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modernité - Page 2

  • Vincenot, l’authentique affabulateur...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Marie Leroy, cueilli sur le site de la revue Rébellion et consacré à Henri Vincenot, l'auteur du Pape des escargots et de La Billebaude.

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    Vincenot, l’authentique affabulateur

    Né en 1912, bourguignon et fier de l’être, Henri Vincenot se fit connaitre sur le tard – en mars 1977 – par le biais de la célèbre émission télévisée Apostrophes, présentée par Bernard Pivot. Si elle fut hautement méritée, et comme le souligna sa fille Claudine Vincenot dans la biographie qu’elle lui consacra, cette mise en lumière l’enferma dans un rôle bien particulier : celui du vieux papi que l’on rêve tous d’avoir. Cependant, Vincenot fut tellement plus que ça… Au fil des lectures de ses romans et de ses autres écrits, se profilèrent une vision du monde et une façon de vivre à défendre ainsi qu’une critique particulièrement caustique des méfaits de la modernité.

    Les années de colère

    Vincenot commençât à écrire très tôt. Dès le collège, il amusa ses petits camarades en faisant circuler – dans le dos du maitre – des petits papiers racontant une histoire, inventée au fur et à mesure des journées. Les quelques privilégiés en redemandèrent ! Mais son talent de raconteur se coupla déjà à un vrai talent d’auteur. A tel point que l’une de ses dissertations racontant ses vacances scolaires – largement romancées – en Bretagne fut plébiscitée par le maitre et publiée dans le bulletin du collège.

    Vincenot développa d’autres talents et l’on peut désormais reconnaitre qu’il excella dans toutes les disciplines artistiques où il s’essaya. Contraste saisissant avec son incapacité réelle à « produire » de l’argent, à avancer dans sa « carrière » d’ingénieur au chemin de fer, le rêve de ses parents.

    En grandissant, confronté au monde moderne, Vincenot utilisa ses talents pour dénoncer ce qu’il perçut comme des injustices ou comme des absurdités. La trilogie publiée et connue sous le nom «  les années de colère », comprenant les yeux en face des trous, a rebrousse-poil et je fus un saint – dont la lecture est hautement recommandée – témoigne de cette partie de sa vie. Elle ne représente évidemment pas l’intégralité de son vécu, car avec l’âge, Henri Vincenot s’apaisât. Néanmoins, elle marque l’un des aspects primordiaux de sa vision du monde et de son œuvre.

    Vincenot ne fut ni technophobe ni réactionnaire. Comme son père et son grand-père, il fit sa carrière dans les chemins de fer et témoigna en bon enfant du rail d’une vraie passion pour les locomotives. Devenu journaliste pour le magazine la vie du rail, il s’impliqua assidûment dans la rédaction et la mise en page de ses articles. Il voyagea partout en France pour couvrir avancées et évènements qui animèrent la vie des cheminots. Cette expérience lui donna l’inspiration pour son futur personnage du Professeur Lorgnon et montra au final que sa critique de la modernité ne s’inscrivit jamais dans une nostalgie vaine mais bien plutôt au sein d’une analyse lucide du monde qui fût le sien.

    Pour s’être pris la réalité du monde du travail en pleine face, Vincenot se révéla défenseur acharné d’un travail « qui a du sens ». Peintre, sculpteur, auteur, journaliste, reporter, cheminot… Il eut dans le travail et dans l’effort plusieurs vies. Et lorsqu’il put enfin faire ce qu’il voulait vraiment, et ce notamment grâce au soutien indéfectible de sa femme et unique amour de sa vie, il se révéla très prolifique. Mais sa vision du travail s’ancra toujours dans la réalité, dans la vraie vie. Sans qu’il le dise, Vincenot se voulut défenseur des fameuses 3 x 8 : 8 heures de travail physique, 8 heures de travail intellectuel, 8 heures de repos. Cette vie simple, des honnêtes travailleurs, fut également celle des moines bénédictins lors de la période de la chute de l’empire romain, afin notamment de se préserver de la décadence ambiante…

