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europe - Page 56

  • Fascismes d'Europe...

    Les éditions Synthèse viennent de publier un essai de Thomas Ferrier intitulé Fascisme d'Europe - Origine, idéologie, histoire.... Historien spécialiste des paganismes européens, Thomas Ferrier est responsable du Libre Journal des Européens sur Radio Courtoisie.

     

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    " Le fascisme a été, avec le communisme, le principal phénomène politique du XXème siècle. Synthèse originale de socialisme et de nationalisme, plus héritier de Blanqui que de Bonald, il a essaimé dans toute l'Europe à des degrés divers, inspirant les uns et les autres. La plupart de ses dirigeants, y compris les deux plus célèbres, viennent de la gauche socialiste. Le fondateur historique du national-socialisme, l'autrichien Walter Riehl, était lui-même un ancien social-démocrate. Et son parti, la DAP devenue DNSAP, était la révision nationaliste d'un courant socialiste classique.

    Zeev Sternhell, qui a consacré une part importante de sa vie au fascisme, a toujours exclu le national-socialisme de sa réflexion, et sa démonstration des origines socialistes du fascisme français a abouti à une aberrante conclusion, qui est de relier les Croix de Feu ou le régime de Vichy au fascisme, très loin de toute révision du socialisme et même par bien des aspects l'antithèse. Nous pousserons son raisonnement jusqu'où il n'a pas osé le mener.

    Dans cet ouvrage, vous découvrirez un panorama exhaustif des fascismes d'Europe, de la centaine de groupuscules polonais et hongrois jusqu'aux grands partis au pouvoir, du Parti nationaliste islandais à la NSDAP. L'idéologie commune de ce mouvement continental sera analysée, ses racines également. Cette expérience historique finira dans le froid de l'hiver russe puis dans les ruines de Berlin. 

    On ne saurait comprendre l'Europe d'aujourd'hui sans comprendre les égarements d'hier. "

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  • L’Europe finira-t-elle comme la Grèce antique ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Guy Mettan à Figaro Vox et consacré à l'avenir de l'Europe. Responsable du Club suisse de la presse et ancien directeur-rédacteur en chef de la Tribune de Genève, Guy Mettan a notamment publié Russie-Occident : une guerre de mille ans (Syrtes, 2015) et Le continent perdu (Syrtes, 2019).

     

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    Guy Mettan: «Si elle ne s’unit pas, l’Europe finira comme la Grèce antique»Figaro Vox,

    FIGAROVOX.- Votre critique de l’Europe actuelle est d’autant plus rude que vous avez été, par le passé, un défenseur de la construction européenne, notamment en Suisse. Pourquoi avez-vous changé d’avis?

    Guy METTAN.- Comme étudiant suisse en France puis comme jeune journaliste, pendant les années 1980 et 1990, j’ai eu l’occasion de voyager, de travailler et d’enquêter dans divers pays d’Europe, de la Grande-Bretagne à la Pologne, de l’Allemagne à l’ex-Yougoslavie et à la Hongrie. En 1989, la chute du Mur puis la disparition de l’Union soviétique laissaient envisager d’immenses possibilités pour l’Europe unie. Mais après Maastricht, le destin de l’Union a semblé dérailler: ultralibéralisme conquérant, élargissement de l’OTAN et mise à distance de la Russie, soutien à certains nationalismes contre d’autres (slovène et croate contre serbe, ukrainien, géorgien et baltes contre russe par exemple) et surtout déficit démocratique croissant avec la mise à l’écart des peuples, au profit d’une superstructure opaque et technocratique censée dispenser le bien à travers une profusion de normes, de directives et de traités internationaux contraignants. Pour un démocrate qui se respecte, ce n’est pas acceptable.

    Vous citez notamment l’exemple de la Grèce antique, qui s’est «vidée de son sang et de sa vitalité tout en hellénisant les peuples voisins». À son image, les pays d’Europe auraient donné leurs principes et leurs découvertes scientifiques au monde entier, et se consumeraient désormais, ouverts à toutes les influences extérieures. Mais est-ce la faute des institutions européennes, ou les peuples européens sont-ils simplement fatigués?

