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Entretiens - Page 95

  • Erdogan n'est fort que parce que nous sommes faibles !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Renaud Girard à Figaro Vox à propos de la crise provoquée par la Turquie et qui implique la Syrie, la Russie et maintenant l'Europe... Renaud Girard est correspondant de guerre et chroniqueur international du Figaro.

     

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    «Vague migratoire: le seul moyen de faire reculer Erdogan, c’est de lui tenir tête»

    FIGAROVOX.- Pouvez-nous nous expliquer la situation à Idlib et le lien avec la crise migratoire?

    Renaud GIRARD.- La Syrie est plongée dans une guerre civile qui, depuis 2012, oppose une rébellion majoritairement islamiste (soutenue, entre autres, par la Turquie) au gouvernement laïc baasiste de Bachar el-Assad (soutenu par la Russie et l’Iran). En septembre 2015, le Président Vladimir Poutine a décidé d’engager directement les forces russes aux côtés du gouvernement syrien. Cet appui a permis au camp loyaliste de gagner la guerre et de reconquérir l’essentiel du territoire syrien.

    Cependant, la ville d’Idlib, au nord-ouest du pays, près de la frontière turque, est encore aux mains des rebelles. Les Accords de Sotchi, conclus en septembre 2018 entre Russes et Turcs, faisaient de cette ville une «zone de désescalade», sécurisée par l’armée turque qui est censée y protéger les civils.

    Mais les Syriens et les Russes ont décidé de reprendre la ville, car ils considèrent que le Président Erdogan a trahi ses engagements. En effet, la zone devait uniquement servir à protéger les civils. Cependant, les Turcs y ont accueilli en masse des djihadistes, syriens et étrangers, qui fuyaient la reconquête des autres provinces syriennes par les forces gouvernementales.

    Or, Erdogan n’accepte pas cette reconquête et ses troupes se heurtent à l’armée syrienne. Par ailleurs, au lieu de s’en prendre frontalement à la Russie, qu’il sait forte, il menace l’Union européenne (UE), qu’il sait faible. Il encourage des centaines de milliers de migrants musulmans à se précipiter sur les frontières de l’Europe. Tout cela parce que 33 soldats turcs eurent trouvé la mort dans un bombardement effectué à Idlib (sur le sol syrien donc) par les forces de Bachar el-Assad. Erdogan a ainsi rompu unilatéralement l’engagement qu’il avait pris envers l’UE de garder en Turquie les migrants (Afghans, Syriens, Irakiens...) et de les empêcher de passer en Europe, engagement pour lequel les Européens l’ont généreusement payé. Erdogan punit les Européens, alors qu’ils n’y sont strictement pour rien dans le bombardement d’Idlib.

    Le Président turc sait que l’immigration est devenue le talon d’Achille des sociétés européennes et qu’elle risque de faire imploser l’Union européenne. Et ce d’autant plus que les sociétés européennes n’ont jamais été consultées démocratiquement sur la question migratoire alors qu’elles ont depuis longtemps constaté, chez elles, l’échec du multiculturalisme.

    Par ailleurs, Erdogan cherche à négocier avec Poutine, qui est en position de force, mais sans perdre la face. La rencontre des deux dirigeants, le 5 mars à Moscou, vient de déboucher sur un cessez-le-feu provisoire, qui prévoit qu’Idlib ne sera pas réoccupée par les Syriens pour le moment mais que les organisations islamistes (soutenues par la Turquie) y seront démantelées.

    Quels sentiments vous inspire cette décision du Président Erdogan d’encourager des centaines de milliers de migrants à forcer les frontières de l’Union européenne?

    Premier point, il s’agit là d’une forme d’invasion. Les frontières de l’Europe sont attaquées. Ainsi, le 1er mars 2020, on a pu voir de solides jeunes barbus, criant «Allah Akbar!», portant un tronc d’arbre en guise de bélier et essayant de défoncer le portail d’un poste-frontière grec. Ces musulmans, résidant en Turquie mais natifs de différents pays du Moyen-Orient, avaient été gratuitement transportés en autobus par les autorités turques vers la frontière grecque.

    Deuxième point. Erdogan est en grande partie responsable du chaos qui règne en Syrie. Jusqu’en 2010, il avait choisi comme ligne de politique étrangère «zéro problème avec nos voisins», et maintenait d’excellentes relations avec tous les pays de son entourage géographique. Mais en 2011, éclatent les printemps arabes: Erdogan tente alors de les récupérer à son profit et rêve d’en prendre partout le leadership. Pour cela, il appuie les Frères Musulmans. Il intervient dans la guerre civile syrienne, contre le régime baasiste d’Assad, dont il avait été pourtant l’ami personnel. Son service secret, le MIT, accueille les djihadistes venus du monde entier et les fait passer en Syrie. Il les arme et les soigne, sur le territoire turc. Erdogan se sent alors pousser des ailes et fanfaronne, annonçant en 2012 que d’ici quelques semaines le régime de Bachar sera tombé et qu’il viendra lui-même prier à Damas à la grande mosquée des Omeyaddes. Mais les alliés islamistes arabes d’Erdogan ont perdu. Si le Président turc n’avait pas joué à l’apprenti sorcier, la guerre civile syrienne aurait été terminée plus tôt et aurait fait moins de victimes et de réfugiés. Pourquoi les Européens paieraient-ils le prix des graves imprudences d’Erdogan?

