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Métapo infos - Page 746

  • La forêt au cœur de l'imaginaire occidental...

    Les éditions Flammarion viennent de rééditer dans leur collection de poche Champs un essai, désormais classique, de Robert Harrison intitulé Forêts - Promenade dans notre imaginaire. Professeur de littérature française et italienne, Robert Harrison enseigne à l'université de Stanford aux Etats-Unis.

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    " L’Occident a défriché son espace au cœur des forêts, et fondé contre elles ses institutions dominantes – la religion, le droit, la famille, la cité. De part et d’autre de leur ténébreuse lisière, tenus à distance, deux espaces s’épient, se menacent, s’interrogent. Forêts, monde écarté, opaque, qui dépayse, enchante et terrifie.
    Robert Harrison raconte ici l’histoire des forêts dans l’imaginaire occidental. Avec Vico pour compagnon de voyage, il nous mène de l’épopée de Gilgamesh à la poésie contemporaine de Zanzotto. Dans les forêts, nous rencontrons Artémis, Dionysos, Roland furieux, les fées des contes, Rousseau, John Clare, une petite clairière de Constable, les symboles de Baudelaire...
    Les forêts tapissent les profondeurs de notre mémoire culturelle. Elles sont les frontières qui nous définissent : sans ces contrées où la civilisation projette ses fantasmes et ses peurs, nous n’habiterions pas notre monde de la même manière. "

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  • La décomposition de l’Union Européenne...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'économiste Jacques Sapir, cueilli sur Sputnik France et consacré à la nouvelle crise européenne provoquée par la question des migrants, à la suite du refus de l'Italie d'accueillir dans ses ports un bateau remplir de plusieurs centaines de clandestins africains...

     

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    La décomposition de l’UE

    L’Union européenne se décompose. Très clairement, la question des « migrants » a joué le rôle d’un détonateur. Sur cette question s’additionnent les erreurs politiques, un discours à prétention moral qui s’avère être fondamentalement moraliste, et une énorme hypocrisie.

    On en a la preuve avec le cas de l'Aquarius, ce navire affrété par l'ONG SOS-Méditerranée. Mais, sur le fond, cette question n'a fait que refléter les contradictions internes qui se sont développées au sein de l'UE. En un sens, on peut penser que rares sont les dirigeants qui « croient » encore en une UE fédérale.

     
    Cette décomposition pourrait aboutir à diverses solutions, et même si le nom « Union européenne » devait survivre, il est clair que ce ne serait plus l'UE telle qu'elle fut imaginée et mise en pratique depuis le vote du fameux « Acte Unique » de 1986. Nous assistons à l'écroulement de plus de trente années de « construction européenne ».

    Un contexte chargé

    Il y a eu tout d'abord le Brexit, voté en 2016, et que d'aucuns espéraient voir inverser par on ne sait quel traquenard « légal ». Or, avec le vote récent au Parlement britannique où Mme Theresa May l'a emporté sur la fraction pro-UE, il est clair que le BREXIT aura bien lieu. Le Royaume-Uni quittera donc bien l'Union européenne (UE). Les élections générales de ces 6 derniers mois, en Hongrie, en Autriche, mais aussi en Slovénie, ont porté (ou maintenu) au pouvoir des gouvernements clairement eurosceptiques, souhaitant une modification profonde des règles de l'UE. Enfin, l'action de l'actuel gouvernement italien, résultant d'une coalition entre le M5S et la Lega a aboutit à mettre en lumière ces contradiction.

    La décision du Ministre de l'intérieur Italien, M. Matteo Salvini, de refuser au navire Aquarius, le droit de débarquer les migrants recueillis a causé un scandale. Les bonnes âmes se sont élevées contre cette décision. Mais, celle-ci a respecté d'une part le droit international maritime, et le fait que l'ONG en question n'ait pas attaqué le gouvernement italien en témoigne, et d'autre part les cas d'urgences humanitaires ont été respectés. En dépit de déclarations souvent fracassantes, M. Salvini a accepté que les femmes enceintes et les personnes gravement malades soient débarquées, et les Garde-Côtes italiens continuent leurs missions de sauvetage. L'Aquarius est escorté par un navire des Garde-Côtes italiens, ce que reconnaît l'ONG SOS-Méditerranée elle même.