    Un fier gaulois

    Une comparaison pas si farfelue pour ce celte patenté, très attaché à la fois aux racines chrétiennes et païennes de la France. Fier Gaulois, se voulant descendant de la tribu des éduens, et dont la filiation celte est indéniable, il se révéla dans ses œuvres défenseur de l’homme portant la soutane. Son rapport à l’Eglise en tant qu’entité et doctrine fut néanmoins ambigu. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, Vincenot se posa comme un homme pétri de contradictions. En somme, il se voulut païen lorsque les grenouilles de bénitier –telles ses grands-mères durant sa jeunesse- le saoulèrent avec la doctrine religieuse et un puritanisme souvent mal placé et catholique quand ses congénères le bassinèrent avec la laïcité, le Progrès et la modernité. Et ce genre de paradoxe, c’est typiquement français !

    A contrario, Jésus fût son gars sûr, son modèle. Les valeurs prônées par Jésus Christ, son message et sa vie : l’amour, le pardon, le partage, une certaine forme d’ascétisme et enfin une quête de la perfection de soi : voilà bien des choses qui définirent la vie d’Henri Vincenot. En effet, il ne fonctionna ni à la recherche de l’argent, ni à celle de la notoriété ni même encore par ambition. Certes, sans jamais jouer les faux modestes, il se montra fier de lui et de ses livres. Mais ses aspirations révélèrent surtout une quête d’un idéal, une quête dont on revient progressivement avec la sagesse de l’âge et de l’expérience.

    Ainsi, un jour où son fils – adulte – lui raconta les misères que lui faisaient vivre ses supérieurs hiérarchiques, Vincenot lui expliqua en bon amoureux de la liberté que l’homme n’est au final qu’un salopard et que pour vivre heureux, il faut se débrouiller pour sortir de l’autorité des gens qui nous cherchent des poux… Ainsi, Vincenot se voulut plus anarchiste de droite que vieux grincheux régionaliste ! Amoureux de la liberté, il se révéla dans la vie méfiant à l’encontre de tout ce qui pouvait brider sa créativité et son bonheur.

    La quête de la Femme

    Sa Quête fut celle « de la solitude, de la pureté et de l’ascétisme » 1 . Enfin, sa Quête, ce fut enfin celle de la jeune Femme, jeune Femme que l’on doit mériter. Tel un preux chevalier des temps modernes, le jeune homme doit se montrer à la hauteur de la gente dame. L’œuvre de Vincenot étant beaucoup romancée, il importe de noter qu’a contrario, cet aspect de son travail est pour le coup totalement autobiographique. Souvent affabulateur, magnifiant les évènements de sa propre vie, Vincenot est dans son roman l’œuvre de chair totalement dans le vrai. Se déroulant en majeure partie dans la belle région de Bretagne, ce roman sonne si juste et si grand. En vérité, aucun livre n’a jamais aussi bien défendu et mis sur un piédestal la fidélité et la virginité que l’œuvre de chair.

    ll y a chez lui à la fois la défense d’une grande chasteté, un immense respect de l’œuvre de chair, de l’acte sexuel, et une profonde truculence de la vie. Dans sa vision des choses, il doit y avoir fidélité avant la rencontre. La jeune femme devient dans l’œuvre de chair une projection de son désir d’amour mêlé au récit d’une vieille conteuse bretonne, celui d’un chevalier qui est à la poursuite de la femme de ses rêves sans jamais réussir à la rattraper. Si son amour pour la Bretagne ne semble pas aussi profond que celui qu’il a pour sa chère Bourgogne, il apparait néanmoins comme authentique. C’est aussi le cas lorsque l’action prend place dans les plaines de l’Atlas.