    Troisième point, lorsque l’on regarde le choix d’Erdogan de sanctionner l’UE, il y a là matière à être surpris deux fois. D’abord, les Turcs ne sont pas chez eux à Idlib. La Turquie n’est ni envahie ni attaquée. C’est elle qui, au contraire, occupe une portion du territoire syrien, territoire que le gouvernement de Damas cherche à reconquérir, ce qui est dans la nature d’un gouvernement, quel qu’il soit. Quand on envoie des soldats en expédition dans un autre pays que le sien, ne prend-on pas le risque qu’ils s’y fassent tuer? Ensuite, pourquoi punir les Européens, alors que ce ne sont pas eux - mais des avions syriens ou russes - qui ont tué ces malheureux soldats turcs?

    Mais alors pourquoi Erdogan s’en prend-il à l’UE? Et comment doivent répondre les Européens?

    La seule manière de comprendre le geste d’Erdogan est que ce Frère musulman a toujours, dans sa diplomatie extérieure comme dans sa politique intérieure, préféré s’en prendre à des faibles qu’à des forts. Erdogan n’a aucune difficulté à insulter Macron. Avant d’insulter Poutine ou Trump, il y réfléchira à deux fois. Erdogan vit de nos faiblesses et de nos renoncements. Il n’est fort que parce que nous sommes faibles. Et nous sommes faibles par notre propre faute.

    Erdogan ne comprend que la force. Trump l’a bien saisi, comme le montre l’attaque sur la livre turque en août 2018 pour faire libérer le pasteur américain Andrew Brunson, emprisonné en Turquie. Poutine aussi l’a compris. Ainsi Erdogan a dû se réconcilier avec lui en 2016 après les sanctions russes suite à la mort d’un pilote russe, dont l’avion avait été abattu par les Turcs.

    La Russie et les États-Unis ne sont pas des pays que l’on fait chanter. L’Union européenne, c’est différent. Depuis la crise des migrants de 2015, les Turcs ont compris qu’ils pouvaient la faire chanter à leur guise: «Tu ne veux pas faire ce que je désire, tu ne veux pas me donner plus d’argent ou me soutenir dans ma politique? Alors, je vais t’envoyer quelques centaines de milliers de migrants musulmans supplémentaires.» C’est, en substance, le langage que tient tous les jours à l’égard de Bruxelles notre nouveau sultan néo-ottoman. Là, il vient de passer à la vitesse supérieure en révoquant unilatéralement des accords qu’il avait signés alors que l’UE lui a déjà versé plusieurs milliards d’euros pour empêcher l’arrivée de migrants. Et au moment même où Erdogan donne l’ordre à sa police de pousser les migrants vers la frontière grecque, la Commission européenne annonce qu’elle va lui verser 500 millions d’euros supplémentaires. C’est surréaliste.

    Plus nous serons faibles avec Erdogan, plus il sera méprisant et exigeant. C’est une grave erreur de croire qu’il sera bienveillant si nous nous montrons complaisants et cédons à ses menaces. Il en voudra alors toujours plus. Céder face à lui serait un nouveau Munich, comme lorsque nous avons cédé face à Hitler en pensant ainsi acheter la paix. Le seul moyen de faire reculer Erdogan est au contraire de lui tenir tête.

    Pourquoi la BCE ne spécule-t-elle pas contre la livre turque (comme le firent les USA avec succès pour libérer le pasteur Brunson)? Pourquoi ne surtaxons-nous pas les exportations turques (acier, aluminium, noisettes...)? Pourquoi ne prenons-nous pas des sanctions économiques - sur le commerce et le tourisme - contre la Turquie (comme le firent Trump et Poutine) afin qu’Erdogan cesse son chantage migratoire? La justice française vient de mettre en examen quatre personnes soupçonnées d’avoir collecté des fonds pour le PKK (organisation politico-militaire indépendantiste kurde, hostile à Erdogan). Pourtant les Kurdes nous ont rendu de grands services contre Daech. Erdogan ne fait pas la police pour nous (avec les migrants), pourquoi la ferions-nous pour lui, en arrêtant des Kurdes appartenant à un mouvement, le PKK, qu’il juge terroriste.?

    Surtout, il faut d’urgence aider financièrement et militairement la Grèce et la Bulgarie à défendre les frontières de l’Europe et arrêter cette immigration musulmane de masse, dangereuse pour la cohésion de l’UE. Nous devons mobiliser les armées et polices européennes pour bloquer le flux de migrants et neutraliser le chantage turc. Voilà qui permettrait de donner aux peuples européens une image positive et protectrice de l’UE.

    Le Président turc est-il plus faible qu’on ne le croit?

    Oui. Sa politique étrangère a été contre-productive. Nous sommes à l’opposé de la ligne «pas de problème avec les voisins» des années 2002-2010. Aujourd’hui, en plus de ne pas avoir pu renverser Bachar, Erdogan est isolé diplomatiquement. Il s’est fâché avec de nombreux pays musulmans moyen-orientaux (dont l’Égypte, l’Arabie Saoudite et les Émirats, qui - bien que sunnites comme la Turquie - considèrent les Frères Musulmans comme une organisation terroriste).

