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crise - Page 26

  • Vers la Très Grande Panne ?...

    Le Laboratoire Européen d'Anticipation Politique vient de publier un nouveau numéro de son GlobalEurope Anticpation Bulletin, dont nos reproduisons le résumé public, dans lequel il confirme que le système économique mondial avance à marche forcée vers une Très Grande Panne à l'horizon de l'automne 2011...

     

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    Le 15 Septembre 2010, le GEAB N°47 titrait « Printemps 2011 : Welcome to the United States of Austerity / Vers la très grande panne du système économique et financier mondial ». Pourtant, à la fin de l'été 2010, la plupart des experts estimait, d'une part, que le débat sur le déficit budgétaire US resterait un simple sujet de discussions théoriques au sein de la Beltway (1) ; d'autre part, qu'il était impensable d'imaginer les Etats-Unis se lancer dans une politique d'austérité puisqu'il suffisait à la Fed de continuer à imprimer des Dollars. Or, comme chacun peut le constater depuis plusieurs semaines, le Printemps 2011 a bien apporté l'austérité aux Etats-Unis (2), une grande première depuis la Seconde Guerre Mondiale et la mise en place d'un système global fondé sur l'aptitude du moteur américain à générer toujours plus de richesse (réelle dans les années 1950-1970, puis de plus en plus virtuelle à partir de cette date).

    A ce stade, LEAP/E2020 est donc en mesure de confirmer que la prochaine étape de la crise sera bien la « Très Grande Panne du système économique, financier et monétaire mondial » ; et que cette panne historique surviendra à l'Automne 2011 (3). Les conséquences monétaires, financières, économiques et géopolitiques de cette « Très Grande Panne » seront d'une ampleur historique et feront paraître la crise de l'Automne 2008 comme ce qu'elle était réellement : un simple détonateur.

    La crise au Japon (4), les décisions chinoises et la crise des dettes en Europe joueront certainement un rôle dans cette panne historique. En revanche nous considérons que la question des dettes publiques des pays périphériques de l'Euroland n'est plus le facteur de risque européen dominant en la matière, mais que c'est le Royaume-Uni qui retrouve sa position d' « homme malade de l'Europe » (5). La zone Euro a en effet mis en place et continue à améliorer tous les dispositifs nécessaires pour régler ces problèmes (6). La gestion des problèmes grec, portugais, irlandais, … se fera donc de manière organisée. Que des investisseurs privés doivent en partie en faire les frais (comme anticipé par LEAP/E2020 avant l'été 2010) (7) n'appartient pas à la catégorie des risques systémiques, n'en déplaisent au Financial Times, au Wall Street Journal et aux experts de Wall Street et de la City qui essayent tous les trois mois de refaire le « coup » de la crise de la zone Euro du début 2010 (8).

    En revanche, le Royaume-Uni a complètement raté sa tentative d' « amputation budgétaire préventive» (9). En effet, sous la pression de la rue et notamment des plus de 400.000 Britanniques qui arpentaient les rues de Londres le 26/03/2011 (10), David Cameron est obligé de revoir à la baisse son objectif de réduction des dépenses de santé (un point clé de ses réformes) (11). Parallèlement, l'aventure militaire libyenne l'oblige à revoir également ses objectifs de coupes budgétaires du ministère de la Défense. Nous avions déjà indiqué dans le dernier GEAB que les besoins de financement public britannique continuaient à augmenter, signe de l'inefficacité des mesures annoncées dont la mise en œuvre se révèle très décevante dans la réalité (12). Le seul résultat de la politique du tandem Cameron/Clegg (13) est pour l'instant la rechute de l'économie britannique en récession (14) et l'évident risque d'implosion de la coalition au pouvoir suite au prochain référendum sur la réforme électorale.

    Dans ce GEAB N°54, notre équipe s'attache donc à décrire les trois facteurs-clés qui déterminent cette Très Grande Panne globale de l'Automne 2011 et ses conséquences. Parallèlement, nos chercheurs ont entrepris d'anticiper l'évolution de l'opération militaire franco-anglo-américaine en Libye dont nous estimons qu'elle est un puissant accélérateur de la dislocation géopolitique mondiale et qu'elle éclaire utilement certains des changements tectoniques en cours dans les rapports entre grandes puissances mondiales. Outre le GEAB $ Index, nous développons nos recommandations pour faire face aux dangereux trimestres à venir.

    Fondamentalement, le processus qui se déroule sous nos yeux, et dont l'entrée des Etats-Unis dans une ère d'austérité (15) est une simple expression budgétaire, n'est que la poursuite de l'apurement des 30.000 milliards d'actifs-fantômes qui avaient envahi le système économique et financier mondial à la fin 2007 (16). Si environ la moitié d'entre eux avaient disparu courant 2009, ils ont été en partie ressuscité depuis cette date par la volonté des grandes banques centrales mondiales et en particulier par la Réserve fédérale US et ses « Quantitative Easings 1 et 2 ». Or, notre équipe estime donc que ce sont 20.000 Milliards de ces actifs-fantômes qui vont s'envoler en fumée à partir de l'Automne 2011, et ce d'une manière très brutale sous l'effet conjugué des trois méga-crises US en gestation accélérée :

    . la crise budgétaire, ou comment les Etats-Unis plongent de gré ou de force dans cette austérité sans précédent et vont y entraîner des pans entiers de l'économie et de la finance mondiale
    . la crise des Bons du Trésor US, ou comment la Réserve fédérale US atteint le « bout du chemin » entamé en 1913 et doit faire face à sa faillite quel que soit le camouflage comptable choisi
    . la crise du Dollar américain, ou comment les soubresauts de la devise US qui vont caractériser l'arrêt du Quantative Easing 2 au second trimestre 2011 seront les prémisses d'une dévaluation massive (de l'ordre de 30% en quelques semaines).

