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  • Un nouveau national-populisme ?...

    « Chez les élites arrogantes et émancipées vivant dans un espace sans territoires ni frontières, l'usage accusatoire du terme "populisme" va souvent de pair avec un mépris du peuple, un mépris affiché doublé d'une peur des mauvais penchants prêtés à ceux qui restent attachés à leur patrie, se sentent enracinés et héritiers d'une longue histoire, et veulent conserver leur identité culturelle.»

     

    Les éditions du CNRS viennent de publier Le nouveau national-populisme, un court essai de Pierre-André Taguieff. Contempteur un peu obsessionnel d'une judéophobie polymorphe et toujours renaissante, Pierre-André Taguieff sait néanmoins, quand il s'éloigne de ce sujet, redevenir l'historien des idées et l'analyste stimulant qu'il a été. On notera, au passage, qu'il distribue quelques beaux coups de sabre aux contre-réactionnaires. A lire !...

     

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    "Après avoir théorisé et imposé l’expression « national-populisme » dans le champ intellectuel à l’orée des années 1980, Pierre-André Taguieff revient, 30 ans plus tard, sur les mutations de ce concept et s’interroge sur son devenir à l’heure de la mondialisation et des bouleversements socio-économiques contemporains. Le nouveau national-populisme désigne aujourd’hui aussi bien les droites radicales européennes que les régimes autoritaires latino-américains ou certaines théocraties islamistes. Un « style » politique arc-bouté sur des principes communs : valorisation des particularismes identitaires, défense du « peuple » contre les « élites », dénonciation du multiculturalisme, refus de la globalisation… Les nouveaux visages du populisme hantent la démocratie et profitent des formidables ressources de la Toile pour se développer. Une poussée inquiétante que Pierre-André Taguieff appelle à combattre par un retour assumé aux grands principes du pacte républicain."

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  • Il faut sauver les prépuces !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue fort intéressant de Patrick Pognant, enseignant-chercheur à la Sorbonne, publié sur le site du quotidien le Monde et consacré à l'étrange promotion de la circoncision qui, sous couvert de lutte contre le SIDA, est faite par certains organismes internationaux...

    Patrick Pognant, prépuce, sexualité, mutilation sexuelle, circoncision,

    Il faut sauver les prépuces !

    Le rapport Onusida du 21 novembre 2011, convergent avec les positions de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) depuis 2007 et s'appuyant sur moult études fort dispendieuses et parfois contradictoires, préconise la circoncision masculine (excision préputiale ou posthétomie, ou encore posthectomie) comme prophylaxie efficace de la contamination du VIH (Virus d'immunodéficience humaine). On y lit que "20 millions d'hommes doivent encore être circoncis en Afrique du Sud et de l'Est pour que toute la population bénéficie de la prévention". Ainsi, "si cet objectif est atteint, près de 3,4 millions de nouvelles infections à VIH seront évitées d'ici 2015".

    A lire ce rapport et les études sur lesquelles il s'appuie, on peut légitimement s'interroger si nous sommes dans le domaine de la croyance ou dans le domaine du médical. En effet, il y a un parallèle avec cette conviction erronée de la fin XIXe et du début XXe siècles, notamment chez les psychiatres, prônant la circoncision comme prophylaxie et thérapie de la masturbation (c'est ainsi qu'encore aujourd'hui, notamment sous l'influence du Dr John Harvey Kellogg, une majorité de garçons nord-américains, australiens, etc., sont circoncis à la naissance).

    D'après ces études, le prépuce serait donc "sidogène". Mais n'est-ce pas plutôt le défaut d'hygiène intime qui le serait ? Si le prépuce était vecteur de propagation du VIH, comment expliquer les taux de contamination élevés dans les pays où la population est circoncise ?