    À l’intérieur, le Président turc est aussi en position de faiblesse. Sa cote de popularité est en baisse. Son parti, l’AKP (islamo-conservateur), a perdu la ville d’Istanbul (principale ville et capitale économique du pays, dont Erdogan fut longtemps maire). Son économie connaît des difficultés. Sa population est excédée par la présence de millions de migrants arabes, africains et afghans.

    En se lançant dans une opération militaire pour stimuler le sentiment nationaliste et en tentant de se débarrasser des migrants, Erdogan espère relancer sa popularité auprès de son opinion publique. Mais si sa politique aboutissait à des sanctions économiques, son pari se retournerait contre lui.

    À Idlib, les civils sont pris entre les Turcs (et leurs alliés djihadistes) et les forces de Bachar el-Assad. Face à la guerre, au froid et à la famine, ils vivent une véritable crise humanitaire. Vous êtes l’auteur d’un livre intitulé Quelle diplomatie pour la France? (Le Cerf, 2017), ouvrage dans lequel vous critiquez la position de la présidence Hollande sur le dossier syrien. Pour vous, que doit faire la France pour Idlib?

    La France continue (depuis 2011!) de refuser tout dialogue avec Bachar el-Assad alors qu’il est désormais manifeste que cette ligne est tout à fait erronée.

    Car, qu’on le veuille ou non, Bachar el-Assad a aujourd’hui gagné la guerre et reconquis l’essentiel de son territoire. Même les Émirats Arabes Unis (puissance sunnite qui a longtemps soutenu et armé les rebelles) ont pris acte de la victoire de Bachar et rouvert leur ambassade à Damas! En agissant comme elle le fait, la France se prive de toute influence sur le règlement politico-humanitaire de la crise d’Idlib.

    Le réalisme seul nous permettra d’avoir un impact politique et humanitaire positif là où notre moralisme nous condamne à l’impuissance. Pour pasticher la formule de Charles Péguy sur la morale de Kant, nous pouvons dire que: «la diplomatie française a les mains propres parce qu’elle n’a pas de mains». Notre position n’est d’aucun secours aux civils d’Idlib là où une posture réaliste de rapprochement avec Bachar el-Assad nous permettrait au contraire de peser sur lui. Pour pacifier la Bosnie et mettre fin aux massacres grâce aux accords de Dayton, il a bien fallu parler à Milosevic.

    Depuis le début de l’année 2012, les gouvernements occidentaux ont cessé de parler au régime Assad, estimant que sa chute n’était plus qu’une question de semaines. Ils se sont trompés. Il est temps de prendre les réalités telles qu’elles sont et de comprendre qu’Assad est -qu’on le veuille ou non- un acteur incontournable, qui jouit du soutien d’une partie non négligeable de la population syrienne. Ça ne nous plaît peut-être pas mais ce sont les faits. On ne fera donc pas taire les armes à Idlib sans lui parler. Notre diplomatie moralisatrice et droit-de-l’hommiste n’a servi à rien et n’a pas fait avancer d’un pouce les Droits de l’Homme ou la démocratie. Elle a au contraire abouti à des résultats immoraux, à savoir des souffrances horribles pour les populations. On refuse de se compromettre en parlant à Bachar, mais ce sont les civils syriens qui endurent les conséquences terribles de notre position. «La vraie morale se moque de la morale», disait Pascal.

    Nous avons commis deux grandes erreurs au Moyen-Orient. La première a été de rompre avec Bachar el-Assad et de prendre les rebelles syriens pour des «démocrates» alors que la majorité d’entre eux étaient islamistes. La seconde a été d’abandonner nos amis: les Chrétiens d’Orient et les Kurdes. Or, dans cette région du monde, les gens - y compris vos ennemis - ne vous respectent que si vous n’abandonnez pas vos amis. Ainsi Poutine est respecté par tous les peuples orientaux, y compris par les Turcs et les Saoudiens, parce qu’il n’a pas abandonné son ami Bachar. À cause de ces deux erreurs, la voix de la France ne compte aujourd’hui pour rien en Syrie, alors que nous en sommes pourtant l’ancienne puissance mandataire: dans les négociations du 5 mars, Poutine a décliné la demande d’Erdogan de convier également Emmanuel Macron à une rencontre sur la Syrie. Nous payons là neuf années d’erreur et d’aveuglement.

    Faut-il condamner les frappes russes sur Idlib?

    Pour répondre, regardons les chiffres. La guerre en Syrie a fait 73 000 morts en 2013 et 75 00 en 2014, mais 20 000 en 2018 et 11 000 en 2019 (c’est-à-dire un chiffre divisé par 7 par rapport à 2014). Donc l’intervention russe (qui remonte 2015) et les succès russo-syriens sont synonymes d’une baisse du nombre de morts sur le terrain.

    Surtout, les frappes russes visent des djihadistes, c’est-à-dire notre ennemi principal, le même qui massacre les Chrétiens d’Orient, tue nos enfants dans nos rues et que nous combattons en France et au Mali. D’ailleurs, la chaîne France 24 a publié des images dans lesquelles des djihadistes français se filment fièrement à Idlib parmi les rebelles. Notre attitude est donc incohérente: en France ou au Sahel, nous combattons ces gens. Mais en Syrie, nous déplorons que Poutine les bombarde.

