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  • Le rêveur blessé...

    Les éditions Déterna viennent de rééditer un livre de souvenirs de Christian de la Mazière intitulé Le rêveur blessé.

    Journaliste, puis imprésario et responsable d'une agence de relations publiques, Christian de la Mazière avait témoigné de son engagement de jeunesse dans la division Charlemagne dans le célèbre film de Marcel Ophüls, Le Chagrin et la Pitié (1971), puis dans son récit Le rêveur casqué.

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    " Un soir, chez Castel, trois jeunes gens qui avaient l’habitude de se retrouver dans cette boîte à la mode de la Rive Gauche devisaient agréablement autour d’un whisky. Le premier s’appelait Charles De Gaulle, et il était le petit-fils de qui vous savez. Le deuxième s’appelait Paul Thorez, et il était le fils de… qui vous savez aussi ! Le troisième s’appelait Christian de La Mazière, et nul ne pouvait ignorer qu’il avait servi dans la Waffen SS durant la guerre.

    Telle est la France, imprévisible et diverse, querelleuse et amicale.

    Le témoignage de Christian de La Mazière, dans le film de Marcel Ophüls d’abord, Le Chagrin et la Pitié, puis dans un livre à succès, Le Rêveur casqué, fut une surprise pour beaucoup. Pour la première fois, un des rares rescapés de la fameuse Division Charlemagne racontait l’aventure de ces jeunes Français qui, au nom d’un idéal anticommuniste, allèrent combattre sur le front de l’Est sous l’uniforme allemand.

    Avec la même franchise, sur le même ton direct, sans forfanterie, sans provocation non plus, Christian de La Mazière évoque le reste de sa vie. Revenant en arrière, il nous dépeint une enfance et une adolescence nourries des idées de l’extrême droite.

    Puis les multiples péripéties, parfois imprévues jusqu’au cocasse, qui, dans les années cinquante, au sortir de la prison où l’avait conduit son engagement, l’amenèrent à devenir un personnage « bien parisien », connu dans tous les milieux du cinéma et du show-business, ami de Jean Gabin, de Michel Audiard, de René Clair, de et de tant d’autres – sans oublier les deux grandes artistes dont il partagea quelque temps la vie, Juliette Gréco et Dalida. "

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  • Un renouveau hespérialiste pour l’Europe...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par David Engels à The Epoch Times sur l'actualité du conservatisme en Europe.

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan après avoir été professeur à l'Université libre de Bruxelles, David Engels est l'auteur de deux essais traduits en français, Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (Blauwe Tijger, 2019). Il a  également dirigé un ouvrage collectif, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020). 

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    David Engels : un renouveau hespérialiste peut sauver l’Europe

    EPOCH TIMES – Selon Roger Scruton, philosophe anglais, le conservatisme revient à se penser comme le maillon d’une chaîne. D’un côté, il s’agit de « recevoir » ce que nos ancêtres et les siècles nous ont légué, et de l’autre, de « transmettre » ce qu’il nous revient de préserver et de redonner aux générations futures. Êtes-vous d’accord avec cette vision ? Comment définiriez-vous le conservatisme ?

    DAVID ENGELS – C’est une définition que je mentionne en effet souvent moi-même lorsqu’il s’agit de clarifier la teneur du conservatisme. Mais je pense que dans la perspective de 2022, cette approche est trop partielle, car la rupture brutale avec la tradition et l’établissement d’une contre-culture de gauche-libérale remontent déjà à deux, voire trois générations, et constituent d’ores et déjà un maillon triste, mais indéniable de ce que nos « ancêtres nous ont légué »… Faut-il pour autant transmettre cet héritage au futur, lui-aussi ? J’en doute. Il serait d’ailleurs naïf de ne pas vouloir reconnaître que même la destruction de la tradition a des racines qui remontent à de nombreux siècles, si l’on pense, par exemple, à la querelle nominaliste du Moyen Âge. Le conservatisme ne peut donc se limiter à la transmission de tout et n’importe quoi, pourvu qu’il appartienne au passé : nous devons faire un choix. Mais sur quelle base ? D’une part, à mon avis, ne peut être vraiment conservateur que celui qui veut ancrer toute structure sociale et institutionnelle dans la foi en la transcendance, et qui, d’autre part, arrive à la conclusion que, du moins en Europe, cette transcendance doive obligatoirement être perçue par le prisme de la tradition chrétienne, seule religion qui nous soit immédiatement et instinctivement accessible de par notre formatage culturel séculier. Être conservateur, c’est donc nécessairement à la fois construire une relation positive avec la tradition chrétienne et cultiver un patriotisme européen sain.

