Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

kosovo

  • L’ « assimilation », vieille utopie pour une France devenue « colonie de ses colonies »…

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan cueilli sur le site de L' Afrique réelle et consacré à la vieille lune de l'assimilation.

    Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont Histoire de l'Afrique (Ellipses, 2009), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018), Esclavage, l'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2020) et dernièrement Pour répondre aux « décoloniaux », aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance (L'Afrique réelle, 2021).

    Il est également l'auteur de deux romans avec Arnaud de Lagrange, Le safari du Kaiser (La Table ronde, 1987) et Les volontaires du Roi (réédition : Balland, 2020) ainsi que d'un récit satirique, Le Banquet des Soudards (La Nouvelle Librairie, 2020).

    Konk_assimilation.jpg

     

    L’ «assimilation», vieille utopie pour une France devenue «colonie de ses colonies»…

    Trois semaines après les dévastations subies par la France, tétanisés devant un réel qu’ils niaient et qui a fini par leur  exploser au visage, les responsables politiques n’ont qu’un remède à proposer : l’« ASSIMILATION ». Vieil avatar de l’utopie universaliste, cette nuée ne permettra évidemment pas de transformer ceux qui « niquent la France » en Français de cœur… Retour sur l’histoire.
     
    En 1937, le Manifeste du PPA (Parti populaire algérien) qualifiait l’assimilation « d’utopie chimérique (car) nous ne serons jamais Français, ni par la race, ni par la langue, ni par la religion ».
     
    En 1945, Edouard Herriot, grande conscience « humaniste » disait que l’ « assimilation » ferait de la France « la colonie de ses colonies ».
     
    Le général de Gaulle dont toute la classe politique française se réclame aujourd’hui, considérait pour sa part  l’« assimilation » comme « un danger pour les Blancs, une arnaque pour les autres » dont la conséquence ferait que « Colombey-les-Deux-Eglises (deviendrait) Colombey-les-Deux-Mosquées ! »
     
    Durant la période coloniale la France tenta une politique d’ « assimilation ». Son postulat était que, grâce à la diffusion de la culture et de la langue française, colonisés et colonisateurs coaguleraient au sein d’une même nation sous les plis du drapeau tricolore…et pour la plus grande gloire de la République française universelle…
     
    L’échec fut à la hauteur de l’illusion. Cependant, aucune leçon n’en fut tirée puisque la classe politique française parle de nouveau d’« assimilation ».
    Or :
     
    - Comment « assimiler » une déferlante migratoire devenue majoritaire sur une partie du territoire français et qui impose peu-à-peu ses normes vestimentaires, alimentaires, culturelles, juridiques et religieuses sur l’ensemble du pays?
     
    - Comment oser parler d’ « assimilation » quand, par leurs déclarations irresponsables au sujet de la colonisation, François Hollande et Emmanuel Macron ont humilié la France, ne donnant ainsi guère envie aux « citoyens du monde » de s’y assimiler ?
     
    - Comment imaginer que la solution est l’ « assimilation » quand la France qui accueille, nourrit, habille, soigne, loge et éduque des millions d’étrangers, est présentée comme une nation « génétiquement esclavagiste et raciste » ?
     
    - Comment les partisans de l’ « assimilation » vont-ils concrètement proposer leur « martingale » à des groupes animés par un sentiment à la fois revanchard et conquérant ? Notamment à Madame Houria Bouteldja qui ne craint pas de dire que :
     
    « Notre simple existence, doublée d’un poids démographique relatif (1 pour 6) africanise, arabise, berbérise, créolise, islamise, noirise, la fille aînée de l’Eglise, jadis blanche et immaculée, aussi sûrement que le sac et le ressac des flots polissent et repolissent les blocs de granit aux prétentions d’éternité (…) ».
     
    - Comment assimiler des francophobes assumés, dont Madame Hafsa Askar, vice-présidente du syndicat étudiant UNEF, qui a osé dire le 15 avril 2019, jour de son incendie :
     
    « Je m’en fiche de Notre-Dame de Paris, car je m’en fiche de l’histoire de France…Wallah  …on s’en balek (traduction : on s’en bat les c…), objectivement, c’est votre délire de petits blancs ».
     
