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impérialisme

  • Shein : bien tortueuses, les nouvelles Routes de la soie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Françoise Monestier, cueilli sur le site de Polémia et consacré à l'impérialisme économique chinois qui exerce sa puissance en France...

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    Shein : bien tortueuses, les nouvelles Routes de la soie

    Ironie de l’histoire, mauvais alignement des planètes ou tout simplement hasard du calendrier, le Salon du Made in France — une concession supplémentaire au Système avec cet usage imbécile de l’anglais mis à toutes les sauces — a ouvert ses portes le jour même où Sébastien Lecornu donnait son absolution à Shein, qui ne respecte aucune règle environnementale, viole allègrement le droit du travail en devenant le champion toutes catégories de la contrefaçon et en inondant le monde entier de ses vêtements, ustensiles de cuisine et autres gadgets.

    Magouilles en tous genres

    Alors que son installation dans le très « bobo » quartier du Marais, où est implanté le BHV dirigé par un certain Merlin qui n’a rien d’un enchanteur, donnait du grain à moudre à une bande d’écervelés semblant ignorer que la Chine n’en est pas à son coup d’essai dans sa conquête systématique de l’Europe, Lecornu renonçait en effet à la suspension de la plateforme du site chinois. Une abdication d’autant plus surprenante que, selon Bercy Infos du 10 novembre, 80 % des 200 000 colis expédiés par Shein et contrôlés le 6 novembre par nos douanes se révélaient non conformes — cosmétiques non autorisés, jouets dangereux, appareils électroménagers défaillants…
    Pourquoi donc une telle reculade ? Le géant chinois a certes supprimé de son catalogue les « poupées pour pédophiles » et les armes de catégorie A jusque-là en vente libre sur le site du géant chinois, qui jure, en paraphrasant un roman américain à succès, que « le Diable ne s’habille plus en Prada mais en Shein ». Mais le maintien de l’accès à cette plateforme est surtout une soupape de sécurité pour éviter que des millions de Français en rupture de société ne descendent dans la rue. En effet, nos compatriotes, qui ne peuvent pas joindre les deux bouts, asphyxiés qu’ils sont par l’augmentation du coût de la vie, des taxes et autres impôts abusifs, et seront bientôt interdits de découvert bancaire par la bande d’Ursula von der Leyen, pourront quand même se payer des fringues à trois francs six sous, acheter des jouets à leurs gamins ou des robots de cuisine qui risquent de leur sauter à la figure. Nolentes volentes, ils continueront indirectement ainsi d’être les victimes d’un système qui appauvrit notre pays, augmente les fermetures d’entreprises hexagonales et grossit la liste des chômeurs, bien contents cependant de s’offrir une requinpette Shein, Temu ou Ali Baba et de pouvoir, à bas prix, déguiser leurs gamins pour Halloween ou le Carnaval.

    Une double tromperie

    La gauche parisienne bien-pensante y est allée de sa petite manif le jour de l’intronisation de Shein au sein du BHV, et nos gouvernants ont pris des airs de vierges effarouchées en jurant leurs grands dieux qu’il fallait en finir avec l’entrée du cheval de Chine rue de Rivoli. On allait voir ce qu’on allait voir. Comme le note très judicieusement Thomas Joly, patron du Parti de la France : « Ceux qui ont vendu notre industrie, bradé nos usines, signé les traités de libre-échange les plus délirants avec la Chine feignent aujourd’hui l’indignation devant les “dangers” du commerce asiatique. »
    Il suffit en effet de se balader sur les différents marchés de France et de Navarre pour voir, depuis des dizaines d’années, les masses de contrefaçons venues directement de l’ex-Céleste Empire. On ne compte plus les faux sacs ou les fausses écharpes Chanel, Hermès et Cie, ainsi que les fausses baskets Nike ou les faux cachemires Bompard. Mais il y a pire : de faux médicaments, des pneus de contrebande, du miel de pacotille… Bref, tout un éventail de produits acheminés directement par d’énormes flottes de bateaux et d’avions — au diable l’écologie ! — dans notre pays et souvent écoulés par des réseaux proches des trafiquants de drogue, qui consolident leur pouvoir dans notre pays, les triades chinoises et les mafias européennes ayant partie liée.
    Et que dire, s’agissant de certains de nos voisins, de l’achat par Pékin des principaux ports et aéroports de Grèce, ou de l’invasion de la même Chine en Italie, même si Giorgia Meloni a dénoncé en 2023 un accord signé en 2019 par ses prédécesseurs ?

