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Points de vue - Page 147

  • Michel Drac et le RIC...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue argumenté de Michel Drac sur le RIC, référendum d'initiative citoyenne...

    Penseur non-conformiste, Michel Drac est l'auteur de plusieurs essais, dont  Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015) ou, dernièrement, Voir Macron - 8 scénarios pour un quinquennat (Le Retour aux Sources, 2018).  Il est également le fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient notamment Piero San Giorgio , Dmitry Orlov ou Howard Kunstler.

     

                                      

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  • Plus un geste, vous êtes démasqués !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur Huyghe.fr et consacré à la vision complotiste développé par le président de la République pour expliquer ses déboires avec l'opinion (affaire Benalla, Gilets jaunes,...). Spécialiste de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet. Avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, François-Bernard Huyghe vient de publier Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019).

     

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    Le Président contre le complot

    Au moment où Mr Nunez déclare que la loi anti-casseurs est destinée à lutter contre les adorateurs de Vichy, le président de la République livre sa version du complot extrémiste des Gilets jaunes

    La thèse se développe ainsi :

    -Il y a « 40 ou 50.000 ultra violents qui veulent abattre les institutions ». Plus que de policers dans les manifs ?
    - Le boxeur emprisonné a été manipulé : « Le boxeur, la vidéo qu'il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d'extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n'a pas les mots d'un Gitan. Il n'a pas les mots d'un boxeur gitan.». On notera au passage que le Président sait comment doit s’exprimer un boxeur ou un gitan, individus congénitalement incapables de produire des phrases articulées, et comment s’exprime un baveux bolchevik.

    - Le macronisme est déplorablement inapte à la communication « La communication officielle ou celle de tous les mouvements traditionnels, elle est très peu active, très peu relayée.... Regardez, à partir de décembre, les mouvements sur Internet, ce n’est plus BFM qui est en tête, c’est Russia Today » On les plaint : mais faut-il expliquer ce phénomène par le fait que ce sont les extrêmes manipulateurs qui se font entendre ou par le fait que leur message pro Gilets jaunes convient davantage à une opinion pro Gilets jaunes. La communication, Monsieur le Président, dépend un tout petit peu du récepteur et de son interprétation. La théorie de la seringue hypodermique (celui qui est émetteur fait rentrer ce qu’il veut dans le cerveau du récepteur) est abandonnée en sciences sociales depuis les années 50.

    - « La déconstruction de ce qu’est le mouvement, de ses influences, la déconstruction de ses influences extérieures, ça on l’a très peu entendu. » Mon Dieu, où sont passés les intellectuels - qui devraient naturellement dénoncer et analyser cet horrible complot - ? On ne m’avait pas fait le coup de la déconstruction depuis que j’ai quitté la fac!

    - « Les structures autoritaires nous regardent en se marrant »En effet, notre naïveté est confondante : c’est bête d’être trop honnête comme cela ! Infiltrés partout. Il nous faudrait un bon équivalent contemporain de Joseph Mccarthy pour dresser des listes.

    - Ce mouvement est artificiel « Dans l’affaire Benalla, comme Gilets jaunes, la fachosphère, la gauchosphère et la russosphère représentent plus de 90% du mouvement sur Internet ». Notons d’abord que cette ultra-puissance des bots et des manipulateurs pour faire monter l’indignation ou la reprise de thèmes sur les réseaux sociaux est une légende dont la fausseté a été démontrée. Pour l’affaire Benalla par une étude de D. Liccia démontant la légende de bots faisant artificiellement monter la passion pour le scandale. Quant à d’éventuelles interférences dans la montée des Gilets, nous renvoyons à notre livre Dans la tête des gilets jaunes Affirmation purement arbitraire et recours à la causalité diabolique pour expliquer des phénomènes qui vous échappent (mais pourquoi diable les gens sont-ils choqués par l’affaire Benalla et sont-ils pro Gilets jaunes, alors que moi qui suis si intelligent je pense le contraire ?). Ceci, sans nier le fait évident que les gens réputés pro Russes ou anti-système ont beaucoup plus tendance à refléter ce genre de contenu que des pro-Atlantistes convaincus ou l’électorat des quartiers qui votent Macron à près de 90%.

