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mariage

  • Le mariage, ses formes et son origine...

    Les éditions du Lore rééditent un essai de Hans F. K. Günther intitulé Le mariage, ses formes, son origine, qui avait été publié initialement en 1952, aux éditions Payot. Anthropologue allemand de la première moitié du XXe siècle, dont les travaux ont eu une influence intellectuelle inégale sous le IIIe Reich, Hans F. K. Günther a eu une partie de son œuvre traduite en français, dont, notamment Mon témoignage sur Adolf Hitler (Pardès, 1990), Les peuples d'Europe (Lore, 2006) ou Religiosité indo-européenne (Lore, 2013).

     

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    " Les lecteurs de l’éminent professeur Hans F. K. Günther ignorent bien souvent que ce dernier entreprit des études d’ethnographe à Paris durant l’année 1911. C’est en partie grâce à ce passé d’étudiant parisien que lui vint la détermination pour rédiger le présent ouvrage près d’une trentaine d’années plus tard.

    Loin d’être un simple survol des différents types d’union qui régissent l’Humanité, ce travail ethnologico-sociologique englobe tous les éléments afférents au mariage : interdictions et règles matrimoniales, formes de la conclusion du mariage, influence des formes du mariage sur la sélection, formes de la famille et de la parenté, etc.

    Hans F. K. Günther fait également apparaître au prisme de son étude les grandes différences de formes d’union selon les peuples, chaque peuple étant caractérisé par des éléments civilisateurs et raciaux qui lui sont propres.

    Un livre qui permet un recentrage salutaire quelques années après la promulgation en France de la scélérate loi dite « Mariage pour tous ». "

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  • Quelques idées remises à l'endroit (1)...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y évoque la démocratie, le mariage et la violence...

     

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    Démocratie sans électeurs ? On nous assène les « valeurs démocratiques ». Mais quelles sont-elles, sachant qu’en démocratie, on a raison à 50,01 % et tort à 49,99 % des suffrages ? Alors que ce sont les mêmes journalistes qui boudent les institutions suisses à base référendaire, pour s’indigner ensuite de l’opinion du peuple. Comment sortir de ce dilemme ?

    Les procédures démocratiques n’ont pas but de déterminer qui a « raison » et qui a « tort ». Elles ne visent pas à statuer sur la vérité. Leur seule raison d’être est de montrer où vont les préférences des citoyens. Le suffrage universel n’est qu’une technique parmi d’autres pour connaître ces préférences. Il est loin de résumer la démocratie, qui elle-même ne se résume pas à de « libres élections ». (Au passage, rappelons aussi qu’en matière de suffrage, le principe démocratique n’a jamais été « un homme, une voix », contrairement à ce que l’on répète partout, mais « un citoyen, une voix », ce qui est tout différent.) Jean-Jacques Rousseau disait très justement que, dans une démocratie représentative de type parlementaire, les citoyens ne sont libres que le jour de l’élection. Dès le lendemain, leur souveraineté se retrouve captée par leurs représentants qui, en l’absence de mandat impératif, décident en fait à leur guise. Le parlementarisme ne correspond lui-même qu’à la conception libérale de la démocratie, ce qui conduisait Carl Schmitt à affirmer qu’une démocratie est d’autant moins démocratique qu’elle est plus libérale.

    La crise actuelle de la démocratie est fondamentalement celle de la représentation. Elle s’articule en deux volets. D’un côté, le peuple se détourne de la classe politique parce qu’il n’a plus confiance en elle, qu’elle est « trop corrompue », qu’elle ne s’occupe pas des « vrais problèmes », qu’elle ne répond pas aux attentes des gens, etc. De l’autre, les élites se détournent du peuple parce qu’il « pense mal », qu’il a des « instincts grossiers », qu’il se rebelle instinctivement contre les mots d’ordre de l’idéologie dominante. La « gouvernance » et l’expertocratie sont aujourd’hui les deux derniers moyens de gouverner contre le peuple, et surtout sans lui. Seule une démocratie participative, une démocratie directe, s’exerçant en permanence (et pas seulement à l’occasion des élections ou des référendums) peut corriger les défauts de la démocratie représentative. Mais cela exige de redonner du sens à la notion de citoyenneté. En clair : de remédier à la dé-liaison sociale en recréant un espace public ordonné à un grand projet collectif, au lieu d’inciter les gens à jouir sans mélange de leur repli sur la sphère privée.