    Hypocrisies franco-allemandes

    Ce qui est donc en cause, c'est une politique caractérisée par un aveuglement au réel et une immense hypocrisie de l'UE, mais aussi de l'Allemagne et de la France. C'est cette hypocrisie en particulier qui a fait porter à l'Italie le poids presque exclusif de l'accueil des « migrants » depuis ces trois dernières années.

    La reculade du Président français, M. Emmanuel Macron, qui — après avoir dénoncé l'attitude de l'Italie en des termes de morale plus que de politique — a été obligé de baisser de ton est significative. Il est revenu à une position plus raisonnable, mais au prix d'une humiliation internationale. Les deux dirigeants ont affiché une entente d'autant plus cordiale que l'on sait que l'on était passée au bord de la crise.

    Mais, cette crise s'est invitée en Allemagne où Angela Merkel a été obligée de composer avec son propre Ministre de l'intérieur M. Horst Seehofer. Ce dernier, soutenu par une majorité des députés de la CDU-CSU, souhaite que l'Allemagne passe un accord avec la Grèce et l'Italie sur la question des migrants, un accord qui permettrait à l'Allemagne de rejeter tous migrants non préalablement enregistrés. On apprenait une réunion des trois ministres de l'intérieur de l'Allemagne, de l'Autriche et de l'Italie sur la question de l'immigration illégale. Cela montre la volonté des gouvernements de se coordonner. Mais, et cela n'aura échappé à personne, il s'agit d'une coordination inter-gouvernementale entre des Etats souverains, coordination qui contourne allègrement les procédures et les habitudes de l'UE et qui, probablement, mettra en cause ses règles. Signe des temps?

    Le poids de l'économie dans cette décomposition

    On pourrait croire que la question des « migrants » épuise l'ordre du jour de l'UE. Ceci est loin d'être le cas. Le gouvernement italien, toujours lui, vient d'annoncer qu'il proposerait au Parlement de na pas ratifier le CETA, ce traité de Libre-Echange signé entre le Canada et les pays de l'UE. Une décision qui pourrait bien provoquer à terme l'annulation de ce traité. Cette décision du gouvernement italien, contradictoire avec la volonté de la Commission Européenne de décider, en lieu et place des Etats, sur les questions commerciale, réaffirme le rôle premier, et fondateur, de la souveraineté des Etats. De même, le gouvernement italien a laissé entendre qu'il pourrait s'opposer au renouvellement des sanctions contre la Russie. Ici encore, on est en présence d'une décision prise au consensus. Si un pays brise ce consensus, d'autres suivront.

    Les questions économiques, et commerciales, tiennent donc une place importante dans le processus de décomposition de l'UE. Un processus qui a été mis en exergue par la décision de l'Allemagne de refuser la plus grande partie des propositions faites par le Président Français, Emmanuel Macron. La publication récente par l'OFCE d'un texte sur le rôle délétère de l'Euro vis-à-vis des économies tant françaises qu'italiennes le confirme (1). De fait, on constate que le « couple franco-allemand » n'existe pas, si ce n'est dans les délires des éditocrates français. Les formes prises par les « récits » de la crise engendrée par l'Italie, au premier lieux desquels les scandaleuses « unes » de la presse allemande mais aussi les lots extrêmement blessants qu'Emmanuel Macron avait utilisés, sont à la fois un symptôme de la décomposition de l'Union européenne, mais en constituent aussi une de ses causes.

    De la souveraineté des Nations

    Cette décomposition de l'UE est cependant un processus de long terme. Dans ce contexte, le geste de Matteo Salvini à propos de l'Aquarius, que l'on l'approuve où non, a provoqué une césure importante. Il a démontré qu'un pays pouvait s'affranchir des règles de l'UE et démontrer tout à la fois l'inexistence de la « souveraineté européenne », ce mythe si cher à Emmanuel Macron et l'existence de sa propre souveraineté.