    Les rebelles d’Idlib, protégés par la Turquie, appartiennent à Hayat Tahrir al-Cham, conglomérat djihadiste dont la principale branche est Fatah al-Cham, nouveau nom du Front Al-Nosra, c’est-à-dire de la branche syrienne d’Al Qaeda. N’oublions pas qu’Al Qaeda est à l’origine des attentats du 11 septembre de 2001 (les plus meurtriers de l’histoire du terrorisme). C’est elle que nous affrontons dans le Sahel (sous le nom d’Aqmi). Depuis 20 ans, cette nébuleuse a aussi tué des milliers de civils dans le monde arabe.

    Pendant toute la guerre syrienne, la filiale Al-Nosra est restée fidèle à la réputation de sauvagerie de sa maison-mère Al-Qaeda. Elle s’est tristement illustrée, entre autres exactions, par des massacres de druzes, de chrétiens et d’alaouites, mais aussi de sunnites. Par exemple, le 11 décembre 2013, Al-Nosra a infiltré la ville d’Adra: au moins 32 civils ont été massacrés, certains décapités. La victoire d’Al Nosra en Syrie, empêchée par les Russes, aurait signifié l’extermination de toutes les minorités religieuses, l’instauration de la charia et la constitution d’un État islamiste et terroriste au coeur du Moyen-Orient et de la Méditerranée. Si les bombardements sur Idlib tuent hélas aussi des civils, c’est parce que les djihadistes prennent la population en otage et se mêlent à elle.

    En septembre 2015, j’écrivais «il faut aider les Russes en Syrie». Si nous l’avions fait, nous pourrions jouer un rôle dans la crise syrienne au lieu d’être ravalés au rang de spectateurs passifs.

    Renaud Girard (Figaro Vox, 6 mars 2020)

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  • Banlieues de l'immigration : vers l'embrasement ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Michel Aubouin, réalisé par Edouard Chanot pour son émission Parade - Riposte, et diffusé le 2 mars 2020 sur Sputnik. Ancien préfet et Directeur pour l’intégration, Michel Aubouin a travaillé au cœur de l’Etat et, depuis près de 40 ans, il a vu petit à petit des quartiers entiers rompre avec la République.

     

                                     

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  • Les médias nous racontent-ils des bobards ?...

    Vous pouvez découvrir un entretien donné par Jean-Yves Le Gallou à Vincent Lapierre pour son émission Eurêka sur Le Média pour tous, dans lequel la question de la désinformation dans les médias du système. Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016) et Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018).

     

                                         

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  • De l'Iran au Mali : regard sur l'arc des crises...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque l'actualité politique internationale sur l'arc des crises, de l'Iran au Mali... Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « Face à l’Iran, les Israéliens seront toujours prêts à mourir jusqu’au dernier Américain ! »

    Après l’assassinat du général Qassem Soleimani, l’un des personnages-clés les plus populaires de la scène politique iranienne, dans l’une de ces « frappes ciblées » dont les États-Unis ont le secret, beaucoup s’attendaient à une rapide montée aux extrêmes. La riposte iranienne a pourtant été plutôt modérée. Mise en scène ou jeu de dupes ?

    L’assassinat du général Soleimani était pourtant un acte de guerre. Et même si les mots ont un sens, un crime de guerre – ce qui ne l’a pas empêché d’être accueilli avec jubilation par Jaïr Bolsonaro et par Matteo Salvini, président du fan-club des supporters italiens de Netanyahou. Ce meurtre, organisé à partir de la base américaine de Ramstein, en Allemagne, grâce à des renseignements fournis par le Mossad à la CIA, est aussi un événement historique, car c’est la première fois que les États-Unis revendiquent ouvertement l’élimination d’un dirigeant de premier plan d’un État souverain avec lequel ils ne sont pas officiellement en guerre. Rien à voir, par conséquent, avec l’élimination de Ben Laden ou d’Abou Bakr al-Baghadi. Pour trouver un précédent, il faut remonter à l’assassinat de l’amiral Isoroku Yamamoto, en avril 1943, mais c’était dans le cadre de la guerre du Pacifique. Depuis, ce sont plutôt les services secrets qui tuent dans l’ombre ceux qu’ils veulent éliminer. Pour en avoir une bonne idée, lisez Lève-toi et tue le premier, le livre que vient de faire paraître Ronen Bergman, journaliste au quotidien israélien Yediot Aharonot, qui dresse une liste de 2.700 assassinats ciblés perpétrés, depuis sa création, par le Mossad (plus que la CIA et le KGB réunis).

    À cet assassinat, les Iraniens ont en effet répondu de façon somme toute modérée, en faisant savoir à l’avance aux Américains, par l’intermédiaire des Irakiens, qu’ils allaient frapper une de leurs bases situées en Irak, ce qui a permis l’évacuation des soldats qui s’y trouvaient. Il est probable que l’ a bien compris que Trump voulait avant tout séduire ses électeurs « sionistes évangéliques » et qu’il n’avait pas l’intention de s’engager dans une nouvelle guerre avant l’élection présidentielle de novembre prochain. Cela dit, le Proche-Orient étant ce qu’il est, Trump, avec sa brutalité et son mépris du droit international habituels, a pris des risques considérables car, dans cette région du monde, le moindre accident peut facilement dégénérer. Attendons la suite, car il y en aura une. Face à l’, les Israéliens seront toujours prêts à mourir jusqu’au dernier Américain.

