Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 987

  • Le salut par Tolkien...

    Les éditions Avatar viennent de publier un essai de Nicolas Bonnal intitulé Le Salut par Tolkien - Eschatologie occidentale et ressourcement littéraire. Journaliste et essayiste, Nicolas Bonnal est notamment l'auteur de Tolkien, les univers d'un magicien (Les Belles Lettres, 1998) ou de plusieurs livres sur le cinéma dont Ridley Scott et le cinéma rétrofuturiste (Dualpha, 2013), Les mystères de Stanley Kubrick (Dualpha, 2014) ou Le paganisme au cinéma (Dualpha, 2015).

     

    Salut-par-Tolkien.jpg

    " Ce livre n’est pas une reprise du classique de 1998, traduit en plusieurs langues. Il se veut une vision plus décalée, plus libre et plus pessimiste aussi du monde de Tolkien, de ses aspirations, de ses ostentations et de son désespoir. Il traite ainsi des liens de Tolkien et de la tradition, de l’occident et de son eschatologie terminale. Car nous vivons la Fin des Temps la plus grotesque qui se pouvait concevoir. La profanation de la propre œuvre du maître par la culture de masse le démontre à l’envi.

    Mais Tolkien est aussi porteur d’un message de guérison, d’un message de thaumaturge et de liturgiste. Sa description de l’amour et de la nature, de la chevalerie et de l’initiation, que l’auteur relie autant au Kalevala qu’à la poésie romaine, sont autant de signaux pour mieux nous aider à affronter un monde à la dérive, et à le traverser. 

    Car il y a l’eschatologie du monde occidental d’un côté, dont Tolkien ne cesse de parler dans une correspondance réactionnaire ignorée, et le salut par une œuvre de l’autre, qui repose sur le génie poétique et l’affection cosmologique d’un esprit fabuleux. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Le Bug !...

    Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial du dernier numéro de Centurie News (n°9, 4 novembre 2016) qui est consacré aux élections américaines et à ce qu'elles révèlent...

     

    Trump 3.jpg

    Le Bug

     

    Les élections aux Etats-Unis se terminent le 8 novembre au soir. A moins d’une semaine de ces élections, les sondages semblent encore donner une avance en terme de nombre de sièges de grands électeurs à Clinton, tandis que Trump s’approche et dépasse parfois cette dernière en pourcentage d'intentions de vote. Le résultat est incertain et à cette heure, rien ne permet d'anticiper les résultats. Mais quoi qu’il en soit, cette élection marquera un tournant de l’histoire du monde et ce, pour plusieurs raisons.

     

    D’une part, au cœur de la puissance politique, économique et militaire de notre époque, une véritable opposition s’est manifestée. Les élections, qui étaient depuis 30 ans l’occasion d’une opposition factice entre membres modérés d’une élite globalement solidaire, ont laissé la place à un affrontement direct, dur et sous l’œil de l’opinion publique internationale, entre deux candidats que presque tout oppose (Voir Centurie News n°2). Cette opposition fixe la ligne de fracture entre deux destins devenus irréconciliables pour l’Amérique : redevenir une nation ou rester le bras armé d’un empire financier transnational.

     

    Cette campagne a mis en lumière les gouffres d’intérêts entre deux camps qui s’appuient sur des populations bien distinctes : d’un côté, une élite aux pratiques mafieuses (chaque nouvelle publication de Wikileaks permet d’en mesurer l’étendue) appuyée sur des bourgeoisies libérales, des minorités sexuelles ou des minorités ethniques qu’elle manipule, alimente et promeut grâce à une politique sociale structurellement déficitaire. Le remboursement des intérêts de ces déficits alimente d’ailleurs un cœur financier resté pour l’essentiel dans l’ombre. De l’autre, une classe moyenne blanche sinistrée par la mondialisation soutenue par des bourgeoisies conservatrices, rejointe par des travailleurs, artisans, employés et entrepreneurs encore insérés économiquement et socialement mais inquiets des effets visibles de la mise en oeuvre de l'agendade la société ouverte : immigration, chômage, pauvreté, déstructuration des normes, marchandisation, violence, destruction de la nature, etc.