    Compte tenu du nombre ahurissant de personnes concernées par le plan de l'Onusida, se pose le problème des coûts. Le communiqué de presse du 20 juillet 2011 de l'ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales) rapporte les propos exaltés du professeur David Lewis suite à la publication de l'étude ANRS 12 126 concernant un programme de circoncision à Orange Farm (un bidonville près de près de Johannesburg en Afrique du Sud) : "Cette étude montre un résultat extraordinaire pour une intervention qui coûte 40 euros, prend 20 minutes et ne doit être faite qu'une seule fois dans la vie." Si l'on s'en tient à ces chiffres, il faudra donc engager un budget de 800 000 000 euros et consacrer en temps homme l'équivalent de 761 ans pour venir à bout de l'entreprise (avec un seul praticien opérant non stop 24h/24h, 7 jours sur 7), ou 8 320 journées (de 8 heures non stop, 7 jours sur 7 avec 1 000 praticiens, soit plus de 2 ans).

    Qui plus est, les chiffres avancés semblent à tout le moins minorés : d'une part, 40 euros le prix de la circoncision (alors que le même acte sur une personne pubère coûte en Europe au minimum dix fois plus !), ce n'est pas cher payé ; en revanche, 20 minutes est bien le temps minimum moyen de l'intervention en milieu hospitalier (y compris l'anesthésie). On peut donc questionner la qualité des interventions chirurgicales à la chaîne envisagée par l'Onusida et l'OMS sur les populations africaines.

    Enfin, il semble nécessaire de s'interroger sur les effets pervers d'une telle campagne massive de circoncisions. Outre le fait de toucher à l'intégrité physique des personnes, n'y a-t-il pas danger que le nouveau circoncis se croit invulnérable à la contamination par le VIH ? Par ailleurs, les problèmes liés à la cicatrisation ont-ils bien été pesés par ces organisations ?

    En conclusion, il faut s'insurger contre cette préconisation de la circoncision dans la lutte contre la transmission du VIH, et dont on peut s'étonner du peu de débats qu'elle suscite dans notre pays. Il est vrai qu'elle aborde un sujet tabou (la posthétomie étant liée à la pratique religieuse des juifs et des musulmans), qu'elle concerne principalement l'Afrique sub-saharienne et que nous ne sommes donc pas directement concernés. Faut-il redire que l'excision du prépuce est une mutilation, certes moins lourde de conséquences que l'excision pratiquée sur les femmes, mais qui a aussi ses conséquences, notamment sur le plaisir sexuel ?

    Il faudrait a minima informer en toute objectivité les futurs excisés sur les effets irrémédiables de cet acte chirurgical, ce qu'ils sont en droit d'attendre de la part d'organismes humanitaires censés les protéger et améliorer leurs conditions de vie. Si l'on peut se féliciter des progrès de la médecine, il est nécessaire de se rappeler qu'elle peut aussi se tromper et qu'elle recèle en son sein des extrémistes et autres idéologues, atteints, dans le cas qui nous occupe, de fureur chirurgicale (comme feu leurs collègues des deux siècles précédents, excités du bistouri qui ont commis des ravages sur les populations, notamment masculines). Viendra un temps, espérons-le, où les instances internationales condamneront toute forme de mutilation physique non librement consentie, quel qu'en soit le motif, médical, moral ou religieux.

    Patrick Pognant (Le Monde, 24 janvier 2012)

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  • Les écrivains et l'occupation...

    Alors que les éditions Gallimard doivent publier au mois d'avril un volume d'oeuvres de Pierre Drieu la Rochelle dans la collection de la Pléiade, le Magazine Littéraire consacre le dossier de son numéro de février 2012 aux écrivains pendant la période de l'occupation. 

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    "Tandis que le monde affronte l’une des plus grandes crises économiques de son histoire, la période de l’Occupation en France offre le meilleur terrain d’étude et de méditation. Comment les écrivains ont-ils réagi ? Claire Paulhan nous guide dans les archives où se reflète la complexité des options pour les écrivains de l’époque. Le Magazine Littéraire revient sur le difficile cas Drieu la Rochelle, avant de tracer l’itinéraire de ceux qui ont fui outre Atlantique comme Saint-Exupéry ou Saint-John Perse. Sous forme de courts portraits, le Magazine Littéraire décrit le parcours de onze auteurs (Cocteau, Giono, Guitry, Sartre…) durant les «années noires», de lignes droites en zigzags, d’attentismes en revirements.

