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tyrannie

  • La tyrannie vertueuse...

    Les éditions du Cherche Midi viennent de publier un essai de Pierre Jourde intitulé La tyrannie vertueuse. Romancier et critique littéraire décapant, avec son compère Eric Naulleau, Pierre Jourde a tenu pendant plus de quinze ans l'excellent blog Confiture de culture.

     

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    " On croyait autrefois que la tyrannie future serait fondée sur les modèles des États totalitaires du milieu du xxe siècle. La prophétie était fausse. Ce sont les citoyens eux-mêmes, dans les sociétés démocratiques, qui organisent leur asservissement. Nul besoin de Big Brother : il y a Facebook, où les individus se dévoilent et se surveillent. On croyait aussi que, comme dans les procès faits à des artistes au xixe siècle, la censure continuerait à être l'apanage de l'État. Désormais, ce sont les intellectuels, les étudiants ; ce sont des groupes de femmes, d'homosexuels, de musulmans, de Noirs, qui exigent interdictions, mises au ban, renvois, et jusqu'à des excuses publiques, à la manière des procès de Moscou. On expurge les textes du passé, on y traque tout ce qui pourrait blesser les identités modernes, décidées à exercer leur tyrannie au nom de la justice et du progrès. La gauche française, qui s'est construite contre la religion, en vient à soutenir le pire obscurantisme religieux. Des femmes arborent le signe de leur sujétion, au nom de leur identité musulmane, tout en se réclamant du féminisme. Bienvenue dans ce monde à l'envers, brave new world où la culture de la surveillance universelle se substitue à la culture tout court. "

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  • Quel avenir pour les autochtones d’Europe ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Dir, cueilli sur Breizh-Info et consacré aux menaces qui pèsent sur les autochtones européens.

     

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    Terreur migratoire, sanitaire, médiatique et sociétale… Quel avenir pour les autochtones d’Europe ?

    Les autochtones d’Europe conscients de qui ils sont et de leur civilisation, sont actuellement dans les cordes d’un ring de boxe, en train de subir des assauts répétés de fossoyeurs qui lynchent en meute.

    Jamais dans l’histoire de la civilisation européenne, nous n’en étions rendus à un tel point, où l’immigration de masse, conjuguée avec l’ethnomasochisme, la haine de soi distillée au quotidien, mais aussi avec un règne de la peur (tyrannie sanitaire, médiatique,  juridique…), ne nous menace clairement de disparition, à moyen terme.

    L’autochtone d’Europe, un monstre ?

    Notre civilisation, aujourd’hui, regorge de millions d’individus à qui l’on n’a pas cessé de dire qu’ils étaient des monstres. Les Allemands ont été éduqués et instruits notamment à l’école dans la honte de leur passé, de leur histoire, dans la culpabilisation de tout un peuple au nom de 15 ans de leur histoire. Les Français eux, ont appris que seule compte la diversité et le « vivre ensemble », et que tout autre choix de société ne serait que racisme, relent colonial, impasse consanguine… Les Britanniques — qui ne cessent de se renier — ont importé sur notre sol toute une idéologie venant d’outre-Atlantique et faisant la part belle à des microcommunautés, à des lubies sociétales hors sol, destinées à faire oublier aux Européens qui ils sont vraiment. Partout en Europe occidentale, les autres nations suivent la même pente, glissante, autodestructrice.

    Quand est-ce que ce cauchemar va cesser ? Quand est-ce qu’enfin les Européens vont sortir de l’état de dormition dans lequel ils sont plongés depuis plusieurs décennies déjà ? Aujourd’hui, nous ne sommes même plus dans une phase d’acceptation des petites minorités importées d’ailleurs (les masses immigrées venues du monde entier) ou inventées pour satisfaire au règne du marché, mais aussi du communautarisme le plus artificiel (les LGBTQ+, les gros, les féministes, les nains, les handicapés joueurs de tennis, les malades mentaux en lutte…). Non, nous sommes rentrés dans l’ère de la tentative de domination de ces petites communautés et minorités agglomérées les unes avec les autres.