    Ce geste aura des conséquences. Il contribue à redonner aux italiens une confiance dans le gouvernement de leur pays et dans les capacités de ce dernier. Mais, ce geste est aussi important pour les autres pays de l'Union européenne. Car, si l'Italie peut recouvrer sa souveraineté, peut dans un moment de crise décider que c'est elle qui fixe l'ordre du jour des problèmes à traiter tout autant que la nature des solutions, ce qui est une définition de la souveraineté, alors d'autres pays retiendront la leçon.

    Jacques Sapir (Sputnik, 16 juin 2016)

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  • Qui était Georges Bernanos ?...

    Les éditions Pardès viennent de publier dans leur collection Qui suis-je ? un Georges Bernanos, signé par Thomas Renaud. Journaliste et critique littéraire, Thomas Renaud collabore à plusieurs de titres de presse.

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    Georges Bernanos (1888-1948): « Ceux que j'appelle ne seront évidemment pas nombreux. Ils ne changeront rien aux affaires de ce monde. Mais c'est pour eux, pour eux que je suis né. » (Les Grands Cimetières sous la lune.)

    Toujours lu, Georges Bernanos n’est ni oublié ni proscrit ni censuré : sa seule pièce, Dialogues des Carmélites (posthume, 1949), est régulièrement représentée, dans la version de l’opéra de Francis Poulenc. Ses deux plus célèbres romans, Sous le soleil de Satan (1926) et le Journal d’un curé de campagne (1936), sont étudiés en classe. Ces trois œuvres ont été portées à l’écran. Il fut, sa vie durant, un homme de combat : dans les rangs des Camelots du roi, sur le front pendant la Grande Guerre, dans sa dénonciation des puissances d’argent (La Grande Peur des bien-pensants, 1931) comme dans les duels de plume contre les « imbéciles » qu’il traquait impitoyablement. Chrétien fervent dans la lignée de Péguy et de Bloy, il n’hésite pas à s’opposer à l’Église lors qu’elle condamne l’Action française ou lors qu’elle bénit les charniers franquistes (Les Grands Cimetières sous la lune, 1938). Homme de l’enracinement, il ne cessa d’errer, jusqu’à s’exiler à Majorque, au Brésil, puis en Tunisie. Ce « Qui suis-je ? » Georges Bernanos invite à une rencontre avec l’un des écrivains les plus marquants du XXe siècle, à l’œuvre diverse, complexe et paradoxale. Au soir de sa vie, Bernanos affirmait ne plus écrire pour ses contemporains, mais pour leurs arrière-petits-fils. Nous y sommes. Il faut tendre attentivement l’oreille à ce qu’il a à nous dire sur la puissance du Mal, le risque de la Liberté et le secours de la Grâce.

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  • La vérité avec garantie du gouvernement ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré aux dernières annonces gouvernementales concernant la lutte contre les "fausses nouvelles". Spécialiste de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

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    L’État garant de la vérité

    En Indonésie, l’honnêteté de l’élection présidentielle de 2019 sera garantie par une fatwa des grands oulémas condamnant théologiquement la désinformation et une loi prévoit jusqu’à six ans de prison pour fausses nouvelle. Moins que les dix ans infligés au blogueur Ahmed Mansoor aux Émirats Unis pour fake news. Au Vietnam, dix mille employés patrouillent sur le Net pour faire la chasse aux « visions erronées ».... On voit que la vérité est en de bonnes mains.

    Ce serait de l’amalgame que de rapprocher tout cela de la future loi « relative à la lutte contre la manipulation de l’information » en discussion à l’Assemblée Nationale au moment où nous écrivons. Et en même temps, cette loi apparaît dans un contexte de panique, où l’on soutient que les résultats du Brexit, de l’élection de Trump ou du referendum catalan ont été faussés par des fakes en ligne. Comme si toutes les autres élections jusqu’en 2016 avaient ignoré la démagogie, le mensonge, les ingérences idéologiques étrangères (public diplomacy disait-on pendant la guerre froide), les rumeurs sur la sexualité des politiciens et leurs comptes cachés, etc. Comme si un tweet disant que le pape soutenait Trump avait une force rhétorique supérieure à des centaines d’heures d’antenne et à des milliers de journaux qui le démentaient, en riaient et appelaient à un vote de raison. Et comme si les réseaux sociaux dont on disait au moment du printemps arabe qu’ils allaient partout instaurer la démocratie en donnant la parole au peuple, devenaient l’écosystème du mensonge contagieux et le champ de manœuvres des services secrets, russes et antilibéraux, apparemment plus efficaces qu’à l’époque où un quart de l’humanité adhérait au marxisme léninisme.

