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état profond - Page 2

  • L'énigme Trump...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque l'énigme Trump... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et L'écriture runique et les origines de l'écriture (Yoran, 2017).

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    Alain de Benoist : « Il y a une énigme Trump »

    La personnalité de Donald Trump n’en finit pas de dérouter les observateurs. D’un côté, on peut dire qu’il est complètement fou ; mais de l’autre, il est manifeste qu’il ne l’est pas. On le dit politiquement inculte, mais il ne manque pas non plus d’instinct politique. Est-il possible de dire qui est « vraiment » le nouveau président américain ?

    Il y a une énigme Trump. Quand on le voit brandir sa signature de paranoïaque, on a l’impression d’être en présence d’un grand malade. Quand on le voit multiplier les volte-face, on s’interroge sur ses intentions réelles. D’un autre côté, il y a de toute évidence une logique trumpienne, faite de réalisme et de brutalité, au point qu’on se demande parfois si ce n’est pas de manière volontaire qu’il joue son personnage, peut-être pour mieux impressionner. À l’époque de la guerre du Vietnam, Nixon avait agi de la sorte avec les Chinois et les Nord-Vietnamiens. « Il est parfois très raisonnable pour un prince de simuler la folie », écrivait, au VIe siècle avant notre ère, Sun Tzu dans L’Art de la guerre. Mais il faut bien le dire, « le Donald » fait plus penser au Docteur Folamour qu’au Prince de Machiavel…

    Donald Trump est, en outre, visiblement soumis (jusqu’au sein de sa propre famille) à des influences contradictoires, et il doit surtout faire face à des adversaires aussi nombreux que résolus : démocrates qui veulent prendre leur revanche, rivaux conservateurs, « néocons » toujours actifs au sein du camp républicain, classe médiatique qui rêve de le voir mort, représentants de l’« État profond », services secrets, complexe militaro-industriel, lobbies de toutes sortes. Face à la meute, il réagit souvent comme un sanglier blessé, un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mais pour l’instant, tant qu’il n’a pas croisé la route d’un nouveau Lee Harvey Oswald, il poursuit sa route. Et comme il est difficile de ressentir la moindre sympathie pour cet establishment qui cherche à l’éliminer par tous les moyens, on ne peut se défendre d’en éprouver, au contraire, un peu pour lui. Ce qui n’empêche pas de trouver odieuses certaines de ses prises de position (par exemple, à propos de l’environnement).

    On peut au moins mettre à son crédit qu’il est l’un des rares hommes politiques à avoir mis quasiment en œuvre toutes ses promesses de campagne faites au peuple des blue collars, ces ouvriers américains en voie de déclassement. Donald Trump participe-t-il, par là, de la vague populiste européenne ?

    J’ai dit, dès son élection, qu’il fallait distinguer le personnage Trump et le phénomène Trump. Cette distinction permet de comprendre en quoi l’élection du « Donald », véritable tournant dans l’histoire des États-Unis, ne prend tout son sens qu’en référence à la vague de populisme qui est en train de monter un peu partout en Europe. « En Italie, on retrouve le même clivage qu’en France ou aux États-Unis », disait récemment Jérôme Fourquet, de l’IFOP. Le noyau dur de l’électorat de Donald Trump, ce sont en effet les blue collars et les rednecks, qui n’en peuvent plus de l’immigration, de la criminalité et de l’arrogance d’une Nouvelle Classe qui les a toujours tenus pour rien. Non seulement Trump a tenu l’essentiel des promesses qu’il leur avait faites, mais il a su donner une expression politique à leur malaise identitaire. Son style direct, qu’il décrit lui-même comme « un peu sauvage » (a little wild), est, à cet égard, un atout. Il apparaît comme du parler vrai, loin du politiquement correct et de la langue de bois. Nos politiciens sont comme les éoliennes : ils tournent dans le vide et brassent du vent. En adoptant l’attitude inverse, Donald Trump ne perd pas des voix, il en gagne.

    En politique étrangère, peut-on identifier avec quelque certitude quel est son ennemi principal ?