    Un authentique identitaire

    Vincenot fut donc un authentique identitaire. Il se voulut ardent défenseur de la diversité culturelle, anti-impérialiste et critique de la colonisation, le tout non sans humour. Son amour pour sa Bourgogne natale ne se fit jamais contre les autres cultures. Il connut pendant sa jeunesse l’attrait pour la ville, en particulier pour Dijon. Et déchanta très vite. Plus tard, il dut partir vivre à Paris avec sa petite tribu, pour soigner l’un de ses fils, gravement malade. Le moins que l’on puisse dire est que ses années parisiennes ne firent que conforter ce qu’il ressentait pour la vie citadine et les méfaits qu’elle engendre. C’est ainsi que le véritable projet de sa vie ne fut finalement pas d’ordre artistique. Il s’agit de la construction de la peurrie (prononcé pourri), un petit hameau découvert par hasard pendant une battue au sanglier avec le grand-père… Cela lui prit des années, et engagea au final toute la famille, jusqu’aux arrières petits enfants, mais Vincenot réussit à se construire un véritable havre de paix au sein de sa Bourgogne natale. Il y est d’ailleurs enterré, sous une croix celtique, tout comme sa femme.

    Bourguignon enraciné, il verrait sûrement d’un œil avisé et curieux le phénomène actuel d’exode urbain. Qu’il soit volontaire ou non, ce retour à la terre que connaissent actuellement les jeunes générations est le bon chemin. En tout cas, si on en croit les écrits de Vincenot, et tant qu’il se fait sérieusement et en partenariat avec les locaux.

    Dans ses écrits, Vincenot montra à quel point la vie moderne créée plus de problèmes qu’elle n’en solutionne. Ainsi, la femme moderne prend cher avec lui. Mais loin d’être misogyne, il ne la blâme pas, mais la plaint. La Femme avec un grand F est a contrario encensée par Vincenot, tant qu’elle ne se corrompt pas, tant qu’elle ne nie pas sa féminité. Les rapports entre hommes et femmes ne sont pas hiérarchiques mais chacun est à sa place, pour le bonheur de tous et le règne de l’ordre. On retrouve cet anarchisme de droite qui lui colle décidément à la peau. Sa vision de la Femme agacera sûrement les féministes d’aujourd’hui, et il est certain qu’elle lui causerait aujourd’hui bien des soucis mais en vérité sa vision des choses semble plus saine et conforme à l’épanouissement de la Femme.

    Les chemins de la vie

    Défenseur de la Tradition, pourfendeur de la modernité, précurseur de l’écologie, anarchiste de droite… Voici quelques étiquettes que l’on pourrait coller à cet écrivain hors norme. Au final, ce qui marque le plus dans ses écrits lorsqu’on y cherche une vision politique, c’est la capacité dont fait preuve Vincenot à décrire l’absurdité de la modernité : l’aliénation de la Femme, l’école publique, les grands magasins, le malthusianisme, le tout-travail, le productivisme, l’exode rural, le marché de l’art, l’immigration de masse… Tout y est ! De surcroit, il le fait avec humour et sans jamais se révéler passéiste, technophobe ou aigri. C’est pourquoi un militant, en particulier un militant recherchant une critique globale des méfaits du monde moderne doit lire Henri Vincenot. Par ses personnages sympathiques et présentés comme hors du temps, tels que la Gazette ou Marc’harit, il nous montre qu’un autre monde est possible. Il remet au goût du jour l’importance de la lenteur dans la vie quotidienne, de billebauder (partir à l’aventure) et promeut de travailler sérieusement mais de vivre en dilettante : « Vivez en dilettante, faites les choses en aimant ce que vous faites ».

    Marie Leroy (Rébellion, 21 novembre 2019)

     

    Note :

    1 : Voir Henri Vincenot, La vie toute crue de Claudine Vincenot, éditions Anne Carrière, page 66

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  • Un changement d'époque...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un passionnant entretien avec Michel Maffesoli, mis en ligne le 30 mars 2019 sur Boulevard Voltaire, et consacré au changement d'époque dont la révolte des Gilets jaunes est un des signes...

