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  • L'utopie progressiste débouche sur l'enfer...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec le philosophe Robert Redeker, cueilli sur le Figaro Vox et consacré à la question du progrès. Robert Redeker vient de publier un essai intitulé Le progrès ? Point final. (Ovadia, 2015).

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    Robert Redeker : l'utopie progressiste débouche sur l'enfer

    FIGAROVOX. - L'idée de progrès, expliquez-vous, n'est plus le moteur des sociétés occidentales. Partagez-vous le constat de Jacques Julliard qui explique que le progrès qui devait aider au bonheur des peuples est devenu une menace pour les plus humbles?

    Robert REDEKER. - Le progrès a changé de sens. De promesse de bonheur et d'émancipation collectifs, il est devenu menace de déstabilisation, d'irrémédiable déclassement pour beaucoup. Désormais, on met sur son compte tout le négatif subi par l'humanité tout en supposant que nous ne sommes qu'au début des dégâts (humains, économiques, écologiques) qu'il occasionne. Le progrès a été, après le christianisme, le second Occident, sa seconde universalisation. L'Occident s'est planétarisé au moyen du progrès, qui a été sa foi comme le fut auparavant le christianisme. Il fut l'autre nom de l'Occident.

    Aujourd'hui plus personne ne croit dans le progrès. Plus personne ne croit que du seul fait des années qui passent demain sera forcément meilleur qu'aujourd'hui. Le marxisme était l'idéal-type de cette croyance en la fusion de l'histoire et du progrès. Mais le libéralisme la partageait souvent aussi. Bien entendu, les avancées techniques et scientifiques continuent et continueront. Mais ces conquêtes ne seront plus jamais tenues pour des progrès en soi.

    Cette rupture ne remonte-t-elle pas à la seconde guerre mondiale et de la découverte des possibilités meurtrières de la technique (Auschwitz, Hiroshima)?

    Ce n'est qu'une partie de la vérité. L'échec des régimes politiques explicitement centrés sur l'idéologie du progrès, autrement dit les communismes, en est une autre. L'idée de progrès amalgame trois dimensions qui entrent en fusion: technique, anthropologique, politique. Le progrès technique a montré à travers ses possibilités meurtrières sa face sombre. Mais le progrès politique -ce qui était tenu pour tel- a montré à travers l'histoire des communismes sa face absolument catastrophique. Dans le discrédit général de l'idée de progrès l'échec des communismes, leur propension nécessaire à se muer en totalitarismes, a été l'élément moteur. L'idée de progrès était depuis Kant une idée politique. L'élément politique fédérait et fondait les deux autres, l'anthropologique (les progrès humains) et le technique.

    Les géants d'Internet Google, Facebook, promettent des lendemains heureux, une médecine performante et quasiment l'immortalité, n'est-ce pas ça la nouvelle idée du progrès?

    Il s'agit du programme de l'utopie immortaliste. Dans le chef d'œuvre de saint Augustin, La Cité de Dieu, un paradis qui ne connaît ni la mort ni les infirmités est pensé comme transcendant à l'espace et au temps, postérieur à la fin du monde. Si ces promesses venaient à se réaliser, elles signeraient la fin de l'humanité. Rien n'est plus déshumanisant que la médecine parfaite et que l'immortalité qui la couronne. Pas seulement parce que l'homme est, comme le dit Heidegger, «l'être-pour-la-mort», mais aussi pour deux autres raisons.

    D'une part, parce qu'un tel être n'aurait besoin de personne, serait autosuffisant. D'autre part parce que si la mort n'existe plus, il devient impossible d'avoir des enfants. C'est une promesse diabolique. Loin de dessiner les contours d'un paradis heureux, cette utopie portée par les géants de l'internet trace la carte d'un enfer signant la disparition de l'humanité en l'homme. Cet infernal paradis surgirait non pas après la fin du monde, comme chez saint Augustin, mais après la fin de l'homme. Une fois de plus, comme dans le cas du communisme, l'utopie progressiste garante d'un paradis déboucherait sur l'enfer.