    Dans votre ouvrage Le Déclin, vous avez comparé le déclin de la république romaine avec celui de l’Union européenne aujourd’hui. Pouvez-vous nous rappeler les éléments fondamentaux de cette comparaison ? En quoi le conservatisme peut-il être un moyen pour faire face à ce déclin ?

    En effet, les similitudes entre la crise actuelle du monde occidental et le déclin et la chute de la République romaine au 1er siècle avant J.-C. sont malheureusement assez étonnantes : le chômage, l’immigration massive, le déclin démographique, la paupérisation des masses, la désintégration de la famille, le matérialisme, la sécularisation, l’accroissement de la dette publique, les déficits démocratiques, l’explosion des dépenses sociales, le blocage des réformes institutionnelles, le déclin de la religiosité traditionnelle, la montée de la criminalité, l’essor des sociétés parallèles, les délocalisations, le terrorisme, le fondamentalisme, la spéculation financière, la mondialisation, la perte d’identité, les guerres asymétriques et, pour citer Cicéron, le sentiment d’être désormais un « étranger dans sa propre cité » – rien de tout cela n’est fondamentalement « nouveau ». Or, ces parallèles sont d’autant plus inquiétants si l’on en considère les conséquences. En effet, la crise de la République romaine a conduit à des décennies de guerre civile et à l’émergence d’un État autoritaire comme dernier moyen de stabiliser une société fragmentée ; et lorsque je contemple la situation actuelle de l’Europe occidentale, je pense qu’une issue similaire n’est peut-être pas totalement improbable, bien au contraire. Dès lors, mes critiques (surtout allemands) me discréditent parfois comme « apologète de la dictature », ce qui est bien évidemment ridicule, mais témoigne aussi d’une naïveté historique dangereuse.

    Avec l’Union européenne, notre relation à la nation soulève de nouvelles interrogations. Toujours selon Scruton, le nationalisme, en tant qu’idéologie, est dangereux, « aussi dangereux que les autres idéologies ». Cependant, dans la vie ordinaire et quotidienne des peuples européens, « la nation signifie simplement l’identité historique et la poursuite de l’allégeance qui les réunit dans un corps politique ». Dans le contexte européen actuel, quel est votre point de vue sur cette question ?

    La simple visite de quelques capitales et musées européens devrait suffire à faire prendre conscience à tout Européen qu’il partage bien plus de choses avec ses voisins qu’avec des personnes issues de cultures extra-européennes : comme l’a dit Ortega y Gasset, les deux tiers de ce que nous considérons spontanément comme des caractéristiques « nationales » sont en fait de nature paneuropéenne. Malheureusement, sous la pression idéologique libérale de gauche exercée par les écoles, les médias et même les institutions politiques, cette idée s’est évaporée au cours des dernières décennies, tout comme la culture générale qui l’a garantie pendant des siècles, de sorte qu’il faudrait d’abord éduquer toute une nouvelle génération à reconnaître cette identité millénaire, sans laquelle l’Occident ne peut être compris dans ses hauts et ses bas : entre le niveau de l’homme individuel et de celui de l’humanité entière, il n’existe pas seulement les identités locales, régionales et nationales, mais aussi européenne. Il en résulte pour les forces conservatrices de notre 21e siècle qu’un retour naïf à l’État-nation ne peut résoudre nos problèmes identitaires actuels, mais seulement une prise de conscience renouvelée de notre identité européenne partagée : seule celle-ci peut nous permettre de développer cette solidarité sans laquelle l’Europe devra à nouveau se déchirer en plusieurs douzaines de petits États rivaux, totalement démunis face à la pression migratoire africaine, à la concurrence chinoise, à l’expansionnisme russe ou à l’hégémonie des États-Unis.