    Chacun veut désormais « exprimer son droit à la différence », « s’assumer qui il est » (au final personne), « revendiquer ses droits à… » et au final, s’imposer contre une majorité trop silencieuse, désorganisée, et désormais presque non identifiée tant le socle commun de base, celui de l’identité ethnique, culturelle, religieuse, qui fondait toute société harmonieuse, est aujourd’hui suspecté d’office d’aller à l’encontre d’un « Nouveau Monde » qui est en train de s’imposer à tous.

    Voyez où nous en sommes. Après plus d’un an de tyrannie sanitaire, de mesures les plus délirantes imposées à quasiment toute la planète au nom d’un virus qui n’est pas la peste noire, les masses en sont encore à attendre sagement les consignes de l’État providence, comme un mouton attend son sort à l’entrée de l’abattoir. « Donnez-nous le vaccin, qu’on puisse enfin voyager et retourner au bar et au cinéma » disent-ils, en nombre, tout en jetant l’opprobre sur ceux qui « salopards de complotistes » envisagent de rester, tant qu’ils le peuvent, des hommes libres de leurs choix, de leurs pensées.

    Quel rapport entre la tyrannie sanitaire et les menaces évoquées plus haut qui pèsent sur les Autochtones d’Europe ? Tout est lié. Nous vivons dans une société qui est prête à cesser de vivre pour retarder sa mort programmée.

    Nous sommes à l’ère de la culpabilisation permanente de la majorité par des minorités qui voudraient presque décider de la façon dont nous devons vivre, respirer, et penser au quotidien.

    Nous sommes à l’époque du renoncement généralisé, renoncement des peuples à se révolter contre leurs autorités rendues illégitimes par l’abstention électorale massive, mais aussi par l’abandon des populations à leur triste sort en matière de sécurité, de santé, d’éducation, qui forment pourtant les principales attributions d’un État providence respectant le contrat social qui lie entre eux les citoyens.

    Désormais, ces mêmes autorités veulent nous forcer à vivre avec des Barbares, qui s’entretuent dès l’âge de 12-15 ans gavés qu’ils sont aux émissions de télépoubelle, à la musique dégénérée, à la culture de l’excuse permanente, et exposés qu’ils sont dès le plus jeune âge à la drogue, à la pornographie, à la violence, sans compter leur exposition à toutes les déviances normalisées, dont certaines désormais presque promues jusqu’au plus haut sommet politique ou médiatique, comme cet enfant de 8 ans, « transgenre » exposé comme une marionnette par des parents dont la place devrait être à l’asile ou bien en prison.

    Alors que faire, alors que d’un côté, nous serons 500 millions d’Européens en 2050 (combien d’Autochtones ?) et que dans le monde entier, des masses bien plus importantes émergent ? Que faire alors qu’au sein même de notre espace, de notre berceau culturel, ethnique, et géographique, une partie des nôtres semble déterminée à faire un saut final dans le vide ?

    Vivement le divorce

    Surtout ne pas désespérer. Surtout tenir bon. Il faut rompre, tout simplement. Faire sécession, d’abord mentalement, d’avec cette société mortifère qu’ils veulent aujourd’hui nous imposer.  Non pas pour se réfugier à la recherche d’un passé fantasmé. Non pas pour plonger dans le camp de la « réaction permanente ». Mais pour construire une autre société, toujours à la recherche du Bien, du Beau, du Vrai, du Juste.

    Cette société, nul besoin de la République française ou de la démocratie parlementaire pour la construire, pour la façonner. Cela se passe ici et maintenant, chez vous. A traverse les associations culturelles et politiques. À travers l’émergence de communautés unies par le sang et par le sol de leurs ancêtres. A traverse les écoles hors contrat et l’instruction de nos enfants loin de la prison mentale que constitue de plus en plus l’Éducation nationale. Il faut développer et bâtir nos propres réseaux d’informations, nos propres entreprises, nos propres initiatives dans toutes les strates de ce qui fonde une société saine et harmonieuse. Sans demander quoi que ce soit à l’État providence qui n’est plus une providence pour personne.

