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  • Contre la tyrannie médiatique ! ...

    Les éditions Via Romana publient dans les prochains jours un essai de Jean-Yves Le Gallou intitulé La tyrannie médiatique. Jean-Yves Le Gallou, énarque, dirige la fondation Polémia, un laboratoire d'idées qui organise chaque année la journée d’étude de la réinformation et la cérémonie des Bobards d’Or. Il a déjà publié La préférence nationale : réponse à l'immigration (Albin Michel, 1985), Le défi gaulois, carnets de route en France réelle (L'Æncre, 2000) et Le dictionnaire de Novlangue (Polémia, 2008).

    Le livre peut d'ores et déjà être commandé sur le site des éditions Via Romana.

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    "Les médias ne sont pas un contre-pouvoir. Ils ne sont pas davantage le quatrième pouvoir. Ils sont progressivement devenus le premier pouvoir : celui qui s'exerce sur les esprits. Plus inquiétant, ils semblent même prendre le contrôle des autres pouvoirs, intellectuels, politiques et judiciaires.
       Or journaux, radios, télévisions et même certains sites d'information en ligne ne sont ni indépendants, ni libres. Ils subissent la loi d’airain publicitaire des banques et des financiers, prisonniers des préjugés de ceux qui les font, la caste journalistique. C’est l’alliance du grand capital et de la pensée unique de salle de rédaction qui passent tout au crible de l’idéologie mondialiste : ouverture des frontières, dérégulation économique et financière, rejet des traditions, « antiracisme » et « mariage gay ». Pour rééduquer, ils conditionnent par la désinformation, la Novlangue, la censure, la diabolisation et le bobard sont leurs instruments, au mépris de l’identité, de la souveraineté, de la démocratie française et des libertés.
       J.-Y. Le Gallou reconstitue l’histoire et autopsie cette tyrannie des temps modernes ; il trace aussi les voies de son renversement : par le développement de l’esprit critique, la réinformation, l’essor des médias alternatifs sur Internet, l’abolition des lois liberticides, le développement de la démocratie numérique et de la démocratie directe. Pour redonner vie à une véritable liberté d'expression, il faudra bien chasser les assassins de l’information."

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  • De l'autisme judiciaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré à l'étrange politique pénale mise en oeuvre par la minstre de la justice, Christiane Taubira, et ses affidés...

     

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    De l'autisme judiciaire

    Si Mme Taubira s’intéressait à ce qui se passe chez nos voisins britanniques, elle renoncerait à supprimer les courtes peines.

    Chacun sait — c’est même un cliché — que “l’Angleterre est la mère des démocraties”. De culture protestante, la Grande-Bretagne subit en outre bien moins le clivage droite répressive-gauche laxiste que les pays latins. Dans la décennie 1980, un équivalent britannique de nos très progressistes “plans banlieue” fut même initié par… Margaret Thatcher, après des émeutes “à la française” dans la périphérie londonienne. Raison de plus de nous intéresser aux évolutions pénales de cet exigeant État de droit, en matière de prévention, de sursis, de réinsertion, etc.

    Mais cela, les Diafoirus-sociologues et autres trotskistes d’antichambre encerclant l’actuelle garde des Sceaux s’en moquent, trop occupés qu’ils sont à délirer sur la “construction sociale”, les “stigmatisations”, “stéréotypes” et autres sornettes à la Bourdieu, uniquement vouées à nier ou camoufler la réalité criminelle.

    Si elle s’intéressait un tant soit peu aux trivialités du réel, au lieu de les camoufler sous le vocable méprisant de “faits divers”, la garde des Sceaux aurait donc pu se documenter sur le vaste scandale qui, depuis décembre 2012, secoue une justice britannique vivement attaquée par des parlementaires de tous bords.

