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natalité - Page 2

  • Démographie : la question des limites...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les questions de la natalité et de la démographie... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017).

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    Alain de Benoist : « Contrairement à ce que l’on croit, l’avortement n’est pas la cause essentielle de la baisse de la natalité… »

    En France, le taux de fécondité serait passé sous le seuil des deux enfants, soit celui du renouvellement des générations. Certains s’en alarment, alors que d’autres font de même de la surpopulation mondiale. Ces deux attitudes sont-elles légitimes et, en même temps, ne seraient-elles pas contradictoires ?

    On a enregistré en France 767.000 naissances en 2017, avec un taux de fécondité de 1,88 enfant par femme, ce qui n’a pas empêché la population globale de continuer à croître en raison du solde naturel (l’excédent de naissances par rapport aux décès). Cela dit, les données démographiques ne veulent rien dire en elles-mêmes. Elles n’ont pas le même sens selon qu’on est en situation de sous-population ou de surpopulation. Trois problèmes, en particulier, sont à prendre en compte. Le premier est celui de la pyramide des âges (à volume de population égal, cette pyramide peut être équilibrée ou détériorée). Le second est la composition de la population (l’apport de l’immigration, quelles sont les catégories les plus prolifiques ?). Le troisième est le différentiel de natalité par rapport aux zones voisines, à commencer par le continent africain (6-7 enfants par femme aujourd’hui, plus de 40 % de moins de 16 ans, une population de 1,2 milliard d’habitants appelée à doubler d’ici à 2050).

    Contrairement à ce que l’on s’imagine souvent, la cause essentielle de la baisse de la natalité n’est pas à rechercher dans les avortements, ce qui a maintes fois été démontré (la grande majorité des avortements est compensée par des naissances futures qui ne seraient pas survenues si ces avortements n’avaient pas eu lieu), mais dans des évolutions propres à la société moderne, à commencer par le travail des femmes. L’âge moyen, à la naissance du premier enfant, n’a cessé de reculer ces dernières décennies, car de plus en plus de femmes préfèrent donner la priorité à leur carrière professionnelle. Quand elles envisagent d’avoir un enfant, il est souvent trop tard. S’y ajoutent d’autres facteurs : l’hédonisme (avoir des enfants est perçu comme une diminution de liberté), le mode de vie urbain, peu favorable aux familles nombreuses, etc.

    « Croissez et multipliez » : cette injonction n’est pas que le fait du christianisme, mais concerne aussi les deux autres religions révélées, le judaïsme et l’islam. Mais faire toujours des enfants en plus grand nombre est-il véritablement une valeur en soi ?

    L’Église catholique s’est, en fait, montrée moins conséquente que les deux religions que vous citez (moins conséquente, aussi, que l’Église orthodoxe), puisqu’elle a interdit la procréation à ses élites ecclésiastiques, ce qui a exercé un sévère effet dysgénique sur la société globale. Cependant, le simple désir de quantité ne peut jamais être une « valeur en soi ». « Croissez et multipliez » n’est, à l’origine, qu’un impératif de survie pour tout groupe désireux de se perpétuer. Cet impératif biologique a ensuite reçu un habillage religieux, pour le rendre plus contraignant, à une époque où il s’agissait avant tout de maximiser le nombre des fidèles. Il ne peut pas avoir le même sens dans un monde peuplé de quelques dizaines ou centaines de millions d’habitants (en 1700, on n’en comptait même pas encore un milliard) ou dans un monde qui en compte, aujourd’hui, 7,5 milliards et en comptera probablement 12 milliards à la fin du siècle. Il ne faut pas oublier, non plus, que les familles nombreuses, dans le passé, étaient très souvent décimées par la mortinatalité et la périnatalité : faire beaucoup d’enfants était le seul moyen d’être assuré d’en voir survivre quelques-uns.

    Croire, sous prétexte « d’accueillir la vie », qu’il faut faire toujours plus d’enfants, ou encore qu’on pourrait se livrer à une sorte de concurrence nataliste avec des populations ou des pays à la fécondité plus exubérante, c’est se leurrer d’illusions. Je suis surpris, à cet égard, de voir que, même parmi ceux qui se prononcent pour le maintien des limites et des frontières, et qui déclarent détester la démesure et l’illimitation, la question des limites démographiques ne soit presque jamais posée. On peut, certes, spéculer à l’infini sur les possibilités qu’il y aura de nourrir demain encore plus d’hommes qu’il n’en existe. Mais quelle que soit la réponse donnée, l’évidence est qu’il existe nécessairement une limite. Passé un certain seuil, la croissance démographique aggrave la destruction des écosystèmes et l’appauvrissement des ressources naturelles. Aboutissant à des mégapoles monstrueuses de plus de vingt ou trente millions d’habitants (Tokyo, Mexico, Séoul), elle est, en outre, profondément polémogène et génératrice d’incessants troubles politiques et sociaux. Pas plus qu’une croissance matérielle infinie on ne peut avoir une croissance démographique infinie dans un espace fini.