    N’oubliez pas : le contrat social est rompu. L’État ne vous protège plus puisque les forces de l’ordre attendent que l’on vous agresse, ou que l’on s’en prenne à vos proches, pour éventuellement enquêter et réagir, le mal étant déjà fait. Puisque la Justice censée être rendue en votre nom maintient sur le territoire — et même en liberté — des individus dangereux.

    L’État vous soigne mal, puisque malgré les impôts et charges que vous payez chaque mois, vous n’avez aucune garantie d’avoir des rendez-vous rapides avec des spécialistes et avec des médecins compétents si jamais vous veniez à vous retrouver en mauvaise posture.

    L’État ne vous aime plus, lui qui ne cesse d’ouvrir les portes du territoire à des masses dont il sait parfaitement que le nombre rend tout « vivre ensemble » impossible. Lui qui ne cesse d’affirmer son mépris et sa détestation de « tout ce qui est Biniou, Béret, Baguette » pour schématiser. Lui qui veut absolument contrôler vos déplacements, votre façon de consommer, lui qui filme le moindre de vos faits et gestes dans les rues des grandes métropoles « pour votre sécurité ».

    Cela n’a de toute façon jamais été une grande histoire d’amour entre une République qui est née sur le sang des partisans de l’Ancien Régime, et une large partie de sa population, intégrée de force à un hexagone trop grand, trop différent, trop abstrait pour qu’il puisse, sur la durée, devenir autre chose qu’un « projet politique auquel tout le monde peut adhérer » comme le disent ses partisans eux-mêmes.

    Les autochtones d’Europe sont en train de mourir sous les coups d’institutions avec lesquelles ils ont été mariés de force. Le temps du divorce est arrivé. Il en va de notre survie. Il faut se réveiller et faire front, ensemble. Il y a urgence.

    Julien Dir (Breizh-Info, 11 mars 2021)

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  • Halte à la tyrannie des minorités !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec la professeur de droit constitutionnel Anne-marie Le Pourhiet, cueilli sur Polémia et consacré à la tyrannie que font peser les minorités agressive sur la vie sociale et la liberté d'expression...

     

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    Anne-Marie Le Pourhiet : « Nous vivons dans une société bâillonnée où s’exerce la tyrannie des minorités »

    LE FIGARO. – L’une des mesures adoptées par les députés prévoit d’étendre le principe de l’inéligibilité aux personnes condamnées pour racisme, antisémitisme ou homophobie. Est-ce une bonne chose?


    Anne-Marie LE POURHIET. – Toute personne sceptique qui critique ou émet un jugement de valeur sur des mœurs, des comportements, des cultures ou des croyances est immédiatement considérée comme coupable du délit de « phobie ». Cet amendement n’est qu’une nouvelle étape dans la tyrannie des minorités.

    Non seulement nous vivons dans une société bâillonnée où l’on ne peut déjà plus critiquer un individu ni un groupe sans risquer de se faire traîner en correctionnelle par des associations de militants vindicatifs et sectaires, mais ceux-ci voudraient en outre que les personnes condamnées sur le fondement de lois scélérates extorquées à un législateur complaisant soient interdites d’exercer un mandat public.

    Dans l’intitulé de l’amendement, il est affirmé que ces délits « portent atteinte aux valeurs républicaines qu’un élu se doit de partager ». Ces « valeurs républicaines » ont-elles un contenu juridique ?

    Les « valeurs républicaines » sont aujourd’hui invoquées à tort et à travers pour justifier n’importe quoi. Avoir été condamné pour « propos sexistes » ou bien être hostile au mariage pour tous ou à l’ouverture des frontières sera bientôt considéré comme « antirépublicain » ! Il me semble que l’une des valeurs cardinales de la Révolution française est justement la liberté d’expression, qui ne consiste sûrement pas à formuler seulement des opinions bienveillantes !

