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michèle tribalat

  • Immigration : analyses d'un naufrage français...

    Le numéro 63 du mensuel conservateur L'Incorrect est en kiosque. On peut notamment découvrir à l'intérieur un dossier central consacré au naufrage de la politique d'immigration en France, des entretiens avec le philosophe Rémi Brague et le romancier David Rochefort, ainsi que les rubriques habituelles "Monde", "Essais", "Culture", et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

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  • Immigration, idéologie et souci de la vérité...

    Les éditions L'Artilleur viennent de publier un essai de Michèle Tribalat intitulé Immigration, idéologie et souci de la vérité

    Ancienne directrice de recherche à l’INED (Institut national des études démographiques), Michèle Tribalat a été membre du Haut Conseil à l’Intégration et a publié plusieurs livres remarqués dont Les Yeux grands fermés (Denoël, 2009) et Assimilation : la fin du modèle français (Toucan, 2013).

     

     

    Tribalat_Immigration, idéologie et souci de la vérité.jpg

    " Décoder les décodeurs en matière d’immigration.
    Dans cet ouvrage, la démographe Michèle Tribalat, spécialiste de la question migratoire, s’est saisie de quelques   exemples de «  décodages  » de la presse nationale, pour montrer l’hémiplégie du décodage.
    Sur le terrain de la démographie et des migrations, pour être du bon côté, il faut se garder d’être nataliste tout en rassurant les Français sur les performances exceptionnelles de la France par rapport à l’Europe en matière de fécondité. Fécondité qui ne doit pas grand-chose à l’immigration. Immigration qui est à la fois une chance et une fatalité, qu’il faut toujours minorer, relativiser ou naturaliser et qui amène des musulmans, en grand nombre lorsqu’on cherche à implanter l’idée que c’est irréversible, mais en moins grand nombre lorsqu’on cherche à relativiser le djihadisme. Il faut s’élever, par tous moyens, contre l’idée de Grand Remplacement, dévoiler l’imposture, quitte à faire dire à son inventeur ce qu’il n’a pas dit. La mauvaise foi n’est pas interdite.
    L’auteur tente de décoder ce que les décodeurs n’ont pas vu, pas voulu voir ou mal vu sur des sujets sur lesquels ils exercent pourtant une intense vigilance. "

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  • Vers la dissolution des peuples : un projet de gouvernance supranationale des migrations...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue éclairé de Michèle Tribalat cueilli sur Figaro Vox et consacré aux mécaniques de gouvernance supranationale de l'immigration qui vont progressivement nous broyer si nous ne réagissons pas politiquement. Démographe, Michèle Tribalat a été directrice de recherche à l’INED (Institut national des études démographiques) et membre du Haut Conseil à l’Intégration. Elle a publié plusieurs livres remarqués dont Les Yeux grands fermés (Denoël, 2009) et Assimilation : la fin du modèle français (Toucan, 2017).

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    Michèle Tribalat: les politiques seront-ils bientôt dépossédés de la question migratoire ?

    Il y a une quinzaine de jours, un collège d’experts remettait un rapport au Président de la République et au gouvernement afin qu’ils amendent leur politique migratoire jugée inutilement restrictive.

    Ce rapport se présente comme une troisième voie entre une posture qui n’a que les apparences de la fermeté mais reste impuissante et une posture qui prône l’ouverture complète des frontières sans poser aucune limite. En somme, la seule voie raisonnable, qui affiche l’ambition de «reconstruire un consensus autour de la politique des étrangers», de mettre les Français enfin d’accord sur un sujet aussi contentieux.

    Pourtant, il ne déroge pas à la rhétorique technocratique qui affirme que l’immigration ne s’est pas accélérée dernièrement - «leur nombre [des étrangers] est d’ailleurs stable» - se référant en cela aux tours de magie d’Hervé le Bras sur l’évolution du solde migratoire depuis 1955. Tout en affirmant que cette accélération est inéluctable - «l’immigration plus ou moins qualifiée de jeunes en provenance d’Afrique, du Maghreb et du Moyen-Orient est inscrite dans l’évolution récente de ces pays» - que la démographie française commande d’y avoir recours - «le vieillissement de la population rend nécessaire l’augmentation du solde migratoire» - et que, de toute façon, c’est bon pour l’économie. Rien de très neuf.

