« Chez les élites arrogantes et émancipées vivant dans un espace sans territoires ni frontières, l'usage accusatoire du terme "populisme" va souvent de pair avec un mépris du peuple, un mépris affiché doublé d'une peur des mauvais penchants prêtés à ceux qui restent attachés à leur patrie, se sentent enracinés et héritiers d'une longue histoire, et veulent conserver leur identité culturelle.»
Les éditions du CNRS viennent de publier Le nouveau national-populisme, un court essai de Pierre-André Taguieff. Contempteur un peu obsessionnel d'une judéophobie polymorphe et toujours renaissante, Pierre-André Taguieff sait néanmoins, quand il s'éloigne de ce sujet, redevenir l'historien des idées et l'analyste stimulant qu'il a été. On notera, au passage, qu'il distribue quelques beaux coups de sabre aux contre-réactionnaires. A lire !...
"Après avoir théorisé et imposé l’expression « national-populisme » dans le champ intellectuel à l’orée des années 1980, Pierre-André Taguieff revient, 30 ans plus tard, sur les mutations de ce concept et s’interroge sur son devenir à l’heure de la mondialisation et des bouleversements socio-économiques contemporains. Le nouveau national-populisme désigne aujourd’hui aussi bien les droites radicales européennes que les régimes autoritaires latino-américains ou certaines théocraties islamistes. Un « style » politique arc-bouté sur des principes communs : valorisation des particularismes identitaires, défense du « peuple » contre les « élites », dénonciation du multiculturalisme, refus de la globalisation… Les nouveaux visages du populisme hantent la démocratie et profitent des formidables ressources de la Toile pour se développer. Une poussée inquiétante que Pierre-André Taguieff appelle à combattre par un retour assumé aux grands principes du pacte républicain."