    Les valeurs républicaines, historiquement, ce sont la laïcité, l’unité de la Nation et l’égalité des citoyens devant la loi. Le b.a.-ba de la Révolution française, c’est le refus des droits des groupes et des corporations au profit des droits de l’individu libre de toute appartenance. Le multiculturalisme normatif est directement contraire aux valeurs républicaines et le droit pénal prend le chemin inverse des principes républicains en sanctionnant systématiquement les offenses aux communautés. Cela a commencé en 1972 avec la loi Pleven très mal rédigée, puis le mouvement s’est accéléré à partir des années 1980 avec la multiplication des catégories protégées et surtout l’habilitation des associations militantes à se constituer partie civile pour les délits de presse. On a ainsi privatisé l’action publique et soumis les médias, les intellectuels et les citoyens à la menace permanente de censure et de procès pour délits d’opinion.

    L’antiracisme militant établit un continuum entre violence verbale et symbolique et passage à l’acte. N’est-ce pas problématique d’un point de vue juridique ?

    C’est insensé. Ce n’est pas parce que je trouve gênante la mendicité de certains Roms sur les trottoirs que je vais me mettre à les agresser. Le Christ peut sans doute dire à ses ouailles « Aimez-vous les uns les autres », mais un législateur républicain et libéral ne peut pas interdire aux citoyens de ne « pas aimer » tel individu, tel groupe, telle religion, tel comportement ou telle culture. On ne peut pas interdire aux gens de porter un jugement de valeur sur les mœurs d’autrui, ni de hiérarchiser les comportements. Chacun a le droit de penser ce qu’il veut et de dire ce qu’il pense. Le problème est que les « groupes d’oppression » (selon l’expression de Philippe Muray) ont obtenu la multiplication de lois pénales tendant à réprimer ce qu’ils appellent des « phobies ». On veut nous forcer à apprécier le foulard islamique et le burkini, nous obliger à approuver le mariage gay, nous contraindre à accueillir avec le sourire des milliers de migrants, nous imposer de regarder les Jeux paralympiques et d’admirer le football féminin. Nous sommes sommés de considérer que tout est équivalent (au sens étymologique d’égale valeur) au nom de la « non-discrimination ». Et pour être bien sûr que nos assemblées politiques ne comporteront que des moutons dociles bêlant dans le sens du « progrès », on va rendre inéligibles tous les condamnés pour cause de « mal-pensance ».

    Assiste-t-on à un retour du « politiquement correct » ?

    Un « retour » ? Cela fait près de trente ans que nous nous enfonçons dans la dictature politiquement correcte. L’arsenal répressif ne cesse de s’alourdir, sans compter la multiplication des officines parallèles chargées de nous mettre au pas (CSA, Défenseur des droits, Commission consultative des droits de l’homme, Haute Autorité de ci, Observatoire de ça…) et les insupportables instances prêchi-prêcha du Conseil de l’Europe. Nous croulons sous les normes de contrôle social et les institutions de censure. Et nous avons même le droit à des pétitions sur les réseaux sociaux tendant, par exemple, à faire retirer l’attribution d’un prix à un auteur au motif qu’il serait contre le mariage gay et donc « homophobe » ou à faire sanctionner une chaîne de télévision pour avoir laissé passer dans un jeu une séquence « stigmatisante pour les malades mentaux » ! Le premier réflexe face aux imperfections de la société est l’interdiction. Désormais tout conflit, tout désaccord doit se terminer au tribunal. Au lieu de laisser s’exprimer le pluralisme et la contradiction particulièrement chère aux juristes (audi alteram partem = écoute l’autre partie), l’on ne songe qu’à faire taire la dissidence.

    La France devient-elle l’une des démocraties les plus répressives en matière de liberté d’expression ?

    Si les Etats-Unis ont été précurseurs en matière de « politiquement correct », le Premier Amendement à la Constitution de Philadelphie et la jurisprudence pointilleuse de la Cour suprême protègent efficacement les citoyens américains contre toute répression pénale de la liberté d’opinion. Chez nous, même le Conseil constitutionnel a renoncé à protéger la liberté d’expression. Hormis le délit de négation des « génocides reconnus par la loi », il a laissé passer toutes les lois liberticides. La liberté et le pluralisme sont en train de disparaître du pays de Voltaire. C’est irrespirable.

