. S'agit-il d'une «dérive populiste» ou du «retour du peuple» annoncé dans votre livre?

    Vincent Coussedière: En 2012, à la suite de mon essai Eloge du populisme, je définissais dans un entretien le populisme comme le «retour du refoulé des peuples européens». Il semble qu'on puisse aussi parler d'un retour du refoulé du peuple américain dont le phénomène Trump est le symptôme… Poursuivons la métaphore freudienne, on sait qu'une pulsion, lorsqu'elle est refoulée, n'est pas détruite, elle disparaît de la conscience pour poursuivre son existence sous une forme inconsciente, elle reviendra donc se manifester sous forme de symptôme. Il en va de même avec le peuple dont le populisme est le retour symptomatique: le peuple a été refoulé par les élites de leur vision de la politique. Ce n'est pas d'abord le peuple qui s'est détourné des élites, ce sont les élites qui se sont détournées du peuple, qui ont fait sécession, comme l'a remarquablement compris très tôt Christopher Lasch. Lorsque je parle donc désormais de «retour du peuple», cela ne signifie pas que j'annonce le retour du peuple comme acteur collectif, cela signifie que je tente de comprendre de quel refoulement le peuple a été l'objet, et pourquoi le peuple revient s'exprimer désormais sous la forme du «populisme». Le retour du peuple, c'est aussi son retour comme question politique et philosophique.

    Ces phénomènes sont-ils comparables, en quoi?

    L'utilisation du terme de «populisme» pour qualifier et unifier une offre partisane par delà les contextes nationaux me paraît artificielle et fausse. Elle crée la confusion et évite d'examiner chaque discours en lui accolant l'étiquette disqualifiante de «populisme». Trump n'a pas la même conception de l'économie que Marine le Pen, ni même de l'immigration ou de l'islam. On reproche au «populiste» de s'adresser au peuple, la belle affaire! On ne voit pas à qui d'autre devrait s'adresser un homme politique dans les conditions de la démocratie… On lui reproche de faire œuvre de démagogie, de proposer des solutions irréalistes, de flatter le peuple. Soit. Mais alors il faut faire l'effort de montrer en quoi ces solutions sont irréalistes, ce dont le qualificatif de «populiste» dispense justement. Bref, l'usage du terme permet de faire l'économie d'un débat politique et verrouille la démocratie.

    Si le terme de «populisme» me semble cependant pertinent à conserver, c'est à condition de l'utiliser pour décrire une certaine situation des peuples eux-mêmes. Ce qui est comparable dans les phénomènes dont vous parlez, c'est la situation des peuples et non l'offre politique «populiste» qui ne vient qu'après, et tente de capter cette situation. C'est du côté de la demande des peuples qu'il y a quelque chose de comparable: les peuples veulent continuer à être des peuples, c'est-à-dire qu'ils veulent continuer à conserver une certaine unité de mœurs, une forme «nationale», et une souveraineté, une capacité libre de prendre les décisions qui leur importe. Ceci s'exprime par une inquiétude profonde quant à l'impact de l'immigration sur les mœurs auxquelles on tient, et par une inquiétude toute aussi profonde quant à une souveraineté paralysée par des alliances post-nationales. Bref, l'unité du phénomène vient de la résistance de vieux peuples politiques à leur dissolution dans la mondialisation.

    «La crise de souveraineté et de légitimité de nos gouvernements actuels est tout aussi grave que celle qui souleva De Gaulle contre Vichy», écrivez-vous. N'est-ce pas un peu exagéré?

    Que signifie l'épisode de Vichy, si ce n'est d'avoir été l'expérience d'un gouvernement qui a cherché à se maintenir en conservant les apparences de la république, c'est-à-dire de la souveraineté et de la légitimité? Nous nous trouvons dans la même situation, dans une apparence de république qui a en réalité perdu sa légitimité comme sa souveraineté. La différence ne réside pas dans la situation elle-même, qui approche du point où, comme le dit Marc Bloch: «le sort de la France a cessé de dépendre des Français.». La différence réside dans la rapidité du «blitzkrieg» qui a conduit à la situation de 1940, et dans la lenteur et le caractère souterrain et masqué d'une «guerre» menée par nos élites contre le peuple, et qui a conduit à la situation actuelle. Nos élites «avancent masquées», comme le dit très justement Marcel Gauchet dans son dernier essai, et les Français ont mis beaucoup de temps à comprendre qu'ils étaient menacés de désintégration. Au final le résultat est le même: nous héritons d'une république qui est une coque vide: privée de souveraineté comme de l'unité d'un peuple qui puisse la rendre légitime. Tout est à recommencer. Il ne s'agit pas seulement de refonder une république mais de réinstituer un peuple. Lorsque je développe ce parallèle dans mon livre, ce n'est pas pour en rajouter par rapport à notre dépression collective, c'est au contraire pour montrer que nous nous sommes déjà relevés d'un précédent aussi grave.

