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fake news - Page 2

  • Macron en pleine radicalisation autoritaire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la dérive autoritaire du président de la République... Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a récemment publié La Superclasse mondiale contre les peuples (Via Romana, 2018).

     

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    L’évolution autoritaire de la présidence Macron en 10 points

    Selon un récent sondage, Emmanuel Macron « inquiète » une proportion croissante de nos concitoyens : 62 %  exactement, soit 6 points de plus depuis juillet 2018 [1]. Retour sur dix bonnes raisons, au moins, de s’inquiéter de l’évolution autoritaire de la présidence Macron.

    1er sujet d’inquiétude : la loi sur les fake news

    Emmanuel Macron a fait voter une loi contre les fake news [2] qui a officiellement pour objet la censure par un juge unique statuant en urgence, des informations qui seraient jugées fausses, en période électorale.

    Mais la notion d’information « fausse » reste très imprécise et ouvre la voie à la censure judiciaire des informations qui pourraient gêner le Pouvoir lorsqu’il se présentera devant les électeurs.

    La loi sur les fake news vise en réalité les médias alternatifs qui diffusent une information concurrente de celle des médias mainstream, lesquels voient justement leur crédibilité diminuer constamment dans l’opinion, à cause de leur évidente partialité.

    Et contrairement à ce que l’on entend dire parfois, cette loi sera appliquée sinon on ne voit pas pourquoi le président l’aurait initiée avec autant de constance.

    2e sujet d’inquiétude :  la surveillance numérique par la police de la pensée

    Le gouvernement a passé un accord avec Facebook [3] au terme duquel des « régulateurs » français assisteront le personnel de la plate-forme dans la répression des contenus dits « racistes, antisémites, homophobes ou sexistes ». Mais il faut rappeler que Facebook n’autorise pas « les critiques à l’égard des politiques d’immigration et les arguments qui consistent à restreindre ces politiques »… Donc il s’agit de censurer ceux qui critiquent la folle politique d’immigration de l’Union européenne.

    Le gouvernement français soutient d’ailleurs  l’adoption du règlement européen  dit « censure terroriste » , écrit en collaboration avec Google et Facebook , qui vise à soumettre tous les hébergeurs à des obligations très strictes, notamment le retrait en une heure des contenus désignés par ….une autorité nationale. Donc par le gouvernement.

    Et il a signé le Pacte de Marrakech sur les migrations qui prévoit aussi la répression des médias qui critiqueront l’immigration .

    3e sujet d’inquiétude : le renforcement des pouvoirs de censure du CSA

    La loi sur les fake news prévoit un renforcement des pouvoirs de contrôle du CSA, pourtant déjà étendus, qui sera aussi chargé de la refonte de la loi de 1986 sur l’audiovisuel.

    Le nouveau président du CSA, nommé par Emmanuel Macron, n’a d’ailleurs pas caché son ambition d’étendre son « pouvoir de régulation » -et donc de censure- aux réseaux sociaux.

    La mise au pas du dernier espace de liberté est donc en marche !

    4e sujet d’inquiétude : la reprise en main  des médias mainstream

    Les médias mainstream ont fait l’élection d’Emmanuel Macron mais cela ne semble plus lui suffire. Car à l’occasion du mouvement des gilets jaunes et de l’affaire Benalla Emmanuel Macron leur a reproché de leur donner encore trop d’importance.

    Dans des propos rapportés par l’hebdomadaire Le Point [4], Emmanuel Macron affirme d’ailleurs que « le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer. Le bien public, ce n’est pas le caméraman de France 3. Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI, sur TF1, et partout. Il faut s’assurer qu’elle est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité ».

    Ce qui revient à préconiser une sorte de nationalisation des médias pour s’assurer qu’ils diffusent une information conforme à ce que souhaite le pouvoir. En d’autres termes Emmanuel Macron veut le retour de l’ORTF à son profit!