    La première question qui vient à l’esprit à la lecture du document porte sur l’appellation «politiques migratoires» pour caractériser les préconisations de ce collège de praticiens. En effet, dans cette expression, le mot «politique» suppose à la fois une volonté de répondre aux attentes des citoyens et une capacité de l’État à formuler un objectif qui permettrait d’y répondre. Or tel n’est pas du tout le propos de nos experts qui, d’ailleurs, annoncent la couleur dans le sous-titre - «Faire reculer les situations de non-droit» -. Leur objectif est d’étendre toujours plus les droits des étrangers à séjourner en France, par la loi et la gestion administrative ou judiciaire de l’immigration, afin d’être à la hauteur de l’idée qu’ils se font de la République. Leur méthode: «adapter les normes de droit et leurs conditions de mise en œuvre pour régler par le séjour le plus grand nombre de situations selon des critères transparents». À terme, les procédures de régularisation sont appelées à se raréfier puisqu’elles auront été intégrées dans la loi. Mais, en attendant, il faut, disent les experts, adapter la circulaire Valls afin d’écouler le «stock» d’étrangers en situation irrégulière. Ils nous assurent que les reconduites prononcées devront par la suite être effectives. Pour cela, ils invoquent des contrôles renforcés aux frontières de l’UE dans des centres établis dans des ports européens. Pas sûr que les pays situés aux frontières maritimes de l’UE soient très emballés par le projet d’installation de camps chez eux.

    Les effets quantitatifs des mesures qu’ils préconisent leur sont, au fond, indifférents, comme l’est leur coût sur lequel ils ne fournissent aucune information, si ce n’est le souhait d’une grande réactivité afin que les budgets s’adaptent très vite à la demande.

    L’extension des droits

    L’outil décisif est le couperet mis sur le délai de gestion des dossiers: accès à un titre de séjour (sauf motif d’ordre public) ou départ effectif du territoire national en six mois. Par ailleurs, l’administration se devrait d’examiner, avant tout rejet, si l’intéressé peut bénéficier d’un autre titre que celui demandé. Si tel est le cas, elle serait tenue de le lui délivrer. Cette machine à régulariser mettrait sûrement en échec et l’administration et les juges chargés des recours.

    D’ailleurs, le juge administratif saisi d’un recours contre un refus de titre de séjour deviendrait un juge de plein contentieux, ce qui lui permettrait de substituer sa décision à celle de l’administration et de forcer cette dernière à délivrer un titre de séjour pour le motif qu’il aurait retenu (familial ou humanitaire).

    S’y ajoute la création d’un titre de séjour mention «humanitaire», censé répondre à des situations de détresse les plus variées, lesquelles ne manquent pas dans le monde, après avis d’une commission départementale du séjour humanitaire composée de médecins, psychologues, psychiatres et travailleurs sociaux. Seraient ainsi visés les victimes de la traite, de violences domestiques ou familiales, de sévices au cours du parcours migratoire et les étrangers dont les problèmes de santé nécessitent un traitement durable inaccessible dans leur pays d’origine. Les experts renoncent à renégocier la Convention de Genève pour y introduire de nouvelles catégories de réfugiés tant le résultat d’une pareille renégociation leur paraît incertain. Ils préconisent, dans l’attente d’une Convention internationale pour la protection des déplacés environnementaux, dont ils esquissent le profil dans une annexe, de créer un visa humanitaire «pour pouvoir agir dans des cas de catastrophes naturelles».

    La simplification préconisée, réduisant à 6 catégories (étudiant, vie privée et familiale, activité professionnelle, asile/apatride, humanitaire et excellence) le nombre de titres de séjour possible, s’accompagne elle aussi d’une extension de droits. Cette extension se porte tout particulièrement sur les titres «vie privée et familiale». C’est le cas, par exemple, des droits des conjoints de Français ou d’étrangers en situation régulière qui s’étendent au-delà du mariage aux concubins et aux pacsés ou de ceux des parents d’enfants français pour lesquels aucune condition n’est posée. De même, les étrangers confiés à l’Aide sociale à l’enfance comme mineurs non accompagnés obtiendraient de plein droit un titre «vie privée et familiale» à leur majorité. Ce serait également le cas des étrangers ayant séjourné irrégulièrement pendant dix ans ou dont l’éloignement a échoué par deux fois. Une telle mesure ne pourrait que rendre plus difficile l’éloignement.