    Tout serait donc manipulation et subversion, car sinon, pourquoi les gens protesteraient-ils? On voit bien ici s’énoncer une thèse que nous avons appelée « méta-complotiste » : les classes dirigeantes, les libéraux et les élites en général, ont tendance à ne pas comprendre que l’on puisse penser autrement qu’elles, donc elles ne peuvent pas expliquer l’opposition autrement que par la bêtise (les gens ne sont pas assez raisonnables), par la manipulation (ce sont des Russes ou des gauchos qui agissent dans l’ombre sur ces pauvres naïfs) ou par un défaut intrinsèque des médias sociaux (faciles à détourner pour un usage subversif, confirmant volontiers les opinions des analphabètes abreuvés de fake news. Bref le complotisme anti-gouvernemental des déplorables serait un complot notamment étranger. Agissant, sur le faibles, les fragiles, les frustrés. Pas les gens comme nous, quoi !

    Le seul point sur lequel on accordera l’indulgence au Président, c’est lorsqu’il remarque que les médias traditionnels ont perdu leur pouvoir de sélection, de hiérarchie et d’éditorialisation. Mais le Président n’est convaincant que lorsqu’il cesse de parler de lui. Donc rarement.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 1er février 2019)

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  • Recette...

    Nous reproduisons ci-dessous un billet d'humeur de Xavier Eman, cueilli sur A moy que chault ! et consacré aux humanoïdes moyens que la société contemporaine produit en série... Animateur du site d'information Paris Vox et collaborateur de la revue Éléments, Xavier Eman a récemment publié un recueil de ses chroniques mordantes intitulé Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016).

     

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    Recette

    Comment faire pour qu'un peuple ne pense plus, ne rêve plus, n'aime plus ?

    Tout d'abord lobotomisez-le dès l'école maternelle afin d'obtenir des adolescents illettrés et analphabètes, gavés de culpabilisation, de visions historiques aussi éparses que mensongères, sans aucune structure mentale ni colonne vertébrale culturelle, d'autant plus prétentieux qu'il sont ignares. A ce titre, l'absolu fiasco de l’Éducation Nationale ces 40 années est sans aucun doute l'une des plus importantes et fondamentales réussites et réalisations du système.

    Prendre ensuite ces ados et les plonger dans une vision de la sentimentalité et du couple naviguant entre la niaiserie romantique hollywoodienne et le porno hardcore, Walt Disney et John B.Root. Une pipe dans le grand huit de Disneyland avec Mouloud, le migrant clandos déguisé en Mickey, qui prend des photos ! Ca c'est le top ! Ridiculisez toute idée de construction, de stabilité et d'effort au profit d'une psychologisation à outrance des rapports humains, afin de multiplier les célibataires tardifs, les multi-divorcés, les queutards névrosés, les paumés en tous genres et les schizophrènes mi-putes mi-princesses.... Ce qui compte c'est « l'épanouissement personnel », c'est à dire le caprice permanent... Et si ça ne fonctionne pas, rassurez-vous, on a des tas de médicaments pour vous aider à y parvenir...

    Offrez alors aux jeunes adultes ainsi obtenus des boulots alimentaires privés de sens, aberrants ou vains, de l'ennui climatisé 9 heures par jour, du tertiaire bien débile, des « process » et des « power point » pour vendre des yaourts ou des crèmes pour la chatte, des réunions de merde dans des bureaux anonymes, du « marketing », de la manipulation pour les nuls nommée « management »...

    Saupoudrez le tout de loisirs débilitants, des Chtis à Mykonos, qui permettent de penser qu'il y a plus con que soi, à Hanouna le nouveau héros « populiste », des films pour mongoliens pissant encore au lit de type Avengers 18 ou Transformers 24 à l'exposition intensive de ses miches sur Instagram...

    Laissez-les mitonner avec juste assez de fric pour aller se tremper le cul une fois par an dans une mer chaude quelconque, servis par des néo-esclaves souriants (du moins jusqu'à l'étape du viol et de l'égorgement), mais pas assez pour devenir propriétaires, pour conserver la maman au foyer ou envisager de changer de carrière afin de tendre vers davantage d'autonomie...