    5e sujet d’inquiétude : l’affaire Benalla

    L’affaire Benalla, qui connaît d’incessants rebondissements depuis juillet 2018 malgré les multiples tentatives pour l’étouffer, a mis en lumière non seulement le comportement violent de certains collaborateurs de la présidence de la république mais surtout les curieuses protections dont ils semblent avoir  bénéficié au plus haut niveau de l’Etat et au sein des pouvoirs publics.

    Cette affaire inquiète, car elle démontre l’existence d’un véritable« Etat profond » français, parallèle aux institutions et agissant en toute impunité. Mais au service de qui ?

    6ème sujet d’inquiétude :  la violente répression policière et judiciaire des Gilets jaunes

    Le mouvement populaire et social des Gilets Jaunes lancé en novembre 2018 a fait l’objet d’une répression policière et judiciaire sans équivalent dans notre pays depuis la guerre d’Algérie.

    Le ministre de l’Intérieur s’est comporté en outre comme s’il pouvait donner des directives (en réclamant «des réponses judiciaires sévères» )à l’autorité judiciaire , en violation de la séparation des pouvoirs comme l’a relevé un collectif d’avocats [5] , s’inquiétant par ailleurs de nombreuses anomalies de procédure vis à vis des Gilets Jaunes interpellés.

    Une sévérité qui tranche avec le traitement habituellement réservé aux racailles de banlieues, aux casseurs d’extrême-gauche ou aux délinquants multirécidivistes.

    Pourquoi , sinon pour  intimider la France périphérique ?

    7e sujet d’inquiétude : les restrictions au droit de manifester

    Avec le mouvement des gilets jaunes les forces de police et de gendarmerie , à rebours de ce qui se pratiquait auparavant, se sont efforcées de bloquer les manifestations plutôt que d’assurer leur sécurité : notamment par l’usage de gaz lacrymogènes , de canons à eau, par le « nassage » des manifestants ou par la mise en œuvre d’interpellations préventives [6]. Et à l’occasion des déplacements présidentiels dans le cadre du « Grand Débat » les forces de police ont notamment menacé d’amendes illégales les porteurs de gilets jaunes.

    Le gouvernement vient au surplus de faire voter une nouvelle loi dite « anti-casseurs », liberticide, qui prévoit notamment de donner aux préfet -agent public nommé par le gouvernement- le pouvoir d’interdire de manifestation certaines personnes et l’établissement d’un fichage politique des manifestants.

    Veut-on dissuader de manifester contre Emmanuel Macron ?

    8e sujet d’inquiétude :  la diabolisation officielle des opposants

    La diabolisation des opposants au Système était jusqu’alors avant tout effectuée par les médias de propagande. Désormais Emmanuel Macron et ses ministres n’hésitent plus à s’en charger eux-mêmes.

    De plus en plus souvent ils affirment que les opposants à la politique libérale/libertaire et européiste qu’ils conduisent, diffusent des fausses nouvelles, qu’ils sont complotistes ou qu’ils sont manipulés par l’étranger. Emmanuel Macron a d’ailleurs significativement affirmé à propos du Brexit, qu’il s’agissait d’un « référendum qui a été manipulé, manipulé de l’extérieur » [7], mais il tient des propos comparables vis-à-vis des gilets jaunes.

    Et alors que la répression policière a fait de très nombreux blessés parmi les gilets jaunes , Emmanuel Macron et ses ministres n’ont eu aucun mot de commisération à leur égard. Au contraire ils n’ont vu en eux qu’une « foule haineuse [8]» , la peste brune ou des factieux qui veulent renverser la république.

    Tandis qu’à l’Assemblée nationale, les incidents contre l’opposition parlementaire sont désormais courants.

    De proche en proche toute critique d’Emmanuel Macron et de sa politique se trouve assimilée non pas à une opinion mais à un délitou à une folie complotiste ; ce qui traduit un inquiétant refus du débat démocratique.

