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Entretiens - Page 83

  • De qui la droite est-elle le nom ?...

    Le 6 novembre 2020, Martial Bild recevait, sur TV libertés, Guillaume Tabard et Jean-Christophe Buisson pour évoquer Les grandes figures de la droite (Perrin, 2020), ouvrage collectif dont ils ont assuré la direction.

     

                                          

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  • Le trumpisme n'a pas perdu la guerre...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque les enseignements qui peuvent être tirés, à ce stade,  des élections présidentielles américaines. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019) et La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020).

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    Alain de Benoist : « Trump a perdu une bataille, mais le trumpisme n’a pas perdu la guerre ! »

    a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle américaine. , qui ne s’avoue pas vaincu, crie à la fraude et s’apprête à engager une bataille judiciaire. Quelle est votre analyse ?

    L’essentiel n’est pas là. Tout le monde admet, maintenant, que les sondages qui annonçaient une déferlante démocrate se sont, une fois de plus, trompés, puisque Biden, pour autant que sa victoire soit confirmée et que les soupçons de fraude soient infondés, ne l’a emporté que d’extrême justesse. Mais ce constat ne suffit pas. Ce que les sondages n’avaient pas prévu, c’est que Donald Trump réunisse sur son nom entre 7 et 10 millions de suffrages supplémentaires par rapport à 2016. L’idée véhiculée par les médias était qu’il y a quatre ans, la « démagogie trumpienne » avait abusé un électorat naïf et que celui-ci s’en repentait désormais amèrement (d’où la déferlante annoncée). C’est le contraire qui s’est passé. Non seulement ceux qui avaient voté pour Trump en 2016 ont confirmé leurs votes, mais des millions d’anciens électeurs démocrates sont venus les rejoindre.

    La participation au vote ayant été considérable – ce qui est rare, outre-Atlantique –, le fait massif, incontestable, est que la moitié des Américains sont aujourd’hui « trumpiens », en clair qu’ils campent désormais sur des positions populistes. Trump a perdu une bataille, mais le trumpisme n’a pas perdu la guerre ! Le système bipartite traditionnel s’en trouve bouleversé : l’électorat républicain n’a plus rien à voir avec ce qu’il était autrefois. Et comme une inimitié farouche prévaut de part et d’autre, et que les vieilles bases de l’identité collective américaine ont disparu, les États-Unis se retrouvent coupés en deux comme ils ne l’avaient jamais été depuis la guerre de Sécession. Un quotidien danois parlait, ces jours-ci, d’un « abîme de division, de colère et de haine ». Une révolution dans un pays jusque-là réputé plutôt « unanimiste » pour ce qui est de ses valeurs et de ses institutions.

    Comment caractériser les deux camps ?

    Contrairement à ce qu’on s’imagine souvent, à droite comme à gauche, la division n’est pas fondamentalement ethnique. On a accusé Trump d’être le « président des Blancs », voire souhaité qu’il le soit, mais si cela avait été le cas il aurait été beaucoup plus nettement (et plus sûrement) battu. Les tensions raciales sont évidentes, outre-Atlantique comme ailleurs, mais elles ne résument pas tout. Les conditions de vie des « minorités » (qui sont en passe de devenir une majorité) se sont beaucoup plus améliorées sous Donald Trump que sous Obama. C’est ce qui explique que Trump ait amélioré son score auprès d’elles en remportant 17 % du vote chez les Noirs, contre 13 % en 2016, et 35 % chez les Latinos, contre 32 %. Le mouvement Black Lives Matter, on l’oublie trop souvent, n’est d’ailleurs pas né sous Donald Trump mais sous le second mandat d’Obama…

    Si le trumpisme se renforce, ce n’est pas parce que les électeurs de Trump sont des « suprémacistes blancs » ou parce que, acquis aux thèses complotistes, ils s’imaginent que Hillary Clinton dévore des enfants vivants au cours de sombres cérémonies « pédo-satanistes ». Ce qui sépare les deux camps qui se retrouvent aujourd’hui face à face, ce sont des appartenances de classe et des conceptions de la société totalement opposées. On a, d’un côté, les représentants de l’Establishment, appuyés par la quasi-totalité des médias, de l’autre, des Américains attachés à leurs racines, à leur sociabilité propre et à des valeurs partagées. Les sédentaires qui sont de quelque part et les nomades qui sont de nulle part, les gens ordinaires des classes populaires et des classes moyennes en voie de déclassement (ceux que Hillary Clinton appelait les « déplorables ») et les lobbies « hors-sol » qui considèrent la montée du populisme comme un phénomène aussi incompréhensible que scandaleux. C’est très semblable à ce qu’on observe dans les pays européens : une lutte frontale entre les habitants des villes mondialisées et ce que nous appelons la « France périphérique ». Avec, dans le cas des États-Unis, un détail géopolitique d’importance : les États les plus favorables à Trump sont concentrés au centre du pays, ils appartiennent à l’Amérique continentale, tandis que les bastions de Joe Biden appartiennent à l’Amérique maritime : les grandes métropoles de la côte est et la Californie. La Terre et la Mer, toujours.