     

    Sur le plan médiatique, cette campagne fut tout aussi marquée. D’un coté, les médias de masse occidentaux, renforcés par le géant Google (Facebook et Twitter étant globalement restés plutôt neutres) et une armada d’ONG, de spécialistes rémunérés, de publicitaires, de people et de journalistes. De l’autre, une population sans médias ou presque, partageant son stress, son enthousiasme, ses informations et ses colères sur les réseaux et les courriers des lecteurs avec une myriade de petites ONG et de médias alternatifs, et une contribution qui restera historique, celle de la communauté informatique alternative mondiale qui, sous la houlette de Wikileaks, a joué un rôle clé dans cette titanesque confrontation.

     

    On ne peut évidemment pas ignorer les possibles contributions financières, technologiques ou autres, d’Etats étrangers à cette campagne dont il reste difficile de mesurer l’importance exacte. Le rôle d’une partie des cadres de l’Administration  américaine, qui ne veulent pas se résoudre à ce que leur pays poursuive sa course vers la société ouverte, reste lui aussi à déterminer. En effet, l’intervention du FBI à une grosse semaine de l’échéance et les soutiens militaires dont bénéficie Trump ne laissent aucun doute sur le rôle discret de ces acteurs du jeu. 

     

    Autre effet de cette campagne, l’incroyable amateurisme du clan Clinton a dévoilé au monde entier, et dans le détail, une part significative de ses connexions, ses accointances, ses faiblesses et ses orientations stratégiques. La divulgation de dizaines de milliers d’emails du cœur organisationnel d’Hillary Clinton, connecté à celui de la Maison Blanche et à des réseaux financiers, médiatiques et fédéraux, rendra probablement très compliqué l’exercice de son mandat, au moins dans un premier temps. A cela s’ajoutent les risques réels pesant sur elle et son mari d’inculpations dans un grand nombre d’affaires graves dans les mois à venir.

     

    Les Français eux, se sont une nouvelle fois regardés dans le miroir de leurs politiques et de leurs médias. Sur ce point, comme sur presque tous les autres, les médias français n’ont pu, à aucun moment, restituer les enjeux réels de cette élection. Dans le protectorat qu’est devenue la France, la colère gronde aussi car les fossés révélés aux Etats-Unis y sont parfaitement transposables : l’élection encore possible de Donald Trump grâce à Julien Assange et sa communauté, aurait un effet d’accélérateur sur le processus de renouvèlement des élites de toute l’Europe occidentale dans les prochaines années. Le bug approche.

     

    Centurie News n°9, 4 novembre 2016

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Trump vs Clinton : isolationnistes vs impérialistes ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse intéressante de Frédéric Villaret, cueilli sur Polémia et consacrée au duel Trump/Clinton et à ses enjeux...

     

    Trump_Clinton.jpg

    Trump vs Clinton : localistes vs impérialistes

    L’opposition Trump/Clinton est-elle un « show » du théâtre démocratique ou le révélateur d’un véritable clivage aux USA ?

    Cette interrogation hante les experts de la politique US. Le parti pris de ces lignes est que celle-ci révèle une opposition fondamentale entre une oligarchie US bâtie sur la prospérité américaine et une autre dont l’existence repose sur l’impérialisme, c’est-à-dire l’exploitation des ressources et des hommes en dehors des USA.

    Hillary Clinton est perçue comme la candidate de cette oligarchie mondialiste. Tout un chacun l’envisage comme l’instrument des grands lobbies : finance, armement, juif, homosexuel, féministe, etc. Son discours politique se résume à « voter pour une femme favorable aux “minorités”, quelles qu’elles soient ».

    Sans doute était-il programmé de lui opposer un candidat falot, mais Donald Trump est apparu. Après avoir balayé les postulants républicains – idéalement falots, s’il en est –, il s’est imposé comme le pivot de cette campagne électorale dont l’alternative se résume désormais à « pour ou contre Trump ».