    9e sujet d’inquiétude : le projet d’organiser un référendum dans la suite du grand débat national, le même jour que les élections européennes

    Le « grand débat national » donne déjà une piètre idée de la façon dont le président de la république conçoit la consultation des Français : un long monologue présidentiel, des questions cadrées par avance et un public sélectionné pour ne pas déplaire au pouvoir.

    Mais si le projet d’organiser un référendum dans la suite du grand débat national, le même jour que les élections européennes,devait se confirmer, il conduirait en réalité à priver le peuple français d’un débat sur l’Union Européenne, au moment même où elle est de plus en plus contestée en Europe.

    Officiellement ce projet de référendum serait destiné à mettre un terme à la crise des Gilets Jaunes .

    Mais ne s’agit-il pas aussi d’empêcher à tout prix une remise en cause de la ligne mondialiste et atlantiste de l’Europe de Bruxelles, qu’impose la Davocratie et que soutien Emmanuel Macron ?

    10e sujet d’inquiétude : le mépris ostensible du peuple français

    Malgré les conseils de ses communicants, Emmanuel Macron ne peut s’empêcher de critiquer les Français et notamment ceux de la France périphérique. Et donc d’exprimer un arrogant mépris de classe, alors même que les sondages montrent que deux Français sur trois au moins ,ont une mauvaise opinion du président de la république et de sa politique.

    Car, à la différence de la racaille de banlieue qui « quelles que soient ses bêtises, parce que bien souvent, parce que c’est un enfant de la République, il n’a pas choisi l’endroit où il est né, et il n’a pas eu la chance de ne pas en faire » [9], les Français ne trouvent jamais grâce à ses yeux.

    Mais ce mépris de classe cache aussi celui ,plus inquiétant , de la démocratie , entendue comme la souveraineté du peuple.

    De plus en plus de soutiens à Emmanuel Macron cherchent d’ailleurs à relativiser le principe de la souveraineté populaire. Tel Bernard-Henry Lévy affirmant : « Mais arrêtons de sacraliser le peuple. En Europe, le peuple ne doit pas être le seul souverain! » [10].

    Emmanuel Macron lui-même n’a-t-il pas déclaré que « toutes les paroles ne se valent pas » [11] et que « toujours j’écouterai,  j’expliquerai,  je respecterai, mais toujours à la fin je ferai » [12] ?

    Emmanuel Macron n’a manifestement nullement l’intention d’infléchir sa politique, quelle que soit l’ampleur du désaveu populaire et il ne s’en cache pas !

    Nos concitoyens ont donc de bonnes raisons de s’inquiéter !

     

    Michel Geoffroy  (Polémia, 11 février 2019)

     

    Notes :

    [1] Sondage Ifop Opinion Fiducial, Cnews, Sud Radio  des 29 et 30 janvier 2019

    [2] Le 10 octobre 2018

    [3] Annoncé le 12 novembre 2018 lors du forum sur la gouvernance d’internet

    [4] Le Point du 3 février 2019

    [5] Tribune du 2 février 2019 sur le site de France info

    [6] La ministre de la justice a reconnu le recours aux interpellations préventives de gilets jaunes sur  BFM TV du 7 décembre 2018

    [7] Le 15 janvier 2019 devant des maires de l’Eure

    [8] Vœux du 31 décembre 2018

    [9] Macron à Saint Martin le 1er octobre 2018

    [10] Interview au  Temps  du 23 janvier 2019

    [11] Le 3 janvier 2018 lors de ses vœux à la presse

    [12] Vœux du 31 décembre 2017

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  • Les Bobards d'or sont de retour !...

    Bobards d'or 2019.png

    La 10e édition des Bobards d’Or se tiendra le 18 février 2019 à 19h30 au théâtre du Gymnase Marie Bell à Paris. Le mot d’ordre : « 10 ans que les journalistes se font corriger ! »… par le rire.

    Cette année célèbrera les 10 ans des Bobards d’Or, l’événement qui, chaque année, présente les plus gros mensonges des journalistes et des médias. Pour cette édition anniversaire de 2019, plus de 700 spectateurs sont attendus au Théâtre du Gymnase.

