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  • La Déshumanisation de l'art...

    Les éditions Allia viennent de rééditer un essai de José Ortega y Gasset intitulé La Déshumanisation de l'art. Philosophe et publiciste espagnol, partisant d'un conservatisme libéral, José Ortega y Gasset (1883 - 1955) est particulièrement connu en France pour son essai de 1929, La révolte des masses (Le Labyrinthe, 1986), dans lequel il annonçait l'apparition de l'« homme moyen » , qui « n'a que des appétits »  et qui « ne se suppose que des droits ». Plusieurs de ses essais ont été récemment réédités, comme Méditation sur la technique (Allia, 2017), Autour de Galilée - Du christianisme au rationalisme, du monde moderne à la post-modernité (Perspectives libres, 2018) ou encore Sur la chasse (Atlantica, 2019).

     

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    " « Si le nouvel art n'est pas intelligible à tout le monde, cela signifie que ses ressorts ne sont pas ceux du genre humain. Ce n'est pas un art pour les hommes en général, mais pour une classe très particulière d'hommes qui, même s'ils ne valent pas plus que les autres, sont de toute évidence différents. »

    Jean Cassou disait d'Ortega y Gasset qu'il ne craignait pas la frivolité, voire la recherchait. Ce n'est pas le moindre des paradoxes, quand on lit ce texte-ci, mélange de critique "sérieuse" et de fascination-répulsion pour un art désormais futile aux yeux de l'auteur. Ortega y Gasset s'attaque en effet à une tendance de l'art de l'époque (ce texte est publié pour la première fois en 1925) à éliminer la figure humaine de ses sujets au point de devenir autocritique, voire un jeu entre artistes. Cela conduit à le rendre impopulaire. Dégagé du sérieux et de tout pathos, l'art perd sa transcendance au profit de la superficialité, du divertissement. Il est désormais élitiste, il exclut les masses. Il est le symptôme d'une crise culturelle, qui annonce la décadence d'une société de plus en plus tournée vers le spectacle. En effet, l'art finit par se vider de tout contenu : « Tout comme dans un système de miroirs qui se réfléchissent indéfiniment les uns dans les autres, aucune forme n'est la dernière. Toutes sont moquées et réduites à pure image. » "

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  • Toutes les violences ne sont pas destructrices !...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la question de la violence, notamment politique. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « La violence peut être parfois condamnable, mais je ne la condamne pas par principe ! »

    Aujourd’hui, toute action politique peut se trouver disqualifiée, en termes médiatiques s’entend, dès lors qu’elle en vient à s’exprimer de façon violente, que cette violence soit réelle ou supposée. C’est donc l’effet qui se trouve condamné, et non point la cause. Angélisme ou cynisme ?

    Je dirais plutôt : « mécompréhension ». La condamnation sans nuances de la violence est le fait, d’une part, des pacifistes, qui se retrouvent du même coup condamnés à « faire la guerre à la guerre », position inconfortable, d’autre part, de l’éternel parti bourgeois, acquis aux idées libérales, qui s’imagine que la discussion, la négociation, le compromis, voire le « doux commerce », peuvent toujours permettre d’éviter l’affrontement. Les maîtres de l’idéologie dominante capitalisent sur cette condamnation inconditionnelle de la violence pour se prémunir contre les insurrections qu’ils redoutent. Mais une telle attitude est irréaliste. La violence est un caméléon. Non seulement elle est omniprésente et protéiforme, mais elle n’apparaît pas toujours comme telle. Elle est partout, même là où on ne la voit pas.

    À la violence ouverte, explosive, s’ajoute la violence structurelle, systémique et virale. La dérégulation libérale est une violence, le conditionnement publicitaire, la propagande de la pensée unique, l’esclavage du salariat, les aliénations dont le monde moderne est le lieu, la mondialisation elle-même, sont autant de formes de violence. La politique s’apparente elle aussi à la guerre dans la mesure où son critère essentiel est la distinction de l’ami et de l’ennemi. En politique, seul est souverain celui qui décide, et la décision est également une façon de mettre un terme aux parlotes et aux palabres.

    « Une planète définitivement pacifiée », écrit Carl Schmitt, « serait un monde sans politique. » Le droit lui-même ne peut être instauré et garanti que par un rapport de force. Quant aux révolutions, inutile de rappeler qu’elles n’ont jamais été des promenades de santé. Il n’y a tout simplement pas de vie en société sans la possibilité d’une violence.