    Démoulez enfin des êtres aberrants, contradictoires, orgueilleux, hystériques, ni adultes, ni enfants, égoïstes jusqu'au délire mais incapables de vivre seuls, plongés dans une perpétuelle néoténie geignarde...

    Mais que lui reprocher à cet humanoïde absurde ? Que peut-on lui demander à ce bipède après ses deux heures quotidiennes de transports dégueulasses, ses 8 ou 9 heures de photocopieur, d'Excel et de Word, son passage au supermarché, sa lessive à 40c pour laver ses chaussettes, sa tambouille expédiée sur ses plaques à induction ? Rien, bien sûr. Même plus l'énergie ni l'envie de sortir se bourrer la gueule, d'ouvrir un livre ou de regarder un film sans super-héros intergalactique... Restent les séries bien sûr, au format réduit pour correspondre au temps de somnolence résiduel entre la fin de la vaisselle et l'endormissement.

    Xavier Eman (A moy que chault ! , 1er février 2019)

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  • Guider ou suivre le peuple ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman, cueilli sur A moy que chault ! et consacré aux limites du populisme, vues au travers de la révolte des Gilets jaunes. Animateur du site d'information Paris Vox et collaborateur de la revue Éléments, Xavier Eman a récemment publié un recueil de ses chroniques mordantes intitulé Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016).

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    Guider ou suivre le peuple ?

    Au-delà des très efficaces et drolatiques « infiltrations » de la manifestation des « foulards hermès rouges », les discours tenus par les authentiques participants à cette déambulation macronienne se sont révélés glaçants de mépris social, d’égoïsme économique et de morgue bourgeoise.

    Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour discerner, derrière ces « seniors » bien nourris et apprêtés, les grimaces hargneuses, postillonnantes d’imprécations génocidaires, des Versaillais de 1871 appelant à éventrer femmes et enfants afin d’éradiquer définitivement la « classe dangereuse » suante, puante, rebelle et bruyante.

    Il est d’ailleurs fort probable que le camp d’en face, bien qu’il nous soit actuellement plus sympathique, en ait tout autant à leur service, et que le triomphe hypothétique des « gilets jaunes » entraînerait les mêmes excès et les mêmes atrocités qu’à chaque fois que le peuple sans guide se transforme en foule populacière, ivre d’elle-même, vengeresse et hystérique (du massacre des frères de Witt à l'épuration, en passant par la décapitation du gouverneur de Launay et la place Loreto…).

    Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que l’on est aujourd’hui en présence de deux groupes de population absolument antinomiques, exaspérés, vindicatifs et, semble-t-il, irréconciliables.

    Pourtant les deux constituent le « peuple » et ni l’un ni l’autre ne peut prétendre à la possession exclusive de cette appellation, le nombre n’entrant que secondairement en jeu puisque, à cette aune , le vrai et seul « peuple » serait, comme toujours, la masse des « attentistes », des « spectateurs », qui trouvent que les uns ont raison mais les autres pas complètement tort non plus.

    C’est d’ailleurs l’une des impasses (et même des dangerosités) du « populisme » : qu’une partie quelconque (même éventuellement majoritaire) de la société s’arroge arbitrairement le titre de « peuple », excluant, de fait, toutes les autres composantes qui ne se reconnaissent pas en lui.

    On se retrouve alors avec tous les ingrédients d’une véritable guerre civile, systématiquement induite par la lutte des classes lorsqu’elle portée à son paroxysme et contre laquelle se sont dressés les régimes organicistes et corporatistes de type fasciste. Contre la dictature du prolétariat, contre la tyrannie du Capital, la troisième voie nationale, sociale, identitaire, méritocratique et autoritaire qui ne peut se réduire à une simple soumission à la volonté majoritaire (si changeante, versatile, influençable et manipulable…), ou à un simple appel à une « démocratie directe » qui nous fera fusiller demain.

    Ce dont nous avons cruellement besoin, ce sont des élites dignes ce nom, pas l’éradication de celles-ci au nom d’un égalitarisme absurde et délirant. C’est la nature des barreaux de l’échelle des valeurs de la hiérarchisation de la société qui faut revoir, et non pas abattre celle-ci.