    Concernant le déclin de l’Occident, il y a un point à aborder, en particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la propagande russe anti-occidentale, telle que présentée par Poutine lors de son discours d’annexion des quatre régions ukrainiennes.
    Le thème du déclin de l’Occident est repris et mis en avant par certains. Selon eux, si l’Ouest s’effondre, l’Est, la Russie et la Chine, s’élèveront. Mais, en examinant attentivement les sociétés russes et chinoises, on comprend sans peine que cette affirmation n’a pas de sens.
    Il ne s’agit pas d’en faire des points de référence absolus, mais, par rapport à l’Europe de l’Ouest, les avortements, suicides et divorces sont tout de même deux à trois fois plus nombreux en Russie, où la pratique religieuse est plus faible.  Du côté chinois, la révolution culturelle de Mao fut sanglante et désastreuse. Elle visait à effacer les références culturelles et spirituelles du peuple chinois pour créer une page blanche, un avenir façonnable à souhait. Les gardes rouges se sont alors déchaînés contre leurs parents, professeurs, aînés qu’ils ont persécutés, torturés ou exécutés, par millions. Et ce sont ces mêmes gardes rouges qui sont aux différents postes de pouvoir en Chine aujourd’hui. Ceci explique en partie la facilité avec laquelle ils mettent en place des politiques anti-Covid terrifiantes, des confinements inhumains et absurdes, des tests PCR quasi-quotidiens, etc.  Il semble que l’humanité soit au bord de l’effondrement civilisationnel. Il n’existe apparemment pas de zone sanctuaire, de zone refuge, ni à l’ouest ni à l’est. Cet effondrement mondial se fait sous les coups d’un marteau à deux faces : le marxisme culturel et progressiste dominant l’Occident d’un côté, et le marxisme-léninisme autoritaire et violent dominant l’Orient de l’autre. Quel est votre avis sur cette vision globale ? Comment les conservateurs peuvent faire face à ces deux fronts ?

    En effet, le danger est énorme. Immigration de masse, déclin des valeurs, théorie du genre, radicalisation, sociétés parallèles, cartels politiques, polarisation sociale, crise de la dette — où que l’on regarde, l’Europe semble se désintégrer devant nos yeux. Il est donc grand temps pour un retour à ces valeurs qui, jadis, furent à la racine de la grandeur de l’Occident, si nous voulons éviter les pires scénarios. Ceci ne sera possible que grâce à un renouveau fondamental de l’Europe sur base d’une idéologie politique que nous voudrions appeler « hespérialisme » : d’un côté, nous avons besoin d’une Europe assez forte pour protéger l’État-nation individuel contre la montée de la Chine, l’explosion démographique de l’Afrique, les relations difficiles avec la Russie et la radicalisation du Proche Orient.

    Mais d’un autre côté, une telle Europe ne sera acceptée par le citoyen que si elle reste fidèle aux traditions historiques de l’Occident au lieu de les combattre au nom d’un universalisme multiculturel chimérique. Défense de la famille naturelle, régulation sévère de l’immigration, retour à la Loi Naturelle, protection d’un modèle économique socialement responsable, implémentation radicale du principe de subsidiarité, renforcement des racines culturelles de notre identité et renouveau de notre sens de la beauté – voici, en quelques mots, les bases d’une nouvelle Europe « hespérialiste ».