    Banques centrales, système bancaire mondial, fonds de pension, multinationales, matières premières, population américaine, économies de la zone Dollar et/ou dépendantes de leurs échanges avec les Etats-Unis (17), … c'est l'ensemble des opérateurs structurellement dépendants de l'économie US (dont le gouvernement, la Fed et le budget fédéral sont devenus les composantes centrales), des actifs libellés en Dollars ou des transactions commerciales en Dollars qui vont subir le choc frontal de 20.000 milliards d'actifs-fantômes disparaissant purement et simplement de leur bilan, de leurs placements ou générant une baisse majeure de leurs revenus réels.
     


     

     Evolution des transferts d'argent de la part des travailleurs émigrés aux Etats-Unis vers leurs pays d'origine (2009-2011) (premier chiffre : valeur en monnaie nationale au taux du Dollar de fin 2008 / second chiffre : idem au taux du Dollar US fin 2010
    Evolution des transferts d'argent de la part des travailleurs émigrés aux Etats-Unis vers leurs pays d'origine (2009-2011) (premier chiffre : valeur en monnaie nationale au taux du Dollar de fin 2008 / second chiffre : idem au taux du Dollar US fin 2010
    Autour de ce choc historique de l'Automne 2011, qui marquera l'affirmation définitive des tendances lourdes anticipées par notre équipe dans les précédents GEAB, les grandes catégories d'actifs vont connaître des turbulences majeures exigeant une vigilance accrue de tous les opérateurs soucieux de leurs investissements et placements. En effet, cette triple crise US marquera la vraie sortie du « monde d'après 1945 » qui a vu les Etats-Unis jouer le rôle d'Atlas et sera donc marquée par des chocs et des répliques multiples au cours des trimestres qui suivront.

    Par exemple, le Dollar peut connaître à court terme des effets renforçant sa valeur par rapport aux principales devises mondiales (notamment si les taux d'intérêts US s'élèvent très rapidement suite à la fin du Quantitative Easing 2), même si, au-delà de six mois, sa perte de valeur de 30% (par rapport à sa valeur actuelle) est inéluctable. Nous ne pouvons donc que répéter le conseil qui figure en tête de nos recommandations depuis le début de nos travaux sur la crise : dans le cadre d'une crise globale d'ampleur historique comme celle que nous traversons, le seul objectif rationnel pour les investisseurs et les épargnants n'est pas de gagner plus, mais d'essayer de perdre le moins possible.

    Cela va être particulièrement vrai pour les trimestres à venir où l'environnement spéculatif va devenir hautement imprévisible sur le court terme. Cette imprévisibilité à court terme tient notamment au fait que les trois crises américaines qui déclencheront la Très Grande Panne mondiale de l'Automne ne sont pas synchrones. Elles sont très étroitement corrélées mais pas de manière linéaire. Et l'une d'entre elles, la crise budgétaire, est directement dépendante de facteurs humains très influents sur le calendrier de son déroulement ; alors que les deux autres (quoi qu'en pensent ceux qui voient dans les responsables de la Fed des dieux ou des diables (18)) sont pour l'essentiel désormais inscrites dans des tendances lourdes où l'action des dirigeants américains est devenue marginale (19).
     

    La crise budgétaire, ou comment les Etats-Unis plongent de gré ou de force dans cette austérité sans précédent et vont y entraîner des pans entiers de l'économie et de la finance mondiale

    Les chiffres peuvent donner le tournis : « 6.000 milliards de coupes budgétaires sur dix ans » (20), dit le Républicain Ryan, « 4.000 milliards en douze ans » réplique le déjà-candidat pour 2012 Barack Obama (21), « tout cela est loin de suffire » renchérit l'une des références des Tea Parties, Ron Paul (22). Et de toute façon, sanctionne le FMI, « les Etats-Unis ne sont pas crédibles quand ils parlent de réduire leurs déficits » (23). Cette remarque inhabituellement brutale du FMI, traditionnellement très prudent dans ses critiques concernant les Etats-Unis, est en tous cas particulièrement justifiée au regard du psychodrame qui, pour une poignée de dizaines de milliards de Dollars, a failli faire fermer l'état fédéral faute d'accord entre les deux grands partis. Un scénario qui va d'ailleurs se reproduire prochainement à propos du plafond d'endettement fédéral.

    Le FMI ne fait donc qu'exprimer une opinion largement partagée par les créanciers des Etats-Unis : si pour quelques dizaines de milliards USD de réduction des déficits, le système politique américain atteint un tel degré de paralysie, que va-t-il se passer quand dans les mois à venir vont s'imposer des réductions de plusieurs centaines de milliards USD par an ? La guerre civile ? C'est l'opinion en tout cas du nouveau gouverneur de Californie, Jerry Brown (24), qui estime que les Etats-Unis font face une crise de régime identique à celle qui conduisit à la Guerre de Sécession (25).
     