    Cela reste encore difficile à dire. Rappelez-vous la façon dont il est tombé dans les bras de Kim Jong-un après l’avoir agoni d’injures, et ce, sans avoir rien obtenu de concret de la part du Nord-Coréen. Trump ne raisonne qu’en fonction des intérêts américains, ce qu’on ne saurait évidemment lui reprocher. Il déteste le multilatéralisme et tout ce qui ressemble à une « communauté internationale » au sein de laquelle il se sent mal à l’aise. Il préfère les relations bilatérales. Ce peut être un gage de réalisme, mais connaît-il les dossiers ? Comme le dit Hadrien Desuin, Trump, c’est la « diplomatie du tourbillon ». On ne sait pas bien ce qu’il veut, mais on se demande aussi s’il le sait lui-même. Ce qui est sûr, c’est que les Européens ne l’intéressent guère : il a compris que, comparés aux Russes et aux Chinois, ils comptent aujourd’hui pour rien. Il semble, par ailleurs, décidé à en finir avec la guerre froide, sans doute dans l’espoir d’amener le Kremlin à prendre ses distances vis-à-vis de Pékin. Mais il se heurte à une forte opposition de son entourage.

    Au Proche-Orient, Donald Trump a annoncé que les troupes américaines quitteraient la Syrie à la fin de l’année. Cela ne fait pas l’affaire des Israéliens, qui ont en revanche applaudi à sa décision de se retirer de l’accord nucléaire avec l’Iran, décision absolument désastreuse qui impliquait aussi une déclaration de guerre aux grandes entreprises européennes, tenues de s’aligner sur un programme de sanctions sous peine d’en subir à leur tour. Ainsi s’est constitué un axe Washington-Riyad-Tel Aviv, tandis que l’armée syrienne parachève sur le terrain sa victoire militaire et que la Turquie fait bande à part au sein de l’OTAN. Lors de son dernier voyage à Moscou, Netanyahou s’est fait fort d’obtenir la levée des sanctions occidentales contre la Russie en échange d’un lâchage de la Syrie par la Russie. Poutine n’est pas tombé dans le panneau. Les naïvetés, c’est bon pour Macron.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 19 août 2018)

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  • Qui a inventé la lutte contre les « fake news »?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Fernand le Pic, publié par Antipresse et repris par l'Observatoire du Journalisme, dans lequel il explique qui sont les promoteurs de cette lutte contre les fake news qui s'est soudainement imposée dans l'agenda des états européens...

     

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    Qui a inventé la lutte contre les « fake news »?

    Comme un seul homme, les dirigeants des pays occidentaux tombent tous à bras raccourcis sur les «fake news». Comment et pourquoi en est-on arrivé à une aussi belle unanimité? Et où se trouve le chef d’orchestre ?

    On s’inquiète en France de l’annonce d’Emmanuel Macron relative à son projet de loi anti-fake news. Comme les Français n’ont jamais été très bons en anglais, ils ont tendance à traduire fake news par fausses nouvelles. Le mot « fake » ne connote pourtant pas la même notion que celle du faux (tromper, faillir). Son étymologie le relie plutôt au nettoyage (cf. fegen en allemand), voire à l’embellissement par des moyens artificiels comme le maquillage, le lustrage, etc. On ne cherche pas à tromper sur la nature des choses mais à les rendre plus présentables.

    Qu’à cela ne tienne, les Français aiment discuter, alors ils glosent juridiquement, politiquement ou encore philosophiquement sur le sujet. Curieusement, ils n’abordent jamais le volet militaire. On sait pourtant que l’arrangement de la réalité est consubstantiel à l’art de la guerre.

    Là se trouve pourtant l’origine de cette dissémination simultanée d’un vocable anglophone dans le discours gouvernemental de presque tous les pays d’Europe, Suisse comprise, et bien sûr des États-Unis.

    Réatlantiser l’Europe…

    En 2010, un rapport du CEPA (Center for European Policy Analysis), un de ces énièmes laboratoires d’influence basés à Washington, pond un rapport intitulé « Keeping new allies ». Il s’alarme d’un risque de perte de contrôle des anciens pays du pacte de Varsovie, que l’arrivée d’Obama n’aurait fait qu’aggraver. Ce dernier avait en effet annoncé sa volonté de se rapprocher de la Russie sous présidence Medvedev et pour faire bonne figure, il avait osé enterrer le déploiement du très dispendieux bouclier antimissiles, décidé par le Deep state sous la présidence de Bush Jr.