    L’Europe, tout comme la Grèce antique, s’est précipitée dans des guerres civiles destructrices - la guerre du Péloponnèse pour la Grèce, la Grande Guerre civile européenne de 1914 à 1945 pour l’Europe - qui ont eu pour résultat de casser le ressort de leurs civilisations respectives. La Grèce comme l’Europe se sont peu à peu vidées de leur vitalité politique, économique et culturelle au profit de puissances tierces qu’elles ont contribué à renforcer: Égypte alexandrine et Rome pour la Grèce, États-Unis et Chine pour l’Europe. Pour résister à ce déclin relatif et conjurer les guerres civiles, toutes deux ont essayé de créer des ligues ou des confédérations d’États. Chaque fois, leurs divisions les incitaient à recourir à des aides de puissances extérieures qui ont fini par être leur être fatales. C’est ainsi que Rome a mis fin à l’indépendance grecque en 146 avant notre ère. Les Européens ont fait de même en appelant les États-Unis à l’aide pour résoudre leurs conflits: en 1917, en 1941, puis en 1947 avec la guerre froide. Les Américains ont mis fin à notre indépendance militaire à travers l’OTAN, et sont en passe de soumettre notre souveraineté économique, en nous obligeant à suivre leurs sanctions économiques, en nous imposant leur droit ou en contrôlant notre commerce via le dollar. Il faut donc créer une Europe unie libre, indépendante et souveraine.

    Vous évoquez aussi dans votre livre les différentes tentatives d’unification européenne dans l’Histoire, depuis Charlemagne puis le Saint-Empire romain germanique, jusqu’au nazisme et au communisme. Ces projets ont tous échoué. Pourquoi l’Union européenne, fondée sur le commerce plutôt que sur la foi ou l’idéologie, est elle-aussi condamné à échouer selon vous?

    Les tentatives d’unification européenne par la force - Charlemagne, Napoléon, Hitler et Staline - ont toutes échoué assez rapidement. Celles qui ont misé sur la concertation et la coopération entre États membres - Saint-Empire romain germanique et empire austro-hongrois - ont mieux réussi. L’Union européenne privilégie cette approche et c’est un bon point pour elle. Elle respecte également mieux les deux valeurs cardinales de l’Europe, celle de liberté et d’égalité, qui sont chères au cœur des Européens et qu’Hitler et Staline avaient cru pouvoir bafouer. Mais elle a, dès le départ, tout misé sur le commerce et l’économie en croyant pouvoir mettre de côté le politique, c’est-à-dire l’association des peuples à l’exercice du pouvoir. Elle pensait que le politique finirait par suivre. Cela ne s’est jamais produit et les peuples, frustrés, ont réagi soit par cette forme d’euroscepticisme qu’est l’abstention, soit par le vote populiste qu’on voit s’épanouir partout. Il est donc urgent de recréer les bases d’une vraie participation populaire, et de remettre les peuples et les citoyens au cœur de la construction européenne plutôt que de les dénigrer en dénonçant leur populisme.

    Vous définissez l’Union européenne actuelle par trois aspects saillants: «Tutelle américaine, exclusion russe, hégémonie allemande». Que peut concrètement gagner l’Europe à se défaire de cette situation, en particulier en se rapprochant de l’Oural?

    Les Américains exercent une influence qui dépasse de loin le pouvoir qu’on accorde à un allié. D’un autre côté, en prolongeant les préjugés antirusses hérités de la Guerre froide, on a délibérément raté l’opportunité de construire un authentique partenariat avec la Russie, qui est pourtant une puissance européenne par sa culture, sa religion, ses valeurs et sa civilisation. Ce n’est pas à la France, qui a largement cultivé la proximité avec la Russie en 1914 puis avec de Gaulle, qu’il faut rappeler ces faits... Pourquoi accepter le joug des États-Unis, et cultiver l’hostilité vis-à-vis de la Russie qui est européenne? On retrouve là les germes des divisions qui ont été fatales à la Grèce antique.

    Quant à l’Allemagne, son poids croissant depuis la réunification de 1991 en a fait une superpuissance qui menace l’équilibre interne de l’Europe. Elle a colonisé l’Europe centrale et orientale. C’est pourquoi il faut créer rapidement une vraie Europe fédérale qui fixerait un cadre à cette hégémonie croissante. Sinon, comme une géante rouge, l’Allemagne finira par satelliser tout le monde. Dans ce sens, un rapprochement avec la Russie serait aussi souhaitable.