    Le régime chinois est probablement le régime ayant le plus bénéficié de l’ordre international issu de la Seconde Guerre mondiale et de la paix américaine depuis 1945. C’est d’autant plus vrai depuis la réforme et l’ouverture initiées par Deng Xiaoping au début des années 1980. Pourtant, le PCC ne cesse de critiquer cet ordre international, souhaite le renverser et prendre le contrôle. En 1957, Mao déclarait fièrement : « À l’avenir, nous établirons un comité mondial [et] élaborerons des plans d’unification mondiale ».(Lüthi, The Sino-soviet split, 88). Aujourd’hui, Xi Jinping a l’ambition de guider une nouvelle « communauté de destin pour l’humanité ». Comment appréhender l’essor de la Chine sur la scène internationale ? Et pour l’Europe plus particulièrement ?

    Tout d’abord, il faut se rendre à l’évidence que le retour de la Chine en tant qu’acteur de premier ordre sur l’échiquier global est plutôt un retour à la normale qu’une exception. L’ère de l’hégémonie américaine – et avec elle, occidentale – est bel et bien terminée, et nous retrouvons à nouveau une multipolarité géopolitique somme toute « normale ». Ceci-dit, l’essor chinois n’est pas seulement le fruit de l’initiative chinoise, mais aussi de choix opérés en Europe et aux États-Unis. D’un côté, ce sont les nations occidentales qui ont permis, avec leur délocalisation industrielle, leur investissement de capitaux et leurs transferts de technologie, le « miracle chinois » qui aurait certainement pris plus de temps sans cette aide (in)volontaire. D’un autre côté, face au déclin européen, l’essor de la Chine paraît encore plus spectaculaire.

    Qu’en est-il du futur ? Si l’Occident continue à perdre de vitesse, il n’est pas impossible que la Chine arrive en effet à imposer une hégémonie économique quasi-complète sur l’Eurasie (à l’exception peut-être de l’Inde) et d’une partie considérable de l’Afrique, et ce sans tirer un coup, car le temps joue en sa faveur, du moins encore pour la décennie à venir. Et qui dit hégémonie économique dit aussi hégémonie politique et même idéologique indirecte. Vu la banalisation du système de crédit social, de la répression politique, de la doctrine marxiste et du transhumanisme, ce serait une évolution nettement plus grave encore que toutes les tentatives globalistes développées à Bruxelles, n’en déplaise aux Eurasiens douginistes qui semblent encore préférer s’allier avec la Chine et l’Iran qu’avec les États-Unis…

    Il semble que des voix s’élèvent en Allemagne pour remettre en cause l’engagement avec le régime chinois, mais est-ce vraiment sincère et combien de temps ces voix pourront-elles se faire entendre ? D’après une récente étude du groupe Rhodium, « les dix premiers investisseurs européens en Chine au cours des quatre dernières années représentaient en moyenne 80% du total des investissements dans le pays contre seulement 49% entre 2008 et 2017 ». L’Allemagne a atteint l’année dernière 46% des investissements européens en Chine. La France arrive en 4e position (10%) derrière l’Angleterre (20%) et les Pays-Bas (13%). Ces données économiques semblent contredire tous les discours politiques sur le besoin de reconstruire une « souveraineté européenne ». Quel est votre avis sur ce point ?

    La crise de la zone euro, la crise Covid, la crise ukrainienne et la crise énergétique ont bien montré qu’en cas de force majeure, l’égoïsme national prenait le dessus sur toutes les autres considérations, et ce nonobstant la rhétorique européiste de la plupart de nos hommes politiques. Ce problème est particulièrement important en Allemagne, parce qu’elle est tellement persuadée d’être exploitée par tous ces voisins via le système de redistribution de subsides européens, qu’elle croit pouvoir, et ce avec bonne conscience, défendre ses intérêts nationaux bec et ongles en cas de crise. Loin de réaliser que l’ouverture de l’espace Schengen et la création de l’euro sont des conditions sine qua non de son essor industriel et que son simple poids économique et démographique, en alliance avec son partenaire cadet français, en font l’hégémon incontesté de l’UE, l’Allemagne se sent « victime » de Bruxelles et ne voit dans la politique d’austérité imposée au sud, dans le manque de soutien à l’Europe de l’Est, dans sa création de NordStream 2 ou dans son diktat « climatique » qu’autant d’exceptions mineures et ponctuelles, alors qu’elle est la première à condamner avec violence et maintes sanctions ses petits voisins, surtout à l’Est, pour toute une série de torts « anti-européens » plus imaginaires que réels…