    Bien évidemment, l’oligarchie républicaine française, donc aux ordres de l’oligarchie mondialiste US, fait la promotion de H. Clinton. C’est normal, leurs maîtres sont là-bas. Mais le peuple français, lui, a les yeux de Chimène pour ce Trump charismatique attaquant frontalement cette oligarchie mondialiste. A ce jour, la question qui est sur toutes les lèvres est de savoir s’il réussira son pari. Lui-même accuse le camp adverse de corruptions, de fraudes passées et futures, de naturalisations massives de clandestins et de toutes les malversations envisageables pour pérenniser leur dominance. Et s’il triomphait s’impose désormais l’hypothèse de son assassinat et d’un conflit majeur.

    Pourquoi l’Amérique surpuissante hier est-elle à deux doigts de sombrer dans l’anarchie ?

    La réponse proposée par ces lignes est que deux systèmes politiques antagonistes s’opposent frontalement. Le premier, dominant, vit de la rente impérialiste justifiée par une idéologie mondialiste. C’est lui qui veut contrôler les ressources mondiales et attaque la Russie, entre autres, pour ce faire. C’est lui qui contrôle les « élites » des pays sous tutelle comme la France. C’est lui qui déclenche les révolutions colorées, dépèce nos entreprises, organise les migrations, notamment vers l’Europe, etc. En un mot, c’est lui qui impose un Nouvel Ordre mondial, centré aux USA, faisant du passé table rase. Mais l’Amérique historique, comme nous, pâtit de cette ambition messianique.

    L’Amérique s’appauvrit. La classe moyenne blanche US se déclasse socialement. L’ouvrier n’a plus de travail car son usine a été délocalisée au Mexique ou ailleurs ; l’ingénieur est en concurrence avec des Chinois ou des Indiens. La mondialisation a fait des ravages dans la classe moyenne US. L’Amérique blanche souffre et regrette le temps béni de sa prospérité. En outre, son modèle très traditionaliste – une famille unie par des valeurs chrétiennes – se voit éliminé au profit d’une vision dont le métis transgenre est l’icône. Ce que nous vivons chez nous ne sont que les secousses de ces fractures US.

    Cette Amérique blanche s’appauvrissant au profit du mondialisme n’a plus les moyens d’acheter une maison, d’élever des enfants qu’elle ne fait plus, de travailler, de se distraire, etc. Et, bien évidemment, les gens ayant fait fortune grâce à cette prospérité s’appauvrissent, eux aussi. Trump a compris cela. C’est son intérêt, comme promoteur immobilier, de recentrer l’Amérique sur ses fondamentaux, comme on dit en management d’entreprise. Car si l’Américain blanc est pauvre, il ne pourra pas lui vendre une maison, ni un immeuble pour son entreprise partie ailleurs.

    Se focaliser sur la composante juive de la société US permet d’éclairer ce clivage. En effet, Hillary Clinton est perçue comme la candidate des oligarques juifs. Plus délicatement, maintenant, on dit les sionistes. Mais c’est insuffisant. Certes, Barack Obama était un Golem bien markété. Cela a été dit mille fois lors de son élection. Mais Hillary Clinton est une Wasp (White Anglo-Saxon Protestant), donc profondément ancrée dans une tradition US historique. On est loin d’un métis apatride, fruit de la brève union d’un étudiant africain et d’une junkie blanche. En outre, des représentants majeurs de la communauté juive US soutiennent Donald Trump. L’un d’eux est son gendre, promoteur immobilier comme lui. Un autre est Sheldon Adelson, propriétaire de plusieurs casinos, considéré comme l’une des personnes les plus riches des Etats-Unis. Or, ces deux-là vivent directement, comme Donald Trump, de la prospérité US. Ramener cette élection aux enjeux de la question juive aux USA est notoirement insuffisant. Le clivage fondamental oppose des « localistes » à des impérialistes.

    Donald Trump, donc, est le candidat de l’Amérique isolationniste en voie de déclassement contre le candidat d’une Amérique oligarchique impérialiste. Qui gagnera ? On verra. Une certitude s’impose toutefois : cette élection est la manifestation d’un des clivages majeurs animant notre temps. D’autres épisodes suivront.

    Frédéric Villaret (Polémia, 3 novembre 2016)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • L'art de déplaire...

    Les éditions Pierre-Guillaume de roux viennent de publier un essai de Marie Céhère intitulé Brigitte Bardot - L'art de déplaire. Jeune critique littéraire, Marie Céhère collabore à Causeur...