     

    Evolution comparée des besoins de financement du secteur public aux Etats-Unis (1979 - 2010) (en rouge : public / en bleu : privé) - Source : Agorafinancial, 04/2011
    Evolution comparée des besoins de financement du secteur public aux Etats-Unis (1979 - 2010) (en rouge : public / en bleu : privé) - Source : Agorafinancial, 04/2011
    Le contexte n'est donc plus à la simple paralysie mais bien à une confrontation tous azimuts entre deux visions de l'avenir du pays. Plus la date des prochaines élections présidentielles va s'approcher (Novembre 2012), plus la confrontation entre les deux camps va s'intensifier et se dérouler au mépris de toute règle de bonne conduite, y compris pour sauvegarder l'intérêt général du pays : « Les dieux rendent fous ceux qu'ils veulent perdre » dit Ulysse dans l'Odyssée. La scène politique washingtonienne va de plus en plus ressembler à un hôpital psychiatrique (26) dans les mois à venir, rendant de plus en plus probable « la décision aberrante ».

    Si, pour se rassurer à propos du Dollar et des Bons du Trésor, les experts occidentaux se répètent en boucle que les Chinois seraient fous de se débarrasser de ces actifs dont ils ne feraient ainsi que précipiter la chute de valeur, c'est qu'ils n'ont pas encore compris que c'est de Washington et de ses errements politiques que peut venir la décision qui précipite cette chute. Et Octobre 2012, avec son traditionnel vote du budget annuel, va offrir le moment idéal pour cette tragédie grecque qui, selon notre équipe, n'aura cependant pas de happy ending car ce n'est pas Hollywood mais bien le reste du monde qui va écrire la suite du scénario.

    Quoiqu'il en soit, par décision politique choisie, par fermeture du gouvernement fédéral ou par pressions extérieures irrésistibles (27) (taux d'intérêts, FMI + Euroland + BRIC (28)), c'est bien à l'Automne 2011 que le budget fédéral US va se contracter massivement pour la première fois. La poursuite de la récession conjuguée à la fin du Quantative Easing 2 va faire monter les taux d'intérêts et donc accroître considérablement le service de la dette fédérale, sur fond de recettes fiscales en baisse (29) pour cause de rechute dans une forte récession. L'insolvabilité fédérale est désormais au coin de la rue d'après Richard Fisher, le président de la Réserve fédérale de Dallas (30).

    La suite dans le GEAB :
    . la crise des Bons du Trésor US, ou comment la Réserve fédérale US atteint le « bout du chemin » entamé en 1913 et doit faire face à sa faillite quel que soit le camouflage comptable choisi
    . la crise du Dollar américain, ou comment les soubresauts de la devise US qui vont caractériser l'arrêt du Quantative Easing 2 au second trimestre 2011 seront les prémisses d'une dévaluation massive (de l'ordre de 30% en quelques semaines).
     


    Communiqué public GEAB N°54 (15 avril 2011)

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    Notes:

    (1) Expression américaine désignant le cœur politico-administratif de Washington, situé au sein du périphérique local, la Beltway.

    (2) Des coupes sombres dans les budgets de l'action internationale des Etats-Unis aux réductions des programmes sociaux, des organisations publiques et des catégories entières de la population américaine (latinos, pauvres, étudiants, retraités, …) vont être désormais durement affectées par ce qui n'est encore qu'une goutte d'eau dans les ajustements nécessaires. Les protestations populaires commencent avec les étudiants en-tête. Sources : House of Representatives, 13/04/2011 ; Devex, 11/04/2011 ; HuffingtonPost, 13/04/2011 ; Foxnews, 14/04/2011 ; Foxbusiness, 12/04/2011

    (3) Le système bancaire mondial (Europe comprise), toujours sous-capitalisé et largement insolvable, est également l'un des éléments de cette Très Grande Panne de l'Automne 2011.

    (4) Dans le GEAB N°55, notre équipe présentera ses anticipations sur la question du nucléaire dans le monde, incluant l'utilisation de la méthode d'anticipation politique comme outil d'aide à la décision en la matière.

    (5) L'ampleur de la crise budgétaire du Royaume-Uni est infiniment plus grave que ce que racontent les actuels dirigeants britanniques qui se targuent pourtant d'avoir tenu un discours de vérité. Il y a en effet deux moyens de mentir à un peuple : nier l'existence d'un problème (la position du Labour de Gordon Brown) ou bien n'avouer qu'une partie de la vérité (visiblement le choix du tandem Cameron/Clegg). Dans les deux cas, le problème n'est pas résolu. Source : Telegraph, 26/03/2011

    (6) Et, à partir de maintenant et de la mise en place définitive de l'Euroland comme principal moteur européen lors du sommet du 11 Mars dernier, les quatre pays qui ne participent pas au pacte « Euroland+ » de stabilisation financière, c'est-à-dire, le Royaume-Uni, la Suède, la Hongrie et la République tchèque seront invités à quitter la salle des sommets lors des discussions sur les questions financières et budgétaires liés au pacte. EUObserver du 29/03/2011 décrit la panique qui a alors saisi les délégations de ces quatre pays dont les dirigeants jouent les fiers à bras devant les médias et dans les discours destinés à leurs opinions publiques respectives, mais qui savent très bien qu'ils sont désormais cantonnés dans un rôle européen de seconde zone.