    Mariage sans mariés ? Comment faire l’apologie de cette institution pour les seuls hommes n’y ayant pas droit, prêtres et homosexuels, alors que dans le même temps la défense des valeurs familiales fait rigoler tout le monde sur les plateaux de télévision ?

    La France est le pays d’Europe où le taux de nuptialité est le plus bas. La plupart des gens ne se marient plus : depuis 2007, dans les grandes villes, deux enfants sur trois naissent hors mariage. À l’origine, le mariage avait été institué principalement au bénéfice des femmes (le mot vient du latin matrimonium, dérivé de mater) pour deux raisons principales : clarifier les filiations et déterminer pour les hommes les conditions de l’accès aux femmes. L’Église n’a fait du mariage un sacrement qu’au début du XIIIe siècle, en 1215, époque à laquelle elle l’a strictement encadré afin de mieux contrôler les rapports entre les lignées. Le mariage homosexuel n’a évidemment rien à voir avec l’accès aux femmes, et le moins qu’on puisse dire est qu’il ne va pas clarifier les filiations. Le mariage, dans cette perspective, n’est plus perçu comme une institution, mais comme un contrat entre deux individus dont le sexe est indifférent. Le désir de mariage chez les homosexuels relève à mon sens moins d’une volonté de « subversion » qu’il n’est l’indice d’un prodigieux conformisme bourgeois, qui aurait fait s’étrangler de rire Jean Cocteau, Roger Peyrefitte ou Guy Hocquenghem. Il n’est le fait que d’une petite minorité de minorité. En Espagne, où le mariage gay a été légalisé en 2006, il ne représente que 2 % du total des mariages (et ce sont principalement des femmes qui le contractent).

    Puisque nous parlons de définitions, j’aimerais rappeler aussi que l’« homophobie », dont on parle tant aujourd’hui, n’a au sens strict rien à voir avec l’homosexualité, dans la mesure où les deux premières syllabes de ce terme ne renvoient pas au latin homo (« homme ») mais au grec homoios (« le même »). En toute rigueur, l’« homophobie » n’est que la phobie du Même. Il y en a de pires.

    Violence sans coupables ? Le père qui met une fessée à son fils est un assassin potentiel. Mais le voyou qui tue un passant pour une cigarette refusée ne sera que victime d’une autre violence ; sociale, il va de soi. Au-delà du cliché, cette « violence sociale » existe néanmoins, même si les médias peinent ou refusent de la mieux définir.

    Le mot de « violence » est fortement polysémique. Il l’est d’autant plus que la violence peut être aussi bien destructrice que créatrice, voire fondatrice, comme l’a maintes fois rappelé Michel Maffesoli. La violence privée est celle qui suscite les plus fortes réactions, mais la violence publique a souvent des conséquences plus graves. La violence sociale, liée aux contraintes de structure et à toutes sortes d’aliénations individuelles ou collectives, est encore une autre affaire. L’État s’est traditionnellement présenté comme seul détenteur de la violence légitime, prétention difficilement soutenable. Georges Sorel faisait l’éloge de la violence populaire par opposition à la force étatique, parce qu’il assimilait la première à la légitimité et la seconde à la simple légalité. L’expérience historique montre enfin que ceux qui dénoncent le plus la violence dans certaines situations l’admettent sans difficulté dans d’autres circonstances. Les deux exemples que vous citez, tout différents qu’ils sont, relèvent d’une même idéologie, celle qui conduit à faire bénéficier de la « culture de l’excuse » le voyou qui tue un passant pour une cigarette refusée, et d’autre part à condamner la fessée comme un acte d’autorité. Le dénominateur commun, c’est l’idée qu’il ne faut jamais sanctionner – sauf ceux qui sanctionnent, bien entendu. C’est dans le même esprit que les pacifistes appellent à faire la guerre à la guerre, c’est-à-dire la guerre au nom de la paix.