    Pour Emmanuel Todd, la démographie permet d’expliquer nombre d’événements. À l’en croire, la chute de l’URSS était inscrite dans la baisse de sa natalité, tandis que le chaos des révolutions arabes l’était dans sa hausse, amenant trop de jeunes diplômés sur un marché du travail déjà saturé. Quelle est donc la part du facteur démographique dans les grands bouleversements historiques ?

    Le facteur démographique est un facteur de première importance, ce que l’on peut démontrer par bien d’autres exemples que ceux donnés par Emmanuel Todd. Mais ce facteur n’intervient pas de manière mécanique ou automatique. Il est sensible à la décision politique (la Russie a déjà redressé sa natalité). Et le nombre n’est pas tout : le peuple juif a traversé les millénaires alors qu’il représente à peine 15 millions d’individus dispersés dans le monde, soit, numériquement, guère plus que la population de l’Île-de-France.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 12 février 2018)

     

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  • Natalité en baisse et Grand Remplacement en marche ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous L'Hebdo politique de TV Libertés, présenté par Élise Blaise, qui, le 20 janvier 2018, recevait Jean-Paul Gourevitch, pour évoquer les derniers chiffres de la natalité française... Essayiste, spécialiste de l'Afrique et des migrations, Jean-Paul Gourévitch est l'auteur de plusieurs essais marquants comme La France africaine (Le pré aux clercs, 2000), L'économie informelle (Le pré aux clercs, 2002), qui ont valu à leur auteur d'être ostracisé. Il a également publié récemment Les migrations pour les nuls (First, 2014) et L'islamo-business vivier du terrorisme (Pierre-Guillaume de Roux, 2016).   

     

                                       

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  • Feu sur la désinformation... (147)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Macron - Villiers, le lâchage médiatique du baby boss...
      Démission du général de Villiers ! Dans un creux d’actualité, les journaux revivent. Le fait politique devient un fait médiatique majeur. La presse dénonce d’une seule voix le comportement capricieux du président de la République qui humilie publiquement le chef d’état-major des armées.
      Voici la deuxième phase du triptyque médiatique : le léchage a laissé place au lâchage en attendant le lynchage.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média
      Transfert tout bénef pour Audrey Pulvar. La journaliste quitte CNews pour prendre la tête de la Fondation pour la nature et l’homme, dite fondation Nicolas Hulot. L’exfiltration d’Audrey Pulvar se fera probablement à son avantage : une fondation très médiatique, un poste prestigieux et une rémunération probablement très généreuse.

    • 3 : Attentat de Nice : fallait-il censurer Paris Match ?
      Paris Match publie des photos inédites de l’attentat de Nice. Scandale dans la presse, c’est de la « pornographie terroriste ». Quand les images choquent la bien pensance, la presse peut-elle encore informer ?

    • 4 : Les tweets de la semaine.
      Mercato médiatique : l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché » recrute Christine Angot. En quelques années, Yann Moix et Christine Angot ont remplacé Eric Zemmour et Eric Naulleau. Un véritable virage à gauche déséquilibrant une nouvelle fois la pluralité des opinions.
    • 5 : France intox : propagande par la vidéo
      France info en pleine propagande ! :
      1) Ne faites pas d’enfants, c’est bon pour votre bilan carbone ! 2) Pleurez sur un air de violon pour les clandestins expulsés du centre de la Chapelle.
      Une aubaine pour la bien pensance tant sur la forme que sur le fond.

     

                                    

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  • Perspectives pour l'année 2030...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Frédéric Malaval, cueilli sur Polémia et consacré aux années 2030, qui, pour l'auteur, seront probablement une période de basculement du système...

     

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    Année 2030

    De plus en plus de Français attendent un changement drastique, pas seulement de politique, mais de société. Une majorité cependant ne le souhaite pas, confortant à chaque élection les partis dits de gouvernement. Jamais le fossé entre ces deux catégories n’a paru aussi large.

    Aussi se pose désormais la question, non pas de la nature du changement, mais du moment de ce changement. La réponse avancée par ce texte est que les conditions seront réunies autour des années 2030, soit dans quinze ans.

