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jacques sapir - Page 15

  • Euro : une crise sans fin ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jacques Sapir, cueilli sur le site de l'agence de presse russe Ria Novosti et consacré aux derniers développements de la crise de l'euro...

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    Euro : une crise sans fin ?

    L’Espagne a fait franchir un nouveau stade décisif à la crise de l’Euro. La crise bancaire espagnole a en effet atteint un seuil critique.

    Les banques ont largement financé par le biais de prêts hypothécaires à 30 ans une immense bulle immobilière avant 2008. L’éclatement de cette bulle s’est traduit par un effondrement de l’emploi (près de 24% de la population est au chômage, et 50% pour les moins de trente ans). Les ménages, en pleine crise de solvabilité, ont de plus en plus de mal à faire face aux intérêts de leur dette. Ceci se traduit par un taux de défaut de 8,3% de l’actif des banques, mais, en réalité pour les banques travaillant essentiellement avec la population espagnole, par des taux de défaut de 12% à 15%. La crise touche donc de manière très spécifique une partie des banques espagnoles, les caisses d’épargne et les banques régionales. Le montant des aides publiques a varié depuis le 15 mais de 4,5 milliards d’euros à 50 milliards d’euros, mais il est clair que le processus de révélation des pertes des banques est loin d’être terminé. Au total, le coût est estimé entre 150 et 250 milliards d’euros.

    De plus, le gouvernement espagnol est confronté à une véritable crise des finances publiques:

    (i)    La récession que l’Espagne connaît réduit mécaniquement les recettes fiscales.

    (ii)    La hausse du chômage, en dépit de mesures drastiques, se traduit par une hausse des dépenses publiques (allocations chômage).

    (iii)    Le gouvernement central a brutalement contraint les budgets des gouvernements régionaux. Ces derniers, se trouvant de fait exclu des marchés financiers par la hausse brutale des taux d’intérêts, ont réagi en suspendant leurs paiements, provoquant une crise massive des impayés. En réponse, les entreprises ont suspendu le paiement de leurs impôts (TVA essentiellement).

    (iv)    Le risque d’un effondrement brutal des économies à l’échelle locale a contraint les gouvernements régionaux à reprendre certains de leurs paiements et à demander des aides supplémentaires au gouvernement central (actuellement estimés à 30 milliards d’euros).

     

    Projections budgétaires pour l’Espagne en 2012

      2012 (A) 2012 (B)
    PIB courant en milliards d’Euros 1083,043 1075,530
    Déficit espagnol annoncé en % du PIB -5,4% -5,4%
    Taux de croissance nominal prévu par l’OCDE 0,9% 0,2%
    Montant du déficit en milliards d’euros 58,138 58,079
    Déficit après révision suivant les hypothèses
    de décroissance des recettes fiscales
    -6,5% -6,9%
    Montant du déficit en milliards d’euros après révision 70,398 74,212
    Déficit en milliards d’euros accru
    des subventions aux régions (30 milliards)
    100,398 104,212
    Déficit en milliards d’euros
    accru sur la base de la recapitalisation
    du système bancaire, en milliards d’euros
    175,398 254,212
    Déficit budgétaire en % du PIB -16,2% -23,6%

    Source : OCDE et données collectées par le CEMI-EHESS

     

    Le résultat est tel (un déficit allant de 16% à 23,6% du PIB) qu’il est évident que l’Espagne devra rapidement demander l’aide du Mécanisme Européen de Stabilité (MES).

    La contagion s’est aussi installée sur l’Italie, certes déstabilisée par les tremblements de terre à répétition qu’elle subit, mais où la politique de Mario Monti touche à ses limites. Obligé, pour tenir ses objectifs, de faire rentrer l’argent rapidement, il a mis sur pied une politique de répression fiscale qui commence à être contre productive. En effet, les mesures prises pour lutter contre la fraude sont sans effets sur les plus gros fraudeurs, mais soumettent petits commerçants, industriels et artisans à une pression fiscale destructrice aux conséquences dramatiques (cas de suicides en fortes hausses et d’actions désespérées contre l’administration fiscale). Les taux italiens sont désormais revenus pratiquement au même niveau où ils étaient en décembre dernier, et ce niveau est insupportable pour un pays qui a une dette publique égale à 124% de son PIB.