    Et il est difficile d’espérer que cette situation s’améliore, car plus la crise économique s’enlisera, et plus toutes les nations, l’Allemagne en premier lieu, chercheront à sauver leur mise, quitte à pousser leurs voisins encore plus dans le pétrin : un cercle vicieux qui risque de rapidement ruiner l’Europe – et de bénéficier largement à la Chine.

    Vous habitez en Pologne qui a beaucoup fait pour aider l’Ukraine ces derniers mois. Quelle est la situation politique en Pologne actuellement ? Comment est perçue l’agression russe dans ce pays ? Et comment les positions française et allemande sont-elles perçues en Pologne ?

    L’invasion russe de l’Ukraine a réveillé des souvenirs traumatisants en Pologne et confirmé des craintes profondes que personne en Occident n’a voulu prendre au sérieux pendant longtemps. L’attitude de la Pologne face à cette situation est marquée par plusieurs considérations stratégiques et humanitaires. Tout d’abord, le pays tout entier vibre émotionnellement avec ses voisins ukrainiens : les vieux conflits entre le gouvernement et l’opposition sont totalement marginalisés, car tous les Polonais, de la gauche à la droite de l’échiquier politique, s’identifient pleinement à l’Ukraine, et l’accueil généreux de millions de réfugiés par la Pologne tout comme la livraison d’équipement militaire en grand nombre – mentionnons rien que les 300 chars de guerre ! – a été un exemple unique de solidarité internationale.

    Mais en défendant l’Ukraine, la Pologne œuvre aussi à sa propre sécurité. Car Varsovie craint qu’une annexion de l’Ukraine par la Russie ne réduise tôt ou tard les pays baltes et la Pologne à l’état de zone tampon géopolitique et ne mette en péril la prospérité et la sécurité si difficilement reconquises par la Pologne ces dernières années. Dès lors, la Pologne se sent assez abandonnée par ses partenaires européens, qui, mis à part paroles de bonne volonté et sanctions peu coordonnées et efficaces, montrent moins d’empressement à aider l’Ukraine qu’à imposer de nouvelles sanctions à l’égard de la Pologne à cause de ses prétendues entorses aux principes d’État de droit.

    Que va-t-il se passer ? L’ordre politique qui régnait depuis la chute de l’Union soviétique est en train de s’effondrer, et Varsovie va se retrouver au cœur de la politique mondiale. Si Poutine gagne la guerre, il vassalisera tout ou partie de l’Ukraine et déclenchera une nouvelle guerre froide dans laquelle la Pologne, avec sa longue frontière orientale, se trouvera dans la ligne de mire d’un bloc continental qui va de Minsk à Hong Kong. Mais si Poutine perd la guerre, non seulement les jours de celui-ci seront comptés, mais probablement aussi ceux de la Fédération de Russie qui pourrait bien connaître un long processus de désintégration interne – avec des conséquences désastreuses pour l’équilibre géopolitique mondial. Dans ce cas également, la Pologne serait assise dans la première loge de l’histoire mondiale et supporterait les conséquences de cette déstabilisation de son voisinage. Pourra-t-elle en profiter pour instaurer une coopération plus étroite entre les nations du Trimarium entre mers Baltique, Adriatique et Noire et redevenir une force européenne de premier ordre ?

    David Engels (Epoch Times, 20 octobre 2022)

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  • La mélancolie d'Athéna...