    Lorsque Emmanuel Macron a tenté de jouer les intermédiaires entre Téhéran et Washington, Ali Khamenei, le Guide suprême iranien, a déclaré que le Président français était un naïf ou un complice de l’Amérique. La voix de la France semble ne plus être entendue au Proche-Orient. Pourquoi ?

    Parce qu’elle n’est plus audible et surtout parce qu’elle n’est plus crédible. Depuis qu’elle a abandonné toute « politique arabe », c’est-à-dire depuis que les néoconservateurs atlantistes font la loi au Quai d’Orsay, la France ne cessé de se discréditer au Proche-Orient, où elle était autrefois respectée et écoutée. Elle a assisté, sans mot dire, au démantèlement de l’Irak de Saddam Hussein. Elle a pris une part active au lynchage de Kadhafi et s’entête à soutenir, en Libye, le gouvernement fantoche de Fayez el-Serraj. Alors que, depuis l’ère Obama, les États-Unis semblaient avoir amorcé un désengagement, au moins partiel, dans la région, tandis que les Anglais s’embourbaient dans leurs affaires intérieures, au lieu de tenter d’exploiter la situation à notre profit, nous avons rompu toute relation avec Damas pour soutenir objectivement des groupes terroristes hostiles au gouvernement syrien (Al-Nosra, aujourd’hui Hayat Tahrir al-Cham). Vis-à-vis de la Turquie, nous ne savons pas sur quel pied danser. Au lieu de soutenir les chiites dans leur lutte contre les sunnites, nous n’avons pas réagi à des sanctions contre l’Iran qui nous visaient indirectement aussi, et nous nous sommes aplatis devant la prétention américaine à faire reconnaître par le monde entier la monstrueuse extraterritorialité de leurs réglementations juridiques et commerciales. Plus récemment encore, Macron n’a rien trouvé à redire au plan Donald Trump pour la « paix au Proche-Orient », qui n’était qu’une déclaration de guerre aux Palestiniens destinée à conforter dans ses positions un Netanyahou menacé d’être jugé pour corruption aggravée. Alors que Vladimir Poutine est, aujourd’hui, devenu l’incontournable maître du jeu au Proche-Orient, parce qu’il est le seul à pouvoir parler avec les mollahs iraniens comme avec Netanyahou, avec les Américains comme les Syriens, avec Erdoğan comme avec les pays du Golfe, nous n’avons plus personne comme interlocuteur et nous n’avons quasiment plus de renseignements sur quoi que ce soit.

    Et la guerre qui se poursuit au Sahel ? Peut-elle être gagnée ?

    Compte tenu de la disproportion des forces engagées (quelques milliers d’hommes censés « pacifier » un territoire aussi grand que l’Europe), elle ne peut l’être en aucun cas. On peut, en revanche, gagner du temps et espérer stabiliser la situation pour qu’elle ne s’aggrave pas. Mais encore faut-il se demander au profit de qui. Cette guerre n’aura, en effet, aucun sens aussi longtemps que l’on n’aura pas compris que le problème est avant tout politique, et non pas militaire, et que l’agitation « islamiste » dans la région n’est que la surinfection de conflits ethniques séculaires opposant, dans les pays de la bande saharo-sahélienne, les agriculteurs sédentaires du sud et les pasteurs nomades du nord (Peuls et Touaregs). Aussi longtemps que nous n’imposerons pas aux gouvernements que nous aidons – ce dont ils ne nous sont guère reconnaissants, d’ailleurs – de procéder aux réformes politiques qui, seules, permettraient d’apaiser ces conflits, nous perdrons notre temps et mettrons la vie de nos soldats en danger pour rien. Le drame est que l’opinion publique, qui ne comprend pas que la politique extérieure est, sur le long terme, la seule qui compte, ne connaît pas plus ce dossier qu’elle ne connaît les autres – puisqu’elle prend la Crimée pour une partie de l’Ukraine et les séparatistes de Hong Kong pour des militants « pro-démocratie » !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 24 février 2020)

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  • Mesure de l'intelligence et différences raciales...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Richard Lynn à Breizh Infos et consacré à la question du lien entre quotient intellectuel (QI) et races. Chercheur et professeur de psychologie dans plusieurs universités anglo-saxonnes, Richard Lynn a publié de nombreux travaux sur l'intelligence et la personnalité.

     

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    Richard Lynn : « Mes travaux sur les différences raciales de QI pourraient nuire à certaines minorités »

    Breizh-info.com : Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux notions d’intelligence et de différences entre ethnies ?

    Richard Lynn : C’est en 1977 lorsque j’ai découvert que l’intelligence des Japonais était supérieure de 3 points de QI à celle des Américains blancs. Jusqu’alors, pratiquement toutes les discussions sur les différences raciales en matière de renseignement avaient porté sur le problème de savoir pourquoi les Américains blancs et les Britanniques avaient un QI plus élevé que les autres peuples, et cela était généralement attribué au fait que les tests étaient biaisés en leur faveur. Cette découverte m’a amené à me demander si les autres peuples d’Asie du Nord-Est (Chinois et Coréens) avaient un QI plus élevé que celui des Européens. J’ai commencé à rassembler des études sur ce sujet et j’ai découvert que c’était le cas.

    Quelles sont vos conclusions en matière de QI et pourquoi sont-elles contestées par d’autres scientifiques ?