    Par réaction à l’abject mépris de l’oligarchie libéral envers nos compatriotes, nos parents et nos frères, ne sombrons pas dans la pire des démagogies « démocratico-populiste ». Non le peuple n’a pas toujours raison, et non la masse n’a pas vocation à se gouverner elle-même !

    Mais aux élites mondialisées, incultes, corrompues, vénales, arrogantes et perverties, substituons des élites enracinées, honnêtes, aimantes, altruistes et généreuses qui font passer le Bien Commun avant tout et sauront l’imposer malgré les modes et les aléas des mouvements d’opinions. Qu’elles aient des comptes à rendre bien sûr, mais qu’elles n’aient pas à soumettre chacune de leur décision à la roulette russe du vote !

    Nous avons besoin de chefs dignes de ce titre et de cette responsabilité, pas d’une extension du domaine de la Suisse…

    Xavier Eman (A moy que chault ! , 28 janvier 2019)

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  • Michel Drac et les Gilets jaunes... (2)

    Michel Drac poursuit son analyse à chaud de la révolte des Gilets jaunes, qu'il avait débutée à la mi-décembre dans une première vidéo, et s'intéresse aux derniers épisodes de la crise...

    Penseur non-conformiste, Michel Drac est l'auteur de plusieurs essais, dont  Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015) ou, dernièrement, Voir Macron - 8 scénarios pour un quinquennat (Le Retour aux Sources, 2018).  Il est également le fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient notamment Piero San Giorgio , Dmitry Orlov ou Howard Kunstler.

     

                                

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  • La France immigrée à l’écart de la France périphérique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la très faible représentation des habitants des banlieues de l'immigration dans le mouvement des Gilets jaunes. Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a récemment publié La Superclasse mondiale contre les peuples (Via Romana, 2018).

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    Gilets Jaunes : la France immigrée à l’écart de la France périphérique

    Nombre de commentateurs l’ont remarqué : les banlieues de l’immigration sont restées à l’écart du mouvement des Gilets Jaunes, lancé par des Français de métropole et par des domiens. Deux mois après, cette abstention interroge mais met mal à l’aise les commentateurs médiatiques attitrés.
    La réponse à cette énigme est simple en effet : la France immigrée n’est nullement défavorisée ni abandonnée par le pouvoir, à la différence de la France périphérique. Elle est vit mieux qu’elle.
    Un constat qui dérange le politiquement correct.

    Ces pauvres banlieues défavorisées !

    Certes, les médias et les politiciens nous répètent en boucle que la France d’origine immigrée serait défavorisée.

    En novlangue une « banlieue défavorisée » ou un « quartier populaire » correspond en réalité à une zone avant tout peuplée de personnes d’origine immigrée. On insiste sur le fait que ces zones se caractériseraient par un fort chômage, un environnement urbain dégradé, de mauvais résultats scolaires et bien sûr que les personnes d’origine immigrée seraient victimes d’injustes discriminations de la part du reste de la population.

    En permanence les médias et les pouvoirs publics victimisent donc la France immigrée.

    Même lorsque ses « jeunes » commettent des violences ou des délits ,ce n’est jamais vraiment de leur faute, les pauvres, mais celle des contrôles au faciès, des provocations et violences policières et du manque de respect qui leur serait dû.Comme incendier des véhicules serait une tradition du Nouvel An. Et manifestations et pleureuses cathodiques se succèdent en soutien des « jeunes » délinquants et on a vu François Hollande se faire filmer au chevet de Théo, présenté trompeusement comme une victime de la police.

    Et si l’intégration ne fonctionne pas – on a fini quand même par l’admettre tout en continuant à la promouvoir – c’est bien sûr la faute de la France, jamais celle des immigrants [1].

    Le Système ne cesse de courtiser la France immigrée

    Cela fait 30 ans que les politiciens de gauche comme de droite, et les pouvoirs publics à leur suite, courtisent la France immigrée, alors qu’ils ignorent et méprisent la France périphérique, les beaufs réacs « qui fument et roulent en diesel » comme disait si joliment Benjamin Griveaux, le porte-parole du Gouvernement.