    L’événement sera présenté par Philippe Christèle (entrepreneur et contributeur à Polémia) et Nicolas Faure (i-Média) et le jury sera composé entre autres de Samuel Lafont (Damoclès), Martial Bild (TV Libertés) et Ferenc Almássy (Viségrad Post). Et une Gilet Jaune !

    Comme pour les années précédentes, l’année 2018 a été marquée par de nombreux mensonges médiatiques et sélectionner les 15 Bobards à mettre au vote ne fût pas une tâche simple.

    D’autant que l’environnement social français est en ce moment même marqué par un mouvement social sans commune mesure ces dernières années : les Gilets Jaunes. Ce mouvement subit une énorme répression du gouvernement. Celle-ci n’est possible que grâce aux manipulation des alliés du gouvernement : les médias de masse. Cela aussi est une source d’inspiration importante pour Polémia !

    Au programme : trois catégories de Bobards

    1. La traditionnelle catégorie des Bobards d’Or qui récompense les plus manipulateurs des journalistes français ;
    2. Une catégorie internationale « Golden Bobards » qui récompensera les plus manipulateurs des journalistes étrangers ;
    3. Et enfin une catégorie exceptionnelle qui récompensera le plus gros Bobard proféré à l’encontre des Gilets Jaunes : le Bobard Gilet Jaune.

    Entre chaque catégorie, une vidéo originale sera présentée, l’occasion de revenir sur :

    • 10 années de Bobards d’Or ;
    • Sur l’opposition grandissante entre le peuple et les médias manipulateurs plus visible que jamais dans les diverses manifestations des Gilets Jaunes ;
    • Sur divers portraits d’influenceurs qui utilisent les nouveaux médias pour diffuser un point de vue jamais ou trop rarement mis en avant dans les médias traditionnels.

    Venez découvrir et voter pour les bobards sélectionnés cette année sur le site des Bobards d’or.

    Les votes sont ouverts !

     
    Et n’oubliez pas de réserver votre billet pour pouvoir assister à la cérémonie.
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  • A propos des pulsions totalitaires des médias...

    Les éditions du Toucan viennent de publier, dans leur collection L'Artilleur, un essai d'Ingrid Riocreux intitulé Les marchands de nouvelles - Essai sur les pulsions totalitaires des médias. Agrégé de lettres modernes, Ingrid Riocreux a publié un essai intitulé La langue des médias - Destruction du langage et fabrication du consentement (Toucan, 2016), et collabore également aux revues Causeur et Conflits.

     

    ingrid riocreux, infox, fake news

    " « Fournir des clés de compréhension », « faire de la pédagogie », « éclairer les lecteurs », « décrypter les enjeux », autant de termes que les journalistes utilisent volontiers pour décrire leur métier. Et pourtant, en dépit de ces généreuses intentions, les citoyens montrent une méfiance toujours plus grande à l’égard des médias. Interrogés à ce sujet, les journalistes jugent que les grands responsables de ce désamour à leur égard sont les « complotismes » de toutes sortes, les « populismes », la recrudescence des  « fake news » et toujours à la fin, internet bien sûr.

    Spécialiste de la langue et observatrice rigoureuse des médias, Ingrid Riocreux se demande au contraire si cette perte de confiance ne viendrait pas du comportement des médias eux-mêmes. En scrutant attentivement leurs mots et leurs choix, elle met en lumière leur permanente tentation de défendre un hygiénisme moralisateur, leur volonté têtue de sauvegarder des vérités officielles. Quand les biais de la langue médiatique sont démasqués, l’objectif apparait dans toute sa nudité : non pas bien sûr dire aux gens ce qu’ils doivent penser mais plutôt ce à quoi ils doivent penser.