    La fin du progrès risque-t-elle de réveiller les vieilles religions ou d'en créer de nouvelles?

    Le temps historique des religions comme forces de structuration générale de la société est passé. Cette caducité est ce que Nietzsche appelle la mort de Dieu. La foi dans le progrès -qui voyait dans le progrès l'alpha et l'oméga de l'existence humaine- a été quelques décennies durant une religion de substitution accompagnant le déclin politique et social du christianisme. Du christianisme, elle ne gardait que les valeurs et la promesse d'un bonheur collectif qu'elle rapatriait du ciel sur la terre. Bref, elle a été une sorte de christianisme affaibli et affadi, vidé de toute substance, le mime athée du christianisme. Les conditions actuelles -triomphe de l'individualisme libéral, règne des considérations économiques, course à la consommation, mondialisation technomarchande-, qui sont celles d'un temps où l'économie joue le rôle directeur que jouaient en d'autres temps la théologie ou bien la politique, sont plutôt favorables à la naissance et au développement non de religions mais de fétichismes et de fanatismes de toutes sortes. L'avenir n'est pas aux grandes religions dogmatiquement et institutionnellement centralisées mais au morcellement, à l'émiettement, au tribalisme du sentiment religieux, source de fanatismes et de violences.

    Peut-on dire que vous exprimez en philosophie ce que Houellebecq montre dans Soumission: la fin des Lumières?

    Il doit y avoir du vrai dans ce rapprochement puisque ce n'est pas la première fois qu' l'on me compare à Houellebecq, le talent en moins je le concède. Ceci dit dans ma réflexion sur le progrès je m'appuie surtout sur les travaux décisifs de Pierre-André Taguieff auquel je rends hommage. Ce dernier a décrit le déclin du progrès comme «l'effacement de l'avenir». Peu à peu les Lumières nous apparaissent comme des astres morts, dont le rayonnement s'épuise. Rien n'indique qu'il s'agisse d'une bonne nouvelle. Cependant, cet achèvement n'est non plus la revanche des idées et de l'univers vaincus par les Lumières. Elle n'annonce pas le retour des émigrés! Cette fin des Lumières n'est pas la revanche de Joseph de Maistre sur Voltaire!

    Le conservatisme, vu comme «soin du monde» va-t-il remplacer le progressisme?

    Les intellectuels ont le devoir d'éviter de se prendre pour Madame Soleil en décrivant l'avenir. Cette tentation trouvait son origine dans une vision nécessitariste de l'histoire (présente chez Hegel et Marx) que justement l'épuisement des Lumières renvoie à son inconsistance. Pourtant nous pouvons dresser un constat. Ce conservatisme est une double réponse: au capitalisme déchaîné, cet univers de la déstabilisante innovation destructrice décrite par Luc Ferry (L'Innovation destructrice, Plon, 2014), et à l'illusion progressiste. Paradoxalement, il s'agit d'un conservatisme tourné vers l'avenir, appuyé sur une autre manière d'envisager l'avenir: le défunt progressisme voulait construire l'avenir en faisant table rase du passé quand le conservatisme que vous évoquez pense préserver l'avenir en ayant soin du passé. La question de l'enseignement de l'histoire est à la croisée de ces deux tendances: progressiste, l'enseignement de l'histoire promu par la réforme du collège est un enseignement qui déracine, qui détruit le passé, qui en fait table rase, qui le noie sous la moraline sécrétée par la repentance, alors que l'on peut envisager un enseignement de l'histoire qui assurerait le «soin de l'avenir» en étant animé par le «soin du passé».

    Robert Redeker, propos recueillis par Vincent Tremolet de Villers (Figarovox, 12 juin 2015)

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  • Davaï !... Du lac Baïkal aux plages de Ko Chang...

    Les éditions des Paraiges viennent de publier Davaï !  - Du lac Baïkal aux plages de Ko Chang, un récit de voyage de Patrick Wagner, préfacé par Alain Paucard. Passionné de littérature, Patrick Wagner dirige la revue Livr'arbitres...

