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européens - Page 9

  • Les européistes contre l'Europe, la vraie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Maurice Gendre, cueilli sur Enquête&Débat et consacré à la question européenne. Maurice Gendre est un collaborateur régulier et inspiré du site Scriptoblog - Le Retour au source 

     

     

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    Les européistes contre l'Europe, la vraie

    Moi je dis qu’il faut faire l’Europe avec pour base un accord entre Français et Allemands. (…) Une fois l’Europe faite sur ces bases (…), alors, on pourra se tourner vers la Russie. Alors, on pourra essayer, une bonne fois pour toutes, de faire l’Europe tout entière avec la Russie aussi, dut-elle changer son régime. Voilà le programme des vrais Européens. Voilà le mien”. Charles de Gaulle (1949)

    Les peuples européens ont à faire face à “un Islam que sa force encore indomptée pousse de ses territoires surpeuplés vers l’Europe”, à une concurrence économique “des peuples d’Extrême-Orient” et enfin à “une Amérique qui les aliène culturellement”, “qui les rackette économiquement” et “qui les vassalise politiquement”. Jordis Von Lohausen dans la postface écrite en 1995 de Les Empires et la puissance

    Ce qui est : l’Empire du Rien

    Qu’est-ce que l’Europe ?

    L’Europe est une civilisation, somme des civilisations qui la composent.
    Pour qui regarde avec recul une carte du continent, quatre ensembles émergent. Une Europe latine, marquée par la catholicité et, dans une certaine mesure, par le rejet républicaniste de cette dernière (laïcité française, anarchisme espagnol).
    Une Europe « anglo-saxonne », ou disons anglo-hollandaise, caractérisée historiquement par la prédominance d’un protestantisme que nous qualifierons pour simplifier de « libéral » (acceptation de la liberté individuelle, encadrée par une véritable mystique de concurrence).
    Une Europe germanique, caractérisée historiquement par la prédominance d’un protestantisme que, toujours pour simplifier, nous qualifierons « d’ordo-libéral » (conjonction d’une métaphysique luthéro-réformée inégalitaire et d’une acceptation relative du libre examen).
    Une Europe slave, dominée par l’orthodoxie, puis par sa sécularisation parfois inconsciente, mais surtout subie, dans des systèmes à la fois autoritaires et/ou égalitaristes (tsarisme absolutiste, soviétisme).
    Ces quatre ensembles possèdent en outre des zones de recouvrement périphérique. Une partie de la Hollande est en réalité germanique. La Scandinavie est caractérisée par l’interpénétration des deux héritages protestants. La Pologne est catholique, donc latine, et pourtant fondamentalement slave. A l’inverse, la Roumanie, principalement orthodoxe, est un pays linguistiquement latin.
    Certains pays sont même traversés de façon radicale par une ou plusieurs de ces ruptures anthropologiques. L’exemple le plus frappant étant l’Ukraine, dont la partie occidentale, longtemps dominée par la Pologne, est uniate, de rite orthodoxe mais reconnaissant l’autorité romaine, tandis que la partie orientale est rigoureusement orthodoxe et tournée vers Moscou. La France elle-même est traversée par plusieurs de ces ruptures, même si le temps a largement effacé les lignes de partage, monarchie capétienne et jacobinisme obligent : l’Alsace-Moselle est germanique, par exemple.
    Facteur additionnel de diversité (la vraie), l’histoire a engendré au sein des quatre grands ensembles des mécanismes réactionnels complexes qui ont produit, à partir d’un héritage culturel relativement homogène, des variantes très significatives. Le cœur parisien de l’ensemble français s’oppose, par sa tradition laïque ancienne, aux marches profondément catholiques (Vendée). Le sud de l’Espagne et la Catalogne, anarchisants, s’opposent au nord castillan héritier d’une pure tradition catholique autoritaire. L’Allemagne du sud, majoritairement catholique (Bavière), présente des traits presque latins aux yeux d’un Allemand du nord.
    Paradoxalement, c’est de cette extrême diversité religieuse, culturelle et anthropologique que l’Europe tire son unité. L’existence d’une infinité de variantes capables de se combiner et de se recombiner participe du génie européen. Elle rend impossible la création de fractures irréversibles. Comme il n’existe en réalité aucun grand pays européen homogène sur le plan anthropologique, chaque grand pays « contient » en quelque sorte une partie des autres. C’est particulièrement vrai pour la France, mais pas seulement pour la France.
    Ce qui a rendu possible ce miracle, ce mariage improbable d’une multitude de variantes apparemment inconciliables, c’est l’existence d’un sous-jacent commun : le socle civilisationnel chrétien, formulation de l’hellénisme dans le cadre du message biblique (Cf. Saint-Thomas d’Aquin). Ce socle civilisationnel implique un ensemble de valeurs communes : la reconnaissance de la personne humaine comme sujet du religieux, donc du politique, porte en germe des idées de démocratie, d’égalité ontologique des êtres humains, et, par conséquent, d’égalité de respect accordée aux citoyens dans la Cité, aux conjoints dans le couple, etc. (1) Même si la notion d’égalité n’a pas la même portée et le même sens selon les variantes culturelles de la civilisation européenne, lorsqu’il s’agit fondamentalement d’une exigence de respect accordé à l’Autre (le vrai), les Européens, entre eux en tout cas, se reconnaissent toujours.
    L’Europe, la vraie, c’est cela.

    Qu’est-ce que l’Union Européenne ?