    La taupe Raffarin dans ses basses œuvres

    D’ailleurs, à propos de prédécesseurs, que dire de celui de Sébastien Lecornu, un certain Jean-Pierre Raffarin, qui, depuis 1976 et sur recommandation de Giscard, joue les commis-voyageurs de ce pays communiste jusqu’à la moelle des os ?
    « Vous allez me présenter comme un agent de Pékin. La réalité est complexe ; je suis en permanence sur une ligne », confiait l’ancien Premier ministre de France au journal Paris Match lorsqu’en 2003, il est l’un des seuls représentants politiques occidentaux à se déplacer dans le pays en pleine pandémie de SRAS, ce qui lui confère une certaine aura sur place et renforce ses liens auprès des autorités locales. Il fut décoré quelques années plus tard, en présence du président Xi Jinping, de la médaille de l’Amitié devant 6 000 dignitaires chinois, comme l’avaient été Vladimir Poutine ou… Raoul Castro. Rien que du beau monde. C’est le même homme que mandata Sarkozy en 2008 afin qu’il mette de l’huile dans les rouages, Pékin n’ayant pas apprécié que le récent prisonnier de la Santé ait rencontré le Dalaï-Lama et vendu des frégates à Taïwan.
    Depuis janvier 2018, représentant spécial du ministère des Affaires étrangères pour la Chine, ainsi que membre du conseil d’administration de la China Europe International Business School de Shanghai, Raffarin s’est toujours bien gardé de prononcer les mots « dictature » et « censure » s’agissant de ce pays qu’il connaît sur le bout des doigts, bien qu’il ne pratique pas le mandarin, contrairement à son épouse qui parle couramment le chinois. C’est toujours le même Pékin — ou plutôt péquin — qui a posé avec l’empereur de l’industrie pharmaceutique Alain Mérieux les bases du laboratoire de haute sécurité dans la ville de Wuhan, la maudite patrie du Covid. On connaît la suite.
    Émissaire depuis maintenant plus de vingt ans de Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron, Raffarin donne des cours à la Business School de Shanghai contre espèces sonnantes et trébuchantes et se produit même à la télévision chinoise pour vanter les réalisations du régime. N’oublions pas également qu’il a été le premier à accueillir dans son Poitou natal un Institut Confucius, ces têtes de pont de l’infiltration de Pékin en Europe, institut qui a également essaimé à Paris avant d’aller poser ses valises à Tahiti et… à Nouméa, dont les volontés d’indépendance nous ont coûté une fortune.

    Castaner, d’« En marche » à la Longue Marche

    Autre figure de la capture des élites européennes choisies pour promouvoir « les nouvelles routes de la soie » : un certain Christophe Castaner qui, après son passage à Place Beauvau et sa présidence du conseil de surveillance du port de Marseille — c’est bien commode pour les Chinois d’avoir des relations pareilles — a été choisi par Shein en décembre 2024 pour jouer les conseillers, en même temps que Nicole Guedj, ancienne secrétaire d’État dans deux gouvernements Raffarin et militante des droits de l’homme — que pense-t-elle des persécutions contre les Ouïgours astreints au travail forcé dans les camps du Lao Gai ? — et Bernard Spitz, un ancien patron d’Allianz.
    Avec un cynisme absolu, Donald Tang, le patron de Shein, indiquait avoir recruté « l’acteur clé du secteur du transport international » qu’est Castaner, président (toujours en activité) de la société concessionnaire des autoroutes et du tunnel du Mont-Blanc, « pour son expérience significative dans l’administration publique, la gouvernance et la planification stratégique, ainsi que pour sa connaissance du territoire ». On ne peut être plus clair, et on voit les résultats de cette embauche aujourd’hui, alors même que Castaner s’est discrètement écarté de Shein et observe, de Conrart, un silence prudent maintenant que le BHV est tombé — qu’on le veuille ou non — dans l’escarcelle chinoise.
    Dès l’embauche de l’ancien ministre de l’Intérieur, la Fédération française du prêt-à-porter féminin avait déploré le « soutien apporté à Shein par d’anciens responsables politiques ». Peine perdue, car Castaner se disait prêt à travailler main dans la main avec une entreprise qui « a une vraie volonté de s’adapter aux attentes européennes et démocratise la mode européenne », à coups de 7 200 nouveaux modèles de vêtements par jour, qui inondent le marché mondial et rendent « accros » un grand nombre de personnes fragiles. L’ancien protégé du caïd marseillais Christian Oraison, abattu en 2008 de plusieurs balles à Manosque, assurait, dès la prise de ses nouvelles fonctions, que « Shein démocratise la mode pour tous » et critiquait vertement la proposition de loi visant à taxer les produits issus de la fast fashion.

    Une loi suspendue. Par qui, pourquoi ?