    Dans l’emballement de la vie quotidienne, nous sommes tous vulnérables aux constructions et aux orientations véhiculés par la langue. Ce livre se propose de donner au lecteur quelques moyens pour se protéger et ainsi ne pas demeurer naïf face aux « marchands de nouvelles ». "

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  • Il était une fois la Suède...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens , cueilli sur EuroLibertés et consacré à la percée électorale du Parti démocrate suédois, opposé à l'immigration. Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010), Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse (Dualpha, 2017) et La démocratie interdite (Dualpha, 2018).

     

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    Il était une fois la Suède

    Élections législatives en Suède dimanche 9 septembre. Depuis plusieurs jours la Grande Presse Officielle française et européenne fait régner un climat d’angoisse : le SD (Parti Démocrate suédois), « d’origine néo-nazi » (car cette fois-ci la grande presse démocratique se lâche sans complexe) peut devenir le premier parti de Suède avec 25 % des voix (ce qui lui ferait doubler ses voix. Du jamais vu !). Il faut bien créer du buzz ! Le « spectre de l’extrême droite » comme l’écrivent certains médias sans vergogne et en toute objectivité, agite les peurs.

    Encore une fois, mais la manœuvre médiatique est maintenant éculée. À chaque élection en Europe, les médias annoncent un « raz de marée populiste » (voire maintenant néo-nazi : on passe à la vitesse supérieure) en surestimant les intentions de votes dans le seul but de pousser un grand ouf de soulagement lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes alarmistes des médias. Et de minimiser alors le score obtenu en se félicitant du « sursaut démocratique » et de la sagesse des peuples européens qui n’ont pas voté à 80 % pour les Populistes/néo-nazis !!!

    Encore une fois, après les angoisses alarmistes et l’agitation du chiffon rouge, ce sont maintenant les commentateurs et politologues toujours objectifs qui se succèdent pour « analyser » le vote suédois… avec la plus grande sidération. La Suède est le berceau de la social-démocratie, un exemple révéré en Europe, le chômage est au plus bas, la croissance à 3 %. Comment peut-on alors voter pour des populistes dans ces conditions, le vote populiste étant réservé aux malheureux semi-analphabètes, chômeurs, aigris et apeurés des pays à problèmes économiques et d’emploi. La réponse de la spécialiste du jour fuse alors : « C’est un vote irrationnel ». Irrationnel car quand on vit dans un pays qui va bien économiquement on ne vote pas pour des populistes ! Il faut être un grand spécialiste diplômé Bac + 8 pour faire de telles analyses. Les mêmes d’ailleurs à chaque élection avec la variante pour les pays en difficulté : « C’est normal de voter populiste quand on est pauvre et peu éduqué. »

    D’autant que pas plus en Suède que dans le reste de l’Europe, il n’existe des problèmes d’insécurité et d’immigration massive. C’est un fantasme dirait M. Macron (souvenons-nous du splendide « il n’y a pas de crise migratoire en Europe »). Alors on brandit les chiffres officiels de l’immigration… en baisse et d’ampleur minime, en laissant de côté les masses d’immigration sauvage qui déferlent à jet continu sur l’Europe. Mais que l’on tait même si les moyens de dénombrer ces migrants existent et sont connus. Alors les « envoyés spéciaux » ironisent à grand renfort d’images soigneusement sélectionnées sur la prétendue « insécurité » invoquée par le SD et expliquant que la délinquance est en baisse en Suède et que les migrants ne posent aucun problème (cf BFM TV). Voilà, le tour est joué et l’information, objective et non tendancieuse. Comme d’habitude.

    Ceci étant on pourrait « objectivement » saluer la performance du SD (Sverigedemokraterna dirigé par Jimmie Akesson) qui malgré la réprobation de l’Europe bien-pensante passe de 12,9 à 17,6 % c’est-à-dire la plus grande progression en Suède avec près de 5 % de voix gagnées en quatre ans et 62 députés au Parlement suédois. Le Parti social-démocrate au pouvoir réalise son score le plus bas depuis un siècle (28,4 %). La presse suédoise constate, atterrée, que : « Le fait est que la Suède compte désormais un parti qui a ses racines dans le nazisme […] Aujourd’hui, environ un cinquième de la population de l’un des pays les plus prospères du monde a choisi de voter pour ce parti. C’est aussi incompréhensible qu’indiscutable ». Le gouvernement a quinze jours pour se former dans des conditions plus incertaines qui pourraient laisser présager peut-être à terme une participation du SD.