     

    Brigitte Bardot.jpg

    « Brigitte Bardot appartient à cette aristocratie de stars qui pouvait s’adonner impunément au plaisir de déplaire. Elle en fit même un art malgré elle. »  Pourquoi Brigitte Bardot dérange-t-elle autant ? Peut-être parce qu’elle refuse de se prêter aux clichés et aux raccourcis bien commodes que la presse et les fans véhiculent sur son compte. Ni icône de la libération sexuelle, ni actrice accro aux écrans et aux paillettes, celle qui fi t sensation, en 1956, à demi nue, dans Et Dieu... créa la femme, le fi lm de Roger Vadim, ignora superbement les propositions mirobolantes venues de Hollywood et mit fin à sa carrière, en 1973, sans le moindre état d’âme. Car la jeunesse et la beauté ne suffisaient pas à tout expliquer de l’énigme BB. Son corps de rêve et sa fraîcheur de femme-enfant résistèrent à toute tentative d’inventaire érotique et de récupération idéologique soufflée par Mai 68. Ses histoires d’amour, si mouvementées fussent-elles, ne tinrent jamais le langage du féminisme revanchard. Comble du comble, celle que toutes les autres femmes s’efforçaient d’imiter en tous points – vêtements, coiffure, démarche –, entama résolument sa seconde vie, les pieds dans la boue : devenue désormais porte-parole de la cause animale, Brigitte Bardot n’a jamais mâché ses mots pour dénoncer haut et fort, scandale sur scandale, quitte à casser définitivement son image. Sans doute le prince de Ligne se fût-il écrié, émerveillé, à sa vue : « Du naturel, rien que du naturel ! »

    La star si « médiatiquement incorrecte » est ici réhabilitée dans sa vérité par Marie Céhère au fil de subtils décryptages et de précieuses leçons de désir.

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • La revue de presse d'un esprit libre... (20)

    Veilleur.jpg

    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Régis Debray recevait dans le cadre de son émission de France culture intitulée discussions du soir successivement le général Vincent Desportes, auteur de La dernière bataille de France (Gallimard-Le débat) puis Caroline Galacteros qui vient d'écrire Manière du monde, manière de guerre, préfacé par Hubert Védrine et paru aux éditions Nuvis.  
    Avec le premier il remarque que la guerre est l'enfant pauvre des sciences humaines, ce qui est dommageable car, contrairement à ce que pensent les Européens, elle n'a pas disparu de notre horizon. En témoigne l'inflation des opérations militaires françaises à l'extérieur accompagnant paradoxalement la déflation continue de notre budget de défense. Pour Desportes, si l'armée est faite pour gagner la bataille, la guerre, elle, est un objet purement politique dont la France académique se désintéresse. Le militaire qui rappelle le tragique du monde est en Europe repoussé aux marges du social comme si on ne voulait pas entendre ce qu'il a à nous dire afin de continuer à se bercer de nos illusions post-héroïques. L'Europe somnambulique n'étant pas parvenue en 60 ans à accoucher d'une défense commune, et n'étant aucunement disposée à l'édifier puisqu'elle croit pouvoir s'en remettre au protecteur américain, le moment est sans doute venu de penser une défense proprement nationale, un art de la guerre exclusivement français. Et, ce, sans sombrer dans une superstition technologique d'imitation du modèle américain dévorant les crédits pour des résultats négatifs, car si il y a une "force" américaine qui permet de remporter des batailles, il n'y a pas de "puissance" américaine. La preuve : ils perdent toutes leurs guerres depuis la Corée. Une bataille gagnée ne peut à elle seule produire un résultat stratégique, celui-ci demeurant de l'ordre du politique. Hyperbole du vocabulaire : nous sommes, paraît-il en guerre. Foutaise verbale puisque cette proclamation ne s'accompagne pas des moyens de la guerre. Qu'avons nous face à nous ? Un bande mystique d'illuminés répond Régis Debray. Qu'est-ce qu'une guerre qui n'a pas de fin (dans tous les sens du mot)? La guerre a muté, selon Desportes, car l'épée seule même quand elle est extrêmement aiguisée ne produit pas de résultats. D'ou cette pensée subversive, on ne peut songer à convertir une bataille gagnée en puissance stratégique qu'au sein de notre monde de valeurs. Ailleurs, dans les autres cultures l'occupant sera toujours vu comme un ennemi. L'ignorance des états-major américains, et de nos politiques, vis à vis d'une discipline comme l'ethnologie est ainsi pointée du doigt. La discussion se termine par une reconnaissance de la valeur cardinale de l'indigénat.
    Avec Caroline Galacteros, réfléchissant sur la manière qu'a l'Occident de faire la guerre il en vient à penser qu'elle projette à l'extérieur sa propre anthropologie culturelle post-moderne. Ainsi y a-t-il une intrication de plus en plus prégnante entre la stratégie intérieure et celle de l'extérieur. Ce qui se vérifie à propos des opérations menées en Syrie et en Libye qui ont un impact direct sur notre sécurité intérieure avec les vagues migratoires et les attentats. Dans le cadre de la globalisation la mobilité des marchandises et des capitaux implique celle des hommes, abolissant du même coup la notion de frontière et celle d'une transcendance nationale régissant les peuples. Face à ces défis, Caroline Galacteros pose la question des finalités du politique. Après la fin de la guerre froide, l'Europe s'est imaginée qu'une harmonie utopique était possible, voire même exportable. D'où les déconvenues qu'elle enregistre aujourd'hui. Alors que la sophistication technologique des armées occidentales est à la hausse, leurs résultats finaux sont à la baisse. Cela s'accompagne d'une régression éthique alors que l'Occident ne parle plus que morale et sermonne l'univers presque entier. L'idéalisme paradoxal qui soutient cette attitude est complètement hors-sol selon nos deux débatteurs qui décèlent sous les orémus orbi et  urbi le masque le plus accompli du cynisme. En résumé, la France possède un outil militaire performant mais n'a plus de vision stratégique cohérente, ainsi en Syrie où nos politiques, complètement schizophrènes, soutiennent les monarchies du Golfe alors qu'ils combattent le djihadisme armé qui en est la résultante effective. Politique de gribouille. L'Europe et la France, entrainées par leur tropisme américain se sont trompées sur toute la ligne. Des discussions passionnantes et d'une grande lucidité :
     