    Une Hafsa Aksar qui a également pu déclarer sans être immédiatement traduite devant les tribunaux :
    - « On devrait gazer tout (sic) les blancs (resic) cette sous race.
    - « Tout ce que j’ai à dire c’est les blancs ( sic) arrêtez de vous reproduire ».
    - « Non à la mixité avec les blancs (sic)»
    - « Je suis une extrémiste anti-blanc »
    - « Le monde serait bien mieux sans les blancs (sic) » etc.,
     
    - Comment les héritiers des « Lumières » qui gouvernent la France en la conduisant avec application sur les pentes de la disparition peuvent-ils parler d’« assimilation » quand ceux qu’ils prétendent « assimiler » rejettent leurs dogmes fondateurs, qu’il s’agisse des « valeurs de la République », des « droits de l’homme », du « vivre ensemble » ou de la « laïcité » ?
     
    La vérité est que ceux qui croyaient aux chimères du sacro-saint laïcisme républicain ne voient pas que leur idéologie est morte. Prisonniers de l’immédiat, sans mémoire, sans culture et sans courage, ils ne voient pas qu’un cycle s’achève et qu’un nouveau émerge dans le chaos.
    Aux porteurs des forces créatrices de saisir cette opportunité historique pour imposer un salutaire changement de paradigme. Autrement, les civilisations étant mortelles, la population indigène, celle qui a créé la France devra s’adapter au changement anthropologique en cours. Donc accepter de ne plus être chez elle sur la terre de ses ancêtres… Comme les Serbes au Kosovo…
     
    Bernard Lugan (L'Afrique réelle, 20 juillet 2023)
    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Slobodan Despot: « Le traitement spécial réservé aux Russes et aux Serbes est motivé par leur insoumission »

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Slobodan Despot, cueilli sur le site Philitt et consacré à la crise ukrainienne mise en parallèle avec la crise du Kosovo de 1999...

    Editeur, Slobodan Despot a notamment publié deux recueil de chroniques, Despotica (Xénia, 2010) et Nouvelleaks (Xénia, 2014), ainsi qu'un roman, Le miel (Gallimard, 2014).

     

    Slobodan Despot.jpg

     

    Slobodan Despot : « Le traitement spécial réservé aux Russes et aux Serbes est motivé par leur insoumission »

    PHILITT : En 1999, l’OTAN et l’Occident ont déclenché une guerre au Kosovo en niant l’importance culturelle et historique de cette région pour le peuple serbe. Aujourd’hui, l’Occident semble ignorer l’importance de l’Ukraine pour le peuple russe. Avec 15 ans d’écart, ces deux crises géopolitiques ne sont-elles pas le symbole de l’ignorance et du mépris de l’Occident envers les peuples slaves ?

     

     

    Slobodan Despot : La réponse est dans la question. On agit de fait comme si ces peuples n’existaient pas comme sujets de droit. Comme s’il s’agissait d’une sous-espèce qui n’a droit ni à un sanctuaire ni à des intérêts stratégiques ou politiques vitaux. Il y a certes des peuples slaves et/ou orthodoxes que l’OTAN traite avec une apparente mansuétude — Croates, Polonais, Roumains, Bulgares — mais uniquement à raison de leur docilité. On ne les méprise pas moins pour autant. Cependant, le traitement spécial réservé aux Russes et aux Serbes est motivé par leur insoumission à un ordre global dont l’Occident atlantique se croit à la fois le législateur et le gendarme. On peut déceler dans l’attitude occidentale vis-à-vis de ces deux nations des composantes indiscutables de ce qu’on appelle le racisme. Le journaliste suisse Guy Mettan publie d’ailleurs ce printemps une étude imposante et bienvenue sur la russophobie.

    PHILITT : Comme l’explique Jacques Sapir, deux revendications légitimes se sont affrontées dans le cadre de la crise de Crimée : la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et le respect de l’intégrité territoriale d’un État. Est-il possible, selon vous, de dépasser cette tension ?