    Mais ce qui inquiète le plus notre grande presse officielle, c’est que la Suède, championne et exemple ressassé du bonheur social-démocrate – même si la Suède détient curieusement le record de suicides par habitant – est depuis un siècle une référence pour les démocraties européennes. Tant que les populistes triomphaient dans des pays de l’ex-Europe de l’Est (Pologne, Hongrie, République tchèque) on pouvait expliquer ce vote de détresse. Avec l’Italie, ce n’était plus la même chose et la surprise difficile à admettre. Mais l’Italie frivole et championne des combinaisons improbables s’est contentée de quelques remarques condescendantes.

    Avec la Suède on touche au cœur du réacteur et le risque de contagion à des pays « sérieux » devient de plus en plus vif. D’autant que les manifestations anti-immigration se multiplient en Allemagne même si les médias tentent de minimiser leur portée. L’AfD (populistes allemands) vient de remporter elle aussi un succès spectaculaire en Allemagne.

    Décidément, la France s’en tire bien grâce à Emmanuel Macron, dernier rempart de l’intelligence européenne capable de procéder à la destruction du Parti « populiste » français rien qu’en le mettant en faillite financière. C’est vrai que M. Macron s’y connaît en finance. Quel talent. Tant pis, ou tant mieux, pour les Français.

    Richard Dessens (EuroLibertés, 11 septembre 2018)

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  • En finir avec la russophobie pavlovienne...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Joachim Imad cueilli sur Figaro vox et consacré à la russophobie maladive qui sévit en Occident. Dernier épisode en date : utilisant les "analyses" d'une officine de  désinformation, EU Disinfo Lab,  partiellement financée par les réseaux Soros,  nos russophobes obsessionnels ont voulu voir la main de Moscou dans le fort retentissement de l'affaire Benalla sur les réseaux sociaux. Une affirmation tellement grotesque que même les Décodeurs du journal Le Monde ont tenu à la démonter...

     

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    «Bots russes» dans l'affaire Benalla : en finir avec la russophobie pavlovienne

    Dans «The Manchurian Candidate», chef-d'œuvre du réalisateur américain John Frankenheimer sorti en 1962, des experts soviétiques élaborent une machination sournoise pour déstabiliser les États-Unis et y faire triompher l'idéologie communiste. Ceux-ci prennent en otage Raymond Shaw, un soldat américain combattant en Corée, et recourent à l'hypnose et aux drogues afin de le conditionner et de l'inciter à assassiner le président américain. Ce film est profondément révélateur de la paranoïa anti-russe qui sévit alors dans une Amérique tout juste sortie de l'épisode de la chasse aux sorcières sous le sénateur McCarthy.

    Malgré le tournant historique de la fin de la guerre froide, les angoisses liées à la Russie persistent et l'époque tend à se prendre pour une autre. Dans le discours dominant, la Russie est ainsi très souvent présentée comme une puissance tentaculaire, toujours encline à conspirer contre des démocraties occidentales fragiles et fatiguées. La question des prétendues ingérences de Moscou se pose continuellement et les accusations sont légion: soutien à Donald Trump, contribution à la victoire du Brexit et à la montée des velléités indépendantistes en Catalogne, interférence dans la campagne présidentielle française en défaveur d'Emmanuel Macron, etc. À la suite de la publication d'une étude par l'ONG EU DisinfoLab, l'emballement autour de l'affaire Benalla a même été cette semaine imputé à l'activisme numérique de la Russie et d'une «sphère russophile» désireuse de gonfler artificiellement la polémique. Toutes les turpitudes qui frappent les élites occidentales et l'ordre néolibéral seraient ainsi la conséquence de manœuvres russes particulièrement sournoises.