    Le 15 mars 2024, les députés votaient à l’unanimité une loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile. Aussitôt, le géant chinois se mettait en chasse et recrutait l’influenceuse Magali Berdah, établie maintenant à Dubaï après de nombreux déboires judiciaires en France, pour réaliser une vidéo dans laquelle elle partait à la rencontre des Français afin de défendre la fast fashion chinoise et adhérer à la cause de Shein et de son slogan : « La mode est un droit, pas un privilège. » Berdah, qui a également tâté de la politique en tournant des vidéos avec Zemmour, Le Pen, Ciotti et ne tarit pas d’éloges sur Bardella. Quinze mois plus tard, et après un travail de sape conjoint de Shein et Temu pour détricoter la loi — c’est le cas de le dire — le texte arrivait au Sénat où il perdait de sa substance initiale après des rencontres entre certains sénateurs — notamment Sylvie Valente Le Hir — et les dirigeants de Shein. Le texte était cependant voté en juin dernier et devait passer en commission mixte paritaire avant une adoption définitive. Mais le gouvernement bloque volontairement la tenue de cette réunion depuis des mois.
    Cerise sur le gâteau, l’Union européenne conteste le texte voté par le palais du Luxembourg, reproche à la France de cibler des prestataires étrangers comme Shein et Temu, et pointe le risque de voir émerger une restriction de la libre circulation des marchandises.
    Et pendant ce temps-là, Serge Papin, nouveau ministre du Commerce, se félicite que Shein ait accepté de supprimer sur son site Internet Market Place, qui vend des produits dont on ne sait pas d’où ils viennent et qui ne respectent aucune norme de santé, aucune norme environnementale, aucune norme sociale. Une broutille qui permet d’amuser la galerie et de mener en laisse le toutou France.
    Et pendant que Pékin accroît son emprise commerciale dans le pays, nos confrères de Radio France publient une intéressante vidéo rappelant que la famille royale qatarie possède plus de 70 immeubles de prestige à Paris et sur la Côte d’Azur, dont le prestigieux hôtel Martinez à Cannes. Grâce à un certain Nicolas Sarkozy, ces princes du désert bénéficient d’un avantage fiscal sur les plus-values accordé en 2008. C’est ainsi qu’après avoir vendu au milliardaire Xavier Niel, gendre du multimilliardaire Bernard Arnault, ce joyau de l’île Saint-Louis qu’est l’hôtel Lambert, Abdallah ben Khalifa Al Thani aurait dû débourser 7 millions d’euros. Elle n’est pas belle, la vie ?

    Françoise Monestier (Polémia, 12 novembre 2025)

     

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  • Confinez-vous avec : ... Nostromo, de Joseph Conrad !

    Avec la crise du coronavirus, les maisons d'édition reportent la publication de leurs nouveautés à des jours meilleurs. Cette période sera donc l'occasion de vous signaler, au gré de l'inspiration du moment, des ouvrages, disponibles sur les sites de librairie en ligne (ceux dont l'activité se poursuit...), qui méritent d'être découverts ou "redécouverts".

    On peut trouver aux éditions Gallimard, dans la collection Folio, le roman de Joseph Conrad intitulé Nostromo. Polonais de naissance, Joseph Conrad (1857-1924), après une carrière de vingt ans dans la marine marchande, se consacre à l'écriture et produit une œuvre littéraire puissante, avec des œuvres comme Lord Jim (1900), L'agent secret (1907) ou Sous les yeux de l'Occident (1911).

     

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    " Nostromo est le chef-d'œuvre de Conrad. Ce roman de cinq cents pages raconte l'histoire d'une république d'Amérique latine avec ses coups d'État, ses guerres civiles, ses luttes pour la démocratie, ses intellectuels libéraux, ses aventuriers, ses traîtres et, derrière tout cela, l'impérialisme américain. Des aventures incessantes révèlent les caractères déchirés entre le bien et le mal, hantés par l'angoisse et le sentiment de culpabilité. Les luttes se déroulent, comme toujours chez Conrad, dans des décors d'une grande force poétique où un bref symbole suffit à évoquer la profondeur des significations. Le titre désigne le héros principal, «notre homme», l'éternel homme de main de tous les mauvaix coups qui, sous l'attrait de l'argent, passe de l'honneur à la mort. Ce qui frappera, c'est la multiplicité des leçons que l'on peut tirer du livre, selon que l'on s'intéresse à la psychologie, à la poésie, à la philosophie, à la politique. "

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  • L'Amérique perdue...