    Vous écrivez: «l’Europe, qui n’arrive pas à être cet empire non-impérial voulu en son temps par José-Manuel Barroso, devrait essayer d’être un anti-empire». Pour qu’elle préserve sa civilisation, vous recommandez à l’Europe d’adopter le modèle suisse, fondé sur le fédéralisme. Mais comment procéder pour construire un nouveau projet européen aujourd’hui?

    Pour survivre comme civilisation et continuer à peser sur le monde, l’Europe n’a pas d’autre choix que de sauter le pas du fédéralisme. Un vrai État fédéral européen permettrait à l’Europe de récupérer son indépendance, sa créativité tout en assurant sa prospérité. Il permettrait aussi de préserver les équilibres internes tout en maintenant des traditions nationales fortes. Sur le plan extérieur, grâce à sa diversité, un État fédéral européen libre pourrait jouer constituer un facteur d’équilibre entre des États-Unis de plus en plus crispés et une Chine qui ne cesse de s’affirmer. La méthode pour y parvenir existe, la Suisse l’a appliquée avec succès dans des circonstances similaires après les guerres napoléoniennes. Elle repose sur une alliance entre les élites et les peuples, les premières acceptant de partager une partie de leur pouvoir et de leurs richesses avec leurs peuples afin de créer la confiance nécessaire. Il faut donc consulter les peuples, leur octroyer des droits d’initiative et de référendum, doter le parlement européen d’un pouvoir législatif complet et entier et redistribuer aux citoyens une part des richesses qu’ils produisent.

    Cela exige toutefois une générosité dont les élites européennes ne semblent pas capables: faire confiance au peuple et élargir ses droits de participer aux décisions. Si les élites continuent à penser qu’en donnant des droits au peuple, celui-ci en profitera pour s’octroyer dix mois de vacances par an, alors c’est fichu! L’autre problème, c’est que les Français ne comprennent rien au fédéralisme, à cause de leur tradition monarchique et jacobine, et que les Allemands le comprennent trop bien et qu’ils ne veulent plus partager avec les autres le pouvoir qu’ils ont concentré dans leurs mains. Les libéraux, contrairement à ce qu’ils disent, ne veulent pas d’un État fédéral qui régulerait le marché capitaliste et, les souverainistes sont incapables de comprendre qu’un État fédéral serait le meilleur garant de l’intégrité des nations qui le composent.

    Des pays comme la France ou la Grande-Bretagne, qui ont cultivé leur propre grandeur et une forme d’universalisme, peuvent-ils vraiment se fondre dans l’entité neutre que vous imaginez?

    La France et la Grande-Bretagne devront faire le deuil de leurs prétentions, comme l’Allemagne et l’Italie ont dû le faire en 1945 et l’Autriche en 1918. Ces pays n’en ont pas moins survécu, et plutôt bien. D’ailleurs la France a renoncé elle-même à une bonne part de sa grandeur après avoir abandonné la politique gaullienne et réintégré l’OTAN pratiquement sans condition. Mais elle pourrait aussi rebondir au sein du nouvel État fédéral européen. Je préfère d’ailleurs le terme de non-alignement, qui procède d’un choix, à celui de neutralité qui évoque un statut imposé et passif. La grandeur britannique et française est passée et ne reviendra jamais, sauf à la revitaliser à travers une Europe non-alignée, et qui serait de ce fait en mesure d’imposer pacifiquement ses vues aux deux grandes puissances rivales de notre époque, les États-Unis et la Chine. Il est vital que nous empêchions ces deux puissances de s’affronter et que nous les poussions à lutter ensemble contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Je crains plus que tout l’alignement de l’Europe sur les États-Unis et de la Russie sur la Chine, qui peut conduire à l’émergence d’un nouveau monde bipolaire beaucoup plus dangereux que celui que nous avons connu pendant la guerre froide.

    Guy Mettan, propos recueillis par Luc Lenoir (Figaro Vox, 1er juillet 2019)

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  • Un peu de prospective...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une analyse de Michel Drac qui revient sur les scénarios prospectifs de son dernier livre Voir Macron - 8 scénarios pour un quinquennat (Le Retour aux Sources, 2018), écrit à l'été 2017...

    Penseur non-conformiste, Michel Drac est l'auteur de plusieurs essais, dont  Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015). Il est également le co-fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient notamment Piero San Giorgio , Dmitry Orlov ou Howard Kunstler.

