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bruno lafourcade

  • Vers la fin de la suprématie occidendale...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°211, décembre 2024 - janvier 2025) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré à la fin de la suprématie occidentale, on découvrira l'éditorial, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec Stephen Mennell, Henry Laurens, Auron MacIntyre ou Emmanuel Lincot...

    Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, de Nicolas Gauthier, d'Aristide Leucate, de David L'Epée, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli, d'Ego Non, de Michel Marmin et de Julien Rochedy...

     

    Eléments 211.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    Éditorial
    Dépolitisation, par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien
    Stephen Mennell : « Les USA ont une perception faussée d’eux-mêmes et du monde », propos recueillis par Thomas Hennetier

    Cartouches
    L’objet disparu : la carte postale, par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman

    Bons sentiments ? Par Nicolas Gauthier

    Un homme, un site : Yann Vallerie présente Breizh Info

    Curiosa Erotica : la pygophilie ou le fétichisme des fesses, par David L’Épée

    Champs de bataille : l’autre bataille de Fontenoy (1/2), par Laurent Schang

    Uranie, le crime de Jean-Marie Gustave (3), par Bruno Lafourcade

    Le droit à l’endroit : la Constitution, statut politique ou norme juridique ? Par Aristide Leucate

    Économie, par Guillaume Travers

    Anatole France éducateur, le regard d’Olivier François

    Bestiaire : le poisson se voit dans le miroir, pas le cartésien, par Yves Christen

    Sciences, par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées
    Henry Laurens : Israël-Palestine, aux racines du conflit, propos recueillis par Daoud Boughezala

    Vers la fin de l’exceptionnalité historique de la Shoah ? Par Lucie Marin

    Thomas Hennetier et « Krisis » : regards croisés sur l’Islam et l’Occident, propos recueillis par François Bousquet

    Antiracisme, la nouvelle chasse aux hérétiques, par François Bousquet

    Auron MacIntyre, propos recueillis par Ethan Rundell

    Entre continents et cultures avec Alain Le Pichon, propos recueillis par Hervé Juvin

    Éveiller l’Europe à la puissance avec Pierre-Romain Thionnet, propos recueillis par Gabriel Piniés

    MeToo : Bégaudeau et Fourest sur la corde raide, par Daoud Boughezala

    L’amour socialiste face aux lois du marché, par David L’Épée

    Madame Angot, mère & fille : opéra-comique pour famille funeste, par Christophe A. Maxime

    Le surréalisme, pour quoi faire ? Enquête par Olivier François

    « Juré n° 2 » : le dernier verdict de Clint Eastwood, par Thomas Gerber

    La Renaissance orientale : comment la Terre devient ronde, par Christopher Gérard

    L’enthousiasme selon Rémi Soulié : comment habiter poétiquement le monde, par Alexandre Nantas

    L’art de la correspondance selon Patrice Jean et Bruno Lafourcade, propos recueillis par Anthony Marinier

    La littérature croate au-dessus des nationalismes ? Par Gérard Landry

    Le désarroi de Robert Musil, témoin de l’agonie d’une civilisation, par Jean Montalte

    Dossier
    Vers la fin de la suprématie occidentale

    Vers un monde multipolaire : la fin des illusions occidentales, par Michel Geoffroy

    La plus grande offensive russe n’est pas en Ukraine : les BRICS redessinent le monde, par Nikola Mirković

    Guerre d’usure sur le front de l’Est : perspectives pour l’après-guerre en Ukraine, par Michel Chevillé

    Emmanuel Lincot : la Chine et les routes de la soie au centre du jeu, propos recueillis par Daoud Boughezala

    Comment conjurer notre déclin ? Plaidoyer pour l’Europe civilisationnelle, par David Engels

    Panorama
    La leçon de philo politique : Mikhaïl Bakounine, par Ego Non

    Un païen dans l’Église : Saint-Riquier dans la Somme, par Bernard Rio

    Anachronique littéraire : Un Voltaire brechtien ? Par Michel Marmin

    Rochedytorial : danger sur le marché de l’information, par Julien Rochedy

    Éphémérides

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  • Les mauvais fils...

    Les éditions La mouette de Minerve viennent de publier Les mauvais fils, un recueil regroupant la correspondance entre Patrice Jean et Bruno Lafourcade.