    Les éditions Xénia viennent de publier un essai de Paul Craig Roberts intitulé L'Amérique perdue. Journaliste et économiste, Paul Craig Roberts a exercé des responsabilités au Congrès des États-Unis ainsi qu'au sein de l'administration Reagan. Il est devenu par la suite un adversaire résolu des néo-conservateurs.

     

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    Les Etats-Unis où je suis né n'existent plus.» Ainsi commence ce réquisitoire époustouflant ! Depuis l'ère Bush et l'effondrement de l'URSS, les Etats-Unis se sont proclamés gendarme du monde et se sont lancés dans une course effrénée à la domination globale. Nombre de peuples, dont les Européens, en ont payé le prix. Mais quelles en furent les conséquences pour l'Amérique elle-même ? Et comment a-t-on pu en arriver au désastre des années Obama ? Un démontage du système "de l'intérieur" par un authentique conservateur américain, lucide et cultivé. Où l'on découvre que les Américains auront été les premières victimes de leur propre Empire. L'Amérique perdue rassemble les essais les plus importants de Paul Craig Roberts sur les événements américains et internationaux. Cet ouvrage de référence propose un éclairage marquant et original sur les enjeux globaux de ces dernières années présentés du point de vue de l'"autre Amérique", celle que les médias s'emploient à ignorer."

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  • Trump vs Clinton : isolationnistes vs impérialistes ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse intéressante de Frédéric Villaret, cueilli sur Polémia et consacrée au duel Trump/Clinton et à ses enjeux...

     

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    Trump vs Clinton : localistes vs impérialistes

    L’opposition Trump/Clinton est-elle un « show » du théâtre démocratique ou le révélateur d’un véritable clivage aux USA ?

    Cette interrogation hante les experts de la politique US. Le parti pris de ces lignes est que celle-ci révèle une opposition fondamentale entre une oligarchie US bâtie sur la prospérité américaine et une autre dont l’existence repose sur l’impérialisme, c’est-à-dire l’exploitation des ressources et des hommes en dehors des USA.

    Hillary Clinton est perçue comme la candidate de cette oligarchie mondialiste. Tout un chacun l’envisage comme l’instrument des grands lobbies : finance, armement, juif, homosexuel, féministe, etc. Son discours politique se résume à « voter pour une femme favorable aux “minorités”, quelles qu’elles soient ».

    Sans doute était-il programmé de lui opposer un candidat falot, mais Donald Trump est apparu. Après avoir balayé les postulants républicains – idéalement falots, s’il en est –, il s’est imposé comme le pivot de cette campagne électorale dont l’alternative se résume désormais à « pour ou contre Trump ».

    Bien évidemment, l’oligarchie républicaine française, donc aux ordres de l’oligarchie mondialiste US, fait la promotion de H. Clinton. C’est normal, leurs maîtres sont là-bas. Mais le peuple français, lui, a les yeux de Chimène pour ce Trump charismatique attaquant frontalement cette oligarchie mondialiste. A ce jour, la question qui est sur toutes les lèvres est de savoir s’il réussira son pari. Lui-même accuse le camp adverse de corruptions, de fraudes passées et futures, de naturalisations massives de clandestins et de toutes les malversations envisageables pour pérenniser leur dominance. Et s’il triomphait s’impose désormais l’hypothèse de son assassinat et d’un conflit majeur.

    Pourquoi l’Amérique surpuissante hier est-elle à deux doigts de sombrer dans l’anarchie ?

    La réponse proposée par ces lignes est que deux systèmes politiques antagonistes s’opposent frontalement. Le premier, dominant, vit de la rente impérialiste justifiée par une idéologie mondialiste. C’est lui qui veut contrôler les ressources mondiales et attaque la Russie, entre autres, pour ce faire. C’est lui qui contrôle les « élites » des pays sous tutelle comme la France. C’est lui qui déclenche les révolutions colorées, dépèce nos entreprises, organise les migrations, notamment vers l’Europe, etc. En un mot, c’est lui qui impose un Nouvel Ordre mondial, centré aux USA, faisant du passé table rase. Mais l’Amérique historique, comme nous, pâtit de cette ambition messianique.

    L’Amérique s’appauvrit. La classe moyenne blanche US se déclasse socialement. L’ouvrier n’a plus de travail car son usine a été délocalisée au Mexique ou ailleurs ; l’ingénieur est en concurrence avec des Chinois ou des Indiens. La mondialisation a fait des ravages dans la classe moyenne US. L’Amérique blanche souffre et regrette le temps béni de sa prospérité. En outre, son modèle très traditionaliste – une famille unie par des valeurs chrétiennes – se voit éliminé au profit d’une vision dont le métis transgenre est l’icône. Ce que nous vivons chez nous ne sont que les secousses de ces fractures US.

