Un été 2024 riche en manipulations et en bobards médiatiques !
JO et diversité
Les médias ont très largement couvert les Jeux olympiques de Paris, en mettant l’accent sur leur réussite et sur la communion des Français dans le sport et la diversité.
- Les médias ont aussi été mobilisés pour éteindre les polémiques (qualité de l’eau de la Seine, village olympique, blasphème de la cérémonie d’ouverture : par exemple, Le Monde du 29 juillet « explique » que ce n’était pas la Cène qui était représentée, silence sur les critiques internationales contre la cérémonie d’ouverture).
- Les médias ont aussi donné un large écho aux habituelles darmaninades : les prétendus terroristes potentiels arrêtés par la police et la « réussite » de la sécurisation des jeux (d’autant plus aisée que tout était bouclé !). Silence également sur la pérennisation des mesures d’exception (surveillance algorithmique) après les Jeux.
De même les médias ont largement relayé la darmaninade d’entre les deux tours des législatives sur de prétendus risques de « débordements » en cas de victoire du RN.
La focalisation sur les JO a enfin opportunément permis d’occulter la double défaite électorale de Macron et de sa majorité (au nom de la « trêve olympique »).
Une crise politique à bas bruit
Dans le même temps les médias ont fait silence sur la façon léonine et sans précédent sous la Ve République dont Macron a bloqué la constitution d’un nouveau gouvernement [1] issu des législatives de juillet et neutralisé la progression du RN. Silence également sur la violation de la séparation des pouvoirs (« ministres démissionnaires » siégeant à l’Assemblée nationale).
Les médias ont en revanche fait la promotion de Lucie Castets pour Matignon et continué à affirmer que le NFP avait gagné les élections, ce qui n’est vrai ni en voix ni en nombre d’élus. Dans le prétendu rejet des « extrêmes », LFI n’est pas sur le même plan que le RN ; en effet, le RN est invisibilisé et bâillonné, alors que LFI a largement accès aux médias.
Ils ont aussi complaisamment relayé les ballons d’essai de l’Élysée sur les autres possibles Premiers ministrables.
La Kamalamania
Les médias français, une nouvelle fois, se sont mis au service du discours de l’État profond américain en faisant la promotion de Kamala Harris (comme autrefois celle d’Hillary Clinton). Libération du 22 juillet titre ainsi significativement : « Kamala Harris, l’évidence ».
Aucun média n’a remarqué la concomitance entre l’échec de l’attentat contre Trump et le retrait de la candidature de Biden (retrait que Trump dénonce comme un coup d’État), à croire que les démocrates attendaient l’élimination violente du candidat républicain [2]. Aucun média ne relève non plus que le président Biden n’est pas en état de faire une nouvelle campagne mais serait toujours en état de gouverner !
Les médias ont donc opéré un total retournement : après son attentat, Trump passait pour avoir déjà gagné les élections ; il est désormais présenté comme perdant face à K. Harris : magie du discours ! (Aux États-Unis certains dénoncent des sondages « optimistes » en faveur de K. Harris ou le recours à l’IA pour faire croire que ses meetings sont un succès…)
Dans le même temps, silence de nos médias sur la nullité de la vice-présidence K. Harris et sur ses tics (notamment son hilarité permanente).
Sur l’attentat proprement dit du 13 juillet contre Trump, les médias ont fait profil bas, voire colporté des analyses biaisées (cf. Le Figaro du 15 juillet : « Donald Trump, victime et adepte de la violence politique »). L’identité de l’auteur de l’attentat n’a pas intéressé nos médias bien longtemps non plus.
En revanche, le débat des deux pestiférés du système, Trump et Musk, sur X le 12 août 2024 a déjà fait un milliard de vues ! Et c’est X que l’UE (Thierry Breton) voudrait censurer…
L’État sauvage
Nos médias ont justifié la violente répression des manifestations anti-immigration en Grande-Bretagne, car c’était bien sûr la faute de l’extrême droite, des réseaux sociaux et des Russes (c’est l’explication « couteau suisse » pour tout désormais), pas de l’immigration.
Aucune comparaison n’a été faite avec la violente répression des Gilets jaunes en France ni sur le fait qu’en Europe, de plus en plus, les États se dressent contre leur propre population.
Rappel : la Grande-Bretagne qui est le pays où la révolution industrielle a commencé ne figure plus désormais parmi les dix premières nations industrielles.