    La violence, je la condamne personnellement souvent, je dirais même le plus souvent, surtout quand elle est gratuite, stupide et contre-productrice, mais je ne la condamnerai jamais par principe. Tout dépend des circonstances et du contexte. Dans les affaires humaines, il ne faut jamais se prononcer sur des abstractions, qu’il s’agisse de la violence (à quelle fin s’exerce-t-elle ? Par quels moyens ?), de l’immigration (qui immigre ?) ou de l’avortement (qui avorte ?). Toutes les violences ne sont pas destructrices. Elles peuvent aussi être fondatrices. Pendant la guerre, tous les mouvements de résistance ont fait usage de la violence. À l’époque de la décolonisation, tous les mouvements de libération en ont fait autant – et avec succès.

    Une formule canonique, attribuée à Max Weber, réserve à l’État le « monopole de la violence légitime ». Quand on voit l’état actuel des choses, ne peut-on pas dire que l’État a depuis longtemps perdu ce monopole ?

    Notons d’abord qu’on ne peut prétendre avoir le monopole de la violence légitime qu’aussi longtemps qu’on est soi-même légitime. La notion de légitimité est donc centrale, dans cette affaire. Un gouvernement, même régulièrement élu, peut perdre sa légitimité de bien des façons. Il n’est a priori légitime qu’à la condition de servir le bien commun en assurant la paix à l’extérieur et la concorde à l’intérieur. Face à une autorité devenue illégitime, à un État qui ne fait plus son travail, à des dirigeants qui ne se préoccupent plus que de leurs seuls intérêts, le contrat social est rompu et les citoyens doivent prendre leurs responsabilités car, comme l’observe Éric Werner (Légitimité de l’autodéfense), « il est bon en soi de se défendre ».

    Bien entendu, une déclaration d’illégitimité peut être tout à fait arbitraire et injustifiée, j’en suis bien conscient. Mais ce qu’il faut retenir est que, contrairement à ce que prétend le positivisme juridique, la légalité et la légitimité ne sont pas synonymes. D’où l’éternel combat d’Antigone contre Créon.

    Aujourd’hui, le « monopole » dont parlait Weber est effectivement partout battu en brèche. Nombre de guerres opposent désormais acteurs étatiques et non étatiques. Ce n’est pas nouveau : Clausewitz donnait déjà le nom de « petite guerre » à la guerre de partisans, à laquelle se rattache également le terrorisme. Violences sur la voie publique, violences sexuelles, violences conjugales, la violence brutale est partout : elle éclate dans la rue, dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les transports. Dans certaines banlieues, elle est devenue un mode de vie. Cela signifie qu’aux yeux d’un nombre croissant d’individus, elle devient acceptable. Face à cette violence, les « appels à la raison » ne peuvent que tomber dans le vide. Seule la force peut briser la force.

    Quid de la violence que l’on a vue s’exprimer en marge du mouvement des gilets jaunes ?

    Il ne faut pas s’y tromper, la violence qui s’est révélée lors des manifestations des gilets jaunes a d’abord été la violence étatique. Les forces de police n’ont pas été chargées de maintenir l’ordre mais de faire de la répression. Elles l’ont fait avec une violence dont on n’avait pas vu l’équivalent depuis la guerre d’Algérie – et dont les pouvoirs publics n’ont jamais fait usage à l’encontre des racailles des banlieues. Bien des gilets jaunes ont subi de véritables blessures de guerre : mains arrachées, yeux crevés, visages défigurés. Au total, 2.200 blessés parmi les manifestants, dont plus de 200 blessures à la tête, sans oublier les procès devant les tribunaux, là encore beaucoup plus sévères qu’avec les voyous et les bandits : 1.800 condamnations, 1.300 comparutions immédiates, 300 incarcérations. À cela s’est ajoutée la violence provocatrice des Black Blocs qu’il était parfaitement possible d’enrayer, mais qu’on a objectivement encouragée pour discréditer le mouvement. Enfin, il y a eu des actes de violence de la part des gilets jaunes qui, eux, ont au moins servi à faire reculer le gouvernement. S’ils étaient allés plus loin, il aurait peut-être reculé plus encore. Ce n’est, en tout cas, pas moi qui vais pleurer sur l’incendie du Fouquet’s !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 4 décembre 2019)

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  • Les snipers de la semaine... (190)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Figaro Vox, Paul Sugy cible Greta Thunberg, personnalité de l'année selon Time Magazine, après ses déclarations délirantes inspirées par les théoriciens de l'intersectionnalité des luttes...