    Cette Amérique blanche s’appauvrissant au profit du mondialisme n’a plus les moyens d’acheter une maison, d’élever des enfants qu’elle ne fait plus, de travailler, de se distraire, etc. Et, bien évidemment, les gens ayant fait fortune grâce à cette prospérité s’appauvrissent, eux aussi. Trump a compris cela. C’est son intérêt, comme promoteur immobilier, de recentrer l’Amérique sur ses fondamentaux, comme on dit en management d’entreprise. Car si l’Américain blanc est pauvre, il ne pourra pas lui vendre une maison, ni un immeuble pour son entreprise partie ailleurs.

    Se focaliser sur la composante juive de la société US permet d’éclairer ce clivage. En effet, Hillary Clinton est perçue comme la candidate des oligarques juifs. Plus délicatement, maintenant, on dit les sionistes. Mais c’est insuffisant. Certes, Barack Obama était un Golem bien markété. Cela a été dit mille fois lors de son élection. Mais Hillary Clinton est une Wasp (White Anglo-Saxon Protestant), donc profondément ancrée dans une tradition US historique. On est loin d’un métis apatride, fruit de la brève union d’un étudiant africain et d’une junkie blanche. En outre, des représentants majeurs de la communauté juive US soutiennent Donald Trump. L’un d’eux est son gendre, promoteur immobilier comme lui. Un autre est Sheldon Adelson, propriétaire de plusieurs casinos, considéré comme l’une des personnes les plus riches des Etats-Unis. Or, ces deux-là vivent directement, comme Donald Trump, de la prospérité US. Ramener cette élection aux enjeux de la question juive aux USA est notoirement insuffisant. Le clivage fondamental oppose des « localistes » à des impérialistes.

    Donald Trump, donc, est le candidat de l’Amérique isolationniste en voie de déclassement contre le candidat d’une Amérique oligarchique impérialiste. Qui gagnera ? On verra. Une certitude s’impose toutefois : cette élection est la manifestation d’un des clivages majeurs animant notre temps. D’autres épisodes suivront.

    Frédéric Villaret (Polémia, 3 novembre 2016)

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  • Sous l'empire du capital...

    La maison d'édition québecoise M éditeur vient de publier Sous l'empire du capital - L'impérialisme aujourd'hui, un essai de Claudio Katz. Argentin, Claudio Katz est professeur d'économie à l'université de Buenos Aires On peut découvrir certains de ses textes traduits en français sur sa page personnelle : La pàgina de Claudio Katz

     

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    " Quelles sont les différences entre l'impérialisme classique et l'impérialisme du XXIe siècle ? Comment les formes de la domination impériale ont-elles été transformées après la Seconde Guerre mondiale ? Le renouveau de l'intérêt pour l'étude de l'impérialisme a modifié le débat sur la mondialisation, lequel a été pendant toute une période concentré sur le néolibéralisme. Un concept développé par les principaux théoriciens marxistes du XXe siècle - qui a connu une large diffusion au cours des années 1970 - attire à nouveau l'attention du fait de l'aggravation de la crise des pays de la périphérie, de la multiplication des conflits armés, de la concurrence mortifère entre les firmes multinationales, de la crise financière et écologique. La notion d'impérialisme conceptualise deux types de questions : d'une part, les rapports de domination en vigueur entre les capitalistes du centre et les peuples de la périphérie et, d'autre part, les liens qui prévalent entre les grandes puissances impérialistes elles-mêmes. Cette théorie est-elle toujours actuelle ? En quoi peut-elle contribuer à éclairer la réalité contemporaine ? Ce livre répond à ces questions en analysant le rôle singulier de gendarme des Etats-Unis et en étudiant les nouveaux mécanismes géopolitiques engendrés par les différents partenariats économiques internationaux. Il décrit l'impact de ces changements sur les rapports de pouvoir et sur l'exploitation des ressources des pays de la périphérie. L'auteur conteste les interprétations classiques et propose une relecture des controverses marxistes de l'impérialisme. Il aborde les théories actuelles sur l'enchaînement de l'" hégémonie " et du " déclin " des Etats-Unis en comparaison avec l'essor de la Chine. Il étudie l'hypothèse de la formation d'un Empire transnational décentralisée. L'impérialisme contemporain est analysé à la lumière des récentes transformations des classes dominantes, du rôle de l'Etat et de l'idéologie. "

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  • Relations transatlantiques...

    Sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin , auteur de l'essai intitulé Le renversement du monde (Gallimard, 2010), nous montre comment les Etats-Unis nous imposent des règles qu'eux-mêmes ne respectent jamais...

     


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