    Ma découverte la plus importante est ce que j’ai appelé « la théorie des hivers froids » pour expliquer l’évolution des différences raciales en matière d’intelligence. Cette théorie explique la relation entre les QI des races et la froideur des hivers. Ainsi, les Asiatiques du Nord-Est ont dû survivre aux hivers les plus froids et ont développé les QI les plus élevés (105), suivis par les Européens (100), les Nord-africains et les Sud-Asiatiques (84) et les Africains subsahariens (70). J’ai proposé cette solution pour la première fois en 1991 et elle a été largement acceptée.

    Les conclusions ne sont pas contestées par d’autres scientifiques qui ont des connaissances sur ce sujet du QI. Il a d’ailleurs été récemment démontré par le professeur Heiner Rinderman que 83 % des scientifiques qui ont des connaissances sur ce sujet sont bien convaincus que le faible QI moyen en Afrique subsaharienne s’explique en partie par des bases génétiques.

    Dans vos études sur le QI, vous avez tiré quelques conclusions selon la géographie. Mais qu’en est-il, par exemple, des Asiatiques vivants aux États-Unis ? Ou des Noirs vivant en Europe ? Ou des Blancs en Afrique du Sud ? Les tests de QI sont-ils vraiment adaptés pour l’Asie, pour l’Afrique ou dans d’autres pays que les pays blancs qui les ont fabriqués ?

    Je donne les QI de tous ces groupes dans mon livre Race Differences in Intelligence, publié en 2015. Ces tests sont parfaitement adaptés pour toutes les autres races.

    Vous avez également travaillé sur les différences entre les sexes en matière d’intelligence. Comment avez-vous procédé ?

    Dans tous les domaines d’études et de recherches scientifiques, il est souvent question de croyance. Si tous les anciens étudiants sont d’accord sur quelque chose, nous le tenons pour acquis. Tous les experts au lendemain de la Première Guerre mondiale avaient déclaré qu’il n’y avait pas de différence entre les sexes en matière d’intelligence. Dans les années  qui ont suivi, de nombreux universitaires que je respectais ont répété cela en boucle.

    Par exemple, Herrnstein et Murray ont écrit dans The Bell Curve que « L’histoire constante a été que les hommes et les femmes ont des QI presque identiques ».

    Je n’avais aucune raison de douter de ce consensus, mais en 1992, mes certitudes se sont ébranlées lorsque Dave Ankney et Phil Rushton, indépendamment, ont publié des articles montrant que les hommes ont un cerveau plus gros que les femmes, même lorsque celles-ci sont contrôlées en fonction de leur taille et de leur poids. Il était évident que ces résultats posaient un problème. Il est bien établi que la taille du cerveau est positivement liée à l’intelligence via une corrélation d’environ 0,4. Comme les hommes ont un cerveau plus gros que celui des femmes, les hommes devraient avoir un QI moyen plus élevé que celui des femmes. Pourtant, tous les experts ont convenu que les hommes et les femmes avaient les mêmes QI

    J’ai été confronté à ce problème pendant environ six mois. J’ai étudié la question. Puis, j’ai enfin trouvé la solution. Lorsque j’ai examiné les études relatives à l’âge des échantillons testés, j’ai constaté que les hommes et les femmes avaient la même intelligence jusqu’à l’âge de 15 ans, comme ce qui était déclaré. Puis j’ai découvert qu’à partir de l’âge de 16 ans, les hommes commencent à présenter des QI plus élevés que les femmes et qu’à l’âge adulte, la différence atteint environ 5 points de QI, ce qui est tout à fait cohérent avec la taille moyenne des cerveaux. J’ai publié ces conclusions dans mon livre appelé The Ankney-Rushton anomaly en 1994.

    Vous ne cachez pas votre inquiétude face à ce que vous appelez dysgenic immigration (que l’on pourrait traduire par Immigration désavantageuse) et au grand remplacement auquel les blancs seraient confrontés en Occident. Dans l’état actuel des choses, quelle est l’ampleur de ce que vous estimez être une menace, notamment pour nos QI ?

    En 2016, Rindermann et Thompson ont démontré par calcul que l’intelligence des immigrés dans tous les pays européens était inférieure de 6 points de QI en moyenne à celle des populations autochtones. D’autres données confirmant cette conclusion pour un certain nombre de pays économiquement développés ont été rapportées par Woodley of Menie, Peñnaherrera-Aguire, Fernandes & Figueredo en 2017.

    On peut cependant prévoir que dans les décennies à venir, les migrants d’Afrique subsaharienne continueront à essayer d’entrer en Europe. La population de l’Afrique subsaharienne a connu une énorme augmentation, passant d’environ 230 millions en 1960 à environ un milliard en 2018, et elle continuera probablement à augmenter. Les taux élevés de chômage et de pauvreté dans toute l’Afrique subsaharienne devraient se poursuivre et, inévitablement, un grand nombre de personnes chercheront à améliorer leur vie en Europe et beaucoup y parviendront.

    Stephen Smith a prédit dans son livre de 2018 que dans 35 ans, il y aura probablement entre 150 et 200 millions d’Africains subsahariens en Europe, soit environ un tiers de la population. Il se peut que l’Espagne s’oppose de plus en plus à cette immigration, mais même si elle fermait ses frontières aux migrants, ceux-ci trouveraient d’autres moyens d’entrer en Europe. Beaucoup d’entre eux seront acceptés comme demandeurs d’asile et la plupart de ceux dont la demande d’asile est rejetée resteront, car il sera impossible de les expulser. En Grande-Bretagne, seuls 40 % des personnes dont la demande d’asile a été rejetée depuis 2004 ont été expulsées.