Vive la guerre !
Comme toujours, nos médias ont repris le discours otano-kiévien comme vérité d’évangile et vanté les victoires ukrainiennes (cette fois, la constitution d’une prétendue « zone tampon » à Koursk, censée nuire à l’effort de guerre russe), alors qu’en réalité la Russie intensifie son offensive en Ukraine.
Aucun média n’a présenté ces événements comme une dangereuse escalade, avec notamment la décision américaine de fournir à l’Ukraine des missiles capables de frapper la Russie (ce qui était considéré autrefois comme une ligne rouge à ne pas franchir). De même, nos médias n’ont guère relevé la décision américaine d’implanter de nouveau en Europe des missiles nucléaires à courte et moyenne portée, annoncée lors du dernier sommet de l’OTAN : la guerre nucléaire, ce sera donc chez nous !
Discrétion aussi sur le fait que l’agence Fitch a baissé la note de l’Ukraine de CC à C, dernière étape avant la cessation de paiement : les contribuables européens vont donc venir au secours de Zelensky encore une fois, mais quand on aime on ne compte pas…
Covid, le retour ?
Toujours avides de catastrophisme (c’est bon pour l’audience coco !), les médias se sont engouffrés dans l’apparition d’un nouveau risque sanitaire : la variole du singe. Bientôt le retour des masques et des passes ?
Une pandémie pourrait-elle opportunément permettre de prendre des mesures d’exception pour influer sur l’élection américaine (identité numérique, vote électronique et risques de fraude) et, bien sûr, se répercuter chez nous ensuite ? Par exemple, en cas de nouvelle dissolution en France ?
Non, nos médias ne sont pas complotistes et ne sauraient se poser ce genre de questions…
Occultations estivales massives
- Et tout ce que les médias se sont efforcés d’occulter cet été, puisque l’occultation est la première des propagandes :
- le lancement par la Commission européenne d’une procédure de déficit excessif contre la France : bravo, le Mozart de la finance !
- la poursuite du déclin économique français : mauvaise saison touristique 2024 (les Français ont-ils fui la France à cause des JO et du pouvoir d’achat ?) + hausse continue des défaillances d’entreprises + effondrement de la production céréalière en France ;
- la France reste l’un des pays européens où le sentiment d’insécurité le soir en ville est le plus élevé selon une enquête (https://www.numbeo.com/crime/) ;
- la crise financière de l’été : premier éclatement mondial de la bulle IA ?
- selon la Banque mondiale, la Russie serait désormais la quatrième économie mondiale en parité de pouvoir d’achat (devant le Japon et l’Allemagne), ce qui montre quand même que les sanctions n’ont surtout servi qu’à casser l’économie européenne !
- la poursuite de la dédollarisation du commerce mondial : le commerce entre la Russie, l’Inde, la Chine, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite se fait en monnaies nationales et les BRICS ont créé leur propre réseau pour ne plus utiliser SWIFT ;
- l’ampleur des pertes humaines à Gaza (Israël revendique le 16 août avoir tué « 17 000 terroristes » tandis que la presse internationale évoque 100 000 blessés et 40 000 morts) ;
- la poursuite du chaos en Nouvelle-Calédonie ;
- l’instance judiciaire en cours contre von der Leyen au sujet de la gestion des vaccins anti-covid ;
- la panne mondiale de Microsoft le 19 juillet illustre la fragilité du tout-numérique. Rappelons que la CNIL a donné un feu vert à la création d’un entrepôt de données de santé de citoyens français et européens qui sera hébergé sur les infrastructures cloud de l’américain Microsoft (décision rendue publique le 31 janvier 2024) ;
- la déclaration de Bruno Le Maire au Canard enchaîné du 15 août : « La nouvelle majorité quelle qu’elle soit sera tenue par les exigences de Bruxelles. » Dommage qu’il ne l’ait pas dit pendant les législatives !
Non, tout va bien. Dormez, braves gens, les médias veillent…
Michel Geoffroy (Polémia, 22 août 2024)
Notes :
[1] Cf. l’éditorial de Luc de Barochez dans Le Point, publié le 20 août 2024 : « L’expérience européenne démontre que de longues vacances ministérielles et parlementaires sont bénéfiques pour l’économie. »
[2] Ce qui donne aussi à penser que l’État profond existe bien.