    Dans la perspective d’une relance de l’immigration professionnelle, tout étranger muni d’une promesse d’embauche dans un secteur figurant sur une liste d’emplois établie après consultation d’un Comité d’évaluation de la migration de travail aurait droit à un titre de séjour. Idem pour l’étranger qui a obtenu un diplôme universitaire en France ou qui détient un master, mais sans limitation sur les secteurs d’activité pourvu que cette promesse concerne une activité en lien avec son diplôme.

    Un même titre de séjour serait attribuable aux réfugiés et aux bénéficiaires d’une protection subsidiaire ou de l’asile constitutionnel, à leurs conjoints (mariés ou non), leurs enfants majeurs ou leurs parents s’ils sont mineurs. Les experts souhaitent d’ailleurs qu’on incite les mineurs isolés à demander l’asile, ce qui réglerait d’emblée la question de la régularisation de leur situation à la majorité. Les autorités diplomatiques et consulaires seraient tenues de délivrer un visa «asile» à toute personne invoquant une raison crédible. En cas de refus et de recours gracieux, c’est l’OFPRA, une fois consulté, qui aurait le dernier mot. Il est également proposé, dans l’attente d’une solution européenne, de restreindre unilatéralement les dispositions de Dublin en permettant à l’État, de manière discrétionnaire, d’examiner les demandes d’étrangers visés par la procédure Dublin lorsqu’il s’agit de personnes vulnérables ou pouvant arguer de liens avec la France. C’est déjà un peu ce qui se fait aujourd’hui lorsqu’on décide de l’extinction des procédures Dublin. Ce ne serait évidemment pas de nature à freiner les mouvements secondaires à destination de la France. Enfin, en fondant l’aide médicale d’État (AME) dans la protection universelle maladie (PUMA), comme le propose le défenseur des droits, les experts espèrent «éviter l’effet de cristallisation qui résulte de l’existence d’un dispositif spécifiquement conçu pour les étrangers en situation irrégulière». C’est si joliment dit!

    La durée des titres serait de cinq ans d’emblée et leur renouvellement conduirait à un titre de séjour permanent, sauf pour les études et les motifs professionnels. La durée du titre serait alors adaptée à celle des études ou du contrat.

    Que reste-il comme marge de décision à l’État ?

    Pas grand-chose, si ce n’est la tentative de réexpédier chez eux ceux qui auraient échappé à la mansuétude de l’administration ou des juges qui sont sommés de personnaliser l’examen des situations individuelles - «l’administration et le juge seront tenus d’examiner l’ensemble des possibilités de délivrance d’un titre de séjour» - ce qu’ils faisaient déjà de leur plein gré. Si la politique d’immigration n’est plus guère de son ressort, il resterait à l’État la tâche de mettre en œuvre une politique d’intégration dont, évidemment, le rapport ne donne aucune évaluation puisque, de toute façon, la question du nombre ne compte pas.

    Les experts préconisent de placer, auprès du Premier ministre, un Haut-Commissariat à l’asile et aux migrations dont la tâche serait de veiller à assurer l’homogénéité de la doctrine de ses services dans une «logique d’effectivité des droits et de sortie du non-droit». Ce Haut-Commissariat exercerait ainsi la tutelle d’une Agence de l’asile qui prendrait en charge l’intégralité du parcours des demandeurs, fusionnant les services de l’OFPRA, ceux de l’OFII et du ministère de l’Intérieur sur l’asile, tout en restant en prise avec les collectivités territoriales, les travailleurs sociaux, les associations et la recherche. Resterait à l’OFII (lui aussi sous tutelle de ce Haut-Commissariat), rejoint par les services actuels du ministère de l’Intérieur, la gestion de la migration économique, des mesures d’intégration en début de séjour et du retour volontaire. Le ministère de l’Intérieur conserverait la mission d’éloignement et la gestion des titres de séjour. Ce Haut-Commissariat serait doté d’un comité d’évaluation composé d’experts et de partenaires sociaux chargé d’évaluer les besoins de la France en main-d’œuvre et de communiquer sur «la réalité des migrations». Il devrait établir chaque année un rapport sur l’immigration et l’émigration. Les experts rédacteurs de cette proposition ne s’interrogent guère sur les manières d’y parvenir ni sur les outils statistiques qui permettraient d’informer sur «la réalité des migrations». Rien d’étonnant à cela quand on voit la rareté des informations chiffrées figurant dans leur rapport. Il existe bien un tableau sur l’éloignement en France, en Allemagne et dans l’UE, mais sans que soient indiquées ni la date, ni la source.