    (7) Source : Irish Times, 22/03/2011

    (8) Il faut lire à ce sujet l'article très pertinent et très amusant de Silvi Wadhwa, correspondante Europe de CNBC, qui se moque du discours anti-Euroland et anti-Allemand caricatural de ses collègues des autres médias anglo-saxons ; et qui rappelle fort justement que les différences de situations économiques sont encore plus importantes entre états américains qu'au sein de l'Euroland et que les problèmes d'endettement de la Grèce ou du Portugal ne sont rien comparés à ceux d'un état comme la Californie. Source : CNBC, 12/04/2011

    (9) Nous reviendrons plus spécifiquement sur le cas britannique dans le GEAB N°55, tout juste un an après la victoire de la coalition Conservateur/LibDem.

    (10) Cette protestation contre les coupes budgétaires constitue la plus importante manifestation à Londres depuis plus de vingt ans et elle a été accompagnée de graves violences « anti-riches » via des attaques contre HSBC, l'hôtel Ritz ou le magasin Fortnum & Mason par exemple. Comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises dans le GEAB, il est tout-à-fait significatif de constater que cette manifestation historique au Royaume-Uni n'a pratiquement pas fait la une des médias où elle était devenue invisible 48 heures après son déroulement. Lorsque quelques milliers de citoyens grecs ou portugais manifestent à Athènes ou Lisbonne en revanche, nous avons droit à une avalanche d'images-chocs et de commentaires décrivant des pays au bord du chaos. Ce « deux poids et deux mesures » ne doivent pas tromper l'observateur lucide. D'un côté, il y a de graves difficultés qui sont désormais gérées au sein d'un ensemble puissant, l'Euroland ; de l'autre il y a des difficultés majeures qui ne parviennent plus à être gérées par un pays complètement isolé. Croyez les médias ou bien réfléchissez par vous-même pour deviner la suite ! Source : Guardian, 26/03/2011

    (11) Source : Independent, 03/04/2011

    (12) D'ailleurs les marchés financiers s'en rendent compte et ne croient plus vraiment au message martial d'austérité du gouvernement britannique, entraînant à nouveau la Livre sterling dans une spirale descendante. Source : CNBC, 12/04/2011

    (13) Nick Clegg est devenu le politicien le plus haï du Royaume-Uni pour avoir trahi un à un presque tous ses engagements électoraux. Source : Independent, 10/04/2011

    (14) Et de pousser les ménages britanniques dans une perte de pouvoir d'achat similaire uniquement à celle de la crise de l'après-première guerre mondiale en 1921. Source : Telegraph, 11/04/2011

    (15) Comme l'ont fait les Européens dès 2010.

    (16) Estimation moyenne faite par LEAP/E2020 en 2007/2008.

    (17) Au-delà du commerce extérieur traditionnel, le graphique ci-dessous montre l'ampleur de la réduction des transferts dans leurs pays d'origine de la part des travailleurs émigrés aux Etats-Unis, du fait de la baisse du Dollar US. Cette réduction va encore s'amplifier à partir de l'Automne 2011.

    (18) Aux Etats-Unis, c'est aujourd'hui la vision diabolique s'est largement imposée dans l'opinion publique, à la différence de 2008 où, au contraire, les responsables de la Fed semblaient être les derniers recours. Ce changement psychologique, comme nous l'avons souligné, n'est pas un détail et contribue fortement à limiter la marge de manœuvre des dirigeants de la Fed. Et ce n'est pas la défaite judiciaire historique de la Banque centrale US, qui a été obligée de dévoiler les destinataires des centaines de milliards de Dollars d'aide distribuées après la crise de Wall Street de 2008, qui va améliorer cette situation, bien au contraire. Une simple anecdote, révélée par le magazine Rollingstone, illustre l'aggravation des griefs du peuple américain contre ses banquiers centraux : au titre des bénéficiaires de ces aides de la Fed, on trouve les femmes de deux grandes figures de Wall Street qui ont créé un instrument sur mesure leur permettant de recevoir 200 millions USD de la Fed pour racheter des créances pourries… les bénéfices leur revenant et les pertes allant à la Fed ! C'est hélas un exemple parmi beaucoup d'autres qui circulent actuellement sur le Net et qui ont brisé, désormais définitivement, le respect du peuple américain pour son institution monétaire de référence. Une situation explosive dans le contexte de la crise actuelle. Source : Rollingstone, 12/04/2011

    (19) Le destin du Dollar, comme celui des Bons du Trésor US, est désormais pour l'essentiel dans les mains des opérateurs du reste du monde qui examineront de manière très « clinique » la sortie du Quantitative Easing 2 qui s'impose à la Fed au cours du second trimestre 2011. C'est leur opinion collective (déjà très critique), et non pas la « communication » de la Fed, qui sera décisive.