    Slobodan Despot : La Crimée fut arbitrairement rattachée, on le sait, à l’Ukraine par Khrouchtchev dans les années 50, à une époque où l’URSS semblait appelée à durer des siècles et où, du même coup, ses découpages intérieurs ne signifiaient pas grand-chose. L’éclatement de l’Empire a soulevé de nombreux problèmes de minorités, d’enclaves et de frontières inadéquates. La Crimée est non seulement une base stratégique de premier plan pour la Russie, mais encore une terre profondément russe, comme elle l’a montré lors de son référendum de mars 2014. Les putschistes de Kiev, sûrs de la toute-puissance de leurs protecteurs occidentaux, ont oublié de prévoir dans leur arrogance que leur renversement de l’ordre constitutionnel allait entraîner des réactions en chaîne. Or, non seulement ils n’ont rien fait pour rassurer les régions russophones, mais encore ils ont tout entrepris pour que celles-ci ne songent même plus à revenir dans le giron de Kiev.

    De toute façon, le rattachement de la Crimée n’est, on l’oublie trop vite, que la réponse du berger russe à la bergère américaine, qui a jugé bon en 1999 de détacher à coup de bombes le Kosovo de la Serbie. Le bloc atlantique et ses satellites ont par la suite reconnu cet État mort-né malgré l’existence d’une résolution de l’ONU (n° 1244) affirmant clairement la souveraineté de la Serbie sur cette province. C’est au Kosovo qu’a eu lieu la violation du droit international qu’on dénonce en Crimée.

    PHILITT : Concernant le conflit ukrainien, chaque camp dénonce l’action d’agents d’influence en tentant de minimiser la spontanéité des événements. Quelle est la part de réalité et de fantasme de cette lecture géopolitique ?

    Slobodan Despot : Je rappellerai un cas d’école très peu connu. Toute la Crimée se souvient d’un incident gravissime survenu au lendemain du putsch de Maïdan, lorsque des casseurs néonazis bien coordonnés ont arrêté sur l’autoroute une colonne de 500 manifestants criméens revenant de Kiev, mitraillé et incendié leurs autocars, tabassé et humilié les hommes et sommairement liquidé une dizaine de personnes. Les médias occidentaux ont totalement occulté cet épisode. Comme il s’agissait de faire passer le référendum criméen pour une pure manipulation moscovite, il était impossible de faire état de cet événement traumatique survenu moins d’un mois avant le vote.

    Les exemples de ce genre sont légion. Le livre très rigoureux du mathématicien français Michel Segal, Ukraine, histoires d’une guerre (éd. Autres Temps), en décompose un certain nombre en détail. Il faut reconnaître que le camp « occidentiste » a l’initiative de la « propagande contre la propagande », c’est-à-dire de la montée en épingle d’opérations d’influence supposées. Il jouit en cela d’une complaisance ahurissante des médias occidentaux. Or, dans un conflit comme celui-là, où tous les protagonistes sortent des écoles de manipulation soviétiques, les chausse-trapes sont partout et seul un jugement fondé sur la sanction des faits avérés et sur la question classique « à qui profite le crime ? » permettrait d’y voir clair. Nous en sommes loin ! Le plus cocasse, c’est que l’officialité nous sert à journée faite des théories du complot russe toujours plus échevelées tout en condamnant le « complotisme » des médias alternatifs …

    PHILITT : Dans la chaîne causale qui va de la mobilisation « humanitaire » jusqu’à l’intervention militaire, quelle est la place exacte des intellectuels qui l’approuvent ? Sont-ils de simples rouages ?

    Slobodan Despot : Les intellectuels ont joué me semble-t-il un rôle bien plus important dans cet engrenage au temps de la guerre en ex-Yougoslavie. J’ai conservé les articles des BHL, Jacques Julliard, Glucksmann, Deniau etc… On a peine à croire, vingt ans plus tard, que des gens civilisés et hautement instruits aient pu tomber dans de tels états de haine ignare et écumante. Même le bon petit abbé Pierre, saint patron des hypocrites, avait appelé à bombarder les Serbes ! J’ai également conservé les écrits de ceux qui, sur le moment même, avaient identifié et analysé cette dérive, comme l’avait fait Annie Kriegel.