    Le Haut-Commissariat serait également doté d’un service de la protection humanitaire qui superviserait l’action de commissions départementales du séjour humanitaire.

    Une «politique» de l’asile sous direction européenne

    Deux options sont envisagées. La première affecte à une agence de l’asile européenne l’élaboration des lignes directrices encadrant l’instruction des demandes d’asile et éventuellement la mise en œuvre des opérations de relocalisation. Les agences nationales, toutes indépendantes du pouvoir politique, reconnaîtraient les décisions prises par chacune d’entre elles. La seconde option serait de disposer d’une agence unique indépendante dont les agences nationales ne seraient que les antennes.

    Quoi qu’il en soit, en cas d’alerte du type de celle connue en 2015, l’agence européenne pourrait prendre la main et aurait la faculté de distribuer les demandeurs sur l’ensemble du territoire de l’UE. Si ce n’est pas possible avec tous les États, cette organisation pourrait se mettre en place dans le cadre d’une coopération renforcée.

    Une gouvernance mondiale: la convention internationale de protection des déplacés environnementaux

    Cette convention, dont le projet figure en annexe, si elle voyait le jour, créerait un statut légal de déplacé environnemental, qui supposerait d’établir des liens de causalité entre le déplacement et des dommages liés à l’environnement et de fixer des seuils de gravité aux impacts du réchauffement climatique. Les États seraient en cela aidés par un «appareil scientifique de référence, dans la lignée des travaux du GIEC».

    Comme on y est habitué avec ce genre de texte (cf. pacte de Marrakech), la convention s’appliquerait «dans le respect du principe d’égalité souveraine des États parties, de leur intégrité territoriale et de leur indépendance politique, tel qu’énoncé par la Charte des Nations unies». Rien n’est moins sûr puisqu’on apprend que, si tout État ayant ratifié la convention pourrait la dénoncer «à tout moment par notification motivée et adressée au Comité d’experts indépendants», cet État devrait en discuter avec les autres États chargés de tout faire pour l’en dissuader.

    Si cette dissuasion s’avérait infructueuse et que le comité d’experts indépendants ne validait pas la dénonciation, l’État ne pourrait pas sortir de la convention. Ce comité serait composé de 17 experts «indépendants et impartiaux» renouvelé par moitié à la majorité qualifiée tous les cinq ans. Ces experts seraient choisis lors d’une des conférences annuelles, chaque candidat devant représenter au moins 5 États. Par ailleurs, c’est le comité d’experts qui proposerait un financement plancher pour chacun des États (qui seraient invités à aller au-delà) afin d’alimenter un fonds international.

    Avec cette convention nous aurions franchi le stade ultime de la dépolitisation de la question migratoire, sans possibilité de retour en arrière. Tout le contraire de ce que semblent souhaiter les citoyens français. Difficile de croire que ce rapport d’experts, s’il était suivi d’effets, serait en mesure d’atteindre l’objectif affiché d’un «consensus national apaisé autour des migrations».

    Michèle Tribalat (Figaro Vox, 7 février 2020)

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  • Immigration : comment décrypter les chiffres de l’Insee ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de Jean-Yves Le Gallou, cueillie sur Polémia et consacrée à l'évaluation de la part de la population d'origine extra-européenne présente en France. Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016) et Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018). 

     

    jean-yves le gallou, immigration, invasion, grand remplacement, michèle tribalat

    Immigration : comment décrypter les chiffres de l’Insee ?