     
     
    Régis Debray s'entretient avec Marianne à propos de son livre Allons aux faits, Croyances historiques, réalités religieuses (Gallimard). Sa vision du monde est aux antipodes de celle qui nous est livrée communément par les médiatiques avançant au pas cadencé. La menace burlesque du président Hollande de traduire Poutine devant une cour pénale internationale pour crimes de guerre en Syrie le fait sourire et il met en cause la "géopolitique du tiroir-caisse" consistant à flétrir la Russie et à flatter l'opulente Arabie coupable pourtant d'exactions similaires contre les civils au Yemen, sans même mentionner nos "amis" Américains dont les "frappes chirurgicales" en Serbie, en Afghanistan, en Irak, en Syrie ou en Libye laissent sur le terrain des dizaines de milliers de cadavres innocents. Toute cette hypocrisie  parce que nous sommes inféodés à une ligne qui se décide à Washington. L'Europe vit dans "un paradis kantien" et ne se soucie guère d'affronter "le monde de Hobbes" qui est celui de la réalité crue, c'est la raison pour laquelle elle peut se permettre d'adresser à la terre entière des leçons de morale (elle ne connait que "la langue des valeurs") tandis qu'elle s'exclue de l'Histoire et ne compte plus sur le théâtre du monde. Est-on en train de revenir à la normale ? Peut-être si l'on entend par là revenir "à des conflits de puissances adossées à de grandes continuités civilisationnelles". "En cas de crises, dit-il, le tribal, le clanique, qui précède bien entendu le national, refont surface. L'enfance revient en vieillissant. La couche civique la plus raffinée et donc la plus précaire se décompose et les fondamentaux remontent en force, pour restructurer l'ensemble.Voilà qui n'est pas prévu dans la théorie naïve du progrès...". Selon Debray, la France "a plus à craindre d'une américanisation achevée de ses moeurs, de ses idées et de ses institutions, que d'une islamisation. Il en appelle, pour finir, à une réforme intellectuelle et morale, ce dont il doute tant que ne surviendra pas un péril majeur. Coruscant entretien :
     