    Ces dernières années en effet, le ministère britannique de la Justice a, sous le nom de “révolution de la réinsertion”, fait du Taubira pur sucre : pas de prison ferme mais du sursis et des travaux d’intérêt général (“community service”). Une mesure qui a touché 50 000 auteurs d’agressions, voire de vols à main armée, trafiquants de drogue, cambrioleurs, etc.

    L’ennui — et c’est bien ce qui provoque la révolte des parlementaires —, c’est que pratiquement 100 % de ces 49 636 malfaiteurs traités à la Taubira ont été, dans l’année ( je cite) « condamnés pour une autre infraction, qu’ils n’auraient pu commettre s’ils avaient été en prison ». Et cela, malgré (ou du fait ? ) des peines alternatives voulues par la justice…

    Pour les députés britanniques, il s’agit d’un « échec choquant des services de réinsertion » manifestement « incapables de maîtriser les criminels qu’ils sont supposés réinsérer ». D’où leur appel au ministère de la Justice pour qu’il « agisse dans l’urgence afin de briser cet épouvantable cercle vicieux de récidive ».

    Tout se passe cependant comme si Mme Taubira et ses conseillers ignoraient tout de ce scandale sécuritaire qui fait pourtant les gros titres de la presse populaire britannique — notamment du Daily Mail, quotidien vendu à près de 1,7 million d’exemplaires… Impassible, la garde des Sceaux poursuit ses appels fracassants à “vider les prisons” sans se rendre compte qu’ils agissent sur les malfaiteurs à la manière d’une hormone de croissance.

    La preuve ? Voici, pour les dernières se maines de 2012, un minitour de France des “faits divers” chers à Mme Taubira, tels que rapportés par la presse quotidienne régionale. « Vols à main armée : série noire en Moselle-Est » ; « Peur du braquage en Charente » ; « Vols de câbles SNCF : cri d’alarme du président [socialiste, NDLR] de Midi-Pyrénées » ; « Tarn-et-Garonne : les cambriolages en hausse de 14 % » ; « Châtellerault : les commerçants exaspérés par les vols » ; « Vallauris : après cinq braquages en huit ans, la bijoutière n’en peut plus » ; « Vaucluse : une crèche [!] attaquée à l’arme de guerre » ; « Finistère : les cambriolages en forte hausse » ; « Bressuire : cambriolages en rafale » ; « Deux braquages en deux jours au centre commercial de Saint-Clément-de-Rivière » ; « Recrudescence des cambriolages à Fère-Champenoise » ; « Ille-et-Vilaine : jusqu’à 35 cambriolages par jour » : « Marseille, porte d’Aix : l’illégalité regagne du terrain » ; « Insécurité : les riverains des gares parisiennes n’en peuvent plus » ; « Signy-le-Petit : les braqueurs font exploser la route [!] pour emporter le butin » ; « Arles : en garde à vue à 14 ans pour braquage »…

    Pour finir, un peu d’air pur. À New York, « le nombre de meurtres est au plus bas depuis 50 ans ». Le secret anticrime du maire, Michael Bloomberg ? De longue date, il fait dans sa ville l’inverse de ce que prône, depuis quelques mois, Mme Taubira.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 30 janvier 2013)

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  • Tour d'horizon... (41)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Le Monde.fr, le blog Big browser revient sur un article du New York Times qui consacre Gérard de Villiers, le père de SAS, comme l'auteur de romans d'espionnage le mieux informé au monde...

    SAS – Gérard de Villiers, l’homme qui en savait trop

     

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    - sur Le Figaro, Bertrand Guyard présente le chessboxing à ceux qui ne connaissent pas ce sport complet, inventé par le dessinateur Enki Bilal...

    Chessboxing : Kasparov contre Tyson chez Artcurial

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    - sur Le Monde.fr, Pascal Robert-Diard nous propose une enquête édifiante sur la vague de violence criminelle qui submerge l'agglomération marseillaise et qui laisse la justice impuissante... 

    Marseille : au nom de la loi

     

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  • Le point de vue d'Alain de Benoist sur la situation en Egypte...