    Régulièrement les médias mainstream s’appuient sur les chiffres de l’INSEE ou de l’INED pour essayer de démentir ceux qui partagent l’opinion que la France et l’Europe font l’objet d’un Grand Remplacement démographique et civilisationnel.

    L’argument d’autorité le plus couramment utilisé est le suivant : l’INSEE et l’INED seraient des « organismes scientifiques ». La réalité est un peu différente : il s’agit de services statistiques dirigés par des hommes nommés par le pouvoir politique et prenant en compte la pression médiatique. Des services statistiques qui, de surcroît, ne font aucun effort pour faciliter l’accès des citoyens aux données brutes. Approcher la réalité relève du jeu de piste face au « camouflage statistique ».

    Il est particulièrement difficile d’apprécier la réalité sociologique telle qu’elle est perçue par les Français : des minorités « visibles « (Africaines, Indo-Pakistanaises, Asiatiques) ou se rendant visibles (musulmanes) de plus en plus nombreuses. Car pour mesurer ce phénomène, il faudrait des statistiques raciales ou religieuses, interdites en France.

    L’INSEE et l’INED approchent – de manière très imparfaite la question – en s’intéressant à la nationalité (donnée juridique) et au lieu de naissance (donnée géographique). Des données utiles mais ne permettant pas de répondre directement à la question de la capacité d’assimilation des personnes concernées.

    Sur ces données là (nombre d’étrangers, d’immigrés, de descendants d’immigrés), les chiffres eux-mêmes sont sujets à question : il n’y a plus de recensement général de la population en France depuis… 1999 ! « Un crime contre la nation » selon le démographe Philippe Bourcier de Carbon. D’autant plus que la fiabilité des recensements annuels partiels est sujette à caution.

    Ainsi, selon les estimations publiées par l’INSEE, la Seine-Saint-Denis compterait 1,6 millions d’habitants au 1er janvier 2018. Parmi ces derniers, on dénombre plusieurs centaines de milliers de personnes de nationalité étrangère en situation régulière (en 2014, 420 000).

    Mais, selon une commission d’évaluation de l’Assemblée nationale présidée par MM.Cornut-Gentille (LR) et Rodrigue Kokouendo (LREM), « la seule certitude est l’incertitude dans laquelle l’État est plongé concernant le chiffre d’étrangers en situation irrégulière en Seine-Saint-Denis ». Selon les estimations des interlocuteurs rencontrés par les rapporteurs, ces clandestins seraient entre 150 000, 250 000, voire 400 000 personnes.

    Voilà qui jette un froid sur la confiance qu’on peut accorder aux chiffres de l’INSEE.

    Examinons néanmoins avec la prudence de rigueur les chiffres publiés sans beaucoup de précautions méthodologiques par l’INSEE.

    1- Immigrés extra-européens : personnes nées à l’étranger et de nationalité étrangère à leur naissance (source recensement, chiffres 2016)

    Afrique : 2 834 000

    Asie : 900 000

    Amérique/Océanie : 356 000

    Total immigrés extra-européens : 4 090 000

    Observations : il peut y avoir des Européens d’origine parmi les immigrés d’Amérique. A contrario un certain nombre d’immigrés européens d’origine balkanique (au nombre de plus de 200 000 mais non comptés ici) peuvent appartenir aux communautés musulmanes ou Roms dont la capacité d’assimilation de beaucoup de leurs membres est problématique.

    A noter aussi, l’augmentation rapide du nombre des immigrés originaires d’Afrique recensés :

    2 834 000 en 2016 à comparer à 2 410 000 en 2011, soit plus de 85 000 par an.

    Au total, d’après l’INSEE, la population immigrée non européenne a progressé de 113 000 personnes par an de 2011 à 2016.

    Des chiffres certainement inférieurs à la réalité compte-tenu de la perte de contrôle d’une partie du territoire par les autorités administratives françaises.

     

    2- Descendants d’immigrés extra-européens

    Il s’agit là de personnes nées en France mais dont un ou 2 ascendants sont nés étrangers à l’étranger.