    Aujourd’hui, à l’exception burlesque de Lévy, les intellectuels sont plus en retrait. Ils vitupèrent moins, mais s’engagent moins également pour la paix. Mon sentiment est que leur militantisme crétin au temps de la guerre yougoslave les a profondément décrédibilisés. Leur opinion n’intéresse plus personne. Du coup, dans l’actualité présente, le rôle des agents d’influence ou des idiots utiles est plutôt dévolu à d’obscurs « experts » académico-diplomatiques, souvent issus d’ONG et de think tanks plus ou moins liés à l’OTAN. Ces crustacés-là supportent mal la lumière du jour et abhorrent le débat ouvert. Il est caractéristique qu’Alain Finkielkraut ait dû me désinviter de son Répliques consacré à l’Ukraine suite à la réaction épouvantée d’un invité issu de ce milieu à la seule mention de mon nom. À quoi leur servent leurs titres et leurs « travaux » s’ils ne peuvent endurer un échange de vues avec un interlocuteur sans qualification universitaire ?

    PHILITT : Bernard-Henri Lévy compare, dès qu’il en a l’occasion, Vladimir Poutine à Hitler ou encore les accords de Minsk à ceux de Munich signés en 1938. Cette analyse possède-t-elle une quelconque pertinence ou relève-t-elle de la pathologie ?

    Slobodan Despot : M. Lévy a un seul problème. Il n’a jamais su choisir entre sa chemise immaculée et la crasse du monde réel. Il se fabrique des causes grandiloquentes à la mesure de sa peur et de sa solitude de garçon mal aimé errant dans des demeures vides qu’il n’a jamais osé abandonner pour mener la vraie vie selon l’esprit à laquelle il aspirait. Je le vois aujourd’hui mendier la reconnaissance par tous les canaux que lui octroie son immense fortune — journalisme, roman, reportage, théâtre et même cinéma — et ne recueillir que bides et quolibets. Et je l’imagine, enfant, roulant des yeux de caïd mais se cachant au premier coup dur derrière les basques de son père ou de ses maîtres. Dans mes écoles, on appelait ces fils-à-papa cafteurs des « ficelles » et nul n’était plus méprisé que ces malheureux-là. Aussi, lorsque j’entends pérorer M. Lévy, je ne pense jamais à l’objet de sa harangue, mais à l’enfant en lui qui m’inspire une réelle compassion.

    PHILITT : Vous écriviez, pour annoncer une conférence qui s’est tenue à Genève le 25 février : « On a vu se mettre en place une « narratologie » manichéenne qui ne pouvait avoir d’autre dénouement que la violence et l’injustice. Si l’on essayait d’en tirer les leçons ? » Le storytelling est-il devenu la forme moderne de la propagande ?

    Slobodan Despot : C’est évident. Il se développe en milieu anglo-saxon (et donc partout) une véritable osmose entre l’écriture scénaristique et l’écriture documentaire. Cas extrême : le principal « document » dont nous disposions sur l’exécution supposée de Ben Laden en 2011 est le film de Kathryn Bigelow, Zero Dark Thirty, qui a tacitement occupé dans la culture occidentale la place du divertissement et de l’analyse, et de la preuve. La réussite cinématographique de ce projet (du reste dûment distinguée) a permis d’escamoter toute une série d’interrogations évidentes.

    Sur ce sujet du storytelling, nous disposons d’une enquête capitale. En novembre 1992, Élie Wiesel emmena une mission en Bosnie afin d’enquêter sur les « camps d’extermination » serbes dénoncés par la machine médiatique cette année-là. Ayant largement démenti cette rumeur, la mission Wiesel fut effacée de la mémoire médiatique. Par chance, il s’y était trouvé un homme de raison. Jacques Merlino, alors directeur des informations sur France 2, fut outré tant par l’excès de la campagne que par l’escamotage de son démenti. Il remonta jusqu’à l’agence de RP qui était à la source du montage. Son président, James Harff, lui expliqua fièrement comment il avait réussi à retourner la communauté juive américaine pour la convaincre que les victimes du nazisme de 1941 étaient devenues des bourreaux nazis en 1991. Il ne s’agissait que d’une story, d’un scénario bien ficelé. La réalité du terrain ne le concernait pas.