    Avec le Portugal, entraîné par l’Espagne dans sa chute, et l’Irlande où les besoins de financement ont été sous-estimés, c’est – hors le cas de la Grèce toujours pendant – à une crise de liquidité sans précédent que désormais la zone Euro doit faire face.

    Mais cette crise n’est pas la seule, ni même la première, même si elle est la plus visible. Elle est produite fondamentalement par la crise structurelle, engendrée par l’explosion des écarts de compétitivité au sein de la zone Euro. Ces écarts ne cessent de s’approfondir comme en témoignent les divergences de conjonctures entre l’Allemagne et les autres pays. Cette crise-là est le soubassement de la crise de liquidité que nous connaissons actuellement car elle engendre une pression déflationniste meurtrière pour les économies dont la compétitivité s’est dégradée, pression déflationniste qui déséquilibre leurs finances publiques et qui engendre la dette.

    Toutes les solutions qui y ont été apportées n’ont été que partielles et temporaires. Les crédits de la BCE n’ont été efficaces qu’environ trois mois. Continuer dans cette voie implique d’affaiblir toujours plus la stabilité financière des pays considérés tout en mettant en cause celle des pays qui, pour l’instant, ne sont pas touchés par le phénomène de contagion.

    Cette dégradation constante a deux effets. D’une part, elle est très corrosive pour la confiance en l’Euro, qui est abandonné par de nombreux agents dans et hors la zone Euro. La baisse depuis deux ans de la part de l’Euro dans les réserves mondiales (de 27,6% à 25%) en est l’un des symptômes. D’autre part, on voit depuis quelques mois une migration des comptes privés au sein de la zone Euro (touchant désormais 1000 milliards d’euros), avec l’accélération de la fuite des capitaux hors des pays « à risque » (66 milliards d’Euros pour l’Espagne au mois de mars).

    La fin de l’Euro se profile à l’horizon.

    Les tentatives des résoudre la crise structurelle par l’équivalent de déflations internes risque d’avoir un coût en emploi exorbitant. Le chômage pour passer de 9,8% de la population active à 20% en France, de 24% à 29% en Espagne, de 21% à 52% en Grèce. Ces politiques ne sont que l’équivalent moderne des politiques de « déflation » mises en œuvre en Europe en 1930 et qui sont les principales causes de l’arrivée d’Hitler au pouvoir.

    Une dissolution ordonnée et concertée de la zone Euro pourrait se révéler une solution bien plus préférable.

    Jacques Sapir (Ria Novosti, 3 juin 2012)

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  • Vers une ruée sur les banques ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'économiste Jaques Sapir, cueilli sur le site du magazine Marianne, qui évoque le risque d'une véritable ruée des populations grecques et espagnoles sur les banques en vue d'y retirer du numéraire, ruée qui provoquerait immanquablement un effondrement de la zone euro...

     

     

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    «Bank run» en Europe

    La situation économique dans la zone Euro continue de se dégrader rapidement. 

    En Grèce, avec la double annonce de la suspension des négociations avec le FMI et de la suspension des prêts de la BCE aux banques, le « bank run » modéré que l’on connaît actuellement peut à tout moment s’amplifier et devenir incontrôlable. Il faut se souvenir qu’en Russie, en 1998, ce fut un « bank run » qui sonna la fin pour le système économique eltsinien. En 5 jours, les banques étaient exsangues et le gouvernement contraint de déclarer un défaut et de laisser flotter le Rouble, ce qui aboutit à sa dévaluation de 50%. 

    Si le système bancaire grec s’effondre dans les prochains jours, il n’y aura plus d’arguments (autres que politiques) pour refuser un défaut et une sortie – à terme – de l’Euro. 

    En Espagne, l’adjudication aujourd’hui d’une somme de 2,54 milliards d’euros s’est faite dans de mauvaises conditions. Les taux à 4 ans sont montés au-dessus de 5% et les taux à dix ans atteignent 6,3%. Le rapprochement rapide des taux « courts » avec les taux « longs » est un symptôme indubitable d’une crise de liquidité. L’Espagne est, désormais, dans la même situation que début novembre dernier. La dégradation de la note de 16 banques espagnoles est logique quand on sait que le pourcentage de crédits qui ne sont pas remboursés atteint désormais 8,1% de l’encourt total. Encore, ce chiffre est une moyenne. Dans certaines banques, on atteint des taux de plus de 10%. Le pays est coincé entre une récession qui provoque un taux de chômage historique et une crise bancaire massive, qui vient de l’insolvabilité des ménages. Ceci avait été annoncé en septembre dernier. La solution est que l’État prenne à son compte les dettes privées, mais la somme atteint désormais de 170 à 250 milliards. Sous la menace d’un « bank run » qui peut se déclencher très rapidement, le gouvernement ne pourra plus tergiverser et devra demander rapidement à bénéficier de l’aide européenne (FESF). 