    Cette Europe s’est progressivement désagrégée à partir de la Première Guerre Mondiale. Elle avait déjà été perturbée (euphémisme) par les guerres de religion et les aventures sanglantes napoléoniennes, mais le « système Europe » s’était malgré tout reconstitué, autour de la conscience partagée de valeurs communes.
    A partir de 1914, et surtout à partir de 1917, ce « système Europe » s’est disloqué. Les bolcheviks ne reconnaissent pas la valeur de la personne humaine en leur adversaire. Par opposition, ce sont apparemment des non-européens, les nord-américains, qui semblent porteurs d’une exigence accrue de respect, y compris pour leurs adversaires (nous n’entrerons pas ici dans le débat relatif à la sincérité de Wilson). Ensuite, à partir de 1933, et surtout de 1938, les logiques du nazisme viennent contredire totalement les fondamentaux de la civilisation européenne. Le « sous-homme » slave n’est plus un être humain, et, en réponse, l’Armée Rouge démontrera en 1945 qu’elle ne tient pas le respect des populations civiles pour une donnée primordiale.
    Après le collapsus du « système Europe », un mouvement général se produisit, au niveau des classes dirigeantes, pour faire en sorte que « plus jamais ça ». Dès le départ, ce mouvement fut ambigu : ses instigateurs principaux, messieurs Monnet, Spaak, De Gasperi et Schuman, n’étaient en effet pas nécessairement d’accord sur tout, et leurs mandants propres pouvaient avoir des demandes bien distinctes. Si l’on s’en tient à la version officielle, les motivations de ces pères fondateurs issus de la démocratie chrétienne pour la plupart ne relevaient que de l’universalisme européen.
    La réalité semble avoir été un peu plus complexe. Prenons les deux Français. Monnet est un ancien haut fonctionnaire, auteur, en 1940, d’un projet d’union franco-britannique, et il joua pendant toute la Seconde Guerre Mondiale un rôle charnière entre Grande-Bretagne et États-Unis. On ne lui connaît pas de liens particulièrement forts avec l’Eglise catholique. Robert Schuman, franco-luxembourgeois de langue allemande, fit partie du premier gouvernement Pétain, avant d’être arrêté par les Allemands pour des raisons obscures. Evadé, il rejoignit la Résistance, dans un de ces parcours incompréhensibles aujourd’hui, mais caractéristiques de l’époque.
    Un procès en béatification de Robert Schuman a été ouvert par l’Église catholique : Monseigneur Pierre Raffin, évêque de Metz, a autorisé l’ouverture du procès en 1991. En 2004, le procès diocésain a été clôturé. Les documents ont été envoyés au Vatican où la Commission pour la Cause des Saints est en train d’étudier le dossier.
    Qu’est-ce qui peut bien avoir réuni deux hommes aussi dissemblables ? L’universalisme chrétien ? Peut-être (hum). Une explication un peu plus sérieuse semble avoir été fournie au début de ce siècle par le journaliste du Daily Telegraph Ambrose Evans-Pritchard : Robert Schuman était, au début des années 50, employé par les services secrets américains. Étant donné le parcours de monsieur Monnet pendant la Seconde Guerre Mondiale, il semble bien que nous tenions ici le chaînon manquant…
    En fait, l’Union Européenne, au berceau, apparaît comme une créature des États-Unis. Les Américains (plus précisément les réseaux Rockefeller) ont pris appui sur le traumatisme de l’Europe, devenue inconsciente d’elle-même, pour la fédérer sous leur coupe. Dès l’origine, c’est bien de cela qu’il s’agit.
    Vue sous cet angle, l’Union Européenne est un proconsulat de l’Empire américain. Exactement comme César unifia la Gaule pour la dominer, après avoir soigneusement attisé les tensions entre les tribus pour se rendre incontournable, l’Amérique a capté à son profit le besoin que l’Europe, après le collapsus de son système historique, avait de reprendre conscience d’elle-même et de son destin.
    Dès lors, toute l’histoire de l’Union Européenne peut être vue comme le processus par lequel, à travers de multiples vicissitudes, un continent désuni, privé de son identité structurante, va devoir utiliser, pour se refonder, les structures mêmes de son maître étranger. Avec évidemment, au bout du chemin, une seule vraie question : peut-on retourner contre l’Amérique la ruse par laquelle elle a dupé l’Europe ? Peut-on, après que César a unifié la Gaule, refonder une Gaule indépendante ?
    En tout cas, ça n’en prend pas le chemin. Depuis qu’elle avance, et se félicite de chaque avancée, l’Europe des « il faut plus d’Europe » ne semble jamais se poser la question de vers où, au juste, elle « avance ». Cet ensemble qu’on pourrait définir comme l’Empire du Rien, même pas capable de s’entendre sur une référence aux valeurs chrétiennes dans un traité constitutionnel européen (TCE), même pas fichue d’assumer une citation de Thucydide dans le préambule dudit TCE, s’est en revanche montrée tout à fait capable « d’avancer », comme son « partenaire » américain l’exigeait, vers l’intégration à marche forcée de pays aussi stables et compétitifs que la Bulgarie et la Roumanie. Pour l’instant, on nous a épargné la Bosnie, mais c’est uniquement parce que les eurocrates n’ont toujours pas trouvé quelqu’un avec qui négocier ! (authentique : la Bosnie souhaite intégrer l’UE, mais Bruxelles doute de l’unicité du pays ! – et quand des Bruxellois ont des doutes sur l’unicité d’un pays…).

    Ce qui va probablement arriver

    Dislocation probable de l’Euroland

    Un doute subsiste sur la genèse de l’Euroland.
    Une première interprétation serait que les dirigeants européens, une fois la plupart des restrictions au commerce levée par l’OMC, se sont aperçus soudainement qu’il n’existait à vrai dire plus rien qui distingue formellement leur projet d’une simple déclinaison locale du libre-échange global. Dès lors, l’euro aurait été un moyen, pour l’Empire du Rien, de maintenir la fiction de son existence.
    Une deuxième interprétation, moins crédible car supposant l’existence d’une réflexion stratégique dans les cervelles de messieurs Mitterrand et compagnie, serait que l’euro a été décidé pour arrimer fermement l’Allemagne réunifiée à l’Europe. Le destin a voulu qu’en fin de compte, ce fut l’Europe désunie qu’on arrima à l’Allemagne, mais ceci est une autre histoire.
    Une troisième interprétation, qui nous paraît pour notre part la plus envisageable, est que l’euro a été pensé dès l’origine comme la matérialisation d’une zone-mark assez étendue pour faire contrepoids au dollar, dans la perspective d’un marché transatlantique unifié, selon les logiques relativement claires et, il faut le reconnaître, assez judicieuses d’un point de vue américain, du sieur Zbignew Brzezinski (lire à ce sujet « Le Grand Échiquier », et la théorie d’un Occident 1 + 1 associant Europe et Amérique du Nord). Là encore, le destin risque d’être facétieux, puisque la grande question du moment est de savoir si le dollar implosera après ou avant l’explosion de l’euro.
    Quoi qu’il en soit, le caractère irrationnel, pour ne pas dire fictionnel, de l’entreprise « euro » comme monnaie unique, et non simplement commune, saute aujourd’hui aux yeux même des aveugles. On se demande en toute sincérité qui a bien pu avoir l’idée saugrenue de concevoir une politique monétaire unifiée et intégrée pour la Grèce et l’Allemagne. Le simple examen des différentiels de compétitivité croissant depuis 2002 entre l’Europe du nord et l’Europe du sud montre immédiatement qu’on a voulu marier artificiellement et enfermer dans une logique homogénéïsante des pays trop hétérogènes, et même des cultures fondamentalement différentes. En arrière-plan, on trouvera ici de toute évidence une ignorance crasse de ce qu’est véritablement l’Europe, telle que nous l’avons défini au début de ce texte : des valeurs communes appuyées fondamentalement sur l’helléno-christianisme, mais pour le reste, des civilisations diverses.
    L’explosion de l’euro est désormais une quasi-certitude. Seul un traité uniquement soumis à la voie parlementaire (et surtout pas référendaire), qui permettrait un passage à un fédéralisme fiscal et budgétaire, empêcherait l’inéluctable. Mais si une telle décision était prise, l’UE, une fois encore, prouverait sa dimension antidémocratique, pour ne pas dire tyrannique. Et en outre, même ce fédéralisme budgétaire et fiscal ne résoudrait pas tout. Il y a un moment où on doit comprendre que, peut-être, tout simplement, les sociétés latines ne peuvent pas fonctionner comme des sociétés germaniques – et si on les y oblige, tôt ou tard, la réalité se vengera.
    Les images de cette femme grecque menaçant de se suicider en sautant de son balcon après avoir appris son licenciement de son administration, licenciement qui ne lui permettra plus de payer les soins de son enfant gravement malade, en disent beaucoup plus long que n’importe quelles données chiffrées ou n’importe quel tableau statistique, sur l’état de faillite morale des élites de ce continent, sur l‘étendue de leur échec et – n’ayons pas peur des mots – sur leur degré de trahison. (2)