    (20) Source : Politico, 04/04/2011

    (21) Source : Boston Herald, 13/04/2011

    (22) Source : Huffington Post, 11/04/2011

    (23) Et ce d'autant plus qu'ils continuent à battre des records de besoins de financement pour leurs déficits, et que le déficit prévu sur une décennie par les engagements d'Obama se monte à 9.500 milliards USD. D'un côté, il conçoit des politiques qui augmentent le déficit, de l'autre il annonce des objectifs de réduction. Peu crédible en effet. Sources : CNBC, 13/04/2011 ; Washington Post, 18/03/2011

    (24) Brown est une personnalité américaine originale qui a une longue expérience politique puisqu'il a déjà été gouverneur de Californie de 1975 à 1983, et deux fois candidats à l'investiture démocrate pour le poste de président des Etats-Unis. Son opinion sur l'état de délabrement du système politique des Etats-Unis n'est donc pas à prendre à la légère. Source : CBS, 10/04/2010

    (25) A ceux qui trouvent l'image osée, notre équipe rappelle que l'une des principales causes de la Guerre de Sécession fut la vision irréconciliable de ce que devait être l'état fédéral et son rôle. Aujourd'hui, autour des questions budgétaires, du rôle de la Fed, des dépenses militaires et des dépenses sociales, on voit à nouveau émerger deux visions diamétralement opposées de ce que doit être et faire l'état fédéral, avec son cortège de blocages institutionnels croissants et une ambiance de haine entre forces politiques. Nous en avons déjà donné de nombreuses illustrations dans les GEAB précédents. Source : Americanhistory

    (26) Comment qualifier autrement des gens qui, parvenant à peine et à force de crises répétées à couper quelques dizaines de milliards d'un budget, se mettent à annoncer urbi et orbi qu'ils vont couper demain des milliers de milliards de Dollars de ces mêmes budgets ? Des fous ou des menteurs ? Dans tous les cas des inconscients car les contraintes s'accumulent qui exigent dans tous les cas ces réductions de déficits.

    (27) Les dettes publiques mondiales sont au plus haut depuis 1945 et, avec 10,8% du PNB, les Etats-Unis sont devenus le premier grand pays en termes de déficit public. Sources : Figaro, 12/04/2011 ; Bloomberg, 12/04/2011

    (28) A propos des BRIC (désormais BRICS avec l'Afrique du Sud), il est très intéressant de noter que leur troisième sommet, réuni dans l'île tropicale chinoise de Hainan, bénéficie enfin d'une couverture médiatique significative de la part des médias occidentaux. Nous avons fait partie des premières et des rares publications occidentales à mentionner le premier sommet (à Ekaterinebourg) et à souligner l'importance de l'évènement il y a trois ans mais, jusqu'à présent, la grande presse internationale persistait à considérer les BRICS comme un simple acronyme sans portée géopolitique sérieuse. Visiblement les choses ont changé. D'ailleurs de la Libye au Dollar, le sommet de Hainan s'est clairement positionné en contre-poids aux Etats-Unis et à ses affidés (en l'occurrence de moins en moins nombreux au regard de ce qui se passe en Libye). Concernant le Dollar, les BRICS ont décidé d'accélérer le processus leur permettant d'utiliser leurs propres devises dans leurs échanges : un autre signe que nous nous approchons très rapidement d'un violent choc monétaire. Source : CNBC, 14/04/2011

    (29) Ceux qui croient encore à une amélioration de la situation économique américaine, au-delà de l'effet « dopage » du Quantitative Easing 2, devraient s'attarder sur le moral des PME aux Etats-Unis qui recommence à se dégrader fortement et sur la fiction de l'embellie sur l'emploi qui sera brutalement corrigée (même dans les statistiques officielles) à partir de l'été 2011. Et nous renvoyons aux GEAB précédents pour ce qui est de la crise fiscale des états fédérés. Sources : MarketWatch, 12/04/2012 ; New York Post, 12/04/2011

    (30) Source : CNBC, 22/03/2011
     


     



     
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  • Tour d'horizon... (6)

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    Au sommaire :

    - sur L'esprit européen, Michel Lhomme observe le malaise français et sent monter la révolte...

    Révoltez-vous !

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    - sur Valeurs actuelles, Georges-Henri Bricet des Vallons, pour sa part, voit venir la fin de l'Union européenne...

    Une implosion programmée

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  • La guerre civile à l'horizon de l'Europe ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article du magazine Flash, cueilli sur le site Mecanopolis, signé par Clovis Casadue, et consacré aux prévisions d'aggravation de la crise en Europe...

     

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    Pendant les révolutions et les catastrophes, la crise continue !

    Les révolutions arabes et la catastrophe nucléaire de Fukushima ont détourné notre attention de la crise des Etats européens depuis le début de l’année. Pourtant la situation continue de se détériorer. Malgré des réformes drastiques, le Portugal est tombé sous la tutelle du Fonds Européen de Stabilité Financière et du FMI. En Espagne, la situation économique se détériore tous les jours un peu plus et la plupart des analystes s’attendent à ce que le pays se retrouve en situation de cession de paiement au plus tard d’ici l’automne prochain.

    Malgré l’aide du Fonds Européen et du FMI octroyée en juin dernier, la Grèce est loin de retrouver un équilibrer budgétaire. Dans la salve de rapports qui ont ponctués les réunions organisées par le FMI et le G20 à Washington le week-end dernier (1), l’un d’entre eux pointe gravement du doigt Athènes. Le document évoque même une possible restructuration de la dette grecque. En clair, cela veut dire que le pays est à nouveau très proche du défaut de paiement. Un scénario catastrophe pour les banques qui détiennent les obligations d’Etat de la Grèce, en premier lieu l’Allemagne et la France. Deux solutions sont possibles pour éviter le pire : durcir les conditions du plan d’aide et mettre encore davantage à contribution la population grecque par de nouvelles mesures d’austérité, au risque de provoquer une crise sociale majeure, ou remettre de l’argent au pot par une rallonge du Fonds Européen et du FMI. Pour l’heure, Athènes, en présentant ce lundi d’autres mesures d’économies, telles que de nouvelles coupes budgétaires, a choisi la première solution.