    Pour argumenter cette prophétie nous allons – brièvement – nous intéresser aux évolutions majeures que le territoire français européen a connues depuis 1945. Cette rétrospective sera nourrie d’une approche écologique, donc écosystémique. Aussi, avant de s’accorder sur ces grandes mutations, devons-nous exposer sommairement les fondements de l’écologie et particulièrement de la dynamique des populations, néologisée en « démécologie ». En effet, la conclusion avancée par ce texte repose essentiellement sur la prise en compte des conséquences de la vague démographique qualifiée de baby-boom sur notre société.

    Ecologie

    Pourquoi recourir à l’écologie pour tenter d’estimer les conditions d’un changement majeur de la société française ? Une réponse est que l’écologie permet de l’envisager comme un écosystème. Ce modèle, pierre angulaire de cette discipline, est la résultante d’interactions entre des populations entre elles et avec leur milieu. La conséquence en est des rapports trophiques, c’est-à-dire que les uns fournissent les ressources aux autres et réciproquement. La taille d’une population dépend donc des ressources auxquelles elle accède. Exemple : les lions mangent des zèbres qui mangent de l’herbe. S’il n’y a pas beaucoup d’herbe, il n’y a pas beaucoup de zèbres et donc pas beaucoup de lions. C’est très schématique. De ces interactions découlent la croissance ou la décroissance de la population concernée. Ces changements sont modélisés par les équations de Lotka-Volterra. Appelées aussi « modèles proie-prédateur », ces équations sont couramment utilisées pour décrire la dynamique de systèmes biologiques dans lesquels des populations interagissent.

    La nature d’un écosystème quel qu’il soit est donc largement définie par les rapports entre des populations interagissant entre elles. Cette approche transposée à l’analyse des écosystèmes artificiels que sont par nature les sociétés humaines, surtout à nos latitudes septentrionales, permet d’identifier la ou les populations, ou la ou les classes de population, déterminantes comme facteurs structurants de l’écosystème. C’est un des préalables à toute tentative d’estimer leurs évolutions. Deux phénomènes paraissent incontournables si on étudie sur une période longue la société organisée sur le territoire français : la vague baby-boom d’une part, la vague migratoire extra-européenne d’autre part.

    Cette vague baby-boom aura pesé comme aucune autre jusqu’alors sur les structures de notre pays, en tant que juvéniles, adolescents, jeunes gens, puis adultes. Ils n’ont pas fait beaucoup d’enfants.

    Le baby-boom

    La vague baby-boom commence au milieu des années 1940 pour se terminer au début des années 1960. Les chiffres sont connus, il n’est pas nécessaire de revenir dessus. Relevons simplement que ce baby-boom a concerné essentiellement une population européenne, donc de race blanche, et que cette croissance a suscité d’énormes inquiétudes, peut-être à l’origine de l’atonie démographique qu’elle a assumée. Né à la fin de cette vague, je me rappelle très bien que nos manuels de géographie au collège envisageaient 100 millions d’habitants à l’horizon 2000. Nous en sommes loin. Si croissance il y a eu, elle n’est pas due à la population de souche mais aux apports migratoires extra-européens, surtout africains, et à leurs développements sur le territoire de la France européenne.

    En étudiant plus finement la croissance de la population de souche, il appert que cette vague baby-boom est venue compenser les déficits démographiques de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe. S’il y a eu croissance de la population aborigène ensuite, cela est dû à l’augmentation de la durée de la vie, conséquence de la surartificialisation de notre écosystème. Cette surartificialisation a permis à des gens âgés ou malades de vivre alors qu’ils auraient été condamnés dans un contexte moins artificialisé, donc plus naturel. Il est à peu près évident que le nombre de reproducteurs de souche, c’est-à-dire les adultes en âge de se reproduire naturellement et d’élever leur progéniture jusqu’au stade de reproducteurs, est, aux variations près, à peu près stable depuis la moitié du XIXe siècle.

    Mais au sein de cette population – c’est-à-dire au regard de l’écologie, un ensemble d’individus semblables –, cette vague baby-boom est surreprésentée dans les composantes de la population… de souche. Nous parlerons plus loin de l’immigration extra-européenne, mais avant cela il est nécessaire de saisir le rôle que cette génération a eu dans la structuration de notre écosystème France. Son poids démographique a été en effet décisif pour conduire les mutations que les uns déplorent et que les autres louent.