    Tensions probables au sein de l’UE

    L’incapacité plus ou moins flagrante à organiser un protectionnisme continental, et la volonté manifeste de ne surtout pas laisser les États en organiser un à l’échelle nationale, double-conséquence du “concept-zombie” (se référer au sociologue allemand Ulrich Beck) de libre-échange, s’avère d’ores et déjà suicidaire.
    Ce refus idéologique des technocrates bruxello-maastrichtiens de laisser les gouvernements ou les Chefs d’Etat (avec l’accord plus ou moins tacite de ces derniers) à mettre en place des mesures de protection, devenues désormais vitales face à la concurrence sud-est asiatique notamment, relève d’une attitude parfaitement mortifère et criminelle pour l’industrie européenne. Y compris allemande. Car la “désinflation compétitive” présentera aussi ses tragiques limites à plus ou moins court terme.
    Il ne serait donc guère surprenant que l’on assiste dans un avenir plus ou moins proche à des tentatives agressives, unilatérales et sans aucune concertation préalable d’un “retour aux frontières”, pour user de cette expression qui visiblement leur donne des sueurs froides.
    Autre solution possible : aucune mesure forte et d’envergure n’est prise et la situation pourrit progressivement.
    Dans ce cas, deux options : apathie générale des populations européennes, lassitude et résignation l’emportent ou au contraire le continent s’embrase avec des insurrections ici et là, une colère de plus en plus vive avec les conséquences dramatiques que l’on peut envisager (recours au terrorisme, stratégie de la tension entretenue par les États et la nomenklatura européiste, émeutes incontrôlables). Bref, ces deux options n’en sont pas.
    A moins d’accepter que le destin européen n’est plus.
    Les Européens authentiques et sincères ne devront évidemment jamais accepter un tel état de fait.

    Fractures identitaires irrémédiables ?

    La crise aidant, les divisions internes à chaque pays vont probablement se faire sentir plus cruellement encore.
    Des pays comme l’Espagne avec la Catalogne et le Pays Basque, le Royaume-Uni avec l’Écosse mais surtout la Belgique avec la Flandre vont voir s’accentuer les pressions sécessionnistes et devront se frotter au prurit indépendantiste. Même remarque pour l’Italie avec le Tyrol du Sud (plus connue sous le nom de Haut-Adige ou province autonome de Bolzano) dont quelques responsables politiques de la province ne font plus mystère de vouloir renforcer leur autonomie par rapport à Rome.
    Tous les pays européens vont également être confrontés plus durement à la problématique (insoluble?) des populations extra-européennes présentes sur leur sol. La composante musulmane n’étant au final qu’un facteur aggravant mais pas la cause première d’un chaos ethnique et communautaire qui pourrait marquer l’acte de décès de l’Europe en fonction de l’ampleur de la déflagration.
    Le tragique précédent ex-yougoslave ne pousse guère à l’optimisme si une explosion générale de ce type venait à frapper le continent.

    Le retour des irrédentismes et des pan-nationalismes ?

    Lors du grand délire anti-hongrois des dernières semaines, les commentateurs “éclairés” ont fustigé et brocardé, avec l’esprit de nuance qu’on leur connaît, les mesures “liberticides” prises par Orban et le Fidesz (alors que BHO et le Congrès promulguaient les paragraphes 1021 et 1022 du NDAA, mais passons…), mais étrangement ont oublié de dénoncer la seule mesure réellement condamnable de cette grande réforme constitutionnelle, en l’occurrence la réactivation de l’irrédentisme hongrois.
    Une partie de la droite populiste magyare se réfère toujours à la Grande Hongrie et ne reconnaît pas le traité de Trianon (1920). Le Fidesz s’est engagé à accorder le droit de vote aux Hongrois de souche situés en Voïvodine, en Slovaquie ou en Roumanie.
    Cette décision a très fortement irrité les voisins de la patrie de Saint-Etienne. Est-ce vraiment surprenant ?

    La Hongrie pourrait faire école dans cette affaire. On peine à croire que la pasionaria des Allemands réfugiés et expulsés des provinces orientales de l’Allemagne et d’Europe de l’Est, la Frau Erika Steinbach, membre de la CDU et femme extrêmement courageuse au demeurant, ne s’engouffre dans la brèche pour réclamer des réparations substantielles, la restitution des biens et remettre en question avec plus de véhémence qu’elle ne l’a déjà fait, la légitimité du tracé de la frontière germano-polonaise. Ce qui ne manquera pas de déclencher une nouvelle fois l’ire des Polonais qui en ont fait leur ennemi juré.
    Même remarque pour la République tchèque qu’elle agace prodigieusement. Elle a en effet mis en doute à plusieurs reprises le bien-fondé de la réconciliation diplomatique germano-tchèque, là encore pour des motifs frontaliers essentiellement (voir les décrets Benes à ce sujet).
    Les Allemands étant très largement culpabilisés et s’enfonçant dans une espèce de contrition éternelle, il n’est pas certain que ces récriminations rencontrent beaucoup d’écho au sein de la population, mais parfois les choses peuvent changer extrêmement vite. La crise est en ce sens un accélérateur de transformation et une machine à bouleverser la donne y compris la psychologie collective des peuples.

    Ces tensions présentent des risques faibles de concrétisation en conflit ouvert, mais lorsque tout se déglingue, plus rien ne devient impossible et il faut dès lors envisager ce qui semble le plus saugrenu et le plus incongru.
    Comme dit l’adage populaire : “Mieux vaut prévenir etc.”

    En revanche, les différends entre Polonais et Russes ne vont probablement pas s’apaiser. Depuis la catastrophe aérienne de Smolensk (sur laquelle planent des zones d’ombres), des dirigeants polonais n’ont pas caché leur inquiétude concernant le rapprochement germano-russe et l’itinéraire prévu pour un certain gazoduc…
    Le “partage de la Pologne” a laissé des traces dans les mémoires polonaises.
    En cas de découplage États-Unis/Allemagne, les E-U tenteront probablement de s’appuyer sur les autorités libérales polonaises pour conserver une “base” au cœur du continent européen.
    On peut donc imaginer aisément les conséquences graves qui résulteraient de frictions fortes entre la Pologne et la Russie.
    Mise sous tutelle accrue par les États-Unis
    Le risque face au scénario du pire évoqué plus haut est une mainmise étasunienne encore plus prégnante qu’elle ne l’est déjà sur le continent européen.
    Le parachutage récent d’hommes de Goldman Sachs à des poste-clefs en constitue probablement un signe
    avant-coureur.
    Évidemment, il ne faudra guère compter sur Barroso, Ashton ou Van Rompuy pour faire ce qui doit être fait afin d’éviter qu’un tel cataclysme moral et humain n’advienne.
    Seuls les Allemands pourraient être en mesure de contrecarrer ces plans. Si la haute bourgeoisie industrielle allemande sent que les États-Unis, tels qu’ils sont depuis 1945 touchent à leur fin, elle décidera peut-être de couper le cordon ombilical avant d’être entraînée elle aussi dans la Chute.
    De tête de pont des États-Unis en Europe, l’Allemagne pourrait ainsi se métamorphoser en passerelle entre la partie occidentale du continent et le Grand-Est.
    Il s’agirait de l’acte de naissance de l’axe Paris-Berlin-Moscou cher à Henri de Grossouvre pour ne citer que lui. (3)