    Penseur de la post-modernité, Michel Maffesoli a publié récemment  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018) et dernièrement La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019).

     

                                      

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  • Le macronisme comme idéologie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur Huyghe.fr et consacré au macronisme comme idéologie. Spécialiste de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet, dont, récemment, La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018). Avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, François-Bernard Huyghe vient de publier Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019).

     

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    Le macronisme comme idéologie

    L’idéologie revient (et à vrai dire, elle n’était jamais partie) : nous pouvons constater chaque jour combien nous sommes divisés par nos idées - ce qui crève particulièrement les yeux (sans jeu de mots) dès que le débat touche aux Gilets jaunes -. L’impression que deux France vivent dans deux univers mentaux est de plus en plus prégnante. Pour le dire autrement, tout ce qui peut nous séparer dans nos intérêts économiques et sociaux, dans nos modes de vie, convictions générales et habitudes culturelles prend la forme d’un affrontement non pas entre deux doctrines, car les choses ne sont pas si élaborées, mais entre deux représentations de la réalité. Comme nous l’avons souvent dit, l’idéologie ce sont des idées ou jugement qui se déplacent en groupe et s’affrontent en groupe. Généralement autour d’un front idéologique principal. Cela ne signifie en aucune manière que l’on pense la même chose de chaque côté de la barrière (par exemple un Gilet jaune qui manifeste avec la CGT peut cohabiter avec un Gilet jaune en lutte contre la fiscalité, l’immigration et la perte de souveraineté), mais certains choix sont déterminants, ne serait-ce que parce qu’ils traduisent des passions sociales et qu’ils incitent à l’action. Des choix aussi simples que pour/contre les élites ou pour/contre la démocratie directe signifient plus que le vieux critères de séparations entre droite et gauche dont les dernières années ont montré la relativité.

    Mais l’idéologie, ce n’est pas seulement une série d’énoncés (des jugements compatibles sur les fondements du pouvoir, la réalités sociale, ou l’avenir de l’humanité), c’est aussi un lien (il y a eux et nous, la bonne réalité et la mauvaise idéologie). Elle se propage pour survivre ; elle partage et pas de la même façon, bien sûr, en lisant le Monde ou en allant sur Facebook et Youtube. C’est aussi, à certains égards, un logiciel qui fournit des réponses argumentées à l’avance et arme face à toute interrogation nouvelle. Une idéologie se reconnaît à ses points aveugles - ce qu’elle est incapable de penser - et à sa dynamique, à l’action qu’elle entraîne

    Le plus curieux de cette affaire est que le macronisme s’est présenté comme l’anti-idéologie par excellence : une pensée libérée des catégories obsolètes et des vieux fantasmes. Donc comme une heureuse synthèse de ce qu’il y avait d’applicable dans la droite et dans la gauche (le seul fait de penser en termes de problèmes et solutions étant en soi assez significatif d’un courant se pensée qui nous annonce la fin des idéologies depuis les années 60).

    Macron se vante souvent d’être un disciple de Ricœur. Or, ce dernier, dans un de ses textes les plus connus « Idéologie et utopie » distinguait deux formes de l’imaginaire social partagé : l’idéologie qu’il décrivait surtout comme une machine à justifier (une position de classe que l’on tente de faire passer pour universelle, une domination que l’on montre comme fatale et juste, ou encore une histoire commune qui rassemble un groupe). Quant à l’utopie, il la voyait plutôt comme une forme subversive, promettant un monde nouveau et servant d’appui pour critiquer l’actuel. Sans caricaturer sa pensée, car il les pensait les deux « en même temps » complémentaires, Ricœur avait tendance à sublimer la seconde et à critiquer la première. L’idéologie - fût-elle un fatras de promesses révolutionnaires - était plutôt du côté de la conservation/justification de ce qui est (fût-ce le pouvoir du parti qui se dit révolutionnaire) et l’utopie du côté de l’aspiration ou de l’invention.