    La situation espagnole se traduit par une aggravation rapide de la crise en Italie (ou les taux à 10 ans ont atteint 5,8%), au Portugal (déjà sous perfusion du FESF) mais aussi de la France, dont l’écart des taux avec l’Allemagne a atteint aujourd’hui 1,4% (142 points de base). 

    La mécanique de la crise de l’Euro s’est bien remise en marche (en fait dès la fin du mois de mars). Cette crise s’accélère et devient généralisée avec la concomitance des problèmes grecs et espagnols. Si un « bank run » survient en Espagne, ou si le même mécanisme s’accélère en Grèce, la question d’un effondrement a très court terme de la zone Euro ne pourra plus être éludé. 

    Faute de réponses structurelles, aujourd’hui impossible tant pour des raison politiques qu’institutionnelles, une dissolution ordonnée de la zone apparaît comme la seule solution susceptible de préserver l’avenir et de permettre la survie de mécanismes de coordination monétaire.

    Jacques Sapir (Marianne, 20 mai 2012)

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  • Marine Le Pen, arbitre de la vie politique française ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de l'économiste hétérodoxe Jacques Sapir, cueilli sur le site de Ria Novosti et consacré à la position politique qu'occupe Marine Le Pen après les résultats qu'elle a obtenus au premier tour de l'élection présidentielle.

     

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    Marine Le Pen, arbitre de la vie politique française

    Créditée de 18,5% des voix, Marine le Pen se retrouve en position d’arbitre de la vie politique française. Son résultat contraste avec celui relativement modeste de Jean-Luc Mélenchon (11,10% des voix). On doit cependant retenir que leur potentiel cumulé est passé de 26% en 2011 à 29,60% lors du vote alors que leur positionnement était relativement semblable : anti-système.Le vote pour Marine le Pen couvre deux électorats distincts. Nous avons un électorat du nord-est de la France, qui est majoritairement un électorat populaire et ouvrier, provenant de petites communes où la misère ouvrière rencontre la misère rurale. 

    Répartition géographique de l’électorat de Marine le Pen au 1er tour

    Ce milieu mi-rural / mi-urbain correspond à une réalité de l’industrie française depuis le développement massif de la sous-traitance dans les années 1980 : un tissu de PME/PMI spécialisées donc dans la sous-traitance et qui sont aujourd’hui directement touchées par les délocalisations mais aussi par la contraction du crédit bancaire vis-à-vis des entreprises. Les résultats au premier tour dans le Nord, le Pas-de-Calais, mais aussi dans la Somme et l’Oise, puis les régions de vieille industrie de l’Est de la France et ce jusqu’à l’Alsace et au Doubs et au Territoire de Belfort (où se trouvent les concentrations industrielles liées à Peugeot et Alsthom), le confirment. À l’Ouest et au Sud de Paris, toujours dans des zones de petite et moyenne industrie, on trouve des résultats entre 21% et 23%, un peu moins impressionnants que ceux du nord-est, mais qui n'en sont pas moins plus élevés que la moyenne nationale. Il est ainsi significatif que les résultats de Marine le Pen soient les meilleurs dans la partie Nord Est de la France, à droite de ce que les géographes appellent la « diagonale de l’industrie » censée séparer une France industrielle d’une France agricole.

    À côté de cela il y a un autre électorat, correspondant à l’arc Méditerranéen, et qui est bien plus traditionnel (rapatriés et familles de ces derniers, commerçants aisés, retraités). C’était d’ailleurs sur cet électorat que s’était replié JMLP en 2007 quand le score du FN était tombé à 10%. En réunissant ces deux électorats, Marine le Pen fait une sorte de synthèse qu’avait déjà réussi en partie son père en 2002.