    Chine en embuscade

    Au-delà de la permanente menace étasunienne, la Chine semble également aiguiser ses incisives et n’hésitera pas à se joindre au festin lorsqu’il faudra dévorer l’agneau européen.
    Le rachat d’une partie des dettes européennes et l’achat d’actifs dans des secteurs déterminants sont à cet égard emblématiques de l’appétit féroce du Vampire du Milieu.
    La signature d’un contrat de concession de l’ordre de 3,3 milliards d’euros dans le port du Pirée a notamment permis à l’entreprise publique chinoise Cosco de lancer un programme qui a pour objectif de rivaliser avec Rotterdam.
    Rien de moins !
    On citera aussi l’affaire baptisée “Pékin sur Shannon”. Il s’agit d’un projet pharaonique. Un groupe d’entrepreneurs chinois espère obtenir l’autorisation de développer un projet de 48 millions d’euros à Athlone, dans le centre de l’Irlande, afin de construire un centre de production d’articles chinois comprenant des appartements, des écoles, des transports ferrés et des usines. Le projet prévoit de faire venir 2 000 travailleurs chinois pour ériger le site – déjà surnommé le “Pékin sur Shannon” – où devraient également travailler 8 000 Irlandais (Source : Daily Telegraph).

    Ce qui serait souhaitable

    Éclatement de l’UE pour repartir sur des bases saines
    Paradoxalement, malgré le dépeçage de la Grèce, par la Commission européenne et la BCE notamment, l’UE bénéficie auprès d’une certaine couche de la population d’un capital sympathie qui ne se dément pas. Pourquoi une telle mansuétude ? Malheureusement, pour un ensemble de raisons extrêmement triviales. Nombre d’Européens se satisfont de l’UE aux seuls motifs que, grâce à Schengen par exemple, ils peuvent traverser les frontières sans attendre une trentaine de minutes à la douane lorsqu’ils partent en vacances chez leurs voisins, ou lorsqu’ils se déplacent dans un pays de l’Euroland ne sont plus obligés de changer la monnaie ou bien encore peuvent s’accorder une année quasi sabbatique pour faire la fête sur un campus universitaire dans le cadre du programme Erasmus.
    Devant de telles considérations, il y a évidemment de quoi être affligé, mais il en est ainsi.
    Évidemment, le jour où les Européens se satisferont de l’UE (ou de la structure qui l’aura remplacé) car ils ont pu profiter d’échanges européens consacrés aux œuvres de Mozart, Molière, Dante, Cervantès, Verdi, Cioran, Wilde, Rembrandt, Tarkovski etc. l’Europe aura fait un très grand pas.
    Inutile de préciser que l’Europe en est très, très loin.

    C’est seulement lorsque la phase de dislocation sera enclenchée, si phase de dislocation il y a, que les Européens comprendront que l’Union qualifiée par antinomie “d’européenne” ne les protège en rien, n’est qu’une passoire, un nain politique voire une variable d’ajustement et un terrain de jeu pour des puissances confirmées ou émergentes.
    Si le vernis ne craque pas définitivement, l’Europe-Potemkine continuera à afficher sans vergogne son décor de carton-pâte et le tout avec l’assentiment dramatique des peuples.
    Seul l’effondrement permettra peut-être aux peuples et Nations d’Europe d’entrevoir dans toute sa laideur le visage de leur bourreau et de ne plus se vautrer dans cette forme insupportable de soumission librement consentie.

    Une Europe des européens, par et pour les européens

    Pour renaître l’Europe devra rompre avec l’homogénéisation destructrice, le fonctionnalisme, l’obsession normative, son impéritie diplomatique, sa naïveté économique, sa bureaucratie soviétoïde, sa sujétion face aux puissances d’argent et aux forces mondialistes, sa crédulité désarmante dans tous les domaines, en deux mots avec son inaptitude chronique.
    Autant dire qu’il y a beaucoup, beaucoup de travail !
    Les peuples et les Nations qui la composent devront recouvrer leur liberté, en clair leur souveraineté.
    Toutes les alliances, toutes les coopérations devront être promues et encouragées.
    Une Europe des cercles concentriques se dessinera probablement de façon intuitive et spontanée, en fonction d’intérêts bien compris et partagés basés sur des considérations diverses (proximité linguistique, géographique, psychologique etc).
    L’Europe devra développer une économie de puissance dans le cadre de stratégies permettant de faire face à la concurrence déloyale et faussée émanant des autres espaces civilisationnels.
    Des agences européennes (réellement européennes celles-là contrairement à Airbus!) devront exister dans tous les secteurs primordiaux.

    L’Europe devra toujours avoir à l’esprit qu’elle doit lutter contre : la submersion migratoire, l’hiver démographique, le déracinement, le libéralisme hors-sol, la Haute finance transnationale, l’hédonisme consumériste, l’absence de sensibilité artistique et de curiosité scientifique, les menaces extérieures de toutes sortes.
    L’Europe devra toujours avoir à l’esprit qu’elle doit assurer : l’approvisionnement énergétique des peuples en développant les partenariats intra-européens (inter-continentaux faute de mieux), la prospérité en choisissant autant que possible de privilégier les accords économiques entre pays européens (“l’Europe de Reykjavik à Vladivostok”),

    l’auto-suffisance alimentaire, une agriculture respectueuse des sols et du cycle des saisons, relocalisée et favorisant la réémergence des petites exploitations, une industrie variée et forte et enfin un système de santé gratuit et performant (autant que cela est possible pour la gratuité).
    L’Europe devra concentrer des efforts particuliers dans le domaine de la Recherche (fondamentale et appliquée), la technologie de pointe, l’aérospatiale, l’aéronautique, la chirurgie de haute précision, le nucléaire de quatrième génération et bien évidemment l’armement (conventionnel ou non).

    Européens nous avons du pain sur la planche ! Haut les cœurs !

    Maurice Gendre (Enquête&débats, 23 mars 2012)

    (1) La médiéviste Régine Pernoud rappelait dès 1975 (voir Pour en finir avec le Moyen-Âge) que durant le millénaire essentialisé sous l’appellation unique de « Moyen-Âge », les femmes détenaient un pouvoir tant religieux que laïc. Dans les assemblées urbaines comme dans les communes rurales, les femmes votaient, tout comme les hommes. La monarchie comportait donc certains éléments propres à une démocratie.
    (2) La Grèce a doublé en trois ans son taux de suicide. Elle présentait un des taux les plus bas d’Europe en 2008, désormais elle affiche un des plus élevés. Une manifestation-commémoration a également eu lieu le 14 mars en Italie pour rendre hommage aux deux mille patrons de PME qui se sont donné la mort depuis le début de la crise qui frappe la péninsule.
    (3) On peut également évoquer Jordis Von Lohausen et la réunion de la grande communauté des peuples européens au sein d’un espace continental allant de “Cadix à Vladivostok”, d’une “Europe grand-eurasienne”.