    Il ne s'agit pas évidemment d'être naïf et de nier l'existence de réseaux d'influences russes en Europe ou aux États-Unis. Cela serait d'autant plus absurde que toutes les grandes puissances s'appuient sur leur soft power pour défendre leurs intérêts vitaux à l'étranger et recourent pour cela à des procédés divers. Le problème n'est pas là.

    Il réside tout d'abord dans le fait que les accusations pavloviennes envers la Russie sont souvent malhonnêtes. La capacité d'influence de la Russie, et plus largement sa puissance, sont en permanence surévaluées par les élites occidentales. Celles-ci font fi de toutes les limites de la Russie: budget militaire près de dix fois inférieur à celui de l'OTAN, déclin démographique, économie insuffisamment diversifiée et trop dépendante des hydrocarbures, etc. La Russie n'a ni les ambitions impérialistes qu'on lui prête trop souvent, ni les moyens de ces ambitions. Elle pratique plutôt une politique de défense de ses intérêts dans son voisinage et se veut une puissance d'équilibre dans l'ordre international actuel. D'autres pays vont par ailleurs bien plus loin qu'elle dans l'ingérence à l'étranger, dès lors qu'ils jugent que la direction prise par tel ou tel gouvernement est contraire à leurs intérêts, et ne reculent devant rien, pas même devant le droit international. Les exemples de l'invasion de l'Irak et du renversement de Kadhafi en Libye l'ont bien montré. Mais la force du deux poids deux mesures est telle que les élites occidentales sont plus enclines à fermer les yeux sur certains pays que sur la Russie.

    Si l'on s'arrête par exemple sur la dernière campagne présidentielle américaine, il est raisonnable de penser que la Russie avait intérêt à ce que Donald Trump l'emporte. Son projet d'approfondir et de pacifier les relations russo-américaines contrastait drastiquement avec l'hostilité manifestée par Hillary Clinton à l'encontre de Moscou. Certains réseaux russes ont certes œuvré en faveur de la victoire du candidat républicain mais cela n'a eu qu'une incidence infime sur le résultat final. Rien qui justifiait en tout cas le poids politico-médiatique que l'affaire a pris. Comme le note le chercheur François-Bernard Huyghe, la seule conséquence de la diffusion de supposées «fake news» anti-Clinton a été de conforter dans leur intention de vote des électeurs qui étaient de toute manière déjà en rupture avec l'establishment américain et la candidate démocrate.

    Dans le cas de l'affaire Benalla, les réactions de certains hommes politiques accusant la Russie, à l'image du groupe de centre droit «Agir», ont été tellement virulentes que EU DisinfoLab, l'ONG belge à l'origine de l'affaire, a tenu dans une étude définitive à nuancer ses conclusions initiales et à expliquer qu'il n'y avait pas de preuve d'une ingérence organisée.

    Dans des situations si confuses, la stratégie d'accuser le Kremlin de tous les maux qui minent les «démocraties libérales» est extrêmement dangereuse. Cette propension vise souvent, par le recours à une grille d'analyse du réel bien commode, à absoudre les élites de leurs torts et à éviter que l'on s'interroge sur les conséquences des choix politiques faits par celles-ci au cours des dernières années. Le Brexit découle par exemple de problèmes très profonds et inhérents à la société britannique et à la structure de l'Union européenne: paupérisation de la classe moyenne et mécontentement face aux inégalités, insécurité culturelle et désarroi face à l'immigration, volonté de retrouver une indépendance politique dans une nation construite autour de la souveraineté du Parlement, etc. L'expliquer à travers le prisme des manœuvres russes, c'est faire preuve d'une malhonnêteté confondante.