     

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    " Fascinante Asie ! Éternelle génitrice des religions et des empires. Asie guerrière des hauts plateaux d'où les cavaliers descendaient sur l'Europe. J'ai fait un rêve. Traverser les grandes steppes mongoles, rejoindre l'Empire du Milieu et aboutir en Indochine pour y remonter le fleuve Mékong et suivre la route mandarine. Rêve éveillé, sous le galop de Michel Strogoff à la rencontre du baron Ungern Sternberg. De Jules Verne à Hugo Pratt, en compagnie de soldats de l'imaginaire, Francis Garnier, Pierre Loti ou André Malraux. Je ne sais où cela me mènera, mais il me faut lever l'ancre, me mettre à la proue du bateau de la vie et ouvrir les yeux. Rejoindre le rêve, la fiction par l'action. Vivre à livre ouvert.
    Tels mes aînés dans ce bout du monde, marchant un temps sur les pas de mon compatriote Jean de Pange, je deviendrai pour mes hôtes un long nez, caractéristique de l'Occidental au royaume des visages plats.
    Au gré du vent, l'âme légère et le cœur joyeux, ces pérégrinations m'entraîneront hors des sentiers battus de ma Moselle natale, pays parcouru jadis sac au dos par monts et par vaux. Il était temps pour moi d'aller voir comment le monde était fait ailleurs.
    Alors, Davaï, en route ! "

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  • Pression migratoire, oppression médiatique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Raoul Fougax, cueilli sur Metamag et consacré à la campagne de culpabilisation menée par le milieu politico-médiatique à propos des immigrés clandestins qui se déversent en Europe après avoir traversé la Méditerranée.

     

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    Pression migratoire, oppression médiatique

    Périodiquement une étude survient. Comme par hasard, elle veut prouver qu’il n’y a pas plus d’immigrés en France aujourd’hui qu’il y a 50 ans.
    Les spécialistes du ressenti dénoncent un ressenti migratoire qui ne serait pas réel. Il suffit de se promener pour savoir que c’est faux, que le paysage humain à changé dans une vision objective de grand remplacement en marche.
    L’immigration d’aujourd’hui est plus visible car massivement non européenne. Et puis ces chiffres ne parlent jamais que de l’immigration légale alors que l’on sait bien que la plus massive est aujourd’hui clandestine. Clandestine c’est à dire illégale, et nombre de « migrants »  sont, en fait, des délinquants du sol.
    Pour lutter contre le réflexe de rejet suscité par un sentiment de submersion, on tente de culpabiliser les méchants Français si peu généreux. D’où l’utilisation du terme de migrant et la médiatisation de leurs malheurs dont nous serions coupables, ce qui n’est pas tout à fait faux pour nos gouvernements, et responsables, ce qui est une manipulation morale à des fins politiques pour le reste des Français. .Plus de 100 000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe depuis le début de l’année via la Méditerranée, a indiqué ce mardi le porte-parole du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies. 50 % déjà de tout ce qui était arrivé en 2014.
    Ainsi, avec un total de 103.000 personnes sur cinq mois, le nombre de migrants attendus sur douze mois serait mathématiquement de 247.000.
    L'Italie, particulièrement concernée a vue débarquer près de 171.000 migrants l'an dernier. Ils avaient été 40.000 en 2013 et 64.300 en 2011, au plus fort des printemps arabes, selon les chiffres de Frontex. Ces derniers chiffres correspondent à ceux du HCR en ce qui concerne l'Italie. Il n’y a aucune raison que ça s’arrête bien au contraire.
    Nombre d’associations humanitaires mais en fait gauchistes, voulant se servir de l’immigration comme d’une arme politique et une bombe démographique, tentent de faire de la cause des migrants une obligation républicaine.

    Qui ne les voit venir ? Qui ne les voit agir ?