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  • Tout le monde réarme, sauf les Européens...

    Nous reproduisons ci-dessous un article d'Alain Frachon, cueilli dans le quotidien Le Monde, qui dresse un constat inquiétant et pose, au final, une question essentielle. On aimerait savoir ce qu'en pensent les candidats à l'élection présidentielle... 

     

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    Tout le monde réarme, sauf les Européens 

    La Russie réarme, à grande vitesse. La Chine pourrait doubler son budget de la défense d'ici à 2015. Les Etats-Unis entendent rester la première puissance militaire mondiale. Un seul continent désarme, comme s'il avait chassé la guerre de son horizon : l'Europe. Est-ce que c'est important ?

    Commençons par l'actualité la plus récente, celle des propos fracassants tenus par Vladimir Poutine au début de la semaine. A quelques jours de l'élection présidentielle du 4 mars, qu'il n'imagine pas perdre, M. Poutine a annoncé le plus gigantesque programme militaire russe depuis la fin de la guerre froide. L'une de ses priorités sera de moderniser et de transformer de fond en comble l'appareil militaire du pays, écrit-il dans le quotidien Rossiyskaya Gazeta.

    L'ennemi principal est désigné : l'Ouest. La plus grande menace qui pèse sur la Russie, celle qui peut rendre obsolète son arsenal de missiles, est le bouclier antimissile américain, poursuit le premier ministre. Ce système de défense antimissile, auquel Washington a proposé à Moscou de participer, est censé protéger l'Europe. Vladimir Poutine ne l'entend pas ainsi. "Nous devons contrer les efforts des Etats-Unis et de l'OTAN en matière de défense antimissile", assure-t-il. Pas question d'accepter l'offre de collaboration des Etats-Unis : "On ne saurait être trop patriotique dans cette affaire", dit l'ancien président ; la réponse de la Russie sera "de tenir en échec le projet américain, y compris sa composante européenne".

    Dans les dix années à venir, M. Poutine prévoit de passer pour 772 milliards de dollars (583 milliards d'euros) de commandes militaires. La liste des courses est éclectique : 400 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux ; 2 300 blindés de la dernière génération ; 600 avions de combat ; 8 sous-marins porteurs de missiles nucléaires et 50 bâtiments de surface - sans compter une palanquée de matériels plus légers.

    A l'arrivée, en 2022, le poste défense dans les finances publiques russes représentera de 5 % à 6 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.

    La plupart des experts s'accordent sur trois points. L'état de l'armée russe actuelle n'est pas brillant et justifie une politique de modernisation. Mais le programme de M. Poutine n'en est pas moins marqué par quelque chose qui relève de la paranoïa. Enfin, il est à peu près sûr que l'industrie de défense russe est incapable de fournir ce que lui demande le candidat.

    Le deuxième effort militaire le plus notable sur la planète est celui de la Chine. D'ici à 2015, son budget militaire aura doublé, estiment cette semaine les spécialistes de la revue Jane's Defence. Il devrait alors atteindre 238 milliards de dollars (180 milliards d'euros). Cela fait plus de vingt ans que son taux de progression est à deux chiffres.

    Jane's Defence juge que le total des dépenses militaires chinoises se montera à 120 milliards de dollars en 2012, soit plus que le budget militaire combiné des huit premiers membres de l'OTAN, à l'exception des Etats-Unis. Méfiants et très concernés, les Japonais assurent que les Chinois ne donnent pas les vrais chiffres de leurs dépenses militaires. Jane's Defence considère qu'elles ne sont pas disproportionnées : elles représenteraient 2 % du PIB de la deuxième économie mondiale.

    Qui est l'ennemi ? Cette fois encore, les Etats-Unis. Mais les analystes de la politique de défense chinoise disent que Pékin n'a aucunement l'intention d'égaler la puissance militaire américaine. Le premier objectif stratégique des Chinois est de protéger leur environnement maritime, ces 1 800 kilomètres de côtes qui s'étirent de la mer Jaune au nord à la mer de Chine méridionale. Voies d'eau essentielles qui acheminent une énorme partie de l'approvisionnement énergétique et alimentaire du pays.

    La Chine considère que cette zone maritime relève de sa tutelle. C'est là, et pas ailleurs, qu'elle entend afficher sa prépondérance. Les armes qu'elle développe - missiles anti-porte-avions, porte-avions, bombardiers furtifs - n'ont qu'un objectif : chasser les Etats-Unis du Pacifique occidental.

    Les Américains ne vont pas se laisser faire. Au contraire. Ils veulent rester une puissance militaire écrasante - plus de 40 % de l'effort militaire mondial à eux seuls. Avec plus de 700 milliards de dollars, leur budget de défense 2011 est à peine inférieur à ce que M. Poutine veut dépenser d'ici à 2022.

    L'Amérique sort de dix ans de guerre, en Irak et en Afghanistan, avec des résultats mitigés. Lancés par George W. Bush, qui a simultanément diminué les impôts, ces deux conflits ont fait exploser la dette américaine.

    Pour des raisons financières et stratégiques, Barack Obama veut dégager les Etats-Unis de ces engagements prolongés à l'étranger. Il a commencé à réduire le budget de la défense, un peu. L'objectif affiché est de passer en dix ans d'un volume de quelque 700 milliards de dollars annuels à un peu moins de 500. Ce qui devrait assurer aux Etats-Unis une domination militaire incontestée jusqu'au beau milieu du siècle...

    Mais M. Obama réoriente aussi les priorités stratégiques du pays. Il veut contrer le projet chinois : l'Amérique restera, dit-il, une puissance militaire du Pacifique. Elle y renforce ses alliances et en noue de nouvelles. Aucune coupe dans le budget de la défense ne concernera cette région. Le réalignement américain se fait aux dépens de l'Europe.

    Il n'y restera bientôt plus que 30 000 soldats américains, contre 100 000 encore à la fin de la guerre froide.

    L'Europe choisit ce moment précis pour désarmer. Massivement. Elle ne s'estime pas concernée par la course aux armements alentour. Ni par le retrait américain du Vieux Continent ou par les années de turbulences qui s'annoncent au Proche-Orient.

    A l'exception de la France et de la Grande-Bretagne, tous les pays européens taillent dans leur défense. Ils avancent qu'ils modernisent et rationalisent leurs armées. Mais l'argument cache mal la réalité : les Européens désarment. Renonceraient-ils à être l'un des acteurs du siècle ?

    Alain Frachon (Le Monde, 23 février 2012)

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  • Union européenne : une prison pour les peuples européens ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli dans Polémia et consacré au cauchemar qu'est devenu l'Union européenne pour ceux qui rêvaient d'une Europe-puissance...

     

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    L'Union européenne : la prison des peuples européens

    L’Union européenne était autrefois un espoir pour les jeunes Européens. Mais cet espoir reposait sur un malentendu.