    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 5 août 2013)

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  • Mariage gay : halte aux sophismes !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue subtil de la sociologue Nathalie Heinich, cueilli sur le quotidien Le Monde et consacré au mariage homosexuel. Un point de vue qui a fait grincer des dents à gauche...

     

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    Mariage gay : halte aux sophismes

    Qu'on permette à une sociologue habituée à analyser les prises d'opinion de pointer quelques arguments non valides dans le débat sur le "mariage pour tous". Je procéderai pour cela du plus consensuel - l'homosexualité - au plus controversé - la filiation.

    1. L'expression "mariage pour tous" est impropre : le mariage reste interdit aux mineurs, et n'a par ailleurs jamais été interdit aux homosexuels, qui de tout temps ont pu contracter mariage avec une personne de l'autre sexe. Ce qui leur a toujours été impossible - et qui est revendiqué aujourd'hui - est de se marier avec une personne de même sexe, c'est-à-dire d'accorder leur statut matrimonial avec leur sexualité (si tant est que celle-ci soit exclusivement homosexuelle).

    2. L'opposition au dit "mariage pour tous", ou plutôt, donc, "mariage homosexuel", ne peut être réduite à de l'homophobie, même si celle-ci existe chez certains opposants. Tout d'abord, parce qu'il existe des homosexuels opposés à ce projet, par fidélité à une certaine conception de l'identité homosexuelle. Ensuite, parce qu'il n'est pas acceptable de réduire une position aux motivations supposées de ses défendeurs, pas plus qu'à leurs caractéristiques (l'on aurait telle opinion parce qu'on serait hétérosexuel ou homosexuel, de droite ou de gauche, etc.) : même si une corrélation existe, factuellement, entre identité et opinion, refuser celle-ci au nom de celle-là revient à esquiver le débat, c'est-à-dire l'échange d'arguments rationnels. Cette attitude n'est pas digne du débat démocratique.

    3. Il est faux d'affirmer que le mariage est non seulement l'institution organisant la filiation mais aussi celle reconnaissant une "communauté de vie" : si c'était le cas, maints pères pourraient se marier avec leur fille, maintes mères avec leur fils, maints frères avec leur soeur, puisque nombreuses sont les familles où existe une telle communauté de vie. Ce que reconnaît l'institution du mariage, c'est l'existence d'un rapport sexuel dans une communauté de vie, ouvrant donc à la possibilité d'une filiation.

    4. Dans ces conditions, prétendre ne revendiquer le mariage homosexuel que pour la reconnaissance d'un lien amoureux, et non pas pour la filiation, revient à exiger de l'Etat qu'il ait un droit de regard sur la sexualité des personnes (ce que, soit dit en passant, les mouvements de défense des homosexuels ont longtemps combattu, du temps où existaient des lois condamnant l'homosexualité). Faut-il accepter, au nom de l'égalité, que la sexualité entre adultes consentants devienne, pour tous - hétérosexuels comme homosexuels -, une affaire d'Etat ? C'est là une conséquence majeure de l'actuel projet de loi, qui mériterait d'être, pour le moins, discutée.

    5. Concernant, justement, l'argument de l'égalité : il est faux d'affirmer que le mariage homosexuel serait conforme à l'exigence d'égalité de tous les citoyens, car une telle exigence n'a jamais existé, en démocratie, que sur le plan des droits civiques - le droit de vote en particulier.

    Le "droit à l'enfant", lui, n'existe pas, sauf à considérer l'enfant comme un bien appropriable : il ne peut exister, en la matière, que des devoirs envers les enfants. Quant aux droits sociaux, non seulement ils ne reposent pas sur l'égalité, mais ils y sont opposés, puisqu'ils consistent justement à traiter inégalement les personnes de façon à compenser des inégalités existantes (c'est le principe de l'équité).