    De 1945 à aujourd’hui

    En 1945, le territoire français vient de subir deux événements fondamentaux. Le premier est la débâcle de 1940 ; le second est la submersion US de 1944. Une conséquence majeure est que la classe dirigeante française issue des rapports de force endogènes est éliminée dans l’après-guerre. Exécutions, condamnations, ostracisations caractérisent cette Epuration conduite sous l’œil des autorités US. Mais cela pose un problème : excepté quelques figures entrées au Panthéon de l’histoire de la République, notre pays n’a plus les cadres pour le diriger.

    Fort opportunément, les Etats-Unis et leurs affidés locaux vont engager un processus de promotion méritocratique dans les couches les plus modestes de la population indigène ou installée récemment. C’est l’époque du « J’suis parti de rien, regardez c’que j’suis devenu… » moqué dans un sketch aux mille lectures associant Guy Bedos et Michel Sardou (*). Ce processus s’amplifiera avec l’arrivée dans ce mouvement de la génération baby-boom qui opportunément adhérera sans retenue à l’américanisation de la société française. Simultanément, un travail de sape méthodique détruit les reliquats de la société française traditionnelle ayant survécu aux secousses d’après-guerre.

    Du baby-boom au papy-boom

    Les membres de cette génération nés à partir de 1945 ont aujourd’hui environ 70 ans. Dans nos sociétés hyper-médicalisées, c’est l’âge auquel les soucis sérieux commencent à handicaper les individus jusqu’alors en bonne santé. Pour un homme, il restera en moyenne 12 ans à vivre et pour une femme 17 ans. Mais les effets de l’âge obligent à lever le pied, la vigueur d’antan n’est alors plus qu’un souvenir. Pour la génération baby-boom née au début des années 1960, cela signifie qu’à partir de 2030, nous n’aurons plus l’énergie pour structurer la société française que notre poids démographique a permis car nous serons alors dans la tranche des 70 ans. Le papy-boom sera alors la conséquence de ce baby-boom ayant fait la société française depuis 1945.

    En effet, cette vague démographique est à l’origine de toutes les mutations que notre territoire a connues depuis la fin de la guerre. A cette époque leur arrivée a obligé à concentrer beaucoup ressources sur eux : allocations familiales, écoles, etc., puis, à l’âge pré-adulte, ils ont fourni d’importants contingents aux dirigeants de Mai-68 à l’origine de la société libérale-libertaire ayant sapé les fondements de la société française traditionnelle. Ce sont eux qui depuis portent alternativement aux affaires des gouvernements mondialistes sous étiquette UMP-PS. Ce sont eux qui, pour satisfaire leurs ambitions sociales, ont accepté l’immigration extra-européenne chargée d’occuper, entre autres, les espaces sociaux qu’ils ont désertés. Ce sont eux qui se sont construit des rentes à tous les niveaux. Ce sont eux qui n’ont pas eu d’enfants, préférant parler de sexe plutôt que de supporter pendant des années les réveils nocturnes pour cauchemar ou pipi au lit. Etc. Mais ils ont travaillé, beaucoup travaillé, permettant un développement économique sans précédent.

    C’est cette génération qui aura véritablement fait l’histoire du territoire de 1945 à 2030 dont il faut maintenant envisager la fin, ouvrant l’espace à toutes les possibilités. Une des plus importantes à prendre en compte est le changement radical de la population vivant sur le sol de la Ve République. En effet, l’immigration extra-européenne a coïncidé avec cette vague démographique endogène. Ces immigrés sont majoritairement arrivés à partir des années 1970, époque où la génération baby-boom, elle, entrait dans la maturité.

    Aujourd’hui, les immigrés – envisagés comme des personnes de souche extra-européenne –, qu’ils aient ou non la citoyenneté française, sont évalués à une quinzaine de millions en France européenne. Ce chiffre est peut-être plus bas ou plus haut. Il n’existe pas de statistique lisible sur ce thème. C’est une population majoritairement jeune, ayant profondément bouleversé la physionomie de la population française historique, à quasiment 100% européenne jusque dans les années 1970. On ne développera pas ici les raisons de cette présence, mais on admettra seulement qu’ils représentent environ de 20 à 25% de la population résidente actuelle. Les couches âgées étant majoritairement de souche, ce pourcentage ne peut que croître dans les années suivantes, même en bloquant les apports extérieurs. De nombreuses écoles de grandes métropoles n’ont plus de sujets de souche européenne dans leurs effectifs.