    Afrique : 3 305 000

    Asie : 722 000

    Amérique, Océanie : 310 000

    Total descendants d’immigrés non Européens : 4 337 000

    Observations : là aussi, grandes incertitudes statistiques quant à la réalité de chiffres portant sur des populations vivant pour beaucoup dans « les territoires perdus de la République » et les « zones de non droit ».

     

    3- Ensemble immigrés et descendants d’immigrés extra-européens

    On atteint par totalisation 8 427 000 personnes, soit 13 % de la population résidente en France.

    C’est évidemment un chiffre par (double) défaut compte-tenu des imperfections de recensement mentionnées plus haut.

    Total Ensemble immigrés et descendants d’immigrés non européens : 8 427 000

     

    4- Le chiffre noir : les descendants d’immigrés à la deuxième et troisième génération

    Aucune statistique n’est disponible sur ce sujet.
    Michèle Tribalat a néanmoins produit plusieurs estimations très précises, reprises dans la vidéo de Sunrise : Grand Remplacement : une réalité.

                                         

    Par ailleurs, les marqueurs d’un retour vers la communauté d’origine sont en forte expansion. Dans L’Archipel français, Jérôme Fourquet cite la proportion de prénoms noms d’origine arabo-musulmane donnés aux nouveau-nés garçons : partant de 0 % des déclarations de naissance dans les années 1900/1950, ils montent à 2 % en 1964, atteignent 7 % en 1983/84, régressent légèrement puis remontent à 8 % en 1997 et approchent les 20 % aujourd’hui.

    Il est donc légitime de poser la question de la troisième génération.

    En l’absence de sources officielles et accessibles sur ce sujet, nous formulons l’hypothèse de 3 millions d’immigrés extra-européens à la troisième génération. Des contributions sont en cours pour permettre de documenter ce chiffre.

    Cela permet d’estimer les immigrés non européens (toutes générations confondues) à 11,5 millions, soit 17, 5 % de la population.

    On observera que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) considère ce chiffre comme inférieur à la réalité puisqu’il reproche aux chaines de télévision de ne faire apparaître que 17 % de « représentants de la diversité » dans leurs programmes. Mais il est vrai que le CSA, dans la logique raciale qui est la sienne doit aussi prendre en compte les Français d’Outre-mer qu’on peut estimer entre 2 et 3 %.

     

    5- Le nombre d’enfants nés de mères nées à l’étranger (source INSEE)

     

    Maghreb

    Autres pays d’Afrique

    Autres pays

    total

    1996

    5,5%

    2,6%

    3,1%

    11,2%

    2016

    8,5%

    5,3%

    4,8%

    18,6%

     

    On observera l’augmentation de 55 % en 20 ans des naissances issues de mères nées au Maghreb et le quasi doublement des naissances issues de mères nées en Afrique subsaharienne (ou au Machreck).

    Aujourd’hui, près d’une naissance sur cinq provient d’une mère née hors d’Europe. Un chiffre qui ne prend évidemment pas en compte les naissances de mères d’origine non européenne à la troisième ou quatrième génération.

    Ces chiffres peuvent être considérés comme assez « robustes », sous la réserve de possibles fraudes à l’identité de déclarants se faisant passer indûment pour nés en France.

     

    6- Le nombre d’enfants nés de mères nées en France d’ascendants nés à l’étranger

    L’examen de statistiques plus anciennes permet d’estimer ces naissances aux alentours de 10 %.

    En effet, dans les années 1980/1990, les naissances issues de mères nées à l’étranger hors d’Europe se situaient autour de 10 % (11 % en 1996 ; 8 % en 1985). Les retours au pays d’origine d’enfants d’étrangers nés en France étant très rares, 20 à 40 ans plus tard les femmes issues de ces cohortes sont en âge de procréer en France. Or le taux de fécondité des femmes d’origine africaine et magrébine, même installées en France depuis longtemps, reste encore supérieur au taux français moyen.

    Dans ces conditions, on peut donc estimer ces naissances à la troisième génération à plus de 11 %.

    Les naissances à la quatrième génération sont plus difficiles à chiffrer, étant toutefois observé que dans les années 1950/1960 le regroupement familial n’avait pas eu lieu et que le nombre d’étrangères non européennes présentes sur le territoire était faible.