    Alain de Benoist, directeur des revues Nouvelle Ecole et Krisis et éditorialiste de la revue Eléments, répond aux questions de la radio iranienne francophone, IRIB, à propos de la situation insurrectionnelle en Egypte, dans un entretien diffusé le 31 janvier 2013.

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  • Dialogues sur l'essentiel...

    Les éditions L'Harmattan viennent de publier Dieu ou l'éthique, un dialogue entre l'abbé Guillaume de Tanoüarn et Michel d'Urance.Essayiste, Guillaume de Tanoüarn anime un libre journal sur radio Courtoisie, quant à Michel d'Urance, il est rédacteur en chef de Nouvelle Ecole et a publié un essai intitulé Jalons pour une éthique rebelle (Aléthéia, 2005) ainsi qu'une biographie de Knut Hansum (Pardès, 2008).

     

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    "Le dialogue qui compose cet ouvrage fait intervenir deux personnalités que tout oppose. Un croyant et un incroyant. un homme qui a choisi le service de l'Eglise et un autre pour qui une « éthique de la singularité » peut et doit remplacer Dieu. Tous les deux sont écrivains et engagés dans u chemin spirituel. Ils partagent aussi le souci de cette décroissance des valeurs qui font l'étoffe de notre quotidien. Mais si les questions qu'ils se posent mutuellement révèlent une préoccupation commune, leurs réponses, jamais convenues, n'en sont pas moins très opposées.

    Ce livre à deux voies agira comme un traité de construction personnelle, que l'on préfère écouter l'une ou l'autre. Quand les sociétés se morcèlent et se frgmentent, quand les individus deviennent des agents de l'argent, un tel dialogue contribue à fournir des armes autant conceptuelles que pratiques. sa hauteur de vue permet de (re)trouver des pistes, de méditer sur notre condition, puis de « s'éveiller ». Un nouveau combat doit être engagé contre la marchandisation des coeurs et des consciences, l'appauvrissement de la vie et la faillite des modes spirituels de connaissance. Voilà la cause de ce livre paradoxal et intemporel."

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  • Mai 68, le retour ?...

    Le philosophe et sociologue Jean-Piere Le Goff a répondu aux questions du site Atlantico à propos du mariage homosexuel. Nous reproduisons ci-dessus le texte de cet entretien. Jean-Pierre Le Goff a récemment publié La fin du village (Gallimard, 2012) ainsi que La gauche à l'épreuve : 1968 - 2011 (Tempus, 2011).

     

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    Réformes sociétales : mai 68, le retour ?

    Atlantico : Dans son discours mercredi à l’Assemblée nationale, Christiane Taubira a déclaré : "Depuis des siècles, l’évolution du mariage va vers l’égalité. Aujourd’hui, nous parachevons l’égalité et nous en sommes fiers". A rejeter leurs opposants du mauvais côté de l'Histoire, les partisans du mariage homosexuel s'inscrivent-ils dans la tradition soixante-huitarde ?

    Jean-Pierre Le Goff : Ils s’inscrivent en partie dans cette tradition tout en la détournant et en l’orientant vers de nouveaux horizons qui n’ont plus grand chose à voir avec la logique de subversion de l’époque. Dans les années qui suivent mai 1968, le courant de la libération du désir qui s’opposait à l’extrême gauche traditionnelle entendait « disposer librement de son corps » en renversant tous les interdits et les tabous de l’époque. Dans ce cadre, l’homosexualité s’affirmait dans une logique de transgression et de subversion qui s’assumait comme telle, remettait en question l’idée même de normalité ou de norme en s’affrontant directement avec les institutions et les pouvoirs en place. Le Front homosexuel révolutionnaire (FHAR) mettait en cause le culte de la virilité, la famille et le patriarcat monogamique… Un slogan comme « le mariage pour tous » n’aurait pas eu de sens puisque la famille était considérée comme le lieu central de la répression du désir et de reproduction de la normalité.