    Aussitôt élu, Joe Biden a proclamé sa volonté d’être un « président qui rassemble ». A-t-il des chances d’y parvenir ?

    Je ne le pense pas. Passons sur la falote médiocrité du personnage. Que les démocrates aient choisi pour champion un politicien sénile, expert en gaffes et solidement corrompu en dit déjà long sur la crise que traverse le parti démocrate qui, de surcroît, vient de perdre des sièges à la Chambre des représentants et n’a pas pu remporter le Sénat. Le camp de Biden est profondément désuni et sa marge de manœuvre sera très étroite. Donald Trump a été, pour les démocrates, un bouc émissaire providentiel : c’est seulement la haine de Trump (cette même haine qu’ont manifestée 90 % des médias européens) qui les a réunis. Si Trump n’est plus là, toutes leurs divergences vont apparaître en pleine lumière, tandis que la colère du peuple continue à gronder. Et si, comme il est très possible, sinon vraisemblable, Kamala Harris, représentante de l’aile gauche du parti, succède à Biden en cours de mandat, le fossé qui sépare les deux Amérique va s’agrandir encore plus. Jusqu’à quel point ? Dans un pays où plus de 350 millions d’armes à feu (plus qu’il n’y a d’habitants) circulent librement, le pire pourrait bien être à redouter.

     

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  • A propos des Loups Gris et de leur interdiction...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Xavier Raufer à Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque en particulier la "dissolution" des Loups Gris par le ministre de l'intérieur.

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et, tout récemment, Le crime mondialisé (Cerf, 2019).

     

                                           

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  • Radioscopie de Lucien Rebatet...

    A l'occasion de la publication aux éditions de l'Homme libre du journal tenu par Lucien Rebatet entre 1950 et 1972, sous le titre Journal d'un fasciste, nous vous proposons de (re-)découvrir l'enregistrement de la célèbre émission Radioscopie, de Jacques Chancel, diffusée sur France inter, à laquelle il avait été invité en 1969.

     

                                          

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  • Terrorisme, la France désarmée de Macron...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous Le samedi politique de TV Libertés, diffusé le 31 octobre 2020 et présenté par Élise Blaise, qui recevait Xavier Raufer, pour évoquer la nouvelle vague d'attaques islamistes que subit notre pays...

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

     

     

                                          

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  • L’histoire est ouverte et nous ne sommes pas encore morts...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Laurent Ozon à Breizh Info et consacré aux différents stress qui frappent les sociétés européennes et à leurs conséquences potentielles. Essayiste et analyste politique, tenant d'une écologie localiste et identitaire, Laurent Ozon est l'auteur de l'excellent essai intitulé France, années décisives (Bios, 2015).

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    Confinement, attentats islamistes, accélération de l’Histoire. Pour Laurent Ozon « L’histoire est ouverte et nous ne sommes pas encore morts »

    Breizh-info.com : Tout d’abord, vous écrivez après l’attentat de ce matin à Nice que les médias n’ont plus le temps de dénaturer les faits. Qu’entendez vous par là ?

    Laurent Ozon :  Pour bien répondre à votre question, il faut éclairer le rôle des médias dans nos sociétés. Les grands médias forment une sorte de système nerveux, conducteur d’impulsions, sous la forme d’informations ou de stress. Ce système nerveux se sent autant investi d’une fonction d’information que de régulation. En effet, la plupart des journalistes se sentent investis d’une mission de gestion des émotions collectives. Parfois sous l’influence de leurs propriétaires mais le plus souvent, de leur propre chef. Un journaliste ne déforme pas toujours la réalité pour induire en erreur mais parce qu’il cherche, consciemment le plus souvent, à apaiser les stress, les passions, limiter et détourner les colères parfois sous le louable prétexte d’éviter la violence, le racisme, la haine, l’anarchie sociale etc.

    D’une certaine façon, le système médiatique fonctionne comme un inhibiteur d’immunité collective destiné à empêcher le rejet des greffes, c’est à dire les populations imposées sur notre territoire et autour de nous. Les grands médias produisent des stress horizontaux pour éparpiller l’attention et briser les réflexes de coopération active qui naissent lorsque les populations entrent en phase de Coopération sous Stress Maximal (Heiner Mühlmann) face à une menace. Ces phases génèrent un processus d’auto-renforcement qui alimentent l’altruisme (le dévouement ou le sacrifice pour le groupe si vous préférez), les alignements synchrones de réaction, le rejet des porteurs de stress ou de menace, etc.   Ces phases précèdent et accompagnent les périodes de conflits intenses où se jouent la vie ou la mort des organismes sociaux. Dans une société multi-ethnique, c’est malheureusement souvent la guerre civile assurée s’il n’y a pas de débouchés politiques dans les institutions. Pour empêcher ces phases d’unification violente, il y a les techniques de manipulation de l’information classiques mais aussi la fabrication perpétuelle de stress dérivatifs, diviseurs, inhibants les stress dominants. Car les stress ne convergent pas pour le moment, mais propulsent des solutions contradictoires. J’y reviendrai.