    Dossier coordonné par Maxime Rovere, avec Claire Paulhan et les contributions de : Laurent Jeanpierre, Gisèle Sapiro, Emmanuelle Loyer, Hélène Baty-Delalande, Olivier Barbarant, David Alliot, Dominique Fernandez et Pierre Assouline."

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  • Les bobos contre le peuple...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Chantal Delsol, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré aux bobos...

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    Les bobos contre le peuple

    Bourgeois et bohème, c’est un oxymore. La contradiction est en effet caractéristique de ce groupe social, qui cultive à la fois les qualités bourgeoises de la vie quotidienne et les spécificités d’une pensée fantaisiste, artiste, se voulant sans préjugés. Il faut voir comment s’arrangent les contraires. Et pourquoi ils se cherchent.

    Le bobo est un révolté contre le système et les systèmes. En général un soixante-huitard, et à ce titre “en lutte contre”. Cependant, depuis Mai 68, il a fait du chemin et, comme il appartenait à l’élite douée, il a réussi, a occupé des places élevées, a vécu confortablement. C’est donc quelqu’un qui a mérité une vie moelleuse, voire luxueuse, tout en tenant à longueur d’année dans la main le pétard pour fustiger la société qui l’abrite.

    Cette contradiction produit des personnalités bien particulières. Il y a là une discordance radicale entre la vie et la pensée : une vie bourgeoise et une pensée révolutionnaire, en tout cas en permanence révulsée, indignée, scandalisée par la société même dans la quelle s’établit cette vie bourgeoise, rangée, organisée, cossue. On va dire qu’aucun d’entre nous n’applique totalement ses idées à soi-même : il est si facile de parler et si difficile de faire… bien entendu !

    Mais ici nous avons un groupe social pour lequel cette distorsion entre le discours et l’acte apparaît comme une sorte de vocation et de profession. Lorsque nous sommes pris en flagrant délit de contradiction intérieure, nous en sommes penauds et tentons vite de nous remettre en accord avec nous-mêmes, ne serait-ce que pour redevenir crédibles. Mais le bobo n’a pas de ces scrupules. Il estime que lui est pour ainsi dire programmé pour parler, discourir et surtout donner des leçons aux autres. Car il a un magistère, une autorité doctrinale et morale qui lui a été conférée parce qu’il possède la vérité – et cela est un reste de l’époque idéologique disparue. Évidemment il ne professe plus les dogmes idéologiques, mais la morale qui leur tient aujourd’hui lieu d’ersatz. Et comme cette morale est assez radicale dans sa compassion et son égalitarisme dégoulinants, la contradiction entre les paroles et la vie apparaît vite abyssale. Le bobo est celui qui, par esprit social, vilipende les hauts revenus, mais se fait adjuger dès qu’il le peut un salaire exorbitant ; qui noircit avec indignation l’héritage bourgeois mais, dès qu’il se trouve en situation d’hériter, s’arrange pour recueillir la meilleure part au détriment de sa fratrie ; qui réclame à cor et à cri l’égalité à l’école et, par la guerre souterraine des passe-droits, obtient que son enfant intègre les meilleurs établissements… Le héros du film les Invasions barbares, qui avait défendu toute sa vie la misère de l’hôpital public et qui réclamait des traitements de faveur dès qu’il se retrouvait hospitalisé, était un bobo typique.

    Comme le bobo habite dans les beaux quartiers et fait ses achats dans des épiceries chic, il peut se permettre sans frais de soutenir qu’il n’y a rien de mieux que Leader Price, que les banlieues pourries sont très agréables à vivre et que la mixité sociale n’est un problème que pour les racistes du Front national.