    Dévaluation de l’euro

    Selon une note confidentielle publiée le 15 février dernier dans une publication allemande (2) plusieurs hauts responsables de l’UE auraient recommandé à leurs proches collaborateurs de transformer une part de leurs économies en métaux précieux. Le fait que des responsables de l’UE se préoccupent des investissements et de la prévoyance de leurs subordonnés est plutôt rare. Mais le document de l’UE explique la raison pour laquelle le vice-président fit une exception. Citation : « Nous nous attendons à une forte poussée d’inflation pour 2011, à une augmentation des taux d’intérêts directeurs et à un renchérissement massif des principales matières premières. Nous devons nous attendre à de nouvelles ondes de chocs sur les marchés financiers et l’euro va être pris dans une spirale de dévaluation. » Sur la plan de la crise sociale, le document est encore plus alarmant : « La conjonction dans les pays membres d’un chômage accru et d’un démontage de l’Etat social renforcera les dangers de violences. A moyen terme, nous devrons réduire la sécurité sociale à son minimum, même si cela devait provoquer des révoltes et de la violence

    De la nécessité de faire diversion

    Comme l’autorité de l’Etat ne peut en aucun cas être contestée, pas plus que le pouvoir – intimement lié – de l’oligarchie financière, il est donc nécessaire de trouver le moyen de faire diversion afin de catalyser la colère du peuple. L’islamophobie, qui ne cesse de croitre depuis plusieurs années et qui est en passe d’être renforcée grâce à la vague d’immigration venue des pays d’Afrique du Nord, peut être encore attisée afin de détourner les populations des réels problèmes de notre société. C’est ce qu’indique un rapport secret de la CIA publié le mois dernier (3). Et quand un document prétendument confidentiel de cette agence de renseignement devient public, c’est qu’il a pour but d’être utilisé à des fins de propagande. Ce rapport prétend mettre en garde contre « la possibilité de guerres civiles dans certaines parties de l’UE. » Selon le texte « 70% des délinquants incarcérés en Espagne et en France sont d’origine musulmane. L’Europe, avec son taux important d’immigrés, est considérée comme faible et proche du déclin. Le risque de troubles augmente d’année en année.» La CIA voit également dans les graves émeutes de jeunes de ces dernières années en France, au Danemark, en Suède, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne des « signes avant-coureurs » des guerres civiles à venir. « La raison en est le manque de volonté de s’intégrer d’une partie des immigrés qui créent des zones de non-droit par la force des armes alors que l’on désarme systématiquement la population. » indique encore le document, avant de conclure que cette situation va renforcer « l’apparition de mouvements nationalistes en Europe qui entraîneront, dans les années 2012 à 2016, des tensions ethniques et religieuses dans tous les Etats d’Europe et l’expulsion des musulmans. »

    Choc des civilisations

    La théorie du choc des civilisations n’est qu’un grossier mensonge. Mais il convient maintenant de lui donner une réalité, ce à quoi travaillent les officines de propagande et d’actions clandestines – ainsi que les laquais politiques qui sont à leurs ordres – de sorte à créer une déstabilisation psychologique des populations propre à manipuler l’imaginaire collectif. Les crises successives que nous traversons depuis 2008 ne servent en réalité qu’à restructurer l’économie mondialisée pour permettre la mise en place d’une société 20/80, à savoir celle dans laquelle le travail de 20 % de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l’appareil économique de la planète ; les 80 % restant étant superflus et destinés à disparaître. Les guerres civiles en cours d’élaboration et les autres catastrophes qui ne tarderont plus à s’abattre sur nos existences ne seront créées et utilisées que pour atteindre cet objectif.

    Néanmoins, ce monde cataclysmique que l’on veut nous imposer n’est en rien une fatalité. Comme nous l’avons indiqué à plusieurs reprises, nous devons nous garder d’oublier ce fait d’expérience que l’action de quelques individus, ou de groupes humains très restreints, peut, avec un peu de chance, de rigueur, de volonté, avoir des conséquences incalculables sur les évènements en cours.

    Clovis Casadue (Flash, 21 avril 2011)

    Notes :

    1. Les 16 et 17 avril 2011

    2. Vertrauliche Mitteilungen du 15 février 2011

    3. Inter Nachrichten n° 387, mars 2011, et Zeit-Fragen du 4 avril 2011

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  • Est-il fou ?...

     Le numéro 64 de Flash, le journal gentil et intelligent, s'interroge sur la santé mentale de notre bon président et demande son diagnostic au docteur Plouvier... A côté, Pierre Le Vigan nous livre un dossier sur l'immigration et ceux qui veulent nous la "vendre" pour notre bien, mais aussi sur . A lire ! ...

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    Au sommaire :

    Nicolas Sarkozy est-il fou pour de bon ?

    - Le diagnostic du docteur Bernard Plouvier

    - La potion des journalistes de Marianne

    - Et la tisane de Topoline

    ONU, grand patronat, hyperclasse mondialisée... Ils nous vendent l'immigration à marche forcée. Un dossier de Pierre Le Vigan.