     
    Pierre Le Vigan procède à une critique très positive du livre d'Olivier Zajec, Introduction à l'analyse géopolitique, paru récemment au Rocher. Définissant la géopolitique comme la prise en compte des dimensions spatiales des relations internationales, il précise qu'elle n'est ni une science ni une idéologie mais un ensemble de connaissances mises au service de l'action. Le territoire s'y définit bien au delà de sa dimension spatiale par des caractères symboliques. Elle ne débouche pas automatiquement sur des préconisations de politique extérieure puisque il existe des géopolitiques concurrentes. Elle reste donc une discipline ouverte qui laisse le libre choix de la décision. Excellente mise au point :
     
     
    Thomas Flichy de la Neuville et Gregor Mathias, membres du Centre Roland Mousnier de la Sorbonne insistent sur la déconnexion entre les électeurs pro-Trump qu'ils disent être majoritaires et le parti des médias qui se révèle, sans surprise, massivement pour la candidate démocrate Hillary Clinton. Si le candidat républicain était élu, ils pronostiquent des inflexions de la politique extérieure qui seraient favorables à la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie. Si Hillary Clinton, candidate du "système" l'emporte, elle augmentera le budget militaire au service d'une politique beaucoup plus interventionniste. Leur conclusion est la suivante : "Face à leur propre déclin, les États-Unis vont-ils être tentés - sous l'impulsion des lobbies de l'armement - d'intensifier les guerres en cours afin de relancer l'économie ou à l'inverse décideront-ils de réduire le nombre de leurs ennemis en permettant à une politique étrangère réaliste d'opérer un retour ?" :  
     
     
    La leçon d'histoire de Thomas Flichy de la Neuville. L'éternel combat entre la banque et le désir d'affirmation nationale :
     
     
     
    Jean-Frédéric Poisson saisi d'hallucinations a cru distinguer l'influence des "lobbies sionistes et de Wall-street" à l'arrière plan de la candidature d'Hillary Clinton. Des propos qui aux États-Unis ne soulèveraient aucun scandale, chacun sachant que madame Clinton a obtenu le soutien des géants de la finance et de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) qui se vante partout de son influence sur l'échiquier politique local. Toujours est-il que Poisson a eu droit à une mémorable volée de bois vert de la part de l'ensemble du monde médiatico-politique qui dans un réflexe pavlovien a tout fait pour enterrer ce fâcheux sous des accusations grotesques. Il est vrai que le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) dont on ne sait s'il lutte contre l'antisémitisme ou s'il s'en nourrit avait donné le top-départ à la curée par un communiqué horrifié où Poisson se voyait assimilé à un vulgaire antisémite colportant l'imaginaire paranoïaque de la conspiration. Dès lors ses six concurrents à la primaire de la droite et du centre, tous commensaux du dîner (de cons) du Crif, ont fustigé ses propos et flétri son antisémitisme. La palme de la bassesse  revenant sans conteste à NKM  la cafteuse qui a immédiatement écrit un libelle de délation (comme durant les années les plus sombres ?) à l'instance chargée de la primaire. Dans sa diatribe elle invoquait l'antisémitisme et les théories du complot afin de révoquer la présence de Poisson au concours de la droite. Elle n'a pas du lire Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt publié il y a quelques années par les éditions La découverte bien connues pour diffuser un discours conspirationniste. Philippot a cru devoir rajouter, dans un ultime souci de respectabilité, qu'il y avait "une épidémie de complotisme dans la vie politique française" et que de toute manière "il ne partageait rien avec lui". On ne sait pas si le diligent numéro deux du FN désignait par là les déclarations du même Poisson, l'un des seuls élus de la "droite" qui s'est montré favorable à la fin du cordon sanitaire séparant la droite parlementaire du Front National.
    Tandis que les médias parlent de "dérapage" pour qualifier les propos d'un homme qui se refusant à la cécité volontaire, appelle un chat un chat, Poisson entreprend une très pénible séquence de rétropédalage, implorant le pardon de ceux qu'il a offensé, et s'aplatissant en justifications oiseuses devant un lobby qui n'existe pas.  Après avoir dénoncé le lobby sioniste (aux E-U) il condamne ensuite l'antisionisme. Comprenne qui pourra.
    Certes il fait assaut de scrupules mais ne retire rien au fond de ce qu'il a dit. Condamné pour ce qu'il a osé dire publiquement il en maintient la substance selon les règles éprouvées de la casuistique jésuitique. Il s'est pris les pieds dans le tapis mais semble s'en sortir à peu près indemne. Joints en annexe les pièces du dossier rassemblées par Olivier Berruyer (première référence) suivie de l'opinion de Jean Bricmont (seconde référence), et enfin Poisson convoqué au tribunal des médias par le procureur Jean-Michel Aphatie le  Fouquier Tinville (à moins que ce ne soit le Vinchisky) de notre triste époque (troisième référence)  :
     
