« Nous jouissons en principe dans notre pays d’une entière liberté d’opinion et d’expression ; nous vivons en pratique sous un régime de liberté surveillée. Une discipline de parole très contraignante réduit le champ et le nombre des sujets ouverts à une véritable discussion. Les notions, les termes et même les faits les plus nécessaires à l’intelligence du présent sont l’objet d’une censure vétilleuse. Comment échapper à la tyrannie paralysante du politiquement correct sans tomber dans la licence improductive du politiquement incorrect ?Le livre d’André Perrin nous libère magistralement de cette alternative démoralisante. Qu’il s’interroge sur les relations entre religion et violence, qu’il se demande si « expliquer, c’est déjà excuser », ou qu’il suive dans leurs usages légitimes et illégitimes les notions de race, d’identité ou de civilisation, il éclaire les questions qui nous pressent et nous divisent avec précision, rigueur, humour, et toujours une admirable clarté. Il montre qu’en rassemblant les faits pertinents, en prenant appui sur les suggestions contenues dans le langage usuel, en appréciant selon la raison commune les diverses opinions, qui sont autant de « vues » sur les choses, nous pouvons surmonter nos partialités et éclairer effectivement la complexité du monde politique, social et moral. Dans le désarroi et l’anxiété qui nous assaillent, il est cette chose rare, un livre encourageant. » Pierre Manent
Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection L'Artilleur un essai d'André Perrin intitulé Scènes de la vie intellectuelle en France - L'intimidation contre le débat et préfacé par Jean-Claude Michéa. André Perrin est professeur de philosophie.
" Professeur de philosophie, André Perrin constate que dans les débats qui occupent la scène médiatique contemporaine en France, le souci élémentaire de chercher à savoir si les assertions des intervenants sont simplement vraies ou fausses est régulièrement bafoué.
Bafoué de deux façons : en amont en cherchant d’abord à connaître les « raisons » qui ont pu pousser la personne à émettre ces propositions, et en aval en cherchant à disqualifier une thèse en la rapportant aux conséquences néfastes qu’elle est supposée devoir engendrer (en disant cela, vous faîtes le jeu d’untel ou untel). Quelques-uns des sujets de « non-débats » abordés dans ce livre :-La réception du livre de Sylvain Gouguenheim Aristote au Mont-Saint-Michel (Seuil, 2008)
-La « théorie du genre »
-Toutes les civilisations se valent-elles ?
-Le terrorisme est-il l’arme des pauvres ?
-Expliquer, est-ce un peu « excuser » ? "