    Syrie : les socialistes nationaux syriens redressent la tête.

    Prochain président du Pérou :  Ollanta Humala incarne la revanche des indiens.

    Pierre Jourde :  faux réac et vrai moderne ?

    Arnaud Guyot-Jeannin s'interroge sur la "droite zemmourienne" et Philippe Randa sur ces radio-crochets qu'on voudrait nous faire passer pour des primaires

    Mondialisation : pendant les révolutions et les catastrophes, la crise continue.

    Georges Brassens et Michel Audiard, deux tontons flingueurs à (re)découvrir.

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  • La chronique d'analyse politique d'Emmanuel Ratier - 2

    Animateur de la remarquable lettre d'information Faits et documents, Emmanuel Ratier nous livre sa deuxième chronique d'analyse politique et la consacre à la situation du parti socialiste et aux manoeuvres autour de la candidature de Dominique Strauss-Kahn...

     

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  • A droite et à gauche... (1)

    Une nouvelle rubrique pour Métapo infos, intitulée "A droite et à gauche...", dans laquelle nous ferons figurer des citations variées, cueillies au fil de nos lectures du moment...

     

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    " Restons un pays ouvert, qui accueille de nouvelles cultures et tire profit du métissage. Et si par ailleurs il y a des enjeux d'intégration dans notre pays, c'est notamment à l'école et avec les enseignants qu'il faut les aborder."

    Laurence Parisot, « Restons un pays ouvert qui profite du métissage », Le Monde (17-18 avril 2011)

     

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    " Notre politique de l’emploi est aberrante. La France vient d’adopter une directive européenne dont le but est d’« attirer les ressortissants de pays tiers aux fins d’emplois hautement qualifiés ». Or de nombreux diplômés français s’exilent chaque année à l’étranger, où leurs talents sont reconnus. Mieux vaudrait endiguer la fuite de nos cerveaux ! Autre exemple : la signature en 2008 d’un accord d’immigration entre la France et le Sénégal. Il s’agit d’ouvrir le marché du travail français aux ressortissants sénégalais dans cent huit métiers, dont beaucoup ne sont pas très qualifiés : des emplois qui pourraient trouver preneurs en France, à niveau de compétence égal ou moyennant la formation de chômeurs.On estime à 4 millions le nombre des demandeurs d’emploi, si l’on tient compte des chômeurs qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi et des salariés à temps partiel subi. Peut-on tout à la fois supporter la charge du chômage et recourir à une immigration de travail massive ? Ce n’est pas seulement une question financière, c’est une question de dignité : priver d’emploi des hommes et des femmes capables de travailler, c’est les condamner à l’exclusion sociale. "

    Malika Sorel, « La France fait trop de concessions », Valeurs actuelles (21 au 27 avril 2011)

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    " La gauche convenable - et nous partageons avec elle bien des valeurs et des combats - estime infâme, contraire à l'éthique, de s'interroger sur une éventuelle diminution de l'immigration légale? Mais pourquoi diable? Pourquoi cette gauche convenable se rallie-t-elle avec une facilité déconcertante à l'idéologie inspirée par le Medef, qui exige toujours plus d'immigrés nouveaux surexploités et sous-payés, tellement plus malléables que ces immigrés installés en France depuis quelques années déjà, qui ont pris conscience de leurs droits sociaux et qui, parfois, ont l'audace de revendiquer, de protester, d'occuper ? Alors, osons émettre une hypothèse dérangeante : la gauche convenable ne s'aligne-t-elle pas, une nouvelle fois, sur l'idéologie CAC 40 du grand patronat ? Se soucierait-elle moins du sort des immigrés que de la défense des intérêts de la finance ? "

    Maurice Szafran, Le droit à la complexité, Marianne (16 au 22 avril 2011)

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    " La France connaît donc aujourd'hui une immigration de peuplement, conséquence directe du regroupement familial. Mais les immigrés constituent plus que jamais l'armée de réserve du capital. On ne peut qu'être frappé de voir comment les réseaux « sans-papiéristes » de l'extrême gauche, qui croient trouver dans les immigrés un prolétariat de substitution, servent les intérêts du patronat. Réseaux mafieux, passeurs d'hommes et de marchandises, grands patrons, militants « humanitaires », employeurs « au noir»: tous sont adeptes de l'abolition des frontières par le libre-échangisme mondial. Olivier Besançenot, Laurence Parisot, même combat ! "

    Alain de Benoist, Immigration, l'armée de réserve du capital, Eléments n°139 (avril-juin 2011)

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    " Les politiques n'ont jamais eu le courage de s'attaquer vraiment au problème des banlieues quand les premières émeutes ont commencé à se généraliser au début des années quatre-vingt-dix. La droite parce que c'est elle qui a autorisé le regroupement familial dans les années soixante-dix et parce qu'elle avait besoin de ces populations pour faire tourner les usines, le bâtiment, tout en maintenant les salaires très bas dans un contexte de mondialisation croissante, et la gauche parce qu'elle était confronté à un " bug » de son système idéologique: les pauvres et les immigrés ne peuvent pas être coupables, c'est impossible voyons, c'est forcément la faute aux autres (blancs et riches si possible). "

    Pierric Guittaut, En direct de nos banlieues à Beyrouth-sur-Loire, Eléments n°139 (avril-juin 2011)