    Pendant ce temps, la génération baby-boom arrive à son terme. Ceux nés à partir de 1945 commencent à mourir ou ne sont pas bien en forme ; ceux nés autour de 1960 n’ont plus qu’une quinzaine d’années devant eux. Après, l’effet structurant de cette génération va s’estomper brutalement, laissant aux forces sociales en émergence la possibilité de se déployer.

    Quel avenir après 2030 ?

    Autant il est envisageable d’estimer le moment des bifurcations écosystémiques majeures, autant il est quasiment impossible de savoir quelles formes elles prendront. L’Ecologie a bien quelques certitudes sur les principes de fonctionnement des écosystèmes, mais cette science est encore balbutiante et n’est pas reconnue par des institutions inféodées aux espérances de la Modernité mondialiste. Donc, on ne peut prétendre à la même rigueur scientifique que des disciplines installées antérieurement. Mais, selon l’adage : « La philosophie précède la science », rien n’empêche d’être imaginatif. Alors philosophons…

    La pensée cardinale de l’Ecologie est que toute manifestation du vivant est la résultante d’interactions avec le Milieu ayant engendré les formes et comportements identifiés. Résultat de millénaires de sélection naturelle, nos patrimoines génétiques sont donc très conservateurs et nous portent à engendrer le semblable. C’est le principe de la reproduction. Ce réductionnisme génétique est une des conclusions majeures des travaux menés par les sociobiologistes. Donc les formes divergentes, si elles n’ont pas surmonté les filtres de la sélection naturelle, disparaîtront au même titre que celles incapables de s’adapter aux mutations écosystémiques. L’Ecologie nous enseigne aussi que toute population – rappel : ensemble d’individus semblables – favorise la survie de ses reproducteurs. Donc, si un non-reproducteur n’a aucune vocation à soutenir les reproducteurs, il disparaît. L’Ecologie thermodynamique garantit, en outre, que les écosystèmes les plus stables sont ceux les plus efficaces énergétiquement. Cela signifie que toute organisation énergivore sans contre-partie écosystémique avérée est condamnée à plus ou moins brève échéance. Une autre certitude de l’Ecologie est qu’une population donnée croît jusqu’à atteindre un état d’équilibre avec le territoire dans lequel elle s’insère et dont elle est issue. Les excédents sont rapidement lissés. Limitation des ressources, anomalies climatiques, prédation, conflits, épidémies, etc., contribuent à cet équilibre fluctuant.

    Les humanistes postulent que l’Homme échappe aux lois de la nature et ils invoquent un réductionnisme naturaliste pour contester les vues des écologues. Ces derniers répondent que nous pouvons effectivement en retarder un temps la portée par une surartificialisation de nos pratiques sociales, mais que cela ne pourrait être durable. Pour illustrer cet antagonisme irréductible de la philosophie occidentale, imaginons le futur d’une pomme lancée en l’air… Elle retombe sur le sol. Tout le monde s’accorde là-dessus. Imaginons maintenant un humain lancé en l’air dans les mêmes conditions. Il retombera lui aussi sur le sol. Si cet humain est mis dans un aéronef, il pourra se maintenir en l’air, mais alors aux conditions déterminées par cet aéronef. Si ce dernier défaille, alors notre bonhomme retournera par terre avec toutes les conséquences imaginables. L’artificialisation de l’écosphère est le biais permettant de suspendre temporairement les manifestations de lois de la nature irrépressibles. Cependant, si cette artificialisation se révèle dangereuse, elle sera limitée. Une crise, quelle qu’elle soit, viendra rétablir les équilibres transgressés fragilisant l’avenir des populations concernées.

    Pour éclairer ces quelques perspectives jetées en vrac, et tout en étant conscient que cela risque de déranger le lectorat de ces lignes, c’est ainsi qu’il faut se poser la question de l’islamisation potentielle des sociétés historiques d’Europe de l’Ouest. Si l’Islam porte en lui des réponses écosystémiques favorisant la perpétuation des populations de souche européenne confrontées aujourd’hui à des pratiques délétères, alors demain nous serons musulmans. Si nous trouvons en nous les forces pour surmonter les défis actuels, alors nous ne serons pas musulmans. Mais quoi ?

    On a quinze années pour l’imaginer.

    Frédéric Malaval (Polémia, 27 septembre 2014)

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  • Les Français, champions de la natalité ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue grinçant de Joris Karl, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux cocoricos politiquement corrects des médias du système après l'annonce des chiffres de la natalité en France pour 2012.

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    Démographie : que serait-on sans les mamas africaines ?