     

    7- Total des naissances issues de l’immigration non européennes : plus de 30 %

    Si l’on totalise les naissances d’enfants nés de mères nées à l’étranger et nés de mères nés en France de mères nés à l’étranger, on parvient à 30 %. Chiffre qu’on peut estimer par défaut.

     

    8- Le dépistage des nouveaux-nés à la drépanocytose : 38 %

    La drépanocytose est une maladie génétique rare touchant les populations issues d’Afrique, du Moyen Orient, d’Asie du sud, des Caraïbes et pour partie des Amériques et de la petite pointe sud de l’Europe.

    La France a mis en place un dépistage à la naissance. Depuis 1994 en Île-de-France et depuis 2001 sur l’ensemble de la France.

    Les chiffres de nouveaux nés dépistés sont les suivants :

    2001 (France métropolitaine) : 20%

    2017 (France métropolitaine) : 38 %, soit un quasi doublement en moins de 20 ans.

    2017 (Île-de-France) : 70 %.

    Ces chiffres montrent l’ampleur de la progression migratoire.

    Certains experts les contestent, estimant qu’il peut y avoir du sur diagnostic (dans les quartiers à fort dépistage on dépisterait tout le monde) mais ce point de vue est peu documenté.

    En revanche, il est exact que ce dépistage concerne aussi les Français issus des collectivités d’outre-mer présents en métropole tout comme certains Européens du sud (Italie du sud, Balkans).

    Même en introduisant ces correctifs on garde une estimation supérieure à 35 %.

     

    Conclusion

    Ce qui est en jeu c’est bien le Grand Remplacement de la population français : si rien ne change les Français de souche européenne deviendront inévitablement minoritaires sur la terre de leurs ancêtres.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 17 septembre 2019)

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  • Tour d'horizon... (170)

    Wilrich.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - la leçon inaugurale à Sciences Po de Jean-Marc Jancovici, ingénieur polytechnicien, spécialiste des questions énergétique et partisan de la décroissance (tout en étant pro-nucléaire)...

    CO2 ou PIB, il faut choisir

    jean-marc_jancovici.jpg

    - la présentation par Michèle Tribalat d'un essai politiquement incorrect de Ryszard Legutko, professeur de philosophie polonais...

    The Demon in Democracy : Totalitarian Temptations in Free Societies, un livre dérangeant qui a eu bien peu d'échos

    Ryszard Legutko.jpg

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  • Géopolitique des migrations...

    Le nouveau numéro de la revue Conflits (n°22, juillet-août-septembre 2019), dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque. Le dossier central est consacré aux migrations.

    Conflits 22.jpg

    Au sommaire de ce numéro :

    ÉCHOS

    ÉDITORIAL

    A votre tour ! , par Pascal Gauchon

    ACTUALITÉ

    ENTRETIEN

    Olivier Zajec : Identité et hospitalité

    PORTRAIT

    De Merkel à AKK : "Changer pour que rien ne change" , par Thierry Buron

    ENJEUX

    Les défis de la Bolivie , par Raphaël Fort

    ENJEUX

    Vers une nouvelle Eurasie ? , par Pascal Marchand

    ENJEUX

    L'Amérique entre "Russiagate" et "Spygate" , par André Archimbaud

    ENJEUX

    Taïwan, une autre Chine ? , par Jessy Périé

    ENJEUX

    Un pôle peut en cacher un autre, par Jean-Yves Bouffet

    ENJEUX

    ONG humanitaires et balkanisation , par Olivier Hanne

    ENJEUX

    Complotisme. La grande crise de croyance, par François-Bernard Huyghe

    GRANDE STRATÉGIE

    Byzance, l'Empire pour 1000 ans, par Sylvain Gouguenheim

    BATAILLE

    Somme (1918). Conflit mémoriel, par Pierre Royer

    CHRONIQUE

    La guerre des Arts au XXIe siècle. Avènement de la pluripolarité, par Aude de Kerros

    L'HISTOIRE MOT À MOT

    "Le dollar, c'est notre monnaie, mais c'est votre problème", par Pierre Royer

    LA LANGUE DES MÉDIAS

    Trump innocenté reste coupable, par Ingrid Riocreux

    BIBLIOTHÈQUE GÉOPOLITIQUE

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