    Il est inévitable que dans toute l’Europe occidentale, le nombre de non-Européens augmente en raison de l’immigration et de leur plus grande fécondité, de l’arrivée continue de demandeurs d’asile, des entrées illégales et des mariages avec des Européens. En Grande-Bretagne, la croissance de la proportion de non-Européens dans la population a été calculée en 2010 par le démographe David Coleman qui estime que les peuples autochtones passeront de 87 % de la population en 2006 à 56 % en 2056, et deviendront une minorité vers 2066. Des projections similaires concernant la croissance du nombre de non-Européens en Autriche, en Belgique, en Grèce, en Allemagne, en Italie et en Espagne, conduisant à ce qu’ils deviennent majoritaires dans la deuxième moitié du XXIe siècle, ont été faites par Ediev, Coleman et Sherbokov en 2013. En Allemagne de l’Ouest, 42 % des enfants de moins de six ans étaient issus de l’immigration en 2018. En Grande-Bretagne, Kauffman a calculé en 2018, que la population autochtone tomberait à 32 % de la population en 2120 (NDLR : À ce sujet voir cet article du DailyMail)

    L’immigration aura également un effet dysgénique aux États-Unis où la plupart des immigrants sont hispaniques et environ deux tiers d’entre eux viennent du Mexique, où environ 9 % de la population est blanche, environ 60 % sont métis et environ 30 % sont des Amérindiens. Une méta-analyse de 39 études sur les Hispaniques adultes aux États-Unis, réalisées par Roth, Bevier, Bobko, Switzer & Tyler en 2001, a conclu qu’ils ont un QI moyen de 89. La faiblesse du QI moyen des Hispaniques est compensée dans une certaine mesure par le QI élevé des Asiatiques du Nord-Est (Chinois, Japonais et Coréens), mais Rindermann a calculé en 2018 que l’intelligence moyenne des immigrants aux États-Unis est inférieure d’environ 7 points de QI à celle de la population et réduit donc l’intelligence nationale. Cette tendance devrait se poursuivre, car la population hispanique devrait atteindre environ 60 millions de personnes en 2018 et devrait dépasser les 100 millions d’ici 2050.

    Il y a également eu une immigration dysgénique au Canada. En 2006, M. Bélanger a montré dans une analyse du recensement de 2001 que l’indice synthétique de fécondité se situait autour de 1,5 enfant par femme depuis un certain nombre d’années et que les femmes ayant immigré au cours des dix années précédentes avaient 19 % de chances de plus que les autres femmes d’avoir eu un enfant au cours de l’année. Les Noirs, les Philippins et les Arabes présentaient le taux de fécondité le plus élevé, avec respectivement 60 %, 28 % et 22 %, plus de chances que les Blancs d’avoir un enfant de moins d’un an. Les Chinoises, les Coréennes, les Japonaises et les femmes d’Asie occidentale étaient les moins fécondes. Dans un autre article publié en 2007, Bélanger donne le nombre d’immigrants comme suit : 1,1 million en 1981, 1,6 million en 1986, 2,5 millions en 1991, 3,2 millions en 1996 et 4,1 millions (13,4 % de la population) en 2001. En tenant compte de l’immigration et de la fécondité futures probables, il estime qu’en 2031, le nombre sera de 10 600 millions (27,4 % de la population). Il estime que, jusqu’en 2031, le nombre d’immigrants augmentera à un taux moyen de 32 pour mille par an, tandis que le reste de la population augmentera à un taux d’environ 2 pour mille par an.

    L’immigration dysgénique a été moins problématique en Australie et en Nouvelle-Zélande. L’Australie a interdit aux navires transportant des migrants de débarquer et les a détournés vers des camps en Papouasie–Nouvelle-Guinée. Les immigrants non européens ont été principalement des Chinois et des Indiens qui, lors du recensement de 2006, représentaient 6 % de la population. Ces immigrants ont pour la plupart bien réussi en Australie, ils ne sont donc pas un problème dysgénique. Le problème dysgénique en Australie est la forte fécondité des Aborigènes, qui a entraîné une augmentation de leur nombre de 106 000 lors du recensement de 1961 à 517 000 en 2006. Le QI moyen de ces derniers est de 62.

    En Nouvelle-Zélande, la proportion d’Européens a diminué de 1956 à 2001, passant de 94 % à 74 %, et la proportion d’Asiatiques a augmenté de 0 % à 6 %, comme l’a indiqué en 2010 l’Office statistique de Nouvelle-Zélande. En 2001, 56 % des Asiatiques étaient des Chinois, des Japonais et des Coréens, 26 % provenaient du sous-continent indien et les 18 % restants du reste de l’Asie. Il ne s’agit pas d’un problème dysgénique grave. Le principal problème dysgénique est l’augmentation de la proportion de Maoris de 6 % en 1956 à 16 % en 2001, en raison de leur forte fécondité, et des habitants des îles du Pacifique de zéro en 1956 à 10 % en 2001, en raison de l’immigration. Le QI moyen de ces derniers est de 90.