    Tous les journaleux de service se mobilisent au nom de la  compassion, dont ils seraient  des gardiens. Quand on sait où ils habitent, comment ils vivent, les leçons ne leur coûtent  pas chères.
    Dans cette masse de  clandestins ou même de réfugiés en attente de l’étude de leurs dossiers, combien de fausses victimes à la recherche de notre paradis social et de terroristes en puissance ? Personne ne le sait.
    La fermeté par précaution et bon sens doit primer sur la compassion. Ces migrants doivent être traités humainement sur notre territoire mais sans droits exorbitants liés à l’idéologie de la victimisation. Ils doivent être regroupés, soignés et contrôlés puis renvoyés quand il le faut. La constitution de campements sauvages ne peut être tolérée, n’en déplaise aux jeunes marginaux  politisés de certains quartiers.
    Bien sûr devant les caméras complaisantes, il est facile de parler de rafle, de brutalité et de sélectionner l’image qui sera choquante. Mais il y a une évidence : le pouvoir de droite ou de gauche est piégé. Et cela sert les extrémistes de l’immigration intouchable comme le disait un élu de la gauche de la gauche sur place.
    « Nous avons vécu une évacuation digne de celle de l’église Saint-bernard de 1996 sous la droite. À l’époque, toute la gauche l’avait alors dénoncée, PS compris. Le gouvernement d’alors rejetait la responsabilité sur les militants qui avaient protégé les sans-papiers et donc, selon lui, refusé l’application de la loi. C’est très exactement l’argument utilisé depuis lundi par le gouvernement Valls »
    Ce n’est pas un argument, c’est la vérité. Ces migrants sont exploités par ceux qui prétendent les défendre au nom de la morale et s’en servent pour la subversion.
    Les pleurnicheries d’une Duflot en sont une confirmation absolue. « Avons-nous donc perdu et la tête et le cœur pour ne pas voir que nous faisons fausse route ? A force de professer un pseudo-pragmatisme, nous ne réglons pas les problèmes concrets et nous perdons la bataille des valeurs. Notre politique des migrations est un Waterloo moral. » Pour perdre la tête vis-à-vis de l’immigration non désirée, la gauche et la droite ne sont pas en reste, elle aurait bien tort de se décourager.

    Raoul Fougax (Metamag, 10 juin 2015)

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  • Les snipers de la semaine... (108)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Jean-Paul Brighelli rafale le Traité transatlantique et ses promoteurs...

    TAFTA ta mère !

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    - sur Figarovox, Maxime Tandonnet flingue la dernière invention en date du Président de la République : la rédaction d'une déclaration des droits de l'humanité...

    «Les droits de l'Humanité» : une dérive symptomatique de la politique française

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    - sur La plume à gratter, Marc Leroy exécute Manuel Valls après son escapade footballistique de travail à Berlin...

    Cannes, Roland Garros, Berlin ? Laissez aller, c’est un Valls !

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  • Feu sur la désinformation... (48)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Affaire Vincent Lambert, tartuffe dans les médias.
    • 2 : Le zapping d’I-Média.

    • 3 : Immigration, bobard d’Anne Sinclair.
    • 4 : Tweets d’I-Média.
    • 5 : Anish Kapoor à Versailles, l’art financier.
    • 6 : Le bobard de la semaine.

     

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  • La revue littéraire de Richard Millet...

    « Il était temps de ressortir les revues du coma dans lequel elles avaient sombré il y a une vingtaine d'années. Ce sont de formidables machines de guerre. Et moi, j'aime la guerre. » Richard Millet (L'Express, 27 mai 2015)

     

    Les éditions Léo Scheer viennent de publier le nouveau numéro de La Revue littéraire (n°58, juin - juillet 2015). Cette revue est désormais placée sous la direction de Richard Millet, qui se donne, en particulier, pour objectif « d'y dénoncer toutes les impostures de notre époque et en particulier les faux romanciers, qui pullulent aujourd'hui ». On trouvera dans ce numéro, notamment, un extrait du journal de Richard Millet, 20 poèmes-suicides de Romaric Sangars, un texte de Muriel de Rengervé consacré à l'affaire Millet, une chronique de Clément Bosqué sur Alain de Benoist ("Alain de Benoist, l'impossible ailleurs de la pensée de droite")...

     

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