    On ne dirait jamais cela des personnes d’origine immigrée bien sûr, même lorsqu’elles roulent en BMW ou en Porsche Cayenne, en faisant hurler leur autoradio : n’incarnent-elles pas les exceptionnels talents dont nos banlieues, paraît-il, regorgent ?

    On ne cesse de courtiser la France immigrée parce la Gauche a fait des immigrants un prolétariat de rechange, depuis qu’elle s’est ralliée au néo-capitalisme mondialiste en abandonnant les classes populaires à leur précarité. Parce qu’en lançant l’opération SOS Racisme sous Mitterrand, la gauche a fait une OPA politique sur l’électorat d’origine immigrée et de religion musulmane, qui vote depuis en majorité pour elle. Et parce que la doxa antiraciste permet de réduire au silence la droite molle.

    Tandis que la droite parlementaire, dans son souci de se distancier du Front National et pour complaire au patronat- toujours avide de nouveaux immigrants- en a rajouté : la loi Pleven, le « rapprochement familial », la « discrimination positive » -donc aux dépens des Français natifs- , le plan Borloo pour les banlieues ou la « laïcité positive » pour encourager l’islam à la française, c’est elle .

    Et bien sûr Gauche et Droite communient périodiquement dans la « politique de la ville », pour les banlieues défavorisées.

    La France immigrée n’est pas la France pauvre

    Seulement voilà : les milliards de la politique de la ville ne se concentrent pas sur les territoires et les populations les plus pauvres, mais sur les quartiers de l’immigration, nuance.

    Comme le fait remarquer l’Observatoire des Inégalités « moins d’un quart des personnes pauvres vivent dans un quartier dit « prioritaire » de la politique de la ville. Ces territoires, si souvent mis en avant, ne rassemblent qu’une toute petite partie de la population aux faibles revenus [2]». 

    En d’autres termes, les défavorisés et les pauvres ne sont pas là où on veut nous le faire croire : ils sont ailleurs, dans la France périphérique, dans les campagnes désertifiées ou ils dorment dans les rues de nos villes. Mais ceux-là n’intéressent pas le Système.

    Les immigrants ont en outre conservé leurs traditions familiales : on s’entre-aide entre parents, entre proches, ce qui sert d’amortisseur social. On n’abandonne pas ses vieux parents dans des mouroirs. On fait l’aumône aux pauvres.

    Alors que le reste de la population française est rongé par l’individualisme, qui accentue les effets de la précarité voire la provoque comme dans le cas des « familles monoparentales ».

    Où va l’argent ?

    La politique de la ville qui vampirise des moyens budgétaires importants -100 milliards en 30 ans [3] !- n’a au demeurant jamais obtenu les mirifiques résultats annoncés. Même Emmanuel Macron reconnaît que « depuis 20 ans, on a donné des milliards sans jamais régler les problèmes [4]». Ce qui ne l’empêche pas de vouloir « accueillir » encore plus d’immigrants, baptisés « réfugiés » en novlangue.

    Alors à quoi à servi tout cet argent ? A financer les entreprises de travaux publics et de construction, à faire vivre le réseau des grands frères, à être une manne budgétaire pour la myriade d’associations communautaires qui gravitent autour de la politique de la ville, à financer la cohorte de fonctionnaires chargés d’animer cette politique, à payer un semblant de paix sociale dans les banlieues, à acheter des clientèles électorales etc…..

    Mais cette politique dispendieuse n’a bénéficié que marginalement aux Français natifs et pauvres, d’autant que ceux qui l’ont pu ont quitté ces banlieues où ne se sent plus vraiment chez soi : c’est le white flight qui frappe  aussi la France et pour des raisons comparables à ce qui se passe dans les pays anglo-saxons.

    L’éviction de la France pauvre

    La France pauvre met un gilet jaune car elle ne peut que constater l’éviction progressive dont elle est victime, au prétexte de l’intégration, jamais atteinte, des Autres.

    Éviction budgétaire et fiscale parce que les dépenses induites par l’immigration et l’accueil des réfugiés sont toujours prioritaires et qu’il faut les financer.

    Éviction administrative : on se préoccupe de la présence des services publics dans les banlieues de l’immigration, mais on les ferme sans retenue dans le reste du territoire : les usagers n’auront qu’à utiliser internet !  On dédouble les classes dans les zones d’éducation prioritaire mais pour financer cela, on ferme des « moyens d’enseignement » dans la France rurale.