    Les stories simplistes de ce genre ont durablement orienté la lecture de cette tragédie. Ceux qui s’y opposaient, fût-ce au nom de la simple logique, étaient bâillonnés. Le livre de Merlino, Les vérités yougoslaves ne sont pas toutes bonnes à dire (Albin Michel), fut épuisé en quelques semaines et jamais réimprimé, et son auteur « récompensé » par un poste… à Pékin !

    PHILITT : Comment expliquer la faible mémoire des opinions occidentales ? Comment expliquer qu’elles aient « oublié » les preuves qui devaient être apportées de l’implication russe dans la destruction du MH-17 ? Le storytelling remplace-t-il, dans l’esprit du public, la causalité mécanique par une causalité purement morale ?

    Slobodan Despot : Nous vivons en effet dans une époque hypermorale — ou plutôt hypermoralisante. L’identification des faits est subordonnée à l’interprétation morale qui pourrait en découler. Si, par exemple, voir des « jeunes » molester une gamine devant votre immeuble risque de vous inspirer des pensées racistes et sécuritaires, vous êtes prié de ne pas constater l’altercation et de passer votre chemin. C’est très vil au point de vue de la moralité individuelle, mais correct selon la moralité sociétale. Une même « école du regard » a été imposée au sujet de la Russie. Au lendemain de la tragédie du vol MH-17, la sphère politico-médiatique s’est mise à conspuer le président russe en personne comme s’il avait abattu l’avion de ses propres mains. Aujourd’hui, plus personne n’en souffle mot, le faisceau d’indices étant accablant pour le camp adverse. Ces dirigeants et ces personnalités publiques disposent de suffisamment de jugeote et de mémoire pour mener rondement et même cyniquement leurs propres affaires. Mais dans un contexte impliquant l’intérêt collectif, comme la guerre contre la Russie, ils abandonnent tout sens de la responsabilité et du discernement et se comportent comme des midinettes hyperventilées. Leur tartufferie n’est même plus un vice, mais une composante anthropologique. Ils réalisent le type humain totalement sociodépendant que le nazisme et le communisme ont tenté de mettre en place avant d’être coupés dans leur élan.

    Slobodan Despot (Philitt, 10 mars 2015)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • Kosovo : une guerre pour créer un État mafieux...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donnné par Pierre Péan à France 24 et consacré à son livre Kosovo - Une guerre « juste » pour créer un État mafieux (Fayard, 2013).


    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Kosovo, l'Etat mafieux ?...

    Les éditions Fayard publient cette semaine une nouvelle enquête de Pierre Péan intitulée Kosovo - Une guerre « juste » pour un État mafieux. Journaliste indépendant, Pierre péan est l'auteur de plusieurs enquêtes décapantes comme La face cachée du Monde (Mille et une nuits, 2003), Le monde selon K. (Fayard, 2009) ou Carnages - Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique (Fayard, 2010). Il a récemment signé, avec Philippe Cohen, Le Pen, une histoire française (Robert Laffont, 2012), une biographie de Jean-Marie Le Pen.

     