    Dans le cas du stress sécuritaire qui prend le pas depuis quelques jours et à chaque nouvel attentat ou assassinat, les médias doivent produire un gros travail de reformulation pour faire passer la population de – pour faire très simple – « foutons-les dehors » à « c’est le vivre-ensemble qui est attaqué et qu’il faut protéger » parfaitement incarnée par le slogan gouvernemental « WE are ONE » Cette manipulation de l’opinion est de plus en plus difficile et dans la période où nous nous trouvons, les médias n’ont plus assez de temps pour fabriquer des récits unificateurs efficaces. Débordés ils ne peuvent plus contrarier le retour des stress de survie, annonciateurs de nouvelles étapes vers une situation de Coopération sous Stress Maximal (CSM).

    Vous semblez penser que nous sommes en guerre. Néanmoins ne vous semble-t-il pas que les Européens ne le sont pas, hormis à considérer que les journées d’hommage, les bougies, les marches blanches, seraient des actes de guerre ?

    Factuellement nous ne sommes pas en guerre. Nous y entrerons lorsqu’un stress submergera les autres ou convergera avec les autres stress de sorte que le processus de CSM sera activé. A ce moment, la créature de Frankenstein qu’est devenue notre société se fragmentera et chaque population inaugurera un cycle de réponse à la menace, à l’enjeu de vie ou de mort, dans laquelle elle éprouvera le besoin de son unité et de sa cohésion. Le conflit ouvert commencera à cet instant. Le pouvoir ne craint pas l’islamisme radical mais ce qui peut unifier la population majoritaire autochtones qui tient debout ce pays.

    Sur un autre plan, quelle est votre réaction à l’annonce d’un nouveau confinement par Emmanuel Macron ? Il semblerait que majoritairement, les Français soutiennent les annonces….

    La politique sanitaire du gouvernement vise à accompagner l’évolution d’une situation dont sa politique est en grande partie responsable. Les élites ont fait la démonstration de leur incompétence. Personne ne se faisait trop d’illusion sur leurs vertus mais on leur prêtait encore un semblant de savoir-faire. L’ensemble du dispositif est discrédité mais que faire quand même les responsables de l’opposition ne semblent pas avoir de plan global de rechange et que les esprits sont pollués par des informations et avis contradictoires à longueur de journée ? Ce bordel alimenté par les grands médias et le pullulement des stress sur les réseaux sociaux contribue à la désorientation. Et croyez moi, cela ne touche jusqu’au plus haut niveau de la société.

    Vous avez relayé l’annulation du confinement en Serbie suite à des émeutes en juillet 2020. Est-ce le seul horizon pour les peuples d’Europe, c’est à dire l’émeute et les incidents pour reconquérir sa liberté ?

    Informer n’est pas souhaiter ou encourager. D’une façon générale, l’absence de réaction populaire est fréquemment interprétée comme un quitus par le pouvoir. Mais la violence qui débouche sur une confrontation police-citoyen ne le déstabilise pas beaucoup. Les actions qui sont dangereuses pour tous les pouvoirs sont celles qui emportent l’adhésion du grand nombre en répondant « spontanément » à un stress dominant à son pic.

     Comment jugez vous les réactions de l’opposition politique à Emmanuel Macron, sur la question du Covid comme sur celle de la prétendue « lutte contre le séparatisme islamiste » ?

    L’opposition oscille entre logique insurrectionnelle en épousant la colère de la population et logique institutionnelle en jouant le jeu des récits unificateurs. Quand on veut accéder au pouvoir, il faut surtout aligner les compétences pour passer du stade d’opposant à celui d’alternative. C’est dans la capacité de l’opposition à persuader la population qu’elle peut faire mieux ou « moins pire » que le pouvoir sur les trois stress dominants, que se jouera un basculement. Prenons l’exemple de MLP. On trouvera facilement une majorité pour penser qu’elle serait plus efficace pour répondre au stress sécuritaire. Mais il n’y a pas aujourd’hui, de majorité pour croire qu’elle pourrait faire mieux que le gouvernement pour répondre à la crise économique ou sanitaire. Sa seule chance, c’est de rattraper son handicap, peut-être en s’alliant avec des personnes ou des forces politiques qui rassureront sur ces deux derniers points. Sinon, il faudra que le stress sécuritaire soit archi-dominant pour compenser sa faiblesse perçue sur l’économie et le logistico-sanitaire. J’en doute. La présidentielle pourrait s’ouvrir sur une dominante de stress économique. Sauf si des forces cherchent à peser dans la balance…

     

    Vous évoquez trois stress (économique, sécuritaire, épidémique) actuellement. Comment en sortir ?

    On n’en sort pas, on cherche à comprendre et on anticipe. Mon job c’est de comprendre les processus pour éclairer l’action et proposer des stratégies. Que chacun joue son rôle. L’histoire est ouverte et nous ne sommes pas encore morts. Loin s’en faut.

    Parlez nous de la chaine Télégram que vous animez ? Comment vous y rejoindre ?

    Simple: www.ozoncanalaudio.org . Attention c’est souvent théorique, mais si j’en juge par le profil des abonnés, cela pourrait bien avoir une petite influence…

    Laurent Ozon, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh Info, 30 octobre 2020)

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