    Comment voyez-vous l’avenir proche de notre monde ?

    Dans mon dernier livre, coécrit avec mon jeune collaborateur David Becker et intitulé The Intelligence of Nations, nous envisageons cinq scénarios sur l’avenir probable des nations et des QI nationaux.

    Premièrement, dans les pays économiquement développés, la baisse des QI nationaux qui a été signalée dans un certain nombre d’entre eux se poursuivra en raison de la fertilité dysgénique et de l’immigration. Le principal problème est le grand nombre de femmes de carrière au QI élevé et très instruites qui restent sans enfant. Il est probablement impossible d’introduire des politiques visant à augmenter la fécondité de ces femmes qui ont presque été éduquées pour ne pas avoir d’enfants. Il est également probablement impossible d’introduire des politiques visant à réduire la fécondité de celles qui ont un faible niveau d’intelligence.

    En Europe occidentale, aux États-Unis et au Canada, l’intelligence diminuera également en raison de l’immigration dysgénique consistant en l’installation continue d’immigrés ayant une intelligence plus faible et une fécondité plus élevée que celle des populations d’accueil. Les mesures destinées à empêcher cela, comme la construction d’un mur le long de la frontière américano-mexicaine ou la tentative de restreindre l’immigration en Europe occidentale, seront inefficaces. Le déclin de l’intelligence réduira la puissance économique, technologique, scientifique et militaire de ces pays.

    Deuxièmement, les QI nationaux continueront à décliner en Europe de l’Est, au Japon, à Taiwan, en Corée du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande en raison de la faible fécondité des femmes de carrière à QI élevé, mais le déclin ne sera pas aussi important qu’en Europe occidentale, aux États-Unis et au Canada, car dans ces pays, il y a peu d’immigration dysgénique.

    Troisièmement, alors que l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont connu une faible immigration dysgénique, leurs populations indigènes à faible QI continueront à croître en raison de leur forte fécondité. Il ne sera pas possible de réduire ce phénomène et cela aura un effet négatif sur leur QI national.

    Quatrièmement, les QI nationaux continueront à augmenter dans les pays en développement économique. Il se peut qu’une certaine fécondité dysgénique entraîne une baisse de l’intelligence génotypique, mais celle-ci sera plus que compensée par les améliorations en matière de nutrition, de santé et d’éducation, comme ce fut le cas dans les pays économiquement développés pendant la majeure partie du XXe siècle. Les différences d’intelligence entre les nations économiquement développées et celles en développement seront donc réduites, bien qu’elles ne soient pas éliminées, car les populations des nations économiquement développées conserveront un avantage génétique, comme le montre la taille moyenne plus importante de leur cerveau.

    Cinquièmement, la Chine a connu une fécondité dysgénique au cours du dernier demi-siècle. Malgré cela, il y a eu une forte augmentation de 15 points de QI dans l’intelligence des enfants chinois de 1988 à 2006, grâce à des améliorations dans les domaines de la nutrition, de la santé et de l’éducation, et le QI britanniques des enfants chinois en 2006 sont estimés à 109,8. En 2016, le Conseil national des sciences a indiqué que la Chine avait dépassé les États-Unis pour le nombre d’articles publiés dans le domaine des sciences et des technologies.

    Il est probable que cette avance s’accroîtra à mesure que l’intelligence en Chine continuera à augmenter, comme elle l’a fait dans d’autres pays en développement économique, grâce à de nouvelles améliorations de l’environnement. Il est également probable que l’intelligence en Chine augmentera avec la réduction de la pollution de l’air qui, à l’heure actuelle, nuit à l’intelligence dans de nombreuses villes. Ainsi, alors que l’intelligence continue à se développer en Chine et à décliner en Europe et aux États-Unis, la Chine va probablement devenir la superpuissance mondiale dans la seconde moitié du XXIe siècle.

    Pouvez-vous nous parler de la difficulté de faire votre travail et vos recherches, avec la pression des scientifiques minoritaires et idéologiques ? Vous avez perdu votre titre de professeur émérite à l’Université d’Ulster, pour quelles raisons ?

    Parce que mes travaux sur les différences raciales de QI pourraient nuire à certaines minorités, tout simplement… Je n’ai aucune difficulté à faire mon travail, je reçois simplement des critiques auxquelles je réponds. Le professeur Heiner Rindermann a par ailleurs récemment apporté une contribution à cette question du QI et des différences dans son livre de 2018 intitulé Cognitive Capitalism : Human Capital and the Wellbeing of Nations. Il donne des QI nationaux actualisés, qu’il préfère appeler capacités cognitives (CA), pour l’ensemble des 200 nations de toutes tailles dans le monde.

    Richard Lynn, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh Info, 24 février 2020)

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  • La guerre des races est-elle déclarée ?...

    Le 25 février 2020, Pierre Bergerot recevait, sur TV libertés, Anne-Sophie Nogaret et Sami Biasoni à l'occasion de la publication de leur ouvrage intitulé Français malgré eux - Racialistes, décolonialistes, indigénistes : ceux qui veulent déconstruire la France (Toucan, 2020). Normalien, Sami Biasoni est professeur à l'ESSEC. Anne-Sophie Nogaret, professeur de philosophie, a publié Du mammouth au Titanic (Toucan, 2017).

     

                                        

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