    On a beaucoup dit que le total des voix de Marine le Pen restait inférieur à celui, cumulé, de Jean-Marie le Pen et de Bruno Mégret en 2002. Il faut relativiser ce raisonnement pour plusieurs raisons.

    Le vote Mégret a été largement un vote de l’électorat « traditionnel » du FN, susceptible par ailleurs de se reporter sur des candidats de la droite modérée. Or, cet électorat tend à se réduire naturellement, ne serait-ce que par la disparition progressive des rapatriés d’Algérie et le passage du souvenir de la Guerre d’Algérie de la mémoire active (on hésite à dire « vive ») à l’histoire (que l’on hésite à qualifier de mémoire « morte »). D’autre part, les déterminants du vote en 2002 restaient aussi traditionnels ; la crise n’avait pas frappé la France. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

    L’électorat actuel de Marine le Pen est bien plus composite et témoigne d’un transfert des thématiques de campagne, qui sont passées de l’immigration et de la sécurité aux questions économiques et sociales avec, en toile de fond, la perspective d’une sortie de l’Euro.

    L’apparition de « tâches » du vote Marine le Pen dans le couloir rhodanien (zone industrielle souffrant désormais de la concurrence des pays à bas coûts) mais aussi dans une partie de la région sud-ouest tend à confirmer cette progression vers l’électorat ouvrier et non une simple récupération par rapport à 2002. Ceci marque aussi la capacité du discours de Marine le Pen à toucher des couches nouvelles et différentes de celles auxquelles son père s’adressait : petits fonctionnaires supportant de plein fouet l’impact de la dégradation des services publics, petits employés qui ont conscience que leur sort est en partie lié à celui des ouvriers (on sait que quand une ville perd un emploi ouvrier il y a indirectement, une destruction indirecte de 1 à 1,5 emplois en plus dans le commerce et les services).

    Les résultats sont plus faibles sur la façade atlantique, de la Bretagne à la côte Basque, mais ils montrent une forte progression (+ 100%) par rapport à 2007, en particulier dans les petits bourgs en Bretagne et en Vendée. Ceci traduit aussi un changement de population de ces petits bourgs (phénomène connu sous le nom de rurbanisation). De nombreux petits fonctionnaires et employés viennent s’installer dans ces bourgs, chassés par la montée des prix de l’immobilier des grandes villes où se trouve leur emploi. Ils transportent ainsi dans ces bourgs leur angoisse du lendemain (chômage) et leurs problèmes de crédit, qui viennent s’ajouter aux problèmes des populations traditionnellement rurales.

    Les zones où se mélangent la petite et moyenne industrie et les restes de la ruralité traditionnelle sont donc bien celles où Marine le Pen fait ses meilleurs résultats. Ce sont elles où les électeurs potentiels attendaient des réponses précises à des problèmes précisément identifiés : le chômage et la désindustrialisation du pays, l’absence de crédit à taux faibles pour le logement et l’accès inégal présent et futur aux services publics (santé, éducation). Les propositions de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy ont été jugées soit peu convaincantes soit inadaptées.

    Le discours de Marine le Pen a mélangé des éléments de réponse fantasmés (la priorité nationale et l’immigration) et des éléments réels de réponse (le protectionnisme, un système de crédit public appuyé sur la Banque de France dans le cadre d’un retour au Franc, la défense des services publics).

    Cet électorat composite réagit très différemment à la campagne menée par Nicolas Sarkozy depuis le premier tour pour tenter de récupérer les voix qui se sont portées sur Marine le Pen. Dans ce but le Président-Candidat n’a pas hésité à enfourcher les thèmes les plus douteux du discours de Marine le Pen sur l’immigration. La frange traditionnelle, et réactionnaire, peut incliner vers le Président-Candidat, en raison de sa rhétorique anti-immigration ; mais certainement pas l’électorat populaire. Ce dernier ne croit plus aux promesses faites par Sarkozy. Cet électorat peut s’abstenir ou même voter pour François Hollande, non par adhésion mais pour « punir » le Président de ses promesses non tenues. Qu’une fraction de cet électorat se décide à voter François Hollande, et cela signifiera la défaite assurée pour Nicolas Sarkozy. Au-delà, cet électorat populaire, par son extension sur tout le territoire français, va donner à Marine le Pen la possibilité de présenter des candidats aux élections législatives du mois de juin dans toutes les circonscriptions, et de les maintenir au second tour (ou il faut pour cela franchir la barre des 12,5% au premier tour). La multiplication de « triangulaires » (un candidat de droite, un de gauche, et un du Front National) est susceptible de provoquer une véritable déroute pour le parti de Nicolas Sarkozy.