    Professeur de lettres, Patrice Jean a déjà publié plusieurs romans marquants, dont La France de Bernard (Rue Fromentin, 2013), Les structures du mal (Rue Fromentin, 2015), L'homme surnuméraire (Rue Fromentin, 2017), Tour d'ivoire (Rue Fromentin, 2019), La poursuite de l'idéal (Gallimard, 2021), Le parti d'Edgar Winger (Gallimard, 2022), Rééducation nationale (Rue Fromentin, 2022), Louis le magnifique (Cherche-Midi, 2022) ou dernièrement La vie des spectres (Le Cherche-Midi, 2024).

    Écrivain à la plume incisive, chroniqueur de la revue Éléments, Bruno Lafourcade a publié ces dernières années, plusieurs romans, L'ivraie (Léo Scheer, 2018), Saint-Marsan (Terres de l'ouest, 2019), Tombeau de Raoul Ducourneau (Léo Scheer, 2019) et Le Portement de la Croix (Jean-Dézert, 2022), trois pamphlets, Les nouveaux vertueux (Jean-Dézert, 2017), Une jeunesse, les dents serrées (Pierre-Guillaume de Roux, 2019), et La Littérature à balles réelles (Jean Dézert, 2021), un polar, Le Hussard retrouve ses facultés (Auda Isarn, 2019) et trois recueils de chroniques ou de pièces brèves,  Les Cosaques & le Saint-Esprit  (La Nouvelle Librairie, 2020), Sac de frappe (Jean Dézert, 2022) et L'Intervalle entre le marchepied et le quai (La Nouvelle Librairie, 2022).

    Jean-Lafourcade_Les mauvais fils.png

    " Nous sommes en 2017. Sur Facebook, un écrivain prend langue avec un autre. L’âge et les origines les rapprochent : ils ont cinquante ans et viennent d’un milieu modeste et provincial. S’ils ont publié quelques livres, l’un et l’autre viennent d’écrire celui qui pourrait les lancer. Ils s’appellent Patrice Jean et Bruno Lafourcade. Ils sont proches et différents, l’un moins emporté que l’autre, mais l’amitié est immédiate, alimentée par des centaines de lettres, où se lit une admiration mutuelle, et une commune « poursuite de l’idéal ».

    Dans ce choix de lettres, ce roman vrai de la condition de l’écrivain moderne, se succèdent, avec une drôlerie désabusée ou vacharde, les anecdotes et les réflexions sur le milieu de l’édition, les mutations du livre, les mutations sociales. On les suit, poussé par un ton ironique ou détaché, drôle ou violent, chez Gallimard ou Léo Scheer, dans les librairies ou les salons du livre ; on assiste à leurs échecs et à leur espoir, à leur joie et à leurs succès.

    « Notre génération réussira à proposer une alternative à la génération 68 qui a voulu la tuer. Les baby-boomers ont intronisé des écrivains qui ne leur faisaient pas d’ombre ; mais nous, nous sommes de mauvais fils. » "

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  • Quelques heures avec eux...

    Les éditions Auda Isarn viennent de publier Une heure avec..., un recueil des entretiens menés par Pierre Gillieth, pour la revue Réflechir & Agir notamment, avec une brochette particulièrement variée d'auteurs et de personnalités.

    Collaborateur de différents magazines, Pierre Gillieth a publié plusieurs livres, dont des romans comme Les Dioscures (Auda Isarn, 2002), Ombre (Auda Isarn, 2007) ou Western électrique (Auda Isarn, 2020), et des essais comme La France d'Alphonse Boudard (Xénia, 2011) ou L’Épuration ou la fin du monde (Auda Isarn, 2020).

     

    Gillieth_Une heure avec.png

    Voici réunis en recueil les principaux entretiens recueillis par Pierre Gillieth depuis plus de 30 ans, parus dans différents magazines (Le Magazine des Livres, Réfléchir&Agir, etc.). On y trouvera écrivains, artistes, dessinateurs, journalistes, archéologues, musiciens de styles et opinions très diversifiés, et même le fondateur de l’ETA basque !