    Le groupe bobo est à la fois très restreint et très influent. Il représente une partie importante de notre élite. On peut l’expliquer par l’évolution propre aux systèmes idéologiques. Ceux-ci sont caractérisés par leur existence seulement théorique : ils se déploient dans le discours et ne se réalisent pas dans les faits. C’est ainsi que nos soixantehuitards supposent que leur morale, républicaine ou socialiste, représente pour eux un magistère doctrinal et rien de plus. L’idée de la nécessité du témoignage, tellement essentielle dans une éthique classique portée par le respect de la réalité, n’a aucun sens ici. Les anciens idéologues ignorent ce qu’est le témoignage, puisque leur discours ne s’est jamais réalisé nulle part. Ils ignorent ce que signifie s’engager soimême dans l’acte qui correspond au discours, puisqu’ils ont toujours vécu dans un monde chimérique où l’on attendait seulement que le verbe engendre la réalité, se prenant en quelque sorte pour Dieu le Père. Nous nous trouvons devant les glorieux restes d’une époque révolue. Et le côté bohème, en ce qu’il a de charmant, de fantaisiste et de gai (il est beaucoup plus facile d’être fantaisiste quand on est riche), permet d’atténuer et même d’effacer toutes les turpitudes des an ciennes idéologies – comme lorsqu’on nomme la der nière pensée marxiste une “pensée artiste” : quel don pour ennoblir l’indignité ! Finalement, de la pensée 68 il ne reste qu’une gigantesque habileté communicationnelle : la capacité de se faire encore passer pour des gens bien.

    On s’aperçoit pourtant, et pas seulement dans cet exemple mais partout, que c’est toujours la vie qui l’emporte sur la pensée. Lorsqu’on fait le contraire de ce que l’on dit, ce dire est un feu follet, une pantalonnade, une nigauderie, en tout cas quelque chose que nul ne peut prendre au sérieux. C’est pourquoi le peuple citoyen, auquel on ne peut pas faire avaler n’importe quoi, a tendance à ne plus croire ces discours de Tartuffe. C’est pourquoi la gauche a perdu le peuple.

    Chantal Delsol (Valeurs actuelles, 19 janvier 2012)

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  • Ainsi finissent les salauds ?...

    Les éditions Robert Laffont publient cette semaine Ainsi finissent les salauds - Séquestrations et exécutions clandestines dans Paris libéré, un essai de des historiens Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre. On doit déjà à ces deux auteurs un essai intitulé Liquider les traîtres (Robert Laffont, 2007), consacré à la police politique secrète du PCF pendant la deuxième guerre mondiale.

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    "A l'Institut dentaire du square de l'avenue de Choisy [...], on allait, durant un mois ou deux, jouer les émules de la Gestapo... ceux qui se réclamaient du bon droit... des meilleurs principes." (Alphonse Boudard, Les Combattants du petit bonheur, 1978).

    Entre le 20 août et le 22 septembre 1944, près de quarante corps sont repêchés dans la Seine, à Paris et ses alentours. Tous les corps portent au cou, attaché par une cordelette de soie, le même pavé de grès, pas assez lourd, semble-t-il, pour lester correctement les cadavres. Qui sont ces hommes et ces femmes ? Qui sont les tueurs ? Dans la tourmente de la Libération de Paris, toutes les hypothèses peuvent être formulées. Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont mené l'enquête, qui à l'époque, n'alla jamais à son terme. Ils ont retrouvé les identités des victimes et remonté le cours de leurs vies. Tous les chemins les ont conduits à l'Institut dentaire, sinistre centre clandestin de séquestration et d'exécution, ou plus de deux cents personnes furent incarcérées et torturées entre le 20 août et le 15 septembre 1944. Qui tenait ce centre ? La Milice ? La Gestapo ? Non, des "FTP" de la dernière heure qui profitèrent de ces troubles journées pour régler quelques comptes sanglants. Comme dans Liquider les traîtres, Berlière et Liaigre ont réussi à conjuguer avec talent la rigueur historique et le souffle romanesque.

     

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  • "Il faut partir d'Afghanistan !"...

    Vous pouvez regarder ci-dessous la chronique d'Eric Zemmour sur RTL, en date du 23 janvier 2011, consacrée à la guerre française en Afghanistan. Une analyse lucide...


    Eric Zemmour : "Il faut partir d'Afghanistan !" par rtl-fr

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