    Kosovo.jpg

    " La première guerre de l’OTAN a été menée au nom des droits de l’homme : frapper fort pour « prévenir un génocide » et stopper les troupes serbes menaçant des populations civiles. Elle était pourtant illégale. Pendant 78 jours, au printemps 1999, l’Alliance emmenée par les États-Unis a bombardé la Serbie, y compris le Kosovo, alors sa province, avec le soutien enthousiaste de la plupart des intellectuels et médias français. La même Alliance, soutenue par l’Europe, a détaché de la Serbie le Kosovo pour en faire, en 2008, un nouvel État qu’elle a adoubé. 
    Quatorze ans après, où en est le Kosovo « démocratique » et « pluri-ethnique » ? Voici un droit de suite – un de plus – dont nous avons été privés. En dépit de ses déclarations d’autosatisfaction, la communauté internationale a failli. Une véritable purification ethnique a débarrassé le Kosovo d'une grande partie de ses minorités (en premier lieu, serbes et roms), au lendemain de l’intervention de l’OTAN et en 2004. Au centre des trafics dans les Balkans, le nouvel Etat est dirigé par les leaders issus des rangs de l’UÇK, l’ancien mouvement indépendantiste armé, hier encore présentés comme les « combattants de la liberté », et aujourd’hui connus pour leurs liens avec le crime organisé. 
    Pierre Péan démontre la terrible duplicité de la communauté internationale, États-Unis en tête. Tous, Américains, Britanniques, Français et Allemands, savaient parfaitement à qui ils avaient affaire ; leurs services ont souvent appuyé ou formé militairement plusieurs des leaders de l’UÇK. L’auteur révèle que la France mena de facto une politique à double face pendant et aussitôt après la guerre… Depuis, ni Washington ni Paris n’ont jamais voulu désavouer leurs anciens protégés. Même la justice internationale et l’ONU ont été entravées. Voilà comment un effrayant trafic d’organes, mis au jour dès 2003 par des membres de la Mission d’administration du Kosovo de l’ONU, a été étouffé pendant sept ans… Pourtant, le constat, effroyable, des exactions et crimes commis ou couverts par le nouveau régime est abondamment documenté par nombreux enquêteurs internationaux, magistrats et agents de services de renseignement présents sur le terrain. Pierre Péan est allé à la rencontre de ces victimes ignorées par l’opinion internationale. Ce livre lève un coin du voile. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Balkans, boucherie et bidonnages...

    Retour douze ans en arrière sur l"ingérence humanitaire" des troupes de l'OTAN contre les Serbes au Kosovo... Xavier Raufer revient sur ce conflit et sur la campagne de désinformation massive à laquelle il a donné lieu, dans un article publié par Le nouvel économiste le 15 février 2011...

     

    Manipulation.jpg

     

     

    Balkans, boucherie et bidonnages

    Bienvenue dans la boucherie balkanique, rayon Kosovo. Fin janvier, l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe adoptait un rapport du sénateur helvétique Dick Marty, dont le contenu, de type Grand Guignol, fait dresser les cheveux sur la tête.

    On y lit que de l'été 1998 à octobre 1999, alors que l'UCK contrôle peu ou prou le Kosovo, des chefs de cette guérilla mafieuse kosovare ont fait assassiner des prisonniers, surtout serbes, détenus dans des camps secrets. Les organes de ces victimes étant ensuite prélevés et vendus, aux fins de greffes, sur le marché noir international.

    Une immense machine criminelle internationale s'était alors constituée : un réseau extensif de planques et de cliniques existait, entre le Kosovo et le nord de l'Albanie, jusqu'à l'aéroport de Tirana, servant aux "livraisons". Plus, nombre de complices étrangers, intermédiaires louches, médecins ripoux, cliniques véreuses, etc.

     

    Combien de victimes pour ce crime contre l'humanité chimiquement pur ? "Des centaines de Serbes, de Roms ou d'Albanais "collabos" ont été séquestrés et torturés dans des camps secrets de l'UCK", dit le rapport Marty. Là-dedans, une désormais inévitable enquête devra dire si les victimes des Frankenstein de Pristina se comptèrent alors par dizaines ou bien par centaines.

    Silence gêné sur les deux rives de l'Atlantique à la publication du rapport Marty, les Etats-Unis et nombre de pays d'Europe ayant, à l'époque, soutenu, armé et financé l'UCK, avant de lancer la croisade anti-Serbes du printemps 1999. Silence d'autant plus lourd que cette histoire d'organes était, dans la région, le secret de Polichinelle, nul n'ignorant, de Washington à Ankara, que le Kosovo n'est en fait qu'une zone grise criminelle. Un drame pour la population locale, étouffée par la féroce loi du silence imposée par ses propres mafieux et facilitée par ses "libérateurs" qui, tel Bernard Kouchner, proconsul local de 1999 à 2001, déclarait au quotidien suisse Le Matin (24/11/2000) : "Ne croyons pas à la légende de ce pays mafieux."