    A.D.G. – Adolf – Brigitte Bardot – Alain de Benoist – Arnaud Bordes – Jérôme Bourbon – Jean-Paul Bourre – Jean-Louis Brunaux – Didier Carette – Chard – Jean-Louis Costes – Michel Déon – Patrick Eudeline – Bruno Favrit – Floc’h – Edmond Fraysse – Camille Galic – Pierric Guittaut – Philippe d’Hugues – Île de France – In Memoriam – John King – Konk – Francis Lacassin – Bruno Lafourcade – Brigitte Lahaie – Edouard Limonov – Jean-Louis Loubet Del Bayle – Jean Mabire – Julen Madariaga – Jack Marchal – Thierry Marignac – Michel Marmin – Jacques Martin – David Miège – Michel Mohrt – Papacito – Jean-Bernard Pouy – Pierre Robin – Sylvain Roussillon – Guy Sajer – Jacques Terpant – Jean Tulard – Varg Vikernes – Dominique Zardi – Eric Zemmour

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  • Main basse sur le cinématographe...

    Les éditions La Mouette de Minerve viennent de publier un ouvrage de Bruno Lafoucade et Laurent Firode , intitulé Main basse sur le cinématographe, qui fait le récit de leurs discussions avec quatre professionnels du cinéma qui "passent à table"...

    Écrivain talentueux, à la plume incisive, chroniqueur de la revue Éléments, Bruno Lafourcade a publié ces dernières années, plusieurs romans, L'ivraie (Léo Scheer, 2018), Saint-Marsan (Terres de l'ouest, 2019), Tombeau de Raoul Ducourneau (Léo Scheer, 2019) et Le Portement de la Croix (Jean-Dézert, 2022), trois pamphlets, Les nouveaux vertueux (Jean-Dézert, 2017), Une jeunesse, les dents serrées (Pierre-Guillaume de Roux, 2019), et La Littérature à balles réelles (Jean Dézert, 2021), un polar, Le Hussard retrouve ses facultés (Auda Isarn, 2019) et trois recueils de chroniques ou de pièces brèves,  Les Cosaques & le Saint-Esprit  (La Nouvelle Librairie, 2020), Sac de frappe (Jean Dézert, 2022) et L'Intervalle entre le marchepied et le quai (La Nouvelle Librairie, 2022).

    Cinéaste, Laurent Firode est notamment l'auteur des trois films intitulés Le Monde d'après 1, 2 et 3.

     

    Lafourcade-Firode_Main basse sur le cinématographe.jpg

    " Si on en croit le milieu du cinéma et de la télévision, les « fils-de » ne sont pas aidés au cours de leur carrière ; les actrices ne trouvent plus de rôle après quarante ans ; les tournages sont toujours merveilleux ; les films ne bénéficient pas d’argent public ; le cinéma est une grande famille ; les acteurs sont fragiles.

    Nous avons soumis ces clichés à quatre professionnels. Leur première réaction fut un éclat de rire ; leur seconde fut ce livre, où ils ont accepté d’enthousiasme de nous livrer, non sans ironie, leur expérience directe des tournages. Le résultat, c’est la luzerne après le glyphosate : plus aucune mauvaise herbe ; seulement la vérité. Ce qu’ils disent des acteurs, des producteurs, du CNC, des montages financiers, des responsables de chaînes, et de tous ceux qui ont fait main basse sur le cinéma et la télévision, on ne l’a jamais lu auparavant. "

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  • Les militants vont-ils tuer la littérature ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Patrice Jean au site de la revue Éléments pour évoquer la volonté épuratrice des militants à l'encontre de la littérature.

    Professeur de lettres, Patrice Jean a déjà publié plusieurs romans marquants, dont La France de Bernard (Rue Fromentin, 2013), Les structures du mal (Rue Fromentin, 2015), L'homme surnuméraire (Rue Fromentin, 2017), Tour d'ivoire (Rue Fromentin, 2019), La poursuite de l'idéal (Gallimard, 2021), Le parti d'Edgar Winger (Gallimard, 2022), Rééducation nationale (Rue Fromentin, 2022), Louis le magnifique (Cherche-Midi, 2022) ou dernièrement Kafka au candy-shop (Léo Scheer, 2024).

     

    Patrice Jean.jpg

    Les militants vont-ils tuer la littérature ?