    Le principe méritocratique est, lui aussi, fondamentalement opposé à l'égalité, puisqu'il consiste à récompenser les personnes de façon inégale, en fonction de leurs contributions respectives (tout notre système scolaire, notamment, repose sur ce fonctionnement inégalitaire mais équitable). Faut-il alors étendre l'exigence d'égalité aux droits civils ?

    C'est la question posée aujourd'hui. Mais l'on ne peut y répondre correctement qu'en considérant que l'égalité n'a de sens qu'entre personnes de statut équivalent : l'on n'a jamais exigé, par exemple, qu'au nom de l'égalité les enfants soient autorisés à voter. Reste donc la question : les homosexuels ont-ils le même statut que les hétérosexuels du point de vue de l'état civil ? La réponse est clairement oui, puisque la République ne reconnaît que des citoyens, sans considération de religion ni de pratiques sexuelles : il n'y a donc pas à changer quoi que ce soit du point de vue matrimonial - sauf à accepter, là encore, que le mariage soit la reconnaissance légale de l'exercice de la sexualité.

    6. Reste la question de la parentalité : là, le statut des homosexuels n'est pas équivalent à celui des hétérosexuels, puisque leur sexualité rend problématique l'engendrement, sauf à pratiquer la bisexualité ou à recourir à des techniques artificielles. Nos institutions juridiques ont-elles pour vocation de compenser les conséquences problématiques que peuvent avoir pour des individus leur refus de recourir à des arrangements avec l'autre sexe, en dissociant plaisir sexuel et procréation ? Là encore, le saut logique et éthique est considérable. Certes, l'on peut toujours modifier une institution. Mais est-ce parce qu'une modification est possible, ou parce qu'elle est souhaitée par certains, qu'elle doit être imposée à tous, au prix de bouleversements dont les implications n'ont pas été réellement discutées, faute justement de réel débat ou d'arguments sérieux ?

    7. En l'état de nos institutions, il faut donc admettre que le mariage homosexuel ne prend sens que dans une revendication de filiation : ce qui est d'ailleurs le fondement de l'institution du mariage, qui consiste initialement (même si cette fonction a été historiquement élargie par diverses réformes) à donner des parents légaux (donc une généalogie) à des êtres de chair. Et en effet, autoriser le mariage homosexuel, c'est ouvrir automatiquement le droit à l'adoption pour les couples homosexuels.

    La question qui doit se poser alors n'est plus celle des droits des adultes, mais des devoirs envers les enfants ; et précisément : quel sera leur état civil ? Auront-ils accès à l'identité de leurs géniteurs ? Leur propre identité sera-t-elle inscrite dans la différence des sexes qui a présidé à leur engendrement, ou bien y aura-t-il déni de cette réalité originaire ? Sachant l'importance des troubles (parfois psychotiques) liés au secret ou au déni de l'origine, il serait irresponsable de s'engager dans une ouverture du mariage, donc de la filiation, aux couples de même sexe, sans réponse claire à ces questions - principe de précaution oblige. Et ne parlons même pas ici des problèmes posés par la procréation médicalement assistée (PMA) ou la gestation pour autrui (GPA), qui ne manqueront pas d'être exigés, toujours au nom de l'égalité.

    Si le pacs avait été créé en son temps, c'était pour éviter que ces questions ne soient ouvertes avec l'accès au mariage. Une dissociation claire entre droits sociaux (ouverts aux concubins quels qu'ils soient), droits civils et droits civiques aurait permis à l'époque de résoudre, sans modifications institutionnelles majeures, les problèmes qui sont du ressort de l'Etat. Peut-être est-il encore temps de réfléchir à cette distinction, et aux limites à apporter au contrôle juridique sur la vie privée des personnes ?

    8. Il est faux d'affirmer, comme le font certains opposants au projet de loi, que la filiation par un père et une mère serait "naturelle" : seul l'engendrement biologique peut être dit tel, alors que la filiation est, elle, avant tout symbolique, passant donc par des mots. En ce sens, elle est tout entière sociale - et c'est cela, justement, qui fait sa force. Là encore, il convient de distinguer ces trois formes de parenté que sont la parenté biologique (un ovule, un spermatozoïde), la parenté symbolique (les noms du père et de la mère inscrits sur l'état civil), et la parenté d'éducation (les personnes ayant la garde effective de l'enfant).