    Tous ces silences, cette muette complicité, au nom de la "stabilité" : plutôt la mafia que le désordre. Tout plutôt qu'on apprenne que, voici dix ans, deux millions de malheureux furent livrés à des mafieux, sous la botte desquels ils vivent encore. Mais il y a pire encore, car si l'enquête Internationale sur les trafics d'organes humains fait bien son travail, elle devra forcément s'intéresser aux conditions mêmes dans lesquelles la "guerre de libération" du Kosovo s'est engagée. Là, elle tombera sur la plus incroyable campagne mondiale de désinformation de l'histoire récente - qui pourtant n'en manque pas.

    Voyons plutôt :

    - En janvier 1999, quelque quarante cadavres d'hommes, tués par balles, sont découverts entassés près du village de Račak, au Kosovo. Tempête immédiate ! Le "Massacre de Račak" enflamme (imprudemment) les médias mondiaux. Sauf que : nul ne sait si les victimes sont des civils, ou des guérilleros de l'UCK tués au combat de par le Kosovo et regroupés pour les besoins du show ; nul ne sait (omerta oblige...) si les victimes proviennent de Račak ou de la région ; un seul corps porte des traces de poudre révélant un tir mortel à bout touchant. Les médecins légistes finlandais chargés des autopsies révéleront ensuite avoir subi de longues, d'intenses pressions, pour consentir à parler de "massacre". Fort prudente, l'assemblée parlementaire de l'OTAN parlera enfin, du bout des lèvres, de "massacre présumé de Račak, qui n'a toujours pas été élucidé".

    - En avril 1999 (deux semaines avant le début des frappes aériennes sur la Serbie), Joshka Fisher, ministre allemand des Affaires étrangères, annonce, mélodramatique, que le plan secret de l'état-major serbe, visant au nettoyage ethnique du Kosovo, a été découvert : les Albanais, dit ce ministre, doivent y être massacrés par l'armée yougoslave, puis chassés vers la Macédoine et l'Albanie. Sans rien vérifier, la presse du monde entier révèle alors cette "opération Fer à cheval". Un faux, révèle en février 2000 le général allemand Heinz Loquai, associé au bidonnage ("Serbian ethnic cleansing scare was a fake, says general", Sunday Times, 22/02/2000). Si grossier le faux, que le terme utilisé pour fer à cheval, "Potkova", n'est pas un mot serbe, mais... croate ! Par la suite, l'OTAN se déclare pudiquement "incapable de retrouver l'origine de l'histoire "fer à cheval"". Au même moment, Washington parle du "comportement génocidaire" des Serbes au Kosovo. Le 14 avril 2000, le Monde titre sur "Les sept cent mille fantômes du Kosovo" ; et M. Antoine Garapon, humaniste émotif, lamente à Télérama (23/06/1999) les "centaines de milliers de Kosovars massacrés". Rappel : Le Tribunal pénal international estime en août 2000 (Le Monde, 19/08/2000, une "brève" de 15 lignes) que "le nombre définitif des corps découverts... se situera sans doute entre 2.000 et 3.000"

    Bien sûr, les mafieux et bouchers albano-kosovars doivent être châtiés - notre total rejet de la culture de l'excuse ne s'arrêtant pas aux portes des Balkans. Cependant, ceci : les mafieux des Balkans ne sont pas de grands Machiavels. L'auteur de ces lignes en a côtoyé plus d'un : ils sont violents, madrés, émotifs, sadiques parfois - mais pas très doués. Séculairement, dans leurs fiefs, ils tendent à calquer leur attitude sur ceux qui, à l'instant, les dominent. Leur expérience est millénaire ! Byzantins, Ottomans, Austro-Hongrois, communistes - ils ont tout vu passer chez eux.

    D'où leur sens inné de la réciprocité - comme tu es, je suis ; comme tu agis, j'agis.

    Ainsi, multiplier sous les yeux mêmes des mafieux locaux les coups de voyou comme ceux ci-dessus dépeints - pire, les y associer ; nier (à leur grande joie) l'existence même des mafias, tout cela stimule en eux la pulsion criminelle. Agir en voyou dans les Balkans garantit, ô naïfs de Washington et de Bruxelles, de voir les voyous s'y déchaîner.

    Xavier Raufer (Le nouvel économiste, 15 février 2011)

    Lien permanent Catégories : Manipulation et influence, Points de vue 0 commentaire Pin it!