    Greta Thunberg et le spectre de «l’écologie décoloniale»

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    - sur Vu du droit, Régis de Castelnau mouche tranquillement Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, pris la main dans le peau de confiture...

    Jean-Paul Delevoye : petits et gros arrangements du bénévoleur

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  • Feu sur la désinformation... (259)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous, dans son nouveau format, un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours de Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      Greta Thunberg est la personne de l’année pour le Time. Une récompense qui vient couronner un parcours ultra politiquement correct, jusqu’à des déclarations ethnomasochistes récentes.
    • 2 : Grève : des médias parisiano-centrés et pro-Macron ?
      Les Français de province vivent beaucoup moins durement que les Parisiens la grève contre la réforme des retraites. Pourtant, les médias restent focalisés sur Paris. Et, pour certains journalistes, sur la défense d’Emmanuel Macron.
    • 3 : Revue de presse
      Dans la revue de presse de la semaine, France Culture continue son travail de sape de l’identité civilisationnelle européenne. Heureusement, Charlotte d’Ornellas sera là pour apporter un peu de lumière.
    • 4 : Brexit : les médias en roue libre contre Boris Johnson !
      En Grande-Bretagne, c’est jour de vote pour des élections législatives dont l’enjeu est limpide : le Brexit. En France, les médias tirent à boulets rouges sur Boris Johnson.
    • 5 : Watching Giants, une initiative salutaire
      Face aux pressions exercées par des officines d’extrême gauche contre des annonceurs apparaissant sur le site de Valeurs Actuelles, un lobby patriote est en train de se former !

     

                                    

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  • Le petit Remplacement...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Le petit Remplacement, un volume de Renaud Camus regroupant plusieurs de ses essais. Écrivain, Renaud Camus est notamment l'auteur d'un essai marquant, Le Grand Remplacement (David Reinharc, 2011), paru en 2011, dont le titre, sinon le contenu, a connu une diffusion virale, à tel point que la police de la pensée du système s'acharne désormais à nier la réalité même de ce qu'il décrit, soit le remplacement progressif de la population française de souche par une population importée principalement d'Afrique...

     

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    " Pour le dire un peu brutalement, et pour la rime, le Petit Remplacement c'est le changement de classe, le Grand Remplacement c'est le changement de race. Plus précisement, le Petit Remplacement c'est le changement de classe de référence culturelle (passage de la bourgeoisie à la petite bourgeoisie), le Grand Remplacement c'est la substitution ethnique (passage des indigènes aux allogènes). Le Petit Remplacement c'est le changement de culture. Le Grand Remplacement c'est le changement de civilisation. Le Petit Remplacement c'est le changement d'histoire. Le Grand Remplacement c'est le changement de peuple. Le Petit Remplacement c'est le changement de sens. Le Grand Remplacement c'est le changement de sang. Le Grand Remplacement n'est rendu possible que par le Petit. Toutefois il l accélère à son tour. L'interaction est réciproque. Ils peuvent d'ailleurs se combiner à merveille dans la musique, en particulier, ou la danse (la Fête de la Musique à l'Elysée, par exemple, en 2018, c'était à la perfection les deux remplacements en un seul). On a réuni dans ce recueil six essais parus séparément depuis le début du siècle: La Dictature de la petite bourgeoisie (Privat, 2005, Chez l'auteur, 2016); La Grande Déculturation (Fayard, 2008, Chez l'auteur, 2018) ; Décivilisation (Fayard, 2011, Chez l'au- teur, 2018) ; Les Inhéritiers (Chez l'auteur, 2012 ; nouvelle édition, 2018) ; La Civilisation des prénoms (Chez l'auteur, 2014 ; nouvelle édition, 2018) et Le Mot musique (Chez l'auteur, 2018). Ce volume-ci, on l'aura compris, est le livre frère du Grand Remplacement. "

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  • Les idées à l'endroit sur Pierre Boutang...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist, pour évoquer la haute figure de Pierre Boutang et son parcours philosophique, littéraire et spirituel, reçoit son biographe, Rémi Soulié, et son petit-fils, Emmanuel, ainsi que le philosophe d'origine libanaise Antoine Assaf.

     

                                 

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