    Ceci pourrait nous éclairer sur la pensée du disciple. Macron est-il utopiste ? C’est certainement un terme qu’il réfuterait puisqu’il ne cesse de se référer au réel : le réel en tant que limite (il n’y a pas d’alternative, il y a des contraintes géopolitiques, écologiques ou économiques que l’on ne peut feindre d’ignorer) et en tant que légitimation de sa politique qui serait à la fois dans le sens de la modernité et dans celui de l’efficacité. Mais, dans la mesure, où il est bougiste - tout change constamment et il est prioritaire d’accompagner ce changement - il joue passablement d’une forme de projection vers le futur radieux assez soft pour plaire à sa clientèle - disons bobo ou lib-lib - qui a besoin d’une perpétuelle excitation verbale pour se sentir toujours duc côté de l’audace et de la créativité.

    Et, évidemment, Macron s’offre la facilité de stigmatiser ses adversaires comme idéologues, mot qu’il emploie comme quasi synonyme d’extrémiste. Voire de crétin aveuglé par les fausses nouvelles ou de salopard fascisant habité par des haines et des peurs.Il manifeste par là une attitude typique des élites européennes qui ne peuvent imaginer que l’on pense autrement qu’eux sur l’essentiel (les 4 M : modernité, mondialisation, morale et marché) que sous l’effet d’une faiblesse mentale : populistes incapables de comprendre la complexité du réel, exigeant des choses contradictoires, manipulés et désinformés, etc. Ou on leur attribue des passions tristes, voire honteuses : pulsion de haine ou crispation identitaire. Le macronisme fait l’impasse totale sur le conflit politique, résumé à l’incompréhension ou à l’immoralité. C’est évidemment en cela qu’il est profondément idéologique puisqu’il propose un système d’interprétation qui exclut toute contradiction.

    Principe d’économie du macronisme : il n’est plus nécessaire de montrer que cela (le système adverse) ne marche pas ou que la doctrine de l’autre contient des contradictions, il suffit de qualifier ses propres critiques de jobards ou de haineux. La lutte idéologique se réduit à une pédagogie de ceux qui pensent mal et à une déradicalisation de ceux qui sentent mal. Et il n’est plus indispensable de prouver que votre idéologie est la bonne puisqu’elle est le réel.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 7 février 2019)

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  • Tour d'horizon... (152)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son site La Sociale, Denis Collin, philosophe socialiste, donne son point de vue sur la situation italienne...

    C'est en Italie que se joue l'avenir de l'Europe

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    - sur Philitt, Matthieu Giroux revient sur la spécificité du Japon...

    Le paradoxe de la modernité japonaise

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  • La revue de presse d'un esprit libre : spécial Olivier Rey... (38)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Spécial Olivier Rey :

    Le philosophe-mathématicien Olivier Rey s'entretient avec le Cercle Politeia de Bordeaux (7 octobre 2017). Ses réponses sont découpées en huit séquences d’une grande richesse argumentative et très éloignées du glossaire de la cuistrerie :

    (1) De la Science et du Cosmos. Les Grecs de la plus haute antiquité désignaient par le mot cosmos le bon ordre, ce qui est harmonieux bien rangé en un mot l’ensemble de ce qui est. Par exemple chez Homère l’armée d’Agamemnon bien rangée en ordre de bataille est dite « cosmique ».
    https://www.youtube.com/watch?v=_mFlm4SLuJ4

    (2) Sur les travaux de Baptiste Rappin concernant le management et son extension à tous les secteurs de l’existence.
    https://www.youtube.com/watch?v=E8k9xYjcm3Q

    (3) Sur la notion d’individualisme (rappel de Tonnies).
    https://www.youtube.com/watch?v=FXmkOYFrBSg