    Face au désintérêt que suscitent les États-Unis dans ces pays, le CEPA recommande de procéder à une « opération de réassurance », qui, seulement quatre ans plus tard, deviendra la « European Reassurance Initiative » que l’on sait. On s’en doute un peu, le CEPA est évidemment une courroie de transmission du Deep state américain. Il est officiellement financé entre autres par la National Endowment for Democracy, la Mission US auprès de l’OTAN, la division Diplomatie publique de l’OTAN, l’École navale des États-Unis, le Pentagone, le Département d’État américain, les groupes habituels comme Raython, Lockheed Martin, Chevron, Bell Helicopter, Textron Systems, etc. Et puis, tout de même, l’Agence de défense européenne.

    Aurions-nous oublié Soros ? Rassurez-vous, il n’est jamais bien loin. Ici, c’est dans le recrutement des cadres qu’on en trouve une ventouse, avec notamment le Bulgare Ivan Krastev, à la fois membre du conseil consultatif du CEPA et du Global Advisory Board d’Open society, lequel Krastev est par ailleurs expert encarté de la National Endowment for Democracy.

    Que dit fondamentalement ce rapport du CEPA ? Eh bien, que la relation avec la ceinture orientale de l’Europe se relâche, se détériore très vite même, et qu’il faut d’urgence reprendre les choses en mains, car on discerne déjà «des signes que la région devient plus européenne qu’atlantiste». Diantre! Que nous dites-vous là ?! Le remède prescrit ? La création de nouvelles structures bilatérales et de think tanks atlantistes pour ranimer la flamme américaine, l’établissement de nouveaux «Centres d’excellence» de l’OTAN, sur le modèle du Centre de cyberdéfense de Tallinn (Estonie), de belles visites de haut rang plus fréquentes et en fanfare, l’augmentation du nombre d’étudiants boursiers dans les universités américaines, un investissement massif dans les médias, et des accords de livraison d’armes, notamment de missiles antibalistiques SM-3, produits par Raytheon à 15 millions de dollars pièce, c’est-à-dire le retour sine die au bouclier antimissile, contre la volonté du locataire de la Maison blanche. Sans oublier de bons vieux exercices militaires de la Baltique à la Mer Noire, sur fond de scénarios d’attaques majeures imminentes. Oui mais venant de qui ?

    …en recréant un ennemi

    Tant pis pour le reset d’Obama avec Moscou, ce sera un remake de la guerre froide avec la Russie, que l’on accusera de « révisionnisme ». Un terme pourtant plus naturel au lexique soviétique qu’américain. Mais après tout, pourquoi chercher plus loin ? Alors on ira provoquer la Russie. Un peu de temps pour préparer l’opération et réunir les fonds nécessaires et ce sera le coup d’État de Maïdan, avec la perspective assurée de voir l’armée américaine s’installer bientôt à demeure en Ukraine et plus particulièrement en Crimée. On connaît la suite.

    Le Kremlin n’a pas le choix, ce sera le retour du drapeau russe sur l’intégralité de la péninsule et de ses infrastructures militaires : bases stratégiques pour l’accès de la Russie aux mers chaudes. Tout cela, comme on s’en souvient, sans un seul coup de feu tiré. Un vent de panique souffle tout de même dans les États-majors occidentaux, qui résumeront l’opération en deux mots : guerre hybride.

    Le concept était encore flou. Il signalait entre autres l’association de ressources civiles et militaires, de forces conventionnelles et spéciales, d’expositions médiatiques brutes et d’opérations d’influence secrètes, avec en particulier un usage très maîtrisé des réseaux sociaux.

    Le Deep state américain a eu ce qu’il voulait : un beau discours de peur sur « l’invasion » russe de l’Ukraine, « l’annexion illégale » de la Crimée, ou encore l’hégémonie renaissante de la Russie qu’il faut contenir militairement. On va pouvoir exiger des européens qu’ils passent à la caisse de contributions et augmentent de quelques pourcents leurs budgets militaires au bénéfice des équipements « interopérables », comprenons américains. Et puis on va enfin pouvoir détruire définitivement toute velléités de la Maison blanche de persévérer dans son reset pro-russe.

    Ce sera la carte de la propagande internet et des manipulations de l’information par les Russes, sous l’appellation de marque de «fake news». L’équation est on ne peut plus simple: « c’est russe, donc c’est fake». Sauf que les Américains, via l’OTAN, exigent de l’Europe qu’elle criminalise l’information d’origine russe.