    Anne-Marie Le Pourhiet (Polémia, 28 août 2017)

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  • La tyrannie de Macron sera bienveillante...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jeanne Smits, cueilli dans Minute et consacré au style de la présidence Macron...

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    La tyrannie de Macron sera bienveillante

    Emmanuel Macron, l’homme qui susurre à l’oreille des Français. Chapeau, l’artiste. Le prochain président de la République sait mettre le ton. Ses premiers mots après l’élection étaient parfaitement calibrés, doux, presque humbles. Solennels et graves. Présidentiels et intimes. En un mot : rassembleurs. Tel Kaa fascinant sa proie, Macron regarde les Français dans les yeux. Il veut notre bien et celui de la France. En matière de révolution, l’heure n’est plus à la révolte mais à l’hypnose.

    Les révolutions sanglantes, c’est à la fois sale, sordide et incertain, jamais à l’abri d’un re­tournement de situation ou d’une captation inattendue : voyez Napoléon. Emmanuel Macron, et ceux qui ont géré sa candidature de main de maître, sont tout sauf des in­cultes. Mais leur culture a un sens, celui d’une histoire qui n’a jamais fini d’aller dans un sens bien précis. Ce sont des idéologues dont la tyrannie se dissimu­le, des autocrates qui réclament l’adhésion. Ils n’en feront qu’à leur tête – et le peuple sera d’accord. Sinon, gare à lui !
    Le slogan est vieux comme 1789 : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! » Sauf qu’aujourd’hui on ne le dit plus. Aujourd’hui on en appelle au cœur et aux tripes. Les médias font cais­se de résonance. On rejette tout ce qui est « clivant ». Ensemble, c’est tout… Mais tout ensemble, c’est totalitaire. Méfions-nous de ce Macron au regard allumé et aux savantes poses d’acteur !
    Le premier discours d’Emmanuel Macron était taillé sur mesure pour déclencher des sentiments positifs, à droite comme à gauche. Quoi, il nous parle d’« affaiblissement moral », d’« unité de la nation », du « peuple de France » ? Oui, et il évoque même les « devoirs envers notre pays ». « Nous sommes les héritiers d’une grande histoire », dit-il. « Transmettre », « civilisation », les « intérêts vitaux de la France », « esprit de conquête », « génie français » : les mots sont pesés et Macron interpelle même ceux qui l’ont élu : « Aimons la France. »
    Alors qu’il va faire tout le contraire.

    Tout sera pour votre bien…

    Car il y a aussi l’ébauche de programme. Ce programme que Macron a voulu participatif, pour mieux faire résonner sa candidature chez les gens ordinaires – cela n’engage à rien. De ce premier discours, on retiendra qu’il entend lutter « contre toutes les formes d’inégalité ou de discrimination » : mots-valises qui annoncent une aggravation du refus de la préférence nationale, l’instauration de la « discrimination positive ». C’est toute la dynamique de l’antiracisme.
    Emmanuel Macron est au service d’une politique révolutionnaire, d’une implacable idée « humaniste » qui se traduit à la fois par le « salut républicain » adressé à la vaincue, Marine Le Pen, et par la salutation au monde de la part de la « France fraternelle ». Bon petit soldat du mondialisme, le président-élu a d’emblée annoncé sa soumission à l’idée que le globe tout entier doit se conformer à des règles internationalement édictées.
    « Développement », « lutte contre le réchauffement climatique » : c’est bien une tyrannie mondiale avec ses maîtres, ses impôts, ses règles tatillonnes et son contrôle supranational. Et ses moyens inédits de favoriser une économie con­tre l’autre. Le saviez-vous ? Aujourd’hui c’est la Chine qui se veut la force motrice de ces entreprises de domination de l’énergie et donc des forces vi­ves des nations. Avec Macron, on se soumettra servilement. Mais c’est pour notre bien !
    Bienveillance… Ce fut l’un des premiers mots prononcés par « Emmanuel », ce drôle de « dieu avec nous », après son entrée en scène théâtrale et parfaitement chronométrée pour qu’il lève les bras précisément sur la derniè­re mesure de l’Ode à la joie. Sur fond de pyramide de Pei, verrue hautement sym­bolique implantée au cœur de ce que fut le centre du pouvoir monarchi­que français, Macron a parlé d’amour.