    Jeudi soir, la télévision et ses journalistes ont encore bien mérité de la patrie. Il fallait entendre et voir l’imam Pujadas et consorts se « réjouir »de la « belle santé » démographique de notre pays. Au cours de son insupportable pensum, le président Hollande a pris lui aussi cet air ahuri devant les chiffres « exceptionnels »… La presse écrite est du même tonneau ; ainsi Le Figaro, imitant les autres canards subventionnés, pond un article de propagande euphorique dans lequel on lit que « la France évite un krach démographique ».

    Pensez donc, bonne gens, les Françaises auraient un taux de fécondité de deux enfants par femme ! « Hourra » crient en chœur les perroquets de l’audience. Et comme à chaque fois, on se presse d’interroger des experts en expertise, des universitaires tout fripés qui peuvent gloser sur notre glorieuse vitalité… Sont-ils ignorants ou complices ?

    Pourtant, l’étudiant en démographie le plus minable connaît au moins ça : il faut une moyenne de 2,1 enfants par femme pour assurer — d’extrême justesse — le remplacement d’une population ! Là, nous sommes en dessous. Miraculeusement, un Joseph Macé-Scaron avait eu l’honnêteté de le dire : « Ces chiffres sont essentiellement dus à l’immigration ! »

    Au risque de choquer les âmes sensibles, sans les prolifiques mamans venues d’Afrique noire et du Maghreb, « notre » taux de fécondité s’effondrerait complètement. En réalité, les Françaises de souche européenne planent au ras du sol démographique, aux alentours de 1,6 enfant par femme peut-être. En gros, c’est une immense catastrophe. La France ne veut plus vivre et accepte un grand remplacement. Si vous n’y croyez pas encore, lisez les pages naissances de la presse régionale ou regardez les photos de classe de la plupart des communes au-dessus de 5.000 habitants. Ça vous réveillera.

    Hasard du calendrier, le livre de Thilo Sarrazin, « L’Allemagne disparaît », est enfin traduit en français. Membre du Parti social-démocrate, il a dû démissionner de son poste à la Bundesbank suite au tollé provoqué par son opus, décrivant l’effondrement démographique allemand. Lequel a été vendu à plus de 2 millions d’exemplaires ! Les Allemands se l’arrachent, et le lisent religieusement, la gorge nouée. Probablement, l’Allemagne ne pourra jamais s’en sortir, le taux ayant sombré à un niveau « irréversible » si l’on en croit les thèses du démographe Alfred Sauvy.

    Chez nous, après le regain de l’après-guerre, la fécondité a commencé à décroître en 1964. La baisse sera régulière jusqu’en 1972, « l’année charnière » de la révolution contraceptive (l’avortement est de factodépénalisé). Le « grand craquement » semble dater de septembre 73. La loi sur l’IVG de janvier 75 aura les mêmes conséquences que son homologue « testée » en RDA : la chute des naissances s’accélérera brutalement jusqu’à un point de non-retour. C’est au même moment que fut organisé le regroupement familial des immigrés. Vous avez dit bizarre ?

    Joris Karl (Boulevard Voltaire, 29 mars 2013)

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  • Politiques d'intégration : 30 ans d'erreur de diagnostic ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Malika Sorel, cueilli sur Atlantico et consacré à la publication d'un rapport sur l'intégration qui propose des mesures particulièrement nocives, destinées à adapter notre pays aux populations immigrès...

    Malika Sorel est l'auteur d'un essai intitulé Immigration, intégration : le langage de vérité (Mille et une nuits, 2011).

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    Un peuple ne doit pas accommoder ses principes et ses valeurs au profit des immigrés

    Atlantico : Dans un état des lieux commandé par Matignon, le conseiller d'Etat Thierry Tuot dénonce les politiques d’intégration menées par l’Etat depuis 30 ans. Quelles sont les raisons pour lesquelles l’intégration fonctionne mal aujourd’hui ?

    Malika Sorel : Le rapport accuse en réalité l’État de n’avoir en quelque sorte rien fait pour l’intégration et d’avoir coupé les moyens à l’intégration. L’accusation est à mes yeux infondée car, bien au contraire, l’État n’a eu de cesse de consacrer des montants considérables à ce sujet qui est même devenu l’une des obsessions de la classe politique.