    Patrice Jean fait partie des grands romanciers de notre époque. Après la publication de neuf romans, il a choisi de mettre au clair dans un essai fouillé certaines de ses thèses abordées dans son œuvre romanesque. La littérature est attaquée de toute part (la prétention des sciences sociales, la bêtise militante, le rejet de la fiction et de l’imagination au profit d’autres formes) ; dans Kafka au candy-shop, l’auteur réhabilite une certaine conception de la littérature et lui redonne une place qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

    En juin dernier, sur le plateau de la Grande Librairie de France 5, Faïza Guène (auteur médiocre de romans insignifiants) cherchait à baygoniser Gregor Samsa, le personnage de la Métamorphose de Kafka, qualifiant de « malaisant ce type qui a la flemme de se lever ». Tout le drame de la littérature contemporaine est concentré dans cette séquence méprisante : des écrivains négligeables qui rabaissent, moquent et vident de sa substance la littérature.

    Patrice Jean, boussole indispensable dans le naufrage de la littérature, a accepté de répondre à quelques questions pour la rédaction d’Éléments :

     

     

    ÉLÉMENTS : Comment aviez-vous réagi à cette scène grotesque (dont est issu le titre de votre essai) survenue dans l’émission la Grande librairie ?

    PATRICE JEAN : Je ne l’ai vue qu’après avoir donné le titre du livre à mon essai ! Je vous explique. Le titre que j’avais choisi était La Littérature contre la politique), mais Léo Scheer le trouvait trop abstrait, pour ne pas dire trop « plat ». J’en proposai d’autres qui furent, à leur tour, recalés. J’en discutai un jour avec Bruno Lafourcade, lequel, avant de s’envoler pour les Pays Baltes, me proposa quelques titres, dont Kafka au candy-shop. Je finis par proposer ce titre à Éric Naulleau et Léo Scheer. Sans grand succès. Pourtant, ce titre finit par être retenu. Je regardai bien plus tard l’émission de la Grande Librairie et je compris, à ce moment-là, d’où Lafourcade avait trouvé ce titre. Si l’on a le droit, bien sûr, de ne pas aimer Kafka, tout écrivain doit être conscient de l’importance de Kafka et, s’il n’en est pas conscient, c’est qu’il ne comprend rien de l’art qu’il prétend maîtriser. Dans cette émission, ce qui était choquant, ce n’est pas la critique de Kafka, d’Albert Cohen ou de Stendhal, mais le ton désinvolte et méprisant avec lequel des romanciers parlaient de ces grands écrivains. Je me suis dit : « Ne s’en rendent-ils pas compte qu’ils courent le risque d’être comparés à Cohen ou Kafka ? Et que cette comparaison ne sera pas à leur avantage ? »

    ÉLÉMENTS : Vous défendez une perception littéraire du monde, « un mode littéraire d’exister », en opposition à une vision du monde scientifique (question abordée notamment dans l’Homme surnuméraire). Pouvez-vous nous en dire plus sur cette lutte à mort entre ces deux visions, la minoration de l’importance de la littérature face à la domination des sciences sociales ?

    PATRICE JEAN : La science est, par essence, du côté de la répétition, du collectif. Or l’individu est une singularité. Réduire les hommes à n’être que les reflets de lois sociales me semble une erreur et une faute. D’abord, une erreur, car le collectif, d’une certaine manière, n’existe pas : il n’y a que la vie qui s’éprouve à travers des individus. Un groupe, quel qu’il soit, n’est qu’une addition d’individus ; en soi, le groupe n’existe que dans la conscience de chacun des individus qui le composent. C’est aussi une faute morale au sens où l’individu perd de son importance, ses faits et gestes ne lui appartiennent plus, il se transforme en « objet », en cobaye. Je reste un humaniste pour qui l’homme est le créateur non seulement des valeurs mais du monde lui-même (sans hommes, le monde n’existe pas). La littérature (et l’art en général) est du côté de l’individu, en ce sens, la littérature, comme dirait Sartre, est un humanisme.

    ÉLÉMENTS : Dans votre essai, vous vous opposez au tout-politique et fustigez le militantisme. Jugez-vous que les visions militantes et politiques prennent de plus en plus de place dans le monde littéraire ?