    Il est aussi dénué de fondement d'affirmer que des homosexuels seraient de mauvais éducateurs que d'affirmer qu'il serait sans conséquence négative pour un enfant de se croire né d'un père et d'un père, ou d'une mère et d'une mère (les psychoses ne se déclenchent parfois qu'à l'âge adulte, voire à la génération suivante).

    Le refus du déni sur la parenté biologique, l'obligation d'offrir à tout enfant une filiation symbolique ne reposant pas sur le déni ou le secret, et la latitude donnée à tout citoyen d'élever un enfant quelle que soit sa sexualité : voilà qui devrait conférer un socle de réflexion moins discutable que le sont les nombreux sophismes entendus sur cette question délicate.

    Nathalie Heinich (Le Monde, 27 janvier 2013)

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  • A propos du mariage pour les homosexuels...

    Vous pouvez regarder ci-dessous la chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 6 novembre 2012,  dans laquelle il nous livre une très bonne analyse de l'affaire du "mariage pour tous"...

     


    Le mariage homosexuel vu par Eric Zemmour par rtl-fr

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  • Le mariage et les enfants, des biens de consommation ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Venner, cueilli sur son site et consacré à la question de l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples d'homosexuels... 

     

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    Le mariage et les enfants, des biens de consommation ?

    À l’origine, tout le monde pensait que le projet de loi sur le mariage des homosexuels était l’un des attrape-nigauds (en termes crus, attrape-couillons) par lesquels les politiciens amusent la galerie, faute de pouvoir agir sur les vrais dossiers. Et puis, très vite, on a compris que derrière l’attrape-nigauds s’était glissé l’un de ces projets très réels par lesquels les fanatiques de la déconstruction veulent détruire un peu plus les fondements qui continuent de structurer les sociétés européennes aussi malades soient-elles.

    La question posée ne concerne nullement la tolérance ou le respect à l’égard de particularités sentimentales ou sexuelles minoritaires. L’homosexualité n’est pas une nouveauté historique. Il serait facile de dénombrer d’illustres personnages, rois, reines ou grands seigneurs des temps anciens qui préféraient la fréquentation intime du même sexe, et dont les chroniques anciennes se sont parfois moquées.

    La vie privée est l’affaire de chacun et, tant que les préférences particulières ne dégénèrent pas en manifestations provocantes et en prosélytisme outrancier, il n’y a rien à objecter. Le respect du secret de la « privacy », comme disent les Anglais, s’impose. En France, par la création du « pacte civil de solidarité et de concubinage » (pacs), la loi a créé un cadre légal permettant à deux personnes du même sexe (ou de sexe différent) de vivre ensemble avec une série d’avantages sociaux ou fiscaux. Il s’agit d’une consécration sociale du désir d’amour ou d’affection.

    Le mariage est autre chose. Il ne se rapporte pas à l’amour, même quand il en est la conséquence. Le mariage est l’union entre un homme et une femme en vue de la procréation. Si l’on enlève la différence de sexe et la procréation, il ne reste rien, sauf l’amour qui peut s’évaporer.

    À la différence du pacs, le mariage est une institution et pas un simple contrat. L’institution du mariage est définie par un ensemble de droits et de devoirs réciproques non seulement entre les époux, mais envers les enfants à naître. La cité (autrement dit la loi et ses représentants) intervient pour célébrer solennellement le mariage (devant le maire), estimant qu’elle en a besoin dans l’intérêt général. Jusqu’à maintenant, aucune société n’a jamais pensé avoir besoin de couples homosexuels pour se perpétuer.