    Les éditions Les Belles Lettres viennent de publier un essai de Michel de Jaeghere intitulé La mélancolie d'Athéna - L'invention du patriotisme. Journaliste, directeur du Figaro Histoire, Michel De Jaeghere a notamment publié Les derniers jours - La fin de l'empire romain d'Occident (Les Belles Lettres, 2014) et Le Cabinet des antiques - Les origines de la démocratie contemporaine (Les Belles Lettres, 2021).

     

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    " « Nous voici retournés au cœur des contradictions qui rendent cette histoire décisive. Parce que les Grecs se sont posé les questions que nous n’avons cessé de retrouver depuis. Parce qu’ils ont consigné avec une clarté sans pareille les différentes réponses possibles. Qu’ils ont analysé avec minutie les tenants et aboutissants des cas de conscience dont seraient tissés pour toujours nos débats politiques. Ils ont eu le génie de donner aux événements de leur histoire une portée universelle en dégageant ce qui relève, dans leurs causes, des permanences de la nature humaine ; ce qui tient, dans leurs conséquences, des lois de la politique. »

    Parcourant le Ve siècle grec, des origines des guerres médiques à la fin de la guerre du Péloponnèse, Michel De Jaeghere ne se contente pas ici de faire le récit frémissant de cet apogée de la civilisation hellénique. Il a suivi à la trace les débats, les dilemmes, les conflits inhérents à la naissance du patriotisme, de sa dilatation dans le panhellénisme à sa caricature en volonté de puissance, et de l’échec tragique auquel la tentation de l’impérialisme avait conduit Athènes, aux crises de sa démocratie. Fidèle à la méthode inaugurée dans son Cabinet des antiques (Les Belles Lettres), il prend appui sur Hérodote, Thucydide, Isocrate, Platon, quelques autres, pour faire dialoguer les textes antiques avec notre propre histoire et tenter de dégager, dans l’expérience des Grecs, ce qu’ils ont à nous dire d’essentiel, de vital sur nous-mêmes. L’histoire du grand siècle d’Athènes en sort comme rajeunie. "

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  • Sept mensonges sur la colonisation...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Thaïs d'Escufon consacrée à la colonisation.

    Porte-parole talentueuse et courageuse du mouvement Génération identitaire, Thaïs d'Escufon développe désormais avec brio une activité de publiciste sur les réseaux sociaux.

     

                                                  

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  • Tout va bien !...

    Furieux de tout le pays, La Furia, le trimestriel satirique lancé en janvier dernier par Laurent Obertone, Papacito, Marsault et Laura Magné est de retour en kiosque pour son quatrième numéro ! Bonne lecture !

     

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  • Les salauds...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman, cueilli sur son blog A moy que chault ! et consacré à la nécessité de faire sécession d'un système enfermé dans une véritable pulsion de mort tournée contre son propre peuple...

    Animateur du site Paris Vox, rédacteur en chef de la revue Livr'arbitres et collaborateur de la revue Éléments, Xavier Eman est l'auteur de deux recueils de chroniques intitulés Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016 et la Nouvelle Librairie, 2019), d'un polar, Terminus pour le Hussard (Auda Isarn, 2019) et, dernièrement, d'Hécatombe - Pensées éparses pour un monde en miettes (La Nouvelle Librairie, 2021).

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    Les salauds

    Ce monde, totalement inversé, est de plus en plus abject, repoussant chaque jour davantage les frontières de l'abomination. Ce n'est d'ailleurs pas tant la sauvagerie et les crimes odieux qui sont une nouveauté, la violence et la folie criminelle étant hélas tragiquement et étroitement liées à l'histoire humaine. Ce qui fonde l'émétique spécificité de notre époque, c'est l'euphémisation et la banalisation systématique et systémique de ces phénomènes ainsi que l'invraisemblable indulgence dont bénéficient les auteurs des pires atrocités imaginables.