    Laissez votre esprit se vider…

    Parmi ses mots creux, celui de « bienveillance » est le plus actuel. Il n’est pas du registre de la charité, bien au contraire : il accompagne le nihilisme mo­derne et le rend possible. Bienveil­lant, il faut l’être à l’égard de soi, de l’autre, de la différence, des choix d’autrui. La bienveillance, c’est l’acceptation sans jugement. Vous êtes un hom­me ? C’est bien. Un homosexuel ? C’est bien aussi. Un trans ? Encore mieux. Tout est bien : la modernité, le relativisme, l’absence de condamnation morale sont la condition du bonheur. Seuls les opposants seront détruits… La « bienveillance » traverse les nouvel­les techniques de méditation et d’emprise. Elle vide les cerveaux et remplit les cœurs – de vide.
    Ah si, il y a l’« esprit des Lumières », invoqué devant la pyramide du Lou­vre. Un esprit pour initiés – ceux qui comprennent ce que cela signifie de rejet des dogmes et de toute loi naturelle – qui fait aussi vibrer les incultes. Il fait vibrer tous ceux qui assument, qui oublient ou qui ignorent la filiation entre la Révolution messianique en vue de l’homme régénéré et les champs de ruines des massacres totalitaires.
    Car à le regarder et à l’écouter, cet Emmanuel Macron aux allures de prêcheur laïque, qui promet des lendemains de justice et de fraternité, on l’imagine bien en gourou.
    Il fera doucement, doucettement glisser la France vers l’indifférenciation mondiale en osant dire : « Je vous servirai avec amour. » Mais l’amour d’un Evangile inversé.  

    Jeanne Smits (Minute, 9 mai 2017)

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  • L'intimidation contre le débat...

    « Nous jouissons en principe dans notre pays d’une entière liberté d’opinion et d’expression ; nous vivons en pratique sous un régime de liberté surveillée. Une discipline de parole très contraignante réduit le champ et le nombre des sujets ouverts à une véritable discussion. Les notions, les termes et même les faits les plus nécessaires à l’intelligence du présent sont l’objet d’une censure vétilleuse. Comment échapper à la tyrannie paralysante du politiquement correct sans tomber dans la licence improductive du politiquement incorrect ? 
     
    Le livre d’André Perrin nous libère magistralement de cette alternative démoralisante. Qu’il s’interroge sur les relations entre religion et violence, qu’il se demande si « expliquer, c’est déjà excuser », ou qu’il suive dans leurs usages légitimes et illégitimes les notions de race, d’identité ou de civilisation, il éclaire les questions qui nous pressent et nous divisent avec précision, rigueur, humour, et toujours une admirable clarté. Il montre qu’en rassemblant les faits pertinents, en prenant appui sur les suggestions contenues dans le langage usuel, en appréciant selon la raison commune les diverses opinions, qui sont autant de « vues » sur les choses, nous pouvons surmonter nos partialités et éclairer effectivement la complexité du monde politique, social et moral. Dans le désarroi et l’anxiété qui nous assaillent, il est cette chose rare, un livre encourageant. » Pierre Manent

     

    Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection L'Artilleur un essai d'André Perrin intitulé Scènes de la vie intellectuelle en France - L'intimidation contre le débat et préfacé par Jean-Claude Michéa. André Perrin est professeur de philosophie.

     

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    " Professeur de philosophie, André Perrin constate que dans les débats qui occupent la scène médiatique contemporaine en France, le souci élémentaire de chercher à savoir si les assertions des intervenants sont simplement vraies ou fausses est régulièrement bafoué.
    Bafoué de deux façons : en amont en cherchant d’abord à connaître les « raisons » qui ont pu pousser la personne à émettre ces propositions, et en aval en cherchant à disqualifier une thèse en la rapportant aux conséquences néfastes qu’elle est supposée devoir engendrer (en disant cela, vous faîtes le jeu d’untel ou untel). Quelques-uns des sujets de « non-débats » abordés dans ce livre :

    -La réception du livre de Sylvain Gouguenheim Aristote au Mont-Saint-Michel (Seuil, 2008)

    -La « théorie du genre »

    -Toutes les civilisations se valent-elles ?