    Quand les barbouzes jouent au théâtre d’ombres

    Officiellement, c’est depuis 2015 que les Européens ont reçu leur sommation militaire. Le général Philip Breedlove, à l’époque commandant suprême de l’OTAN, déclarait le 22 mars 2015, que l’Occident devait s’engager dans une guerre de l’information avec la Russie afin de contrecarrer ses « faux récits », notamment sur les réseaux sociaux. Curieusement, on avait déjà créé le Centre d’excellence de communication stratégique de l’OTAN (StratCom COE) à Riga, dès 2013. Peut-être voulait-on en faire un usage offensif, camouflé aujourd’hui en « réponse » à l’hégémonie russe?

    Justement, dès 2010, le général Petraeus, qui connut tout de même la case menottes aux poignets, avait passé commandé de logiciels permettant de créer des faux profils multiples à usage d’internet, avec une panoplie de fausses informations à la clé (faux CV crédibles, etc.) donnant l’illusion de la réalité à ces personnages virtuels (des _sock puppets dans le jargon). Autrement dit, le Pentagone utilise exactement ce qu’il reproche à la Russie d’employer! Nom de code:Operation Earnest Voice (OEV). C’est la société Ntrepid, propriétaire d’Anonymizer, qui a développé cette solution. Au passage, on apprendra que cette société a été fondée par Richard « Hollis » Helms, un ancien officier de la CIA. Également fondateur d’Abraxas. On sait que Hollis n’y a embauché que des anciens de la CIA, à 100% des effectifs. Un spin off en quelque sorte.

    Le déploiement simultané de la censure

    L’Union Européenne aussi, en tant que telle, a créé une ressource similaire avec East StratCom, qui travaille à contrer la campagne d’information russe. Un acronyme qui sonne décidément proche de US Stratcom, l’unité américaine regroupant la compétence notamment pour traiter une guerre nucléaire et les opérations psychologiques.

    En plus des sanctions économiques contre la Russie, on s’apprête donc à mettre en place des sanctions informationnelles. Limitées au tempo des élections, nous dit-on. A voir! Dans le temps, on appelait cela de la censure. Aussi l’on ne peut que sourire lorsque M. Macron déclare qu’il veut, de sa propre initiative, censurer les médias russes! En l’occurrence, Macron ne fait qu’appliquer les ordres militaires de l’Etat major américain et du deep state, via l’OTAN. Idem pour Angela Merkel qui a déjà fait passer une loi, en douce, entre Noël et le nouvel an, obligeant les GAFA à censurer toute pensée déviante sous peine de lourdes amendes. Idem aussi pour le Royaume Uni, qui a carrément créé une brigade militaire dédiée de près de 1500 hommes (et femmes), la 70ème brigade, afin de mener cette guerre contre la Russie.

    Le général Marshall Webb (ça ne s’invente pas), confirmait quant à lui ce recours à des scénarios hybrides par ses troupes, lorsqu’il était encore patron des forces spéciales de l’OTAN. C’est ce même général qu’on voit sur la célèbre et curieuse photo de l’état-major suivant en direct la mise à mort de Ben Laden dans la salle de crise de la Maison blanche.

    Et notre chère Suisse n’est pas à l’abri. Lors de sa première visite officielle à l’étranger, en Autriche, notre nouveau président de la Confédération Alain Berset a fait un petit crochet pour embrasser Harlem Désir, parachuté «représentant pour la liberté des médias» au sein de l’OSCE. Et de quoi ont-ils parlé? De la manière de juguler les fake news! Il n’y a décidément plus de sujet plus pressant!

    Mais c’est le Vietnam qui devrait nous intéresser le plus. Ce pays a voulu faire comme les Européens. Il vient de créer son unité militaire de contrôle de l’orthodoxie médiatique : la Force 47. Composée de pas moins de 10.000 hommes, son rôle est de tout surveiller sur le Net et de supprimer tout contenu jugé déviant et offensant par le pouvoir en place. Certes, les Vietnamiens vivent toujours sous un régime communiste avec parti unique. Ce qui est très différent de chez nous.

    Fernand Le Pic (Antipresse n°112, 21 janvier 2017)

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  • Trump contre l'Etat profond ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 18 mai 2017 et consacrée à la lutte engagée, avec l'aide des médias, par l'"État profond" américain, pudiquement appelée la "communauté du renseignement", contre le Donald Trump, président démocratiquement élu à la suite d'un processus électoral régulier...