    On peut mesurer les différences et le chemin parcouru depuis lors. Sous l’effet de la révolution culturelle de mai 68, la société a profondément changé, la mentalité hédoniste et libertaire s’est répandue, la société est devenue moins autoritaire et globalement plus tolérante vis-à-vis de l’homosexualité. La revendication du mariage homosexuel et de l’adoption des enfants s’affirme dans une logique communautaire de victimes ayant des droits. Elle participe du nouvel air du temps victimaire qui n’a de cesse de mettre en avant la souffrance et l’authenticité des sentiments pour faire valoir des idées et des conceptions qui ne vont nullement de soi, pratiquant une sorte de chantage affectif, exigeant de l’État et des institutions qu’ils répondent au plus vite à leurs revendications particulières. On est loin de la logique révolutionnaire des années post-68.

    Nous sommes passés d’une dynamique de catharsis et de transgression à une  banalisation paradoxale qui entend jouer sur tous les plan à la fois : celui de la figure du contestataire de l’ordre établi qui prend souvent les traits d’un nouvel antifasciste festif, celui de la minorité opprimée, celui de la victime ayant des droits et exigeant de l’État qu’il satisfasse au plus vite ses revendications, celui du Républicain qui défend la valeur d’égalité, celui des bons pères ou des bonnes mères de familles selon les normes traditionnelles et qui, comme tels,  ne peuvent pas faire de mal aux enfants… Mai 68 est loin et, en partie sous l’effet de son « héritage impossible », nous sommes entrés dans un nouveau monde bariolé et confus où l’irresponsabilité domine.

     

    En refusant tout débat au motif que ce serait aller contre le sens de l'Histoire, font-ils preuve du même sectarisme et du même aveuglement que leurs prédécesseurs ? Tombent-ils dans les mêmes dérives ?

    Jean-Pierre Le Goff :  Historiquement, la gauche est inséparable de la question sociale ; son attention particulière à la classe ouvrière et aux couches populaires est un facteur central de son identité. Ce que j’ai appelé la « gauche morale » ou plus précisément le « gauchisme culturel », a pénétré la gauche traditionnelle dans le sillage de la « révolution culturelle » de mai 68, et plus précisément au début des années 1983-84, quand la gauche a opéré un tournant dans sa politique économique, tournant qui n’a jamais était clairement assumé. Alors que l’ancienne doctrine socialiste tombait en morceaux, la gauche s’est alors de plus en plus affirmée comme moderniste et branchée dans le domaine des mœurs et de la culture. Ce qui n’a pas manqué de provoquer des contradictions en son sein.

    La gauche aujourd’hui au pouvoir a pris très vite le tournant de la rigueur et le chômage de masse continue d’exercer ses effets démoralisateurs et destructeurs dans la société. Dans le même temps, la gauche monte en exergue une question qui divise profondément le pays, en croyant qu’on l’oubliera vite une fois la loi votée. Bien plus, elle érige désormais une question sociétale, comme celle de l’homoparentalité, comme un élément central de démarcation politique entre droite et gauche, alors que cette question est en partie transversale. Elle reporte en fait sur ces questions sociétales les restes d’une sorte de « progressisme » qu’elle a, pour le moins, le plus grand mal à faire valoir dans le champ économique et social. Les schémas de l’antifascisme, de la lutte des classes, se réinvestissent sur les questions sociétales avec un le dogmatisme et un sectarisme d’autant plus accentués que la doctrine antérieure est en morceaux, ne subsistant que sous la forme de restes éparpillés que l’on monte en exergue selon les circonstances (« Faire payer les riches », « Mon ennemi c’est la finance »…) Un pas nouveau me semble avoir été franchi quand un responsable socialiste a tout bonnement déclaré qu’on ne pouvait dissocier la gauche sociale et la gauche sociétale. Désormais, le « progressisme » se mesure à l’adaptation au plus vite des évolutions dans tous les domaines, fussent-elles problématiques. Ce « progressisme » nouveau se retrouve également au sein d’une partie de la droite, elle aussi mal en point.