    (4) Féminisme et Patriarcat où il dément sans difficulté la pseudo association entre patriarcat et capitalisme. En revanche, nous dit-il, c’est bien le capitalisme qui par sa dynamique a détruit le patriarcat comme la communauté en commandant le passage de la « communauté » organique à la « société ». Le capitalisme est un puissant opérateur d’indistinction entre les hommes et les femmes. Dans les sociétés traditionnelles dites patriarcales il y avait des travaux d’hommes et des travaux de femmes qui rendait les uns dépendants des autres et si l’homme avait le pouvoir symbolique, cela n’empêchait aucunement la femme de disposer de nombreux pouvoirs réels. Tout cela a disparu avec l’extension du salariat.
    https://www.youtube.com/watch?v=RGlNhF5HI8A

    (5) Sur l’écologie.
    https://www.youtube.com/watch?v=tvuV2R9zKD0

    (6) Sur les origines chrétiennes de la modernité. À la question qui lui est posée de savoir si comme le pense Alain de Benoist, la modernité est la conséquence de principes chrétiens, il répond que le monde d’aujourd’hui n’aurait pas pu exister sans le christianisme mais pour autant il ne cautionne pas l’opinion suivant laquelle il ne serait que son aboutissement, plaidant plutôt pour une perversion du christianisme dans la modernité. Il opère une distinction très nette entre causes et conditions de possibilité en décrétant que le christianisme n’est pas la cause de la modernité mais qu’il en fut la condition de possibilité.
    https://www.youtube.com/watch?v=LEWba64W8E0

    (7) Sur la souveraineté et l’organisation politique. Réflexion à propos d’Aristote qui distinguait trois types d’organisation politique pouvant donner lieu à trois types de dégénérescence quand
    l’organe doté du pouvoir n’avait plus en ligne de mire le bien commun. La monarchie se dégradait en tyrannie, l’aristocratie en oligarchie et la politeia en démocratie, terme péjoratif dans l’ancienne Grèce.
    https://www.youtube.com/watch?v=GlUFJcQeBZ8

    (8) Tradition et modernité. Il ne faut pas magnifier le passé mais le considérer comme une ressource, un recours, dans lequel nous pouvons puiser pour faire face aux maux du présent. Et ce, sans opposer de façon manichéenne un passé « idyllique » à un présent « épouvantable ». Il s’élève contre le traditionalisme (à l’opposé de la véritable tradition) qui en voulant transposer tels quels les schémas du passé (à l’exemple de l’islam salafiste) dans un environnement qui a complètement changé fait fit de la tradition authentique. Il reproche à la modernité de s’être coupée de cette tradition. S’inspirant de l’anti-moderne Ivan Illitch, il se refuse à la réaction, se contentant de pointer l’ensemble des promesses de la modernité qui sont demeurées lettre morte.
    https://www.youtube.com/watch?v=9KCpYY00XW4

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  • Penser avec Aristote...

    Les éditions Perspectives libres viennent de publier un essai de Norman Palma intitulé Penser avec Aristote. Economiste et philosophe, professeur à Paris IV, Norman Palma a notamment publié Pourquoi Marx a-t-il échoué ? (Perspectives Libres, 2014), Autopsie d’un désastre économique (Perspectives Libres, 2015) et La guerre des Amériques (Perspectives Libres, 2015).

     

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    " Aristote est notre contemporain. Face à une pensée déboussolée par la noirceur du siècle, la Grèce et ses penseurs restent pour nous un modèle d’équilibre, d’ordre et de tempérance. Éclipsé par les pensées à la mode, Aristote revient aujourd’hui comme un miroir de notre modernité. Norman Palma nous guide à travers la pensée de ce géant grâce à un ouvrage clair et didactique comme autant de leçons aristotéliciennes illustrant les grands thèmes de la pensée et de la vie. "

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