    On ne s'étonnera pas de la complaisance avec laquelle les médias français commente cette tentative manifeste de coup d'état quand on découvre les réactions approbatrices qui ont a accompagné la révélation récente de l'existence d'un plan de "protection de la République" destiné à être mis en œuvre en cas de victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle...

     

                                            

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  • L’État profond américain...

    Les éditions Demi-Lune viennent de publier L’État profond américain, une enquête de Peter Dale Scott. Docteur en sciences politiques et ancien diplomate, le Canadien Peter Dale Scott est l'auteur de plusieurs ouvrages consacré aux Etats-Unis, dont La route vers le nouveau désordre mondial (Demi-Lune, 2010) et La machine de guerre américaine (Demi-Lune, 2012).

     

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    " S’appuyant sur plus de quatre décennies de recherches, Peter Dale SCOTT nous offre une analyse inédite de l’« État profond américain », un système informel et méconnu, dont l’influence sur l’Histoire contemporaine est absolument majeure. En dehors du cadre légal, celui-ci conditionne secrètement, souvent illégalement, les politiques officielles de l'Etat public à Washington – voire les contredit ou les neutralise. Observateur politique de premier plan, SCOTT décrit le processus de militarisation croissante des États-Unis, en particulier depuis le 11-Septembre. Il explique également l’origine de la « dérive sécuritaire » (écoutes et surveillance illégales, détentions arbitraires massives, usage de la torture, assassinats ciblés) et de l’accroissement des inégalités de revenus que connaît ce pays depuis la guerre du Vietnam.

    L’État profond constitue aujourd’hui un système quasi institutionnalisé dans des agences (comme la CIA et la NSA) qui échappent au contrôle démocratique. Mais il ne se limite pas à ces services secrets, et l’auteur décrit notamment l’influence excessive d’entreprises privées telles que Booz Allen Hamilton (l’ex-employeur d’Edward Snowden) et la SAIC, 70 % des budgets du Renseignement aux États-Unis étant aujourd’hui sous-traités. Derrière ce système opaque, où la distinction entre « public » et « privé » semble pour le moins ténue, il retrace l’influence traditionnelle des banquiers et des avocats de Wall Street alliés aux « supermajors », les plus grandes compagnies pétrolières internationales. Il explique ainsi comment les pétromonarchies du golfe Persique, les entreprises de défense états-uniennes et Wall Street ont formé ensemble et progressivement un État profond supranational – qui mène des politiques parfois radicalement opposées aux intérêts nationaux des États-Unis, de son peuple et de ses institutions. "

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  • La machine de guerre américaine...

    Les éditions Demi-Lune viennent de publier American war machine, un essai de Peter Dale Scott. Canadien, ancien diplomate et observateur averti des Etats-Unis, Peter Dale Scott est déjà l'auteur d'un ouvrage intitulé La route vers le nouveau désordre mondial, publié en en 2010 chez le même éditeur.

     

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    Ce livre stimulant et extrêmement bien documenté explore les aspects secrets de la politique étrangère américaine. Analyste politique de premier plan, Peter Dale SCOTT rassemble des preuves accablantes afin de lever le voile sur la violence autorisée par l’État, illégale bien que largement répandue, qui règne dans le monde de la politique et dans celui des affaires.
    L’auteur s’intéresse particulièrement à ce phénomène dans le cadre de l’implication à long terme des États-Unis dans le trafic de drogue mondial. Dès les années 1950 en Thaïlande, les Américains se sont habitués à voir la CIA nouer des alliances avec les trafiquants de drogues (et leurs banquiers) afin d’installer et de soutenir des gouvernements de droite. Le schéma s’est répété ensuite dans de nombreux pays (Laos, Vietnam, Italie, Mexique, Nigeria, Venezuela, Colombie, Pérou, Chili, Panama, Honduras, Turquie, Pakistan et à présent en Afghanistan, pour ne nommer que ceux évoqués dans le livre).
    SCOTT démontre que la relation des services de renseignements américains et de leurs agents avec le trafic de drogue mondial et d’autres réseaux de criminels internationaux, demande une étude approfondie au sein du débat sur la présence américaine en Afghanistan. À ce jour, le gouvernement américain et ses politiques ont plutôt contribué à renforcer le trafic de drogue qu’à le restreindre. La soi-disant « Guerre contre la terreur », et en particulier la guerre en Afghanistan, constituent seulement un nouveau chapitre de cette dérangeante histoire.
    Comprenez comment et pourquoi la CIA est partie intégrante du trafic de drogue international…