    Peut-on ainsi dire que les 43 milliards injectés en dix ans dans la rénovation urbaine, ce n’est rien ? Peut-on considérer comme négligeables les près d’un milliard d’euros qui sont investis chaque année dans l’éducation prioritaire, chiffre qui avait été rendu public dans un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale ? Peut-on balayer d’un revers de main tout ce qui a été injecté dans tous les programmes ZFU, ZUS, Halde, plan égalité des chances, ACSÉE, préfets à l’égalité des chances, cordées de la réussite, internats d’excellence, commissariat à la diversité, Plan espoir banlieues, Contrats d’Accueil et d’Intégration, et à présent les emplois dits « d’avenir » ? Sans compter le financement d’associations avec l’argent public, et le manque à gagner lorsque des acteurs publics cèdent des terrains pour 1 euro symbolique par le biais de baux emphytéotiques. Si l’on faisait la somme de tout l’argent public consacré à ce sujet, on en conclurait, au vu du faible retour sur investissement, qu’on le verse dans un puits sans fond. Dans mon dernier livre, j’avais évoqué l’image du châtiment du tonneau des Danaïdes.

    Autant on aurait pu dire que l’État n’avait pas fait grand-chose pour venir en aide aux immigrés des précédents flux migratoires – d’origine intra-européenne –, autant on ne peut pas le dire pour les flux migratoires extra-européens. Mais il est un fait que l’État s’est complètement trompé dans son approche de l’immigration extra-européenne, car il a sans cesse sous-estimé le rôle considérable joué par la dimension culturelle dans la question de l’intégration. Il s’est fourvoyé en croyant que c’était la dimension socio-économique qui était importante, alors qu’elle est négligeable. Le rapport Tuot n’échappe pas à cet écueil. 

    On ne peut pas dire que ce rapport propose une refondation des politiques d’intégration. Il ne fait que pousser à son paroxysme la logique qui est suivie depuis les années 80 et qui nous a conduits au bord du gouffre, comme le confirment les résultats de la récente enquête Ipsos pour le Cévipof « France 2013, les nouvelles fractures ».

    Ce qui ressort du rapport, c’est que le concept même d’intégration est vidé de son sens. On finit par réduire l’intégration à une simple insertion dans la société. Et lorsqu’on évoque l’intégration, on renverse alors les rôles, à savoir qu’il revient au peuple d’accueil de s’intégrer aux derniers arrivés, cela en accommodant le contenu des principes et valeurs qui sont pourtant au cœur de son identité.

    L’intégration fonctionne mal pour de multiples raisons : la nature des flux a changé ; les flux migratoires de ces trente dernières années sont en outre bien plus conséquents que ce que n’importe quelle société eût été capable d’ingérer ; l’école n’est plus guère en capacité de faire son travail de préparation des futurs citoyens – là aussi pour d’innombrables raisons - ; nous assistons à un repli identitaire qui s’accompagne d’un violent retour aux sources culturelles dans la plupart des sociétés sources de l’immigration, et ce repli trouve sa traduction jusque sur le sol des terres d’accueil. Il y a aussi le fait que l’on pense que tout le monde a vocation à s’intégrer, ce qui est impossible. Rappelons pour mémoire que sur la vague migratoire italienne de 1870 à 1940, seul un Italien sur trois s’est intégré.

    AtlanticoQuels sont les tabous qui pèsent sur le débat ? On parle beaucoup de problèmes d’intégration, mais que doit-on vraiment mettre derrière ce terme ? Est-ce que cela a toujours un sens de parler d’intégration au bout de la deuxième et de la troisième génération ?

    Il y a trop de tabous pour tous les citer ici. Ces tabous entravent toute réflexion politique sérieuse sur le sujet. Cela commence dès l’emploi du mot d’intégration lui-même. On réduit l’intégration dans la communauté nationale à une simple insertion au sein de la société. Or pour les Français, une personne est reconnue comme intégrée une fois qu’elle est identifiée comme partageant la même conception de principes tels que la liberté individuelle, l’égalité homme/femme, la fraternité, la laïcité. 

    L’intégration se traduit par une myriade de signes dont, entre autres, le respect de l’individu dans sa liberté de pensée, de jugement et d’opinion ; un certain sens de l’humour et de l’autodérision. Dans son rapport, le conseiller d’État Thierry Tuot déplore que les Français puissent continuer de considérer comme étrangères des personnes d’ascendance étrangère auxquelles la nationalité française a été accordée. C’est un fait, en matière d’intégration, c’est le corps social, et non le politique au travers de l’administration, qui décide au final qui est intégré et qui ne l’est pas. Le peuple est souverain, il faudra s’y faire. 