    La nouvelle sociologie du vote pour Marine le Pen en fait donc bien l’arbitre non seulement du second tour de l’élection Présidentielle mais, au-delà, de la vie politique française dans son ensemble. Au-delà, elle incarne la montée d’un rejet du «système» qui ne peut aller que s’accentuant.

    Jacques Sapir (Ria Novosti, 5 mai 2012)

     

     

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  • Tour d'horizon... (26)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Marianne2.fr, Jacques Sapir annonce que la crise des dettes souveraines rebondira à l'été...

    Europe : les traders siffleront bientôt la fin de la récré

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    - sur Atlantico, Christophe Deloire, un des auteurs de Circus politicus (Albin Michel, 2012), s'interroge sur la marge de manoeuvre réelle dont disposera prochain locataire de l'Elysée...

    Le pouvoir est-il encore vraiment à l'Elysée ?

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  • Le protectionnisme et ses ennemis...

    Les éditions Les Liens qui Libèrent viennent de publier un ouvrage collectif intitulé Le protectionnisme et ses ennemis, qui rassemble des articles de Ha-Joon Chang, Serge Halimi, Frédéric Lordon, François Ruffin et Jacques Sapir...

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    "Chômage, précarité, baisse du niveau de vie… Autant de maux que la mondialisation a considérablement aggravés. Veau d’or du capitalisme, le libre-échange passe, aux yeux de ses défenseurs, pour une loi incontournable de l’économie, à l’égal de celle de la gravitation universelle de Newton ou de l’héliocentrisme de Galilée. Et si le protectionnisme n’était pas l’épouvantail agité par les économistes bien-pensants ? Ce deuxième petit livre de la collection « Prendre parti » rassemble ici quelques-uns des articles les plus représentatifs de cette réflexion… Celui du grand économiste américain Chang, fils spirituel de Stiglitz, l'un des premiers à avoir étudié le mythe du libre échange dans l'histoire, celui de Jacques Sapir, auteur de La déglobalisation, qui explique pourquoi aujourd hui le retour du protectionnisme est vital pour nos économies anémiées, celui de Frédéric Lordon, auteur notamment de D'un retournement l'autre (Seuil) qui dénonce la mauvaise foi des thuriféraires du libre échange et les dangers d'une idéologie dominante qui a créé les conditions de la crise, celui de François Ruffin qui raconte comment le mot de protectionnisme est devenu imprononçable alors que nos industries sont sacrifiées, et celui enfin de Serge Halimi qui réinscrit le protectionnisme à l'aube du développement des Etats-Unis."

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  • Des clefs pour comprendre la crise ?...

     

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    Le numéro de février 2012 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque. 

    Le dossier est consacré à la crise, à ses origines et aux moyens de la juguler. On pourra y lire, notamment, des articles d'Alain de Benoist ("La dette infinie"), de Jean-François Gayraud ("Les criminels de la finance"), d'Hervé Juvin ("Après la mondialisation"), de Jean-Luc Gréau ("La chute de la maison euro"), de François-Laurent Balssa ("Vers une internationale protectionniste"), de Julien Thouery ("Casse sociale et friche industrielle"), de Valentin Goux ("Argentine, la souveraineté contre la crise"), d'Arnaud Guyot-Jeannin (" Karl Polanyi, prophète de la crise") ou de Thierry Lentz ("Les potions amères du baron Louis"), ainsi que des entretiens avec Paul Jorion ("Il est temps de fermer la parenthèse Adam Smith"), Jacques Sapir ("La zone euro est ingérable") et François Bayrou.

    Hors dossier, on pourra aussi lire des articles de François Bousquet ("Philippe Barthelet, magicien du verbe"), d'Olivier François ("Charles Dickens, un génie fraternel") ou de Michel Thibault ("Gallen-Kallela, le romantisme du Kalevala"). Et on retrouvera aussi  les chroniques de Patrice de Plunkett et d'Eric Zemmour.

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