    Depuis des années, des néo-barbares tuent, torturent, violent, lynchent et tabassent, dans un contexte de quasi-impunité, les victimes s'accumulant dans une très large indifférence tandis que toutes les institutions officielles (de la Justice aux médias en passant par le cinéma et la littérature...) ne semblent avoir d'autres préoccupations que de cajoler et de victimiser les populations dont sont très majoritairement issus les sadiques et les criminels qui sèment quotidiennement la mort et la souffrance. Personne, pourtant, ne cherche à les condamner pour ce qu'ils sont « ethniquement », « religieusement » ou « culturellement » mais bien uniquement pour ce qu'ils font, c'est à dire des actes infâmes et inhumains qu'aucune société dite civilisée ne devrait tolérer et encore moins tenter « d'expliquer » ou de « minimiser ».

    Alors que tous les moyens possibles, même les plus radicaux, devraient être mis en œuvre pour mettre hors d'état de nuire ces prédateurs sans foi ni loi, pour qui la vie humaine ne semble avoir aucune valeur, ces moyens sont mis tout au contraire au service de la culpabilisation de la population autochtone victime passive (puisqu'on lui a appris à l'être, qu'on la émasculée dans ce but) des « déséquilibrés » importés, le seul souci des autorités paraissant être d'empêcher toute réaction naturelle, tout rébellion face à cette litanie d'agressions, de vexations, d'humiliations et de crimes. La sécurité et même la vie des français semblent moins importantes que leur rectitude morale «antiraciste » et leur soumission aux dogmes mondialistes et sans-frontièristes. « Qu'ils meurent, que leurs filles soient violées, qu'ils rampent sous les coups et les crachats des racailles, peu importe tant qu'ils « ne font pas d'amalgame » et qu'ils ne sont pas « récupérés par l'extrême-droite » ! ». On n'est désormais plus dans la négation du réel, ni même dans l'ethno-masochisme, mais dans une véritable pulsion de mort tournée contre son propre peuple, une hargneuse volonté punitive envers cette populace franchouillarde qui tarde trop à se faire remplacer.

    Malgré les grands discours, les journées des bisous et de l'amour universel, tous ceux qui cautionnent, à un degré ou un autre, cet état de fait sont exactement l'inverse de ce qu'ils prétendent être. Ces soi-disant humanistes au grand cœur sont en réalité des salopards pur jus, pas le moins du monde émus par le sort des victimes dès lors que celles-ci n'entrent pas dans le cadre de leur agenda idéologique, de leur mythologie tartuffe d'un « vivre-ensemble » qu'ils évitent d'ailleurs soigneusement de s'imposer à eux-mêmes.

    Il ne sert pour autant à rien de vitupérer, de s'exclamer qu'ils « devront rendre des comptes ! ». Ils n'en rendront pas plus demain qu'ils n'en ont rendus hier. Du moins tant que nous continuerons à jouer le jeu truqué qu'ils nous imposent, tant que nous n'accepterons pas l'évidence que cet état, ce système dans son ensemble sont en guerre ouverte contre nous et que toutes les oppositions officielles ne sont que de vaines et fastidieuses impasses. Nous n'avons pas les moyens de les renverser, de les « punir » ou de nous « venger », mais nous avons la possibilité, et le devoir, de déserter le terrain de jeux auquel ils veulent nous cantonner, de rompre avec les laisses qu'ils nous imposent, de sortir enfin de la matrice qu'ils ont forgée. C'est pourquoi, malgré la colère, malgré la tristesse, malgré la tentation de la haine, il n'y a encore et toujours qu'une seule voie : construire.

    Construire nos alternatives, construire nos communautés, nous rassembler, nous protéger mutuellement, protéger les nôtres, bâtir nos citadelles, tant intérieures que matérielles, travailler à notre autonomie, ne plus donner un sou à toutes les émanations de ce système, continuer à expliquer, à instruire, à éduquer, à former, à aimer, à prier, à chanter. La sécession, maintenant. C'est ainsi qu'un jour les salauds, comme les traîtres, payeront.

    Xavier Eman (A moy que chault !, 18 octobre 2022)

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