    Contrairement à ce qui avait cours pour l’immigration intra-européenne, il y a aujourd’hui un sens à parler d’intégration au bout de plusieurs générations, car la dégradation de l’intégration dans le temps est une réalité qui se mesure chaque jour. Elle se mesure au travers du refus d’utiliser la langue française au quotidien, y compris dans les cours de récréation. Elle se mesure au travers de la remise en cause de la neutralité religieuse dans les universités, dans les entreprises, dans les hôpitaux. Cette dégradation a d’ailleurs été consignée par un certain nombre de chercheurs, dont récemment Hugues Lagrange dans son ouvrage Le déni des cultures, où il écrit que nous assistons à « un réenracinement des troisièmes et quatrièmes générations de l’immigration dans la culture de leurs parents et de leurs pays d’origine. »

    Il faut évoquer le tabou du taux de natalité qui conduit à feindre de croire qu’un enfant éduqué au sein d’une fratrie nombreuse, avec des parents qui ne détiennent ni le niveau d’instruction, ni la maîtrise des codes de la société française, pourra réussir à terme aussi bien qu’un enfant éduqué dans une fratrie de taille raisonnable et dont les parents détiennent suffisamment de clés, l’une des plus importantes étant au demeurant le souci de l’enfant et l’écoute de ses besoins pour un développent harmonieux au sein de notre société.

    On évoque peu la question des personnes d’origine asiatique. Certes, elles réussissent vite et bien leur insertion au sein de notre société. Mais peut-on pour autant en déduire qu’elles s’intègrent en majorité dans la communauté nationale française ? Je pense que pour l’heure, nous ne pouvons pas le conclure. Il faudrait analyser les mariages qu’ils contractent, car comme l’a très justement écrit l’anthropologue Emmanuel Todd dans Le Destin des immigrés : « Le taux d’exogamie, proportion de mariages réalisés par les immigrés, leurs enfants ou leurs petits-enfants avec des membres de la société d’accueil, est l’indicateur anthropologique ultime d’assimilation ou de ségrégation, qui peut opposer sa vérité à celle des indicateurs politiques et idéologiques. »

    AtlanticoLe rapport Tuot place d’abord le débat sur l’intégration sur le terrain social. A l’inverse, un récent rapport du Haut conseil à l'intégration – "Une culture ouverte dans une République indivisible", enterré par le Premier ministre – faisait état d'un séparatisme culturel et géographique croissant dans la société française. Au-delà de la question sociale, existe-t-il aussi des problèmes culturels ? A refuser de voir certaines réalités ne se condamnent-on pas à l'échec ?

    J’ai en partie répondu à cette question dans la précédente. Comme je l’avais d’ailleurs écrit dès mon premier livre, la question sociale est la plus petite pièce du puzzle de l’intégration. Et tant qu’on persistera à ne considérer que la plus petite pièce, on se condamnera à l’échec. Nous le constatons dès à présent, les conséquences de ces erreurs d’analyse sont catastrophiques et dramatiques pour l’ensemble de la société.

    Je ne sais pas si le Premier ministre a « enterré », pour reprendre votre expression, le rapport Une culture ouverte dans une République indivisible. Il se trouve que ce rapport date de novembre 2012 et que le décret de nomination du collège du HCI était lui daté du 4 septembre 2009 et que le collège était nommé pour trois ans. Je continue pour ma part à faire partie de la mission laïcité du Haut Conseil à l’Intégration. 

    En ce qui concerne le séparatisme culturel et géographique, il se mesure désormais. Là où des populations immigrées, ou issues de l’immigration mais perçues comme non intégrées, s’installent ou sont déjà présentes en nombre, on observe des mouvements d’autres populations, dans lesquels on compte d’ailleurs également des familles d’origine étrangère qui souhaitent que leurs enfants puissent vivre dans un environnement culturel français. L’assouplissement de la carte scolaire qui avait été mise en place par le précédent gouvernement a d’ailleurs aidé à la fuite d’élèves d’un certain nombre d’établissements scolaires quand leurs parents en avaient les moyens.

    Sur cette question du séparatisme, il serait d’ailleurs très intéressant de se pencher sur l’envers des chiffres publiés au sujet de Paris intra-muros. D’un côté, les études montrent que les couples qui souhaitent agrandir leur famille finissent par quitter la capitale pour cause de cherté des loyers et de la vie ; et de l’autre, le taux de natalité recommence à y croître. Peut-être faudrait-il, pour décrypter ces résultats, les analyser à l’aune du séparatisme culturel et géographique. Plusieurs arrondissements de Paris sont au demeurant déjà, pour certaines parties, assimilables à des formes de ghettos.

     

    Malika Sorel, propos recueillis par Alexandre Devecchio, (Atlantico, 11 février 2013)


     

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