     
     
     
    Slobodan Despot rappelle dans sa chronique du 6 novembre qu'avec l'élection du président américain se joue aussi notre destin d'Européens et dit tout ce qu'il faut savoir sur les turpitudes d'Hillary Clinton. Rappelons que l'abonnement à Antipresse est gratuit :
     
     
    Même son de cloche, atténué cependant, chez Natacha Polony qui s'exprimait récemment dans Le Figaro :
     
     
    On appreciera mieux les liens de subordination financières d'Hillary Clinton en prenant connaissance de cet article du site suisse Arrêt sur Info qui détaille la liste des grands donateurs de sa campagne c'est à dire principalement les banques puis les grands médias (première référence), enfin l'opinion de Bruno Guigue, ex-haut fonctionnaire des affaires étrangères :
     
     
     
    Hillary et Trump font assaut d'obséquiosité vis à vis de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) considéré comme un des lobbies les plus puissants des États-Unis selon wikipédia. Une mise au point de Bruno Guigue :
     
     
    Jean-Michel Vernochet interviewé par François Dop au sujet de L'élection présidentielle américaine du 8 novembre. Il met en valeur les liens de subordination de madame Clinton vis à vis du complexe militaro-industriel, de Wall-street, des médias, de l'Arabie saoudite et de l'Aipac (contrairement aux assertions du Crif qui voudrait nous faire prendre les vessies pour des lanternes) et insiste sur le programme  de celle qui se propose d'abonder dans le sens du régime-change en intervenant partout où les États-Unis considéreront que les "droits de l'homme" sont en péril :
     
     
    Suivant Frédéric Villaret, de la fondation Polémia, l'élection du 8 novembre prochain aux États-Unis opposerait une candidate mondialiste et impérialiste à son compétiteur localiste.  Exposé convainquant  :
     
     
    Pour la lettre d'information Centurie News le choix entre Donald Trump et Hillary Clinton fixe la ligne de fracture entre deux destins devenus irréconciliables pour les États-Unis ; redevenir une nation ou rester le bras armé d'un empire financier transnational :
     
     
    Interview de Julian Assange sur RT par John Pilger sur les liens qui unissent Hillary Clinton, l'Arabie Saoudite et Daesh :
     
    https://francais.rt.com/international/28446-julian-assange-daesh-financeur-fondation-clinton                                                                                                                                                                                
    Jean-Paul Basquiast voit dans l'affrontement Trump/Clinton l'expression d'une profonde scission au sein de l'État profond américain. Deux options stratégique serait ainsi en confrontation dans l'establishment :
     
     
    Entretien captivant avec la revue Conflits de Martin Motte, ancien élève de l'école normale supérieure d'Ulm, professeur aux écoles militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et à l'École de Guerre.                                                                                          Il s'exprime sur la géopolitique de la mer et envisage différents aspects comme les rapports de force et leurs relations avec la maritimisation et la littoralisation :
     