    Pour beaucoup d’Européens il s’agissait du rêve d’un continent unifié, « de l’Atlantique à l’Oural », libéré du communisme comme de l’atlantisme, débarrassé des querelles nationales, mais aussi indépendant et prospère : une Europe solidaire et puissante, ouverte sur le monde. Au moment du lancement de l’euro, certains y croyaient encore.

    Mais ce rêve a fait long feu. L’idée européenne a tourné au cauchemar. La construction européenne que promeut l’oligarchie, consiste justement à déconstruire la puissance et l’identité des Européens : l’Union européenne se construit désormais contre les Européens. Ceux ci n’auront bientôt plus d’alternative que la révolte.

    Le cauchemar européen

    Car la chute du communisme soviétique, qui était une bonne nouvelle en soi, n’a pas fait avancer l’Europe dans le sens de la puissance et de l’indépendance. Au contraire, l’idée européenne a régressé.

    L’atlantisme s’est renforcé : l’Europe n’est plus conçue que comme un espace libre-échangiste, aux frontières floues et qui ne se définirait que par une adhésion à ses prétendues valeurs, auxquelles tous les peuples pourraient donc finir par se rattacher, au moins sur le pourtour de la méditerranée. Dans cette Europe là, la préférence communautaire qui figurait à l’origine du marché commun, est devenue un délit.

    L’Union européenne, grenouille qui veut devenir bœuf à 27, à 28 ou au-delà , est restée un nain politique, une soft power dans l’orbite du grand frère américain et cela, conformément aux intérêts de ce dernier.

    Contrairement à ce que prétend la propagande de l’oligarchie, l’Union européenne ne protège plus personne, sinon les riches et les allogènes.

    Il n’y a pas de défense européenne, on se remet en tout à l’OTAN, c'est-à-dire à une organisation dirigée par les Etats-Unis. L’alignement atlantiste de la France conduit par Nicolas Sarkozy et la réduction continue des budgets militaires sur le continent, ont détruit tout espoir de construire une Europe indépendante tant au plan diplomatique que militaire.

    Les Yankees ont gagné !

    Les frontières de l’union, économiques ou autres, sont des passoires qui ne nous protègent pas. L’euro surévalué nuit à la croissance et à l’emploi des Européens ; en outre, il ne peut survivre qu’en limitant toujours plus la souveraineté budgétaire et financière des Etats, voire la souveraineté politique comme l’a montré la façon dont la gouvernance européenne veut traiter la question des dettes souveraines des Etats membres.

    Les Européens minoritaires en Europe ?

    Rome n’est plus dans Rome. A Bruxelles, épicentre du cauchemar européen, 30% de la population est désormais musulmane : tout un symbole !

    Les flux migratoires à destination de l’Europe occidentale et de la France en particulier ne cessent pas et sont en train d’initier un mouvement de changement de population.

    Toute tentative, même modeste, de réguler plus fortement les entrées, se heurte aux décisions des juges européens et aux pressions continues du patronat et des associations. L’immigration n’est donc nullement choisie, mais en réalité imposée aux peuples européens, qui doivent au surplus se plier de plus en plus aux mœurs exotiques des nouveaux arrivants.

    Car l’oligarchie nous explique maintenant que pour ne pas heurter la sensibilité de leurs hôtes si généreux, il faut que les Européens mettent en veilleuse leurs convictions : par exemple ne plus fêter Noël (on dit « bonne fin d’année » en novlangue), ne pas décorer de sapins, ne pas manger de porc, accepter les femmes voilées, les crimes d’honneur, les mosquées et les lieux de prière, ne pas caricaturer Mahomet etc. Bref renier notre histoire et nos origines chrétiennes, qui ne figurent d’ailleurs plus dans les valeurs de l’union européenne.

    Il suffit de se promener dans les rues de nos villes pour se rendre compte que l’immigration, notamment africaine, s’installe partout. Or plus le nombre de personnes d’origine immigrée augmente, plus elles ont tendance à se regrouper en communautés : c’est une loi de la nature. L’assimilation fonctionne donc en proportion inverse du nombre de personnes à assimiler.

    La constitution de communautés d’origine étrangère est lourde de conséquences pour la paix civile comme le démontrent d’ores et déjà les émeutes ethniques que les pays européens connaissent tour à tour et qui se ressemblent toutes dans leur déroulement puisque leur cause est identique.

    Avec sa politique migratoire démente, l’oligarchie de l’Union européenne a donc recréé en Europe un problème des minorités qui avait pourtant déjà empoisonné la première moitié de notre XXe siècle et qui avait par deux fois conduit à la guerre. Comme si cela ne suffisait pas, l’oligarchie y a ajouté au surplus un problème religieux –celui de l’Islam- et un problème noir.

    La prison des peuples européens

    L’Union européenne ressemble chaque jour un peu plus à l’Empire autrichien vieillissant, que l’on surnommait la prison des peuples : une juxtaposition de communautés et de « minorités » rivales, imbriquées les unes dans les autres, sous la domination d’une administration tatillonne et d’une aristocratie cosmopolite. Mais l’Empire autrichien a duré plusieurs siècles. Le machin de Bruxelles, comme disait avec mépris le général De Gaulle, n’aura sûrement pas cette longévité !

    Car l’Union européenne se présente aujourd’hui aux peuples européens sous le seul visage du fardeau et de la contrainte : toujours plus de règles, de normes, de jugements, de prélèvements, de sanctions, de boycottages contre les gouvernements, les peuples et les nations, et toujours plus de privilèges pour les allogènes.

    Ainsi cette Europe s’est construite en passant outre à la volonté des peuples européens, en foulant aux pieds cette démocratie que l’on se targue pourtant d’incarner et que l’on a voulu imposer par les armes aux Libyens et sans doute demain aux Syriens. Son fondateur, le Français Jean Monnet ne s’est d’ailleurs jamais présenté à une seule élection.

    Quand un pays vote mal, on le fait revoter : comme en Irlande. Quand les peuples refusent de ratifier la constitution européenne, on leur impose le traité de Lisbonne via les parlements. Quand un premier ministre grec envisage de soumettre à référendum le plan de rigueur imposé par la zone euro, on menace de lui supprimer toute aide économique. Quand le gouvernement hongrois issu des urnes révise les pouvoirs de la banque centrale, on le menace de sanctions.

    L’Union européenne est une construction oligarchique qui tient les peuples européens en suspicion. Comme le déclarait significativement un ministre du nouveau gouvernement italien, « le populisme est l’un des principaux ennemis aujourd’hui en Europe » (Les Echos du 9 janvier 2012) ; ennemi, vous avez bien lu : cette oligarchie considère son propre peuple comme un ennemi !

    Le moulag

    L’Union européenne est un tyran mou, mais ombrageux, d’autant plus redoutable qu’il est sans visage. Nous vivons dans une sorte de goulag mou, sans barbelés, avec des supermarchés et des chômeurs. Mais nous sommes aussi soumis à une police de la pensée, chaque jour plus intolérante.

    Ce n’est plus un ectoplasme comme dans les années 60 : c’est malheureusement devenu une métastase, qui risque de tuer l’Europe.