    Éviction sociale parce que la France immigrée est plus prolifique tout en présentant un taux d’activité moindre : elle se trouve donc prioritaire dans l’attribution des aides ou des logements sociaux.

    Éviction sécuritaire parce les gouvernements successifs sont tétanisés devant l’éventualité d’une révolte des banlieues, depuis l’épisode de 2005 : alors on ferme les yeux  là-bas  sur ce que l’on réprime fortement ailleurs.

    Éviction politique enfin, parce que les partis courtisent l’électorat d’origine immigrée, le seul à augmenter, alors que les classes populaires autochtones sont méprisées puisqu’elles ont tendance à voter pour le FN/RN ou à s’abstenir.

    La France immigrée n’a pas besoin de gilet jaune pour se faire entendre

    Comme le faisait remarquer justement l’éditorialiste Yves Thréard lors d’un débat sur LCI : « L’immigration, contrairement à ce qui a été dit, est au cœur aussi de la révolte des Gilets Jaunes : “Nous on est invisibles, pendant 30 ans vous vous êtes occupés des minorités, des immigrés …” et ils disent “Mais occupez-vous de nous maintenant !” [5] »

    Les vrais invisibles du Système ne sont pas les minorités que l’on met en scène en permanence dans les médias à des fins de compassion cathodique et politicienne, mais bien les Français pauvres et natifs de métropole ou d’outre-mer.

    La France immigrée ne met pas de gilet jaune car elle n’a aucune difficulté à se faire entendre des politiques et des administrations : ceux-ci sont à l’écoute de ses moindres attentes. La France immigrée n’a pas non plus à se plaindre des médias : ceux-ci l’encensent en permanence et la disculpent de tout au nom du padamalgam et de l’anti-racisme. Ni des entreprises, qui font profession de donner la priorité au recrutement de personnes issues de la diversité.

    La France immigrée n’a pas besoin de mettre un gilet jaune pour qu’on se préoccupe de son bien-être, de ses croyances ou de ses valeurs. Le président de la république redouble au contraire de précautions pour expliquer aux responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM) que l’évolution de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État,ne se ferait pas “contre l’islam” [6].On ne pense pas qu’il ait donné aux responsables catholiques les mêmes assurances.

    La France immigrée ne craint pas vraiment pour sa sécurité non plus : elle ne risque pas trop de recevoir un coup de couteau pour un regard ou pour une cigarette. Et la police veille à éviter toute bavure à son encontre : les tirs de flashball, les gaz lacrymogènes et les canons à eau ne sont pas pour elle !

    La France immigrée est à côté, mais pas avec

    La France immigrée ne met pas de gilet jaune enfin, car elle ne se sent pas vraiment proche des Français qui manifestent : elle réside en France mais elle veut surtout y vivre comme chez elle et donc avant tout entre elle. Elle se trouve de plus en plus à côté des Français comme le soulignait avec inquiétude  l’ancien ministre de l’Intérieur.

    Et elle sait bien que sa situation en France est paradisiaque par rapport à celle qu’elle aurait dans son pays d’origine : ceux qui sont restés « au pays » -le vrai, celui d’où elle vient- le lui disent bien.

    La France immigrée n’a pas besoin, pour se faire entendre et se faire respecter, de mettre un gilet jaune.

    Michel Geoffroy (Polémia, 21 janvier 2019)

     

    Notes :

    [1]« La France a mal intégré ces trente dernières années. On a été très mauvais » Emmanuel Macron à l’ambassade de France en Tunisie le 2 février 2018

    [2] Le 26 avril 2018

    [3] Selon Contribuables Associés, à elle seule la rénovation urbaine des quartiers prioritaires, « le plus grand chantier de notre Histoire », dira Jean-Louis Borloo (ministre de la Ville entre 2002 et 2004), a coûté 48 milliards entre 2005 et 2015.

    [4] Propos tenus au Conseil des ministres, le 16 mai 2018, d’après le Canard Enchaîné

    [5] Débat du 14 janvier 2019

    [6] Le Figaro du 7 janvier 2019

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