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    " Aujourd'hui, ce n'est plus l'avenir qui est bouché, c'est le présent qui se défait. L'idée n'est plus que l'on est en train de descendre mais que l'on est bel est bien descendu, que l'on touche le fond. Dans ce contexte, les récentes annonces de hausses des prix (gaz, pétrole, électricité) sont ressenties violemment : les gens ne parlent que de ça. On n'est plus dans une crise du lendemain, mais dans une crise du quotidien, qui se traduit par un sentiment d'insécurité permanente.
    [...] Avant la présidentielle de 2007, les milieux populaires pensaient que l'on allait s'intéresser à eux. La preuve : ils ont voté massivement pour Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy au second tour. Bref, ils y ont cru. Leur déception est à la mesure de leurs attentes. Ils pensent s'être fait avoir. J'irai même plus loin : ils estiment que la relégation qu'ils subissent est volontaire. Ils pensent que, pour s'enrichir, les représentants de l'" oligarchie financière ", qui sont les acteurs de la mondialisation, doivent délibérément les précariser et les appauvrir. Cette relation de cause à effet entre mondialisation et fragilisation est au coeur du discours de Marine Le Pen. Voilà pourquoi sa voix porte tant.
    [...] Nicolas Sarkozy est complètement décrédibilisé. Il est non seulement vu comme celui qui n'a pas tenu ses promesses mais comme celui dont les amis sont au CAC 40 et qui, justement, incarnent cette mondialisation génératrice d'insécurité générale. On ne le croit plus capable de jouer contre son camp, celui de l'" oligarchie financière ".
    Dominique Strauss-Kahn est lui aussi l'objet d'une forte suspicion. Quant à la gauche, elle est perçue comme très molle sur la mondialisation. Reste un Mélenchon, mais il donne l'impression de ne pas prendre vraiment en compte la question de l'intégration des étrangers. Or celle-ci est centrale dans le discours des milieux populaires.
    [...] La situation actuelle est perçue comme un noeud gordien, trop complexe, trop enchevêtré pour être dénoué fil à fil. Le seul moyen pour se libérer est, comme dans le mythe grec, de trancher le noeud. Or, Marine Le Pen est la seule à être perçue comme capable de vraiment trancher. Comme si les gens se disaient : « Elle, au moins, contrairement à tous les autres, on ne l'a pas essayée »."

    Alain Mergier, « Les milieux populaires pensent s'être fait avoir », Le Monde (22 avril 2011)

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    " Aux États-Unis, le maire libéral de New York dans les années 1930 exhorte ouvertement la police à obtenir des truands arrêtés des aveux par tous les moyens. Et un chroniqueur judiciaire de décrire les séances de tabassage dans les commissariats et aussi de « fraisage »forcé chez un dentiste proche des policiers dans un livre au titre sans ambiguïté. Au début des années 1950, un auteur universitaire américain synthétise : « On trouve difficilement une seule brutalité physique infligée par la Gestapo que les policiers américains n'ont pas quelque fois utilisée »."

    Dominique Inchauspé, Garde à vue ? Garde à vous !, Chroniques d'actualité n°1 (mars 2011)

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    " Le 17 février 2011, la police croate a terminé l'exhumation, dans une fosse de la banlieue de Zagreb, de centaines de corps de victimes allemandes, civiles et militaires, abattues par la résistance communiste en 1945. Il y a deux ans, à Harmica, un charnier contenant 5000 corps (4500 soldats de la Wehrmacht et 500 officiers) avait déjà été mis au jour. Il y aurait encore 200 sites de cette nature à explorer, selon le ministre croate de l'Intérieur. "

    Guerres et histoire n°1 (1er trimestre 2011)

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    " Or l'eugénisme ne se limite pas à une simple sélection des naissances. Toutes sortes de questions connexes s'y rattachent, à peine soulevées encore, malgré leur urgence. Quelle doit être, par exemple, l'attitude de fond à adopter, vis-à-vis des groupes ethniques fixés ou décidément peu progressifs, par l'aile marchante de l'Humanité ? La Terre est une surface fermée et limitée. Dans quelle mesure doit-on y tolérer, racialement ou nationalement, des aires de moindre activité ? - Plus généralement encore, comment faut-il juger les efforts que nous multiplions, pour sauver, dans les hôpitaux de toutes sortes, ce qui n'est souvent qu'un déchet de vie ? Quelque chose de profondément beau et vrai (je veux dire la foi en la valeur irremplaçable et aux ressources imprévisibles contenues dans chaque élément personnel) se cache évidemment sous cette opiniâtreté à tout sacrifier pour sauver une existence humaine. Mais cette sollicitude de l'homme pour son prochain individuel ne devrait-elle s'équilibrer d'une passion plus haute naissant de la foi en cette autre personnalité supérieure qui est attendue, nous le verrons, de la réussite terrestre de notre évolution ? Jusqu'à quel point le développement du fort (si tant est qu'on puisse clairement définir celui-ci) ne devrait-il pas primer la conservation du faible ? Comment concilier dans un maximum d'efficience le soin à prodiguer aux blessés avec les nécessités supérieures de l'attaque ? En quoi consiste la vraie charité ? "

    Pierre Teilhard de Chardin, L'Energie humaine, cité par Jacques Arnould, Teilhard de Chardin (Tempus, 2009)

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