    Quelle responsabilité de l'Europe dans cette «étrange défaite»? Le populisme est-il le problème ou la solution?

    La responsabilité de l'Europe n'est que seconde dans cette affaire, puisque c'est en grande partie nous qui avons voulu cette Europe, en tout cas nos dirigeants, qui se sont accrochés à elle comme à une utopie de remplacement de l'utopie socialiste. J'explique en effet dans mon livre que le populisme est à la fois le problème et la solution. Il est le problème parce qu'il ne trouve pas encore d'expression politique et partisane qui soit à la hauteur des enjeux: non seulement refonder la république, mais réinstituer un peuple qui la fasse vivre. Il est la solution parce qu'il témoigne d'un attachement à la nation républicaine, et non d'un retour aux «heures les plus sombres de notre histoire», comme voudraient nous le faire croire les interprètes paresseux, qui sont, comme le disait Marc Bloch à propos des élites de 1940,: «Mal instruits des ressources infinies d'un peuple resté beaucoup plus sain que des leçons empoisonnées ne les avaient inclinés à le croire (…).»

    Selon vous, «il existe en France une majorité conservatrice qui peine à prendre une forme politique tant elle est écartelée entre la droite républicaine et la droite populiste». Qui regroupez-vous au sein de cette majorité éclatée? Est-ce la France du non au Traité constitutionnel européen? Comment réconcilier nation et république?

    Cette phrase n'est pas de moi mais de Mathieu Bock Côté, je la trouve excellente, et je la reprends en élargissant encore la perspective. Car pour moi le populisme n'est ni de droite ni de gauche, en tant qu'attachement à la nation républicaine, il est un phénomène trans-partisan. J'ai défini dans Eloge du populisme le populisme comme «le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis». Mais le conservatisme, contrairement à la doxa régnante sur le sujet, n'est pas forcément de droite. Conservatisme et progressisme sont des catégories qui en elles-mêmes ne veulent rien dire, tout dépend de ce qu'on veut conserver et de ce que vers quoi on veut progresser. Il y a eu une droite révolutionnaire qui ne voulait rien conserver comme une gauche révolutionnaire… Sortons donc de ce clivage droite-gauche idéologique et demandons-nous ce que nous voulons conserver et ce vers quoi nous voulons progresser. Cela permettra peut-être de redéfinir des clivages qui permettent de recouper des options politiques réelles… La caractéristique de la France du non au Traité constitutionnel de 2005 est justement qu'elle dépassait ce clivage droite-gauche. Le populisme est une situation qui va forcer les clivages partisans à se redéfinir autour de la conservation de mœurs qui sont à la fois nationales et républicaines. Nous avons à droite comme à gauche des gens qui ne sont plus attachés à des mœurs nationales, ni à des institutions républicaines, mais à une autre proposition «politique» que j'analyse dans mon livre, et qui est celle du multiculturalisme. Nous avons d'autre part des gens qui ne peuvent concevoir l'horizon de la république en dehors de la nation. Que chacun éclaircisse ses positions et en tire les conséquences… Mon propos dans Le retour du peuple est effectivement de réconcilier nation et république. Nous nous apprêtons à vivre une campagne présidentielle qui va opposer les «nationaux» et les «républicains», cette opposition est idéologique. Dépasser l'idéologie, c'est revenir à la philosophie, pour faire revivre une tradition perdue de la république qui comprenait la «nation» comme son horizon indépassable. C'est cette tradition perdue du nationalisme républicain que je tente de redécouvrir dans mon livre pour en tirer les leçons qui s'imposent.

    Vincent Coussedière, propos recueillis par Alexandre Devecchio (Figaro Vox, 18 mars 2016)

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  • Le retour du peuple...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de Vincent Coussedière intitulé Le retour du peuple - An I. Agrégé de philosophie et élu local, Vincent Coussedière est l'auteur d'Eloge du populisme (Elya, 2012).

     

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    " Tous en appellent à la France. Certains prétendent sauver la Nation. D’autres la République. D’autres encore, la Démocratie. D’où viennent ces oppositions. Elles paralysent l’action et sont suicidaires. Comment réconcilier ces faux contraires ?
    Convoquant la philosophie, Vincent Coussedière révèle le patriotisme méconnu de Rousseau et de l’esprit des Lumières.
    Relisant notre histoire récente, il montre comment le néo-républicanisme des années 1980 aura été le grand fossoyeur des idées qu’il prétendait défendre. Décryptant aujourd’hui, il éclaire la fin des politiques et le retour des intellectuels républicains, de Régis Debray à Alain Finkielkraut. Et si ces penseurs en rupture de ban étaient avant tout les porte-voix de l’opinion, abandonnée et méprisée par les élites ? Et si le « populisme ambiant » n’était pas le problème, mais la solution de la crise actuelle ? Et s’il était temps, enfin, de réhabiliter le Peuple ? "

     

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