    Cette russophobie primaire pose enfin un dernier problème majeur dès lors qu'elle justifie que l'on s'attaque à nouveau à une liberté d'expression déjà fortement fragilisée en France depuis quarante ans. La proposition de loi sur les fausses nouvelles prévoit par exemple, dans son troisième article, de permettre au Conseil supérieur de l'audiovisuel de sanctionner, notamment à coups de retraits de licences, les médias étrangers qui pratiquent la «désinformation». Il est évident que cette mesure n'a pas pour cible al-Jazeera mais bien RT et Radio Sputnik, c'est-à-dire des médias subventionnés par le Kremlin avec qui Emmanuel Macron a un contentieux personnel. Le président français les accuse en effet d'avoir comploté afin d'enrayer son ascension au pouvoir. Ainsi, à cause d'une paranoïa anti-russe et au nom d'un concept de «fake news» aux contours extrêmement flous, c'est à l'édifice permettant le débat démocratique et l'exercice des libertés fondamentales que l'on s'attaque. Alors même que le réel ne se laisse jamais saisir à travers un angle unique, des désaccords sur des faits et sur leur interprétation servent de prétexte au pouvoir en place pour incriminer une vision du monde ou pour disqualifier un adversaire idéologique. La politique est ainsi réduite à une lutte entre le camp du vrai, le fameux «cercle de la raison» d'Alain Minc, et des foules manipulées, par Moscou et plus largement par les populistes, et coupables de mal voter.

    Ce dernier point est fondamental car la russophobie presque systématique qui se manifeste aujourd'hui en Occident nous raconte ce qu'est devenue la politique: un affrontement manichéen entre l'humanité et ses ennemis. Parer la Russie des attributs du mal dans sa forme chimiquement pure revient à nier à la fois l'essence de la politique et le fait que la tension entre le bien et le mal se manifeste de façon universelle. C'est peut-être d'ailleurs le penseur russe, Alexandre Soljenitsyne, qui retranscrit le mieux les dangers de cette dérive dans son œuvre L'archipel du Goulag: «Peu à peu, j'ai découvert que la ligne de partage entre le bien et le mal ne sépare ni les États ni les classes ni les partis, mais qu'elle traverse le cœur de chaque homme et de toute l'humanité.»

    Ceux qui nient la complexité du monde, par inquiétude sincère sur l'avenir du libéralisme dans leurs sociétés ou par incapacité à supporter le fait que la Russie se soit relevée de la dislocation de l'URSS, ne servent donc pas le débat démocratique qu'ils prétendent aimer. Ils l'empêchent et contribuent par conséquent à rendre le réel plus obscur.

    En 1991, le conseiller diplomatique de Gorbatchev, Gueorgui Arbatov avait mis en garde les Occidentaux avec la prédiction suivante: «Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d'ennemi!». Arbatov s'est trompé. L'ennemi russe est encore là. Le complotisme l'est aussi, et pas toujours là où on l'attend.

    Joachim Imad (Figaro Vox, 9 août 2018)

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  • Feu sur la désinformation... (192)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Délinquant tué à Nantes, novlangue dans les quartiers
      Aboubakar Fofana, le délinquant tué par la police à Nantes met le feu aux banlieues Nantaises. C’est le retour de la novlangue sur les « quartiers » où la police tue.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      Evasion de Redoine Faïd, l’homme est présenté comme braqueur. On pourrait presque y trouver une référence aux films d’Audiard, un voleur au grand cœur qui a réussi une « évasion spectaculaire ». Mais les médias ont omis de préciser que Redoine Faïd est présumé coupable du meurtre d’Aurélie Fouquet policière de 26 ans.

    • 3: Gay pride : le rose vous va si bien
      Gay Pride, le Lobby LGBT défile dans les rues de Paris. Difficile d’émettre une critique quand tous les médias célèbrent la fête et le combat homosexualiste.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Le média « Les décodeurs du Monde » pris la main dans le sac. Le média qui se veut parangon de vérité médiatique a qualifié l’attentat du 1er octobre de la gare Saint-Charles de « Faits divers ».
    • 5: RT dans le viseur du CSA et de la Loi sur les fake-news
      L’assemblée nationale a finalement adopté la loi contre les fake news. Le média russe RT est directement visé alors que le CSA vient de le mettre en demeure.

     

                                   

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