     

                                     

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  • Le mythe du “couple franco-allemand”...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la question des relations franco-allemandes. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « Le “couple franco-allemand” est un mythe ! »

    Rien ne va plus, apparemment, entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, qui reconnaissaient récemment que leurs « différences de mentalités » ont abouti à des « confrontations ». Le couple franco-allemand serait-il au bord du divorce ?

    Le « couple franco-allemand » est un mythe. Cette expression, née sous Giscard, n’est d’ailleurs presque jamais employée en Allemagne. Il ne faut pas se raconter d’histoires : que ce soit avec Mitterrand et Helmut Kohl, Chirac et Gerhard Schröder, Pompidou et Willy Brandt, et même avec le général de Gaulle et Konrad Adenauer, la convergence de vues entre la France et l’Allemagne n’a jamais été totale. L’idée d’un « couple » franco-allemand est seulement née de l’idée que les deux plus grands pays d’Europe ont, en principe, tout intérêt à s’associer. « N’oubliez jamais, disait le général de Gaulle, que pour la France, il n’y a pas d’alternative à l’amitié avec l’Allemagne. ». Si l’on s’étonne, aujourd’hui, d’un possible « divorce », c’est que les positions de Merkel et de Macron paraissaient très proches au lendemain de l’élection présidentielle de 2017. Depuis, le Président français a déchanté : les Allemands ne l’ont suivi pratiquement sur aucune de ses propositions. Angela Merkel est également déçue : elle pensait collaborer avec un chef d’État crédible, elle réalise qu’elle est tombée sur un « communicant » narcissique, instable et psychorigide.

    84 % des Français ont, aujourd’hui, une « bonne image » de l’Allemagne, mais ils n’ont jamais très bien compris comment pensent les Allemands. Les Allemands, de leur côté, adorent la France, mais la trouvent également éruptive, imprévisible, irréformable ; bref, pas très sérieuse. Enfin, la France et l’Allemagne ne se sont jamais fait la même idée de la construction européenne. Pour les Français, c’était un facteur de prestige et un instrument d’influence ; pour les Allemands, un vecteur de respectabilité lui permettant de solder définitivement son passé. Leurs intérêts, leurs objectifs et leurs orientations ne sont pas, non plus, les mêmes. Les Allemands, pour ne donner que cet exemple, n’ont jamais imaginé l’avenir de l’Europe autrement qu’en étroite alliance avec les Américains. Le nouveau traité franco-allemand signé en janvier dernier à Aix-la-Chapelle ne prévoit, à cet égard, rien qui puisse sérieusement réduire ces divergences.

    La France et l’Allemagne s’affrontent, d’ailleurs, maintenant sur la répartition de nombreux postes européens. Pour remplacer Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, la chancelière, qui n’a pas apprécié de voir Macron prendre ses distances vis-à-vis du groupe PPE, s’en tient à la règle du « Spitzenkandidat » et soutient la candidature du Bavarois Manfred Weber, tandis que Macron souhaite voir confier le poste au Français Michel Barnier.

    Que ce soit au Parlement européen, à la Commission européenne ou à la Banque centrale européenne, l’Allemagne pèse aujourd’hui plus que la France. On parle aussi d’une « mutualisation » du siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU ? Vous êtes de ceux qui s’en inquiètent ?

    Même si le mur de Berlin n’est visiblement pas encore tombé dans toutes les têtes, il serait peut-être temps d’admettre que l’Allemagne ne sera jamais la principauté du Liechtenstein ! C’est vrai qu’elle est, aujourd’hui, grâce au dynamisme de ses Länder, la principale puissance économique et industrielle d’Europe, même si elle commence à s’essouffler et que les perspectives démographiques lui sont très défavorables. Mais si l’on trouve, en France, que l’Allemagne pèse trop lourd, que devraient dire les Danois ou les Islandais ? Les Allemands, de leur côté, ont le sentiment qu’ils sont la vache à lait de tous les nécessiteux européens, à commencer par les « pays du Club Med ». Ils aiment à citer le « modèle Arte » : sur la chaîne de télévision franco-allemande, ce sont les Français qui décident des programmes et c’est l’Allemagne qui paie ! Ce n’est, en fait, pas l’Allemagne qui est trop forte, mais ses partenaires qui sont trop faibles. Souvenez-vous de ce que disait Jean Mistler, en 1976 : « L’Europe serait presque parfaite si les Français restaient chaque jour une heure de moins au bistro et les Allemands une heure de plus au lit ! »

    Le Conseil de sécurité des Nations unies est clairement daté, puisqu’il réunit uniquement les grands pays vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale et ne reflète donc pas l’ordre du monde actuel. L’Allemagne y aurait parfaitement sa place, de même que deux ou trois autres pays. Paris et Berlin peuvent en avoir la « volonté commune » sans que cela signifie un siège commun. Un siège « partagé » entre la France et l’Allemagne n’aurait, en revanche, aucun sens.