    Docteur en sciences politiques et ancien diplomate, le Canadien Peter Dale SCOTT est l’auteur de nombreux ouvrages (dont La Route vers le nouveau désordre mondial) analysant la politique étrangère américaine, les narcotrafics et les opérations secrètes. Ses recherches et écrits mettent en lumière le concept de ce qu’il définit comme le « supramonde » (l’État profond dissimulé au sein de l’État public). Porte-parole du mouvement antiguerre lors du conflit vietnamien, il cofonda le programme d’études « Paix et Conflit » de la prestigieuse Université de Berkeley (Californie), où il enseigna la littérature anglaise durant près de 30 ans. Primé pour ses recherches en géopolitique, Scott est également un auteur reconnu pour son œuvre littéraire dans le domaine de la poésie.

     

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  • La route vers le nouveau désordre mondial...

    Nous vous signalons la publication récente aux éditions de la Demi Lune de La route vers le nouveau désordre mondial - 50 ans d'ambitions secrètes des Etats-Unis  de Peter Dale Scott, un essai fouillé que la revue Défense Nationale a qualifié de "livre passionnant, décapant, on pourrait dire terrifiant en ce qu’il dévoile au lecteur, pourtant averti, les dérives et les pratiques mafieuses d’une démocratie emblématique, miroir de nos sociétés".

     

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    "Cet ouvrage est une étude ambitieuse, qui décrit avec précision la façon dont, depuis les années 1960, les choix en matière de politique étrangère états-unienne ont conduit à la mise en œuvre d’activités criminelles, et à leur dissimulation, tantôt partielle parfois totale.

    Dans ses précédents essais, Peter Dale Scott a témoigné de l’implication de la CIA dans de graves exactions dont différents coups d’État, ou dans la mise en place d’une véritable géopolitique de la drogue et des guerres qu’elle permet de financer. Il sonde ici la manière dont les décisions, irrationnelles (voire paranoïaques) et à courte vue, prises par les Présidents américains depuis Nixon ont contribué à engendrer une plus grande insécurité mondiale, notamment en renforçant les réseaux terroristes responsables des attentats de 2001.

    L’auteur montre comment l’expansion de l’Empire américain depuis la seconde guerre mondiale a conduit à ce processus de décisions iniques et dangereuses dans le plus grand des secrets, souvent à l’insu des responsables démocratiquement élus.

    À partir d’exemples précis, (la « Surprise » et la « Contre-surprise » d’octobre, l’Irangate, la guerre froide en Afghanistan, la géopolitique du pétrole et de l’accès à l’Énergie, …) il illustre comment ces décisions « para-politiques » furent l’apanage de petites factions très influentes au sein d’un « supramonde » qui agit sur l’État public à travers des institutions secrètes (comme la CIA), au détriment de l’État démocratique et de la société civile. L’analyse de l’implémentation de ces programmes établit que les principaux services de renseignement des États-Unis ont collaboré pendant longtemps avec des groupes terroristes, qu’ils ont à la fois aidé à créer et soutenus, dont la fameuse organisation « nébuleuse » al-Qaïda. Dans un autre registre, parallèle et tout aussi fascinant, Peter Dale SCOTT explique clairement le danger que fait peser sur la démocratie l’instauration, sous l’administration Reagan, du programme ultra-secret de « continuité du gouvernement », qui existe toujours…

    D’aucuns crieront sans doute à la « théorie du complot », mais la qualité de l’argumentation, étayée par une documentation encyclopédique fait de ce travail une magistrale et passionnante leçon d’histoire contemporaine, qui nous plonge dans les méandres des rivalités de ceux qui détiennent le vrai pouvoir, pour comprendre le monde tel qu’il est, et non tel qu’il paraît être."

     

    Docteur en sciences politiques et ancien diplomate canadien, Peter Dale SCOTT est né en 1929 à Montréal. Il est l'auteur de nombreux ouvrages – jamais traduits en français malgré leur excellence - analysant la politique étrangère américaine, les narcotrafics et les opérations secrètes. Ces recherches et écrits mettent en lumière le concept de ce qu'il définit comme le « supramonde » (l’État profond dissimulé au sein de l'État Public).

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