    Car les prétendues valeurs européennes sont en réalité mortelles pour ceux qui y croient.

    Ainsi ces valeurs nous recommandent d’accueillir toujours plus d’immigrés, d’ouvrir toutes grandes nos frontières aux marchandises et aux hommes étrangers. Elles nous imposent de ne discriminer personne, sauf les Européens ! On a découvert à propos de la Hongrie que l’indépendance de la Banque centrale était aussi une valeur : la finance libre et les Européens asservis aux impôts et aux dettes : voilà le vrai programme de l’oligarchie!

    L’Union européenne n’offre en outre qu’une seule option : se soumettre à ses diktats ou bien se trouver exclu, sanctionné, ou privé de ses droits de vote (comme dans les futurs traités européens souhaités par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en cas de dérive budgétaire), mais sans avoir le droit de se retirer… Hier les Autrichiens étaient coupables de déviance politique pour avoir introduit au gouvernement le FPÖ ; puis les grecs ont été coupables de déviance budgétaire. Aujourd’hui on diabolise les Hongrois coupables sur les deux plans. A qui le tour demain ?

    Tant que la prospérité était tant bien que mal assurée, on pouvait le tolérer. Mais à l’heure de la récession, le caractère insupportable de la contrainte européenne apparaît de plus en plus.

    De la récession à la sécession ?

    La situation de l’Europe n’est pas sans rappeler malheureusement celle qui a conduit à la guerre civile américaine au XIXe siècle.

    Derrière le pathos de l’antiesclavagisme, cette guerre civile a en effet opposé les Etats du Sud –c'est-à-dire pour l’essentiel les Etats fondateurs des Etats-Unis qui étaient libres, échangistes car dénués d’industrie– aux Etats du Nord qui étaient protectionnistes et industriels. Les Etats du Nord entendaient imposer leurs tarifs douaniers au Sud agricole qui était importateur net, et cela, tout en lui déniant le droit de se retirer de l’Union. Une situation intenable pour les sudistes (qualifiés de rebelles par les Etats du Nord) qui n’avaient alors plus d’autre choix que la sécession, et bientôt celui de défendre leurs droits par les armes.

    Comme au temps d’Abraham Lincoln aujourd’hui en Europe un front sépare de plus en plus profondément les libre-échangistes de ceux qui veulent protéger leur économie, leurs emplois, leur identité et leur culture. Ces derniers sont aussi des rebelles -on dit  populistes  de nos jours- aux yeux de l’oligarchie libre-échangiste et des entreprises transnationales.

    Comme au temps d’Abraham Lincoln, l’Union européenne est devenue un carcan : elle ne conçoit pas qu’on puisse souhaiter la quitter pour retrouver sa souveraineté.

    Comme au temps d’Abraham Lincoln, l’immigration a pris la place de l’esclavage pour servir de justification morale aux intérêts économiques les plus sordides. Elle pourrait aussi servir demain de prétexte à des mesures violentes à l’encontre des peuples rebelles. N’a-t-on pas fait la guerre à la Serbie pour lui imposer la partition ethnique du Kosovo, au mépris de tous les principes du droit européen ?

    Comme au temps d’Abraham Lincoln, enfin, les peuples n’ont plus que leur courage et leur détermination à opposer à ceux qui violent leurs droits.

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 janvier 2012)

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  • Un avenir de sang et de guerre ?...

    Auteur de plusieurs ouvrages de stratégie particulièrement intéressants comme Comprendre la guerre (Economica, 2001), Décider dans l'incertitude (Economica, 2004) ou encore La guerre probable (Economica, 2008), le général Vincent Desportes s'est surtout fait connaître du grand public pour avoir formulé, en juillet dernier, sur la guerre d'Afghanistan et sur la participation de la France à celle-ci des opinions hétérodoxes, qui ont déclenché l'ire du chef des armées et lui ont valu d'être sanctionné à quelques semaines de son passage en deuxième section.

    Dans cet article publié par le Figaro du 26 janvier 2011, il rappelle quelques évidences : la guerre n'a pas disparu, et elle fait même partie de notre avenir...

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    Ne craignons plus le mot "guerre"

    Appelons les choses par leur nom : ne craignons plus le terme « guerre ». C’est à tort que nous autres idéalistes, enfants des Lumières et de la civilisation, pensons régulièrement que la guerre est morte. 

    Ce n’est pas parce que nous, Européens, repus de guerre jusqu’à l’indigestion, avons réussi à la repousser loin de nos territoires que la nature des hommes a changé. Depuis toujours, la guerre et l’homme forment un couple indissociable parce que les hommes sont volontés - volonté de vie et volonté de domination - et que la confrontation est dans la nature même de leurs rencontres.

    La dernière des guerres, aussi sanglante fût-elle, n’a été qu’un jalon de plus dans l’histoire de l’humanité qui est aussi l’histoire des guerres.

    Ni la SDN, mort-née, ni l’ONU, fille d’un nouvel espoir, n’ont pu, bien sûr, tuer la guerre, parce que si la guerre tue, elle ne meurt pas. La guerre n’est pas morte à Versailles en 1919, pas plus qu’à San Francisco en 1945, pas plus que des espoirs nés de la dissuasion nucléaire ou de la chute du mur de Berlin. Au contraire, elle se répand et se renforce aujourd’hui d’avoir été, un temps, contenue. Vieilles querelles assoupies, nouvelles volontés de puissance, simples nécessités de survie, rareté des ressources et accroissement des besoins se conjuguent aujourd’hui aux fondamentalismes pour donner aux affrontements humains une force nouvelle.

    La guerre revient et le réarmement l’accompagne : la planète ne cesse de se réarmer, les dépenses militaires mondiales ont dépassé aujourd’hui le niveau de la guerre froide. L’effondrement de l’empire soviétique nous a laissé croire, un temps, à « la fin de l’histoire ». Aveuglés par la fausse bonne idée des dividendes de la paix, nous avons réduit à la hache le format de nos armées. Le mot guerre, soudain, était devenu incorrect ; on lui substituait celui de crise, de conflit, voire d’opérations de paix… Implacable, pourtant, la guerre - tribunal de la force, (la guerre) forme extrême de l’affrontement des volontés humaines et politiques - est revenue s’imposer à nous sous d’autres visages, s’emparant de nouveaux espaces. Puisque l’éthique et la nouvelle transparence du monde contraignaient l’usage destructeur des armes classiques, la guerre s’est placée « hors limites » pour contourner la puissance militaire : « guerre contre le terrorisme », où la dissymétrie peine contre l’asymétrie ; « guerre économique », utilisant l’arme de la monnaie pour conquérir de nouveaux marchés, usant de l’espionnage industriel organisé par les États ou les grands groupes, faisant du commerce international un véritable « combat » ; «cyberguerre » désorganisant les marchés financiers ou perçant les secrets de défense les mieux gardés ; « guerre de l’information » pour manipuler la psychologie des marchés et des foules ; « guerres virtuelles », univers des adolescents accrochés à leurs consoles ; « guerre des banlieues », avec de véritables embuscades militaires. Dans un monde où les rapports humains se brutalisent, un monde hanté par la montée des égoïsmes et les crises de confiance, où le sens du bien commun s’amenuise, la violence est redevenue une valeur en soi.