    -Le terrorisme est-il l’arme des pauvres ?

    -Expliquer, est-ce un peu « excuser » ? "

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  • La tyrannie démocratique ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Michel Onfray datée du mois de septembre 2014 et cueillie sur son site personnel. Une prise de position, parmi d'autres de l'auteur, qui énerve les aboyeurs stipendiés du système...

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    La tyrannie démocratique

    Pour les besoins d’un travail en cours, je reprends mes fiches sur Platon. Relisant mes notes concernant La République, je tombe sur une critique de la démocratie qui me stupéfie par sa vérité.

    La démocratie, c’est sa nature, s’avère le régime le plus à même de donner ses chances à l’exercice de la liberté. Mais, anthropologie oblige, la pente naturelle des hommes consiste à vouloir toujours plus de liberté. Chacun veut pouvoir faire ce qu’il veut, quand il veut, comme il veut, sans se soucier d’autrui. L’autorité passe pour une contrainte inadmissible. Elle est vilipendée, détestée, détruite. Si un chef n’est pas assez docile aux revendications de son peuple, il passe pour un tyran, un dictateur, aujourd’hui on dirait : un fasciste, un stalinien…

    Platon écrit qu’une cité de ce genre « loue et honore, dans le privé comme en public, les gouvernants qui ont l’air de gouvernés et les gouvernés qui prennent l’air de gouvernants » (562,d). L’actualité lui donne raison : Giscard se faisant photographier torse nu et velu dans une piscine, jouant au football avec une culotte à manches courtes, Sarkozy filmé lui aussi dans ce genre de culotte devenue bouffante pour son format, suant, transpirant, trempé d’humeurs montrées comme les saintes huiles, Hollande se voulant un président normal et photographié en short et polo sur la plage ou arborant un sourire béat sous une pluie battante pour montrer qu’il mouille sous l’averse comme chacun de ses électeurs, nos présidents veulent montrer qu’ils sont comme tout le monde – poilus, sportifs, en sueur, mouillés par la pluie…

    De même les exemples de gouvernés qui prennent l’air de gouvernants ne manquent pas : les joueurs de foot décérébrés, les comédiens incultes, les acteurs narcissiques, les vedettes de télévision, les chanteurs de ritournelles à deux neurones ou les stars du rap se comportent dans la vie comme s’ils étaient des princes, des rois, des empereurs à qui tout est dû.

    Il en va de même avec le quidam qui se comporte avec ses semblables comme un Roi dans son royaume : malpoli avec son téléphone portable quand il nous inflige ses conversations indigentes, fonçant dans le troupeau pour s’asseoir à la meilleure place en écrasant un ancien ou en piétinant une femme enceinte, passant devant tout le monde dans une file d’attente, se bâfrant d’une poignée de cerises ou d’un abricot pour goûter avant d’acheter… sans acheter, les exemples ne manquent pas.

    Le résultat écrit Platon est « que le père s’accoutume à traiter son fils comme son égal et à redouter ses enfants, que le fils s’égale à son père et n’a ni respect ni crainte pour ses parents, parce qu’il veut être libre, que le métèque devient l’égal du citoyen, le citoyen du métèque, et l’étranger pareillement » (562, e-563, a). Parce que le fils ne craint plus le père ni l’élève son maître, c’est le père qui craint son fils et le maître son élève. La peur qui existait de l’inférieur au supérieur ne disparait pas, elle s’inverse : le supérieur se met alors à craindre l’inférieur. Mais la crainte n’a pas disparu. « Ainsi l’excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude, et dans l’individu et dans l’Etat » (564,a). La flatterie devient la règle – la démagogie en est la forme contemporaine. Petit à petit, à force de démocratie, le démocrate fait le lit du tyran.

    Impressionnant de vérité…

    Michel Onfray (Chronique mensuelle de Michel Onfray, septembre 2014)

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