    Les souverainistes, qui sont les premiers à s’émouvoir de la « domination allemande », n’ont jamais compris que l’Allemagne aurait bien moins de poids dans une véritable Europe fédérale que dans l’Europe des nations qu’ils appellent de leurs vœux. C’est précisément la raison pour laquelle l’Allemagne a rejeté toutes les propositions macroniennes visant à accélérer la fédéralisation (création d’un budget et d’un Parlement de la zone euro, etc.). L’Allemagne se satisfait très bien de l’Europe telle qu’elle est.

    Aujourd’hui, quelle marge de manœuvre pour Macron en Europe ?

    Macron a cru, un certain temps, à une alliance privilégiée avec les Anglais, mais le projet a avorté en raison du Brexit. Alors qu’il se présentait après son élection comme le sauveur de l’Europe, il s’y retrouve aujourd’hui de plus en plus isolé. Il s’est brouillé avec l’Italie, il s’est brouillé avec la Hongrie, il s’est brouillé avec la Pologne – et ni Trump ni Poutine ne sont disposés à l’aider. À l’heure actuelle, il ne peut guère compter que sur l’appui des Premiers ministres espagnol et portugais, pour ne rien dire du très démonétisé « Belgicain » Charles Michel. Quant à Angela Merkel, elle est maintenant sur le départ et l’on sait déjà que la nouvelle patronne de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, ne sera pas un partenaire facile pour le Président français.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 13 juin 2019)

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  • Réinventer les Celtes...

    Les éditions Hermann viennent de publier un ouvrage de Katherine Gruel et Olivier Buchsenschultz intitulé Réinventer les Celtes. Directeurs de recherche au CNRS,  les deux auteurs ont été responsables de l’équipe de Protohistoire celtique de l’École normale supérieure depuis les années 1980.

     

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    " Les Celtes désignent pour les auteurs grecs dès le Ve siècle avant J.-C. l’ensemble des populations occidentales nord-alpines. Si leurs puissants voisins ont certainement exercé une influence sur les Celtes, ces derniers ont développé une société et un mode de vie qui ont tantôt emprunté les mêmes voies, mais tantôt complètement divergé, dans la période même où ils intervenaient en Italie et dans les Balkans. La langue, l’outillage, l’armement, les parures, les modes de vie, qui évoluent en parallèle, génération après génération, sur une grande partie de l’Europe moyenne ancienne, peuvent être réunis dans un ensemble cohérent, distinct de groupes voisins qui ont fait d’autres choix. Les échanges d’objets, les conflits ou les colonisations réciproques n’ont pas gommé ces différences, avant que l’expansion de Rome n’entraîne une acculturation générale.

    À travers les recherches initiées depuis quarante ans sur le monde celtique et italique à l’âge du Fer, le laboratoire AOrOc a accompagné le développement exponentiel des recherches archéologiques sur les sanctuaires, les habitats, l’alimentation, l’outillage et le monnayage celtiques. Après avoir relu les textes grecs et latins à la lumière de ces nouvelles données, l’image que les Celtes avaient d’eux-mêmes a été mieux définie et l’originalité et l’évolution historique de leur civilisation se sont peu à peu précisées. "

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  • Tour d'horizon... (167)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Theatrum Belli, Suzanne Teillet présente l’épopée des Goths comme reflétant, en même temps que la ruine progressive de l’Empire romain d’Occident, la naissance de l’Europe nouvelle...

    Les racines de l’Europe : Des Goths à la nation gothique

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    - sur sa chaîne vidéo, Michel Drac présente le livre de François Bégaudeau consacré au macronistes...

    Histoire de ta bêtise (François Bégaudeau) - Note de lecture de Michel Drac

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