    Et le mot « guerre », hélas, a retrouvé son actualité, sa noblesse peut-être.

    Les champs de guerre ont changé, ses moyens aussi : mais la guerre est là, qui nous cerne. L’espoir de paix comme horizon de l’homme lui est aussi consubstantiel que la guerre elle-même ; mais si nous nous contentons, benoîtement, d’observer la guerre depuis notre balcon, la violence, retenue encore devant notre porte, franchira vite son seuil. Nous devons nous préparer à la guerre et accepter que l’idée d’Europe n’ait pas tué le fait de guerre. 

    Nous assoupir dans notre bulle artificielle  de sécurité, ce serait nous préparer de difficiles réveils lorsque, demain ou plus tard, de manière probablement imprévisible, la guerre reviendra chez nous, sous ses nouvelles formes armées. Il faut donc se réjouir

    Il faut donc se réjouir qu’après deux années d’efforts et de persuasion, le Collège interarmées de défense, qui forme le corps de direction des armées, ait retrouvé jeudi dernier l’appellation « École de guerre ».  Dénomination simple et claire pour l’institution qui a la charge de préparer aux plus hautes responsabilités humaines l’élite militaire, celle qui, aux heures noires de l’avenir , pourrait porter à nouveau sur ses épaules le destin de la nation. Ne nous berçons pas d’illusions : si la guerre est notre passé, si elle est notre présent, elle est aussi notre futur.

     

    Général Vincent Desportes (Le Figaro, 26 janvier 2011)

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  • Pour une Europe forteresse !

    L'excellent site Europe solidaire, que nous avons déjà cité à plusieurs reprises, vient de mettre en ligne un texte important intitulé Pour une Europe forteresse et signé Jean-Paul Baquiast. Nous reproduisons ci-dessous son introduction. 

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    Une Europe forteresse ?

    par Jean-Paul Baquiast

    Le terme d'Europe Forteresse ou de Forteresse Europe est généralement utilisé par les Européens partisans du libre-échange pour stigmatiser (on stigmatise beaucoup en ce moment) des compatriotes égoïstes, aveugles aux nécessités et contraintes de la mondialisation, voulant s'enfermer sur eux-mêmes en espérant ainsi échapper à la compétition avec le reste du monde. Faut-il préciser cependant que beaucoup de ceux qui raillent le concept de Forteresse Europe sont généralement les représentants d'entrepreneurs pour qui le libre-échange signifie délocaliser dans les pays pauvres toutes les activités industrielles et de service européennes. Ils emploient dans des conditions indignes une main-d'oeuvre locale à $1 par jour, pour revenir en Europe écouler 10 à 30 fois plus cher les produits de leurs activités. Ils se gardent bien de réinvestir en Europe les bénéfices ainsi réalisés. Le plus souvent ils les mettent à l'abri dans des paradis fiscaux afin de spéculer sur l'énergie, les matières premières, les produits alimentaires et les dettes des Etats.

    Nous pensons pour notre part que redonner toute sa légitimité au concept de Forteresse Europe serait au contraire indispensable aujourd'hui, alors que les opinions publiques européennes ne se perçoivent pas encore comme appartenant à une puissance géopolitique spécifique, en compétition avec d'autres puissances disposant d'atouts pouvant être supérieurs aux siens. Seules des populations assiégées peuvent être sensibles à la nécessité de bâtir une forteresse leur permettant de résister. Malheureusement les Européens ne se considèrent pas encore comme assiégés. Pourtant ils le sont. Non pas d'abord par d'autres populations, mais par des forces politiques, économiques, environnementales contre lesquelles ils ne savent comment se défendre.

    Cette prise de conscience des dangers s'impose pour que les opinions acceptent les changements permettant à l'Europe de valoriser ses propres avantages et se renforcer. Devrait-elle le faire sur le mode de la forteresse passive, enfermée dans ses murailles et incapables de résister aux agressions par la mobilité et l'offensive ? Certainement pas. Plutôt qu'évoquer la ligne Maginot, nous préférerions rappeler le vieux souvenir des forteresses volantes américaines de la 2e guerre mondiale (Flying Fortress) qui étaient à la fois bien défendues et capables d'actions offensive très efficaces.

    Les bonnes âmes feront valoir une autre objection, s'inspirant de la morale. Si les Européens prétendaient se barricader derrière des murs, à partir desquels ils pourraient lancer des offensives leur permettant de se défendre sur un mode plus actif, ne feraient-ils pas preuve d'un égoïsme odieux, au regard de tous les peuples misérables? Admettons qu'effectivement, avec le concept de Forteresse Europe, sous-entendant le passage à ne véritable économie de guerre, comme nous le verrons, les Européens voudraient d'abord se protéger de ceux qui veulent les assujettir et s'emparer de ce qui leur reste de ressources. Ce ne serait pas en se laissant dépouiller de tout, en gardant portes et fenêtres grandes ouvertes, comme c'est le cas actuellement, qu'ils pourraient contribuer à la survie de l'humanité. Mais rien n'interdirait à l'Europe, si elle devenait capable de se protéger elle-même, d'adopter des causes plus universelles, en y apportant des moyens renouvelés. Ceci avait d'ailleurs été esquissé avant la crise actuelle en matière de protection de l'environnement, d'aide à la lutte contre la faim et la maladie, de soutien aux droits de l'homme.

    Pour bien faire comprendre le sens que nous souhaitons donner au concept de Forteresse Europe, il faudrait l'enrichir des propriétés dont notre groupe (voir Jean-Claude Empereur, Pour une vision géopolitique européenne) a par ailleurs proposé de doter l'Europe: une Europe puissante, indépendante, souveraine et solidaire (solidaire d'abord en interne mais aussi, dans la limite du possible, à l'international). Aucune de ses propriétés n'est incompatible avec ce que devrait être selon nous la Forteresse Europe. Le concept serait totalement compatible avec celui d'Europe-puissance, que nous avons souvent évoqué dans d'autres écrits et conférences. Les Européens sont les seuls au monde à se méfier de la puissance, sans doute du fait qu'ils se souviennent encore des conflits du 20e siècle découlant d'affrontement entre puissances. Aujourd'hui pourtant, outre la superpuissance américaine qui fait tout pour le rester, les grands Etats ne se cachent pas de vouloir devenir ou redevenir des puissances. C'est notamment le cas de la Chine, de l'Inde du Brésil et de la Russie. Ces Etats se comportent tous, ouvertement ou de facto, pour devenir des forteresses – en plaidant cependant pour le libre-échange et la non-intervention, c'est-à-dire pour que les autres Etats ne puissent se fortifier.

    Compte tenu de ce qui précède, la présente note vise à préciser pourquoi l'Europe, associée dans de nombreux domaines la Russie, devrait s'affirmer comme une Forteresse en termes géopolitiques. Elle propose ensuite un certain nombre de moyens pour y parvenir.

    Lire le texte complet :

    Pour une Europe forteresse I

    Pour une Europe forteresse II

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