    Insistons sur ce point, le mariage n’est pas une célébration de l’amour. Le mariage est une institution fondée sur la filiation et la parenté, même si les circonstances, parfois, ne permettent pas la venue d’enfants. La présomption de paternité est son nœud fondateur. Nos contemporains, comme voici 3000 ans les héros de l’Iliade (Achille, fils de Pélée, Ulysse fils de Laerte, etc.) continuent de se penser comme fils ou filles de ceux dont ils sont nés. Et peu importe la bonne ou la mauvaise entente entre les générations. La rupture de filiation est toujours un drame. Pour les enfants nés hors mariage, les recherches en paternité ne se rapportent pas qu’à d’éventuels héritages, mais à un besoin impérieux de savoir d’où l’on vient, de qui l’on est l’enfant.

    Il faut aussi parler de l’adoption qui est toujours un risque et une souffrance. Certains couples homosexuels exigent de pouvoir adopter un enfant, un peu comme on achète un chien, un chat ou un instrument sexuel. Pour le moment, la loi nie l’analogie entre l’adoption par un couple homosexuel et par un couple formé d’un homme et d’une femme unis par le mariage. Elle estime à bon droit qu’un enfant, pour son équilibre ultérieur, a besoin d’un père et d’une mère. C’est donc l’intérêt de l’enfant qui est pris en compte et non les lubies ou les désirs de jouissance de certains adultes.

    En clair, il serait destructeur de changer la définition de la filiation et de la famille pour répondre aux attentes égoïstes de couples homosexuels très minoritaires. Ceux-là ont droit au respect de leurs différences, pour autant qu’ils ne détruisent pas une institution qui a été conçue dans l’intérêt des enfants. Si l’on admet le « mariage pour tous », pourquoi ne pas l’étendre à sa guenon ou à son chien préféré, à son frère ou à sa sœur, à son père ou à sa mère ? Pourquoi ne pas prévoir le mariage d’une femme avec deux ou trois hommes ? Toutes ces extravagances, on peut s’y adonner plus ou moins discrètement hors mariage. La seule question, finalement, consiste à se souvenir que le mariage n’est pas un bien de consommation ouvert à toutes les fantaisies.

    Il est vrai qu’intervient en force la mode du gender, la « théorie des genres » (gender studies) venue des Etats-Unis et enseignée désormais dans les programme scolaires du second degré. Cette mode prétend que l’identité sexuelle est le résultat d’une construction sociale. Simone de Beauvoir écrivait déjà dans Le Deuxième Sexe, « on ne nait pas femme, on le devient ». Elle s’inspirait de la théorie de Sartre selon qui l’identité se réduit au regard que les autres portent sur nous. C’était idiot, mais nouveau, donc intéressant et « vendeur ». Les théoriciens desgender studies sont des féministes extrémistes et des homosexuels qui entendent justifier leurs particularités en niant qu’il y ait des femmes et des hommes – et sans doute aussi qu’il y ait des biches et des cerfs, des brebis et des béliers… (1) Comme cette fraction de la population dispose d’un haut pouvoir d’achat, son influence sur les décideurs de la « pub » est considérable. D’autant que leurs lubies relayées par les médias favorisent les nouveautés et les modes dont se nourrit le système marchand (2). Il est évident que pour ces toqués dorés sur tranche, le modèle familial fondé sur l’hétérogénéité des sexes et sur les enfants, n’est aussi qu’un « conditionnement social » qu’il faut éliminer. Ce sera plus difficile qu’ils ne l’imaginent.

     

    Dominique Venner (Site de Dominique Venner, 6 novembre 2012)

     

    Notes

    1. J’ai publié dans La Nouvelle Revues d’Histoire n° 30 (dossier Les femmes et le pouvoir), p. 40, un florilège des élucubrations de Mme Françoise Héritier, professeur honoraire au Collège de France, pour qui les différences physiques entre les hommes et les femmes, viendraient de la domination exercée par les mâles sur les femelles durant les millénaires du Paléolithique, les messieurs se réservant la nourriture carnée, alors qu’il imposaient aux dames d’être végétariennes… comme Hitler. Lumineux, non ?
    2. Réflexion sur le système marchand développée dans mon livre Le Choc de l’Histoire (Via Romana, 2011).
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