    En officialisant ce nouveau tournant moderniste et en se faisant en quelque sorte le propriétaire attitré, la gauche prend un risque important : celui de se couper d’une partie de ses électeurs, notamment les chrétiens de gauche, et de ses élus de terrain qui ne partagent pas cette orientation et se trouvent aujourd’hui réduits au silence. En faisant voter cette nouvelle loi, la gauche au pouvoir accentue les fractures sociales et culturelles qui traversent la société française et que l’extrême droite se fait fort d’exploiter. Elle donne l’image d’un État partisan, d’hommes d’États transformés en militants, d’un Président qui, sur cette affaire de l’homoparentalité, n’est pas celui de tous les Français. Concernant les questions relatives à l’écologie ou les question sociales, la gauche prend par contre beaucoup plus son temps en ne cessant de mettre en avant la « participation citoyenne » et la concertation. La façon dont cette loi, qui concerne des questions anthropologiques, a été promulguée, discutée et votée au plus vite, contribue un peu plus à la dégradation du climat politique. Enfermée dans un « entre soi » politico-médiatique, jouant sur un électoralisme à courte vue et ne sachant plus trop où elle va, la gauche opère une nouvelle fuite en avant, qui risque de la couper un peu plus des couches populaires, d’une bonne partie de la population qui ne partage pas ces orientations et pour qui cette nouvelle loi constitue un seuil qui ne fallait pas franchir. 

     

    Mai 68, qui à l’origine était un mouvement de contestation de la société de consommation, semble surtout avoir marqué son triomphe. Le mariage homosexuel, présenté par ses partisans comme un combat pour l'égalité, pourrait, s’il ouvrait la voie à la PMA et la GPA, conduire à la marchandisation des corps et de l’enfant. Finalement, les défenseurs du mariage homosexuel sont-ils les "idiots utiles" de la société de marché ?   

    Jen-Pierre Le Goff : Il s’agit de ne pas tout confondre. Dans le domaine politique, l’égalité citoyenne fait que la voix de chaque citoyen compte dans l’élection des représentants de la nation et pèse sur les orientations et les choix politiques. Dans le domaine économique et social, la réduction des inégalités s’inscrit dans une perspective de justice sociale. Appliquée à des domaines qui relèvent de l’anthropologie, cette exigence d’égalité change radicalement de registre et ouvre une boîte de Pandore. Elle concerne de fait, qu’on le veuille ou non, une donnée de base fondamentale de la condition humaine. Ce n’est pas l’homosexualité comme telle qui est en question. Elle a toujours existé, elle a été plus ou moins bien tolérée ou réprimée selon les sociétés, les civilisations, les époques historiques. Aujourd’hui la lutte contre ce qu’on appelle désormais l’« homophobie » demeure d’actualité. Mais les partisans du « Mariage pour tous » font tout pour esquiver, rendre hors sujet ou secondaire une question essentielle pour notre avenir commun : la façon dont les êtres humains conçoivent la transmission de la vie et la filiation. Ce qui me frappe le plus, c’est la légèreté et la précipitation avec lequel on traite cette question au nom d’une lutte contre les inégalités et les discriminations qui fait fi de toute dimension anthropologique ou qui  considère cette dernière comme une simple « superstructure », une « construction sociale de la réalité » qu’il s’agit simplement d’adapter aux évolutions, alors qu’elle met en question une donnée fondamentale de la condition humaine. En l’affaire le « principe de précaution »  – qui est devenu un leit-motiv dès qu’il s’agit des espèces en voie de disparition ou de certaines recherches et expérimentations scientifiques et techniques  – est mis hors champ concernant l’humain, au nom d’une passion de l’égalité, d’un hubris qui se veut doux et décomplexé dans un climat de confusion intellectuelle et éthique.

    Jean-Pierre Le Goff (Atlantico, 31 janvier 2013)

     

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