    PATRICE JEAN : Je reproche aux libraires, aux critiques, aux lecteurs, de juger un livre selon les engagements politiques d’un écrivain. Qu’un lecteur n’aime pas les idées d’un romancier et qu’il les lui reproche, je ne vois rien là à redire. En revanche, que ce lecteur dise que le roman est littérairement mauvais au motif que les idées politiques lui déplaisent, voilà ce qui me révolte. Il y a un autre point : aujourd’hui, le champ culturel est dominé par le progressisme. Si l’on considère qu’un écrivain doit prendre des risques et contester son époque, alors, l’écrivain progressiste est dans une position difficile. Pour s’en sortir, il prétend qu’il vit sous la domination de la droite et qu’il lutte contre le retour de la peste brune. D’accord, ai-je envie de lui répondre, mais en attendant, tout le monde t’applaudit et tu ne cours aucun risque. Il me semble qu’il faut rappeler cette contradiction. Enfin, et ce sera mon dernier point, un roman est une enquête existentielle qui transcende les prises de position politique, c’est pourquoi, par exemple, on peut aimer Steinbeck ou Céline, un romancier de gauche et un romancier de droite (car ils sont, par leur art, au-delà de la politique, tout en étant, secondairement, politiques).

    ÉLÉMENTS : Vous évoquez les pétitionnaires et indignés professionnels leveurs de boucliers ; c’est d’actualité avec la pétition qui a réunie des artistes et personnes issues de la culture (essentiellement des poètes autoproclamés que personne ne lit) contre la nomination de Sylvain Tesson en tant que parrain du Printemps des poètes. Le réel vous donne raison, démontrant, s’il le fallait, la domination d’un certain progressisme dans la littérature.

    PATRICE JEAN : Le progressisme domine totalement la littérature. Toutes les consciences sont hypnotisées par l’idée du bien, par le souhait de soulager la vie des hommes, par les catastrophes qui menacent l’humanité. Du moins, c’est ce que disent ces consciences. Je suis persuadé que le jour où il sera bien vu d’être du côté de la réaction, tout le monde, comme un seul homme, deviendra réactionnaire (si jamais un tel jour arrivait, ce dont je doute). En réalité, ce que révèle cette addiction au « Bien » est l’impossibilité, pour ces écrivains, de résister à l’air du temps. Je suppose que la plupart de ceux qui ont signé contre Sylvain Tesson ne l’avaient pas lu. Peu leur importait, ils avaient envie de jeter une pierre sur l’écrivain. Ils se croient le Bien, alors qu’ils sont le Mal. Je pense écrire, un jour, un roman sur ce phénomène. Le dernier roman de Vassili Grossman (Tout passe) a cependant décrit, avec beaucoup d’émotion, les liens démoniaques entre le bien et le mal.

    ÉLÉMENTS : La littérature est méprisée, attaquée – même dans des émissions télévisées prétendument littéraires – par la prétention de la sociologie à déterminer ce qui est, par l’abandon de la fiction romanesque au profit d’autres formes, comment inverser la tendance ? Quelle vision à long terme avez-vous de la littérature ?

    PATRICE JEAN : Attaquer la littérature, c’est attaquer l’humanisme. Tant que l’homme n’aura pas abdiqué, la littérature existera. Il est possible qu’un jour la vie intérieure n’intéresse plus personne. On se contentera des plaisirs des sens, et d’une vie, en somme, animale et végétative. Une vie où des milliards de clones joueront toute la journée, écouteront de la musique de divertissement et baiseront entre deux repas. Alors, qu’on puisse s’interroger sur le sens de la vie déclenchera les rires de cette humanité hilare. Néanmoins, je pense que notre condition est si difficile, et tellement atroce, que le besoin de méditer et d’exprimer l’angoisse de vivre ne disparaîtra pas. En ce sens, je ne désespère pas du désespoir, donc de la littérature et de l’art.

    Patrice Jean (Site de la revue Éléments, 7 février 2024)

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  • Onze événements qui ont changé le monde !...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°204, octobre - novembre 2023) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré à onze événements qui ont changé le monde, on découvrira l'éditorial, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec Jean-Marc Berlière, Bernard Lugan, Jean Szlamowicz, Fabrice Balanche, Marco Tarchi, Nicolas Battini  et Hubert Calmettes...

    Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, de Nicolas Gauthier, d'Aristide Leucate, de David L'Epée, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli, d'Ego Non et de Slobodan Despot...

     

    Eléments 204.jpg

    Au sommaire :

    Éditorial
    Oui, la démocratie – Par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien
    Jean-Marc Berlière. Vichy a-t-il protégé les Juifs nés Français ? Propos recueillis par Daoud Boughezala

    Cartouches
    L’objet disparu: les disques pirates – Par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance – Par Xavier Eman

    Cinéma: Richard Fleischer, un maître oublié – Par Nicolas Gauthier

    À bientôt, Jacques Julliard ! Par Alain de Benoist

    Curiosa Erotica: pourquoi aimons-nous tant les lesbiennes? Par David L’Épée

    Champs de bataille: Portugal, petit pays, grand empire (2) – Par Laurent Schang

    Les Diafoireux (2e partie) – Par Bruno Lafourcade

    Le droit à l’endroit: la police ou la violence par essence – Par Aristide Leucate

    Vingt-cinq ans avec Éléments! – Le regard d’Olivier François

    Économie – Par Guillaume Travers

    Bestiaire: le rire est le propre du rat – Par Yves Christen

    Sciences – Par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées
    Bernard Lugan: « Si je devais provoquer quelqu’un en duel, ce serait Edwy Plenel » – Par François Bousquet

    Les leçons de Julien Freund: symptomatologie de la décadence – Par Laurent Vergniaud

    L’âge de fer de la décadence – Par Julien Freund

    Marco Tarchi: « Meloni n’a pas respecté ses promesses en matière d’immigration » – Propos recueillis par Alain de Benoist

    Véra Nikolski contre le « féminisme de la doléance » – Par David L’Épée

    Jean Szlamowicz: « Le jargon inclusiviste ne décrit pas, il incrimine » – Propos recueillis par Olivier François

    Fabrice Balanche: Syrie, Liban et Irak au révélateur ethno-religieux – Propos recueillis par Daoud Boughezala

    Salade russe: des Français sur le front – Par Christian Rol

    Nicolas Battini: pour une critique positive du nationalisme corse – Par Pascal Eysseric et Patrick Lusinchi

    Le retour en grâce des Seiz Breur, renouveau des arts bretons – Par Alain Lefebvre

    Hubert Calmettes: le marketing de la dissidence face à la propagande – Propos recueillis par François Bousquet

    Charlotte & Jane: jumelles contraires – Par Christophe A. Maxime

    Jean Dutourd, immortel français – Par Thomas Hennetier

    Dossier
    Onze dates qui ont changé la face du monde

    La domestication du cheval en Europe: – 3000 – Par Gabriel Piniés

    La conversion de saint Paul et l’invention de l’universalisme: entre 31 et 36 – Par Lionel Rondouin

    La réforme grégorienne, aux origines de la « vue-du-monde » occidentale: 1075 – Par Guillaume Travers

    Le cadran et la naissance du temps quantifié: 1271 – Par Alain de Benoist

    Chute de Constantinople: Byzance invente les mathématiques: 1453 – Par Olivier Rey

    La mort de Charles le Téméraire changea le visage de l’Europe: 1477 – Par Laurent Schang

    Calvin et la naissance du capitalisme: 1536 – Par Thomas Hennetier

    Charles Darwin est passé aux aveux avec L’Origine des espèces: 1859 – Par Yves Christen

    Fascismes: ces hommes qui aimaient le nationalisme plus que la nation: 1933 – Par David L’Épée

    Avènement de la cybernétique, nouveau gouvernement du monde: 1947 – Par Baptiste Rappin

    Le regroupement familial et le Grand Renversement: 1976 – Par Renaud Camus

    Panorama
    L’œil de Slobodan Despot

    Reconquête: chants de travers – Par Slobodan Despot

    La leçon de philo politique: Alexis de Tocqueville – Par Ego Non

    Les 50 ans d’Éléments: une revue pas comme les autres – Par Pascal Eysseric

    Éléments face à Woke-World – Par Michel Durance

    Quand les caricaturistes croquaient Éléments

    Dans les archives d’Éléments: 1979 : La réponse d’un directeur – Par Michel Marmin

    Éphémérides

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