    La lutte contre les fausses nouvelles (au sens de récit ou représentation d’événements imaginaires) ne peut se faire que de deux manières : en les rendant inaccessibles ou en les réfutant. La première -s’attaquer au message- se prête à de nombreuses dérives liberticides : que l’État décide ce qui est avéré ou ce qui ne l’est pas, ou a fortioti ce qui est vraisemblable ou non comme dans la présente loi, voilà qui peut gêner. D’autant que, si l’on prend des cas récents de l’affaire Cahuzac à l’affaire Théo, des affirmations d’abord jugées infondées et idéologiquement suspectes (Cahuzac est coupable, les policiers sont innocents) peuvent se trouver vérifiées quelques mois plus tard. Gare au premier « faux positif » que produira la loi.

    La seconde méthode - s’en prendre à la croyance- a, au contraire, tout pour plaire a priori. L’auteur de ces lignes qui a créé un site de fact checking en 2004, ne va pas protester contre l’idée de confronter les sources, de déceler les trucages et les contradictions. Voire d’éduquer les écoliers à vérifier ce qu’ils apprennent sur les réseaux sociaux.
    Simplement, il existe environ 150 dispositifs de fact-checking, certains lancés par des médias « classiques », d’autres par des ONG, certains par les Gafa. Sans oublier la vigilance des internautes eux-mêmes pour qui il n’y a rien de plus gratifiant que de découvrir une photo truquée. La probabilité qu’une fausse nouvelle (document visuel truqué, fausse déclaration, sources inventées..) survive plus d’une heure est très faible. Alors, d’où vient cette petite gêne quand, dans une conférence de presse, la ministre de la Culture annonce le lancement d’une plateforme commune de décryptage des fausses nouvelles des médias du service public ? La vérité avec garantie du gouvernement, est-ce si bonne idée ?

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 5 juin 2018)

     

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  • Tour d'horizon... (148)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Communication & Influence, Pascal Gauchon met en relief la manière dont s'articulent puissance et influence dans les rapports de force géopolitiques...

     

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    - sur Storiavoce, Christophe Dickès interroge l'historien Frédéric Le Moal sur le fascisme italien...

    Qu'est-ce que le fascisme ?

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  • Feu sur la désinformation... (189)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Bella Ciao Aquarius
      L’Aquarius, bateau de la discorde européenne ! Le navire qui opère en mer méditerranée au « secours des migrants » n’est pas le bienvenu en Italie. Scandale dans la presse et dans le monde politique.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      En janvier dernier, le journaliste Yann Moix tournait alors un reportage à Calais. Le 21 janvier, il avait déclaré dans les pages de Libération : « J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé. ». Depuis le reportage est sorti sur la chaine franco-allemande Arte, mais le journaliste a probablement omis de mettre les images de sévices dans son documentaire.

    • 3: Médine un djihadiste au Bataclan ?
      Concert du rappeur Médine au Bataclan. Après les attentats du 13 novembre 2015, le concert du chanteur, considéré comme islamiste, ne passe pas.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Omeran, le jeune alépien qui avait été grièvement blessé en août 2016 aurait souffert pendant 40 minutes pour permettre au casque Blanc de faire des photos. La photo avait ému l’ensemble de la presse, et fait le tour du monde, On pouvait voir le jeune Omran blessé et couvert de poussière. Le 05 juin, le Times de Londres a révélé que les « casques blancs » n’ont pas immédiatement porté assistance à l’enfant. Pendant 40 minutes l’organisation a fait des clichés. Le but était de les utiliser comme moyen de propagande contre le gouvernement de Bachar Al Assad.
    • 5 : Portrait Piquant d’Hugo Clément
      Portrait d’Hugo Clément, star du petit journal et de quotidien, passé à Kombini, entre ego surdimensionné et journalisme de propagande.

     

                                    

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