     
    Dans ses chroniques de RTL Éric Zemmour souligne tout d'abord les cotés paradoxaux du candidat Trump (première référence). Il enregistre dans une autre chronique les zigs-zags et les errements de la politique extérieure française vis à vis de la Russie de Poutine, la sanctionnant puis tentant de se rabibocher avec elle. Dernier exemple en date, l'annulation de la visite que devait effectuer Poutine en France le 19 octobre (seconde référence) puis il aborde la question turque, soulignant que tous ceux qui s'étaient réjouis de la prochaine admission dans l'Union de ce pays au régime "d'islamisme modéré" fustigent aujourd'hui la dérive autoritaire d'Erdogan. Ces éternels gogos ont été floués, assure Zemmour, puisque d'Erdogan s'est servi d'eux pour réduire l'influence de son armée, dernier bastion du kémalisme laïque. Et voici que "le grand calife" veut rétablir la peine de mort, histoire d'en finir une bonne fois pour toutes avec ses adversaires. C'en est trop pour les Européens ! Mais il les tient  par le chantage : qu'il ferme sa frontière et l'Europe respire, qu'il menace de l'ouvrir au flot des "réfugiés" et c'est la panique à bord du Titanic européen. Nous sommes sous l'emprise de sa menace (troisième référence)  :
     
     
     
     
     
    Renaud Girard grand reporter au Figaro et bon connaisseur du Proche-Orient déclare dans cet entretien que quand il y a guerre il y a toujours crime de guerre contrairement à une vision naïve de l'histoire. Ceux qui sont les véritables auteurs des tueries de masse sont ceux qui pensent  "que leur idée de la justice, de la démocratie et des droits de l'homme est plus importante que la paix" c'est à dire les néo-conservateurs et leurs émules. Il réhabilite la realpolitik qui dans les actes se montre beaucoup plus conforme aux idéaux de paix. Son raisonnement est nourri de l'exemple emblématique de l'Irak. Le réalisme consiste à négocier avec Bachar dès que l'on a choisi Daech et ses clones comme ennemi principal, car Bachar n'est responsable d'aucun des attentats qui ont frappé la France. Alors qu'Al-Nosra affilié à Al-Qaeda (qui "fait du bon boulot", dixit Fabius) a émis un communiqué après les attentats de novembre 2015 pour féliciter Daech. La France, assure-t-il, a malheureusement complètement disparu du Proche- Orient alors qu'elle avait un rôle très important à jouer. Nous ne sommes même plus invités aux grandes conférences sur la Syrie alors que nous sommes l'ancienne puissance mandataire. Pourquoi ? Notre pays a commis l'erreur de devenir "le caniche des États-Unis" or les caniches n'ont aucune utilité. Un point de vue perspicace prônant pour la région un fédéralisme tempéré, bien éloigné de la rhétorique creuse que partagent tous les médias de grand chemin qui font chez nous la pluie et le beau temps : 
     
     
    Philippe Conrad et Bernard Lugan font avec brio une présentation du dernier livre de celui-ci, Histoire de l'Afrique du nord sur Tv-Libertés (à partir de la trentième minute) :
     
    Fiasco. Pour Bernard Lugan l'échec de la diplomatie française est total en République Centre Africaine. Les tergiversations (habituelles) de Hollande et la mission sans ordres clairs de nos armées n'a pas permis de rétablir la paix dans ce pays où les massacres continuent de plus belle. En mettant fin à l'opération Sangaris le 30 octobre dernier le pouvoir français met un terme à sa gesticulation humanitaire mais l'on doute que ce constat d'échec soit reconnu et que d'utiles leçons en soient tirées :
     
     
    Et pour finir en beauté un extrait d'une émission de débat sur LCPElisabeth Guigou, éminente représentante de la "gauche caviar" et membre de la commission des Affaires Étrangères, se prend claque sur claque au sujet des incohérences de notre "impolitique" au Proche-Orient. Elle y montre toute l'abyssale inculture qui est la sienne face à des hommes qui savent de quoi ils parlent :
     
     

    Soleil noir.png

    Lien permanent Catégories : Tour d'horizon 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (132)

    RAF.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Les influences, Philippe-Joseph Salazar mouchent ceux qui se gargarisent des "valeurs" pour mieux oublier les "vertus"...

    Marianne en burka

    Vertus.JPG

     

    - sur Le Comptoir, Au RL prend dans son viseur les milliardaires et s'intéresse à leurs "mérites"...

    Gates, Buffett, Niel, Bettencourt : ces milliardaires méritent-ils leur argent ?

    milliardaires.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!